jeudi 29 juillet 2021

L'église de Saint-Amant-de-Montmoreau, Sud-Charente - Des vestiges du Haut-Moyen Âge à la naissance du gothique sur les marches Périgord/Angoumois/Saintonge- une maison tour - Première Renaissance Française. - Church of Saint-Amant-de-Montmoreau, Sud-Charente - Vestiges from the High Middle Ages to the birth of the Gothic on the Périgord / Angoumois / Saintonge steps - a tower house - First French Renaissance. -Saint-Amant-de-Montmoreau, Sud-Charente - Überreste vom Hochmittelalter bis zur Geburt der Gotik auf den Stufen Périgord / Angoumois / Saintonge - ein Turmhaus - Erste französische Renaissance. - Saint-Amant-de-Montmoreau, Sud-Charente - Vestigios de la Alta Edad Media hasta el nacimiento del gótico en los escalones de Périgord / Angoumois / Saintonge - una casa torre - Primer Renacimiento francés. - Saint-Amant-de-Montmoreau, Sud-Charente - Vestígios da Alta Idade Média ao nascimento do Gótico na escadaria do Périgord / Angoumois / Saintonge - uma casa-torre - Primeiro Renascimento francês. - Saint-Amant-de-Montmoreau, Sud-Charente - Vestigia dall'alto medioevo alla nascita del gotico sulla scalinata del Périgord / Angoumois / Saintonge - una casa torre - Primo Rinascimento francese. - Сен-Аман-де-Монморо, Сюд-Шаранта - пережитки от Средневековья до зарождения готики на ступенях Перигор / Ангумуа / Сентонж - дом-башня - Первое французское Возрождение. - Saint-Amant-de-Montmoreau, Sud-Charente - Сліди від високого середньовіччя до народження готики на східцях Перигора / Ангумуа / Сентонж - вежа - Перше французьке Відродження. - Saint-Amant-de-Montmoreau، Sud-Charente - آثار من العصور الوسطى العليا إلى ولادة القوطية على خطوات Périgord / Angoumois / Saintonge - منزل برج - عصر النهضة الفرنسي الأول. -Saint-Amant-de-Montmoreau, Sud-Charente - Ślady od średniowiecza do narodzin gotyku na Périgord / Angoumois / Saintonge - wieża - pierwszy renesans francuski. - サン=タマン=ド=モンモロー、シュッドシャラント-中世からペリゴール/アングーモワ/サントンジュの階段でゴシック様式が誕生するまでの痕跡-タワーハウス-最初のフランスルネサンス。- Saint-Amant-de-Montmoreau, Sud-Charente - Dấu tích từ thời Trung cổ cao đến sự ra đời của kiến ​​trúc Gothic trên các bậc thang Périgord / Angoumois / Saintonge - một ngôi nhà tháp - Thời kỳ Phục hưng đầu tiên của Pháp. - Saint-Amant-de-Montmoreau, Sud-Charente - Vestiges από τον Υψηλό Μεσαίωνα έως τη γέννηση των Γοτθικών στις σκάλες Périgord / Angoumois / Saintonge - ένα πύργο - Πρώτη Γαλλική Αναγέννηση. - Saint-Amant-de-Montmoreau, Sud-Charente - Peninggalan dari Abad Pertengahan Tinggi hingga kelahiran Gotik di tangga Périgord / Angoumois / Saintonge - rumah menara - Renaisans Prancis Pertama - Saint-Amant-de-Montmoreau,Sud-Charente - 从中​​世纪到佩里戈尔 / Angoumois / Saintonge 台阶上哥特式诞生的遗迹 - 塔楼 - 第一次法国文艺复兴时期。- סנט-אמנט-דה-מונטמורו, סוד-שארנטה - שרידים מימי הביניים הגבוהים ועד לידת הגותי במדרגות פריגורד / אנגומואה / סאינטונג - בית מגדל - רנסנס צרפתי ראשון. - Saint-Amant-de-Montmoreau, Sud-Charente - Vestigii din Evul Mediu înalt până la nașterea goticului pe treptele Périgord / Angoumois / Saintonge - o casă turn - Prima Renaștere franceză..

La rencontre de l'histoire par l'art c'est franchir ce vide immense du temps qui nous sépare du temps de la naissance, de l'invention, cristalisées dans leur propre histoire commune avançant jusqu'à notre histoire vagabonde qui réinvente autant l'histoire que l'objet,
 c'est une poésie avec ses vers, ses lois et ses règles qui peuplent le vide et le néant : notre âme et notre conscience par lesquelles nous méritons peut-être la vie et qui sait l'éternité...ou quelque chose de l'éternité sous nos pas qui foulent les sentiers de la forêt jusqu'à sa lumière...
Dans ces forêts et ces sentiers aux ambiances si fines, si délicates de la Double saintongeaise à la Charente jusqu'au Périgord,
du bassin de la Tude en écrin commun, 
marchait
 Lanza Del Vasto le disciple de Gandhi
 messagers de la Paix.
(De l'article précédent à celui-ci...une autre écriture, une même poésie de l'histoire)
Le site complet compte à ce jour 148 articles : il est à votre disposition. Toutes les pages sont issues de mes recherches personnelles et universitaires. Les emprunts à des auteurs sont signalées et il n'y a aucun élément qui tombe sous le coup de la protection des données des lois européennes sans compter que je respecte avant tout la tradition de libertés et de démocratie de la république française. En tant que citoyen français je me conforme à la législation française. Toutes les photos publiées l'ont été avec l'accord des personnes à la date de leurs publications. Ces pages ainsi que tous les documents produits sont assujettis à Copyright et droits d'auteur. Il n'y a aucune raison commerciale, ni déclarée ni cachée, pour la construction de ce blog.  Vous pouvez aussi aller sur le moteur de recherche à droite de votre écran sur cette page. Vous pouvez rechercher tout ce qui vous intéresse, du dessin à la peinture, à l'archéologie, à l'architecture, à la poésie, à la sculpture, aux pages magazines, pour votre stricte curiosité ou culture personnelle, et pour toute autre action ne débordant pas le cadre strict de la consultation. Pour les universitaires qui voudraient produire certains de ces travaux, me contacter sur la partie "blogger" en bas de page, en me laissant votre adresse courriel de messagerie. Pour clarifier mes compétences professionnelles, voici le panorama de mes formations. Lycée technique, mécanique, où j'ai appris le dessin industriel que j'ai par la suite appliqué au dessin d'architecture de relevés archéologiques appris à l'université de Poitiers. Formation militaire BMP1 (engagé trois ans dans les Commandos Troupes de Marine - 22° RIMA puis 1° BPCS - Importante formation à la topographie si utile pour mes recherches archéologiques) - Formation d'Infirmier du Secteur Psychiatrique en 28 mois, IDE par Réforme Hospitalière -  Nombreux travaux et nombreuses formations avec des maîtres de la peinture (lithographie, gravure, peinture,...) et de la littérature contemporaine. Doctorat Lettres et Arts  (mention Très Honorable avec Félicitations), Histoire de l'Art et Archéologie, Université de Provence Centre d'Aix à partir d'autres formations de ce cycle à l'Université de Tours (2 ans - Centre d'Etudes Supérieures de la Renaissance), de l'Université de Poitiers (2 ans - Centre d'Etudes Supérieures de Civilisation Médiévale), et deux ans de formation en lettres à l'université de Nice, et stages divers - Diplôme Inter-Universitaire de la Faculté de Médecine de Lille, "La Santé Mentale dans la Communauté" en lien avec l'OMS/CCOMS. Sur Google "Les budgets aidants..".http://www.ccomssantementalelillefrance.org/sites/ccoms.org/files/Memoire-Peynaud.pdfJ'exerçais au C.H.Cannes en tant que coordinateur/responsable des Ateliers Thérapeutiques-Psychothérapie Institutionnelle du Pôle Santé Mentale en Intra Hospitalier). Au printemps 2017 j'ai été également élu au Conseil de l'Ordre Infirmier des Alpes-Maritimes. Depuis le 1° avril 2018 je suis en retraite.


 Pour voir des liens avec de nombreux articles sur les 147 que compte ce blog, veuillez vous reporter en bas de page. Merci.




Articles de ce blog pouvant intervenir dans cette rédaction ou en reprise de bâtiments déjà publiés


Châteaux de la Creuse - de la fin du moyen âge - XV et XVI° siècle - Archéolgie Médiévale
http://coureur2.blogspot.fr/2011/09/une-histoire-de-lescalier-en-vis.html


1° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)
http://coureur2.blogspot.fr/2013/10/archeologie-medievale-aspects-et.html


2° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)
http://coureur2.blogspot.fr/2014/11/2-partie-archeologie-medievale-aspects.html


3° partie - Archéologie Médiévale - suite des parties 2 et 3 d'Archéologie Médiévale consacrées aux aspects et singularités du château en France autour des XV° au XVI° siècles
http://coureur2.blogspot.fr/2016/04/3-partie-suite-des-parties-parties-1-et.html


Yviers/Charente - Archéologie médiévale - Une synthèse sur l'évolution architecturale du XV° au XVI° et XVII° s. en France - Mutations des donjons et maisons-tours des petits châteaux de la fin de la Guerre de Cent-Ans vers les donjons résidentiels de la fin du XV° siècle au XVI° siècle et des incidences dans le classicisme français.
https://coureur2.blogspot.fr/2018/04/yvierscharente-archeologie-medievale.html


Allemans en Périgord - Manoir du lau - Archéologie Médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2018/09/allemans-en-perigord-manoir-du-lau.html


Maisons-tours et donjons-tours - architectures médiévales françaises du XIII°/XIV° au XVI° - Archéologie médiévale


Curac - Les énigmes de son château - Département de la Charente - Archéologie Médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2019/10/curac-les-enigmes-de-son-chateau.html

Varaignes - Le château de Varaignes, le village et son église. Un site rural d'écologie et de culture sur le département de la Dordogne en Périgord Vert. Archéologie Médiévale.
https://coureur2.blogspot.com/2020/03/varaignes-le-chateau-de-varaignes-son.html

La Tour : un mode architectural français pour la guerre et pour la paix, du XIII° au XVI° siècles. Un exemple à l'Est du département de la Charente.
https://coureur2.blogspot.com/2020/12/la-tour-un-mode-architectural-francais.html

Fonctions religieuses apotropaïques et traditions funéraires en France 
http://coureur2.blogspot.fr/2015/08/fonctions-religieuses-apotropaiques-et.html 

Iconologie - Un couvercle de sarcophage mérovingien - une corniche de l'église de Saint-Amant-de-Montmoreau (Charente) - Archéologie médiévale.
https://coureur2.blogspot.com/2021/04/iconologie-un-couvercle-de-sarcophage.html

Saint-Amant-de-Montmoreau, Sud-Charente - Des vestiges du Haut-Moyen Âge à la naissance du gothique sur les marches Périgord/Angoumois/Saintonge-  une maison tour -  Première Renaissance Française. 
https://coureur2.blogspot.com/2021/07/saint-amant-de-montmoreau-sud-charente.html

Rioux-Martin - L'église romane - L'implantation de l'abbaye de Fontevraud à la Haute-Lande - Les interventions d'Edouard Warin et de Paul Abadie au XIX° s. - Une approche des escaliers romans dans le bassin de la Tude.
https://coureur2.blogspot.com/2022/06/rioux-martin-leglise-romane.html

Bors-de-Montmoreau - Eglise Notre-Dame - Une introduction aux chapelles de routes - Identification d'une chapelle romane ouverte aux mouvements de fermements  des petits sanctuaires du XVII°s. - Charente et versants alpins français.
https://coureur2.blogspot.com/2022/10/bors-de-montmoreau-eglise-notre-dame-un.html

Eglise Saint-Martin à Poullignac - Architecture et décors peints - Une source de recherches pour les églises des diocèses du Sud-Charente et principalement du bassin de la Tude entre Diocèses de Saintes, d'Angoulême et de Périgueux, de leurs origines aux évolutions et modifications du XIX° siècle.
                                    https://coureur2.blogspot.com/2023/06/eglise-de-saint-martin-de-poullignac.html

Cressac, La Genétouze, Chenaud, Pillac, Montignac le Coq, Saint-Laurent-de-Combes Aspects atypiques de l'évolution de l'architecture religieuse romane en Sud Charente - Bassin de la Tude : contreforts, avant-chœurs, escaliers en vis et passages :
  https://coureur2.blogspot.com/2024/01/cressac-la-genetouze-chenaud-pillac.html

Du médiéval au contemporain, une invention bien avant classement au patrimoine mondial de l'UNESCO : 
                                      Claude Peynaud  : Le clocher des Frères Perret à Saint-Vaury
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/perret-freres-le-clocher-des-freres_10.html


REMERCIEMENTS

                              Monsieur Jean-Michel Bolvin, Maire de La communauté de communes de Montmoreau,. Président de l'Association des Maires de Charente, (pour les églises de Saint-Amant et de Saint-Eutrope)

                              Monsieur le Révérend Père Eric Pouvaloue, Curé de la Paroisse,

                               Madame Cathy Seguin Secrétaire de Mairie, 

Madame Marie-Antoinette Grandpierre de la permanence téléphonique
 de la Maison Paroissiale de Montmoreau - Blanzac - Villebois

                               Dr Françoise Bolvin, riveraine et l'église, qui m'a permis de compléter ma première documentation sur le site.

Monsieur Gérard Nourry, Eglise Saint-Eutrope

                               Mme Bernadette et M André Alamargot gardiens de l'église et des clefs dont la disponibilité a été sans limite. 

                               Monsieur Paul Barbereau, Agent Communal, dont l'aide fut très précieuse lors de relevés et de vérifications très délicates, 
 
                             Monsieur Jean-Paul Coutand, résident de Saint-Amant, grâce à qui j'ai pu avoir accès aux murs très épais du site.

                               Madame Anne-Marie Van Eeckhaute, riveraine de l'église.

                                Madame Dominique de Greef, résidente de Saint-Amant, riveraine du site.

                               Monsieur Laurent Montigny, propriétaire du monastère de Ronsenac (entre source de la Tude et Villebois-la-Valette), pour ses pertinentes observations, ses liens pour des visites de sites et ses prêts de livres.

Monsieur Jacques Garraud, propriétaire de l'abbaye du Bournet Notre-Dame de l'Assomption d'Embournet (commune de Courgeac16).

Madame Marie-Christine Cheminade, organisatrice bénévole d'actions patrimoniales.

Monsieur Jordan Gengoux informaticien, tel : 06 95 74 68 53
courriel : jordan.gengoux2017@outlook.fr

Pour les relevés effectués en l'église Saint-Pierre à Sérignac
Commune de Chalais - Moyenne vallée de la Tude - Sud-Charente

Monsieur Joël Boniface, maire de Chalais 
et la municipalité

Mesdames les Secrétaires de Mairie

Monsieur le Révérend Père Joseph Dingboé est le curé de la Paroisse

Madame Annie Duflot et Monsieur Marc Duflot ayant été les interlocuteurs avec la mairie et des aides précieuses pour ces relevés à Sérignac, ils figurent comme cosignataires sur les relevés.


Les relevés archéologiques en l'église de La Sainte-Trinité/Saint-Eutrope de Rioux -Martin - Secteur Sud-Ouest du bassin de la Tude - Sud-Charente - Ancien diocèse de Saintes - ont été effectués par autorisation de Monsieur Gaël Pannetier Maire de Rioux-Martin et de Monsieur le Révérend Père Joseph Dingboë Curé de la Paroisse. 
D'autres acteurs importants sont intervenus au cours de ces relevés,  ils seront remerciés sur la page qui sera prochainement réservée à la présentation de cette église.
Sur ce compte rendu d'étude de l'église de Saint-Amant-de-Montmoreau je ne donne en étais et documents de recherches que quelques éléments de l'escalier de l'église de Rioux-Martin, nécessaires  à l'étude de l'escalier de Saint-Amant-de-Montmoreau. 

Pour les relevés effectués en l'église Notre-Dame de Bors (Bors-de-Montmoreau), 
Sud-Charente - secteur Est-Nord-Est du bassin de la Tude - ancien diocèse de Périgueux.

Monsieur Jacky Renaudin, Maire de Bors-de-Montmoreau

Monsieur le Révérend Père Eric Pouvaloue, Curé de la Paroisse.

Madame la Secrétaire de Mairie,

Monsieur Benoît Le Grelle, Brocanteur "L'incontournable" à Bors,

Monsieur Eric Petit, auteur de Bors de Montmoreau autrefois. Rioux-Martin 2021.

Monsieur Alain Cheminade, pour un avis archélogique d'appareillages,

Madame Eliane Maussion, chargée de mission auprès de l'église.

Pour les relevés de l'église Saint-Martin à Poullignac :
(Charente)

Madame Mireille Neesert, Maire de Poullignac

Monsieur le Révérend Père Eric Pouvaloue, Curé de la Paroisse

Monsieur Pierre Bonneau, Premier Adjoint, Délégué Départemental de la
Société de Protection des Paysages et de l'Esthétique de la France. Pour cette recherche : guide sur les sites de la commune et communes environnantes dont  Berneuil, et aide à l'accès et  aux relevés dans le clocher dont l'entrée est à cinq mètres de hauteur par une échelle mobile qu'il faut installer et sécuriser pour chaque visite dans cette seule partie haute.

Madame la Secrétaire de Mairie

Monsieur Georges-Eric Bouteny, retraité (informations sur les fouilles faites sur l'angle Sud-Ouest de l'église).

Vérificateurs sur le site : Madame Annie Duflot, professeur d'histoire,
Monsieur Marc Duflot, ingénieur.

Cette église fut restaurée sous la direction de Monsieur Philippe Villeneuve, architecte des Monuments Historiques,  actuellement chargé des restaurations de Notre-Dame de Paris.

Pour l'église Saint-Etienne à Magnac-Lavalette
(Charente)

Madame la Secrétaire de Mairie

Pour les églises de Martron et de Boresse
(Charente-Maritime)

Monsieur Michel Ollivier, maire de la commune de Boresse et Martron

Madame Claudette Vrillaud (Boresse)

Pour l'église de Parcoul
(Dordogne)

Madame la Bibliothécaire Municipale

Pour l'église de Chenaud
(Dordogne)

Monsieur le Maire-Délégué 

Monsieur l'employé communal délégué à l'entretien de l'église.

Pour l'église de la Ménècle - commune de Rouffiac

Monsieur le Révérend-Père Joseph Dingboé curé de la Paroisse

Monsieur Jean des Courtils



Au milieu du XIX° siècle la situation de Saint-Amant gagne encore en originalité puisque l'église ne figure sur aucun des inventaires, diocèse par diocèse, du père Jean .Hippolyte Michon. Sa seule référence où on rencontre le nom de Saint-Amant est celle de l'icône ci dessous.
Saint-Cybard et Saint-Eutrope sont sur l'Angoumois, seul Saint-Amand est sur le Périgord et son église n'est répertoriée dans aucun des diocèses sauf sur la carte publiée par Jean Secret en 1958? où Saint-Amant-de-Montmoreau figure en tant qu'église romane remaniée à la période gothique



Saint-Amant étant inscrit dans la Paroisse de Saint-Denis de Montmoreau, au XIX° siècle Saint-Amant aurait donc basculé dans le diocèse d'Angoulême;
La vallée de la Tude est tiraillée par les appartenances. 
On peut citer le cas de Chalais (moyenne vallée de la Tude) qui est de l'arrondissement d'Angoulême et de l'ancien diocèse de Saintes [J.George, 1933, op.cit., p.56] alors que nous pouvons lire sur la notice d'un petit guide touristique ancien "Chalais fut autrefois le chef-lieu d'une seigneurie qui avait le titre de principauté. Elle relevait féodalement de l'archevêque de Bordeaux. Au XIII° siècle, Agnès, fille d'Olivier, un des anciens seigneurs, la porta par son mariage à Hélie Talleyrand, seigneur de Grignols, de la maison des comtes de Périgord. Elle resta longtemps sous la dépendance de l'Angleterre...[...]...Il ne reste de l'ancienne et belle église archipresbytérale de SaintMartial, datant du XIII° siècle, que le rez-de-chaussée d'une superbe façade romane...C'était certainement un monument très important, car Chalais était le siège d'un archiprêtré qui a compté jusqu'à 64 paroisses." [ Cf. Comité Intercantonal d'Expansion de la région Chalais-Aubeterre, Chalais-Aubeterre - Guide établit à l'intention des Touristes par les soins...". Paris, non daté mais ancien, pas de numéros de pages]. Pourtant si nous suivons la division administrative des communes Chalais fut minuscule, la plus petite de France recueille t-on auprès de ses élus et anciens élus. 



MAISON TOUR



Pour des références à cette famille architecturale isolée pour la première fois dans l'architecture française, voir sur ce blog
Maisons-tours et donjons-tours - architectures médiévales françaises du XIII°/XIV° au XVI° - Archéologie médiévale

Les maisons tours vont rester sur cette région du Sud-Ouest de la France  -  et ailleurs en diffusant à travers l'Auvergne et autres régions,  jusque dans les Alpes (vallée de la Tinée et au-delà) sans rencontrer les architectures patriciennes du nord de l'Italie - un mode d'habitat qui sera construit jusqu'au XX° siècle (exemples sur cette page de blog consacrée à la première indentification de la famille architecturale des maisons tours depuis la fin de la période romane ou le début de la période gothique jusqu'au XX° siècle)

C'est à partir de la ville d'Angoulême fondée au IV° siècle que se développent les dépendances qui formeront le comté d'Angoulême en 866, par union au Périgord et à l'Agenais. Ce comté atteint à son apogée à la fin du X° s. jusqu'au premier quart du XII° s., marqué par les personnalités de Guillaume III Taillefer (988 - 1028) et de Guillaume IV (1087-1120). Cette puissance du comté entre bientôt dans les rivalités de convoitises entre Capétiens et Plantagenêts. Ce XII° siècle sur lequel on repère une très importante activité des chantiers religieux, répartis sur trois diocèses, est celui d'un tiraillement politiques au sein de l'Aquitaine où Aliénor d'Aquitaine apparaît en personnage central avec ses mariages successifs au roi de France et d'Angleterre, avec la mort de son fils Richard Cœur de Lion sous les murailles de Chalus en Limousin (1199) . A partir de 1152 le roi d'Angleterre Henri II entre en possession de l'Aquitaine par son mariage avec Aliénor répudiée (divorcée) par le roi de France Louis VII son premier mari. Les auteurs, paradoxalement, évoquent un règne d'Henri II semant les ruines, dont des églises et paradoxalement un XII° siècle d'une extraordinaire floraison architecturale ce qui est ce qu'on observe d'avantage de nos jours   Toutes les mouvances qui fragmentent cette région au XII° s. se stabiliseront avec la constitution de la Guyenne au sud de la Charente. Aquitaine et Guyenne sont souvent confondues dans les textes d'histoire. A près la mort du dernier comte d'Angoulême  en 1308, Philippe Auguste réunit le comté à la couronne de France qui est cédé aux anglais en 1360 pour revenir à la couronne de France treize ans plus tard. La conséquence pour l'étude architecturale de cette période articulée autour du XII° siècle c'est bien sûr l'impossible définition de manières nationales de bâtir telles qu'on les comprends de nos jours. Le roman est dépendant de ce qui se construit dans les provinces voisines (Saintonge, Poitou, Périgord, ....) avec une prédominance des clochers construits à l'intersection du transept et de la nef, mais non pas sans présenter d'autres caractères qui pourraient être le fait de croisements d'influences jusqu'à fixer quelques originalités vernaculaires sur des périmètres restreints toutefois exposés aux courants qui les traversent, d'où ces éléments éparses qui vont entrer ou quitter l'architecture locale pour faire place très progressivement aux nouvelles idées gothiques d'Ouest et du Nord. Ainsi, pour les églises nous rencontrerons le gothique angevin ou Plantagenêt qui sont des appellations usuelles ou consensuelles qui ne répondent pas exactement à des définitions nationales mais plus exactement à des évolutions qui se sont constituées à l'ouest de la France entre Périgord et Normandie en un croissant qui borde les pénétrations du gothique d'île de France dit "style français" qui finira par supplanter l'art de construire les églises au XIII° s., dans de multiples variantes gothiques qui évolueront jusqu'au XVI° siècle par les passages des arts rayonnant et flamboyant, principalement; les ordres religieux et militaires y apportant leurs variantes en allers et retours d'Est en Ouest, du Nord au Sud alors que l'Angleterre à partir des bâtisseurs de Sens définiront leur propre style sur leur île.
         François 1° érige le comté en duché-pairie, c'est-à-dire que l'Angoumois devient une possession royale à part entière. La sœur de François 1°, né à Cognac, c'est Marguerite d'Angoulême qui en épousant le roi Henri II de Navarre sera la grand-mère du futur Henri IV roi de France. Nous rencontrerons alors la Première Renaissance Française (1° quart ou 1° moitié du XVI° siècle suivant les auteurs anciens ou modernes) et là encore ce sera l'occasion de refaire un voyage entre ce qui pourrait venir du Nord (Pays de la Loire et Poitou) et ce qui pourrait être directement d'influence d'Aquitaine au Sud.
               A Saint-Amant-de-Montmoreau nous serons amenés sur les périodes mouvementées mais architecturalement très riches du XI° au XIII° siècles, et sur celle de la reconstruction du royaume de la fin du XV° siècle à la première moitié du XVI° siècle avec la maison tour et les portails de l'église. Toutes les autres interventions sur le bâti, tant de l'église que de la maison tour, se situeront sous l'administration française moderne jusqu'au XX° siècle. Etant entendu que je ne traiterai pas l'ensemble apparemment fortifié au sein duquel ces bâtiments furent construits et qui, vu depuis les autres bordures du vallon, donnerait à ce groupe architectural en belvédère l'impression, sans doute poétique mais qui sait,  d'une  Jérusalem Céleste de l'Apocalypse qui est littéralement "une levée de rideau" que nous retrouverons peut-être par les vestiges des décors peints intérieurs. : le sens moderne de mes multiples photos auréolées du site. [Pour ce bref panorama : Encyclopédie Universalis // JeanTalbert et René Crozet, Histoire du Poitou, Angoumois, Saintonge et Aunis. Paris, 1946. // Edmond-René Labande Directeur, Histoire du Poitou, du Limousin et des Pays Charentais. Toulouse, 1976. // Sous la Direction de Jean Combes et de Michel Luc, La Charente de la préhistoire à nos jours. Préface de Pierre-Rémy Houssin. Saint-Jean-d'Angely, 1986.]

     
                   Dans les documents usuels les auteurs font le cumul entre Montmoreau et Saint-Amant. Les deux sites sont distants d'une lieue (4 km), mais n'appartiennent pas - en théorie - aux mêmes diocèses.  Pour essayer d'y voir plus claire je propose de reprendre sur le sujet la documentation fournie par les Mémoires de la Société Archéologique et Historique de la Charente - Année 1955 - Ouvrage publié avec le concours du Centre National de la Recherche Scientifique. Angoulême 1957.
                               p. 218 : "A la fin du XV° siècle, Merpins faisait partie de l'élection d'Angoulême. Avant 1494 étaient rattachées à Merpins, non seulement les paroisses faisant partie du détroit de la châtellenie, mais aussi les châtellenies de...Montmoreau...et les paroisses de Saint-Nicolas de Peudry, Saint-Amant ..." A cette époque qui est la période sur laquelle nous pouvons trouver un créneau historique pour la construction de la maison-tour de Saint-Amant pouvoir féodaux et pouvoirs ecclésiastiques semblent être bien distincts.    
                                pp. 235 et 234 : " Au mois de février 1273, Alo, seigneur de Montmoreau, faisait hommage lige à l'évêque d'Angoulême pour tout ce qu'il avait au diocèse de Périgueux, dans la terre de la justice de Montmoreau et dans celle d'Aubeterre et de Villebois, excepté la haute justice...[...]...en 1253, Alo de Montmoreau fournissait un aveu au comte d'Angoulême...il  en faisait autant en 1255 et et en septembre 1275. A cette date , il avouait tenir d'Hugues, comte d'Angoulême, le château de Montmoreau avec sa justice haute, moyenne et basse ainsi qu'à Saint-Eutrope, Aignes, Juignac, Bors et Saint-Amant.".
                        p. 236 " Deux actes postérieurs nous donnent des renseignements sur la mouvance de de l'évêque et du comte d'Angoulême...11 janvier 1591...jugé que la partie de la terre de Montmoreau située dans le diocèse de Périgueux ...
 La châtellenie de Montmoreau faisait partie en 1376, de la sénéchaussée d'Angoulême...[...]... Le ressort direct de la châtellenie de Montmoreau était le suivant: paroisses de Saint-Amant, Saint-Denis (de Montmoreau, Saint-Eutrope". 
Quel sens donner à cette maison-tour construite en lien avec un bâti féodal beaucoup plus important t plus ancien dont il ne reste que quelques traces éparses noyées dans les reconstructions et appropriations en division de parcelles ?
L'étude en archéologie du bâti nous contraint donc à essayer de dater un bâtiment qui pourrait se situer en fin d'évolution d'une occupation d'un site déjà commencé au moins avant la construction d'une église à la période romane, puis très remaniée (comme l'étude le montrera mais aussi comme un auteur tel Jean Secret l'avait déjà ciblé).
Ce qui témoigne en principe pour des sites de seconde investigation par la construction en dur de l'église c'est sa position sur les abords de la croupe. C'est-à-dire que des bâtiments civils, agricoles, militaires occupent déjà le site et cette occupation renvoie vers les bordures les plus extérieures, jusque sur les flancs du ravin la construction en dur de l'église : c'est un peu le schémas des occupations du bassin versant jusqu'à Montmoreau au confluent du Toulzot de de la Tude 





EGLISE


Vestiges du Haut-Moyen-Âge
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Iconologie - Un couvercle de sarcophage mérovingien - une corniche de l'église de Saint-Amant-de-Montmoreau (Charente) - Archéologie médiévale.
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Architecture (s) et décors peints

Préambule
Aborder les églises du bassin de la Tude et de ses environs est une sorte d'ouverture à la chasse aux diocèses dont les recensements cartographiés qui sélectionnent des églises mais rarement (vu le nombre de ces églises) celles de ce bassin partagé entre les diocèses de Saintes, d'Angoulême et de Périgueux. Des références fiables d'appartenance des édifices du bassin de la Tude proviennent de publication anciennes : celles de l'abbé Michon (1844), des cartulaires de  l'abbé Cholet (1867), de l'abbé Nanglard (1900), de Jean George (1933) complété par Alexis Guérin-Boutaud mais seulement sur l'ancien diocèse d'Angoulême (édition de 1928 - réédition de 2000 - j'utilise l'édition de 1928). Charles Connoué propose son étude des églises du diocèse de Saintes par une publication en 4 volumes de 1952 à 1955; le dernier volume est consacré au secteur de Cognac et de Barbezieux, deux secteurs en Charente. Beaucoup d'édifices ont été restaurés depuis la fin de l'activité de ces auteurs et le Sud-Charente ne bénéficie d'une belle et riche étude moderne des églises romanes, comme celle de Sylvie Ternet (2006), que pour le diocèse d'Angoulême qui arrive en pointe jusqu'à Montmoreau laissant Saint-Amant-de-Montmoreau au diocèse de Périgueux d'où la localité est cependant absente des archives numérisées de ce diocèse,  tout autant que des localités répertoriées sur la carte des églises romanes du Périgord. Cependant on trouvera dans l'étude de Sylvie Ternet des églises du Sud-Est de l'Angoumois avec une précision d'appartenance ancienne à l'abbaye de Saint-Jean-d'Angely (Saint-Cybard-de-Montmoreau), en référence à l'étude de l'abbé Nanglard. 
               
                          Il faut toutefois élargir ce champ d'observations - dont par les séries des Zodiaques Romans - avec la littérature abondante publiée sur les régions limitrophes. 

         Si on regarde du côté de la série des églises romanes du Zodiaque, région par région, au volume du Périgord Roman on trouve curieusement Montmoreau (diocèse d'Angoulême) et Chalais (ancien diocèse de Saintes) mais aucune des nombreuses églises romanes de cette région Sud-Est de La Charente pourtant du diocèse de Périgueux.
                             En poursuivant notre regard sur les éditions du Zodiaque roman, au volume de la Saintonge Romane, Aubeterre pourtant très à l'Est du département de la Charente en limité du département de la Dordogne, est donnée sur la carte de la Saintonge qui devrait s'arrêter en limite Est à Chalais et Rioux-Martin (les deux seuls monuments figurant sur la carte)  n'enjambant la Tude que pour récupérer les églises de Saint-Avit et de Saint-Quentin, au plus près du lit de la rivière. Jean George sans précision de diocèse donne Aubeterre à Angoulême.  
                                        L'Angoumois Roman ne prend absolument pas en compte les églises du Sud-Est Charente mais pousse jusqu'à Chalais (moyenne vallée de la Tude, diocèse de Saintes) après avoir fixé comme limite Montmoreau (diocèse d'Angoulême) un peu plus au Nord.

                       Une fois de plus la question de la dépendance diocésaine de Saint-Amant-de-Montmoreau entre dans ce vide géographique des appartenances historiques tiraillées entre les diocèses sans que les auteurs s'accordent véritablement sur le sujet de l'importante présence d'églises romanes dans la bassin de la Tude et principalement sur ses territoires à l'Est de la rivière jusqu'au département de la Dordogne. La littérature sur l'art roman en Saintonge et en Périgord, malgré ce vide du Sud-Est Charente, étant abondante, des regards élargis seront utiles. 

                            Mais l'église de Saint-Amant (Saint-Amant-de-Montmoreau) fut t-elle romane comme on le dit et qu'en reste-t-il ? 

     Voici mis à jour le véritable problème qui se pose en appartenances historiques et stylistiques de nombre de ces églises du bassin de la Tude et de ses environs, et, pour celles romanes et caractéristiques de l'art roman elles ne figurent donc pas nécessairement sur les cartes de divisions diocésaines; en témoigne encore la jolie petite église romane de Médillac du diocèse de Saintes, en sentinelle sur son mamelon de la basse vallée de La Tude au plus près du confluent avec La Dronne. Les commentaires d'auteurs et des sites internet dont il vaudrait mieux dans bien des cas éviter les consultations, n'ont pas non plus aidé à attirer la curiosité des chercheurs sur ces églises et pourtant ! Bien sûr mon ambition ne va pas - et surtout pour une première approche ou troisième approche, puisque j'ai déjà eu l'occasion de travailler sur les églises de Curac et d'Yviers - jusqu'à faire l'étude archéologique de tous ces monuments mais de faire appel à certains d'entre eux lorsque les secours en seront pertinents, indispensables. J'essaierai de ne pas trop alourdir le développement avec ces interventions d'autres églises mais je ne pourrai pas en faire l'économie vu l'importance que ces appels auront pour la compréhension des questions que je vais être amené à soulever, d'ailleurs peut-être plus qu'à résoudre. 

           Pour la période gothique je n'utiliserai pas des expressions inhabituelles, voire  en dehors de celles admises par les littératures spécialisées et les vocabulaires de l'architecture du dictionnaire Larousse et de Jean-Marie-Pérouse-de-Montclos, quand-bien même le débat entre gothique parisien et gothique de l'Ouest de la France pourra être d'actualité sur une région dont un des diocèses, celui de Saintes, passe aux Anglais par le mariage d'Eliénor d'Aquitaine avec Henri Plantagenêt, comte d'Anjou et duc de Normandie qui deviendra roi d'Angleterre en 1154. Le gothique d'Ouest est souvent appelé "gothique angevin" ou "gothique Plantagenêt" mais les auteurs qui l'ont étudié ont contribué à l'abandon de ces appellations - qui survivent toutefois non sans élégance - en élargissant la sphère géographique de la naissance de cette branche stylistique surtout éclose dans la seconde moitié du XII° siècle en parallèle au gothique parisien qui fut appelé "style français" dont la naissance plus précoce est désormais admise autour des travaux du chœur de Saint-Denis par l'abbé Suger à la conquête de la lumière ou d'une nouvelle lumière autour1130 (Panofsky) et à partir de 1134 pour d'autres auteurs importants (Henriet, Plagnieux...). Ce travail sur la lumière dans ce secteur géographique du bassin de la Tude et environs occupera une place centrale à partir des chevets plats romans, aux côtés d'autres thèmes originaux.

                            Voici donc posé le cadre d'étude

  Cadre d'étude que je vais aborder en allant directement à la question des églises à chevets plats du XII° au XIII° siècles sur le bassin de la Tude car Saint-Amant-de-Montmoreau est une église à chevet plat. Comme je ne vais pas trouver de références d'auteurs sur cette question spécifique, sur l'ère géographique du bassin de la Tude, je vais d'abord faire un tour d'horizon des auteurs qui ont évoqué ailleurs, en régions voisines ou plus distantes, ces questions du roman au gothique et, ensuite, je me recentrerai plus précisément sur le roman présent sur le bassin de la Tude et sur ses environs pour amener progressivement le sujet vers la transition gothique, vers Saint-Amant-de-Montmoreau et le traiter tel que je l'ai découvert par cette église.
    Il va sans dire que je ne vais pas écarter sur le secteur géographique du bassin de la Tude les autres églises à chevets semi-circulaires, et nous verrons quel intérêt peut avoir cette question. Toutefois, jusqu'à cette nouvelle recherche que je vais progressivement publier sur ce blog, la question des nefs à trois vaisseaux ne sera plus un sujet systématiquement évacué sous le label "Toutes les églises en Charente sont à nef unique". Ce qui, par ailleurs n'est déjà pas vrai ne srait-ce qu'avec l'église de Ronsenac qui coiffe au nord les sources du bassin la tude. La présence d'autre(s) cas pourraient effectivement se profiler ou questionner comme  avec le premier projet d'une église romane à trois nefs [que je viens tout juste de mettre à jour en archéologie du bâti, ce 4 février 2022, en présence de M Benoît Legrelle venu comme à son accoutumée échanger au sujet de cette église dont il assure la garde et l'entretien avec l'épouse de Monsieur l'ancien maire de Bors] - à moins que ce fut un plan centré autour d'une travée "carrée" de 6 m x 5 m à Bors-de-Montmoreau, voire l'hypothèse moins probable d'une église à nef unique et transept toutefois comme sa voisine la plus proche soit celle de Juignac l'église ou celles un peu plus distantes, en restant sur la rive gauche de la Tude, de Saint-Quentin ou de Bazac.. D'un panorama très largement admis d'une Charente aux églises toutes à nef unique et très fréquemment  à chevets semi-circulaires, nous risquons passer à un palette plus nuancée , mais pour l'instant les églises du bassin de la Tude restent très majoritairement à nef unique. Elles sont aussi parfois à transepts. Nefs qui ne sont pas toujours articulées par un avant- choeur qui peut se confondre, dès les exemples les plus archaïques, avec la tour de cloches, ni par une travée droite entre la nef et le chœur, ou entre l'avant-choeur et le chœur, ni par un ressaut extérieur du mur de la nef sur le mur du chœur semi-circulaire. Ces questions qui organisent généralement les comptes rendus des auteurs seront à Saint-Amant des points de débats archéologiques importants avec des réponses parfois précises, et parfois en ouvertures de débats, données par l'archéologie du bâti (telle que je la pratique puisque j'ai créé mon propre outil scientifique, sans fouille, depuis les années 86/87 et surtout 1988 à l'occasion de ma maîtrise de l'Université de Poitiers, CESCM)

 La grande église romane du bassin de la Tude c'est celle de Saint-Denis à Montmoreau et, si l'on retient les façades aux riches programmes sculptés dont les nefs sont quasiment disparues, il faut ajouter Chalais et Aubeterre qui n'est cependant pas dans le bassin de la Tude, seulement voisin. En voisin (éloigné) nous pourrions également citer l'église Saint-Thomas à Barbezieux mais cette belle église aux riches vestiges du passé a tellement été refaite qu'il faudrait une monographie détaillée en archéologie du bâti pour la faire entrer dans le champ scientifique de cette étude. Je ne l'oublierai toutefois pas car Barbezieux fut le chef lieu de l'arrondissement du Sud-Charente auquel était rattaché Montmoreau et Saint-Amant (voir carte plus haut). Sera t-il pertinent de faire entrer la grande l'église de Condéon - entre Chalais et Barbezieux - dans le cadre de cette étude ?

La transition roman-gothique par les auteurs

 Entrons dans le vif du sujet par les auteurs qui ont traité ou évoqué ces questions du passage du roman au gothique entre XII° et début du XIII° siècles du sud-ouest au sud-est de la France.  Je sélectionne le chevet plat comme organe architectural initial mais bien vite d'autres thèmes vont apparaître à différents niveaux d'importance. Je ne perdrai jamais de vue l'étude de Saint-Amant en produisant ces extraits d'auteurs. Cela facilitera le retour sur ces éléments scientifiques lorsqu'ils surviendront dans la progression de la recherche.

Dans son Dictionnaire de l'architecture médiévale au chapitre des absides Eugène Viollet-le-Duc accorde bien peu d'intérêt aux chevets plats qu'il appelle "absides carrées" ne les rencontrant que sur les "édifices de médiocre importance" (sic) qu'il situe préférentiellement en Bourgogne alors que la grande fenêtre du chevet dit "fenestrage" est "comme la plupart des églises anglaises" (sic). Mais les grands édifices de Laon et de Dole sont tout de même cités.

Vers la fin du XIX° siècle Edouard Corroyer contestant les héritages romains de la rencontre des berceaux en blocages, lance l'étude de la croisée d'ogives à partir de Saint-Front à Périgueux : "C'est dans la coupole de Saint-Front, construite en pierre appareillée, vers le milieu du XI° siècle, et c'est principalement dans les pendentifs de la coupole, construits comme elle en pierre appareillée, qu'il faut chercher et trouver l'origine de l'arc-ogif ou croisée d'ogives." [Cf. Edouard Corroyer, L'architecture gothique. Paris, 1891, p.19].
Jacques Thirion propose une approche de la diffusion du chevet plat dans le sud-ouest de la France donnant à ce type architectural une origine fort ancienne dès l'introduction du christianisme mais revient finalement vers les propositions d'Edouard Corroyer : " ( le chevet plat)...il était sans doute de règle dans les édifices à charpente du Haut-Moyen-Âge. Dès le XI° siècle il entre en concurrence avec le chevet demi-circulaire qu'il finit par supplanter au XIII° siècle [...] On peut se demander si le triomphe subit dans ces régions ne fut pas dû à l'influence considérable qui y ont exercé les églises à files de coupoles, notamment sur le gothique angevin" [Jacques Thirion,  "Origines et extension du chevet plat dans l'architecture religieuse de l'Aquitaine [compte-rendu]". Dans, Bulletin monumental. Année 1956, p. 281 et 282]
La monumentale étude d'André Mussat sur le gothique de l'Ouest de la France  (celui qu'on nomme ordinairement gothique angevin ou plantagenêt) va également à la rencontre des églises à files de coupoles de Périgueux à Angoulême et au-delà. Mais le sujet s'élargit  "Le chevet plat...Cette formule était, on l'a vu à propos de la renaissance du vaisseau unique, très répandue [note 13 , p.328]. Elle n'était pas inconnue à l'époque romane. Rilly, près de l'Île Bouchard et Rillé, prieuré de Marmoutier au nord de Tours, ont des chevets plats avec berceaux brisés."] ". [André Mussat, Le style gothique de l'ouest de la France -(XII°-XIII° siècles). Paris, 1963, p. 328.).
La présentation de l'art gothique d'Alain Erlande-Brandebourg dans la prestigieuse collection Mazenod (Paris 1984) nous ramène essentiellement au parisianisme ainsi qu'à l'importance des Cisterciens. Toutefois on peut lire (p.42-43) "Cependant une région développe une esthétique qui n'a aucun rapport avec celle de l'Île de France. Dès le milieu du XII° siècle, l'Anjou et les régions avoisinantes élaborent un style  puissamment ancré dans les traditions locales et dont l'originalité se renforcera au siècle suivant. Les architectes ont imaginé de lancer des voûtes extrêmement bombées qui paraissent être inspirées de la coupole...."  
                              Si on suit la question des files de coupoles en l'articulant à  une recherche d'influence cistercienne - deux thèmes dominants amenés par les auteurs, avec celui des ordres militaires - la publication de l'abbé J.H.Michon (1844, op.cit., p. 277) nous apporte un élément ancien, certes, mais fort intéressant  : " Nous entrons avec les premières années du XII° siècle, dans la période la plus brillante de l'art roman.... L'âge barbare est passé. L'immense mouvement communiqué par les croisades s'est fait sentir...Par bonheur pour nos contrées, un homme d'un mérite éminent est élevé à l'épiscopat et devient bientôt le légat des souverains pontifes dans l'Aquitaine. C'est le célèbre Gérard, évêque d'Angoulême, contre lequel Saint-Bernard eut à lutter dans le schisme de Pierre de Léon-Gérard, devenu évêque en 1101, donne à la construction des églises une impulsion nouvelle. Il commence par la cathédrale qu'il consacre en 1120. Dans tous les pays soumis à sa légation, le même mouvement se continue. C'est à l'influence de ce grand évêque que le Bordelais, la Saintonge, l'Angoumois, le Poitou, le Périgord doivent un si grand nombre d'édifices romans". La cathédrale Saint-Pierre d'Angoulême est une église à file de coupoles.
                      [Cette multiplication des églises et leurs accroissements ont une raison sociale-économique sur laquelle l'éclosion du mouvement cistercien complète l'œuvre de bâtisseurs des grands évêques et la recherche de la Terre Sainte par les ordres militaires avec les richesses qu'ils en rapportent transformant aussi l'iconographie chrétienne (voir à ce sujet l'édifiant épisode de la quatrième croisade avec le doge Dandolo en personnage central tel que John Julius Norwich en relate les épisodes dans Histoire de Venise. Pairs, 1986 p. 124 et suivantes). Enrichissement également lié aux idéologies du paupérisme - multiplication des ordres mendiants qui ont leurs propres architectures et églises - à l'accroissement des populations et le besoin de les nourrir sans pour autant qu'il y ait une réelle révolution technologique pour l'accroissement des richesses agricoles exceptés certaines nouvelles cultures vivrières et la multiplication des viviers ainsi que celle des moulins avec la généralisation de la force hydraulique. Les populations augmentent, les églises se transforment, s'agrandissent, se multiplient. Le ciment social féodal fondé sur une alliance entre le seigneur et le clergé se modifie pareillementSur ces questions qui ont une grande importance dans la révolution architecturale des XI°, XII° et XIII° siècles, en lien avec l'hégémonie du mouvement cistercien et de la rapide multiplication et diffusion de ses abbayes ont peut consulter ; Georges Duby, Saint Bernard et l'art cistercien. Paris, 1979, et  Jacques Le Goff, La civilisation de l'occident médiéval. Paris, 1988.]
                             Marcel Aubert avec sa collaboratrice la marquise de Maillé, est une  grande référence pour la connaissance de l'art cistercien en France.
     Cette carte est un document très précieux mais, comme nous venons de le constater par de nouvelles recherches et découvertes, elle n'est pas exhaustive quand aux types architecturaux cisterciens construits dans l'hexagone. Hélas l'état de conservation architecturale de cette abbaye du Bournet (ou Bourné ou orthographe très ancienne Bournay) dans un cadre magnifique ne nous permet pas d'évaluer l'architecture de son église quasiment disparue. Le propriétaire signale cependant - d'après ses documents - deux travées de nef et il ne reste qu'une demi-colonne adossée pour des conventuels du XII° s. assez bien conservés et un corps de logis du type de l'évolution du donjon résidentiel [pour un exposé assez complet ou significatif de ce type architectural et de son évolution du XV° au XVI° siècles, voir sur ce blog Châteaux de la Creuse - de la fin du moyen âge - XV et XVI° siècle - Archéologie Médiévale
http://coureur2.blogspot.fr/2011/09/une-histoire-de-lescalier-en-vis.html, également la page "Yviers" où je propose une autre synthèse directement liée à un château du bassin de la Tude ; Yviers/Charente - Archéologie médiévale - Une synthèse sur l'évolution architecturale du XV° au XVI° et XVII° s. en France - Mutations des donjons et maisons-tours des petits châteaux de la fin de la Guerre de Cent-Ans vers les donjons résidentiels de la fin du XV° siècle au XVI° siècles et des incidences dans le classicisme français.
https://coureur2.blogspot.fr/2018/04/yvierscharente-archeologie-medievale.html. Le corps de logis du Bournet apporte aussi de nouvelles informations pour le début du XVI° siècle sur l'évolution de ce type architectural si important pour l'étude de la petite architecture civile française entre le XV° s. et le XVI° s. qui prépare la réception de nouvelles structures de distributions des bâtiments de la Renaissance Française ]
... Cette carte des implantations cisterciennes dans l'hexagone peut-être encore enrichie. En effet dans des régions où les repérages sont difficiles à réaliser face à des bâtiments plus ou moins détruits dont il ne reste que les plans et des réemplois en élévations, ou jamais achevés, où l'érudition locale a du mal face à ces architectures cisterciennes, surtout à partir du XIII° siècle, prenant des textes d'archives de fermement d'églises jamais terminées du premier art gothique cistercien (La Tour-sur-Tinée) pour des constructions ex-nihilo du XV° siècle malgré des repères de l'architecture et de l'ornementation cistercienne qui ne laissent aucun doute. Beaucoup de travaux spécialisés restent à faire quasi totalement,  hormis celui de Léon Honoré Labande à Monaco et les miens également à Monaco et dans les vallées alpines et ceux déjà signalés sur cette carte à Grasse, Nice, Castellane et à Puget-Théniers.[L'Italie apporte aussi sa contribution à l'élargissement des recherches sur la diffusion de l'art gothique cistercien du XII° s. au XIII° s. en Europe : voir . Amante G.Martini, L'abbazia di Sn Galgano un insediamento cistercense nel territorio senese.  Florence, 1969. Les auteurs italiens ont effectivement repéré ces structures en Italie Centrale par la diffusion des modèles architecturaux cisterciens qui peuvent toutefois emprunter d'autres architectures de façade que le modèle basilical. Ainsi Wolfganf Kroenig écrit au sujet de la cathédrale de Sienne dont il fait le prototype du gothique d'Italie Centrale : "Il gruppe a tre portali tra due torri laterali, che non sono altro que due  contraforti angolari sviluppati, rimanda senza possibilita di dubbi al modello simile a Poitiers" Cf. W.Kroenig, "Caraterri dell'architectura degli ordini mendicanti in Umbria". Dans, Storia e arte in Umbria  nell'età communale - Atti del VI convegno di studi Umbri - Gubbio - 26-30 maggio 1968 - Parte Prima. Gubbio-Peruggia. 1971, p.171 et 172 ].  Si on se transporte sur le Sud-Ouest des Alpes les règles d'implantations données par Marcel Aubert diffèrent car si des églises et des vestiges archéologiques d'implantations de ces églises se repèrent essentiellement dans les fonds des vallées, des constructions sur les sommets existent car ces hauteurs alimentées par d'abondantes sources sont propices à l'activité agricole et on remarque des caractères - qui ont persisté jusqu'à nos jours - de villages ramassés éloignés des terres cultivées de deux à trois heures de marche, voir quatre dans les cas les plus extrêmes. En revanche la question de la dépendance de ces églises à un environnement architectural monastique est totalement à faire. Les plans des églises suivent bien celles données - avec des séries magnifiques de plans - par Marcel Aubert : nefs voûtées à trois vaisseaux, chevets plats et larges transepts débordants (à un ou deux bras suivant les contraintes des terrains des montagnes alpines, lorsque des traces subsistent ou qu'elles ne sont pas masquées par des restaurations). Et bien sûr nous ne saurions plus confondre ces architectures avec celles à nefs uniques, chevets plats sans transept du bassin de la Tude où, aussi, la nette traduction des volumes intérieurs par des façades très peu ornées des massifs alpins, de tradition basilicale, entre radicalement en contradiction avec les façades écrans à arcades, richement sculptées et aux programmes peints qu'on devine parfois, de l'Ouest de la France (Le Poitou a d'ailleurs déjà investi cette question et montre des compléments polychromes de la façade richement sculptée de Notre-Dame-La-Grande à Poitiers). Il est encore assez fréquent de rencontrer des litres de consécrations avec armoiries seigneuriales peintes sur des sites enduits tout le tour du périmètre extérieur des églises. Sur le bassin de la Tude nous avons l'exemple de l'église paroissiale Saint-Avit à Saint-Avit, Ouest de la Tude (rive gauche) mais de l'ancien diocèse de Saintes. Lorsque les peintures n'ont pas été maintenues il ne reste que les sites enduits, tout comme dans le cas des frontispices des façades ou des litres de consécrations ou de deuils avec apports d'armoiries seigneuriales qui se peignaient autant à l'extérieur qu'à l'intérieur et, dans des climats rudes comme en Haute-Loire, on a cependant d'excellentes conservations de ces peintures murales extérieures sur tout le pourtour du monument comme en l'église de Saint-Vidal en Haute-Loire, diocèse du Puy-en-Velay. 
En revenant sur le cistercien médiéval, comme énoncé plus haut, on élargit nos regards vers le Sud-Est, dans les vallées alpines de l'ancienne Provence Orientale et en Principauté de Monaco avec son église construite par les génois sur le site du Rocher anciennement partagé entre les diocèses de Nice et de Vintimille.
Et on revient sur le roman d'Ouest à chevet plat qui échappe au cistercien, au moins par l'architecture, mais auquel le cistercien a pu emprunter certaines structures romanes de façon générale comme  déjà signalé avec les façades qui se retrouvent dans les provinces plus à l'Est et jusqu'en Italie.
Le "roman" cistercien a commencé, à la création des toutes premières communautés, par de très modestes bâtiments à nef unique et chevet plat (chevet bernardin), mais par les Sœurs Provençales il est à trois nefs au Thoronet et chevet semi-circulaire, comme à Sénanque, alors qu'à Silvacane il est platLes nefs s'articulent sur de vastes transepts. Point de transept à Sérignac et une seule nef mais la façade écran des volumes intérieurs, à trois arcades qui pourraient signaler une nef à trois vaisseaux alors qu'il n'y en a qu'un, n'est pas incompatible avec des diffusions de structures de façades d'églises cisterciennes à arcades d'Est en Ouest et jusque dans le bas Périgord à Cadoin devenue cistercienne en 1119 avec une façade d'église terminée en 1154 [Cf.: Robert Fossier, "L'éclair cistercien (XII°s. ...)". Dans, Citeaux 1098 - l'épopée cistercienne - Dossier d'Archéologie  - Citaux - N° 229, décembre 97, janvier 98. P. 36 à 39 - Voir aussi l'article suivant de Peter J. Fergesson "Les cisterciens et le roman", p. 40 à 47 - Suit un article de Carolis Bruzelius sur les cisterciens et le gothique et y on retrouve les plans à trois vaisseaux, chevets plats et vastes transepts débordant à chapelles multiples qui complètent les magnifiques et abondants plans déjà publiés par Marcel Aubert et la marquise de Maillé.]. En revanche à Sérignac tout porte à croire que la façade était à frontispice peint, ce que les cisterciens auraient semble t-il rejeté, sauf en tympans,  mais presque tout reste encore à faire sur les inventaires de façades peintes ou enrichies de peintures des périodes romanes et gothiques dans le sud-ouest de la France si le mot "enrichissement décoratif par la peinture" a un sens liturgique moins profond que celui de "dédicace par le décor sculpté" car en fait pour quelle raison les programmes de dédicaces seraient-ils plus sculptés que peints ?. Nous avons déjà quelques exemples de portails sculptés et peints sur le Sud-Charente, de la fin de la période romane à la Renaissance. La présence d'un frontispice architecturé demeure toutefois un marqueur puissant qu'on retrouve bien isolé sur d'autres façades d'églises romanes de la Charente comme à Voulgézac. D'autres informations seront détaillées plus bas en lien direct avec le synoptique de Saint-Pierre à Sérignac, lorsque j'aborderai directement des liens potentiels entre roman de la fin du XII° siècle sur le Sud Charente et la diffusion du gothique d'Ouest sur la même période historique débordant sur le XIII° siècle, avant de rencontrer les expériences de Saint-Amant-de-Montmoreau.

En voyageant dans les aires géographiques nous rencontrons l'article de Christophe Balagna,  ["l'influence des ordres hospitaliers et militaires dans l'émergence de l'architecture gothique en Gascogne et Toulousain." Dans, Cahiers de Fanjeaux 41 - Les ordres religieux militaire dans le midi (XII°-XVI° siècles)]. Coutry, 2006, p. 213 à 238. "En effet, si l'influence des constructions clunisiennes ...ainsi que les apports des églises cisterciennes ...sont prépondérants dans le style gothique  en Gascogne centrale, il faut noter que le XIII° siècle  voit aussi sortir de terre  les constructions des communautés hospitalières et militaires...La commanderie de l'Hôpital-Sainte-Catherine a été fondée par les hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem à la fin du XII° siècle ou au début du XIII° siècle...Cet humble édifice religieux, dédié à Saint-Jean-Baptiste, patron des hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, offre un plan simple, parfaitement représentatif des moyens et des besoins des frères. Il s'agit d'un édifice rectangulaire  composé de trois travées offrant un espace assez réduit  de 16 m de long  sur 7 m de large et d'une hauteur d'environ 9 m. Les murs gouttereaux mesurent 1,10 m d'épaisseur, car ils reçoivent les poussées de la voûte en berceau brisé construite au-dessus de l'église" (p. 215-216).
 La question de la nef unique dans le gothique méridional avait déjà été exposée par la publication en 1974 du N° 9 des Cahiers de Fanjeaux. La naissance et l'essor du gothique méridional au XIII° siècle  intéresse moins notre sujet - puisque cet essor y est situé à partir de 1240-45 - que l'article précédent de Christophe Balagna postérieur à cette publication . Toutefois l'article d'introduction au N° 9 des Cahiers de Fanjeaux rédigé par Vivian Paul aborde le sujet de la nef unique avec des repères qui retiennent l'attention : "Le gothique ne s'est pas limité à un seul système, celui de l'Île de France, mais a pris une diversité de formes...Certes admettre l'existence de plus d'un système met en question la validité du terme "gothique" ainsi que les critères employés pour définir ce phénomène. La nef unique est beaucoup plus qu'une structure sans bas-côtés, qu'une simple boîte. C'est un système de construction architecturale...guidé par un code de principes esthétiques uniquement  méditerranéen qui a régi la sélection des éléments structuraux provenant du roman tardif de la région...". Ce que Vivian Paul donne pour le Languedoc pourrait s'appliquer à ce que nous allons être amenés à découvrir et à comprendre par la moitié orientale de Saint-Amant-de-Montmoreau.
 Mais la recherche d'introduction du sujet ne doit pas s'arrêter à ce premier succès bibliographique. Claude Andrault-Schmitt associe à son tour la nef unique et le chevet plat mais y ajoute un autre élément : la lumière " Deux traits complémentaires, le chevet plat et la nef unique...elles sont liées à la recherche de la lux continua. Le chevet plat avait été employé dans certaines oeuvres des premières générations romanes...Le pignon oriental cesse d'être réservé aux petites églises, au même tire que dans les provinces limitrophes...En 1181, le doyen et l'architecte de Saint-Yrieix s'engagent dans une entreprise de style Plantagenêt en programmant un seul vaisseau. Mais d'autres caractères comme la géométrie à base de carrés (je ne cite ici que les éléments qui serviront l'étude de Saint-Amant)...une œuvre du gothique de l'Ouest...L'usage du berceau brisé... A Meymac, Arnac ou Saint-Angel, où des repentirs immédiats ont permis l'introduction de la voûte à nervures ,les murs gouttereaux ultérieurement renforcés suggèrent un premier projet architectural , plus simple (charpente ou berceau ?), datable du tournant des XII° et XIII° siècles. Une génération plus tard, un berceau sur corniche continue signe la modeste église de Saint-Sulpice-Laurière, où ne se distingue pas des exemples grandmontains ou templiers situés à proximité. " [Cf. Claude Andrault-Schmitt, Limousin gothique. Paris, 1997, p. 27 à 29]. 
On avance encore avec l'Anjou Gothique d'Yves Blomme qui nous ramène d'abord à l'esprit de l'article de Vivian Paul "Le style gothique angevin. Quand vont apparaître les premières manifestations de cette architecture nouvelle, que l'on a pris l'habitude de qualifier beaucoup plus tard de "gothique"...Le style gothique plantagenêt...disposait d'un héritage roman original et diversifié" et ensuite amène la question du plan carré par les voûtes et celle du clocher. "Plus on avance vers la fin du XII° siècle, mieux les architectes maîtrisent la construction des voûtes gothiques. En Anjou celles-ci demeurent fortement bombées. C'est la marque de fidélité la plus manifeste à ce qui fut l'intuition qui accompagna la naissance d'un style qui allait demeurer la principale variante du gothique, profondément différent de celui de l'Île de France, né autour de Paris quelques années auparavant. Des voûtes à peu-près carrées en plan...[...]...Une exception notable est constituée à Saint-Denis de Doué où, sans rétrécir la croisée, le maître d'oeuvre a osé la surmonter d'un large clocher. On notera que l'existence d'un simple clocher de charpente empêche dans bien des cas de savoir où l'on prévoyait initialement d'élever la tour. La question de l'emplacement du clocher se pose également en Anjou pour les édifices du gothique à sa maturité..." [cf.Yves Blomme, Anjou gothique. Paris, 1998, p. 11 à 13].
Dans le midi de la France, après la lecture de l'article de Christophe Balagna on pourrait s'attendre à un vecteur important de diffusion des formes plates sur nefs uniques. L'introduction de Françoise Robin au Midi gothique (1999, p.56) nous retire toute envie d'aller voir de ce côté là "Des absides presqu'exclusivement polygonales ont remplacées les absides semi-circulaires, du moins à l'intérieur, de l'époque romane; les chevets plats ne sont plus guère construits que dans quelques rares églises de médiocre importance...Le chevet plat, soutenu par deux contreforts d'angles, de Saint-Maurice-de-Congéniès paraît presque incongru au bout de l'impressionnante nef de cinq travées". Dans le midi de la France le chevet plat appartient essentiellement au roman, au passé contrairement aux pays d'Ouest.
En restant dans le midi mais en basculant sur l'Ouest de la France Jacques Gardelles dans son Aquitaine gothique (1992, p. 16 et suivantes) entre dans le vif du sujet par la voûte "Si l'on définit le gothique architectural comme un style né vers le second tiers du XII° siècle dans l'Île de France et les régions voisines, il est vrai qu'il atteint très tardivement la région Aquitaine - vers 1200 au plus tôt. Mais si, faisant preuve d'une meilleure compréhension du terme, on considère que peut-être dit "gothique" tout système de forme dérivant de l'emploi de la voûte d'ogives - comme par exemple en Anjou et en Poitou dans les années 1140-1150 - le début des recherches gothiques peut se placer chez nous dans les dernières décennies du XII° siècle...En attendant le triomphe du gothique 'du Nord", dans le second tiers du XIII° siècle, toute une série d'évènements ont commencé à bouleverser le paysage architectural du sud-Ouest...Premiers emplois de la voûte d'ogives. Dans les édifices de structure romane, l'emploi de ce genre de couverture s'est avéré nécessaire là où la construction avait des points faibles. Il s'agissait parfois de bâtisses aux murs légers...". Jacques Gardelles travaille beaucoup sur les travées carrées, les influences du Gothique Angevin,  des ordres Mendiants et Cisterciens et même du "cistercien hispano-languedocien" (sic., p.22), mais s'attarde peu sur la question du chevet plat qui donne l'impression d'être pour lui la conséquence logique d'églises à un seule ou à deux nefs comme celles qu'il présente en monographies de son étude : Chapelle des Prémontrés (p.39) (ordre originaire de l'Est de la France, abbaye mère près de Pont-à-Mousson), Agen Notre-Dame-des-Jacobins, Beaumont église Saint-Laurent-et-Saint-Front (avec de magnifiques dessins techniques d'études plan, coupes, élévation, trop rares dans les publications),  Rauzan église Saint-Pierre, Saint-Sévier couvent des Jacobins, Villeneuve-de-Marsan église Sainte-Catherine. En Aquitaine le chevet plat devient donc un vocabulaire ordinaire de l'architecture gothique, en quelque sorte. 
  Reste à revenir vers Yves Blomme non pas avec l'Anjou, mais avec le Poitou Gothique (1993, c'est-à-dire sur une étude de cet auteur publiée cinq ans avant son Anjou Gothique) qui ferme l'écrin de nos marches Périgourdines, Saintongeaises et Angoumoises sans véritablement les atteindre. Certes..." Le gothique plantagenêt. Aux XI° et XII° siècles, s'était épanoui en Poitou en art roman original. Il produisait encore, à une date avancée du XII° siècle, des édifices d'une beauté vraiment classique...D'ailleurs les deux architectures vont sans doute d'abord coexister. A une époque où les règles qui présidaient à la construction  des églises rurales différaient sensiblement de celles des édifices importants. Il n'est nullement impensable que l'on ait continué à élever les premières dans le style après le début des manifestations du gothique plantagenêt " (p. 12).

                    La très malmenée - par les Cahiers de Civilisation Médiévale de Poitiers (1976) - étude de H.Gerhard Franz, qui fait venir l'arc brisé de la Bourgogne, offre néanmoins une réflexion intéressante par son introduction : "...il nous paraît insuffisant aujourd'hui de confronter le gothique primaire, d'une part, et le roman tardif de l'autre...ces évolutions de l'histoire décrivent, au contraire, des mouvements ondulatoires, bien plus différenciés..." [H.Gerhard Franz, Le roman tardif et le premier gothique - Traduit de l'Allemand par Adelheid Gascuel - 1969". Traduction française publiée en 1973, p.7 et 8]



Du côté de l'art roman

La nouvelle édition de l'étude de Jean George, complétée par Alexis-Guérin-Boutaud mais seulement sur le diocèse d'Angoulême, comme déjà signalé plus haut [J.George et Alexis Gérin-Boutaud, Les églises de l'ancien diocèse d'Angoulême. La Motte-Achard 2000, p.154, 155et 156. R Facsimilé de l'édition de 1928] aborde la question des chœurs à chevets droits "Sur les 28 que nous jugeons certaines, 8 appartiennent à des églises sans carré (sans avant-choeur). Cette disposition semble donc avoir été employée pour des édifices modestes. Une autre preuve de leur peu d'importance, c'est que celles d'entre elles qui possèdent un carré (avant-choeur) n'avaient pas de croisillon, à l'exception de l'abbatiale de La Couronne, de Magnac-Touvre et Soyaux, la première gothique, les autres fort remaniées. Deux absides sont précédées d'une travée distincte : Brie, 111 A, voûtée en berceau, dont la travée ouest, longue de 5m.80, non compris le pilastre sous l'arc triomphal, est séparée par un doubleau de l'abside qui n'a que 2m.80. La seconde Pranzac, a ses deux parties voûtées d'ogive, qui mesurent 5 mètres et 4m.75 de longueur....Les absides sont égales en largeur à l'élément précédent, dans la proportion de 67%; les autres sont plus étroites  . Cette largeur qui varie de 3m.71 à 7m.85, est plus fréquente de 5m 20 à 6m10, ce qui donne 5m 65 en moyenne. Les longueurs sont comprises entre 3m 05 et 9m 15, piliers du grand arc compris ; les deux tiers variant de 6m 62 à 7m 85, soit environ 7m.  Les longueurs sont donc supérieures aux largeurs.
Parmi les 18 absides de la fin du XII° siècle, il en est 10 recouvertes ou l'ayant été d'un berceau...les murs sont nus , sauf à Brie où sont des arcatures...les angles du fond sont parfois garnis de piliers supportant les doubleaux angulaires. A l'abbatiale de La Couronne, Echallat. Moulède, existent des voûtes sur ogive, de la seconde moitié du XII° siècle.".

Sylvie Ternet évalue la pourcentage de chevets plats en Angoumois et porte un regard sur les diocèses qui intéressent notre étude " Ce type de chevet concerne 17,9% des édifices, dont 9, 9 % sont romans [Note 19. Il s'agit des églises de Brie, Couture, Magnac-sur-Touvre, Marsac, Nanclars, Pranzac, Rancogne, Saint-Simon, Saint-Sulpice de Ruffec, Sireuil, Soyaux, La Tâche et des commanderies de Coulonges, du Grand-Masdieu et de Malleyrand]. il peut s'agir d'une travée carrée (à Magnac-sur-Touvre), rectangulaire (à Soyaux), barlongue (à Brie) ou d'un chevet carré à l'extérieur avec un hémicycle aménagé à l'intérieur (uniquement à Nanclars)...Ils ne sont pas spécifiques de l'Angoumois. En effet les églises paroissiales à chevet plat se retrouvent en Périgord, à Cherval, Saint-Sulpice de Mareuil mais aussi en la cathédrale de Saint-Etienne de Périgueux. En Poitou, ces chevets se rencontrent sur des édifices soumis à l'influence cistercienne, à l'Absie ou La Réau, dans des édifices grandmontains (Boudouille) ou des chapelles de commanderies (Civray), mais aussi dans des églises paroissiales rurales, tout comme en Angoumois. En Saintonge, ces chevets s'observent à Graves ou Saint-Brice, notamment, et la remarque faite à propos des chapelles de commanderies en Poitou reste valable ici"  [ Sylvie Ternet, Les églises romanes d'Angoumois - Tome premier - Bâtisseurs et modes de construction en Angoumois roman - Ouvrage publié grâce au soutien du Conseil Général d la Charente. La Croix vif 2006,  p.125 et 126].


                   Nous pourrions en rester là pour présenter dans quel contexte archéologique se situe la grille des paramètres sur laquelle nous allons travailler pour approcher les phases de constructions de la partie Est de Saint-Amant-de-Montmoreau. La partie Ouest ne pourra pas être appréhendée de la même façon, avec autant de rigueur d'autant plus que la reconstruction en plusieurs fois de ce qui deviendra un avant-choeur et une tour de cloche, ne simplifie pas les choses, surtout si on découvre ou si on met à jour des éléments qui bouleversent les cadres bibliographiques scientifiques admis par la littérature spécialisée.

             1 - la question des chevets plats dans le bassin de la Tude et alentours
sur les marches Périgord, Saintonge, Angoumois. 

" Au sud de la Charente, Champagne [note 35. prieuré de Saint-Romain de Blaye] montre la progressive et difficile adaptation : après deux travées en berceau brisé, une travée est couverte d'énormes ogives...La région charentaise ne s'ouvre donc que de façon secondaire ou exceptionnelle aux influences angevines. Elle reste pendant et après la floraison d'un roman tardif, une zone hybride où le gothique s'acclimate avec peine." [Cf. André Mussat, 1963, op.cit., p.320]. Il nous faut donc repartir et reprendre notre bâton de pèlerin pour appréhender au plus juste par les architectures du bassin de la Tude le constat d'André Mussat et comment il peut s'articuler avec les bâtiments présents dans cette vallée de ce Sud-Charente.
              L'église à trois travées, dont une de chœur à chevet plat,  entre tout de suite dans le débat. Dans la vallée de la Tude - sud Charente - nous avons exactement le pendant en mode roman de l'exemple fourni par André Mussat,  qui entre en illustration de la fin de son paragraphe sur la diffusion du gothique angevin dans la vallée du Cher  [A.Mussat, 1963, op.cit. p. 320, fig. 33et p. 321]

La petite église paroissiale Saint-Pierre à Sérignac (ancienne commune rattachée à Chalais - Sud-Charente - moyenne vallée de la Tude - Ancien diocèse de Saintes) est une église romane à nef unique de la seconde moitié du XII° siècle, voûtée en berceau plein cintre sur corniches et deux doubleaux qui isolent trois travées irrégulières, sans formeret en revers des façades Est et Ouest (d'après les probabilités d'études en reconstitution - figs. 9 et 12 du synoptique - La voûte s'étant écroulée à partir de l'angle Sud-Est un formeret sur colonnes fut ajouté pour la réparer. Elle s'est une nouvelle fois écroulée, ce qui fut à l'origine d'un choix de couvrement planchéié comme on le voit aujourd'hui bien que le plancher soit lui aussi effondré). Le chevet est plat. Il est  éclairé par un triplet de lancettes aux positions des hauteurs alternées, en échos des fenêtres qui éclairent l'ensemble des trois travées sur le mur gouttereau  Sud  (Au Nord, une fenêtre en vis-à-vis de celle du chevet en face Sud est-elle probable ? Il n'existe aucun repère visible ou de sondage au son sur l'enduit moderne en plâtre pour la faire figurer sur le plan de reconstitution. Plus loin j'évoquerai une fenêtre Sud du Chœur reconstruite)  La travée du choeur n'était pas isolée par un niveau différent du sol de la nef. Ce n'est que plus tard qu'un carrelage fut ajouté créant l'actuelle discrète surélévation du chœur. L'élévation de la façade occidentale a beaucoup de chances d'être originale au moins jusqu'à l'édicule du clocher : un clocher mur d'origine est toutefois très probable tel que ce binôme architectural clocher-mur/chevet plat apparaît assez fréquemment du Périgord à la Charente. La présence intérieure d'une retraite du mur de façade ne signe pas une reconstruction car dans la vallée de la Tude, comme à Rioux-Martin, on voit un revers de façade (original - seule la structure superficielle ornementale des arcades a été très restaurée) monté sur trois retraites du mur alors que la nef est couverte en berceau brisé sur doubleaux. Un formeret est engagé dans le revers de la façade occidentale. Signalons que la jolie petite église romane de Médillac - qui est, sur l'ancien diocèse de Saintes, l'église romane la plus au Sud du bassin de la Tude avant de franchir la Dronne et de rencontrer l'église d'origine romane de Parcoul sur le diocèse de Périgueux - est voûtée en berceau continu sans aucun contrefort intérieur mais avec un  formeret en revers de façade occidentale et corniche continue.
A Sérignac une légère dilatation de la première travée en revers de façade occidentale fait-elle sens ou est-elle un accident ou un empirisme de construction ?
Il faut effectivement revenir sur la façade occidentale pour laquelle je propose un frontispice peint. Je n'invente rien puisqu'ailleurs en France, dans la vallée de l'Allier, en particulier, on rencontre ce type de façade peinte extérieure qui est conservée jusqu'à nous par l'appentis du porche hors œuvre en bois au soubassement maçonné. En Charente nous avons d'autres repères pour orienter vers des façades jadis peintes, ne serait-ce que par des sites architecturés ou gravés, qui en conservent la mémoire comme déjà signalé. Comme la façade ancienne de Saint-Amant-de-Montmoreau n'existe plus, je réserve un commentaire de ces façades structurées d'arcades et les façades écrans pour la présentation sur la prochaine page de ce blog de l'église de Rioux-Martin à seulement quelques kilomètres de Sérignac.
                                  Cette église de Sérignac est à peu près unique dans le bassin de la Tude, surtout dans un tel état de conservation pour un si petit bâtiment qui a perdu sa vocation d'église paroissiale et dans laquelle on ne célèbre plus aucun office. Pour nous elle est précieuse car elle témoigne que la structure de trois travées terminée par un chevet plat éclairé par un triplet de lancettes en mode roman, qui est la base de la présentation de l'église gothique de Seigy par André Mussat - est présente non loin de Saint-Amant-de-Montmoreau sur le bassin de la Tude. Les auteurs qui ont travaillé sur le diocèse d'Angoulème ont eux aussi signalé et développé la présence de ces structures en art roman comme déjà présenté plus haut.

                                 Pas très loin de Montmoreau, en changeant d'axe de progression par les vallées sur le Sud-Charente et en restant sur l'ancien diocèse de Saintes, on rencontre "l'église" templière de Cressac dans la vallée du Né, affluent du fleuve Charente - aux célèbres et somptueuses fresques qui racontent un épisode des croisades ou d'une bataille suivant les auteurs. L'église est évaluée à partir de la seconde moitié du XII° siècle. Il est interdit de faire des photos de l'intérieur du monument. C'est une architecture rectangulaire de 16,80 m x 8,60 m à trois travées extérieures mais à berceau continu intérieur et sans niveau de sol compensé pour définir l'espace d'un chœur liturgique . Avec ce berceau continu sans correspondance avec les contreforts extérieurs - si d'aucun en appellent à Saint-Savin-sur-Gartempe, nous retrouvons là l'expérience déjà signalée de l'église romane Saint-Laurent à Médillac dépourvue de décors peints (disparus ou jamais réalisés ?). A Cressac le chevet plat à triplet est valorisé par une corniche en archivolte d'accompagnement de chaque baie tout comme à l'intérieur du chevet de Saint-Pierre à Sérignac. La façade n'est plus une façade écran mais le portail central est tout à fait dans l'esprit de celui de Sérignac. Autre particularité fréquente dans le bassin de la Tude, et qu'on retrouve bien sûr en Sud-Charente, dont à Cressac : les liaisons aux combles sont souvent absentes au bénéfice d'accès aux clochers, lorsqu''ils existent, qui sont parfois simple avec la traditionnelle tour d'escalier en vis hors œuvre mais aussi parfois et souvent étonnantes car haut perchées dans les murs gouttereaux ou de façades mais aussi très sophistiquées en autres modes et qui mériteraient des études à elles seules. Nous verrons que nous allons déjà faire de surprenantes découvertes à partir de l'escalier de Saint-Amant-de-Montmoreau en descendant sur les bords de la Tude jusqu'à Rioux-Martin plus au sud, du diocèse de Périgueux à celui de Saintes. 
Les templiers - dont on compte pas moins de six commanderies rien que dans le Nord-Est du département de La Charente -  sont donc présents en Sud-Charente à Cressac, au plus près du bassin de la Tude avec une architecture en trompe l'œil de trois travées extérieures pour un berceau continu intérieur à chevet plat et composition triplet-oculus en vis-à-vis d'une lancette de façade, mais ici aucun jeu alterné sur les niveaux des baies, ni aucun éclairage latéral pour compenser le contre-jour du triplet-oculus. Il 'y a pas non plus de clocher. C'est donc plus l'idée d'un écrin recevant la lumière de l'Orient des croisades, d'une châsse reliquaire ou de célébration pour une chanson de geste, pour une grande fresque historique dédiée à un important fait de guerre sainte, qu'un lieu de culte avec valorisation d'un chœur liturgique pour la célébration sacrificielle de la messe.
[Pour une documentation sur les Templiers en Charente, leurs architectures et les Templiers en général on peut consulter  : Elie Lambert, "L'architecture des Templiers". Dans, Bulletin Monumental, année 1954 - 112-1, pp 7 à 60/ Elie Lambert, L'architecture des Templiers. Paris, 1978. / Charles Daras, Les Templiers en Charente : les commanderies et leurs chapelles. Société Historique et Archéologique de Charente, 1981./ Jean-Luc Aubarbier, Les sites templiers du Sud-Ouest. Editions du Sud-Ouest, non daté]

Ces expériences de la lumière que nous allons maintenant explorer par les architectures romanes du bassin de la Tude et alentours du Sud-Charente. 

Avant de regarder d'autres églises romanes à chevet plat, revenons à

Saint-Pierre à Sérignac 
(voûte reconstituée)
En développant les murs gouttereaux de part et d'autre du chœur (chevet plat) éclairé par ses lancettes aux  niveaux différents alternés on remarque toute une réflexion sur la lumière associée aux possibilités architecturales d'une voûte dont le berceau démarre en fait assez haut par-dessus la corniche réceptrice des cintres des coffrages en bois : c'est un plein cintre dont l'arrondi est haut-perché. Ce simple principe de voûtement étire les effets vers le haut et les fenêtres peuvent être passantes à divers degrés sur la corniche. Cette organisation montre que des bâtisseurs pour une petite église du bassin de la Tude, travaillent sur des étirement de l'architecture, en recherche des hauteurs et de nouvelles lumières en gardant des attaches aux églises romanes à chevets semi-circulaires par une division entre chœur et nef par un avant choeur qui ne se traduit que par la position plus haute de ses deux fenêtres. La travée du choeur - qui n'est pas isolée par un niveau de plancher différent de celui du reste du bâtiment - est une travée droite qui dans l'esprit est une travée sans fenêtre, donc obscure, qui renvoie les éclairages vers la source lumineuse du triplet du fond du sanctuaire, sauf qu'une fenêtre latérale sur le mur gouttereau Sud, vient affaiblir le contre jour du triplet, au plus près du mur plat et renvoie sa lumière sur l'autel. (je précise une nouvelle fois que les tentatives de mettre à jour - sans altération de la paroi - une autre fenêtre en vis-à-vis de celle en place qui est aussi une fenêtre de réparation de l'angle du chevet, ont été tenues en échec). L'absence de supports de la voûte - sauf la corniche - autour du mur plat du fond du choeur contribue également à la recherche de cette pureté des lumières en expression de l'Esprit Saint qui descend par la fenêtre centrale plus étroite alors que les deux autres lancettes de part et d'autre créent un rayonnement. Il y a là aussi une recherche d'esthétique de la lumière pour en favoriser la symbolique. 
     Le haut de la voûte n'est pas éclairé par un oculus perché au-dessus du triplet. Le seul éclairage de la voûte vient de la façade Ouest et il se heurte aux deux arcs doubleaux en progression vers le fond du sanctuaire mais éclaire l'entrée dans l'église qui s'enfonce sous le niveau du sol en façade Occidentale ainsi que la porte latérale Sud en première travée [en première travée du mur gouttereau Sud il est plus difficile d'affirmer un nombre de degrés ou une absence de degrés murés dans la fermeture de cette porte par une maçonnerie,  vu que le niveau visible à l'extérieur de la porte témoigne en faveur d'une ancienne ouverture partiellement enfouie sous les mouvements de terrains inhérents à la présence d'un cimetière ancien sur cette face Sud]. La réflexion sur la lumière est donc totale : c'est une architecture conçue pour rendre visible l'invisible sur la partie la plus sacrée du sanctuaire à partir d'un  rythme de trois séquences architecturales qui se répondent entre la division du sanctuaire en trois travées et la division du chevet par le triplet, le tout au rythme des fenêtres pendantes alternées. Nous sommes dès lors dans une démarche scolastique encore purement romane qui nous amène à rejoindre les théories et les observations développées pour l'art gothique par Erwin Panofsky à partir de la modification du chœur de Saint-Denis par l'Abbé Suger [Cf. E. Panofsky, Architecture gothique et pensée scolastique - Traduction et postface de Pierre Bourdieu. Edition originale de 1951, édition française, Paris, 1980.].

Tournons nos regards vers d'autres églises romanes à chevets plats du Bassin de la Tude et bordure. 
Pour un premier état des lieux des origines et manifestations des églises à chevets plats du bassin de la Tude et bordures je propose à la suite de Saint-Pierre à Sérignac deux autres études par ma méthode personnelle d'archéologie du bâti  : Bors-de-Montmoreau et Poullignac.
D'autres églises à chevets plats du bassin de la Tude et bordures seront appelées en étais de recherche mais pour l'instant uniquement par des photos. Nous verrons que la question, loin de se résumer à des formules d'auteurs ou s'en approchant, est parfois surprenante : c'est une recherche sur les réalités du terrain.
Donc, à ce stade de la recherche, à partir de Saint-Pierre à Sérignac,  poussons un peu plus loin  dans cette entrée en matière de la scénographie architecturée des églises de la fin de la période romane à la période gothique sur le bassin de la Tude et lisières.


Eglise Notre-Dame de l'Assomption à Bors
anciennement Eglise Saint-Pierre et Saint-Paul du
Diocèse de Périgueux.
 Toutefois l'abbaye de rattachement de Bors était celle de Baignes du diocèse de Saintes à une époque où un certain Arnaud fit un don (1120) pour la "construction de l'église". 
 Autre particularité, c'est que mon analyse archéologique du bâti va  révéler de très grandes surprises. Parmi elles un type architectural jamais signalé et mis à jour par l'archéologie du bâti de la présente recherche, sur un chemin de Saint-Jacques réajusté, comme le suggèrent Annie et Marc Duflot ainsi que Benoît Le Grelle, vu que le tracé "officiel" du chemin de Saint-Jacques est celui qui suit en parallèle la progression d'Aubeterre à Montmoreau par la vallée voisine  de l'Auzonne, à l'est. Ce nouveau type architectural roman  apporte une nouvelle richesse pour l'approche de la présence des chevets plats dans la région et bien sûr pour  l'étude du chevet de Saint-Amant-de-Montmoreau.
Compte-tenu de l'originalité des mises à jour qui se précipitent à chaque nouvelle  étude de monuments sur le seul bassin de la Tude pour servir l'étude de la seule église de Saint-Amant-Montmoreau,  il apparaît de plus en plus nécessaire de renvoyer les recherches  complètes effectuées sur les bâtiments ici appelés en outils scientifiques sur des pages distinctes de ce blog et  les replacer dans des familles architecturales contemporaines ou de mêmes veines stylistiques et se chevauchant, voire essayer de comprendre quelles incidences plus générales ont ces expériences entre art roman et art gothique, des ponts entre architecture religieuse et civile : cette complexité maintes fois évoquée par André Mussat sur l'ère géographique de la Charente

Au moins trois études ici présentées fragmentairement  seront donc  redéployées et elles-mêmes étoffées par l'appel à d'autres monuments, sur des pages spécifiques de ce blog :
- Rioux-Martin
- Bors-de-Montmoreau
-
A la suite de Saint-Pierre à Sérignac, regardons la seconde église annoncée en méthode de recherche de l'origine des chevets plats sur le bassin de la Tude et bordures : 

Bors-de-Montmoreau
(la commune est restée autonome avec sa mairie et son propre conseil municipal et maire)

Bibliographie : abbé Michon, op.cit. 1844, p. 313 et p.330,  abbé Nanglard, op.cit., t.III, p.117, t.IV, p. 402; Echo Charentais, un article de 1906Jean George, op.cit., 1933, p.42, Eric Petit, op.cit. 2021, p. 71. à 81.    

 Avec cette église nous entrons, par sa configuration moderne et avant le voûtement de la nef de 1895/96  dans un type commun en Sud-Charente - beaucoup moins visible de nos jours après les voûtements du XIX°-  pour ainsi-dire jamais signalé par les auteurs : celui des églises romanes à nef unique planchéiée articulée à un chœur  plat ou semi circulaire par l'intermédiaire d'une tour de cloche qui forme avant-choeur, généralement couvert en coupole fermée entièrement appareillée, et plus tard plus fréquemment en blocage ouvert d'un oculus zénithal pour monter la cloche. Une travée droite peut sophistiquer cette articulation mais pour un chevet plat l'exemple de Saint-Amant-de-Montmoreau est rare sur le bassin de la Tude alors que ce dispositif y est beaucoup plus fréquent pour les églises à chevets semi-circulaires. L'église de Bors va encore enrichir les outils d'étude de ces bâtiments à chevets plats mais pas du tout comme le lecteur ni le chercheur pourrait s'y attendre.
          En couvrement des avant-choeurs on peut rencontrer des coupoles directement posées sur pendentifs sans l'intermédiaire de corniche comme à Saint-Eutrope (bassin de la Tude près de Montmoreau - diocèse de Saintes). Dans ce cas, si le dispositif est d'origine, nous serions directement sur les vecteurs de la formation du gothique d'Ouest nous dit André Mussat [1963op.cit., p. 40, 60, 69].
          Mais à Bors il n'y a pas ou il n'y a plus de coupole, seulement un berceau articulé à celui du chœur par un arc doubleau (de reprise sous œuvre) épaulé d'un formeret décalé en hauteur, profilé comme une (demi) nervure à ressaut de tores, côté Ouest, à l'identique de celle qui souligne l'arc du berceau sur le mur plat de fond du chœur éclairé par une grande baie en tiers point et une petite fenêtre étroite plein cintre de contre-jour au Sud.  
         En conséquence, il va falloir tenir compte de ce qu'André Mussat appelle "L'importance des traditions" [1963, op.cit. p.22, 23...] Pour nous : comprendre la maintenance des constructions à nefs uniques directement articulées sur des chevets  plats, sans tour intermédiaire, du type ici présenté plus haut avec l'église Saint-Pierre à Sérignac,  qui peuvent varier en nefs uniques directement articulées à des chevets semi-circulaires sans aucun ressaut du mur extérieur de transition nef-choeur, comme on le voit avec la façade sud de l'église Saint-Jean-Baptiste à Rouffiac (bassin de la Tude - diocèse de Périgueux).
L'intérieur de la nef de l'église de Bors-de-Montmoreau a été très refait au XIX° siècle et des apports de portails gothiques pour des portails romans également très lourdement murés à l'extérieur sur les murs gouttereaux,  font que cette église ne présente à priori que peu d'intérêt pour les chercheurs. De toute façon depuis les repérages de Jean George il n'y a pas eu d'investigations archéologie modernes sur ces églises bien qu'elles soient très bien entretenues. La publication en 2021 d'Eric Petit apporte de nouveaux éléments d'archives. En cet automne 2021 les toitures ont été refaites. Par cette réfection et par le témoignage des couvreurs (que je remercie ), nous savons que les voûtes de la nef sont en briques en conséquence de la restauration du XIX° siècle, en substitution d'un ancien couvrement planchéié dont il reste des vestiges de parquets très anciens dans les combles (inaccessibles) de la nef. 
Nous sommes donc, par la perception extérieure avant travaux d'archéologie du bâti, dans le cadre d'une église romane à nef planchéiée articulée à un chevet plat par un avant-choeur/tour de cloche, avec apport de portail gothique comme il n'est pas rare ni pas très fréquent non plus d'en rencontrer en Sud-Charente. En revanche la multiplication des portails romans et gothiques sur les murs gouttereaux pour une absence de portail (original) en façade occidentale pose une véritable question, d'autant plus qu'il ne semble pas que ce dispositif ait été totalement  partagé avec d'autres églises du bassin de la Tude et lisières. Toutefois  nous rencontrons des parentés avec ce dispositif : 
             - Saint-Amant de Montmoreau nous avons deux portails en mur gouttereau Nord mais ils sont XV° et XVI°s pour une petite porte en façade occidentale très postérieure.-
             - A Passirac, bordure Ouest du bassin de la Tude, un portail de la façade occidentale est doublé en extrémité Ouest du mur gouttereau Sud par un autre portail roman.
La figure centrale de la planche ci-dessus représente la façade occidentale avant l'intervention de Pierre Texier : deux jambes de raidissement encadrent une porte simple en plein cintre. Aucune fenêtre d'éclairage de la nef. Cette façade occidentale n'a rien à voir avec une organisation romane; ce que Pierre Texier vas "corriger". Du temps de la construction à l'époque romane il n'y a donc eu aucune ouverture sur la façade occidentale.
Pierre Texier est un architecte installé à Chalais au cœur de la vallée de la Tude. Au nombre de ses travaux on signale la réfection de l'église romane de Passirac (1893) dont il a été déjà question avec ses deux portails Ouest.
 
Le site est une crète de séparation des eaux entre le bassin de la Tude à l'Ouest et celui de l'Auzonne à l'Est (autre affluent de la Dronne au Sud) qui va aller rejoindre le bassin versant du Toulzot au Nord. Une route ancienne part de Montmoreau, suit les crêtes et va se perdre vers Aubeterre (bassin de la Dronne) après avoir dépassé l'église de Bors construite au départ du versant descendant vers la Tude.
Comme vu, la façade occidentale de l'église est un effet des modifications de la nef à la fin du XIX° siècle. Sur le témoignage de Monsieur Eric Petit de nombreuses sépultures et ossements ont été mis à jours lors de l'aménagement de la voie moderne qui contourne l'église par l'Ouest-Sud-Ouest où on peut voir un sarcophage classé aux MNH et ainsi décrit par l'abbé Michon [1944, op.cit., p.330] : "Pierre tombale devant l'église. ayant une croix à ses extrémités, ; les deux côtés sont ornés d'arcades entrelacées formant ogives". Donc, selon toute vraisemblance, une sépulture d'époque médiévale [l'apparence gothique des répertoires ornementaux pourraient être plus probablement romans ou issus du roman - un relevé sera nécessaire pour extraire ces répertoires de la mousse et de l'usure pour les présenter et les étudier. En plus, une pierre tombale du petit cimetière de Peudry - bassin de la Tude, diocèse de Saintes - également en façade occidentale de la petite église romane remaniée aux XV°/XVI° s., présente quelques parentés avec celle de Bors (?)] qui, si elle est encore sur son site, placerait les ossements découverts lors des travaux de voiries dans un cimetière datant au moins du bas moyen âge, à l'Ouest du mur pignon de l'actuelle nef, avant sa transformation au XIX° s.  en façade néo-romane. [ L'observation peut aller plus loin dans ce choix d'avoir orienté la construction cardinale du ou des bâtiments religieux sur le bassin dévalant de la ligne de crête côté Ouest face à La Tude. Carol Heitz (op.cit., p. 227 et 228) citant le paragraphe 14 du livre copte sur l'intronisation de Saint-Michel  écrit : "... saint-Pierre explique au Christ  qu'il est , comme ses compagnons, incapable de se représenter les sanctions qui vont être prise à leur mort, au ciel et appliquées dans les terres d'Ouest que l'on considère comme le royaume de la mort. Le Christ lui répond que les justes seront d'abord embrassés et parés par Saint-Michel qui les conduira  ensuite aux grands fleuves de la vie, ils exulteront dans les éons et le père les accueillera avec les forces de la lumière (les anges et les archanges) , les chérubins et les séraphins". Bien que l'église ne semble jamais avoir été dédicacée à Saint-Michel, elle le fut pourtant à Saint-Pierre (et saint Paul). Si avec l'implantation chrétienne à Bors nous sommes effectivement sur une première fondation cénobitique, cette observation peut avoir son importance et doit être signalée pour avancer vers la compréhension d'une absence de façade occidentale d'origine romane pour un cimetière très ancien au plus près de cette façade occidentale tournée vers la Tude, c'est-à-dire vers le "fleuve" même si la Tude est une rivière; pourquoi le versant Est de la crête en site immédiatement voisin a été délaissé au profit de celui à l'Ouest. On ne peut pas nier qu'il y a eu effectivement un  choix...].   
   Un second document nous renseigne un peu plus sur le projet de restauration de 1896 et sur l'état architectural après ces travaux :
Le document est signé du 1° septembre 1896. Il ne prévoit aucune intervention sur la façade Ouest. C'est le second document déjà présenté, signé et approuvé en date du 23 septembre 1896, qui formalise le projet d'une construction de façade occidentale. Façade néo-romane qui complètera l'installation de piles et doubleaux pour un voûtement de la nef primitivement  planchéiée ou charpentée, pour une reconstruction de l'élévation supérieure de la tour de cloche ne touchant à la structure intérieure à la nef que par une reformulation d'arc en place et lieu du mur épais qui marquait la limite Ouest de l'actuel chœur roman. Nous serons également amenés à considérer la cage d'escalier en vis hors œuvre et sa relation tant avec le chevet plat qu'avec la surélévation en tour de cloche . Le massif oriental ne sera pas d'avantage touché par ce chantier sauf par deux percements de fenêtres en première travée du chevet plat. Il y aurait là un manque car la sacristie attenante à la face Nord du chœur est signalée construite en 1864 (E.Petit, op.cit., p. 74). Ce qui ferait que le dessin ci-dessous serait un peu postérieur semblant déjà montrer l'essentiel des ajouts : sacristie, chapelle, escalier mais les ouvertures du  clocher ne sont pas conformes aux interventions de Pierre Texier; à savoir des fenêtres à couvrements plats très proches du toit, alors que le projet de rénovation est conforme à ce que nous voyons actuellement de couvrements pleins cintres avec une ligne de toit plus haute. Mais aussi une fenêtre rectangulaire à couvrement plat en ouverture occidentale pour un état actuel de baies géminées couvertes en pleins cintres. Ainsi par ce dessin nous aurions un état architectural de la façade Nord de l'église entre la construction de la sacristie et les modifications de Pierre Texier, soit entre  1864 et 1896 avec une trace dessinée du remplage gothique de la grande verrière partiellement bouchée au chevet. Elément des plus importants qui nous ramène déjà vers Saint-Amant-de-Montmoreau. Toutefois nous allons découvrir une originalité inattendue avec le chevet plat à deux travées qui nous allons approcher en essai d'analyse par le relevé archéologique du bâti et synoptique. En revanche le petit bâtiment construit contre la face ouest de la tour d'escalier a disparu et le grand arc qu'on aperçoit en arrière dans le renfoncement a également disparu dans le percement d'une fenêtre qui pourrait dater des remaniements de 1896. Cet arc qui figure en ce site doit-être questionné de multiples façons et il le sera dans l'analyse archéologique détaillée de l'église (publiée sur une autre page de ce blog, comme signalé) mais pas sur cette page; tout autant que la seconde fenêtre de la cage d'escalier en vis hors-oeuvre. Donc un dessin très riche qui complète la documentation fournie par les remaniements de Pierre Texier sur la nef et tour de cloche.
C'est par des chantiers antérieurs et postérieurs qu'un plan initial, ou qu'un plan très ancien, sans pouvoir dire s'il fut véritablement le premier projet architectural sur le site,  pourra être approché en modifications successives. La question de l'escalier en vis d'accès au clocher était un débat ouvert quand à sa configuration originale. Dès les premiers relevés en archéologie du bâti, une nouvelle réalité apparaît.
              On remarquera que l'architecte Pierre Texier semble avoir fait des sondages pour mettre à même niveau les fondations primitives et celles de son intervention, ce qui exclu à priori la présence d'une crypte qui, par la pente du terrain orientée vers l'Ouest, rendrait en plus cette recherche très aléatoire sans pour autant abandonner cette éventualité lors de fouilles plus approfondies du site.

Le travail en archéologie du bâti va donc se concentrer, à partir d'un premier synoptique de l'état actuel du bâtiment hors sol
, sur une tentative d'approche architecturale et archéologique de différents chantiers depuis la période romane vers l'arrivée de l'art gothique.


L'étude archéologique de cette église ne peut pas, comme déjà dit aussi pour Rioux-Martin, être présentée sur cette page et figurera sur une autre page consacrée à cette église avec ces éléments d'introduction pour l'instant produits sur cette page mais qui en seront postérieurement dégagés pour être reportés sur l'autre page de ce blog.
Pour information au lecteur l'investigation archéologique a été méticuleuse, complète en plans coupes, élévations, appareillages pierre par pierre et correspondances internes/externes pour un recueil maximum et le plus prècis possible d'éléments scientifiques tant l'enjeu de la découverte d'une chapelle ouverte m'a semblé important à partir de la mise à jour par ce procédé d'un premier projet architectural roman jamais terminé, détruit ou autre. Le premier volet de cette étude ici présenté du chevet plat de l'église de Bors-de-Montmoreau restera sur cette page (sans le préambule de production des documents fournis par Monsieur Eric Petit) pour contribuer à dresser l'inventaire de l'origine des chevets plats dans le bassin de la Tude, et ainsi établir de façon plus scientifique l'approche du chevet plat de Saint-Amant-de-Montmoreau. En attendant la publication complète sur ce blog de mon étude de l'église de Bors-de-montmoreau, je me limite à signaler  un projet d'église à une nef et deux collatéraux (vu que le plan centré sur épicentre carré semble être totalement inconnu dans l'art roman de la région, mais pas dans les églises de la renaissance et de l'âge classique et baroque bien évidemment. Par ailleurs je n'ai pas non plus assez d'éléments pour envisager un église à une nef et transept...Le lecteur se fera une idée).
Les repères 1, 2, 3, sont ceux de vestiges de piles articulées
Les nefs à trois vaisseaux ne sont pas connues dans le bassin de la Tude sauf en extrémité nord avec l'église de Ronsenac attenante à un important prieuré. A Bors-de-Montmoreau nous n'avons aucune certitude d'une église à trois vaisseaux ni d'indication d'un périmètre monastique sauf des terrains vides autour de l'église et une ouverture de grands portails en façade Sud à la liaison du chœur à deux travées et de la nef. Plus un très ancien cimetière en façade Ouest du bâtiment
Les trois piles à chapiteaux romans [nombreux autres chapiteaux de la même veine en re-emplois - veine de ceux de l'église Saint-Denis à Montmoreau] et angles des ressauts dégagés d'un tore ont été récupérées pour former une chapelle à chevet plat ouverte en grand arc sur la travée sud-Ouest, fermée par un mur épais en mur Ouest de la travée Ouest prolongé par une autre travée formant chevet plat. Soit une travée de chœur à chevet plat et voûtée en berceau et une en porche planchéié ou à charpente apparente précédée d'un portique voûté sur sa face Sud.
Cette chapelle a été progressivement fermée par des diminutions successives du grand arc Sud et finalement totalement fermée, avec son mur Ouest alors ouvert dans un autre projet architectural pour communiquer avec une nef planchéiée du XIII siècle  (voire début XIV° ?), sans façade occidentale architecturée mais à très grand portail gothique Sud - porte piétonne et porte cochère  - à chapiteau très élégamment épannelé avec boules en astragale, réceptrices des nervures qui donnaient également naissance à un porche voûté, précédé d'un portail voûté sur nervures. L'ensemble très élégant devait offrir un grand contraste avec la chapelle romane transformée en chœur à chevet plat.

Bien évidemment la présence d'une chapelle romane à façade ouverte et intérieur peint (traces évidentes de peintures ocres jaunes et rouges sur les parties les plus anciennes de la chapelle, donc sur les piles articulées et colonnes engagées aux 2/3 sur dosserets aux angles dégagés d'un tore) surprendra certainement. En effet j'ai rencontré ce type architectural dans les Alpes du Sud-Ouest, Sud-Est de la France c'est-à-dire sur les versants provençaux, essentiellement construits aux XV° et XVI° siècles pour des réceptions de décors peints visibles depuis l'extérieur à différents degrés jusqu'au fond des sanctuaires, suivant les variantes de ce type architectural. C'est une période historique pendant laquelle cette partie alpine où on rencontre principalement ce phénomène est peu à peu intégrée au comté, puis duché de Savoie sans autonomie politique et culturelle véritable - sauf des manifestation sporadiques vernaculaires selon les villages, les cols et les vallées -   qui deviendra pour sa plus grande part un comté totalement artificiel du non moins artificiel Royaume de Sardaigne alpin (après avoir été royaume de Sicile) par le jeu des couronnes disponibles en Europe après le traité d'Utrecht terminé en 1715.
Lorsque j'ai étudié les architectures de ces bâtiments j'ai ouvert des voies de recherches - seuls les décors peints avaient fait l'objet de magistrales études par Marguerite Roques et des compléments pour classement par Louis Hautecoeur - et je me suis heurté deux foix à des questions d'antériorité des  sources architecturales : celles du chevet polygonal de Notre-Dame-de-la-Protection de Cagnes (Provence Orientale) et celle de la chapelle Sainte-Claire de Venanson (Comté de Nice) bien que des marqueurs m'orientaient vers une recherche par la grande boucle provençale alpine en remontant vers la Bourgogne jusqu'à évoquer les façades stations étudiées par Willibald Sauerländer dans son article de clôture du colloque de Poitiers sur la façade romane (1990). Le plus surprenant c'est qu'en arrivant dans la région Charente par la chapelle de l'aumônerie du Bon-Secours à Montbron (Charente) j'ai découvert trait pour trait le type architectural qui sera issu au XVII° siècle du mouvement de fermement des chapelles ouvertes dans le Sud-Est de la France avec les modèles des chapelles Notre-Dame-de-la-Protection de Cagnes et de Notre-Dame de Vie à Mougins, deux exemples de la Provence Orientale (voire sur ce blog :
Primitifs Niçois - Les chapelles peintes des Alpes Maritimes
http://coureur2.blogspot.fr/2012/03/primitis-nicois-les-Chapelles-facades.html, et en article publié : Claude Peynaud, "Les chapelles ouvertes et peintes des Alpes-Maritimes - XV°-XVI° siècles". Dans, Provence Historique - Rencontres Italo-Provençales (1), Tome III - fascicule 213 - juillet-août 2003.Fédération Historique de Provence.P.315 à 331
). Pour avancer un peu plus vers l'exposé qui sera fait sur la page de Bors de Montmoreau je vous donne le tableau synoptique que j'ai ébauché et publié sur ce blog dans : Varaignes - Le château de Varaignes, le village et son église. Un site rural d'écologie et de culture sur le département de la Dordogne en Périgord Vert. Archéologie Médiévale.
https://coureur2.blogspot.com/2020/03/varaignes-le-chateau-de-varaignes-son.html


Le modèle de chapelle ouverte à arc grand ouvert en façade Sud du porche Ouest existe dans la Vallée de La Tinée à une bonne heure de marche sur un très étroit et vertigineux sentier alpin au hameau (quartier) de Saint-Jean (chapelle Saint-Jean) à partir du village déjà haut perché de La Tour-sur-Tinée.


Pourquoi je donne déjà ces précisions ?

Tout simplement parce que tout au long des dix années de recherches intenses que j'ai faites pour ma thèse doctorale de troisième cycle (1990 - 2001) sur quasiment toutes les architectures des Alpes-du-Sud, dans toutes les vallées et sur toutes les routes de cols et côtières et sur cinq siècles et plus- en plus de toutes les recherches antérieures que j'avais déjà faites sur une partie du Limousin -  je me suis rendu compte - par-delà les formations vernaculaires très intéressantes que les axes culturels transversaux de la France à l'Italie et de l'Italie à la France (auxquels Marguerite Roques avait si précocement ajouté les influences du Nord, en appartenance à ce contexte historique, à ce creuset des grandes publications sur la peinture médiévale, autour des années 60, d'André Grabard et autres grands auteurs qui complétaient les grandes études iconographes d'Emile Mâle - années 20/30 - et celles de Louis Réau-années 55 - et autres grands scientifiques comme Louis Grodecki de ce si riche XX° siècle) avaient eu une importance déterminante et ceci apparaissait de façon extrêmement claire dans la vallée du Var pour devenir plus "provençal" au fur et à mesure que l'on se dirigeait à la rencontre des courants de la renaissance italienne qui en fait ne pénétrèrent que très tardivement cette région, au XVI° siècle seulement, et pourtant frontalière (En remontant sur l'axe de la Tinée principalement, soit en remontant vers le Nord et diffusant d'Ouest en Est en gagnant les bordures Sud du Mercantour où l'architecture alpine des "maisons/fermes" se mettait en place dans les villages en relais des maisons gothiques polyvalentes entre magasins, logis et lieux d'économie agricoles dans les tissus denses et serrés des agglomérations plus proches des organisations urbaines médiévales gothiques que villageoises de l'âge classique ou baroque. Les palais et maisons gothiques se retrouvant toujours dans d'autres gros villages médiévaux en poussant vers l'Est de Clans, Saint-Etienne-de-Tinée à Lucéram à Tende). Voir ci dessous le gothique français dans la Haute-Vallée du Var à Guillaumes et en redescendant dans la moyenne vallée du Var au XVI° siècle, vers le confluent avec la Tinée vers l'arrière-pays niçois (doc extrait de ma thèse doctorale). Puget-Théniers est une des implantations cisterciennes alpines validées par l'étude de Marcel Aubert et de la marquise de Maillé, mais son église n'est pas romane. Ci dessous une suite de deux icônes pour illustrer ce propos  
(retrouvez plus de précisions et d'études sur ce sujet central aux articulations des courants culturels qui ont traversé les Alpes du Sud de la France à l'Italie et inversement, ici à travers les églises - qui complètent sur ce même sujet mes pages sur l'habitat et les chapelles sur ce blog - à la page
  Eglises du sud-ouest des Alpes A travers l'art de la polychromie architecturale
                                     http://coureur2.blogspot.fr/2013/02Bib/eglises-du-Sud-Ouest-des-alpes-alpes.html)

 . Sur cette page j'aurais pu commencer avec l'art roman mais je l'ai déjà présenté sur l'autre page de ce blog issue de l'étude de Saint-Amant-de-Montmoreau ( Iconologie - Un couvercle de sarcophage mérovingien - une corniche de l'église de Saint-Amant-de-Montmoreau (Charente) - Archéologie médiévale.https://coureur2.blogspot.com/2021/04/iconologie-un-couvercle-de-sarcophage.html). Ainsi j'ai donc préféré ici  continuer avec le gothique et le gothique cistercien transalpin qui draine aussi les façades écrans du Poitou en Italie. Sur la période gothique j'ai également établi les liens avec les vecteurs des ordres militaires depuis la commanderie de Paulhac (département de la Creuse) à Saint-Martin-d'Entraunes (Haute-Vallée du Var, département des Alpes-Maritimes) en exemples, avec  le type architectural des Maisons-Tours dont j'ai tout récemment terminé, ou bien avancé l'identification dans la panorama des architectures médiévales, qui va jusqu'aux vallées alpines intérieures du Sud sans toutefois que le lien culturel et architectural avec les grandes tours patriciennes du Nord de l'Italie soit établi comme déjà dit plus haut  (voir sur ce blog :Maisons-tours et donjons-tours - architectures médiévales françaises du XIII°/XIV° au XVI° - Archéologie médiévalehttps://coureur2.blogspot.com/2019/06/maisons-tours-et-donjons-tours.html, et La Tour : un mode architectural français pour la guerre et pour la paix, du XIII° au XVI° siècles. Un exemple à l'Est du département de la Charente.https://coureur2.blogspot.com/2020/12/la-tour-un-mode-architectural-francais.html)  . Tous ces liens se clarifient, se concrétisent et se confirment au fur et à mesure que mes recherches avancent. Ce n'est pas pour autant que je relativise les études publiées par régions et régionalismes ni que je conteste les insertions en influences régionales d'André Mussat, certes non, mais je prétends qu'il existe une autre dimension atteinte par les courants culturels qui circulent (comme les grands auteurs qui ont étudié la peinture médiévale occidentale l'ont déjà clairement ciblé, sinon savamment analysée depuis les années 1950 au moins. Voire pour la période gothique le cas particulièrement édifiant de Simone Martini [Césare Gnudi 1954], les rapports de la peinture florentine du trecento à la sculpture gothique française et un autre article de Marguerite Roques au Palais des Papes à Avignon dans le Bulletin Monumental de 1960), qui relient les pays d'Europe, leurs régions, qui orientent les veines et les choix architecturaux région par région par delà les frontières et ici je le constate une nouvelle fois. Je pense que c'est important de signaler ce phénomène, de l'affirmer dès maintenant de façon à ne pas égarer le lecteur avant d'aborder l'originalité de la gestion de la lumière dans les architectures romanes de transition XII°/XIII° s, dans le bassin de la Tude.
En étais de cette insertion il est bon d'élargir, de se rafraîchir la mémoire ou de l'enrichir, avec les admirables études si érudites et tellement documentées de Louis Hautecoeur qui, après avoir dégagé le rôle des routes de pèlerinages et celui prépondérant des influences culturelles transalpines de la France du XI° au XIV° s.  écrit " C'est du type cistercien que s'inspirèrent toutes les églises franciscaines élevées au cours du XIII° siècle  et que Thode a étudié dans son livre sur Saint-François et l'art italien. Les franciscains imitèrent souvent les églises françaises : à la basilique supérieure d'Assise ils se rappellent Angers, à Todi Poitiers, à Bologne les églises à déambulatoire du nord de la France. C'est encore à la France que pensent les architectes qui, dans le sud de l'Italie, bâtissent, sous Frédéric II de Hohenstofen, les châteaux de Trani ou de Castel del Monte et, sous la dynastie angevine, les églises napolitaines de Saint-Eloi et de Santa Chiara" [Pour des compléments d'informations avec d'autres insertions très pertinentes, et ainsi ne pas s'étonner de ces foyers abandonnés dans les Alpes-du-Sud à la discrétion et aux emprunts refondus ou bruts des générations postérieures des XV° et XVI° siècles, qu'ils viennent d'Italie ou de France, de toute façon transalpins, morcelant, mais unifiant aussi en ricochets en quelques sorte  d'Est en Ouest et depuis le Nord aussi avec entre autres les effets du Premier Art Roman Méridional et des vecteurs bourguignons et lombards, et encore plus au Nord,  Est et Ouest, le panorama architectural médiéval de ces régions difficiles d'accès,  voir : Louis Hautecœur, "Les primitifs italiens - Les origines - Les influences françaises". Paris, 1931, p. 33 à 39. Suivi de Saint-François d'Assise et l'art italien. et chapitres suivants de la même publication]
D'autres grands auteurs évoquent ces influences architecturales et ornementales françaises. Pour articuler avec les façades je cite ici André Chastel " Giovanni Pisanno. On place parfois entre 1270 et 1275 un voyage de Giovanni en France, qui permettrait de rendre compte de ses capacités d'architecte et de sa vaste culture plastique...de 1284 à 1299 l'artiste partage son activité entre les travaux de la cathédrale de Sienne et ceux du baptistère de Pise [...] Mais le maître pisan fut le seul maître d'œuvre italien capable de concevoir une façade à programme, sur le type des cathédrales septentrionales" [André Chastel, L'art italien. Paris 1982, pps. 163 et 164].
Pour l'étude de la façade des loges du Palais Princier de Monaco voir sur ce blog :
Le Palais Princier de Monaco
 http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/palais-princier-de-Monaco-palais-of.html

Dans le même ordre d'idée architecturale de galeries superposées ouvertes, dites "façades de loges",  nous avons la version en bois en revers de courtine, de liaison de deux constructions en pierre/bois et pierre de la fin de la période gothique, au château de Varaignes (Nord-Ouest Dordogne, tout près de la Charente)), que nous retrouvons traduite en pierre (avec l'escalier en vis en bout de galeries pour une aile en retour) au château de La Rochefoucauld (Nord Charente).  
Pour plus de détails voir sur ce blog :
Varaignes - Le château de Varaignes, le village et son église. Un site rural d'écologie et de culture sur le département de la Dordogne en Périgord Vert. Archéologie Médiévale.
https://coureur2.blogspot.com/2020/03/varaignes-le-chateau-de-varaignes-son.html

Les grands auteurs écrivent toutefois plus sur les façades que sur les chevets mais les sources et les vecteurs historiques, techniques et esthétiques qu'ils donnent sont des outils scientifiques extrêmement précieux et fiables, voire irremplaçables.
Une autre peinture de l'église de Berneuil va être un lien avec le vecteur des grands artistes présents sur les petites églises rurales, et nous entrainer vers l'église à chevet plat, Saint-Martin à Poullignac, à environ 4 km de Berneuil où il y aura là encore de très importants décors peints, mais ces décors peints ne seront toutefois pas étudiés sur cette page, mais simplement globalement produits en outils d'étude. Ils seront présentés et analysés en détails - avec leurs rapports à l'architecture de l'église - sur celle qui sera plus tard consacrée à la seule étude de Poullignac et de ses décors peints.
A Berneuil nous avons cette magistrale peinture murale dont la maîtrise du dessin et de l'expression des personnages, ainsi que de leurs proportions renvoient aux premiers décors de Poullignac alors que les autres programmes présents à Poullignac se rapprocheraient - toutefois avec des originalités de compositions tout à fait singulières, qui nous renverraient une fois de plus vers quelques sources probables mais cependant discrètes avec l'Italie  du Nord et plus précisément avec la Toscane,  intégrées dans un ensemble ornemental très rattaché aux systèmes français des enlumineurs des livres d'heures -  vers les modèles plus couramment rencontrés dans l'ouest de la France dans le dernier tiers du XV° siècle et aux fonctionnements avec l'architecture qui nous ramèneraient vers certaines scénographies dont l'esprit survit aux XV° et XVI° siècle dans ces chapelles peintes des Alpes du Sud-Ouest de la France : alors quelles questions sur ces styles et sur les époques de réalisations si les premiers décors de Poullignac sont bien du XIII° s, ou si cette évaluation peut être révisée, voire questionnée. et d'une même maîtrise du trait  et du dessin tout en étant antérieurs de deux cents ans (ou moins) à cette représentation (donnée au XV° s.) d'un roi sanctifié censé représenter Saint-Louis ( 1214-1270 - canonisé en 1297 - Le roi Thaumaturge dont l'iconographie est celle de ses effigies royales aux cheveux courts et souples, mais qui évolue en avançant dans le XIV° siècle en cheveux longs et ondulés) sous des traits et des vêtements qui font spontanément penser à ceux bien connus de Charles V  ( 1338-1380) dont la dévotion était plus portée vers Sainte Agnès que vers Sainte Apolline ? Saint-Louis le Roi Guérisseur et plus largement thaumaturge en face de la soumission de Sainte-Apolline appelée pour soigner les dents en souvenir de son martyre au III° s. ... Ainsi la hiérarchie des sphères miraculeuses sera-t-elle respectée parallèlement à celle des positions sociales... A quelle image le vide sous les personnages était t-il  réservé ? Au lion des tombeaux royaux ? Cela semblerait peu probable car l'image de la sainte occuperait alors celle de l'épouse royale, de la reine. Le montage ornemental autour de l'image semble t-il véritablement cohérent, adapté ? 
 
Ces lignes ajoutées ne sont pas des digressions en perte de vue de notre sujet de départ qui est celui d'une première ébauche de la recherche du passage de l'art roman à l'art gothique sur le bassin de la Tude et bordures du Sud Charente, mais nous le découvrons et le faisons découvrir pas à pas au fur et à mesure des investissements utiles à la compréhension de notre église de départ à chevet plat vers laquelle nous allons revenir sous l'éclairage de ces rencontres monumentales et ornementales qui émaillent et fleurissent la magnifique campagne charentaise : Saint-Amant-de-Montmoreau.
  
Questionnons maintenant la troisième église à chevet plat annoncée à partir de celle de Saint-Pierre à Sérignac (Chalais) :
l'église

Saint-Martin à Poullignac,
à 17 km à l'Est de Saint-Amant-de-Montmoreau, rive droite de la Tude, ancien diocèse de Saintes.

Cette église est classée Monument Historique par arrêté du 10 février 1987

A Poullignac nous sommes dans un secteur important des implantations militaires et cisterciennes du Sud-Charente - deux types d'implantations auxquelles on attribue ordinairement la construction d' églises à chevet plat - entre bassins de la Tude et du Né, à peu près à une dizaine de kilomètres de la "chapelle" templière de Cressac et autant de l'abbaye cistercienne d'Embourné (Bourné). Il faut ajouter à ces deux implantations majoritaires celle d'une abbaye de l'ordre de l'Artige, seule implantation charentaise de cet ordre qui fut créé par deux nobles venus en Limousin en 1106. Le pape  Adrien IV donna ses statuts à l'ordre par une bulle du 30 octobre 1158. Après avoir créé 37 prieuré en France l'ordre a quasiment disparu au cours du XVII° s. pour disparaître totalement au XV° s.. Le prieuré de Cugon sur la commune Bessac est le seul du département de La Charente. C'est un site marécageux à environ trois kilomètres de Poullignac. L'existence de ce prieuré est attestée en 1256 par une bulle du pape Alexandre IV. Cet ordre utilise préférentiellement l'architecture cistercienne et un goût très prononcé pour les décors peints. 

L'implantation de l'église de Poullignac, telle qu'on la voit sur le cadastre napoléonien, dans un cimetière qui entoure totalement le monument, n'est pas rare en Charente. On trouve même des exemples de ces implantations assez éloignées des villages et autres agglomérations rurales. En revanche par ces autres exemples l'approche des tombes encore en place ne nous permet guère de descendre au-dessous de la fin du XVIII° siècle, ce qui rend assez hasardeux, sans source écrite ni précautions de l'analyse des sites, de reprendre les thèses parfois développées sur ces implantations de site médiévaux polyvalents en lieux de foires et de fêtes dans les cimetières, qui ont existé, certes, mais de façon systématique ?
La construction du village qui entoure l'église et son cimetière (de nos jours déplacé à l'extérieur de l'agglomération et ceint de murs) ne semble pas très ancien par les vestiges visibles  : le visiteur peut avoir une impression de plusieurs fermes bâties autour de l'église, qui deviendra une commune avec sa mairie et son école. La campagne autour du village est le site de trois châteaux  - Beaulieu, Escoir et Caillère - dont les dates les plus anciennes données par les auteurs qui ont font les comptes-rendus ne descendent pas au-dessous du XVII° siècle [
Librairie Bruno Sépulchre, Châteaux, logis et demeures anciennes de la Charente. Ouvrage collectif coordonné par Jean-Paul Gaillard. Edition de 2005, p.552 à 554]. Toutefois, en 1703 Le chevalier Adrien Goulard comte de Poullignac occupait le château d'Escoir, ce qui ferait remonter les constructions seigneuriales au moins au XVI° siècle, mais nous sommes encore loin de la construction de l'église donnée aux XI° et XII° siècles par les Monuments Historiques. 
Poullignac aurait cependant été un comté.
Est-ce à dire que cette église pourrait être le vestige encore visible d'une implantation militaire plus importante, voire d'un ordre religieux mendiant ou militaire ayant peut être subit l'influence du tout proche prieuré de Cugnon ? 
Il faut aussi remarquer que le site exploité était naturellement orienté Est-Ouest, c'est-à-dire que ce site stratégique était déjà totalement exposé pour la construction d'une église, et peut-être plus. 
Effectivement l'église n'occupe pas une véritable bordure du relief comme dans certains cas d'implantations mixtes - civiles et religieuses - mais elle est cependant construite en bordure d'un ravin qui rogne la croupe au Nord. De grandes zones constructives sont plus importantes au Sud (présence d'une ferme), à l'Ouest, qu'au Nord.
C'est une demi courbe Nord-Est-Sud qui est actuellement le site principal du village. Cette installation civile en demi-lune est isolée de l'église par une légère dépression naturelle des terrains. Seul le bâtiment en pointe Sud-Ouest de ce demi-cercle est sur le même niveau que l'église.
Il y aurait donc là une recherche à faire en archéologie de fouilles sur l'origine de cette implantation. 
Les abords en pente de l'éperon ne sont pas de véritables glacis. Si l'église est reportée au Nord en bordure d'un ravin nous ne sommes toutefois pas de façon aussi flagrante qu'à Curac (bassin de la Tude) sur la construction d'une église en dur en bordure d'un château sur motte peu à peu ou partiellement reconstruit en dur [voir sur ce blog " Curac - Les énigmes de son château - Département de la Charente - Archéologie Médiévale
En revanche il faut signaler des vestiges de substructions enterrées et surtout la présence d'un important cluzeau aménagé ou réaménagé (selon certaines pratiques carolingiennes comme on le voit par un aménagement entièrement construit et maçonné qui s'enfonce dans le sous-sol en un couloir aéré avec niches pour des éclairages, terminé par une salle à trois absides en trèfles, en une abbaye voisine de Poullignac) de salles et de couloirs sur une longueur de 70 mètres à proximité de la face sud de l'église Saint-Martin. (l'entrée difficile dans ce dispositif est sécurisé dans une propriété privée. L'accès en est interdit sans autorisation de la mairie).  La question reste donc ouverte jusqu'à nouvelles investigations ou découvertes pertinentes de textes d'archives.

Bibliographie en éditions publiées :  Abbé Nanglard, Pouillé historique du diocèse d'Angoulème. 1894, T. III, p.418; T.IV, p.412. - Jean George et Alexis Guérin-Boutaud, Eglises romanes de l'ancien diocèse d'Angoulème. Paris, 1928 - Jean George, Les églises de France - Charente. 1933, p. 197. -  Charles Connoué, Les églises de Saintonge - Cognac - Barbezieux. Préface de Germain Gaborit. Saintes, 1959, t.4, p. 115. [Cette église ne figure pas dans l'édition Zodiaque 1970 de la Saintonge romane. En bibliographie complémentaire : Révérend Père P.Héliot, Dictionnaire des ordres religieux ou histoire des ordres monastiques, religieux et militaires, et des congrégations séculières de l'un et de l'autre sexe, qui ont été établies jusqu'à présent. Suivi de Marie-Léandre Badiche prêtre du clergé de Paris, Histoire des sociétés religieuses établies depuis que cet auteur a publié son ouvrage . Une publication en quatre volumes de M. l'abbé Migne, Paris 1847] - Amédée Boinet "Quelques oeuvres de peinture éxécutées à l'Abbaye de Saint-Aubin d'Angers du IX° au XII° siècle", Lucien Lécureux "Les peintures murales du moyen-âge. Dans les anciens diocèses du Mans et d'Angers" Deux articles successivement publiés dans Congrès archéologique de France - LXXVII° session tenue à Angers et à Saumur en 1910 par la Société Française d'Archéologie - Tomme II - Procès verbaux et mémoires. Paris, 1911, 158 à 195 - Louis Gielly, Les primitifs siennois. Argenteuil, 1926 - Louis Hautecoeur, Les primitifs italiens. Paris, 1931 - Charles Sterling, La peinture française - Les primitifs. Paris, 1938. - André Grabar, La peinture byzantine. Genève, 1953. - Jacques Dupont et Cesare Ignudi, La peinture gothique. Genève, 1954 - André Grabar, La peinture romane du onzième au treizième siècle. Genève, 1958 - Marguerite Roques, "Le peintre de la chambre de Clément VI au palais d'Avignon". Dans, Bulletin Monumental - Dirigé par Marcel Aubert et Francis Salet - Tome CXVII - Société française d'archéologie, Paris, 1960, p.273 à 296Marguerite Roques, Les peintures murales du Sud-Ouest de la France. Paris, 1961. - Marguerite Roques, Les apports néerlandais dans la peinture du Sud-Est de la France. Paris, 1963 - En sources directes des études de Maguerite Roques tel que le signale le Président de la Société d'Etudes des Hautes-Alpes et des Ecrivains Dauphinois, Emile Escalier, il faut citer la belle étude de Gabrielle Sentis, L'art du Briançonnais - I - La peinture au XV° siècle. Gap, 1970.  -  André Mussat, Le style gothique de l'Ouest de la France (XII° - XIII° siècles). Paris, 1963 - Anna Eörsi, La peinture de style gothique international. Budapest, 1984. - Jean Favier, Dictionnaire de la France médiévale. Paris, 1993 - Luiz-C. Marquez, La peinture du duecento en Italie Centrale. Paris, 2000. - Joachim Poeschke, Fresques italiennes du temps de Giotto - 1280-1400. Paris, 2003. - Claude Peynaud, "Les chapelles à façades ouvertes et peintes des Alpes-Maritimes - XV°-XVI° siècles". Dans, Provence historique - Rencontres italo-provençales - tome LIII - fascicule 213, juillet-août-septembre 2003. P. 315 à 331 -   Annie Regond, Peintures murales médiévales - Images pour un message. Paris, 2004 -  Claudine Landry-Delcroix, La peinture murale gothique en Poitou - XIII°-XV° siècle. Préface de Piotr Skubiszewski. Rennes, 2012. - Alexandre Gordine, Peintures murales romanes de l'Ouest : Bretagne, Maine, Anjou. Paris, 2013.
   Complément bibliographique publié en blog:
Claude Peynaud - Primitifs Niçois - Les chapelles peintes des Alpes Maritimes
http://coureur2.blogspot.fr/2012/03/primitis-nicois-les-Chapelles-facades.html

Au pied de la façade ouest et de l'angle Sud-Ouest des fouilles ont mis à jour des tombes d'enfants et des ossements très anciens, ainsi que des fondations. Ce qui oriente déjà vers une entrée ancienne non originale. A l'analyse de l'archéologie du bâti nous découvrirons un mur Sud de la nef et une bonne part du mur de la façade Ouest reconstruits. Comme le mur Nord est d'origine, même en plusieurs étapes de constructions, nous voici renvoyés vers un mode d'accès à l'église comparable à celui de Bors-de-Montmoreau, en lien avec un îlot bâti au Sud : monastère ou château ? 

En fait plus j'avance sur l'étude en archéologie du bâti de cette église plus j'avance sur la nécessité d'ouvrir encore une page spécialement réservée à ce monument plein de surprises.
A la suite de la page de Saint-Amant-de-Montmoreau - avec la présentation de l'église Saint-Pierre à à Sérignac qui restera pour l'instant sur cette page  (Commune de Chalais) - nous aurons donc successivement sur ce blog :
Rioux-Martin 
Bors-de-Montmoreau
Poullignac.
[ceci ne clôt pas la liste des monuments du bassin de la Tude en projets d'études]
[Pour les présentations plus succinctes des églises d'Yviers et de Curac du bassin de la Tude, se reporter aux pages nominatives des monuments de ces sites, sur ce blog

Les relevés in situ des décors peints du chœur, qui seront ressortis à l'encre sur papier calque pour une meilleure lisibilité

Une fois de plus les éléments mis à jour par l'analyse en archéologie du bâti de l'église de Poullignac sont des plus riches et des plus surprenants et s'étalent sur plusieurs siècles, sur plusieurs périodes de constructions et de reconstructions. En revanche, comme pour toutes ces petites églises, les pièces d'archives font cruellement défaut.
Ces éléments archéologiques, peu à peu extraits de la structure générale du bâtiment, bousculent le simple objectif de base que je m'étais fixé en revenant vers André Mussat et ses remarques sur ces chevets carrés, donc à chevets plats, greffés sur des nefs romanes.
Et j'ai dors et déjà l'impression d'avoir une fois de plus mis le doigt sur quelque chose d'inconnu dans la panorama des églises romanes, ou devenues romanes, du bassin de la Tude et lisières.
Aussi, en attendant de proposer sur une page à part mon analyse complète de ce monument, je vais définir une première méthode : présenter un premier synoptique et mettre en relation son chevet plat avec ceux d'autres églises de ce secteur géographique tournant autour du bassin de la Tude.
Ensuite, j'aborderai, non sans prendre certains risques pourrait évaluer le lecteur, quelques observations sur les tours d'avant-chœur qu'on trouve très fréquemment insérées entre la nef et le chœur,
 
Commençons par un synoptique de l'église de Poullignac.

Je vais simplement donner quelques points de repères pour approcher les informations données par cette icône. Je les développerai et les analyserai en détails dans la page spécifique à Poullignac. Mais ce synoptique donne déjà l'essentiel de l'évolution architecturale par les dimensions en L1 et L2 qui montrent un dépassement du plan de la structure au rez-de-chaussée, et donc un nécessaire agrandissement pour supporter le nouveau plan de l'étage . En un mot, le plan intérieur de l'élévation (étage) est plus grand que les limites initiales Nord-Sud de la base de ce qui est actuellement un clocher. Il y donc eu une modification de la structure à la base de l'église pour élargir l'étage. Cet élargissement de la structure initiale est obtenu par la construction postérieure d'arcades extérieures plaquées contre les murs gouttereaux Nord encore en place et Sud démolies par dévers des poussées du voûtement d'ogives qui a été construit en même temps que l'élévation du chœur pour lequel la surélévation de la structure initiale de l'avant-choeur a été nécessaire. Un voûtement d'ogives doit-il surprendre alors que le mur gouttereau Nord accuse des arrondis de départ de voûtes qui ne sont pas ceux de voûtes en briques d'un berceau du XIX° siècle. Existe t-il des voûtes médiévales en berceau construites sur culots d'angles ? Certes les culots intermédiaires des travées ont disparu mais ils subsistent dans trois angles et n'existent pas dans l'angle du mur Sud-Ouest reconstruit.  

                      Autrement dit, cette élévation du clocher par rapport aux murs massifs et larges - actuellement visibles dans le clocher (en noir) -  fut rendue indispensable par la surélévation du chœur, puisqu'initialement l'avant-choeur n'était pas traduit en tour de cloches : ce qui nous ramène pour la structure porteuse à une première église dont je n'ai pour l'instant aucune indication ni repère de datation pour une construction qui est sans doute assez proche de la période carolingienne, ce que confirmeraient les entrelacs des sculptures des impostes de transition chœur-avant-choeur (avant la destruction du chœur primitif qui lui aussi pose un problème).

En synthèses

 1 - il y a eu un chantier  - autour de 1200 (datation admise par tous les auteurs) mais il faut ajouter cette remarque sur les corbeilles festonnées du chœur,  à une ou deux retombées en demi-rond depuis l'abaque qui se rencontrent déjà dans le second tiers du XII° siècle comme en l'église cistercienne de Fontenay (1139-1147), dans une expression toutefois différente. Ces chapiteaux seraient-ils une orientation sur l'influence cistercienne à proximité de l'abbaye cistercienne d'Embourné (Le Bournet) mais qu'on retrouve toutefois sur toute cette zone géographique du Sud-Charente avec quelques variantes? - de modification d'une structure très ancienne et basse avec une sorte de naissance ou de préparation à la naissance de cette architecture si caractéristique de la région, de ces tours de cloches-avant-chœur entre la nef et le chœur, couverte en coupole d'abord sans oculus puis avec oculus, comme si graduellement nous étions passés de ces structures basses voutées en berceaux sur très lourds doubleaux de Poullignac à des élévations avec coupole sans traduction en clocher (comme on peut le voir à Saint-Eutrope, commune de Montmoreau, avant les interventions d'Abadie) - puis surélévation en tour de cloche avec un percement de la coupole par un oculus...

 2 - L'architecture de ce nouveau chœur n'est absolument pas prévue pour avoir une iconographie liturgique des offices, peinte, puisque les surfaces potentiellement réceptrices des décors peints ne sont pas visibles depuis la nef, sauf une composition en trumeau des deux lancettes du chevet plat (mur Est du chœur). Par une nouvelle réflexion sur la lumière en complément des héritages carolingiens des chevets plats, c'est plus l'idée d'une sorte de cage de lumière qui ressort de la modification de ce nouveau chœur sans changement de la structure basse initiale d'avant chœur.
(les décors peints actuellement visibles sont tous postérieurs à cette architecture modifiée mais un débat semble installé sur l'antériorité des programmes qui ne sont pas deux mais quatre.. Personnellement je suis d'avis que la restauration a été très bien menée en donnant au décors peint du gothique international la dernière phase d'intervention ornementale sur le mur)

3 - L'autre importance majeure pour le sujet proposé par l'étude de l'église de Saint-Amant-de-Montmoreau, c'est que c'est une solution pré-romane qui permet d'étayer la surélévation à fois du chœur et de la nef qui sera voûtée d'ogives sur culots, pour un chevet plat voûté en berceau, éclairé cette fois ci de deux lancettes frontales pour deux fenêtres latérales de contre-jour.
Cet apport après construction des arcs de doublement du mur si caractéristiques de l'art roman sur la région, ne doit pas surprendre. Avec l'église de Parcoul, basse vallée de la Tude (confluent Tude-Dronne - Diocèse de Périgueux) ces arcs contreforts s'écartent actuellement du mur, et la technique architecturale y est clairement lisible.

Nous terminons bien ce premier tour d'horizon d'une sélection d'églises à chevets plats sur le bassin de la Tude et lisières, par une gamme de solutions, qui peuvent surprendre comme à Bors-de-Montmoreau mais qui entrent en composition de ce groupe des églises actuellement visibles à chevets plats, qui nous conduisent à un passage de l'art roman à l'art gothique, progressif entre fin XII° et début XIII°; sauf avec l'exemple de Sérignac qui semble directement hérité des structures carolingiennes préparant cependant le terrain roman de réceptions de structures gothiques comme le montre André Mussat, avec son exemple plus haut produit de l'église de Seigy.

D'autres exemples forts d'églises à chevets plats entrent dans l'étude des transitions romans/gothiques du bassin de la Tude. Je les présente maintenant mais uniquement en dossiers photos, alors que des relevés archéologiques du bâti seraient fort utiles. Ces sont les églises de Magnac-Lavalette (bordure nord des sources de la Tude que nous retrouverons avec une approche des escaliers romans sur la page de Rioux-Martin), celle de Juillaguet (aux sources de la Tude) et celle de Martron (bordure Sud-Est du bassin de la Tude mais sur le département de Charente-Maritime et sur le diocèse de Saintes) dont le chevet plat très surélevé est directement greffé sur la nef romane plus basse (c'est cependant une adaptation de démolition). Celle de La Ménècle qui reprend le plan de Sérignac mais plus à l'Est du Bassin de la Tude vers les bordures périgourdines et  encore plus à l'est mais toujours sur ces lisières du bassin de la Tude qui se rapprochent encore davantage des limites du Périgord avec l'église de Saint-Romain.

Ces cinq églises en documents photos

1. Magnac-Lavalette
Le voûte du style du gothique d'ouest du chevet plat de cette église doit être désormais inscrit sur la carte des extensions géographiques de ce style, publiée par André Mussat, Le style gothique de l'ouest de la France. Paris,1963, p.272 et 273.

La voûte très bombée démarre très bas dans le chœur et enveloppe la plus grande hauteur des lancettes d'éclairage.

 Le chœur devient un autre réceptacle de la lumière, ou une autre cage de lumière mais à la perception progressive et entière depuis la nef

2. MARTRON
(Boresse et Martron)
(Deux communes jumelées de Charente-Maritime, en limites Ouest du Sud-Charente - Diocèse de Saintes - Bassin de la Tude - 10 km de Chalais/Sérignac, sur la Double Saintongeaise - Dans le cadre de cette recherche c'est essentiellement l'église à chevet plat de Martron qui nous intéresse bien que celle de Boresse soit aussi d'un grand intérêt et présente des parentés de voûtement avec Martron mais uniquement sur l'avant-chœur-tour-de-cloche car son chevet est voutée en cul de four sur plan semi-circulaire et seulement éclairé par deux petites fenêtres sur la face Sud de l'arrondi du chevet. Les grandes lancettes sont dans l'avant-chœur, sous une voûte sur nervures)


3. JUILLAGUET
(Sud-Charente - aux sources de la Tude - proche de Magnac-Lavalette)
Avec l'église de Juillaguet nous nous réinstallons dans les chevets plats aux chœurs voûtés en berceau.  Avec toutefois une spécificité à cette église à la nef du XI° siècle. La transition avant-choeur-tour de cloche n'existe pas. Le chevet plate est directement greffé sur la nef.
La façade est du XVI° s., avec son portail.
On peut également remarquer que le pilastre d'angle supporte le départ du formeret sans chapiteau.
A Bors-de-Montmoreau nous aurions le même principe mais le réemploi de chapiteau sculpté roman du premier édifice prévu, a enrichi ce support.  

Nous pouvons donc maintenant revenir sur Saint-Amant-de-Montmoreau et son originalité, qui sera plus facile à aborder, à analyser et à admettre, après cet exposé des solutions originales qui forment cependant une apparence de "famille architecturale d'églises à chevets plats" sur le bassin de la Tude et lisières.
Les influences du gothique d'Ouest, par delà des groupes de chevets plats couverts en berceau qui utilisent différents systèmes d'éclairage des chevets et parents, y sont manifestes du nord au sud et sur les bordures ouest.
En plus du plan à chevets plats, la réflexion sur la lumière apparaît comme le principal trait d'union entre ces architectures qui sont, pour l'essentiel, mais pas pour toutes greffées sur des nefs plus anciennes comme André Mussat le signalait.

4 - La Ménècle
C'est le second exemple que je peux produire à l'Est du bassin de la Tude, sur l'actuelle commune de Rouffiac (diocèse de Périgueux), église parente de Saint-Pierre à Sérignac (diocèse de Saintes) mais dont les parties originales sont essentiellement la façade et le chevet, une partie de la nef ayant été très remaniée. On n'y remarque pas les jeux sur les éclairages particuliers à Sérignac. En revanche le grand frontispice potentiel récepteur d'un décor peint y est encore plus évident par-dessus un rez-de-chaussée à trois arcades, comme à Sérignac.
[Germain Gaborit, "Eglise de La Menècle". Dans, Mémoires de la Société Archéologique et Historique de Charente. Année 1958. Angoulême 1959, p. 26 et 27.]

5 - Saint-Romain
Ancien diocèse de Périgueux - Bordure Est du Basse de la Tude, vers les limites du Périgord Vert, avant Aubeterre.
C'est l'église qui nous rapproche le plus d'un plan original entièrement conçu sur le rythme
 Nef unique sans transept, avant-chœur sans clocher, travées droite, chevet plat éclairée en triplet de trois lancettes.
Pour des repères bibliographiques de la sculpture de cette église  Cf. Michèle Pradier-Schlumberger, Toulouse et le Languedoc : La sculpture gothique (XIII°-XIV° siècles) Toulouse 1998, 2023.

En allant vers le Périgord on rencontre peut-être plus une poussée des files de coupoles avant de faire un grand bond par dessus cette zone géographique du bassin de la Tude, jusqu'à leur emploi spectaculaire en la cathédrale d'Angoulême qui ne semble peut-être pas avoir été un modèle architectural sur ces marches diocésaines (?).

En revanche, il ne faudrait pas donner l'impression au lecteur qui ne connaît pas la région - puisque la page et le blog sont lus dans beaucoup de pays du monde des deux hémisphères - que les églises de cette zone géographique sont toutes à chevets plats.
Aussi j'ouvre dès maintenant, avant d'avoir fini la rédaction de cette étude, la page consacrée à Rioux Martin qui nous permettra de voir que d'autres courants se sont implantés dans la région pendant la période romane et la période gothique. 

Je propose ainsi ce petit panorama ci-dessous qui n'est qu'un visuel qui devrait permettre au lecteur de mieux comprendre dans quelle ambiance architecturale nous sommes du roman au gothique d'Ouest, transversal, ou parisien.
Au delà de Sérignac il faut aller jusqu'à Martron et au delà de Juillaguet il faut aller jusqu' à Magnac-Lavalette.



         
2 - Le cas particulier de Saint-Amant-de-Montmoreau

Synoptique de l'état actuel de l'église

C'est par l'analyse détaillée des rapports des volumes et des organes de supports aux murs et sols qu'on découvre de premières structures enfouies sous les modifications issues de réflexions postérieures.



2 a . Le cas particulier de Saint-Amant-de-Montmoreau et de son escalier.

Le cheminement de la réflexion sur l'église de Saint-Amant-de-Montmoreau nous entraîne dans un début d'étude par sa partie centrale et la recherche de son escalier original

Comme premier étai scientifique de référence pour l'étude des escaliers de Saint-Amant-de-Montmoreau, puis dans le prochain article avec l'escalier de Rioux-Martin et de Chenaud, je propose de renvoyer le lecteur à l'étude d'Eliane Vergnolle pour des sources et des présences d'escaliers et passages dans les grandes églises à transept et rotondes du XI° siècle [ Eliane Vergnolle, "Passages muraux et escaliers  : premières expériences dans l'architecture du XI°s.". Dans, Cahiers de Civilisation Médiévale - Année 1989 - 326125 . Poitiers,  ps 43 à 60] 

L'escalier de l'église Saint-Amant a été modifié en deux secteurs  - départ d'un organe qui est actuellement l'avant-chœur et arrivée modifiée dans le clocher lui aussi modifié -  lors de la consolidation de la partie centrale de l'église à l'occasion de sa reprise pour la construction d'une (nouvelle ?) coupole ouverte d'un oculus zénithal, édifiée sur de nouvelles avancées intérieures et extérieures (hors œuvre) de la maçonnerie de ce qui est devenu un clocher sur avant-chœur qui divise maintenant l'église en deux parties  assez difficilement articulées. 
Pour aborder cet escalier et mettre à jour sa profonde originalité après approche de reconstitution - quand-bien-même surprendrait-elle car la partie centrale de cet escalier est parfaitement originale - nous avons besoin de partir de modèle(s) saisis sur le bassin de la Tude, émancipé(s) mais pas en rupture avec le cadre d'étude que j'ai d'abord proposé avec l'article d'Eliane Vergnole. La question la plus difficile à aborder c'est celle de la primo-appartenance de cet escalier de Saint-Amant à un chantier Ouest plutôt qu'à un chantier Est - et réciproquement - avant les interventions de modification de l'avant-chœur d'où il démarrait en hauteur, de toute façon, car cet accès est bouché depuis longtemps. Il est recouvert par deux interventions successives de décors peints dont il reste des traces et fragments même si les vestiges de la première intervention sont discrets.  

On voit une volée tournante qui n'est déjà pas une volée tournante mais une succession de deux volées droites l'une au contraire de l'autre sur un noyau rectangulaire à la partie tournante construite en une succession de deux repos dont le second est un peu incliné, éclairé par une fenêtre étroite. Le couvrement ou le plafond de cette volée double qui prend des allures de rampe sur rampe, est constitué de degrés ou "marches au plafond" délardées. Dans ce cas ces degrés délardés en plafond ne signifient pas une construction étrangère à la période romane ou plus tardive, bien qu'elle puisse l'être par conservations des habitude des métiers. C'est l'observation d'un autre escalier intra-muros, celui de l'église romane de Rioux-Martin, à une vingtaine de kilomètres plus bas dans la vallée de la Tude, qui permet cette observation d'une manière locale de construire (peut-être connue ailleurs mais pas signalée par les auteurs consultés). Cet escalier de Rioux-Martin ne permet pas seulement cette observation sur les couvrements ou plafonds des volées droites et en vis. En effet ces volées droites, ou plus exactement, d'une façon plus générale, une volée droite haut perchée finalisant l'accès au comble ou au clocher, est introduite, à partir d'un accès haut depuis la nef ou l'avant-choeur, par un escalier en vis. Ce qui nous donne cette configuration particulière de certains escaliers des églises romanes de l'Ouest de la France, formée d'une vis directement relayée par une volée droite. Le modèle habituel dans les églises romanes - lorsque l'escalier existe - est celui d'une volée droite simple, non tournante en son extrémité, directement articulée sur la vis, sans repos (Cf. monsieur Jordan Dubois, technicien intervenant sur plus de 700 clochers de la Charente, Charente-Maritime et Gers - Monsieur Dubois travaillait sur le clocher de Rioux-Martin lorsque j'effectuais mes propres relevés. Je le remercie vivement pour m'avoir apporté autant d'informations sur des parties architecturales des églises généralement délaissées, voire ignorées par les auteurs). A Rioux-Martin les deux escaliers en sommes, sont articulés par un repos en plus bordé par un mur dont l'élévation est articulée à un surcroît du noyau de la vis. 
                             Voici le plan de l'escalier de l'église romane de Rioux-Martin, totalement appareillé dans le plein du mur d'une petite église elle-même totalement appareillée en opus quadratum (régulier) de blocs en calcaire local (cette église et son escalier seront étudiés en détails dans un prochain article qui leur sera réservé. Je produis ici les deux icônes de l'étude de cet escalier, que le lecteur pourra retrouver sur la page qui sera consacrée à l'étude complète de cette église .
Voir sur ce blog
Rioux-Martin - L'église romane - L'implantation de l'abbaye de Fontevraud à la Haute-Lande - Les interventions d'Edouard Warin et de Paul Abadie au XIX° s. - Une approche des escaliers romans dans le bassin de la Tude.
https://coureur2.blogspot.com/2022/06/rioux-martin-leglise-romane.html
Un autre église des lisières du bassin de la Tude, sur le secteur de l'angle Nord-Ouest du confluent Dronne/Tude, Nous ramène vers les volées droites directement articulées à la vis. Mais ce n'est pas si simple comme nous le voyons par cette première approche schématique en relevés effectués en cette église romane (XII°s.) Saint-Pierre et Saint-Paul à Chenaud (commune de Parcoul-Chenaud - Cette église sera plus amplement présentée sur la page Rioux-Martin).
Il faut également ramener ces détails intérieurs aux mouvements extérieurs du mur de l'avant-choeur, dans et hors église. 

A Saint-Amant-de-Montmoreau l'accès à la cage d'escalier depuis le mur Sud de l'avant-choeur, se situe à 2, 70 m du sol. Cet accès est muré et nous n'avons donc aucune information visible sur le lien entre les volées droites supérieures et cette entrée. C'est l'étude du plan et des coupes en élévation qui nous rapprochent sans partage possible à Saint-Amant-de-Montmoreau du dispositif de l'église de Rioux-Martin qui démarre par un même accès à la cage d'escalier sur le mur Sud de l'avant-choeur
Le dispositif d'accès à la cage d'escalier par une entrée haut perchée sur le mur Sud de l'avant-choeur/tour de cloche - éclairé par une fenêtre quasi mitoyenne de l'entrée à la cage d'escalier -  est le même dans les trois églises. On trouve encore ce dispositif à Sainte-Souline (ancien diocèse de Saintes) entre bassins de la Tude et du Né, à Pillac mais avec un accès beaucoup plus bas (bordure Est du bassin de la Tude - diocèse de Périgueux).
Cette entrée haut perchée c'est celle de la série des repères "G" de la figure ci-dessus.
En  "F", "F'" et "E" nous avons la position de l'escalier en vis qui démarre d'un passage à sol plat depuis l'entrée à la rencontre des volées rampe-sur-rampe intra muros. Cette liaison entre les dux types d'escaliers est peut-être articulée par un repos, pour le moins c'est une des questions qui sera posée par d'autres montages d'études.
Les repères "A,B,C,D' nous montrent que les échappées de l'escalier en vis comprises entre les repères "A" et "C" sont grosso-modo deux fois celle de l'intervalle "A,D", autre repère "H". Ce qui nous confirme dans un principe de proportionnalité encore en place, articulant le volume de la cage d'escalier rampe-sur-rampe intra-muros avec celui de la vis. Arrivée de la vis qu'il faut repérer au niveau du comble ancien de la nef charpentée (retrait du mur Sud, seul mur roman de la nef). 
Cette articulation de l'arrivée de l'escalier en vis en oeuvre avec le départ de l'escalier rampe-sur rampe intra-muros dans un volume hors oeuvre, est à ciel ouvert : repères "W". 

(Les passages à travers le mur de la tour de cloche est le même à Sainte-Souline et à Pillac qu'à Chenaud : la vis est dans une tour hors oeuvre)
Cette série d'observations illustrées par ces icônes analytiques et techniques, va nous permettre maintenant de proposer une approche assez fiable de reconstitution de l'escalier de Saint-Amant de Montmoreau dans son ensemble
                                               La largeur moyenne des volées courbes et droites et de 45 à 53 cm, c'est à peu-près la même chose tant à Rioux-Martin qu'à Chenaud.
Il s'agit donc d'un escalier à accès surélevé par une entrée intérieure sur le mur Sud de l'avant-chœur-tour-de-cloche, au plus près de sa pile articulée Sud-Ouest, relayé par deux volées droites rampe sur rampe construites dans le plein de la maçonnerie de la partie supérieure d'une tour hors œuvre avant de traverser le mur de l'avant-choeur pour aboutir au comble en clocher.
Le rampe sur rampe n'est bien sûr pas celui que nous allons voir apparaître ou réapparaître en France à la Renaissance, mais très probablement un héritage - au moins dans l'idée - des escaliers romains tel que Viollet-le-Duc en avait repérés et dont il donne un relevé
Pour sa part Carol Heitz nous offre le témoignage des escaliers des tours centrales de l'abbaye carolingienne de Corvey fondée en 822 "Fait rare : elles contiennent non pas des escaliers en vis, mais des rampes droites voûtées en berceau et tournant sur de petits paliers." [Carol Heitz, Recherche sur les rapports entre Architecture et liturgie à l'époque carolingienne". Paris, 1963, p. 39]
Si Saint-Amant-de-Montmoreau nous offre ce surprenant et étonnant témoignage du recours à un rampe sur rampe en relai d'un escalier en vis roman - et nous montre par là-même, une fois de plus, que l'héritage romain est très vivace dans la période romane et probablement au-delà - l'intérêt de cette reconstitution c'est de faire apparaître une première tour de cloche d'un premier édifice roman aux piles articulées disparues à l'Est et disparues ou enfouies dans la masse de la pile construite en plusieurs fois de la liaison Ouest avant-Choeur/nef.
Il est alors clair que l'espace à ciel ouvert au départ actuel du rampe-sur-rampe est un effet de ces remaniements.
C'est donc l'ensemble de l'avant-chœur qui a été remanié, et la seule trace réelle qui existe encore pour une recherche d'un premier bâtiment roman pour lequel cet escalier a été construit c'est cet escalier lui-même.
[Pour travailler sur un enroulement conforme aux deux autres modèles qui ont servi à l'étude, je me suis contraint ou conformé à un départ de la volée au Nord, soit à droite quand on est face au départ de l'escalier en vis.]

Contre toute attente le mur Sud de cet avant-chœur n'est pas aligné au mur Sud de la nef, seul mur totalement roman, et identifiable comme tel de l'église. 

L'icône ci-dessous nous permet de faire une évaluation des alignement des constructions Est et Ouest avec l'escalier comme axe central.
On remarque alors l'absence d'alignement au mur Ouest, roman de la nef et un alignement par le mur extérieur de l'intérieur de l'avant-Chœur qui représente l'alignement à la cage de l'escalier.
A l'Ouest la nef n'étant pas voûtée n'a pas été un outil d'étayage de l'élévation en clocher depuis le  premier avant-chœur aux autres modifications de cet espace qui demeure le module central pour une extension Est et Ouest
On remarquera que la valeur "a" est une valeur transitoire entre les valeurs équivalentes F= (b+c), F = 2a, entre la nef à l'ouest et le chœur à l'Est (ou ce qui deviendra un chœur dans sa composition actuelle).
C'est donc sur ces chantiers en modules de base que les bâtisseurs vont intervenir pour de nouvelles réflexions influencées par le nouvel esprit gothique qui se construit sur des "triturations" romanes passant de mode et des apports "gothiques modernes" - si on veut bien m'accepter cette expression - dont les vecteurs peuvent autant être d'Ouest que du Nord, entre fin du XII° et début du XIII° siècle (approche archéologique sans support d'archives)
Il faut réduire "h" pour retrouver une équivalence h=a=b=c. Si on prend les niveaux des sols comme base de référence la valeur "h" est compensée par la différence des niveaux des sols entre Ouest et Est. Si on prend la corniche comme référence, la valeur "h'" est un peu plus haute que le niveau de la corniche du chœur, mais cette différence pour des variations de couvrements des deux volumes Est et Ouest - l'un planchéié et l'autre voûté - fait t-elle véritablement sens ? Ce n'est pas certain pour un premier regards mais en abordant le problème différemment  c'est une valeur à retenir car la question va se poser plus bas avec la reconstitution de l'escalier et d'un premier escalier qui aurait appartenu soit au chantier roman du volume Ouest soit au chantier roman et gothique du volume Est.

2 b : Nous allons reprendre cette structure pas à pas en commençant par les élévations de l'avant-chœur/tour de cloche.
Si nous nous en tenons à ce qui reste visible des premiers répertoires ornementaux des fenêtres et des pilastres dosserets qui apparaissent sous les grosses masses murales de consolidation des arcs de l'avant-chœur, nous nous trouvons confrontés à une difficulté d'articulation avec l'entrée de l'escalier car il a fallu couper l'angle du dosseret pour récupérer la quasi totalité de cette entrée, mais pas totalement cependant. Ce qui nous oriente vers une probable construction en deux temps et non pas en un seul chantier. La certitude n'est toutefois pas absolue car le mur Sud de l'avant-chœur, comme nous l'avons vu, n'est pas aligné avec ce qui reste du mur roman Sud de la nef. 
Le répertoire ornemental, ou marqueur stylistique, qui nous intéresse ici est ce tore qui dégage les angles des dosserets (parfois apparent et parfois pas) et ceux des ébrasements des fenêtres primitives dont il reste des vestiges sous les remaniements d'Edouard Warin au XIX° siècle. En revanche ces tores ornementaux d'amortissement des angles ne sont pas reproduits en formerets des pendentifs de la coupole percée d'un oculus de l'avant-chœur. La coupole actuelle appartient au chantier de renforcement des arcs de l'avant-chœur.
L'étude de l'église de Bors (Bors-de-Montmoreau) nous permet d'avancer sur ce sujet, surtout si nous nous transportons au nord, à l'Ouest d'Angoulême, pour enrichir l'observation par une des premières églises à voûtement gothique de l'Angoumois à travers les importants vestiges de l'église priorale Notre-de-Dame de Moulède [l'église est signalée comme la première église gothique de l'Angoumois par Jean George, op.cit., p. 254]. Les voûtements de cette église prennent le relai d'une nef romane charpentée en mode gothique Plantagenêt pour une réfection des voûtes du choeur en Flamboyant. Mais avant de s'engouffrer dans le gothique d'Ouest je propose une reflexion sur les répertoires déjà rencontrés à Bors par l'église Saint-Cybard à Porcheresse. Et pour Ce faire, partons à la rencontre d'une nouvelle église des lisières Nord-Ouest du bassin de la Tude à 13 km de Saint-Amant-de-Montmoreau.
Bien que classée Monument Historique depuis 1913 il ne semble pas que cette église ait été bien entretenue depuis fort longtemps et l'état du bâti rendrait un peu hasardeux une investigation en archéologie du bâti avec les moyens rudimentaires qui sont les miens. Pourtant les auteurs se la disputent entre Angoumois et Saintonge, sans toutefois signaler un autre grand intérêt de cette église : les décors peints [L'abbé Michon ne cite pas cette église dans son rapport de 1844 // Abbé Cholet, Cartulaire de l'abbaye de Baignes, p.40 - diocèse de Saintes // Abbé Nanglard, op.ci. t.II, p.349 // Jean George, 1933, op.cit, p.196 //Charles Connoué, (pour la Saintonge), 1952 et 1955, p. 114 et pl.43 // Charles Daras, Angoumois roman. Zodiaque, 1961; fait figurer l'église sur sa carte de l'Angoumois roman. // Sylvie Ternet (pour l'Angoumois), T.1, p. 556 et 557]. Toutes les recherches d'archives ne semblent pas avoir évoluées depuis l'Abbé Cholet. En résumé : la paroisse a été donnée en 1088 et 1098 à l'abbaye de Baignes (diocèse de Saintes) par l'évêque Adémar d'Angoulême. L'église passe au chapitre de Blanzac en 1932. Jean George à son article des églises de Blanza, (Eglises Saint-André, suivi par église collégiale Saint-Arthémy) écrit : " Un prieuré fut installé ans cette église (St.andré) que l'évêque d'Angoulême, Adémare, avait donnée à l'Abbaye de Baignes, vers 1080". Ce n'est donc pas précisément Porcheresse qui a été donnée par l'évêque d'Angoulême à une Abbaye de Saintonge, mais un secteur de son administration ecclésiastique. Ce qui oblige évidemment, en attendant la mise à jour de nouveaux documents,  à revoir une datation des débuts de la construction de l'église Saint-Cybard à Porcheresse. Dans ce cadre de recherche je propose au lecteur de se rapprocher du plan daté de Sylvie Ternet (p. 556) qui, prudemment, fait remonter les premiers chantiers de l'église entre fin du XI°s. et début du XII° s. avec des reprises de chantiers dans la seconde moitié du XII° s. pour terminer avec une façade du début du XIII°, ce sur quoi les auteurs s'accordent généralement en fixant leurs observations archéologiques sur la disparition des chapiteaux de l'ordonnance des ordres du portail occidental de l'église. Et là nous avons un nouvel ancrage en observant cette mutations sur les fenêtres de la nef qui sont à ordres et chapiteaux sur le mur gouttereau Sud alors que sur le mur Nord nous retrouvons intérieurement cette ordonnance purement romane pour une nouvelle organisation en extérieur accompagnant une découpe  en lancette d'esprit gothique.
 En fait la question de la vie des formes entre roman et influence d'un nouvel esprit gothique d'Ouest ou du Nord est complexe et fine.  je vais présenter ici en quelques lignes et figures des traits qui intéressent à la fois Porcheresse, Notre-Dame de Moulède, Bors-de-Montmoreau et Saint-Amant-de-Montmoreau . [Nous pourrions également en faire appel  à jolie petite église d'origine romane, Saint-Martin à Bazac, dans la vallée de la Tude, mais cette église a été assez remaniée, amenée à trois nefs pour une. Aussi, pour avoir la certitude que les moulurations sont effectivement romanes il faudrait retrouver le dossier de restauration]. 
         A Notre-Dame-de-Moulède les voûtements [voûtes effondrées, il reste d'importants vestiges des départs qui entraînent vers le type Plantagenêt ou angevin, comme on voudra [Bien que ces appellation soient un peu excessives je les retiens dans mon vocabulaire car elles font office de repères stylistiques consensuels entre les lecteurs et les chercheurs]. Mes les fenêtres du mur Sud, bien que de proportions assez étroites et hautes (ce qui n'est pas un caractère tout à fait fiable pour y voir une influence gothique si on regarde d'autres églises romanes proches ou éloignées du bassin de la Tude comme la façade l'église de l'abbaye de Châtres XII°s.) sont romanes ou de source romane car il nous manque les articulations avec le couvrement (c'est l'ensemble de l'analyse du bâti confronté aux sources d'archives qui oriente résolument vers un roman extérieur de la seconde moitié du XII° siècle, en plus du portail occidental; le chevet est plat éclairé d'un diptyque).

Cette fenêtre d'avant-chœur à Saint-Amant-de-Montmoreau peut-elle dès lors être considérée comme ayant appartenu au même chantier que celui de la cage d'escalier ?
Pour essayer de répondre à cette question il faut reprendre l'étude du mur Sud en lien avec son décor peint qui masque l'entrée primitive de l'escalier intra-muros.
La position même de la fresque nous montre que ce décor peint a été exécuté après remaniement de l'avant-chœur puisqu'elle en épouse les limites. Cet avant-chœur a eu ses supports renforcés mais apparemment le plan oblong est resté sensiblement le même pour élever un nouveau couvrement en coupole percée d'un oculus zénithal, dont le témoignage nous est également fourni par le coude qui donne accès au comble et qui n'entre pas dans le projet architectural initial de l'escalier arrivant au comble. Nous voyons également que deux formerets ont été construits contre les murs Nord et Sud de cet avant-chœur pour ramener la coupole sur un plan plus proche du cercle.
Nous n'avons donc pas véritablement de repère pour approcher le couvrement initial de cet espace, sinon que les fenêtres peuvent être contemporaines de l'escalier ainsi que les arcs Nord et Sud de l'avant-chœur.
Tous ces éléments ainsi construits en bordure de ravin sont fragiles et ont nécessité par la suite les constructions de puissants contreforts auxquels a été intégrée la cage d'escalier par condamnation de la partir intra-muros en en entrée et en vis de l'escalier.
Cette proximité aux abords du ravin qui fragilise le monument a peut-être été la raison qu responsable d'une recherche de décalage vers le Nord de la construction des murs du nouveau chœur tout en lui conservant un alignement relatif des murs, en plus de ses deux volumes aux modules fixés sur celui de l'avant-chœur. A ce stade de la construction la modification des piles qui encadrent l'avant-chœur est déjà effective. Mais chose remarquable, le passage - probablement une seconde fois renforcé par de lourds contreforts intérieurs - s'aligne non pas à l'axe du chœur mais à celui de la nef. Là encore on doit certainement évoquer la délicate implantation de l'église en bordure de ravin pour essayer de comprendre ces modifications d'orientations des parties constitutives de l'église entre parties voûtées et parties planchéiées ou charpentées.

La construction de l'extension Est en chevet plat de deux travées n'a toutefois pas  été réalisée en une réflexion totalement construite ou élaborée à la base du nouveau projet architectural. Nous voici confrontés à nouveaux aux empirisme des mise en œuvre des idées nouvelles.

En effet

Nous remarquons des adaptations intérieures du chœur.
Ces adaptation en arcs récepteur de la corniche de support de la voûte en berceau brisé, est peut-être comparable à celle de l'église à chevet plat, greffé sur une nef du XI° siècle charpentée à Juillaguet aux sources de la Tude, mais les arcs sont garnis et il n'y a pas ces curieux chapiteaux qui rattrapent un défaut d'ajustement de l'arc aux chapiteaux des colonnes d'angles en fond du chœur [A Bors-de-Montmoreau ce sont des pilastres sur lesquels s'ajustent maladroitement des chapiteaux sculptés de plan circulaire de réemploi]. 
En poussant l'analyse de ces supports d'angles - relayés par un fin pilastre support de la corniche de départ de la voûte - qui va engendrer le formeret de fond du chœur, nous voyons qu'une première imposte sculptée s'enfonce dans le mur
La construction a donc débuté par un projet à mur fin.
Ce mur fin a été renforcé par ces arcs et par des colonnes d'angles réceptrices de cet arc d'épaississement du mur, qui est un procédé courant de l'art roman comme vu plus haut avec l'exemple de Poullignac. 
[A Poullignac, comme à Bors-de-Montmoreau, comme à Sérignac, la construction de la voûte en berceau sur corniche ne donnait lieu à aucune étape préalable visible]
La voûte en berceau du chœur, 
est donc un projet réélaboré à Saint-Amant-de-Montmoreau pour des limites architecturales de plans déjà fixées et inchangées. Et ceci se traduit aussi en comble ou l'extrados de la voûte du sanctuaire dépasse l'épaisseur du mur pour une succession de retraites de celui-ci pour former la pointe en pignon du chevet plat.
La première travée du chœur s'arrêtait là.
Ce n'est que plus tard que le carrelage fut prolongé pour allonger le chœur en profondeur.
La succession des voûtes en combles traduit ces différents chantiers par-delà les restauration modernes
Il semblerait que dans un premier temps cet renforcement intérieur des mur Nord et Sud du chœur aient été suffisant pour contenir les poussée d'une voûte appareillée en berceau (ou blocage de pierres) à partir d'une élévation brisée tout compte fait de faible portée et calibrée au carré tant en profondeur, qu'en largeur qu'en hauteur sous corniche. Le module carré de bas aurait jouée son rôle prévu ou souhaité et ce, probablement, suivant des expériences faites ailleurs par un ordre religieux qui utilisait le module carré répété pour ses constructions. En exemple un ordre militaire dont un modillon en corniche extérieure reproduit un grand bouclier en écu timbré d'une croix templière.
A passe en A' sur l'icône ci dessous : extension du chœur.
Ce qui signifie que ce chœur a été conçu avec une travée droite aveugle, comme on en voit sur certains chevets semi-circulaires.
Cette travée droite pouvait être le lieu des moines, chevaliers, ecclésiastiques, chanoines etc... liées au site et à son administration religieuse.
En E/E' je cible deux dissolutions passagères et parallèles en hauteurs et d'égales importances, de l'appareillage quasi régulier du mur. Ces parties moins lisses peuvent être des sites d'ancrages de mortiers de fresques et donc de réceptions de décors peints en vis-à-vis.
En continuant l'exploration de cette icône on retrouve nos deux murs parallèles Nord et Sud, avec chacun leur articulation très particulière en faisceau de colonnes : deux jumelées en C et C' , et deux autres d'inégales importance, celle à l'Ouest B' étant toutefois aussi au haute que celles jumelées CC'.
Pourquoi avoir construit ces deux structures en vue d'un voûtement bilatérale complexe avec arc doubleau centrale il faut qu'il y eut une nouvelle réflexion sur le voûtement du chœur. Ce nouveau voûtement aurait entraîner une élévation assez conséquences des voutes sur les deux parties initiales du Chœur mais ne correspondant plus à une travée basse égale à une travée haute de l'autel.
Je ne cherche pas à expliquer ce changement e parti je constate simplement sur ces voûtements bilatéraux auraient entrainés à l'est un support de voûtes encore accordé à l'élévation du mur est (en tenant compte des variations en comble plus haut exposées) mais plus du tout avec l'arc de l'avant-chœur. Cette projection de l'arc B' nous renvoie vers deux axes de réflexions:
1 - une pratique de surélévation des chœur sans tenir compte des capacités architectonique des structure romanes initiales, comme nous l'avons vu avec Poullignac,
2 - à une possible influence du gothique angevin avec au moins une voûte bombée en départ de B' en remarquant qu'André Mussat donne ces faisceaux de colonnes jumelées à de pratiques du gothique angevin, du gothique d'Ouest.
Pourquoi ces supports sont-ils restés en attente alors que CC' ont bien été utilisé par une voûte en berceau qui vient rejoindre le niveau de la voûte en berceau brisé de la première travée du chevet plat ?
L'explication peut nous venir de la construction postérieure de DD', en colonnes fortes non engagées dans le mur et propre à rétablir un dévers qui mettait en danger l'équilibre de la structure prévue mal maîtrisée.
Ce dévers des murs qui devraient se reporter sur le mur extérieur, n'y apparait pas. Ce qui signifie que les murs extérieurs ont été redressés et consolidés par les contreforts plats que nous voyons actuellement avec des remplois de moulures rondes des structures romanes détruites mais que nous pouvons rattacher à celles encore en place dans l'avant chœur.
 En fin de compte toutes les voûtes ont été réajustées comme on le voit en comble, même après les restaurations.

Nous pouvons ainsi produire cette icône en outil de travail pour d'autres études, dont sur ce blog pour :
Bors-de-Montmoreau - Eglise Notre-Dame - Une introduction aux chapelles de routes - Identification d'une chapelle romane ouverte aux mouvements de fermements  des petits sanctuaires du XVII°s. - Charente et versants alpins français.
https://coureur2.blogspot.com/2022/10/bors-de-montmoreau-eglise-notre-dame-un.html



C2  La lumière, organe architectural du chevet plat -  chœur liturgique précédé d'une courte travée droite obscure d'articulation avec l'avant-chœur.
Compléments et réajustements d'analyses
 Les baies sont devenues les identités même du passage du roman au gothique. Pas seulement par la structure architecturale à géométries variables des baies en tiers point redivisées en lancettes et oculus, mais aussi par un nouveau rapport à la lumière, aux articulations et aux volumes récepteurs.  Nous sommes alors inévitablement poussés vers les travaux de Louis Grodecki  "Les étapes de l'histoire de l'art gothique, entre 1145 et 1250 environ, sont marquées par cette double évolution, parallèle et contradictoire à la fois ; à chaque agrandissement des baies  - jusqu'aux extrêmes limites de la résistance des matériaux, jusqu'à l'élimination totale de la surface murale entre les fenêtres - correspond un changement dans la coloration des viraux, de plus en plus "montée" , de plus en plus couvrante, ce qui a pour effet de maintenir l'éclairage des églises , quels que soient le nombre et la grandeur des ouvertures, dans un même état de crépuscule éternel. On pourrait dire qu'une sorte de course, ou de lutte s'était engagée entre le maître d'oeuvre et le peintre-verrier, dont le résultat final a été le remplacement du mur par une cloison vitrée et vivement colorée. Son rôle n'est pas seulement de transmettre la lumière , mais aussi d'isoler l'église de la pluie, du vent et du froid, tout en établissant autour de la maison de Dieu un décor  surnaturel et merveilleux." [Louis Grodecki, Le moyen-âge retrouvé - "Vitraux en France du XI° au XVI° siècle". Préface d'André Chastel et de Willibald Saüerlander,  Paris, 1986, p. 231-232

Ces fenêtres du chœur forment un triplet dont l'axe central est la grande verrière du chevet plat. En contrejour de la lumière puissamment et directement diffusée par la grande verrière centrale, les deux baies latérales, plus petites, modèrent cette affluence lumineuse : le prêtre célèbre la messe dans cet écrin de lumière rendu à une nouvelle
tonalité diaphane et sommes toutes "irréelle", témoins de la présence de l'Esprit-Saint qui enveloppe le prêtre et son office de célébration de sa lumière divine.
Pour une reconstitution des verrières il faudrait tenir compte de la participation de la lumière à l'architecture ici pensée et réfléchie. Donc travailler sur la tonalité des vitraux.
Un travée droite, aveugle, renvoie cette lumière au fond du sanctuaire sans que les éclairages de l'
"La ville avait la forme d'un carré, et sa longueur était égale à sa largeur. Il mesura la ville avec le roseau, et trouva douze-mille stades; la longueur, la largeur et la hauteur en étaient égales"  (Ap 21, 16)



C.4. : LES DECORS PEINTS



5 : Autour des portails de l'église de Saint-Amant-de-Montmoreau, une première approche de la diffusion de la Première Renaissance Française dans le bassin de la Tude et alentours sur les marches Périgord, Saintonge, Angoumois. 

Dans le dernier chapitre de l'étude du château de Varaignes, sur ce blog, j'ai traité d'une façon générale de la polychromie architecturale en France à la demande de monsieur le Directeur du CPIE de Varaignes (CPIE Périgord-Limousin). Lors de cette rédaction j'ai déjà abordé ce chapitre avec des exemples qui suivent ci-dessous.

Je suis revenu vers une pratique de décors de baies gravés et vraisemblablement peints -  qui font échos à d'autres décors de baies gravés de la région Charente/Périgord et d'ailleurs dans le Massif-Central où les traces de peintures sont encore visibles et parfois maintenues - de la période romane aux sources du bassin de la Tude avec l'exemple du portail  d'entrée à la chapelle castrale de la forteresse de Villebois-la-Valette (ancien diocèse de Périgueux)
 pour continuer sur les décors gothiques du bassin de la Tude et lisières, avec l'église de Challignac de transition roman-gothique (diocèse de Saintes)
    En abordant les portails de la Renaissance sur les lisières du basin de la Tude, nous rencontrons le portail de l'église de Bonnes (diocèse de Périgueux), de la Renaissance mais encore très teinté par l'esprit flamboyant
Les répertoires évoluent et peu à peu les traces polychromes semblent disparaître. A y regarder de plus près on voit que certaines traditions d'enduits fins ont subsisté en recouvrement des pierres sculptées et de leurs joints pour tendre vers une finition ornementale la plus parfaite possible; on le remarque aussi à Saint-Amant-de-Montmoreau. En effet les traditions polychromes des portails de l'ouest de la France vont des pratiques de couleurs directement posées sur la pierre brut à la pierre recouverte d'un enduit très fin récepteur de la couleur depuis la période romane (Saint-Macloux en Charente-Maritime, Epeluche en Dordogne où l'enduit est en tympan. Dans la vallée de l'Allier le phénomène est encore plus spectaculaire et gagne au XV° s. les façades et même l'ensemble de l'église à Saint-Ilpize. Dans la vallée de la Loire les portails gothiques à tympans peints ne sont pas rares (vestiges, et en Bas-Berry/Bourbonnais on repère aussi des tympans qui eurent toutes les chances d'être à iconographies peintes). L'habitude des portails sous auvent ainsi que celle des tympans enfoncés dans la profondeur des ébrasements ont  protégé certains programmes, au moins les principales couleurs en variantes des gisements naturels d'ocres. Mais le bleu-vert ou bleu et vert ne sont pas exclus puisque eux aussi ils peuvent être obtenus par les oxydes et par les terres naturelles. Tout un nuancier peut encore être extrait des plantes tinctoriales. Ces ressources étaient déjà connues des Gaulois qui peignaient leurs dolmens [ Cf. Marc Devignes, "L'art des dolmens peints". Dans, Archéologia - Numéro 280/Juin 1992. Pages 50 à 57.]. Plus haut j'ai déjà cité le cas des litres extérieures peintes parfois très bien conservées même sous des climats rudes.





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Prochains articles sur ce blog

Rioux-Martin
La page est ouverte

Cet article qui prend comme ancrage l'église romane de Rioux-Martin et les interventions au XIX° siècle des architectes Edouard Warin et Paul Abadie, s'intéressera plus largement à un secteur sud-Charente sur le diocèse de Saintes, en incluant depuis la Tude vers son confluent avec la Dronne, l'économie des moulins, les carrières, une probable implantation seigneuriale, l'église de Médillac et une première approche géo-archéologique d'une dépendance de l'abbaye de Fontevraud : le prieuré ou abbaye de la Haute-Lande disparu, fondé dans la seconde moitié du XII° siècle (avec la participation d'habitants du site).
Une évocation du terrible épisode de Pont-de-Corps avant la bataille de Castillon (17 juillet 1453 - fin de la Guerre de Cent-Ans)
Bors de Montmoreau


Poullignac


_ Pour un retour en lien
avec quelques articles sur les 148 de ce blog, qui présentent des œuvres, des approches d’œuvres et des artistes
For a return to links
with some 148 articles on this blog, which exhibit works of art and the artists approaches
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Sommaire/Editorial
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Des poèmes sur la Riviera aux couleurs des Mots d'Azur : suite des rencontres maralpines de poésie
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Festival du Livre à Mouans-Sartoux avec les Mots d'Azur
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http://coureur2.blogspot.fr/2016/03/marie-gay-pierre-jean-blazy-auteurs-et.html

Psychiatrie - Une histoire et des concepts - l'humain et l'art en enjeux
http://coureur2.blogspot.fr/2016/11/psychiatrie-une-histoire-et-des.html

Des poèmes sur la Riviera aux couleurs des Mots d'Azur : suite des rencontres maralpines de poésie
saison 2016-2017
http://coureur2.blogspot.fr/2016/09/des-poemes-sur-la-riviera-aux-couleurs.html

Jean-Marie Bouet - Fresselines/Larzac - de la poésie aux planches au festival de Fresselines, au Larzac
https://coureur2.blogspot.fr/2012/06/jean-marie-bouet-des-chansonniers-aux.html

Renata- Sculpture contemporaine
http://coureur2.blogspot.fr/2014/06/sculpture-contemporaine-renata-et-le.html

Renata - Pierre Cardin Lacoste - Moulin de Sade - Lubéron 2015
http://coureur2.blogspot.fr/2015/07/renata-pierre-cardin-lacoste-moulin-de.html

Renata - Akira Murata - Espace Auguste Renoir à Essoyes
http://coureur2.blogspot.fr/2015/08/renata-akira-murata-essoyes-ville.html

Renata chez Pierre Cardin - Le regard de Lydia Harambourg Historienne et critiques d'art, correspndans de 'Institut des Beaux Arts de l'Académie de France
http://coureur2.blogspot.fr/2016/07/renata-chez-pierre-cardin-le-regard-de.html

Mag-Bert ou la peinture mnémonique de gestualité figurative
http://coureur2.blogspot.fr/2014/10/mag-bert-ou-la-peinture-mnemonique-de.html

Claude Peynaud - Clichés et antithèses...
http://coureur2.blogspot.fr/2015/05/cliches-et-antitheses.html

Claude Peynaud - Jogging - Méthode d'élaboration d'un Jogging
http://coureur2.blogspot.fr/2014/05/methode-delaboration-dun-jogging-method.html

Claude Peynaud - Le cercle des oiseaux
http://coureur2.blogspot.fr/2011/09/le-cercle-des-oiseaux-allegorie-de-la.html

Claude Peynaud - Le don de l'aïeule
http://coureur2.blogspot.fr/2011/07/une-theorie-de-construction.html

Claude Peynaud - Une théorie de Construction
http://coureur2.blogspot.fr/2011/07/une-theorie-de-construction.html

Danielle Benitsa Chaminant - Artiste et mémoire de...
http://coureur2.blogspot.fr/2013/01/danielle-benitsa-chaminant-artiste-et.html

Alliot - Vincent Alliot - Visite d'atelier
http://coureur2.blogspot.fr/2014/02/alio-visite-datelier-une-gestualite.html

Rémy Pénard - Art et souvenirs autour de Pierre Courtaud
http://coureur2.blogspot.fr/2013/12/remy-penard-art-et-souvenirs-autour-de.html

Henry Chopin et la bibliothèque de Valérie Peynaud
http://coureur2.blogspot.fr/2013/12/henri-chopin-et-la-bibliotheque-de.html

Sally Ducrow - Land Art et sculpteur ...
http://coureur2.blogspot.fr/2013/01/sally-ducrow-land-art-et-sculpteur.html

Sally Ducrow l'année 2017 - Nationale et internationale - Sculptures - Land-Art - Installatons - Performances...
https://coureur2.blogspot.fr/2017/08/sally-ducrow-lannee-2017-nationale-et.html

Sally Ducrow l'année 2018 - en suivant le chemin de l'aventure internationale de Sally Ducrow
https://coureur2.blogspot.com/2018/07/sally-ducrow-lannee-2018-de-1017-2018.html

CREPS - Boulouris-Saint-Raphaël - Land Art - Sally Ducrow invitée d'honneur
https://coureur2.blogspot.fr/2017/10/creps-paca-boulouris-saint-raphael-land.html

Sally Ducrow : poésie plastique contemporaine
https://coureur2.blogspot.com/2019/06/sally-ducrow-poesie-plastique.html
Valbonne - Echiquier et Mots d'Azur - Fest'in Val - Festival international de Valbonne
http://coureur2.blogspot.fr/2015/08/renata-akira-murata-essoyes-ville.html

Pierre Marchetti magazine...
http://coureur2.blogspot.fr/2011/12/magazine-pierre-marchetti-un-peintre-un.html

La pochade - Pierre Marchetti et l'art de la pochade.
 http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/la-pochade-lart-de-la-pochade-et-pierre.html

L'impressionnisme tardif par les souvenirs de Pierre Teillet - Du plainarisme romantique au
 https://coureur2.blogspot.fr/2012/11/limpressionnisme-inedit-par-les.html

Alliance Française - Tiffani Taylor - Savannah Art Walk - ...
http://coureur2.blogspot.fr/2016/01/tiffani-taylor-gallery-une-artiste.html

H.Wood  - un peintre Anglais à Paris au milieu du XIX° siècle
http://coureur2.blogspot.fr/2016/05/hwood-un-artiste-peintre-de-lecole.html

Sophie Marty Huguenin, sculpteur et le marché de Noël à Biot - Les crèches de Cannes - Le partage du pain du père Guy Gilbert
http://coureur2.blogspot.fr/2016/12/sophie-marty-huguenin-sculpteur-et-le.html

Evolution de la gravure à Venise et en Europe du XV° au XVI° siècles - Histoire et techniques
http://coureur2.blogspot.fr/2017/02/la-gravure-venise-et-en-europe-du-xv-au.html

Aux aurores de la peinture moderne et contemporaine occidentale - Giorgione - Les Trois Philisophes
http://coureur2.blogspot.fr/2017/03/aux-aurores-de-la-peinture-moderne-et.html

La décoration intérieure ou la démocratie de l'art
https://coureur2.blogspot.fr/2012/11/wall-painting-fast-track-collection-une.html

Magda Igyarto - Vibrations et expériences de la matière : du visible à l'indicible et de l'indécible au dicible - Peintre, poète et sculpteur
https://coureur2.blogspot.fr/2018/01/magda-igyarto-vibrations-et-experiences.html

Pour ceux qui aiment jouer aux experts 

Vrai ou faux - Houdon ou Houdon
https://coureur2.blogspot.fr/2014/01/houdon-ou-pas-houdon-jouez-lexpert-en.html

Vrai ou faux - Un tableau inconnu de la Renaissance
https://coureur2.blogspot.fr/2013/01/un-tableau-inconnu-de-la-renaissance.html

Vrai ou faux - Traduction originale du manuscrit de Qumram sur la mer morte ( en cours)
https://coureur2.blogspot.fr/2015/01/vrai-ou-faux-traduction-originale-du.html

Pour ceux qui aiment la recherche en académies de nus - modèles vivants
Nus 2015
https://coureur2.blogspot.fr/2015/03/nus-2015-nackt-2015-nude-2015-2015-2015.html
Nus 2014-2015
https://coureur2.blogspot.fr/2014/09/nus-2014-2015-abac-modeles-vivants-nus.html
Nus 2013-2014
https://coureur2.blogspot.fr/2013/09/nus-2012-2013-abac-nus-2012-2013-2012.html 
Nus 2012-2013
https://coureur2.blogspot.fr/2012/10/nus-abac-20122013-associations-des.html

Et pour ceux et celles qui aiment l'archéologie et l'architecture
voici encore un échantillon de mes recherches sur ce blog
And for those who love archeology and architecture
Here again a sample of my research on this blog

L'ancienne église Saint-Nicolas de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/monaco-ancienne-eglise-saint-Nicolas-le.html

Techniques et vocabulaires de l'art de la façade peinte
http://coureur2.blogspot.fr/2012/08/un-tour-dans-le-massif-central.html

Les Vecteurs Impériaux de la polychromie occidentale
http://coureur2.blogspot.fr/2012/06/philippines-les-Vecteurs-imperiaux-de.html

Le clocher des Frères Perret à Saint-Vaury
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/perret-freres-le-clocher-des-freres_10.html

Histoire de la Principauté de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/07/histoire-de-la-principaute-de-monaco.html

Le Palais Princier de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/palais-princier-de-Monaco-palais-of.html

Versailles - Monaco - Carnolès - Menton: présence de l'art français en Principauté de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/versaillesmonaco-larchitecture.html

Primitifs Niçois - Les chapelles peintes des Alpes Maritimes
http://coureur2.blogspot.fr/2012/03/primitis-nicois-les-Chapelles-facades.html

Eglises du sud-ouest des Alpes A travers l'art de la polychromie architecturale
http://coureur2.blogspot.fr/2013/02/eglises-du-Sud-Ouest-des-alpes-alpes.html

Des cérémonies et des fêtes Autour de Saint-Nicolas de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2013/09/des-cérémonies-et-des-fêtes-Autour-de.html

Langages de l'art contemporain - répétition, bifurcation, ...
http://coureur2.blogspot.fr/2013/09/repetition-ordinaire-bifurcation-art-du.html

La polychromie architecturale et l'art de la façade peinte (1° partie) - des édifices civils dans les Alpes-Maritimes
http://coureur2.blogspot.fr/2014/07/la-polychromie-architecturale-et-lart.html

Façades peintes - édifices civils du sud-ouest des Alpes - 2° partie - XX° siècle
http://coureur2.blogspot.fr/2015/01/facades-peintes-edifices-civils-du-sud.html

Aspects de l'évolution des seigneuries historiques de la Principauté de Monaco à travers quelques 
exemples d'architectures polychromes ponctuelles.
http://coureur2.blogspot.fr/2016/01/aspects-de-levolution-des-seigneuries.html

                                                                  
Châteaux de la Creuse - de la fin du moyen âge - XV et XVI° siècle
http://coureur2.blogspot.fr/2011/09/une-histoire-de-lescalier-en-vis.html


1° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)
http://coureur2.blogspot.fr/2013/10/archeologie-medievale-aspects-et.html

2° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)
http://coureur2.blogspot.fr/2014/11/2-partie-archeologie-medievale-aspects.html


3° partie - suite des parties 2 et 3 d'Archéologie Médiévale consacrées aux aspects et singularités du château en France autour des XV° au XVI° siècles
http://coureur2.blogspot.fr/2016/04/3-partie-suite-des-parties-parties-1-et.html

Yviers/Charente - Archéologie médiévale - Une synthèse sur l'évolution architecturale du XV° au XVI° et XVII° s. en France - Mutations des donjons et maisons-tours des petits châteaux de la fin de la Guerre de Cent-Ans vers les donjons résidentiels de la fin du XV° siècle au XVI° siècle et  des incidences dans le classicisme français.
https://coureur2.blogspot.fr/2018/04/yvierscharente-archeologie-medievale.html

Allemans en Périgord - Manoir du lau - Archéologie Médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2018/09/allemans-en-perigord-manoir-du-lau.html

Maisons-tours et donjons-tours - architectures médiévales françaises du XIII°/XIV° au XVI° - Archéologie médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2019/06/maisons-tours-et-donjons-tours.html

Curac - Les énigmes de son château - Département de la Charente - Archéologie Médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2019/10/curac-les-enigmes-de-son-chateau.html

Varaignes - Le château de Varaignes, le village et son église. Un site rural d'écologie et de culture sur le département de la Dordogne en Périgord Vert. Archéologie Médiévale.
https://coureur2.blogspot.com/2020/03/varaignes-le-chateau-de-varaignes-son.html

La Tour : un mode architectural français pour la guerre et pour la paix, du XIII° au XVI° siècles. Un exemple à l'Est du département de la Charente.
https://coureur2.blogspot.com/2020/12/la-tour-un-mode-architectural-francais.html

Iconologie - Un couvercle de sarcophage mérovingien - une corniche de l'église de Saint-Amant-de-Montmoreau (Charente) - Archéologie médiévale.
https://coureur2.blogspot.com/2021/04/iconologie-un-couvercle-de-sarcophage.html

Saint-Amant-de-Montmoreau, Sud-Charente - Des vestiges du Haut-Moyen Âge à la naissance du gothique sur les marches Périgord/Angoumois/Saintonge-  une maison tour -  Première Renaissance Française. 
https://coureur2.blogspot.com/2021/07/saint-amant-de-montmoreau-sud-charente.html

Rioux-Martin - L'église romane - L'implantation de l'abbaye de Fontevraud à la Haute-Lande - Les interventions d'Edouard Warin et de Paul Abadie au XIX° s. - Une approche des escaliers romans dans le bassin de la Tude.
https://coureur2.blogspot.com/2022/06/rioux-martin-leglise-romane.html


Fonctions religieuses apotropaïques et traditions funéraires en France -
http://coureur2.blogspot.fr/2015/08/fonctions-religieuses-apotropaiques-et.html 

Maisons alpines d'économie rurale (Alpes-Maritimes)
https://coureur2.blogspot.com/2011/11/maisons-alpines-deconomie-rurale.html

Pour ceux qui aiment l'iconologie, et l'iconographie
For those who like iconology, and iconography

         Autour du rocaille. Dessin préparatoire d'étude - Le jugement de Pâris
             https://coureur2.blogspot.com/2011/07/dessin-preparatoire-pour-une.html  

La Véronique - Image ou non de la représentation
http://coureur2.blogspot.fr/2012/12/la-veronique-de-la-legende-lart.html 

Langages de l'art contemporain - Répétition ordinaire - Bifurcations - Translation...
https://coureur2.blogspot.fr/2013/09/repetition-ordinaire-bifurcation-art-du.html

Fête de la musique à Nice - Place Garibaldi à Nice - Exposition d'artistes Polonais
https://coureur2.blogspot.fr/2013/07/la-fete-de-la-musique-expositions.html

La Mourachonne à Pégomas (exercice de recherche iconographique)
https://coureur2.blogspot.fr/2012/05/la-mourachone-pegomas-nouvelles.html

Cannes en 4 perspectives albertiennes recomposées - dessin panoramique à la mine de plomb
       https://coureur2.blogspot.fr/2018/02/cannes-en-4-perspectives-albertiennes.html 

Iconologie - Un couvercle de sarcophage mérovingien - une corniche de l'église de Saint-Amant-de-Montmoreau (Charente) - Archéologie médiévale.
https://coureur2.blogspot.com/2021/04/iconologie-un-couvercle-de-sarcophage.html

Pour ceux qui aiment la poésie et qui en plus, comme moi, la reconnaisse comme la mère de tous les arts y compris de l'art contemporain
For those who love poetry and more, as I recognize it as the mother of all arts including contemporary art

Rencontres maralpines de Poésie - Mots d'Azur 2015-2016
http://coureur2.blogspot.fr/2015/09/rencontres-maralpines-de-poesie-et.html

Des poèmes sur la Riviera aux couleurs des Mots d'Azur : suite des rencontres maralpines de poésie 2016-2017
http://coureur2.blogspot.fr/2016/09/des-poemes-sur-la-riviera-aux-couleurs.html

Pierre Courtaud - Magazine - Un écrivain, un éditeur un poète, un chercheur en écritures - Un spécialiste de nombreux auteurs.
http://coureur2.blogspot.fr/2012/03/pierre-courtaud-magazine-un-ecrivain-un.html

Henry Chopin et la bibliothèque de Valérie Peynaud
http://coureur2.blogspot.fr/2013/12/henri-chopin-et-la-bibliotheque-de.html

Cannes -1° nuit de la poésie et de la musique au Suquet - 21 juin 2014
http://coureur2.blogspot.fr/2014/06/cannes-1-nuit-de-la-poesiefete-de-la.html

 2° nuit de la musique et de la poésie - Cannes 21 juin 2015
http://coureur2.blogspot.fr/2015/05/2-nuit-de-la-poesie-et-de-la-musique-au.html

3° nuit de la poésie et de la musique  au Suquet- Cannes Moulin Forville le 21 juin 2016
http://coureur2.blogspot.fr/2016/06/3-nuit-de-la-poesie-et-de-la-musique-du.html

Golf-Juan - Performance poétique - Brigitte Broc - Cyril Cianciolo
http://coureur2.blogspot.fr/2015/03/golf-juan-performance-poetique-brigitte.html

Marie Gay - Pierre-Jean Blazy - Auteurs et Edition(s) - Fondateurs des Mots d'Azur
http://coureur2.blogspot.fr/2016/03/marie-gay-pierre-jean-blazy-auteurs-et.html

De Vallauris à Cannes - Le Printemps des Poètes sur la Côte d'Azur avec Les Mots d'Azur
http://coureur2.blogspot.fr/2016/03/de-vallauris-cannes-la-cote-dazur-en.html

 Christophe Forgeot : Poète  - Poésie - Poème
http://coureur2.blogspot.fr/2014/09/christophe-forgeot-un-poete.html

Zorica Sentic - Poète-romancière Franco-Serbe
https://coureur2.blogspot.fr/2012/09/zorica-sentic-poete-romancier.html

La Corse des poètes
https://coureur2.blogspot.fr/2015/08/la-corse-des-poetes-porticcio-village.html

Magda Igyarto - Vibrations et expériences de la matière : du visible à l'indicible et de l'indécible au dicible - Peintre, poète et sculpteur
https://coureur2.blogspot.fr/2018/01/magda-igyarto-vibrations-et-experiences.html

Pour ceux qui aiment les légendes
For those who love legends

The Woodcutter and the Revenant - Sedimentary Memory - Essay - Creuse
Http://coureur2.blogspot.fr/2013/07/la-creuse-memoire-sedimentaire.html

La Creuse - Le Bûcheron et le Revenant - Mémoire sédimentaire - Essai - Creuse
http://coureur2.blogspot.fr/2013/07/la-creuse-memoire-sedimentaire.html

Les routards de la baie d'Halong dans la tourmente https://coureur2.blogspot.fr/2013/10/les-routards

Vietnam - La légende du Dieu des montagnes et du Dieu de la mer
https://coureur2.blogspot.fr/2014/05/vietnam-la-legende-du-dieu-des.html

Pour ceux qui aiment les voitures de collection
Vis-à-vis de Dion-Bouton type E 452 - La voiture emmurée aux enchères à Lyon
https://coureur2.blogspot.fr/2015/09/1900-vis-vis-de-dion-bouton-type-e-452.html

Pour ceux qui aiment l'art lyrique et la musique
Elzbieta Dedek - Pianiste virtuose internationale
http://coureur2.blogspot.fr/2016/09/pianiste-virtuose-internationale.html

Pour ceux qui aiment le cinéma
68° festival du cinéma - Alexandra Robin - Léopold Bellanger  - Cédric Bouet
http://coureur2.blogspot.fr/2015/05/68-festival-cinema-cannes-2015.html

Pour ceux qui aiment la danse
 48° Congrès Mondial de la Recherche en Danse - Avignon du 9 au 13 novembre 2016 - Fabienne Courmont présidente -  UNESCO-CID partenaires 
http://coureur2.blogspot.fr/2016/11/48-congres-mondial-de-recherche-en.html  

Festival d'Avignon à Mouans-Sartoux - Danser Baudelaire - Bruno Niver - Marina Sosnina - Répétition générale
https://coureur2.blogspot.fr/2015/02/du-festival-davignon-mouans-sartoux.html


Pour ceux qui aiment s'habiller et sortir
Eliane Horville - soirées - ville - élégance - conseils - coach
https://coureur2.blogspot.fr/2016/01/soirees-ville-elegance-every-wear.html

Sortir - Manifestations -Performances - Expositions...2012/2017
https://coureur2.blogspot.fr/2013/02/evenements-expositions-manifestations.html


Pour des participations citoyennes


Ordre national infirmier - Recommandations sanitaires
http://coureur2.blogspot.fr/2017/06/ordre-national-infirmier-recommandations.html

Pour ceux qui aiment les multiples beautés de la France 

Les oliviers fantastiques de Lucette
https://coureur2.blogspot.fr/2012/10/les-oliviers-fantastiques-de-lucette.html

Carnet de voyage - Ombres et Lumières - L'eau et les Sables, architectures de villégiatures
https://coureur2.blogspot.fr/2014/01/ombres-et-lumieres-leau-et-les-sables.html

2 - La France en vrac
https://coureur2.blogspot.fr/2014/10/visiteurs-des-pages-pour-voir-le-site.html

1 - CP La France en vrac 1
https://coureur2.blogspot.fr/2014/01/la-france-en-vrac-france-in-bulk-franca.html












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