mercredi 12 septembre 2018

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Le site complet compte à ce jour 145 articles : il est à votre disposition. Toutes les pages sont issues de mes recherches personnelles et universitaires. Les emprunts à des auteurs sont signalées et il n'y a aucun élément qui tombe sous le coup de la protection des données des lois européennes sans compter que je respecte avant tout la tradition de libertés et de démocratie de la république française. En tant que citoyen français je me conforme à la législation française. Toutes les photos publiées l'ont été avec l'accord des personnes à la date de leurs publications. Ces pages ainsi que tous les documents produits sont assujettis à Copyright et droits d'auteur. Il n'y a aucune raison commerciale, ni déclarée ni cachée, pour la construction de ce blog.  Vous pouvez aussi aller sur le moteur de recherche à droite de votre écran sur cette page. Vous pouvez rechercher tout ce qui vous intéresse, du dessin à la peinture, à l'archéologie, à l'architecture, à la poésie, à la sculpture, aux pages magazines, pour votre stricte curiosité ou culture personnelle, et pour toute autre action ne débordant pas le cadre strict de la consultation. Pour les universitaires qui voudraient produire certains de ces travaux, me contacter sur la partie "blogger" en bas de page, en me laissant votre adresse courriel de messagerie. Pour clarifier mes compétences professionnelles, voici le panorama de mes formations. Lycée technique, mécanique, où j'ai appris le dessin industriel que j'ai par la suite appliqué au dessin d'architecture de relevés archéologiques appris à l'université de Poitiers. Formation militaire BMP1 (engagé trois ans dans les Commandos Troupes de Marine - 22° RIMA puis 1° BPCS - Importante formation à la topographie si utile pour mes recherches archéologiques) - Formation d'Infirmier du Secteur Psychiatrique en 28 mois, IDE par Réforme Hospitalière -  Nombreux travaux et nombreuses formations avec des maîtres de la peinture (lithographie, gravure, peinture,...) et de la littérature contemporaine. Doctorat Lettres et Arts  (mention Très Honorable avec Félicitations), Histoire de l'Art et Archéologie, Université de Provence Centre d'Aix à partir d'autres formations de ce cycle à l'Université de Tours (2 ans - Centre d'Etudes Supérieures de la Renaissance), de l'Université de Poitiers (2 ans - Centre d'Etudes Supérieures de Civilisation Médiévale), et deux ans de formation en lettres à l'université de Nice, et stages divers - Diplôme Inter-Universitaire de la Faculté de Médecine de Lille, "La Santé Mentale dans la Communauté" en lien avec l'OMS/CCOMS. Sur Google "Les budgets aidants..".http://www.ccomssantementalelillefrance.org/sites/ccoms.org/files/Memoire-Peynaud.pdf. J'exerce au C.H.Cannes en tant que coordinateur/responsable des Ateliers Thérapeutiques-Psychothérapie Institutionnelle du Pôle Santé Mentale en Intra Hospitalier). Au printemps 2017 j'ai été également élu au Conseil de l'Ordre Infirmier des Alpes-Martimes. Depuis le 1° avril 2018 je suis en retraite.

 Pour voir des liens avec de nombreux articles sur les 141 que compte ce blog, veuillez vous reporter en bas de page. Merci.



Conventions
Je situe cet article juste après la présentation des bâtiments de la commune d'Yviers en Charente, et avant d'autres monographies qui pourront utiliser le matériel historique et archéologique exposé sur cette page d'Yviers , développe en synthèse de mes recherches antérieures comme celle sur les châteaux de la Creuse ou pour d'autres bâtiments en France, sur cette page d'Yviers. Et ceci pour des raisons bien compréhensibles de méthode.

Châteaux de la Creuse - de la fin du moyen âge - XV et XVI° siècle - Archéolgie Médiévale
http://coureur2.blogspot.fr/2011/09/une-histoire-de-lescalier-en-vis.html


1° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)
http://coureur2.blogspot.fr/2013/10/archeologie-medievale-aspects-et.html


2° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)
http://coureur2.blogspot.fr/2014/11/2-partie-archeologie-medievale-aspects.html


3° partie - Archéologie Médiévale - suite des parties 2 et 3 d'Archéologie Médiévale consacrées aux aspects et singularités du château en France autour des XV° au XVI° siècles
http://coureur2.blogspot.fr/2016/04/3-partie-suite-des-parties-parties-1-et.html


Yviers/Charente - Archéologie médiévale - Une synthèse sur l'évolution architecturale du XV° au XVI° et XVII° s. en France - Mutations des donjons et maisons-tours des petits châteaux de la fin de la Guerre de Cent-Ans vers les donjons résidentiels de la fin du XV° siècle au XVI° siècle et des incidences dans le classicisme français.
https://coureur2.blogspot.fr/2018/04/yvierscharente-archeologie-medievale.html


Allemans en Périgord - Manoir du lau - Archéologie Médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2018/09/allemans-en-perigord-manoir-du-lau.html


Maisons-tours et donjons-tours - architectures médiévales françaises du XIII°/XIV° au XVI° - Archéologie médiévale


Curac - Les énigmes de son château - Département de la Charente - Archéologie Médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2019/10/curac-les-enigmes-de-son-chateau.html

Varaignes - Le château de Varaignes, le village et son église. Un site rural d'écologie et de culture sur le département de la Dordogne en Périgord Vert. Archéologie Médiévale.
https://coureur2.blogspot.com/2020/03/varaignes-le-chateau-de-varaignes-son.html

La Tour : un mode architectural français pour la guerre et pour la paix, du XIII° au XVI° siècles. Un exemple à l'Est du département de la Charente.
https://coureur2.blogspot.com/2020/12/la-tour-un-mode-architectural-francais.html

Fonctions religieuses apotropaïques et traditions funéraires en France 
http://coureur2.blogspot.fr/2015/08/fonctions-religieuses-apotropaiques-et.html 

Iconologie - Un couvercle de sarcophage mérovingien - une corniche de l'église de Saint-Amant-de-Montmoreau (Charente) - Archéologie médiévale.
https://coureur2.blogspot.com/2021/04/iconologie-un-couvercle-de-sarcophage.html

Saint-Amant-de-Montmoreau, Sud-Charente - Des vestiges du Haut-Moyen Âge à la naissance du gothique sur les marches Périgord/Angoumois/Saintonge-  une maison tour -  Première Renaissance Française. 
https://coureur2.blogspot.com/2021/07/saint-amant-de-montmoreau-sud-charente.html

Rioux-Martin - L'église romane - L'implantation de l'abbaye de Fontevraud à la Haute-Lande - Les interventions d'Edouard Warin et de Paul Abadie au XIX° s. - Une approche des escaliers romans dans le bassin de la Tude.
https://coureur2.blogspot.com/2022/06/rioux-martin-leglise-romane.html

Du médiéval au contemporain, une invention bien avant classement au patrimoine mondial de l'UNESCO : 
                                      Claude Peynaud  : Le clocher des Frères Perret à Saint-Vaury
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/perret-freres-le-clocher-des-freres_10.html


Pour l'étude des décors peints je serai amené à faire appel à d'autres articles de ce blog en plus de la bibliographie d'usage.


depuis Yviers - avec une première synthèse partielle sur mes recherches antérieures - j'ouvre des explorations sur des bâtiments plus complexes, plus difficiles à étudier car souvent très remaniés ou détruits, ignorés des inventaires et autres cas de figures. Bref là où les explorations de plus en plus fines sont nécessaires. Pour réaliser ces explorations je mets à l'épreuve le matériel scientifique que j'ai déjà élaboré par mes seules recherches, photos et dessins, bien sûr sur les bases de travaux plus anciens que je signale en introduction de mes Châteaux de la Creuse et en bibliographie à la fin de cet article, mais qui n'ont jamais abordé la question ni exprimé ce vecteur de recherche de la mutation du donjon du petit château de la fin de la Guerre de Cent Ans vers les donjons résidentiels de la seconde moitié du XV° siècle et du XVI° siècle, jusqu'au Classicisme Français, par une méthodologie rigoureuse de relevés archéologiques précis et inventifs, adaptés à chaque bâtiment, par l'exploration systématique des murs de refends, qui enrichissent encore à leur tour l'inventaire mis à jour par mes seules recherches. 


Remerciements:
Monsieur Allain Tricoire Maire d'Allemans en Périgord
Monsieur Jean-François Savier, Président de l'association du Manoir du Lau
Madame Sylvie Ollat Secrétaire de Mairie à Allemans en Périgord
Madame et Monsieur le marquis Du Lau d'Allemans
Monsieur Raymond  Rouzeau maçon de la commune.
Bibliothèque Municipale d'Allemans en Périgord.

En cours de restauration - Propriété de la commune.
Nous y voici dans cette célèbre région du Périgord aux quatre couleurs : noir, blanc, pourpre et vert, aux innombrables châteaux. Tellement innombrables que le manoir du Lau ne figure pas sur les listes courantes des châteaux de ce département. Pourtant c'est lui que j'ai retenu, juste après Yviers en Charente, à une trentaine de kilomètres l'un de l'autre, pour faire avancer ma recherche.
Allemans sur la carte de César-François Cassini de Thury pour le roi Louis XV (XIII° siècle)

Allemans en Périgord est au sud-ouest du Périgord vert.

Le Périgord c'est l'ancienne région gauloise des Pétorcoriens avec sa capitale Vesunna (Périgueux).
Le nom de la commune semblerait indiquer une dépendance étroite avec l'histoire des Alamans, tribu barbare de l'Europe de l'ouest au V° siècle. Or à cette époque le Périgord moderne était en pays Wisigoth, isolé des  territoires des Alamans par ceux des Burgondes.
Cette dépendance du nom de la localité est celle généralement retenue par les historiens de la commune, comme Albert Lacombe, Histoire d'Allemans, des origines à la fin du XVIII°s. et annexes - Extrait de la conférence du 18 octobre 2008. Suivant les auteurs le nom des Alamanni apparaît dans l'histoire en 214 ap.J.C. Si une pénétration de ces tribus regroupées sous le nom de Alle Mann (Alemanni ou Alamnni) est signalée sur le territoire romain avant 222, il semblerait que leurs incursions qui durent jusqu'au milieu du IV° s., plus que de réelles invasions, aient été toujours contenues sur les territoires à l'est de la France actuelle jusqu'au plateau de Langres, Strasbourg et dans les Vosges mais pas plus à l'ouest, et presqu'aussitôt refoulés derrière le Rhin et le Danube par les Empereurs Romains. 
Ces études qui ne précisent pas leurs sources scientifiques sont toutefois très largement nuancées par des auteurs universitaires comme Gaston d'Eze à travers sa participation à l'histoire du Poitou (G.d'Eze, "Les siècles de romanisation". Dans, Histoire du Poitou, des Limousins et du pays charentais." 1976, sous la Direction de d'Edmon-René Labande , p.78 à 81) "L'on ne peut détailler les chemins que, en 276, suivirent les envahisseurs Francs ou Alamans. L'empereur Probus finit par les refouler, mais après les avoir circonscrits dans les territoires par eux provisoirement conquis, et sans doute ravagés...En 406 ce fut la ruée des Vandales, qui tournoyèrent pendant deux ou trois ans avant d'aller s'abattre sur l'Espagne. Prosper d'Aquitaine écrivait : "nous avons tous endurés les derniers des malheurs. Toi aussi, Aquitaine chargée de fardeaux, tu marchais dans la poussière de la rude voie au milieu des chariots et des armes des Gètes". Puis voici les Saxons...A la transformation de la défense se rattache une nouvelle institution : celles des "Lètes". Il s'agit de tout un semis de colonies constituées de barbares vaincus...Au IV° siècle un beau redressement s'opéra au profit des villes, d'autant plus notable que l'âge ultérieur verra les riches délaisser davantage celles-ci pour les domaines ruraux...toutefois aucune de nos trois capitales régionales ne figure dans l'Ordo nobilium urbium dû à Aussone.
 Deux villes nouvelles naissent alors : Tulle héritière de Tintignac  et, plus étonnante, Angoulême...Cette dernière, dont le nom Icolisma, apparaît vers 350, est née de rien, peut-être d'un condate...Angoulême est dorénavant chef-lieu d'une "cité" détachée de celle des Santons. Ses limites atteignent au nord Champagne-Mouton, à l'est Montbron, à l'ouest Chateauneuf-sur-Charente, et une pointe poussée au midi jusqu'à Aubeterre". 
Ces villes vivaient des campagnes, et celles-ci étaient partiellement remises en valeur grâce aux laboureurs barbares . Constance en 355, Julien en 358...province que Salvien, en 440 encore, proclame Aquitania felix". L'étude nous donne également une carte des destructions des grands invasions depuis le Poitou jusque vers le Limousin mais passe au nord de la Charente et semble ignorer la Dordogne mais pas les environs d'Aubeterre qui  pourront peut-être entrer dans le champ des périmètres inclus en limites des pointes sud de l'étude mais sans confirmation de présence Alamane, au bénéfice des invasions franques jusqu'en Espagne et Afrique du Nord pour leur part reconnues par tous les auteurs (?).
 Jean Favier dans son dictionnaire médiéval de la France nous donne pour Alamans : " page 27 - "peuple germanique  établi sur l'Elbe et le Main au III° siècle, en Alsace et en Suisse au IV° siècle. Repoussés par Julien (357) et Clovis (Zülpich, alias Tolbiac, 496), les Alamans s'installèrent définitivement en Souabe"....(page 517 - " Les Alamans attaquent de tous les cotés les frontière romaines. En 235 ils détruisent Strasbourg. Vers 250 ils sont chez eux dans les anciens champs décumates, entre le limes et le Rhin. Dix ans plus tard on les voit dans la plaine du Pô. Les peuples Francs agissent au contraire en ordre dispersé ; ils parcourent la Gaule...passent même en Espagne...Certains se retrouvent en Afrique". 
L'Encyclopédie Universalis, sous la plume de Patrick Périn (édition de 1992) nous donne "Alamans, Thuringiens et Bavarois 'Le nom des Alamans  (de Allmänner Almanenn, tous les hommes) n'apparaît qu'au début du III° siècle Jésus-Christ...Dès la seconde moitié du III° siècle, les Alamands opérèrent des raids, souvent repoussés , en direction de l'Empire romain, entreprenant une expansion territoriale qui fut en partie contenue par les empereurs du Bas-Empire. Lors de l'avènement de Clovis (481 ou 482), leur territoire s'était considérablement agrandi, délimité à l'ouest par les Vosges, au sud par les Alpes, à l'est par l'Isar et au nord par le Main. Cette expansion fut alors arrêtée au nord-ouest par les Francs (bataille site à tort de Tolbiac = Zülpich, en 1495 ou 496), mais elle se poursuivit en Suisse, où un processus de colonisation s'instaura au détriment des Burgondes. Des groupes d'Alamans parvinrent à s'établir jusque vers Langres et Besançon. D'autres tentèrent des percées en direction de l'Italie , au milieu du VI° siècle...746, date à laquelle l'aristocratie alamane fut brisée à la bataille de Canndstatt, qui marque la fin de l'histoire des Alamans comme "nation"." (p. 654, vol.1);     
Rien, dans l'état des littératures spécialisées consultées et qui font autorité ne permet d'affirmer que le nom d'Allamans en Périgord vient d'un groupe d'Alamans vaincus et sédentarisés entre sud-Charente et Périgord vert, très loin des leurs expansions connues et reconnues, devenus des "laboureurs barbares" d'autant plus que les parcelles médiévales en propriétés à des affranchis et pouvant offrir suffisamment de ressources pour nourrir une famille, sont appelées "manses" à l'époque mérovingienne [Mérovée règne de 412 457, fondateur de la dynastie des mérovingiens. Jean Favier dans son dictionnaire de la France Médiévale nous met cependant en garde en évoquant plus un personnage mythique qu'un roi historique]. Les invasions arabes ayant laissé des traces linguistique plus récentes on peut également penser que le nom Allemans est une contraction de l'article défini de source arabe "Al" avec le mot "manse" : Le manse devenu Allemans : l'association des deux articles définis "Al" et "Le" devant le mot "manse" créant le nom moderne Allemans.
       
Le manse médiéval peut-il avoir laissé sa mémoire dans l'organisation agricole de la région et du site aux nombreux puits, traversé par trois rivières La Dronne, La Lizonne et le Ruisseau Du Boulanger, aux réseaux aquatiques souterrains omniprésents comme sur un site anciennement dominé par les sources et les résurgences lieu hypothétique de sédentarisation de barbares vaincus ?
(Je remercie Monsieur Allain Tricoire, Maire d'Allemans, pour m'avoir fait part de son expérience et de ses recherches en matières de réseaux aquatiques souterrains sur sa commune, sur le site de l'agglomération avec une église romane en épicentre).

Qu'elles sont les motivations pour la construction d'une église à file de coupoles au XII° siècle dans une communauté villageoise dont l'étendue actuelle ne laisse en rien supposer une richesse ni une importance suffisantes pour entreprendre l'édification d'une église tout compte fait ambitieuse qui semble avoir plus visé les conquêtes de hauteurs que les étendues du plan ? Quels étaient les revenus de la fabrique ?

Bibliographie : Julien Secret, Les églises du Ribéracois. Périgueux 1958, p.109 et 110

En cherchant dans les travaux de Marcel Durliat (M.Durliat, L'art Roman. Paris, 1982, p. 491) on lit au sujet de Saint-Front de Périgueux : "L'explication nous est fournie par le guide du pèlerin de Saint-Jacques de Compostelle "  Il nous faut rendre visite dans la ville de Périgueux au bienheureux Front, évêque et confesseur qui, sacré évêque à Rome par l'apôtre Saint-Pierre, fut envoyé prêcher dans cette ville. Certains racontent même qu'il avait fait partie du collège des disciples du Christ. Son tombeau...a été construit  avec soin en forme de rotonde comme le Saint-Sépulcre et il surpasse par la beauté de son oeuvre toutes les tombes des autres saints". 
La basilique Saint-Pierre à Rome fut commencée au IV° siècle lorsque l'Empereur Costantino exprima la volonté de faire édifier une basilique (église cardinale) sur le lieu où l'apôtre Pierre fut enterré. C'était pendant tout le haut moyen âge le principal lieu de pèlerinage. 

Les liens de Saint Pierre sont exposés dans la basilique.

C'est donc le choix d'une forme architecturale qui célèbre à la fois le tombeau du Christ et celui de Saint Pierre qui entraîne le parti à file de coupoles de l'église Saint-Pierre aux liens d'Allemans. Il est alors certain que l'église Saint-Pierre d'Allemans est totalement en lien avec la construction de l'église Saint-Front de Périgueux qui fut premièrement édifiée sur un plan en croix latine et sans autre chevet qu'une des quatre travées sur coupole, soit à chevet plat. Il ne faut pas non plus quitter cette église sans faire un tour sur les communes environnantes où le parti architectural des petites églises romanes (fort belles et très émouvantes parfois enrichies de somptueuses fresques romanes comme à Bourg de Bosc ou de tympans peints comme à Epeluche) est presque toujours ponctué par la récupération en chevet plat d'un volume haut, pas très grand, articulé aux angles, sur plan carré, qui s'apparente à un donjon roman (Epeluche, Chassaignes), ou par la construction d'un gros massif carré qui domine une nef unique et l'articule au chevet semi circulaire après une petite travée droite  (Bourg de Bosc, Faye, Lusignac).
Avec la construction de cette église à file de coupoles d'Allemans nous sommes très probablement dans la seconde moitié du XII° siècle en arrivant dans le XIII° siècle avec un chevet plat à triplet. Un cimetière autour de l'église recueille les défunts la tête orientée dans les cuves au plus près du sanctuaire (Eléments donnés par Monsieur le Maire) en héritage direct de la tradition mérovingienne.
Le site pourrait être très ancien : récupération à la période mérovingienne d'un lieu de célébration païen ou romain lié aux sources ?
Toutefois le site n'est pas répertorié comme lieu du pouvoir féodal seigneurial aux XIII°-XIV° siècles suivant le document ci dessous


Ce plan cadastré de 1819 nous montre des relevés de bâtiments assez imparfaits mais il nous renseigne tout de même sur la configuration générale des sites et principaux bâtiments.

L'église est à façade plate et sans chapelles bourgeonnantes qui ont amené son plan actuel en croix grecque. Bien sûr le clocher porche du début du XX° siècle ne figure pas. Si nous avons deux petits contreforts très visibles de chaque côté de la nef en bordure de la façade ouest il semble difficile de les assimiler aux gros contreforts actuels qui font d'importants ressauts sur les angles nord-ouest et sud-ouest de la façade ouest, qui sont pourtant donnés du XVII° siècle (à partir d'une date inscrite sur un mur) : faut-il revoir la datation de ces chantiers ? C'est probable mais pas nécessairement puisque la lecture du château du Lau nous amène à faire des remarques similaires sur le plan et notamment avec la position de la tour d'escalier de la façade sud qui n'est pas située dans l'axe du décrochement du mur nord et qui est étonnamment large. Un appentis a pu être construit en angle sud-ouest de la tour et ceci se traduirait en plan par cet important ressaut triangulaire en façade sud. La dépendance du corps de bâtiment au four à pain ne doit pas surprendre car on repère facilement des logements de charpente sur l'extrémité est du mur sud-est. Donc il y a eu là une construction en appentis en revers de muraille. Mais ce mur en place qui fait liaison entre le château et le four à pain n'est plus dans cet alignement. Par ailleurs ce mur n'est pas non plus d'épaisseur suffisante pour supporter un passage auquel la porte de l'escalier en encorbellement de l'angle sud-est du château donnait accès à partir de la petite tour d'escalier. En revanche, un mur épais, lui compatible avec le support d'un passage sur courtine, existe mais décalé, comme sur le plan cadastral, une fois qu'on a dépassé le four à pain au sud. Il y a donc eu ici remaniement qui ne remet pas en cause la liaison ancienne de l'angle sud-est du château avec une courtine supportant un passage ouvert [chemin de ronde peu probable puisque les obligations de garde sont abolis depuis la fin de la Guerre de Cent-Ans et que, de toute façon le château dans son état actuel, sans aucun système défensif, ne justifie en rien une orientation guerrière. En revanche il faut toujours garder à l'esprit que ce château est la réunion de plusieurs petits bâtiments sur le même site, comme l'étude archéologique va le démontrer, et comme je vais le reprendre en conclusion]
Des portes bouchées sur la partie est du mur nord ne donnent nullement accès à des constructions qu'on aurait pu voir sur ce plan. Ces portes ne sont pas, effectivement, originaires du plan ancien du château. L'une d'elle, à l'étage, est couverte d'une simple planche en linteau et celle du rez-de-chaussée, plus à l'est, donnait accès à un petit appentis dont il reste la trace sur l'enduit : photo ci-dessous



Ce sont là bien sûr de premières lectures du plan cadastré/ Ces lectures éloignent du plan cantonné de tours et nous permet de conserver seulement la tour d'escalier sur plan polygonal et la tour en encorbellement de l'ange sud-est comme bourgeonnements du plan, avec bien sûr le ressaut du mur nord.

Du XIII° au XV° siècle, peut-être un peu avant, le site ne conserve aucune mémoire connue à ce jour. En revanche la construction d'un bâtiment de fief  (château avec donjon) à proximité de l'église, même vraisemblablement immédiatement en bordure du périmètre du cimetière - après exploration archéologique - pourrait laisser présager une petite implantation civile et militaire ou un renforcement militaire vers la fin du XIV° siècle ou dans la première moitié du XV° siècle puisque l'exploration du mur de refend et de la cave du manoir ou donjon résidentiel dit château livre des aspects tout à fait concluants sur l'existence d'un premier donjon rectangulaire construit sur une cave non voûtée, quasiment hors sol, étroit comme si on avait voulu le couvrir d'une voûte sommitale pour avoir une terrasse, de dimensions assez réduites en plan mais élevé assez haut. (Au XV° siècle on construit encore des tours comme ça - Voir sur ce blog Archéologie 1° partie - La tour de Bellegarde, département du Gard).
[Je signale une région très marquée par la présence de cluzeaux qui sont des cavités souterraines bâties et architecturées en salles et couloirs, dites souterrains, très différentes les unes des autres, recensées et relevées par les spéléologues avec parfois des approches archéologiques très pertinentes. Un important et beau travail de recensement et de relevés a été fait et publié par Serge Avrilleau. La cave du Manoir du Lau figure dans cet inventaire : S.Avrilleau, 2013, op.cit. p. 141] Je ne retiens pas cette entrée comme celle d'un cluzeau (mais je n'exclue par pour autant de probables substructions sur la partie en terre plein des pièces est du manoir) pour la simple raison que cet ébrasement qui s'ouvre déjà au-dessus de la voûte de la cave, à travers le mur de refend, se situe en bonne partie hors sol si on restitue les niveaux anciens d'une cave partiellement enterrée. Pour des vérifications il suffit de se reporter aux coupes en relevés archéologiques plus bras produites.
Pour un complément d'étude on peut également consulter la très importante étude de Patrick Piboule "Les souterrains aménagés de la France au moyen âge. Ombres et lumières d'un problème d'archéologie médiévale". Dans, Archéologie médiévale - Tome VII - 1978 -  Université de Caen -Revue publiée avec le concours du CNRS et du Service des Fouilles et Antiquités. P. 117 à 163., dont j'extrais ci dessous une des cartes publiées dans cet article, p. 154.
Les armoiries, vues du sol, semblent être composées en reliefs sculptés d'une bande et lambel en chef en 2, mais aucun code couleur ne subsiste et le fil qui relie les trois clochettes du lambel semble se poursuivre sur la moitié extérieure de l'écu en lien avec les deux extrémités de la bande  ? Toutes mes recherches sur les répertoires de blasons et armoiries disponibles sur le net ne m'ont pas permis d'approcher la moindre composition qui ressemble à celle-ci même avec des compléments d'autres figures peintes (disparues)

Ce mur de refend nous livre en sa face est un ensemble d'ouvertures superposées, étage par étage, depuis une entrée centrale dans la cave ou dans une partie socle partiellement enterrée puisque le niveau des sols à changé. On pourrait pressentir une distribution des étages par une construction hors oeuvre en façade sud de ce mur de refend. Construction en bois (succession d'échelles de meunier) ou déjà escalier en vis hors oeuvre ? Ou autre bâtiment ? [Plus bas dans la page je vais questionner une nouvelle fois ce mur en lien avec l'angle sud-est du donjon ouest].

La voûte de la cave est une seconde construction qui a obstrué partiellement l'accès primitif à la cave. En revanche on ne décèle aucune reprise sous oeuvre pour un percement dans le mur sud déjà très épais augmenté du volume de maçonnerie nécessaire à la construction de la voûte en berceau qui récupère les anciens soupiraux : j'écris ici au sujet de l'accès à la cave voûtée par une travée droite qui part au niveau du mur primitif et mise en relation avec le berceau de la voûte par un couvrement segmentaire en mode de soupirail. Cette partie droite a un couvrement quasiment plat puis articulé en coffrage de voûte surbaissée gagne presque toute les épaisseurs de murs mais pas totalement puisque la voûte en plein cintre de l'escalier s'articule quasiment contre l'ancien mur du donjon, en le pénétrant très peu toutefois étayé par un fort linteau qui cède sous le poids de cette voûte supportant le départ du grand escalier en surcharge en manière de mur d'échiffre, formant l'ébrasement d'une huisserie sans que ce rythmes courbe joue le rôle d'une arc de décharge sur ce linteau. Ce qui conforte l'idée que cette travée droite d'accès à la cave, depuis la base de l'escalier en vis-hors oeuvre, est un second chantier qui a modifié l'accès primitif à la cave par la porte frontale du mur de refend (voir la planche ci-dessus, figures 1 et 3). Cet escalier en vis hors oeuvre est un premier escalier avec un départ de la vis beaucoup plus lié, et je dirais même directement lié, à la volée droite qui descend à la cave (vois reconstitution plus bas)
 On a retrouvé dans les décombres de la cave la base polygonale de cette vis et des marches parviennent jusqu'à nous en réemploi dans un palier reposant sur le terre-plein d'accès aux deux pièces en rez-de chaussée après une articulation délicate à la porte d'entrée au château par la tour d'escalier.[deux autres fragments de marches sont également inclus dans les marches des deux volées qui descendent à la cave. J'en donne le relevé et la localisation plus bas sur une autre planche consacrée à l'approche technique de l'escalier ].
 Ce type de liaison d'un escalier en vis avec une volée droite en relais, directement liée à la base de la vis, plaide pour un aménagement du quatrième quart du XV° siècle et dans mon inventaire, dans son état actuel, pour une datation à partir de 1480. Un autre élément plaide en faveur d'une première tour d'escalier : c'est le déplacement vers l'est, par rapport à la volée droite, du noyau de la grande vis actuelle. Le muret en face, qui aurait pu faire penser à un vestige de la première tour d'escalier, ne pourrait être, après exploration plus bas dans la page, qu'un muret construit pour caler les marches de la volée qui fait le lien entre le départ de la vis et la volée droite qui descend à la cave. Enfin la porte d'entrée à la tour est très basse et l'enroulement de la grande vis passe très au-dessus de cette porte d'entrée. Ce qui est totalement contraire aux manières de construire de cette époque puisque la hauteur des portes d'entrées au donjon résidentiel par la tour d'escalier était dépendante de l'enroulement intérieur de la vis [cet aspect théorique largement défendu par les historiens d'art qui ont pu avancer par là un argument de l'abandon des escaliers en vis pour préférer l'escalier rampe sur rampe qui offre plus de possibilités pour des entrées plus grandes, plus majestueuses, ne semble pas totalement exhaustif . Nous en avons un témoignage avec ce château puisqu'ayant beaucoup de place pour construire une entrée plus grande avec une nouvelle vis de grande ampleur, on récupère une entrée très basse. Peut-être a t-on tout simplement voulu conserver les liens de la modernité aux origines plus anciennes du château ?].
Plus bas je vais explorer et reprendre ces éléments plus en détail.
Donc un escalier en vis qui a été construit, démoli, puis reconstruit avec un réemploi de la première porte sculptée et armoriée qui fait démarrer les valeurs ornementales de la façade d'entrée de la tour d'escalier en évitant toutefois tout excès puisque ces valeurs décoratives disparaissent au fur et à mesure qu'on s'élève dans les étages (Voir planche ci-dessus, figure 2) jusqu'aux armoiries au départ de l'encorbellement (culot) de l'escalier en vis hors oeuvre, relais de la grande vis pour accéder à la pièce disparue en surcroît de la tour d'escalier. Il y a peut-être très peu d'écart de datation entre les deux constructions de la tour d'escalier car les répertoires ornementaux repérés sur la porte d'entrée sont tout à fait compatibles avec n'importe quelle construction de château dans les deux dernières décennies du XV° siècle, voire au début du XVI° siècle. Et les baquettes qui se recoupent en angles des ébrasements des portes et fenêtres ne sont pas des repères suffisants pour avancer qu'on franchit 1500 dès qu'on les rencontre. Les évolutions ne se font pas de façons linéaire ni brutales de Noël aux Rois, comme déjà dit dans d'autres articles, mais par tendances avec des branches à succès et d'autres qui resteront sans lendemain, avec parfois des points de repères qui restent assez fiables mais que chaque bâtiment peut toujours remettre en question tout en s'inscrivant dans une dynamique générale qui est le propre de cette famille architecturale ici explorée et étudiée.
Toutefois nous commençons à avoir des repères de créneaux historiques fiables entre le mode de liaison de la volée droite au noyau de la vis, le type de marches délardées au regard d'un escalier rampe sur rampe de la Première Renaissance Française (1495-1525), le noyau de la vis  torsadée probable dès les deux dernières décennies du XV° siècle, jusqu'au XVI° siècle.
Un autre repère qui confirme ceux que je viens de donner comme datations : celui de l'apparition des escaliers en vis à paliers. Ces paliers, puis repos, qui coupent le déroulement continu de la vis apparaissent à la fin du XV° siècle pour se systématiser au XVI° siècle lorsqu'ils ne sont pas remplacés par des escaliers rampe sur rampe arrivés en France avec la Renaissance Italienne à partir de 1495, soit à partir du départ de Charles VIII de Naples lorsqu'il ramène les premiers répertoires italiens à Amboise . Cette période est dite "Première Renaissance Française" par les auteurs (Gébelin, Hautecoeur, Chastel, Guillaume). Pour la Provence Jean-Jacques Gloton dans sa monumentale étude sur la Renaissance et Baroque en Provence donne une arrivée légèrement plus précoce de la Renaissance Italienne avec le retour de Naples du Roi René ramenant avec lui les italiens dont le célèbre Laurana. La période de 22 ans qui sépare le décès du Roi de Naples Charles d'Anjou (1480) et celle de Laurana (1502) est une période certaine de l'assimilation très progressive des goûts ornementaux italiens alors que l'art gothique flamboyant triomphe incontestablement. Mais la question est plus complexe et je vais m'arrêter là sur cette sensibilisation à l'apparition des nouveaux répertoires sur le royaume à la fin du 15° siècle en citant Jean-Jacques Gloton ( que je remercie vivement pour avoir suivi tous mes travaux de DEA et de thèse doctorale à Aix-en-Provence pendant dix ans alors qu'il était à la retraite et que Monsieur le Professeur Jacques Chabot, ami de Jean-Jacques Gloton et Directeur des Thèses à Aix-en Provence avait bien voulu prendre son relais. Mes remerciements vont aussi à Monsieur le Professeur Jacques Chabot pour avoir accepté cette collaboration en nouvelle direction de mon travail jusqu'à soutenance) " L'intérêt du roi René pour la Renaissance italienne est en somme une conversion tardive. Depuis son retour en France en 1444, son goût avait été essentiellement celui d'un homme de culture septentrionale, formé à l'école de la Bourgogne et surtout de Naples, cette tête de pont de l'art des Flandres en Italie. Ses commandes étaient naturellement allées, on le sait, à des peintres marqués par l'influence flamande (souvent ramenés d'Italie du sud ), à des sculpteurs et à des architectes représentatifs du troisième art gothique français...Dans cette période angevine, la partie la plus novatrice de l'oeuvre du roi René pourrait passer inaperçue, car elle ne se trouve pas dans les constructions de prestige et les témoins qui en subsistent sont peu spectaculaires. Plus que dans les grands châteaux mis au goût du jour, c'est pourtant, on le sait, dans les modestes manoirs de l'ancien roi de Naples, familièrement arrangés, que se préparent dès le milieu du XV° - siècle les transformations décisives : celles qui sous François 1° et Henri II substitueront à la forteresse féodale la maison de plaisance des temps classiques". [J.J.Gloton, Renaissance et baroque à Aix-en-Provence - Recherche sur la culture architecturale dans le midi de la France de la fin du XV° siècle au début du XVIII° siècle - Thèse pour el doctorat d'Etat pprésentée à l'Université de Paris-Sorbonne par Jean-Jacques Gloton ancien élève de l'Ecole normale supérieure - Ancien membre de l'Ecole française de Rome - Professeur à l'Université de Provence". 2 volumes, Ecole française de Rome Palais Farnèse 1979. Bibliothèque des Ecoles françaises d'Athènes et de Rome - Fascicule deux cent trente septième. P.23]


Pour continuer à bien comprendre pourquoi on assiste à un resserrement des tendances apparues en France jusque vers la fin du deuxième tiers du XV° siècle en matière d'architecture civile je dois citer maintenant Louis Hautecœur, autre grand monument de l'histoire de l'art, qui écrit " Il est des persistances qui s'expliquent par les coutumes des corporations et par les habitudes familiales....
        Les corporations du bâtiment étaient depuis le XIII° siècle contrôlées par le souverain. Dès cette époque les charpentiers étaient soumis à la juridiction du charpentier royal, qui prit ensuite le titre de maître des œuvres de charpenterie. En 1454, ils dépendirent plus étroitement encore du pouvoir central et furent justiciables au Châtelet. La même année le roi créa six offices de jurés charpentiers élus à vie par les maîtres et douze de jurés maçons. Les rois à la fin du XV° et au XVI°s siècle, accrurent encore leur autorité sur ces corporations : pour des raisons d'ordre fiscal Louis XI accorda des lettres de maîtrises contre fiance à des hommes..." [cf. L.Hautecœur, Histoire de l'architecture classique en France - Nouvelle édition complètement refondue et augmentée - Tome premier - La formation de l'idéal classique - La Première Renaissance (1495 à 1535-1540). Paris, 1963, p.1 et 2.].
                        Ces bâtiments font généralement appel à une étroite collaboration entre le maçon et le charpentier, mais pas toujours. Tantôt c'est le maçon qui intervient principalement et tantôt c'est le charpentier, mais à un moment ou à un autre - même dans les architectures non appareillées - leurs interventions commues sont visibles.
                        Nous ne sommes pas sur un secteur de recherche qui joue d'empirismes et de hasards - même si parfois des formules singulières peuvent y faire penser lorsqu'elles s'extirpent de multiples voies issues des petits châteaux de la fin de la Guerre de Cent-Ans - mais bien plus sur un secteur historique qui fait appel à des traditions de métiers, de savoirs faire en liens avec des corporations sous l'autorité de l'administration royale, et sous la vague de puissants mouvements culturels qui modifient peu à peu et parfois pas du tout ce puissant courant venu du XV° siècle, ça et là au gré des cours royales puis des grands seigneurs redescendant en cascade vers la petite noblesse, le bas clergé et la bourgeoisie grande et petite. Voilà pourquoi même des bâtiments très compliqués comme le manoir du Lau se rallient finalement à un esprit architectural national commun, par delà les singularités régionales ou des traditions individuelles et familiales. Pour le moins c'est ce que je découvre et que j'essaie de démontrer à travers toutes ces explorations les plus fines possibles de ces vecteurs qui ont entraînés le mouvement et qui se sont fondus dans cette dynamique qui nous amènera dans l'âge classique jusqu'où je vais. Car en fait, même si les grands auteurs l'ont bien pressenti, aucun ne l'a encore exploré comme j'en ai lancé le procédé en 1988/89 à l'occasion de ma maîtrise sous la direction de Jean Guillaume et l'accès que feu Alain de Reynal de Saint-Michel me permettait d'avoir dans les châteaux de la Creuse avec des bâtiments intacts ou quasi intacts, ou très peu remaniés depuis le XV° siècle. Chose bien sûr tout à fait exceptionnelle dont certainement très très peu de chercheurs ont pu bénéficier et me permettant d'acquérir et de constituer un appareil scientifique fiable, original, qui n'appartient qu'à moi seul par mes dessins et relevés archéologiques, restituant aux propriétaires - indispensables acteurs de cette recherche - les études que j'en fais par le vecteur de ce blog.

Pour l'instant, hormis une première exploration de la tour d'escalier hors oeuvre du manoir du Lau, nous restons du côté ouest du château, c'est-à-dire, avec le premier petit donjon qui avait été partiellement démoli (accident d'une voûte sommitale trop lourde pour des murs trop fins, ou mal articulée, ou destruction volontaire due à quelque événement violent ?).

Ce premier bâtiment en tour ouest a été agrandi, ou remanié, par une construction à l'est plus vaste en largeur dont il ne nous reste que le rez-de-chaussée et le premier étage, avec la certitude que le bâtiment avait au moins deux étages sur cette partie est en pignon, par l'enroulement d'un petit escalier en encorbellement sur l'angle sud-est qui établissait au moins la liaison avec un second étage.
La question du nombre d'étages du bâtiment à l'ouest va se dégager plus bas de l'analyse;

Ce qui surprend l'archéologue dans une première approche du plan c'est la mise en conformité de l'agrandissement - mal articulé avec le donjon primitif - avec les proportions des pièces dans ces bâtiments de la transition XV°/XVI° siècles. C'est-à-dire que les deux pièces par étage ont entre elles un rapport de dimensions moyennes de 11, 50 / 9 m , soit de 1,28 (voisin du 1,3), soit un rapport commun aux bâtiments construits dans dernier tiers du XV° siècle (au XVI° siècle ce rapport tendra vers le 1/1, puis à la symétrie. Avant les écarts sont plus grands). Tout comme deux étages sur rez-de-chaussée nous entraîneraient dans le même créneau de datations (2, 3 à 4 étages et plus rarement 5, avec en plus, généralement, deux étages de combles charpentés) avant le dernier tiers du XV° siècle. Mais au Manoir du Lau ces proportions ne sont pas le résultat d'un parti architectural voulu. Non. C'est le résultat en plan de la récupération à l'est d'un mur de chapelle détruite dont il subsiste la lancette du chevet plat, et en élévation de la hauteur primitive du premier donjon construit à l'ouest [la question posée par cette lancette dont l'ouverture en mur pignon chevauche le plancher de séparation de l'actuel rez-de-chaussée et le premier étage, est des plus intéressantes mais pas des plus simples. Cette chapelle avec sa lancette en chevet ne peut-être que postérieure à l'édification de la l'église à file de coupoles, toute porche. Ce qui complique encore les choses. La présence d'une chapelle à proximité d'un donjon est la configuration des bâtis des mottes que donnent Michel de Boüard et Joseph Decaëns dans leur article commun sur le château de terre et de charpente au chapitre de la construction des mottes "En premier lieu, rappelons que les textes latins du XI° et du XII° siècles  emploient, pour les désigner, le mot castellum., qui ne comporte aucune ambiguïté : la motte était bien considérée par les contemporains comme une résidence fortifiée. Il n'est d'ailleurs pas très rare qu'elle ait été élevée sur le site d'un ancien curtis; dans ce cas, la demeure du seigneur n'a pas changé de site, mais seulement d'aspect, la continuité de la fonction résidentielle apparaît évidente. Cette fonction encore attestée par la présence d'une chapelle dans la basse-cour de la motte et par divers textes appartenant à la littérature narrative ou hagiographique" cf. M. de Boüars, J.Decaëns, "Les château de terre et de charpente". Dans, Le château en France - Sous la direction de Jean-Pierre Babelon. Paris, 1986, p.17 et 18. "Curtis" désigne la centre de la propriété agricole du seigneur au haut moyen-âge en relais des villae de l'antiquité tardive. Les mottes castrales ne signent pas nécessairement des périodes antérieures au monde roman, d'autant plus que la question de ces types d'implantations est encore très mal connue]. Si tant est que le volume est ait été construit jusqu'à égaliser la hauteur du donjon ouest, ou d'un petit bâtiment que nous qualifions de nos jours "donjon" et qui peut-être ne l'a jamais été, ce qui pourrait sembler tout à fait certain puisqu'il y a deux entrées sur le dernier palier au sommet de la tour d'escalier, mais en approfondissant l'exploration archéologique on se trouve orienté vers un troisième niveau qui n'a vraisemblablement jamais été celui de l'élévation initiale du premier volume ouest. Des corbeaux intérieurs existent sous le niveau de ces portes (bouchées) de l'étage absent, tant en ouest qu'en est, et entraîne inévitablement la recherche vers un dernier étage en pan de bois (encorbellement ou pas ?) au moins ainsi construit sur la partie ouest et pourquoi pas à l'est alors que l'analyse archéologique nous entraîne vers un leurre. C'est un leurre. En effet si on analyse plus précisément l e dernier étage de la cage d'escalier on se rend compte que son dernier étage est d'une réalisation différente de celle des étages inférieurs et notamment avec des marches d'environ 5 à 6 cm plus larges que celles des étages inférieurs avec des noyaux également moins épais, de peu mais moins épais. En plus les portes se resserrent sur un mur de refend qui semble considérablement se réduire à ce troisième niveau.


En suivant la logique du relevé du mur de refend, plus haut présenté, ce mur est contemporain du premier donjon. Mais il est beaucoup moins épais en élévation hors sol que les trois autres murs d'origine qui semblent s'inscrire sur un périmètre taluté en angle sud-ouest alors que le mur de ce périmètre semble s'être poursuivi en courtine en angle nord-ouest. Cette implantation en bordure d'un périmètre fortifié est commune aux petits châteaux de la première moitié du XV° siècle (voire la maison tour d'Yviers en Charente et en Creuse les donjons résidentiels de Chamborand et de Malval où cette implantation  sur un tertre artificiel donne en plus naissance à un plan en "L" dans la première moitié du XV° siècle) Les épaisseurs importantes des murs nord et sud sont une fois extérieure et une fois intérieure à ce supposé périmètre. Leurs épaisseurs sud et nord devraient varier sauf si ces murs devaient tenir une couvrement voûté en berceau ou des chemins de ronde.  Ce mur de refend à l'origine est un mur extérieur intra-muros en lien avec d'autres constructions intra-muros, en bois ou en dur. Il n'y a donc là rien d'anormal dans ces différences de masses murales et la présence d'une cheminée sur ce seul mur intérieur pourrait entrer dans la même logique sauf qu'elle se situe en rez-de-chaussée alors qu'à cette époque les rez-de-chaussée n'étaient pas - avant le 3° tiers du XV° siècle - des pièces habitables. Cette cheminée pourrait être un aménagement plus tardif malgré son épaisseur de foyer qui renvoie le conduit dans le plein du mur. Ce conduit ressort  en brique au dernier étage. Ce mur de refend ayant été enduit sur les deux premiers niveaux, mon exploration archéologique ne pouvant pas aller plus loin, j'ai finalement fait le choix de présenter ce mur de refend comme un mur original au premier donjon (en noir) avec une possibilité d'aménagement plus tardif de la cheminée (hachures noires et blanches "Sur la base d'un 1° donjon"). D'autres aménagements de ce mur sont également encore visibles par delà les percements de portes repérés sur le relevé de ce mur de refend (présenté plus haut).
L'étude plus bas de la cage d'escalier et de l'escalier en vis, en plus de la prospection qui va suivre sur l'angle sud-est des pièces
ouest du premier donjon, confirme l'appartenance de ce mur de refend aux états les plus anciens du château.

                  Si nous suivons le nombre d'étages du bâtiment avec son couronnement par un toit en pavillon (croupes), étage en pan de bois et escalier en vis hors oeuvre  montant au-dessus du dernier étage par l'intermédiaire d'un escalier en vis en encorbellement relais de la grande vis, nous serions dans un bâtiment du dernier tiers ou quart du XV° siècle et non pas du XVI° siècle, même pas de transition comme à Yviers. Or la conquête des paliers vers des repos et le délardage des marches de la grande vis nous rapproche des marches d'un escalier rampe sur rampe assez extraordinaire d'un château voisin, peut-être antérieur à Azay-le-Rideau. Il y a donc du XV° et du XVI° siècle dans ce château. Du XIV° c'est moins certain, ou pour le moins rien dans l'état actuel des explorations et connaissance du bâtiment permet de l'affirmer sauf cette compréhension d'un site primitivement occupé par plusieurs petites constructions dispersées et réunies au gré des besoins et des nécessités, de leurs caractères qui se dégagent peu à peu des uns et des autres. Pas même la fenêtre du pignon est ne nous permet de descendre dans le XIV° siècle.  En revanche nous commençons à toucher du doigt un des aspects très mal connu de la construction du petit château de la période de fin de la Guerre de Cent Ans, du XIV° siècle à la première moitié du XV° siècle, c'est-à-dire des accumulation ou "entassements" de petits bâtiments à l'intérieur d'enceintes.  Cette la une voie de recherche, ouverte.

Nous devons retenir que les bâtisseurs du château tel que nous le voyons aujourd'hui ont bien suivi les us et coutumes de la construction ordinaire des donjons résidentiels de la fin du XV° siècle en France en mettant en accord leurs reconstructions avec les modes du royaume et l'évolution de ses manières de construire le petit château; au moins le corps de logis qu'on appellera bientôt à lui seul "château".


L'étude du château du Lau s'inscrit dès lors totalement dans cette étude de la mutation - avec le mot "mutation" jamais aussi bien adapté - du donjon du petit château de la fin de la Guerre de Cent-Ans vers les donjons résidentiels de la seconde moitié du XV° siècle au XVI° s et au-delà avec des incidences dans l'architecture classique en France. Des surprises aussi, propres à enrichir mon inventaire mis à disposition sur ce blog... (sous copyright)


Sommes-nous passés directement du donjon ouest enrichi de sa tour d'escalier en vis hors oeuvre au château agrandi à l'est avec sa grande tour d'escalier polygonal faisant le lien entre les deux constructions ? Il semble qu'il y ait eu encore plusieurs étapes intermédiaires pour en arriver là.

Questionnons alors les niveaux intérieurs pour essayer de voir ce qu'ils peuvent nous donner comme informations supplémentaires

Eratum : avant rectification de la planche, lire un alignement de toutes les portes ouest sur la dernière porte au 4° niveau alignée sur l'entrée à la cave.

En première analyse les niveaux des planchers aux regards des seuils fait apparaître une première anomalie dès le rez-de-chaussée. En isolant ce niveau avec une présentation schématique des niveaux
en ressorties nous voyons clairement à quel point l'adaptation de la rotation de la vis a été difficile entre les services des pièces est et ouest. C'est véritablement un service qui s'est adapté à "du déjà en place". En poursuivant l'analyse on voit clairement les différences des hauteurs des niveaux des sols entre pièce est et pièce ouest une fois que le nouveau niveau du sol est du couloir - du nouvel accès par la porte arrière en face nord du château - ait été réalisé. Cet écart est très important puisqu'il a fallu un système de contremarches intérieures aux pièces pour rejoindre le niveau des sols des pièces est d'une part et d'autre part qu'il a fallu également deux marches (avant dispositif du plan incliné dans le mur de refend) sinon trois pour passer de la pièce est à la pièce ouest par le mur de refend. C'est à peu près cette valeur qu'on va retrouver au premier étage pour passer de la pièce est à la pièce ouest par le mur de refend.


Cette valeur A/A' ne se reporte pas au second étage où on a voulu des entrées sur un même palier. En revanche il faut deux contre-marches intérieures B  pour regagner le niveau du sol de la pièce ouest. Ceci est du à l'exceptionnelle ampleur qu'on a voulu donner à la pièce est du premier étage qui, tout en ayant son sol plus bas a aussi un plafond plus haut que celui de la pièce ouest au même étage. En revanche il a fallu sacrifier le passage dans le mur de refend du second étage pour obtenir un équilibre relatif du service des pièces par l'escalier en vis. On a même du très certainement bouger les niveaux des planchers, au moins de la pièce ouest du second étage, sinon dès le premier étage.
A ce stade de l'observation on voit parfaitement que les deux parties du châteaux est et ouest n'ont pas été construites en même temps et même pas en fonction l'une de l'autre ou pour le moins d'une première ou d'une seconde tour d'escalier en vis. C'est la tour d'escalier en vis qui a été construite pour s'adapter aux niveaux des pièces des deux constructions successives indépendantes mais cela n'a pas suffit car il a fallu aussi installer des contre-marches intérieures dans certaines pièces.

C'est là l'occasion d'utiliser la grande vis du manoir du Lau pour analyser un mécanisme progressif de l'apparition de ces paliers puisqu'ici nous avons la chance d'en avoir les étapes essentielles : c'est presqu'un cas d'école.
Reprenons le déroulement de l'escalier en vis depuis sa liaison avec la base du noyau de la vis, en lien bien sûr avec l'analyse des niveaux ci-dessus, pour plus de clarté.


Passons maintenant au 1° étage



Passons maintenant au 2° étage
Passons maintenant au 3° étage - fin de la vis

En arrivant à ce dernier niveau de la grande vis nous comprenons que nous sommes sur un étage qui a totalement disparu du château actuel et nous n'avons aucune information sur les liaisons internes des seuils des deux portes sur le même palier avec les plancher intérieurs.

Pourquoi redémarrer sur cette question ?
 Reprenons la planche des niveaux
et sélectionnons le 3° niveau



Tout simplement parce que nous touchons là des domaines de plus en plus fins qui nous confirment une partie est construite après une partie ouest déjà servie par une escalier en vis hors oeuvre. Comment ? 
Si on observe le mouvement des entrées dans les pièces sur la partie ouest on voit que les portes sont régulièrement les unes sous les autres, même le 3° niveau. Mais, si nous nous reportons sur la partie est de la cage d'escalier on voit que les entrées, d'étage en étage depuis le rez-chaussée, réalisent une courbe d'est en ouest assez régulière du bas en haut de la cage d'escalier. C'est donc bien le second escalier qui a été adapté à un service déjà réglé à l'ouest par une tour d'escalier précédente hors oeuvre mais atteignait-elle sa hauteur actuelle. Ce qui devrait m'amener à noircir sur le plan la partie murale ouest  de la tour en lien avec la façade ouest. Ce qui serait une erreur car une autre planche d'analyse, plus bas dans la page, montre qu'il a fallu presqu'entièrement détruire la première tour d'escalier pour construire la seconde. Restent les entrées des pièces ouest et leurs liaisons réadaptées aux planchers intérieurs.

En arrivant en haut de cette tour d'escalier les portes d'accès à des pièces d'un étage disparu resserrent et laissent présager une forte diminution d'un mur de refend de seulement 35 cm, probablement poursuivi, ou surélevé pour faire une cloison entre les deux pièces de cet étage, voire pour soutenir les charpentes.  Il est possible que ces entrées étaient de biais mais rien n'obligeait à ce dispositif puisque la porte est s'ouvre tout de même à 80 cm de la marche à partir du palier, à l'ouest. C'est bien qu'il y a eu en arrière de ces entrées par la cage d'escalier un dispositif particulier qui a utilisé, ou mis en oeuvre, le mur de refend. Si on suit la progression des plans on a bien une diminution assez importante du mur de refend et une utilisation partielle du mur de refend de l'étage d'en dessous comme des seuils d'entrées dans les pièces est et ouest (A Yviers [Charente] comme à Villemonteix [Creuse] le mur de refend est utilisé comme support du passage pour accéder aux deux pièces de l'étage de combles). Donc nous avons ici des combles à cet étage - compte tenu des supports en corbeaux à l'ouest - mais qui ne sont peut-être pas ceux du 1° petit donjon construit en arrière du mur de refend à l'ouest. Et à l'est nous devrions comprendre qu'il y a eu là aussi un étage de comble plaqué contre le mur de la tour et non pas distant comme à Yviers. Ce qui nous amène vers un étage de combles à pan de bois, à usage de pièces, sous un autre étage de comble sous toit en pavillon charpenté d'arbalétriers faisant chevrons, à la mode du temps. 


Donc deux donjons ou peut-être plus prudemment deux bâtiments accolés l'un à l'autre, construits indépendamment l'un de l'autre [il faut en plus tenir compte de la chapelle détruite, sur cette aire de constructions]comme si le mur de refend avait simplement  joué le rôle d'un mur mitoyen, par lequel on ne communiquera plus que par la cage d'escalier et non pas par les anciennes entrées directes à travers le mur de refend puisque la construction de ce second bâtiment à l'est en augmentant  les niveaux des planchers à l'ouest, entraîne l'obturation de l'ouverture au deuxième étage et une problématique liaison au premier étage.
Ce qui montre que les bâtisseurs, qui ont été chargés de réunir les deux pièces est et ouest dans un même et unique bâtiment par la grande tour d'escalier en vis, sont parvenus à obtenir une relative unité  architecturale seulement en jouant tout le temps sur les marches, contre-marches et paliers puis repos, d'étage en étage, en décalant en plus les entrées est vers l'ouest également en montant d'étage en étage. L'unité finale n'étant donnée de l'extérieur que par les étages de combles et par la tour d'escalier triomphante sur
le gros oeuvre : ci-dessous une première évaluation des conséquences de ce chantier

Cette recherche sur l'apparition des paliers au manoir du Lau ne s'arrête pas là. Elle répond à une autre raison technologique, qui se combine à ce que je viens d'exposer.   En effet, comme démontré par la planche ci-dessous, ces paliers résultent de nécessités d'un passage d'une vis avec des marches  portant noyau moins large qu'un escalier avec des marches de 2,20 m portant noyau pour des largeurs  des extrémités des marches constantes à 0,50 m à peu près - hors débords de soutènement de la marche supérieure et hors pénétration dans le mur - pour une hauteur de noyau à peu près constante de 16,5 cm, également hauteur des marches (trois marches auront 13 cm d'épaisseur et d'autres variant entre 15 et 16, 5 sur la dernière volée). Ces marches sont très fines et très longues. Non seulement elles sont très fines mais comme elles sont délardées elles sont encore plus fine sur l'arrière de la marche qui doit soutenir la marche supérieure. Il est évident qu'on a du mal à croire qu'un tel agencement ait pu tenir 500 ans avec une fréquentation quasi journalière de l'escalier aux marches usées, donc avec des charges régulières en plus du poids des marches. Le rapport du noyau à la fixation dans les murs récepteurs des marches est donc la clé de cette solidité et de sa longévité. Sans compter que la question de la provenance de ces pierres très résistantes ne semble pas être locale. Et pourtant le constat est là, il n'y a que très peu de fissures ou d'affaissement de la vis ou des murs supports. Le mur d'échiffre est également extrêmement réduit et adapté à une reconstruction,  mais cet aspect technique mérite une exploration beaucoup plus précise pour aborder la question des deux escaliers avec des solutions très astucieuses au manoir du Lau, hélas pas nécessairement bien maîtrisées comme nous allons le voir : voici donc le travail qu'il faut conduire par de nouveaux relevés. 
Tout ça doit se régler dans le bâti pré-existant et existant.

 Déjà nous comprenons que pour passer d'un escalier à l'autre qu'il ne suffit pas de creuser des saignées dans un mur préexistant pour encastrer des extrémités de marches à partir de leurs superpositions noyau par noyau. Il faut démolir la première tour et la reconstruire degré par degré en élévation qui se fait au gré de la progression de l'enroulement de la vis, qui sert de grue en quelque sorte. A partir d'où cette tour a t-elle été reconstruire ? De nouveaux relevés à des échelles plus grandes et une exploration du matériel lithique dans la cage d'escalier plus précise et plus exhaustive, apporte de nouvelles pistes de recherches ainsi que des réponses fiables pour certaines et plus hypothétiques pour d'autres mais assurément proches des chantiers. Les axes de recherches se resserrent et précisent des questions qui se posaient plus haut.

2° exploration du matériel lithique : ensemble des fragments de marches retrouvés.

Cette nouvelle planche est là pour évaluer - à partir de nouveaux fragments de marches retrouvés dans la descente de l'escalier à la cave, repères A et B sur la coupe profil de l'escalier ci-dessus - les dimensions de la première vis. Déjà nous avons la largeur de la volée droite qui descend à la cave et par-dessus la quelle les marches de la vis devaient passer. Si on ramène le départ de la vis à son lien vertical avec l'aboutissement de la volée droite on déplace l'ancien départ de la vis vers la gauche. On obtient une dimension moyenne des marches de 1, 40 m  à 1, 50 m hors noyau pour une largeur maximale de 0,50 m. Ces valeurs se retrouvent par les fragments retrouvés. C'est-à-dire que si on reporte ces valeurs sur l'horloge de la vis actuellement en place nous ne trouvons plus que 19 marches (et un peu plus) par rotation contre 26 actuellement sans compter les interruptions par paliers.
Ces valeurs rapportées aux intervalles réguliers entre les paliers des portes sur la partie ouest de la vis, qui sont approximativement de 3, 80 m, nous donnent la hauteur moyenne entre chaque marche puisqu'une rotation fait 19 marches. Soit une hauteur moyenne des marches de 20 cm, plus ou moins. Ce qui est haut pour des marches, comparées à celles en place de 16, 5 cm. Ce premier résultat doit être révisé par d'autres explorations,  mais pas écarté pour l'intelligence e la recherche. Donc une exploration complémentaire, plus bas dans la page va être nécessaire. 
L'intervalle entre l'entrée au rez-de-chaussée et le haut de la volée de droite correspond à une demie rotation de la vis en nous amenant sur une position en plan comparable à celle de l'entrée actuelle mais à hauteur du palier actuel de l'accès aux deux-pièces en rez-de-chaussée. Sachant qu'il fallait deux degrés, à peu près, et trois (ou un peu plus) avec le plan incliné de la porte percée dans le mur de refend entre pièces est et ouest, nous retrouvons le nombre de marches qu'il aurait fallu pour un accès à l'entrée par perron. Non seulement nous retrouvons ces valeurs mais en faisant redémarrer la vis au niveau de l'accès à la pièce ouest nous retrouvons aussi la hauteur de la porte d'entrée, puisque j'étais parti de l'axiome que cette porte était le réemploi d'un escalier plus ancien dont les enroulements de la vis auraient fixés la hauteur de la porte : ce qui est vérifié.
Voilà en brouillon d'étude de ces premiers résultats reportés sur papier millimétré.
(Pour le témoignage dans la région d'une entrée par perron par la porte d'une tour d'escalier en vis, se reporter à la page Yviers de ce blog)

La vis s'enroule à l'inverse des aiguilles d'un montre à partir de son départ dans la descente dans la cave, en remontant vers les étages
(plus bas en cours d'étude je vais revenir sur ces dispositions pour créer une étude contradictoire à ce que je trouve ici. Tout simplement pour imiter le discours du philosophe en thèse et antithèse. Nous aurons ainsi une synthèse plus fiable et une plus grande crédibilité d'étude avec des clés pour le lecteur qui aurait d'autres propositions à faire pour enrichir le débat. Mais pour l'instant je reste sur ces bases)
Tout cela fonctionne déjà presque parfaitement bien - reste à savoir comment la vis se terminait, à quelle hauteur et si elle donnait directement dans un comble ou par une porte dans le comble - mais plus on est précis et plus le bâtiment nous renvoie vers de nouvelles incohérences et j'en retiens deux.

La première incohérence à laquelle je me trouve confrontée est celle de la base de l'escalier en vis ; sa position, son positionnement en plan et en élévation. Je la traite en deux paragraphes et relevés d'étude. 
           1 - si je positionne la base de la vis sur le palier d'entrée je dois considérer que l'enroulement des marches autour de l'axe de la vis se fait sans noyau dans la partie inférieure de la volée tournante qui descend rejoindre la volée droite d'accès à la cave. C'est--à-dire que les noyaux de la vis ne descendent pas en dessous du niveau du palier d'entrée (position du post-it jaune sur le brouillon ci-dessus). Les marches sont uniquement soutenues par le terre-plein maçonné ou sur la roche en place. En revanche le mur d'échiffre, ou la partie en échiffre nécessaire à cette époque, avant l'apparition des escaliers en vis suspendus depuis la base, n'est pas du tout suffisante pour maintenir le départ de l'escalier en vis à marches portant noyaux malgré la partie construite en réserve par-dessus la voûte qui coiffe la volée droite de la cave. Dans ce cas de figure l'avantage c'est que le diamètre de la base qui est de 40 cm environ ne pose aucun problème d'insertion sur le palier bien qu'il soit supérieur de 20 cm environ au diamètre du noyau des marches qui est de 20 cm, soit 10 cm supplémentaire au rayon du noyau de la vis sans toucher à la longueur des marches estimée à 1, 60 par les premiers et seconds relevés du matériel lithique. 
              2 - Si la base de la vis est descendue au niveau du départ de l'enroulement des degrés en relais de la volée droite qui descend à la cave, il faut trouver le logement pour ces 40 cm de la base et le rapport des marches à la maçonnerie en place de la cage d'escalier s'en trouve changé. Ce positionnement de cette base augmente la longueur des marches d'environ 10 cm et nous passons alors à des marches portant noyau de 1,60 m si nous prenons les mesures à l'axe du noyau. En mesures rectifiées nous sommes à 1,70 par marche noyau compris, soit un diamètre de la cage d'escalier de 3, 40 m. Le montage ci-dessous explique au lecteur quelles sont les incidences de ces mesures pour une reconstitution du premier escalier en vis le plus près possible de qu'il fut peut-être.
j'ai pris la base retrouvée dans la cave comme étant celle de l'ancien escalier en vis. Non seulement sa sculpture semble antérieure à celle de la nouvelle base de la nouvelle vis, et en plus elle présente une large encoche sur une de ses faces qui orientent vers un emploi accolé en angle d'un mur, ce qui est le cas au manoir du Lau mais qui n'est pas si simple à résoudre car il manque encore des données. En plus, oon peut toujours contester l'emploi de cette base comme étant celle du départ d'un premeir escalier.  
 Ce travail de réflexion sur les dimensions de la cage d'escalier et de ses rapports à l'enroulement de la vis nous entraîne vers des recherches de plan et de solutions pour le rapport du départ des degrés à la base de la vis. Car, en effet j'ai anticipé cette recherche en fonction de la position que pourrait prendre la base de la vis à la jonction entre la volée droite et le départ de la montée tournante depuis la cave, comme si l'installation de cette vis ne pouvant pas déborder dans l'espace utile de l'escalier devait projeter dans le bâti l'édification du noyau de la vis au lieu de se trouver en limite de l'élévation actuelle de l'angle.
Pour cela il faut en revenir au plan et aux deux seules constantes qui nous permettent actuellement de réfléchir sur l'ampleur en plan de la cage de ce premier escalier : à savoir l'angle formé par les murs intérieurs ouest et nord de la cage d'escalier. Reprenons l'analyse du plan.
       L'état actuel du plan de la grande vis est la figure 3 qui nous permet, en y superposant les études de dimensions précédentes, l'ampleur de la première vis. Le rapport noyaux des deux vis sont totalement cohérents avec le noyau de la grande vis actuellement en place et l'angle évalué de la position du départ du noyau d'un premier escalier en vis avec des marches de 1, 60 m. Il est alors tout à fait clair qu'en amenant la longueur des marches de 1, 60 m à 2, 10, d'axe en axe, qu'on a déplacé les noyaux de 50 cm var la droite (est) et que la cage d'escalier vers l'est a été impactée de ce report de 50 cm ajouté des 50 cm d'agrandissement des marches. Donc il y a eu un déplacement de un mètre (1 m) des dimensions de la cage d'escalier vers l'est. Il y a eu en plus 50 cm pris sur le rayon de la vis au sud, ce qui fait que nous retrouvons en plan un fragment du premier mur sud de la cage d'escalier. Au nord le mur de refend a été progressivement impacté de 50 cm - moins une petite mais importante projection au sud de 10 à 20 cm du noyau de la nouvelle vis - au fur et à mesure que l'agrandissement du nouveau diamètre de la vis gagnait vers le nouveau bâti lorsqu'on a établi la liaison entre la tour qui existait déjà à l'ouest - avec son premier escalier en vis - et les grandes salles construites à l'est et qui vont absorber la chapelle sans maintenir les niveaux verticaux : il ne reste que le mur est du bâtiment et la position de la fenêtre en lancette pour établir cette évaluation mais elle a une valeur archéologique décisive quand au remaniement ouest des bâtiments qu'on va relier au petit donjon est.

          Et c'est là que la seconde incohérence apparaît et que je vais également diviser non pas en deux temps mais en trois temps.  
           1 La première observation en plan nous montre une volée droite élargie à l'ouest dans des proportions utiles à la rotation de la première vis. Cette dimension ne bougera pas lorsqu'on construira le second escalier en vis, puisqu'on déplacera  le nouveau noyau de la vis à l'est. C'est aussi probablement lorsqu'on a construit le premier escalier en vis qu'on a ménagé une niche contre l'ancien mur sud-est du petit donjon qui deviendra le mur de refend du bâtiment une fois ses proportions définitives acquises. 
         2    Cette niche pouvant être le résultat, récupéré en niche fonctionnelle avec feuillure d'huisserie, de la construction du palier d'entrée à la cage d'escalier qui a fait le lien entre l'échiffre en terre plein et l'échiffre construit au départ de l'enroulement vers les étages, par-dessus la voûte qui elle aussi a été construite pour couvrir la volée droite. On voit que cette voûte n'a pas été construite en même temps que le percement de la volée droite car son articulation au mur ne se fait pas par un arc formeret qu'il eut été logique de construire lorsqu'on était dans le plein oeuvre du percement. Au contraire on a "bricolé" un lourd linteau support d'une maçonnerie non appareillée en arc de décharge. Ce qui fait que ce lourd linteau monolithe, non dégagé des poussées du gros oeuvre qu'il était censé supporter, a fini par casser. Donc le remaniement de la volée droite par couvrement d'une voûte en berceau est établi mais pas nécessairement pour le départ du premier ou du second escalier. Voûte qui, une fois de plus, sert de mur d'échiffre au départ de la vis vers les étages.
               3  - En construisant la première tour d'escalier - et à plus forte raison la seconde tour - on est allé mordre sur les limites d'une huisserie. à l'ouest. Cette huisserie - reprise en fenêtre moderne - est très ancienne. Elle est comparable par ses moulures à la porte bouchée en angle sud-est de la tour et de la façade sud. Ce qui nous amène à entrer dans le rapport de ces tours d'escalier avec la façade et ses entrées les plus adjacentes.
La porte ci-dessus est toutefois sans larmier, contrairement à la fenêtre ci-dessous.
Dans le groupe de mes recherches sur les châteaux de la Creuse on peut également signaler les décors peints intérieurs du château de Villemonteix, des colorations monochromes ocre jaune sur enduits brillants de la tour Zizim à Bourganeuf, en Charente ceux du château de Chasseneuil -Marcillac-le-Cerf  qui reprennent les schémas décoratifs intérieurs de la période romane avec de faux appareils réguliers tracés de doubles traits à l'ocre rouge, publiés par Bruno Sépulchre dans son volumineux inventaire des châteaux, logis et demeures anciennes de Charente, 2005, p.220.
En rez-de-chaussée un ornement intérieur des sommiers de l'arc segmentaire appareillé de couvrement d'un grand ébrasement de baie par de grosses consoles sculptées en écus récepteurs d'armoiries peintes  pose un certain nombre de questions sur la fonction de cet ébrasement. En effet dans les petits châteaux de la fin du Moyen Âge les baies sont très rarement ornées intérieurement par des sculptures en rondes bosses. Elles suivent généralement en ce sens la tradition ornementale des siècles antérieurs comme le souligne Philippe Chapu "Les ouvertures, portes et fenêtres, sont rarement soulignées intérieurement par une décoration sculptée. C'est vers l'extérieur que se trouvent au XII° et au XIII° siècle les colonnettes qui les encadrent et supportent parfois un arc...Quelques exceptions cependant : les bancs de pierre qui, à partir du XIII° siècle, s'encastrent dans les embrasures...." [P.Chapu, "Le décor intérieur du château au Moyen Âge". Dans, Le château en France, 1986 op.cit., p.169].  Même pour un bâtiment spécialement construit en 1480 à Bois-Lamy (Creuse) pour la captivité du Prince Zizim, co-héritier du trône de Constantinople, le décor de baie en ronde bosse se situe à l'extérieur. Comme ce mur au Manoir du Lau a été reconstruit, l'intérieur de cet ébrasement est-il original à la grande fenêtre à traverses et meneau très ornée extérieurement de baguettes d'ébrasements et couverte d'un larmier profilé en pseudo bec de corbin dont il faut fixer la mise en place au plus tôt à l'extrême fin du XV° siècle et plus probablement dans les premières décennies du XVI° siècle ?
Des décors peints sur les murs - non liés à des programmes sculptés mais pouvant l'être en extension à des baies et à des cheminées - ont existé dans des salles basses à valeurs de pièces chauffées très mal éclairées et conservant donc de réelles attaches aux rez-de-chaussées socles de tout le XV° siècle. Ce sont essentiellement des décors géométriques peints avec divers tonalités d'ocre (rouge, jaune, noir) comme au Chiroux où on fait encore le choix d'un escalier en vis en oeuvre autour de 1500 mais avec une entrée au rez-de-chaussée tout en conservant à la plus petite des deux pièces une valeur de cave à-peine desservie par la cage de l'escalier en vis.
(encore un exemple qui témoigne de cette arborescence des mutations des donjons, maisons tours et autres petits bâtiments à fonctions plus résidentielles que guerrières, des petits châteaux de la fin de la Guerre de Cent Ans, de la fin du XIV° siècle à la moitié du XV° siècle)
Mais les observations que permet cette baie au rez-de-chaussée, la seule ancienne à ce niveau sur l'aile ouest, ne s'arrête pas là puisque l'analyse peut-être relancée par un nouveau dessin de relevé qui permet peut-être de confirmer ces premières conclusions ou d'ouvrir un nouveau débat sur l'originalité d'une porte en lieu et place de la fenêtre à traverses et meneau qui fut aménagée en limite de la tour d'escalier, position peut orthodoxe pour une fenêtre, à plus forte raison si la datation par les ornements extérieurs renvoie la construction de cette fenêtre dans le XVI° siècle, c'est-à-dire au moins après le chantier de la première tour d'escalier.
(Dans les Alpes-de-Hautes Provence, à Château Arnoult, l'agrandissement de la tour d'escalier n'avait pas touché les fenêtres antérieures. Il y avait simplement eu une adaptation du plan de la nouvelle cage d'escalier projetée en avant par un plan polygonal pour ne pas empiéter sur les ébrasements des fenêtres des étages - voir la page Yviers ou la page Archéologie médiévale 2, sur ce blog). 



De part et d'autre de cet escalier les ouvertures se précipitent contre la tour jusqu'à ne plus trouver d'écart entre la tour et les baies. Si on le comprend parfaitement en angle sud-est puisque ce rapprochement des entrées est dû à un agrandissement de la première tour d'escalier vers l'est, elle se comprend beaucoup moins vers l'ouest quand bien même, comme sur mon étude en plan? j'aurais diminué l'épaisseur des murs de la première tour d'escalier, tout en conservant le périmètre intérieur après élargissement de la volée droite, avec une modification en tour circulaire d'angle d'un premier bâtiment, comme c'est souvent le cas sur les tours d'escaliers construites en angles des massifs carrés ou rectangulaires. Par ailleurs les murs de la façade sud-ouest et le départ du mur de l'escalier ne sont pas liés. La tour vient se positionner contre le mur de façade. C'est là une première indication que la tour a été construite, au moins dans son second état, contre la façade et donc en limité d'une baie déjà existante. Mais cette baie dont la modénature nous interdit de descendre trop en-dessous de 1500 est-elle une première baie ou le second état d'un percement, d'une ouverture en rez-de-chaussée de la tour primitive puisqu'on ne repère aucun accès primitif à ce niveau qui était généralement aveugle, quasi aveugle, en liaison seulement avec l'étage par un escalier ou ouvert directement sur la cour, comme un niveau de remise ? Ces amalgames autour de la tour d'escalier que ce soit en premier ou en second état, en plus de la voûte ajoutée sur une volée droite, peuvent amener à un premier état de cave voûtée, construite à l'intérieur d'un bâtiment reconstruit au moins en façade sud, comme on le voit très nettement par les différences d'appareils, avec un rehaut des niveaux des sols intérieurs sur voûte et donc des entrées conservées et d'autres créées avec la voûte dont un accès à la cave par une volée droite prenant naissance directement dans la cour du périmètre fortifié, à proximité d'un accès au rez-de-chaussée socle ou remise d'un petit bâtiment à base talutée à valeur de donjon. A ceci j'ajoute que l'absence de cheminée en rez-de-chaussée ainsi qu'aux étages nous renvoie bien à une génération de bâtiments très différente de celle qui a amené l'aménagement de grandes fenêtres à traverses et meneaux en rez-de-chaussée. En effet une datation antérieurs à la fin de la Guerre de Cent Ans des premiers état des constructions d'un périmètre seigneurial ecclésiastique ou laïc sur ce site, semble désormais assez certaine puisque nous trouvons là, en marge des maisons-tours et donjons rectangulaires ou ronds à accès à l'étage une autre famille de bâtiment très anciens dont l'accès au rez-de-chaussée était direct et positionné sous l'accès à l'étage par passerelle ou petit pont-levis, à partir de construction en bois à l'intérieur du périmètre fortifié (Malval, Montaigut-Le-Blanc, deux exemples de mon étude sur les châteaux de la Creuse).
Donc on fait bien le constat que la construction in fine de ce bâtiment rejoint déjà - alors que nous en sommes à la moitié de l'étude - les standards de l'évolution du donjon résidentiel du petit château de guerre et que cette évolution s'inscrit bien en première conséquence de l'évolution des systèmes de liaisons et des changements de fonctions des pièces dévolues aux aspects résidentiels du château.  

Nous pouvons maintenant envisager d'aller plus loin après avoir proposé une première approche de reconstitution de la première tour d'escalier, au moins dans ses parties basses jusqu'au premier ou second étage.
Passons à la proposition de reconstitution de cette première tour d'escalier, dont nous avons déjà défini le plan et l'accès par perron qui, en plus renverra la construction de salle basse adjacente à une pièce au niveau plus que celle de l'ouest, retrouvant encore ici des schéma de structures des rapports d'étages entre eux comme on vient de le voir avec l'exemple du Chiroux où une des deux salles sert de cave à l'autre.

Les bases des escaliers en vis donnent souvent lieu à des solutions originales car ces blocs sont généralement conçus comme des sculptures autonomes qui peuvent nous laisser croire à un unique soucis d'ornement, d'enrichissement, alors que ces bases ont évidemment une fonction de maintien, voire d'élargissement de la base pour distribuer les pressions du poids de la vis en empilement des noyaux, dans le sol ou socle récepteur (les bases des colonnes des ordres antiques, issus de l'architecture de bois, ne fonctionnent pas différemment). Donc il ne faut peut-être pas, ou il faut le faire, chercher à les mettre spontanément en lien avec des embellissements de l'accès par l'escalier en vis, mais avec le départ réel de l'enroulement de la vis soutenue par la base et les solutions trouvées pour passer d'une section large à une section plus étroite, d'un plan multiple à un plan circulaire régulier.
En plus de la seconde solution adoptée pour le départ de la grande-vis qu'on voit actuellement au manoir du Lau, je produis ci-contre la solution du château du Théret (château de la Creuse) qui intègre des départs de marches. Au Théret, construit en bordure de croupe, il y avait une cave sous le rez-de-chaussée aménagée dans la  compensation des niveaux de terrain, comme dans le cas des cryptes en quelque sorte. Normalement cette cave, vers 1480 (date évaluée de construction par comparaison avec un autre bâtiment daté sur la région) aurait dû être en lien avec une volée droite qui serait descendue  à cette cave, ou pour le moins par un escalier en lien direct avec la grande vis. Ors il n'e subsiste aucune trace au profit de ce départ très soigné et ornemental de la vis, comme si le motif ornemental servait effectivement le décor de l'entrée dans le bâtiment. On retrouve ces bases en entrées sur des escaliers qui sont en lien avec une travée droite. En revanche je ne les aient jamais rencontrées dans le cas d'escaliers en vis continue qui servent le bâtiment de fond en comble même lorsqu'il y a un ou deux étages de caves hors sol en rez-de-chaussée socle quasi aveugle, sous un étage d'accès au bâtiments par pont levis à flèche, comme c'est le cas dans certains donjons de la première moitié du XV° siècle jusque vers 1470 (admettons), qu'il y ait un autre accès direct prévu à la cave (Montaigut le Blanc , Malval) ou qu'il n'y en ait pas (Chamborand).
 La vis du Théret utilise un mur plein en échiffre comme à peu près tous les bâtiments où la vis démarre dans l'entrée au rez-de-chaussée. Pour exemple en relevé archéologique je vous propose un autre de mes relevés sur les châteaux de la Creuse, c'est un donjon à pignons dont la construction pourrait se situer vers la fin du XV° siècle : le château de Montlebeau
Avec le départ de l'actuelle grande vis du manoir du Lau nous avons un autre cas de figure utile pour l'approche du
départ du premier état de la vis
Comment fonctionnent les marches qui ne sont pas liées à la base de la vis ?
Suivent-elles l'enroulement  normal et régulier fixé par le noyau et leurs dimensions sont-elles fixes alors qu'elles doivent compenser les différences successives de sections de la réduction progressive de la base si tel est le cas comme dans le cas qui nous intéresse.
En revenant sur les liaisons chaotique de l'ancienne volée droite au départ du nouvel escalier en vis
nous pouvons repartir sur une nouvelle exploration du matériel lithique
et tout d'abord essayer de replacer la base retrouvée, entre la volée droite et la volée courbe qui monte à l'ancienne entrée par Perron, dans sa relation avec la nouvelle organisation du départ du second escalier en vis
Nous voyons que pour assurer la transition entre l'enroulement de la vis et la volée droite par l'intermédiaire de la base qu'il faut : soit une marche plus large à la réception de la base, soit un intermédiaire (gros noyau ou bloc arrondis sous la base, contre lequel les marches tournantes viendront se caler avant qu'elles récupèrent la verticalité de la face opposée du noyau), soit un enroulement autour de la base qui va bien sûr masquer presque la moitié des moulures de cette base avant de récupérer la verticalité du noyau de la vis sur la face opposée à la volée droite.
Ensuite se pose la question du niveau auquel on a posé cette base. Là encore les possibilités sont multiples d'autant plus que nous n'avons pas le bloc qui faisait transition entre le diamètre de la base et celui du noyau des marches.
Une nouvelle exploration du matériel lithique peut-elle nous aider ? 
Que voit-on si nous ramenons les fragments de marches relevés sur des projections en 1,60 m des marches ?
Aucune de ces marches ne portent un noyau. Donc elles sont accolées à une organisation en terre plein, sauf peut-être une.
Deux fragments se complètent parfaitement sur une longueur de 1,60 m : c'est l'addition des fragments 1 et 2 qui sont relevés au départ de l'angle tournant en relais de la volée droite. Reporté en plan la partie la plus proche du noyau n'est pas encore intégrée dans la volée tournante alors que la partie extérieure appartient déjà à une amorce de rotation de la vis. Donc l'assemblage de ces deux morceaux de marches nous restituent le départ de la volée tournante avec un partie assez large du côté de l'enroulement de l'escalier. 
Le fragment 3 s'intègre totalement dans une marche de 1,60 m avec une extrémité côté noyau de 10 cm, soit une liaison normale juxtaposée à un noyau de 20 cm. Donc cette marche posée sur un terre plein peut être associée à un escalier tournant qui aurait un noyau ou un mur en noyau, sans lien avec la marche, pouvant varier de 20 cm à 40 cm.  
Le fragment 5 peut lui aussi  s'intégrer dans l'enroulement d'un escalier à marche ne portant pas noyau, puisque la dimension la plus faible de 16 cm appartient à cette variante possible d'un mur noyau de 20 à 40 cm.
Le fragment 4  pourrait sembler pour sa part totalement étranger à cette logique puisque la projection nous donne un noyau à 0 cm pour une extrémité de marche large de 40 cm pour une longueur qui serait de 1,25 m. Toutefois, si cette marche est projetée à partir de l'axe d'un noyau qui aurait le rayon de la base, soit 20 cm, nous trouvons une valeur de lien d'environ 7 cm au départ de la marche apparente alors que les marches 3 et 5 montrent un lien compris entre 10 et 16 cm. Sur un terre plein une variation de lien au mur noyau, ou l'empilement des marches ne dépend pas stricto census de l'empilement des noyaux, puisque les marches sont indépendantes de ce noyau, un tel ajustement est totalement plausible puisqu'en ajoutant à ce fragment 4 un autre fragment de marche on arrive de toute façon à une dimension totale depuis l'axe du noyau au bord extérieur de 48 cm à la même longueur de 1, 60 m. Mais, si on n'écarte pas ce fragment 4 de la logique du départ de l'escalier en vis à partir de la cave, nous devons admettre qu'effectivement ces marches étaient en lien avec un noyau constitué d'un mur maçonné tournant et support de la base sculptée de 40 cm de diamètre, au moins jusqu'aux deux derniers degrés avant le palier d'entrée, lui aussi sur terre plein. 
Pourquoi les deux derniers degrés ? Tout simplement pour respecter la taille de la base qui montre qu'elle était accolée à un angle et que la majeure partie de son périmètre était apparent ou dégagé de la rotation des marches. Seul un lien avec les deux derniers degrés (ou entre deux et trois) permettent cette disposition sachant qu'obligatoirement la marche qui va faire redémarrer l'escalier vers les étages devra au minimum porter le noyau de départ de la vis, départ de la vis qui sera la marche apparente après la porte d'entrée à la pièce du rez-de-chaussée ou la marche qui sera en bout de pallier, support de cette première marche de départ dans les étages ? Puis les premières autres marches démarreront à leur tour portées par la voûte qui couvre la volée droite, à fonction de mur déchiffre des premiers degrés vers les étages.
Obligatoirement il y a là un décalage de lien entre la montée des marches sur un noyau de 40 cm sous la base et un noyau de 20 cm sur la base. C'est pour cette transition qu'il faut faire un choix et c'est peut-être aussi là que les variations de lien aux noyaux, entre 10, 16 et 7 cm, trouvent une explication.

On peut donc considérer que ces fragments appartiennent au départ de la rotation du premier escalier en vis et que cette rotation sur terre plein en échiffre n'était pas liée à un noyau mais tournait autour d'une maçonnerie en angle tournant créant des écarts de liens pouvant varier tout en conservant une dimension régulière des marches de 1,60 de l'axe du noyau pour des extrémités larges de  48 cm. Ce qui nous montre aussi que ces dimensions se régularisent sur le mode des marches qui vont dans les étages et non pas sur celui de la volée droite; ceci pouvant être une nouvelle confirmation d'un premier escalier à volée droite récupéré par une volée tournante.
En conséquence ont peut risquer cette reconstitution du premier escalier en vis sans prendre de très grands risques.  Toutefois, en reconstitution on peut difficilement reporter ces écarts de liaisons au noyau d'autant plus que les épaisseurs des traits de dessin tracés à la plume rotring en lien avec le noyau ne sont pas aussi rigoureux que si cette reconstitution était faite avec un logiciel qui de toute façon imposerait d'autres contraintes et d'autres écarts et donc qui ne serait pas plus juste. La solution miracle serait-elle dans un agrandissement  en taille réelle du dessin comme faisaient les constructeurs de cathédrales quand ils gravaient au sol les dessins des rosaces ?
Pour un travail sur planche à dessin, les conventions de dessin sont donc nécessaires. Ceux qui voudront des ajustements plus à leur fantaisie pourront sans peine s'adonner à cet exercice qui n'apportera de toute façon pas grand chose de plus à l'approche archéologique.

Y a t-il des paramètres à ajouter pour approcher encore de plus près ce premier escalier en vis ? 
On peut encore élargir la réflexion en remettant en question la liaison de la volée droite au départ de la vis, car c'est ici que va apparaître l'essentiel des incohérences qu'il va falloir traiter pour comprendre l'aménagement de la voûte sur la volée droite.
Je vous entraîne alors vers un autre château pour lequel on a projeté la tour d'escalier en avant pour l'agrandir. Cette projection a eu pour effet de dégager l'escalier du gros oeuvre, de construire une tour qui aurait obstrué les fenêtres latérales aux étages si on avait pris le soin d'aménager ce nouvel escalier dans une tour polygonal dont les pans en lien avec la façade n'avaient pas été obliques vers le cœur de l'escalier. Pour faire comprendre ce que je veux faire comprendre maintenant avant d'aller directement à la reconstitution, ce serait bien de vous renvoyer à la fin de ma page Archéologie N°2 sur ce blog mais c'est encore mieux si je dégage ici cet aspect technique, j'ouvre donc un sous chapitre dans ce chapitre de l'approche de la reconstitution de la première tour d'escalier 
Le gros noyau, sans base, qui vient de la cave est réduit à l'entrée où commence la moulure ornementale et la réduction des noyaux des marches vers les étages.
Il n'y a pas de palier en entrée. C'est la découpe d'un bloc qui vient se superposer à la marche avant d'atteindre le niveau du seuil.
Départ depuis la cave
Cet ensemble de figure pour montrer que le lien des caves aux départs des escaliers en vis sont différents et on une incidence déterminante non seulement sur l'organisation du départ de la vis mais également sur le montage lui-même de la vis et de sa liaison avec les différentes entrées de la cage d'escalier. A Arnoux-Saint-Auban il n'y a qu'une seule entrée par étage et le noyau de la vis est à face de ces entrées comme on le voit avec l'entrée et comme on le voit ci-dessous au premier étage et
ci-dessous au second étage
et à chaque fois il n'y a pas de palier constitué mais des découpes de marches et des collages de blocs aux marches qui forment un agrandissement des pas de porte : le déroulement de la vis n'est jamais interrompu, tous les niveaux de l'escalier sont portés par le noyau.

Dans d'autres châteaux l'escalier en vis hors oeuvre sert le bâtiment de fond en comble. C'est le cas des bâtiments encore dépendant des services en oeuvre des escaliers comme par l'exemple si précieux de ces deux châteaux de la Creuse : de Chamborand à Montaigut le Blanc
avec des caves hors sol, d'un (Montaigut-le-Blanc) ou de deux étages (Chamborand), mais les entrées au bâtiment, contrairement à  Château Arnoux Saint-Auban, ne se font pas par une porte à la base de l'escalier, mais par l'étage où on accède par un petit-pont-levis à flèches (ces ponts levis à flèches qui apparaissent au Louvre à la fin du XIV° siècle). De là on a un passage qui va directement dans la pièce correspondant à l'entrée par pont-levis, ou on a un lien par un passage en angle droit vers la cage d'escalier, à partir du passage d'entrée, puis encore deux entrées dans chaque pièce à tous les étages.
En plans voilà ce que cela donne
Chamborand
Ce qui est intéressant à constater pour ces liens des bases des escaliers avec les ou la cave en socle non enterré, c'est que lorsque l'escalier est en oeuvre qu'il n'y a pas de problème pour le service des deux caves de part et d'autre du mur de refend (Chamborand), alors que lorsque l'escalier passe hors oeuvre la cage d'escalier ne sert plus qu'une seule des deux pièces en cave. Car en principe, pour les bâtiments construits d'un seul jet avec des caves hors sol le mur de refend démarre à la base du bâtiment on constituant les deux pièces canoniques qu'on retrouve aux étages.


Lorsque les pièces hors sols sont récupérées en pièces habitables au rez-de-chaussée les volées droites qui descendent à la cave apparaissent, d'abord dans le mur de refend comme à La Chezotte ou à Villemonteix qui récupère peut être un état plus ancien d'un donjon à une seule pièce par étage, mais dont les aménagements successifs des deux escaliers qui descendent à la cave sont en lien avec l'agrandissement, donc avec la projection du premier bâtiment en donjon résidentiel carré de la seconde moitié du XV° siècle, voir du XVI° siècle si on considère que son nombre d'étages est une conséquence du premier donjon carré.
Avec Villemonteix apparaît, - en marge d'une volée droite logée dans le mur de refend comme à la chezotte et prenant naissance dans un passage qui traverse le mur de refend - une volée droite qui prend naissance dans une des pièces et qui traverse la cave enterrée et voûtée construite sur un seul côté du bâtiment.
Dispositif qui s'articule avec celui de châteaux de la génération des petits bâtiments à un seul étage du XVI° siècle comme au Mazeau
ou à Lizières où l'escalier longe d'abord le mur de refend pour le traverser

Dans le cas des châteaux à vestibule la volée droite qui descend dans la cave peut prendre naissance dans le vestibule comme au château du Val

cet exposé pour revenir une fois de plus sur les aspects bourgeonnants de cette évolution des donjons qui se retrouvent cependant dans une famille commune. Les théories d'évolutions linéaires, si elles ont des aspects réels peuvent aussi parfois surprendre. J'en donne pour exemple les deux tours construites en Creuse (province de La Marche, sur ordre de Pierre d'Aubusson Grand Maître des Chevaliers de Rhodes) pour la captivité du prince Zizim à partir de 1479/80.
La première des ces tours c'est Bois-Lamy dont le parti architectural est encore très dépendant des donjons de la première moitié du XV° siècle, mais il y avait aussi des raison stratégiques de bâtisseurs dans un cadre marécageux et de ravins;
On voit un petit bâtiment, une petite tour ronde construite dans un marécage (réseau aquatique ordonné à partir d'un donjon restangulaire par des courtines. L'une des ces courtines est en lien avec le donjon par une passerelle (comme on va le retrouver au manoir du lau). On accès au donjon par un pont levis qui a un système de levage particulier car, contrairement aux pont levis à flèches, celui-ci a une sorte de "pipe" aménagée dans le plein du mur au-dessus de la porte, qui est le passage de la corde ou de la chaîne qui va servir à actionner la passerelle.  De là on entre dans un passage qui aboutit à une grande et unique pièce voûtée de nervures, avec une cheminée et coussièges (l'expérience est assez fantastique. Vous rafraîchissez très légèrement les murs, vous faites du feu dans la cehminée ou vous installez quelque coussins et vous êtes absolument dans les conditions de détentions du Prince). Dans le passage, à droite, il y a un court accès à un escalier en vis en oeuvre qui monte à l'étage puis au comble, l'escalier en vis pierre en oeuvre étant relayé par des degrés en bois qui s'enroulent autour d'une noyau en bois. Le lien entre la cave voûtée en calotte et le premier étage se fait uniquement par un oculus zénithal de la cave.  Nous avons donc un système déjà ancien sinon archaïque pour une construction neuve autour de 1480. 
Pendant qu'on installe la captivité du Prince dans ce petit bâtiment - qui n'est pas un prison puisqu'on sait par les poèmes que Zizim écrivit à Bois-Lamy qu'il avait toute liberté de faire des promenades à cheval et de chasser pour se divertir - on construit une autre tour beaucoup plus importante, toujours au nord-ouest de la province de la Marche, mais non plus dans un site sauvage et marécageux mais dans un ville qui se trouve être Capitale de Langue d'Auvergne : Bourganeuf actuellement au nord-ouest du département de la Creuse.
Si le passage de la tour sur courtine en lien avec l'imposant château qui complète le dispositif de captivité du précieux prince est conservé, l'ampleur du bâtiment est tout autre. Je reviendrai un peu plus loin sur cette tour, mais pour l'instant ne perdant pas de vue l'objectif mon exposé je veux vous présenter la base de l'escalier en vis en oeuvre de cette tour. Bien qu'en re-de-chaussée sur la cour du château, nn accédait à la tour par une porte à passerelle au dispositif de levage exactement identique à celui de Bois-Lamy. Cette passerelle enjambait un fossé sec qui rejoignait le talus en contre terrain qui bordait la tour en belvédère que un étang.

Nous avons ici un témoignage précieux des changements d'habitude de construire au début du quatrième quart du XV° siècle pour une architecture princière. Il est par ailleurs fort possible que ce choix de tours pour la captivité d'un prince de Constantinople ait été motivée par les habitudes de la cour de Méhémet II, le père de Zizim et de Bajazet, puisque dans les jardins du palais il y avait comme ça de très grandes tours réservées aux loisirs (cf.      
Pour l'étude du Manoir du Lau je voulais amener cet aspect scientifique de la question de l'apparition de liaison des caves avec la base de l'escalier en vis par une volée droite. Mais ici nous sommes tout de même dans le "en oeuvre". Qu'en est-il lorsqu'on passe "hors oeuvre". La question est mal éclaircie et dans mon inventaire l'approche archéologique n'est pas encore suffisamment engagée. Je peux toutefois montrer cet exemple du château de Saint-Maixant mais ici la tour hors oeuvre a été rapportée - l'escalier en vis en oeuvre était sur l'autre façade et l'étude archéologique n'a pas clarifié la liaison avec les parties basses du bâtiment puisqu'actuellement il y a deux accès alors que théoriquement il ne peut y en avoir qu'un seul vu l'étroitesse de la cage d'escalier. En revanche nous avons les liens de la tours d'escalier hors oeuvre avec les pièces basses et une cave voûtée récupérée en avant du bâtiment par une petite volée droite mais qui n'est pas en lien avec l'escalier en vis. C'est-à-dire que le mur de refend n'a pas été exploité pour créer une troisième entrée (comme à La Chezotte) en plus des deux entrées dans chaque pièce du rez-de-chaussée vu que le plan était préexistant (avec son mur de refend) à la distribution des pièces par la nouvelle tour d'escalier dont l'accès à la plus grande pièce (pièce nord) ne se fait que par une difficile adaptation des premiers degrés de la volée tournante par une petite volée droite qui redescend dans la pièce ou débouche à son tour la volée droite de liaison à la cave qui traverse le mur nord de la façade par une autre volée tournante en retour vers la cave hors oeuvre du donjon, qui a pu être une citerne dans un état antérieur.
 Toutefois j'ai repéré plusieurs exemples d'entrées de tours d'escalier en lien par le noyau avec la volée droite frontale qui descend directement à la cave comme au château du Maine-Giraud en Charente mais l'étude archéologique n'étant pas encore faite je ne peux montrer que cette photo.
Pour préciser ces dynamiques de plans et d'élévations je renvoie bien sûr le lecteur de cette page à une autre page de ce blog, bien qu'elle soit toujours en cours de rédaction car je travaille en tiroir sur plusieurs recherches à la fois de façon à mieux cerner les aspects archéologiques et avancer prudemment dans la dynamique de cette famille architecturale que je mets progressivement à jour, en plus des liens avec les études que je cite en bibliographie:
Yviers/Charente - Archéologie médiévale - Une synthèse sur l'évolution architecturale du XV° au XVI° et XVII° s. en France - Mutations des donjons et maisons-tours des petits châteaux de la fin de la Guerre de Cent-Ans vers les donjons résidentiels de la fin du XV° siècle au XVI° siècle et  des incidences dans le classicisme français.
https://coureur2.blogspot.fr/2018/04/yvierscharente-archeologie-medievale.html

(Je précise ici que les sociétés qui ont piraté cette page d'Yviers, et d'autres de mon blog, sont tout à fait étrangères aux informations que je veux livrer par mes relevés archéologiques, dessins d'études, photos, rédactions de textes et commentaires. C'est purement du piratage dont le but est uniquement de nuire à ces recherches, d'intoxiquer les liens avec mes articles tout en profitant de l'audience de ces pages, car ces sociétés ne donnent aucun lien pour entrer en contact avec elles et donc pour les poursuivre. J'ai demandé maintes fois à Google de supprimer tout ces annonceurs et annonces qui pillent et détournent mon travail de recherche mais sans aucun résultat)


 Et que remarque t-on tout comme à la tour de Bourganeuf l'entrée à la tour est frontale, contrairement aux autres entrées qui sont généralement latérales lorsque le bâtiment n'a pas été remanié. En effet une entrée frontale  sur une tour d'escalier en vis hors oeuvre signe généralement un remaniement.
Quoiqu'il en soit le Manoir du Lau présente les deux caractères : une volée droite en lien avec le départ d'un escalier en vis, pour rejoindre la cave, et un remaniement de la tour, et bien sûr un escalier en vis hors-oeuvre en relais de la volée droite pour monter dans les étages, mais qui démarre non pas au niveau du sol mais bien en dessous. Serions-nous alors face à une tour d'escalier dont l'entrée aurait été de face et non pas de côté par perrons, comme premièrement calculée en fonction des paramètres disponibles, et cette hypothèse serait-elle la seule envidageable ?  Serions nous encore, en remettant tout en question, face à un escalier en vis hors oeuvre qui serait parti, tout comme à Château Arnoux-Saint-Auban, depuis l'entrée de la cave en sous-sol ?

J'ajoute à ce panorama en outil scientifique l'exemple du départ de la vis du logis de l'abbaye de
Fontmorigny, qui est une abbaye cistercienne dans le département du Cher.
Ici il n'y a pas de lien avec un escalier descendant en cave bien que le logement soit à partir d'un niveau élevé au-dessus du sol de sept marches. En revanche il y a une niche maçonnée dans le mur d'échiffre et la base est sensiblement la même que celle retrouvée au manoir du Lau. On voit bien les marches sans noyau ajustées à la base de la vis et le corps de moulures de chaque pièce du noyau continue sous les liens avec les marches, ce qui donne un effet d'accompagnement des blocs. Il faut quatre marches pour faire la hauteur totale de la base. Le départ des marches portant noyau n'intervient qu'à la cinquième marche et la première entrée dans la pièce la plus basse est au niveau de la septième marche et l'autre pièce de ce premier niveau est à la huitième marche. L'entrée dans la tour au rez-de-chaussée de plein pied est l'axe de la photo. 

Ainsi, puisque de nouvelles hypothèses viennent d'apparaître, dans un soucis d'objectivité scientifique je propose de présenter au lecteurs trois autres possibilités pour avancer plus objectivement vers une confirmation ou une remise en question de ma première hypothèse d'accès par perron. 

Bas de page en cours de contrôle pour précisions des études archéologiques et réajustements
avant reconstitution du premier escalier en vis
(réflexion en cours)

Recherche d'hypothèse n°1

Le parti-pris de cette 
recherche d'hypothèse n°1
différente de celle énoncée plus haut, est une récupération de la volée droite depuis son niveau avec le sol extérieur avec lequel elle était en lien. En admettant un espace d'incertitude des hauteurs à la base des deux tours successives que les travaux de modification du bâtiment et surtout de la tour ont pu modifier -car il a fallu quasiment détruire la première tour au moins au niveau de sa liaison avec la volée droite -  ou que de nouveaux travaux de terrassement autour du bâtiment aient été responsables de variations du niveau du sol extérieur, que voit-on ?
1 - que la volée droite vient pratiquement butter contre le périmètre intérieur de la cage d'escalier, dépassant largement le noyau de la vis avec laquelle elle aurait censée avoir été mise en lien. Mais admettons que cela soit possible vu qu'il n'y a pas encore d'inventaire archéologique suffisamment important pour travailler sur des pourcentages de probabilités.
2 - le terre-plein à l'entrée de la cage d'escalier est complètement reporté sur la droite en entrant et la porte d'entrée dans le bâtiment, bien que sur mon étude reportée au maximum vers la fin de l'extrémité de la volée droite, pourrait être encore reportée de 50 cm à 75 cm vers la gauche soit vers  l'ouest, soit de la valeur d'une marche à une marche et demi. Dans ce cas là la porte d'entrée serait tout juste assez haute pour permettre à l'enroulement de la vis dans les étages de passer par-dessus la porte très basse. On aurait donc, si les marches font autour de 18 cm de hauteur et si "C" vaut 35 cm, un enroulement de la vis qui passerait seulement à 35 - 18 = 17 cm au-dessus de l'angle de la porte, et même si la porte est déplacée de 0,75 une hauteur d'environ 10 cm. Ce qui tout compte fait est possible mais c'est totalement anormal de penser qu'on aurait ainsi réduit au maximum la hauteur de la porte pour la mettre en lien direct à la fois, et de moitié, avec la volée droite descendante et le terre plein du palier alors qu'il aurait suffit de déplacer cette porte vers la droite, soit vers l'est, pour que le terre-plein joue pleinement son rôle de palier d'entrée, quitte à récupérer la volée droite descendante derrière le mur de la cage d'escalier à l'ouest. Ensuite on aurait cinq marches pour accéder à la première pièce au rez-de-chaussée. Cette valeur de cinq marches donne également la limite du report de la porte d'entrée à l'est à moins que là aussi on ait fait le choix d'une entrée qui permette à la fois de monter directement dans la pièce au rez-de-chaussée et de circuler sur le palier en terre-plein à l'ouest, soit à gauche et en plus on aurait pu faire une entrée magistrale beaucoup plus haute puisque la hauteur de l'enroulement progressait de 18 cm par valeur de marche en couvrement de la cage d'escalier. Tout ceci n'est que du numérique et n'a rien qui conduise à une solution très acceptable d'autant plus qu'il faut en fait, en reprenant la situation actuelle, seulement quatre degrés pour combler les  différences de niveaux entre la porte d'entrée dans la tour et celle d'entrée dans la pièce ouest et donc, cette valeur rectifiée modifie aussi l'écart entre le niveau extérieur du sol et celui d'entrée à la pièce ouest en rez-de-chaussée. Que se passe t-il ? 


On peut toutefois réajuster le nombre de marches en déplaçant l'entrée dans la cage d'escalier vers l'est tout en conservant le même niveau de palier. On agrandit simplement le palier sur terre plein et on décale l'accès à la tour d'escalier vers le nord sur le périmètre de rotation de la vis. On augmente alors la différences entre le haut de la porte et le déroulement intérieur de la vis : ce qui semble peu cohérent pour les jeux des hauteurs et pour justifier une porte d'entrée aussi basse traitée avec autant de soin pour la valoriser. L'écart entre les deux entrées  restant relativement proches d'une tour à l'autre, donc en prenant en compte des variations de niveaux extérieurs qui ont certainement bougé jusqu'à la valeur d'une hauteur de marche, soit de 10 à 20 cm -  il faudrait donc augmenter la hauteur des marches de 18 + (18 divisé par 4) = 6 cm = 24 cm. Ce qui est tout à fait hors norme. Faut-il penser que sur les dessins d'étude le sol extérieur doit être en fait rehaussé de la valeur d'une marche ou que celui de l'accès à la pièce aurait été modifié d'une marche intérieure à l'ébrasement ? Voire par accès d'un perron extérieur de seulement une marche ou deux comme on le voit à Château-Arnoux-Saint-Auban ?
3 - En revanche cette exploration de restitution fait apparaître un remaniement de la cage d'escalier en valeurs "B" qui nous monte une voûte très en décalage de la proportion des dimensions de la première vis. Si l'enroulement de la vis commence au niveau du palier, le seul fait de son enroulement déjà étayé par les valeurs de quatre ou de cinq noyaux est suffisante pour maintenir son départ dans une cage d'escalier élargie aux dimensions des marches franchissant un vide par dessus une volée droite. C'est un point fort pour défendre une entrée par un palier au  niveau du sol remontant par quatre ou cinq marches portant noyau, ou liées au noyau, au niveau de l'entrée de la pièce en rez-de-chaussée, entrée servie dans le déroulement continu de la vis. Ce point "3" est un paramètre à faire entrer en ligne de compte pour la reconstitution du premier état de l'escalier en vis si on doit admettre que la voûte a été installée seulement pour le départ du second escalier en vis vers les étages. La question d'une entrée par perron pourrait donc être remise en cause mais pas abandonnée car d'autres raisons entrent encore en ligne de compte.
4- Si nous suivons maintenant la logique du départ de l'enroulement de l'escalier à partir de son état actuel en lien avec la volée droite, on peut remplacer le mur actuel par un empilement de noyaux (dont nous n'avons par ailleurs aucune trace archéologique) et au lieu de l'arrêter à un niveau actuel "D" du coude entre la volée droite et la remontée de l'escalier vers la vis, nous pouvons le projeter jusqu'au niveau du sol de la cave de façon à retrouver un départ de la vis qui nous ramènerait vers le modèle de Château-Arnoux-Saint-Auban. Mais dans quel sens la vis tournait-elle ? Il faut donc repartir sur une recherche  de reconstitution par le dessin pour voir clairement ce qui se passe tout en conservant une valeur théorique de 5 (cinq) marches nécessaires pour faire le lien entre l'entrée à la tour et l'entrée à la pièce en rez-de-chaussée, alors que nous savons pertinemment qu'actuellement il n'y a qu'une valeur de quatre marches . Pour ma reconstitution je fais figurer les deux solutions, 4 ou 5 marches.

Recherche d'hypothèses n°2
Un seul dessin d'études pour deux hypothèses
Sur l'horloge : 1° hypothèse en noir, 2° hypothèse en rouge.

Cette seconde recherche d'hypothèses, différente d'un accès par perron, reprend donc la différence de cinq marches, que je fais varier à quatre et que j'intègre à la même réflexion de 4 à 5 marches par la valeur "J",  d'un enroulement régulier de la vis par des degrés de 18 centimètres (un peu plus ou un peu moins) par noyau. Si on travaille sur un chiffrage nous avons onze hauteurs pour douze divisions du périmètres, ce qui est dû au fait qu'il faut au moins deux valeurs de marche de 0,50 m pour une entrée en palier sur terre plein dans la tour. Donc les valeurs"5" et "6" sont confondues en une seule hauteur de noyau. L'entrée seule fait environ 90 cm mais l'élargissement de l'ébrasement intérieur l'amène à environ 1, 50 m, c'est-à-dire qu'elle vaut en intérieure la largeur d'à peu près trois marches. Il faut tenir compte que les marches d'escaliers de cette époque pouvaient prendre naissance à l'intérieur de l'ébrasement. Ainsi, sans changer la position de la porte d'entrée en valeurs de déroulement du chiffrage rouge sur le dessin ci-dessus, nous gagnons une valeur de marche (0,50 m) vers le nord, et idem en chiffrage noir, soit nous retombons sur la valeur de quatre marches entre l'entrée dans la tour à partir du plein pied extérieur et l'entrée dans la pièce ouest en rez-de-chaussée mais la constante de l'écart entre les deux entrées doit être revue et plaiderait en faveur d'une modification du niveau du sol extérieur. En plus on voit par l'hypothèse en rouge, que l'entrée dans la cage d'escalier se projette au nord (lettre L suivant la valeur J), soit vers l'intérieur du bâtiment, ce qui semblerait curieux car nous entrerions directement en conflit avec les accès ou passages entre les parties est et ouest du bâti primitif à celui définitif de l'agrandissement réuni par la seconde cage d'escalier. De la même façon en valeur noir, nous gagnons aussi vers le nord (lettre K suivant la valeur J), c'est-à-dire vers l'entrée à la tour primitive dont l'accès se retrouve en plus au plus près de la tour dans son premier état et encore plus près de la tour dans son second état. Deux entrées qui servent le même niveau, aussi proches l'une de l'autre sont tout à fait incongrues même pour des bâtisseurs de la fin de la période médiévale  (plus bas je donnerai un premier inventaire des modes d'accès à ces petits bâtiments d'après mes relevés archéologiques et photos personnelles d'études. Ici sur le plan d'étude j'ai fait figurer les écarts des entrées est et ouest autour de l'accès à la pièce est par la tour d'escalier, par les repères "E-F" et "ouverture sur cour".
 La différence entre le haut de la porte et le déroulement de la volée n'est pas véritablement changé. 
Donc cette position calculée par rapport à un enroulement de la vis qui aurait pris naissance depuis le sol de la cave est tenable. Mais nous n'avons aucune trace de ces noyaux et les marches et fragments de marches nous ramènent à un escalier dont le déroulement commence sur terre-plein, sans lien solidaire d'un noyau, et en relais d'une volée droite.
 Il faut donc repartir sur cette base d'un enroulement en relais d'une volée droite qui nous amène en plus à un niveau qui est celui de l'entrée actuel à la pièce est en rez-de-chaussée, mais que nous pouvons faire varier d'une valeur de marche tant que le lien avec l'extension à l'est n'est pas établi par les correspondances des niveaux actuels des sols. Sans quoi on ne peut absolument pas comprendre ce niveau inférieur de l'entrée en pièce est quand-bien-même la différence des niveaux des sols est et ouest serait une conséquence de la construction de la cave à l'est. 
 Si nous prenons le problème autrement : nous faisons le choix d'un accès dans la pièce est à partir de l'enroulement de la première vis. Le lien entre la tour d'escalier et l'accès à cette pièce est, niveau de sol par niveau de sol, n'est pas possible puisqu'on a précisément agrandi cet escalier pour permettre un service des deux pièces par étage par un même et unique escalier en vis, après réaménagement du bâti est qu'on a projeté à l'ouest contre le mur est du premier "donjon". Donc on a bien conservé un premier niveau d'accès à la pièce ouest pour accéder à la nouvelle pièce est nouvellement mise en liaison avec le volume ouest. Le niveau du sol de la pièce ouest est d'un degré supérieur au palier de la cage d'escalier qui est lui-même supérieur de trois marches au niveau de l'entrée actuelle dans la cage d'escalier. Ces quatre degrés de différence entre les pièces est et ouest sont répercutés à l'intérieur du bâti. Ce dispositif qui peut choquer nos conceptions modernes de distributions des pièces est en fait assez normal dans la seconde moitié du XV° siècle, jusque dans la XVI° siècle. Mais ici, une fois de plus, ce dispositif d'une pièce déjà plus basse que l'autre dès la distribution en rez-de-chaussée, n'est pas liée à une prise de parti global de construction mais résulte de constructions successives de part et d'autre d'une cage d'escalier en vis modifiée avec des niveaux intérieurs qui ont changé par construction d'une cave voûtée et extérieurs par remaniement du bâti sur une zone déjà occupée par des constructions plus anciennes non solidaires.
La pièce ouest ayant quand-à-elle, comme déjà dit plusieurs fois, un niveau de son sol projeté par la construction de la voûte de la cave. Et tout l'enroulement de la seconde vis va être dépendant de ces niveaux d'accès aux pièces ouest par l'ancienne tour d'escalier - qui ignore forcément les contraintes de la seconde tour d'escalier - comme on le voit dès le premier étage qui reproduit cette différence de quatre marches entres les paliers mais faisant apparaître encore des variations de relevés de dimensions. Photo ci -dessous.
bre de marches en recherches d'hypothèses 1 et 2, nous trouvons in situ quatre marches de liaison entre les entrées des pièces est et ouest au premier étage qui font apparaître de nouvelles variations de niveaux mais par des marches encore plus fines que celles qui montent aux étages jusqu'au départ de la dernière volée de l'escalier où les marches plus fines construisent la dernière volée de l'escalier.
Cet aspect des variations et fluctuations des mesures nous permet de comprendre que nous travaillons ici avec l'empirisme raisonné des constructeurs qui se sont trouvés confrontés à ce problème des adaptations en cours de construction des entrées en fonction des niveaux préexistants des seuils des pièces ouest.
En arrivant au deuxième niveau 
nous trouvons un  palier unique pour les deux entrées mais c'est l'entrée ouest qui se trouve maintenant désadaptée aux niveaux fixés par l'enroulement de la vis. Il faut donc deux degrés pour redescendre au niveau du plancher initial de la pièce ouest. 
Donc ici on a renversé le problème. Ceci peut être une des conséquences de la très grande hauteur qu'on a voulu donner à la pièce est qui était peut-être construite avant la mise en relation des parties est et ouest par la même cage d'escalier en vis (?). Mais pas certain si la logique de la construction de la première vis d'escalier sans palier aux étages s'est heurtée au niveau du plancher déjà existant et adapté à l'entrée ou à l'ouverture actuellement bouchée dans le mur de refend et qui était une entrée de lien extérieur/intérieur du premier petit bâtiment. On voit ce type d'adaptation par des degrés descendants ou montant dans les pièces lorsque les enroulements de la vis sans paliers conduisent à ces contraintes sur des châteaux construits d'un seul jet comme à La Chezotte ou à tour d'escalier en vis agrandie pour servir deux pièces par étage comme à Villemonteix (deux châteaux de la Creuse)
Nous avons ainsi une sorte de chassé-croisé entre les contraintes du départ de l'escalier et ses conséquences du premier au second étage.
Il faudra en revenir à des marches fines, tel que rencontrées avec les  quatre marches de liaison des portes au premier étage, pour finir l'enroulement de la vis jusqu'au troisième niveau, niveau de comble au moins charpenté sur la partie ouest, pour obtenir deux entrées sur un même palier en partie ouest de la cage d'escalier. 
Ce jeux des correspondance pourrait inciter à une orientation vers un troisième niveau de combles ajouté seulement à la construction du second escalier ? Nous revenons encore à des hypothèses.
Toutefois nous pouvons poursuivre la recherches d'hypothèses et voir ce que nous pouvons faire surgir comme nouveaux problèmes, comme nouveaux questionnements.

Recherche d'hypothèses N° 3

Cette planche se lit en deux fois [que le  lecteur ne soit pas surpris d'un long développement que je vais insérer entre la présentation des point A,B,C,D et surtout H. Pour éclairer le lecteur sur les raisons de ces recherches, c'est il me semble un procédé indispensable sur un blog pour comprendre la raison des ces études.  Evidemment la rédaction n'est pas la même que sur un livre où on peut faire des renvois de pages. Je publierai donc cette image une seconde fois en fin de "digression" pour certains, pour moi en fin "de mises au point transitoires d'étude"]  : 

1 - les tracés et inscriptions en noir qui sont les constantes et la 1° recherche d'hypothèse.
2 - les tracés et inscription en rouge qui sont les modifications de la 1° recherche en noir sur cette même planche. Pour faire le lien avec les planches précédentes de recherches d'hypothèse 1 et 2, j'ai conservé quelques repères à la même nomenclature. Ce sont les repères A, B, C et D.

D'abord je reprécise ces quatre premières nomenclatures en lettres.
             A - tracé de coupe en plan pour une projection verticale au-dessus du plan.
             B - valeur murale en arrondit de la cage d'escalier passant par-dessus la volée droite. Cette valeur murale enjambe la volée droite soit par un arc simple soit par une voûte plus large que la valeur d'un arc et pouvant être identique ou sensiblement identique à celle en place actuellement qui tient également lieu de complément de mur d'échiffre. Cette valeur B réduit la dimension de la cage d'escalier par rapport à sa valeur actuelle et a sans doute modifiée la pénétration de la porte dans le mur de la cage d'escalier que je fais figurer en "entrées aux étages",  en bordure du mur de refend que je représente en J.
             C - variable de l'écart qui résulte de la position de la porte d'entrée entre le soffite de la porte et le passage de l'enroulement de l'escalier. Cette valeur C est celle qui a guidé la hauteur de la porte sur le premier escalier. Cette porte ayant été conservée pour le second escalier n'a plus de rapport avec l'enroulement de la seconde vis et passe très au-dessus. C'est l'explication d'une porte aussi basse pour un répertoire ornemental sculpté (et peint) extérieur de grande valorisation de l'entrée, puis de l'enchaînement en valeurs ornementales des fenêtres au fur et à mesure qu'on gagne les étage. Une porte de cette nature, conservée, représentait l'orgueil ou le prestige de l'entrée dans la demeure et devait se trouver tournée face à l'entrée dans l'enceinte des murailles. Il faut donc tenir compte de ces paramètres pour retrouver la position de l'ancienne entrée sur le périmètre de la tour d'escalier que j'ai représentée ronde mais qui pouvait tout aussi bien être carrée ou carrée à pans coupés avant de devenir polygonale dans son dernier état contenant la nouvelle grande vis élargie. Avec l'apport des escaliers rampe sur rampe l'ampleur des entrées pourra être agrandie mais pas dans un premier temps si on en croît les entrées dans les cages d'escalier en tours construite en oeuvre pour contenir des escalier rampe sur rampe qui traversent le bâtiment de part en part et qui sont éclairées par de vaste baies à chaque palier, comme à Azay-le-Rideau en Indre et Loire ou comme à Montardy sur la commune de Grand-Brassac, à seulement quelques kilomètres d'Allemans en Périgord et propriété de la même famille qui fut  propriétaire du manoir du Lau.
                 D - position de l'articulation de la volée droite et de la volée courbe à partir du matériel lithique repéré in situ (d'origine ou en remploi ?).

Maintenant j'en viens au développement autour de la lettre repère "H" de mon dessin d'étude d'hypothèses N°3

H - cette nomenclature désigne la position actuelle des façades de part et d'autre de l'actuelle cage d'escalier. En façade est cette position n'est pas documentée au moment de la construction de la première tour d'escalier en vis. On sait simplement que la première tour d'escalier ne servait aucune pièce à l'est de la tour. La tour était-elle cependant en lien avec un mur de façade est dont il subsiste le percement d'une baie (fenêtre ou porte) avec sa modénature de mêmes répertoires que la fenêtre de l'autre côté de la tour d'escalier en rez-de-chaussée de la façade ouest ? Baie qui a par ailleurs assez logiquement - compte tenu des configurations de ces petits bâtiments - la porte d'entrée au rez-de-chaussée de la tour, en bordure de la volée droite de la cave voûtée en cave elle-même modifiée du premier petit donjon rectangulaire à une seule pièce par étage.
Ce repère H nous donne cependant la position de la première tour d'escalier en angle sud-est du premier petit donjon rectangulaire à une seule pièce par étage, à rez-de-chaussée percé d'une seule ouverture d'accès (aucune autre baie repérée sur ce volume en rez-de-chaussée, ni aucune cheminée pouvant être contemporaine de la construction du premier ou second bâtiment).
Il y avait donc là un espace potentiel entre le premier petit donjon rectangulaire et le ou les petits bâtiments construits à l'ouest, dont une chapelle tel que nous le verrons par une lancette de chevet qui subsiste entre rez-de-chaussée et premier étage du mur pignon ou de croupe est (Il ne subsiste aucune indication archéologique pour trancher à coup sûr entre pignon ou croupe).


                   L'enroulement en noir nous amène en palier au niveau du sol extérieur en chiffre 9, repère supérieur de l'huisserie en C. Nous avons une entrée dans la pièce par une marche qui complète valeur des trois marches de l'enroulement de l'escalier entre extérieur et intérieur. La position de la porte extérieure (portail d'entrée, sculpté) e positionne sur le périmètre NC entre la marche 9 et le redémarrage de la vis avec des marches portant noyau ou collées à la base de la vis et la lettre E qui est la position extrême du portail d'entrée à la tour sur le périmètre vers NC vers le nord. Entre E et F il y a quatre marches, donc une de trop, même si on élargit la marche 19 de la valeur  G. Si on fait bouger la position du portail d'entrée dans la tour sur le périmètre NC vers le nord on augmente C de la valeur d'un noyau, soit d'à peu près 18 centimètres chaque fois qu'on tourne de 50 cm, soit de la valeur d'une marche. Tant et si bien qu'il n'y a plus aucune raison pour faire un portail aussi bas dès qu'on a franchit au moins deux marches. En plus la volée de trois marches peut elle aussi être reportée vers le nord mais le niveau du sol extérieur restant le même la dimension du palier d'entrée variant à partir de la marche 9 s'étend d'autant au fur et à mesure qu'on rapproche les trois volées de E, puis qu'on s'en éloigne pour soit en donnant à ce palier la valeur supplémentaire d'une marche, soit en créant un nouveau palier au pied de la porte avec les marches 18 et 19. Sauf que chaque fois qu'on installe les trois marches de compensation on réduit d'autant la valeur apparente de la bas de la vis dont nous avons la valeur de contact avec le bâti par une partie bûchée de son périmètre. F reste une valeur constante de démarrage de la vis vers les étages, à partir de l'ébrasement ouest de la porte d'entrée à la pièce ouest. C'est sa position actuelle que j'ai conservée pour une logique de démarrage sur une voûte qui permet d'enjamber la volée droite de la cave tout en conservant une valeur d'échiffre nécessaire pour faire démarrer l'escalier en vis vers les étages. Cette solution, pour plausible qu'elle pourrait être, semble bien compliquée pour une première conception d'escalier en vis. Donc je ne la crois pas satisfaisante.

                           L'enroulement en rouge prend en compte trois marches supplémentaires à partir de la marche 9 en s'arrêtant à la marche 12 pour une valeur C qui reste constante d'une entrée à l'autre aux seuils rehaussés de trois marches. A partir de là la porte d'entre en rouge peut varier sur le périmètre MC jusqu'à E toujours en ébrasement intérieur. Des marches 12 à 19/19 nous avons un palier continu qui nous amène à F. En plus, si on pose la base sur ce palier la rotation en dégagement de la base répond à la partie visible de l'enroulement hors encoche. 
                                                              Donc je pense que c'est sur cette hypothèse
                                                              qu'il faut travailler pour une recherche de solution
                                                              finale qui nous ramène vers l'hypothèse de départ
                                                              d'une entrée mais sans doute avec une entrée axiale 
                                                              par perron différente sur le périmètre
                                                             . Dégageons alors cette solution sur un 
                                                              nouveau dessin d'étude pour avancer encore vers 
                                                              un éclaircissement final des problèmes qui 
                                                               restent à résoudre avant la reconstitution 
                                                              de l'escalier du haut en bas des niveaux
                                                              évaluables de cette première cage d'escalier. Voici donc
                                                              ci dessous cette solution dégagée :


           Ce nouveau dessin de complément d'étude pour une mise au point  pourrait être le chemin vers une solution finale en reprenant l'hypothèse en rouge de la recherche précédente. On voit alors clairement que la liaison avec le mur est qui deviendra le mur de refend après agrandissement vers l'est du donjon ne peut se faire que par une tour ronde. On voit également que la première tour d'escalier n'est pas engagée dans le bâti de l'angle du sud-est du premier donjon, mais collée. Ce qui pose un problème pour franchir la volée droite initiale. A cette difficulté s'ajoute un arrondit du mur R qui modifie la profondeur de l'entrée à travers le mur dans la pièce ouest. Cette entrée Y sur la courbe R devra être une nouvelle fois modifiée avec la nouvelle tour et son escalier en vis agrandi. Pour cette seconde tour qui prendra en compte deux entrées, une à l'est et l'autre à l'ouest, le mur est devenant le mur de refend il faudra en détruire une partie à la liaison avec la cage d'escalier pour loger la nouvelle vis plus vaste. Mais voici qu'un nouveau problème apparaît au moins au dessin.  Le franchissement de la volée droite devra obligatoirement se faire sur une voûte V. Mais si on suit la logique de l'enroulement de la première vis, la voûte que nous voyons actuellement est également une nouvelle voûte construite à partir de l'agrandissement de la seconde cage d'escalier B. Certainement d'après le premier modèle en place, c'est à peu près certain.

  En plus le palier du premier escalier en vis imposant ses contraintes, l'enroulement de la nouvelle vis passera très au-dessus de la porte d'entrée à la tour et on ne l'agrandira pas. Cette observation nous entraîne vers une autre observation : la diminution des valeurs ornementales - au fur et à mesure qu'on s'élève dans les étages - des ouvertures extérieures en façade est de la nouvelle tour d'escalier appartenaient-elles déjà à la première tour d'escalier sans l'encorbellement au sommet de la tour ?  Si tel est le cas, les baies démontées ont été réajustées au nouveau déroulement de la vis. Nous repartons vers des valeurs de récupération des thèmes sans pouvoir trancher vers des pistes qui nous amèneraient archéologiquement à des repères de datations, même relatifs. Toutefois ce qui est certain c'est que ce décor n'est pas de la veine flamboyante de la base de la nouvelle vis. Donc ce décor rayonnant avec ses baguettes intersectées appartient bien à une première veine architecturale ornementale ajustée à ou harmonisée avec la première construction de la vis et s'accorde également avec les modénatures des baies qui encadrent la nouvelle cage d'escalier. pour comprendre une liaison progressive du bâti est avec le bâti ouest, tout autant qu'un service progressif du rez-de-chaussée dès l'entrée par la tour d'escalier il faut mettre à l'épreuve ces cascades d'hypothèses avec la liaison aux étages par l'enroulement de la vis.  

Nous pouvons maintenant passer directement, avec une relative certitude, aux derniers réajustement pour une reconstitution de cet escalier en vis, en coupe face et profil

Pour permettre au lecteur d'avoir accès à cette grande planche de dessin de 1,30 x 0, 80 m qui conduit vers l'ouverture de nouvelles  investigations propres à faire progresser la recherche; je vais la séquencer en trois parties.
Tout d'abord je reviens sur une question essentielle. Dans un système d'escalier en vis où la stéréotomie entre en composante essentielle de l'enroulement des marches il est certain que les données techniques ne sont pas les mêmes que lorsque la stéréotomie en est absente, que les arcs porteurs sur le mur de la cage d'escalier sont également absents. Jean-Marie Pérouse de Montclos écrit, mais s'agit-il d'une coquille d'impressions "...avait trouvé une hauteur des marches de 0 cm 18, qui était en effet tout à fait inacceptable" (J.M. Pérouse de Montclos, op.cit., 1985, p.89, note 19). Personnellement je trouve des marches autour de 18 cm pour une longueur de 1, 50 m. L'escalier actuel a des marches hautes de 16, 5 cm à 17 cm, et en dernière volée de 15 à 15, 5 cm pour une longueur de 2 m. Soit en terme de vocabulaire de l'architecture dont Jean-Marie Pérouse de Monclos est le rédacteur, des marches basses, moyennes et hautes. Ces épaisseurs de marches sont celles des trois systèmes de contremarches rencontrés du premier au second escalier. Reste à définir si les marches basses sont communes aux deux escaliers en leurs dernières volées. Ce sont des marches délardées, donc amincies pour donner aux soffites des échappées qui vont vers les plafonds plats avant de passer par plusieurs étapes dont une, celle de la seconde vis, en forme d'ondulations dans un esprit flamboyant.
Détails ci-dessous :



 Ce système est celui de linteaux plats qui se supportent en encorbellement marche après marche à partir du support commune du noyau et à l'autre extrémité  le mur récepteur de la marche, sans arc. Les très faibles épaisseurs de ces linteaux franchissant sans étais un vide aussi important auraient une très grande fragilité qui ferait rompre les marches. Et Monsieur Rouzeau le maçon de la commune d'Allemans me le rappelle :  il faut une épaisseur minimum 40 cm pour qu'un linteau plat ne se casse pas sur le franchissement d'un vide supérieur à un mètre : ce qui est le cas des linteaux plats des manteaux de cheminées de cette époque, qui ont souvent en plus un arc de décharge en manteau quand ce n'est pas le linteau plat qui est séquencé en plate-bande. Cette question va avoir une importance assez grande pour l'analyse du dernier étage. Cette question étant abordée et arrêtée, je vais séquencer le grand dessin ci-dessus pour qu'il soit plus lisible et qui va permettre d'arrêter la hauteur des marches.
Le niveau A
Ce sont les horloges en plan du lien entre la volée de la cave en noir, amenée à une volée en col de cygne par ajout d'un articulation tournante sur la volée droite primitive à partir de la marche gironnée que j'ai repérée en "1" sur ma coupe de l'escalier en vis actuel. Marche gironnée qui est effectivement un réemploi, ou plus exactement une récupération de marche du premier escalier en vis. Pour une question de lisibilité j'ai associé ces deux volées par la couleur noire vu quelle forment une unité dans la conception de la première tour d'escalier en vis qui a absorbé la volée droite primitive. Mais aussi parce que le déroulement de cette volée courbe ou volée en col de cygne ne se confond pas en plan avec la régularité de la volée tournante à partir du palier d'entrée dans la tour. Ce palier en repère "F" se déploie entre la marche noire N° "15" de la fin de la volée venant de la cave, jusqu'à marche rouge "1" qui est le départ de la vis vers les étages passant comme on le voit par une valeur de deux marches au-dessus de la porte d'entrée perchée en haut de son perron de trois marches. Les entrées par perron sont communes dans les grands châteaux royaux dès le troisième tiers du XIV° s avec des tours d'escalier sur plan carré [M.Witheley, 1985, op.cit.p. 16 et 17].
Nous sommes déjà en B
Le repère "G" montre la partie visible de la base de la vis, compte tenu des repères d'appuis recueillis sur cette base. 
La volée tournant passe au-dessus de la porte d'entrée avec un hauteur qui s'inscrit dans la logique que j'ai développée plus haut d'une hauteur limitée par le déroulement de la vis puisque nous voyons que la volée passe à un valeur de deux marches au-dessus de l'ébrasement de la porte en vue de profil pour quatre marches en vue de face : ce qui amène le déroulement de la vis de 36 cm en bordure de l'ébrasement intérieur de la porte jusqu'à  72 cm au milieu de cet ébrasement. Les étais de l'escalier sont en fait assez faibles compte tenu du poids des marches et de leur portée sans arc récepteur. En fait il semblerait, mais je ne connais pas d'étude technique faite à ce sujet, d'un report des masses et des poussées qui circuleraient de façon régulière jusqu'à la base. Su un escalier à paliers comment ces reports réguliers peuvent ils fonctionner ? Là c'est une question technique qui n'a de réponse que par l'empirisme du constat. En revanche la question qui suit est d'une autre nature.
Le problème qui survient maintenant est celui de l'étayage du départ de l'enroulement de la vis qui se situe directement au-dessus du vide de la volée droite de la cave, sans mur d'échiffre. J'ai donc repris la solution actuelle d'une voûte que j'ai toutefois allongée, ou décalée vers le noyau de la vis, pour que la troisième marche qui est la première marche portant noyau soit étayée. Les deux marches en dessous étant calées contre la base ne sont pas en lien avec le noyau. La première marche de la vis part, comme actuellement, à un valeur d'une marche en dessous du seuil d'entrée dans la pièce.
C'est à cette condition qu'on trouve un déroulement régulier de la vis qui permet de faire la liaison de seuil à seuil des entrées entre le rez-de- chaussée et le premier étage. 
Nous sommes déjà en C
Si on diminue la hauteurs des marches on augmente les marches utiles pour passer d'un seuil à l'autre et
- soit on obtient un escalier à paliers mais avec une demie rotation qui va à l'opposé de l'entrée dans la pièce de l'étage. 
- Soit on passe de 19 marches sur l'horloge à 19+8,5. Comme l'espace entre les entrées est de 3, 90 m, si on divise par 27,5 on obtient des contre-marches hautes de 14 cm. Ce qui serait tout à fait surprenant et encore plus si on admettait deux rotations qui ramèneraient les contre-marches à des hauteurs de 10 cm et une échappée de 1,80 m, ce qui ne se rencontre même pas dans des tourelles de petits escaliers.
En conséquence ce sont là des pistes que j'ai abandonnées au profit d'un maintient d'un enroulement unique de 19 marches de 18 cm  de hauteur (environ).
En revanche on remarque que le lien entre les seuils et les marches sont décalés, ce qui est tout à fait fréquent et conforme aux entrées de cette époque dans les étages par des tours d'escaliers en vis adaptées à des niveaux de planchers préexistants.  Ce qui signifie aussi que cette première tour d'escalier a été adaptée au niveaux des planchers intérieurs ainsi que les seuils des portes qu'on a percés dans le mur de l'ancien donjon pour faire le lien entre la cage d'escalier et les pièces aux étages.
Ces dispositifs choquent un peu nos conceptions contemporaines de l'architecture mais dans certains châteaux les liaisons entre le déroulement régulier d'une vis construite après coup et les accès aux pièces peuvent tenir de "l'escalade" avec des ajouts supplémentaires de marches dans le plein des murs qui s'articulent très difficilement avec le déroulement de la vis, comme à Villemonteix (Creuse), ou à des solutions de tailles de marches qui compensent d'autres marches comme à Château Arnoux Saint-Auban (Alpes-de-Haute-Provence).

Passons maintenant en D
B = C
La rotation de la vis est la même mais on se rend compte qu'elle arrive comme la précédente à un degré au-dessous du seuil de la porte du niveau D, sauf que cette fois-ci ce niveau est celui intérieur du plancher de la pièce. Il y a bien là confirmation d'une modification des ces seuils par l'installation de la seconde vis avec des marches adaptées  dans le mur pour redescendre dans la pièce en D. Toutes ces adaptations, une fois de plus, sont tout à fait "ordinaires" à cette époque.
En revanche si
B = C
D = 3/4 de B ou de C en étage de comble (s)
Il faut donc faire une nouvelle recherche avec la séquence ci-dessous qui fait intervenir plus largement que par les paliers, le second escalier en vis.
D = 3/4 de C
E = 1/2 C
Nous avons une succession de diminution des étages par des valeurs de 1/4 de rotation de la vis.
La conséquence c'est que la valeur C' qui conserve la valeur des noyaux des marches inférieures n'est pas compatible avec une liaison en une seule rotation sans palier avec le niveau E.
Il faut en revenir à la solution de la seconde tour d'escalier qui diminue les noyaux à 15, 5 cm pour ce dernier étage de la tour d'escalier, avec en plus un palier, pour avoir un lien cohérent entre les deux entrées, en valeurs comparées les déroulements A' et B' qui sont les déroulements de la vis avec la même valeur des noyaux, du premier au second escalier. Est-ce possible ? Je n'ai pas de réponse sauf qu'il se pourrait que ce niveau E soit un ajout de la seconde tour d'escalier mais ne supprime pas un niveau de comble pour la première tour d'escalier. Donc quel serait le lien entre les deux entrées : celle du dernier étage des pièces bâties en dur et celles bâties en pans de bois sur le premier escalier ? Faut-il évoquer la solution vue à Yviers d'une volée courbe intra-muros ? Cette volée courbe nécessiterait 14 à 15 marches pour des hauteurs de contres-marches de 18 à 20 cm  et un déroulement au minimum sur le quart du périmètre de la vis en admettant des marches d'une largeur maximum de 20 cm puisque nous avons une échappée de 2,80 m entre les deux paliers. Cette observation, si elle ne peut pas donner de réponse spontanément satisfaisante - toutefois pas véritablement impossible avec un escalier intra-muros logé dans une augmentation de la largeur du mur de la cage d'escalier englobant sa rencontre avec le mur extérieur est qui deviendra le mur de refend du bâtiment terminé - entraîne cependant vers des observations qui nous permettent  tout d'abord :
 de remettre en question un escalier sans palier au dernières liaisons des étages. 
Nouvelle recherche de solution du déroulement de la vis au dernier étage actuel des niveaux des portes
Gestion des repères A, B, C, D, E;

                  Ail faut partir du niveau intérieur de la pièce, niveau du premier seuil de liaison entre la pièce et l'escalier en vis. A ce niveau là il semble qu'il y ait eu un première forme de palier qui ait eu pour conséquence de ramener un seul noyau à deux valeurs de marches., donc deux marches confondues dans un seul noyau. Ce serait la première apparition de l'idée d'un pallier B ou repos au niveau de l'entrée. Ce qui serait tout compte fait cohérent avec une datation relative par les moulures du portail et des baies de part et d'autre de la tour d'escalier.
                   C : en arrivant au niveau de l'entrée du premier étage de comble ou de l'étage en pan de bois (présence d'une console support intérieur d'une charpente dans la salle ouest, c'est-à-dire dans sous le plafond de la pièce en dessous) un nouveau palier d'une valeur approximative de deux marches termine la rotation de la vis. Ceci est tout à fait fréquent. En revanche on peut aussi élargir ce palier à trois marches, auquel cas le palier de l'étage en dessous se trouve supprimé. C'est un choix à faire. N'ayant pas voulu contrarier mes observations faites sur d'autres châteaux - bien chaque bâtiment offre ses solutions - j'ai retenu pour ma restitution un palier à chaque étage. Lecteur qui préférera un grand palier seulement en haut de la tour de l'escalier n'aura aucun effort à faire pour restituer la rotation de la vis : ça ne change pas grand chose sauf pour des données techniques. C'est-à-dire qu'on aurait résolu le problème d'un grand palier en suspension au haut du déroulement de la vis mais qu'on aurait été incapable d'en faire un plus petit un étage en-dessous lorsque la diminution de la hauteur des étages aurait contraint à un changement de choix de rotation de la vis (?).
                     D : l'escalier en vis ne servant pas le second étage du comble et n'ayant aucun orientation vers un escalier en vis en encorbellement de la tour pour servir la pièce en surcroît j'ai opté pour une solution plusieurs fois observée dans d'autres châteaux et qu'on retrouve dans des châteaux aux combles réaménagés en deux et trois étages de combles aux XVII° et XVIII° siècles comme ci-dessous au château de Chalais : soit une communication entre les étages de combles par une échelle de meunier.
                    bien que l'accès à la pièce en surcroît ne soit pas obligatoire, j'en ai tout de même
signalé la possibilité par un passage à partir du deuxième niveau du comble, en forme passerelle entre la croupe de couvrement du bâtiments et la pièce en surcroît de la tour d'escalier. Cette question est reprise plus en détail plus bas dans le texte après le dessin de reconstitution du 1° escalier en vis.
       

                     Proposition finale de reconstitution du premier escalier en vis
Je montre deux positions du comble. Pour des questions de place sur mon calque (les largeurs des calques même en rouleaux sont normalisées) j'ai collé le second étage du comble du gros oeuvre contre la pièce en surcroît. En fait il faut en revenir au petit montage supplémentaire de réajustement qui montre un second étage du comble du gros oeuvre isolé de la pièce en surcroît,  comme indiqué par les flèches. J'ai relié ces deux combles par un petit passage couvert mais il n'était pas obligatoire. La pièce en surcroît pouvait rester isolée sans accès.


Maintenant nous allons pouvoir mieux appréhender l'organisation supérieure, prévue ou réalisée, des derniers niveaux du bâtiment dans son ensemble, une fois les parties est et ouest réunies par le même service de la seconde tour d'escalier. 
Procédons par ordre.
Si il y avait une entrée au comble ou de l'étage construit en pan de bois avant le comble, l'entrée se trouverait contre le mur de refend puisqu'elle est présente en cet endroit. Une seule entrée n'interdit pas un lien d'une seule porte avec un passage en encorbellement sur les murs épais ou épaissi par des encorbellements projetés en avant du comble ou plus exactement de l'étage construit en surcroît en pan de bois. En revanche s'il y a deux portes de part et d'autre d'un mur de refend, des aménagements de conduits de cheminée sur les murs de croupe, des tours en encorbellement, le dispositif  d'exploitation des hauts des murailles pour des chemins de rond continus, s'adapte plus difficilement , surtout lors de remaniements et cet état d'esprit de chemin de ronde continu, ou de passage sur consoles (mâchicoulis sur consoles en pierres ou simple pan de bois sur poutres saillantes en bois), qui aurait pu lier les deux façades disparaît ou se trouve de plus en plus réduit à des valeurs symboliques liées au château.

 Les modifications sont donc des conséquences des sophistications des organisations intérieures et de distribution par la tour d'escalier en vis hors oeuvre. Et ces nécessaires changements dans la construction de ces donjons entraîne un nouvel état d'esprit architectural qui va accompagner, sinon être une des causes de la disparition progressive des étages en pans de bois, des encorbellements et finalement ramener le comble à un seul niveau. Toutefois, si on observe des bâtiments comme le château de la Tour d'Yviers on voit que la perte d'un étage n'entraîne pas nécessairement la disparition de l'étage en pan de bois et qu'on sait adapter la tour d'escalier à des besoins de nouvelles distributions.
Nous avons là l'occasion de questionner l'histoire de l'apparition de ces tours d'escalier relais en encorbellement sur les grandes-vis pour des accès à des pièces en surcroît. 
Ce qu'on sait c'est que ces petits escaliers en vis en encorbellement relais de la grande vis peuvent subsister sur les tours d'escaliers qui ne servent plus q'un seul étage comme on le voit plus haut avec la tour d'escalier du tout petit château du Maine Giraud en Charente (façade de cette tour refaite). Leur valeur ornementale n'est pas non plus une règle. On peut préférer sur-valoriser la pièce en surcroît et faire disparaître la tour en encorbellement sur la façade arrière de la tour d'escalier en vis, comme à Gournay dans les Deux-Sèvres
au manoir du Lau non seulement on valorise cette tour relais en façade de la grande vis mais en plus on lui fait porter haut les armoiries des bâtisseurs
Depuis la reconstitution de l'escalier du Louvre d'Eugène Viollet-le-Duc les auteurs ont beaucoup interrogé l'histoire de l'apparition de ces escaliers en vis en tant qu'escalier d'honneur et de prestige qui ont une vis relais qui monte jusqu'à une pièce en surcroît.
Mary Witheley reprend le sujet, le développe et l'enrichi par des travaux d'autres auteurs dont Sauval et L.Hautecoeur ainsi que par une reconstitution de A.Berty, donnant également sa propre version de l'escalier  
"This "Grande vis" is generally considered to be the most famous staircase built during  the Middle Ages but infortunatly not only was it demolished around 1624....The comptes de Pierre Culdoe confirm that the Louvre stair tower was also surmonted by a gable.... A small newel staircase contained within the  thickness of the wall linked the central square rooms on each of the six floors. This continued up to the roof terraces where a smaller spiral in a separate turret led up to the look-out tower . What appears to be the departure from the old traditions was the introduction of a second spiral straircase, wich was added after the initial stage of building  into one of the corner towers. [Cf. Mary Whiteley, 1985, op.cit.]

La situation des grands châteaux royaux est là pour amener des nouveautés qu'on va retrouver peu à peu dans la petite architecture du XV° siècle. Toutefois cette petite architecture rejoint de façon quasi empirique les initiatives des grands modèles et possède sa propre dynamique comme on le voit de façon si évidente entre les dépendances du donjon rond de Bridiers au donjon (qui renvoie aux schéma des grands châteaux royaux de la seconde moitié du XIV° siècle jusque dans le XV° siècle) rectangulaire sans tour de Chamborand (escalier en vis en oeuvre) ou donjon rectangulaire à tour fermé de hautes courtines dans le périmètre d'une cour à-peine plus grande que le logis à Montaigut-le-Blanc à la tour d'escalier en vis en oeuvre projetée en hors oeuvre en bordure d'un pont-levis à flèches d'accès à l'étage (trois châteaux de la Creuse) : c'est encore une des particularités des axes convergents vers un même tronc qui vont constituer dans la seconde moitié du XV° siècle l'originalité des donjons résidentiels sur plans rectangulaires à deux pièces par étage qui conserveront tous des caractères originaux et survivances, selon les cas, des siècles antérieurs, et contribuant aussi aux nouveautés qui vont à la rencontre et intégrations des apports de la Renaissance italienne transformée dans le domaine royal en pays ligériens puis dans la sphère parisienne. Il faut bien avoir conscience également que d'autres formules architecturales gothiques de traditions françaises des petits châteaux vont continuer à évoluer en parallèle, et constituer un panorama architectural très riches, souvent ou parfois très déconcertant, rejoignant par étapes le tronc commun ou s'en tenant à distance brisant tous les repères de datations hâtifs tels le Palais Jacques Coeur et le donjon de Sarzay qui seraient construits tous deux à partir de 1450 suivant les auteurs. Et ce mécanisme concerne aussi les modifications des petits donjons carrés ou ronds selon les nécessités des sites ou d'aménagements antérieurs qui imposent leurs traditions et leurs contraintes. Ce qui est le cas au Manoir du Lau. Car en fait il ne nous reste pas grand chose de cette première tour carrée qui sert de base à toute cette modification de ce bâtiment très composite. D'autres exemples sont légions de ces tours carrées sur-modifiées ou réemployées dans des périmètres fortifiés construits de plusieurs bâtiments isolés - grands ou petits - comme c'est le cas au château de Crozant (Creuse) où une tour carrée conserve sa base romane en socle plus large et bien appareillé de gros blocs réguliers bien taillés, pour une récupération et réédification au XV° siècle en maison-tour chauffée d'une belle cheminée à piédroits sculptés, logis du seigneur, servie par un escalier en vis hors oeuvre à accès par le rez-de-chaussée en bordure de l'abrupte et profond ravin sur la rivière. J'emprunte une fois de plus plusieurs travaux d'auteurs que j'avais utilisés dans ma recherche de l'université de Poitiers, Centre d'Etudes Supérieures de Civilisation Médiévale, en 1988/89  [Pour une étude plus complète du site on peut consulter : F.Autorde Le château de Crozant, dans M.S.S.N.A., t.8, 1893-1894, p.472 à 475 -  G.Janicaud, Crozant dans M.S.S.N.A., t.27, 1938-1940, p.500 à 514 - P.Trottignon, Le château de Crozant état actuel. Dans, Crozant études archéologiques. Guéret 1985, p.173,181,184]
D'une façon façon générale ces petits bâtiments  - petits donjons ou maisons-tours - qui reçoivent postérieurement lors d'une reconstruction une tour d'escalier en vis, même intégrée dans la masse du bâtiment comme on le voit avec cet exemple de Crozant dont on a, comme à Montaigut-le-Blanc, projeté le plan de la cage d'escalier hors oeuvre pour élargir la rotation de la vis, n'ont pas de petite tour en encorbellement à leur sommet. Il faut également dire qu'on a rarement l'occasion d'observer des fins de cages d'escaliers encore intactes sur ces petits bâtiments, que la cage d'escalier soit intégrée au gros oeuvre comme à Crozant ou collée à lui comme au manoir du Lau.
Jean Guillaume cible de premiers exemples de ces tours relais des grandes vis dès le début du XV° siècle mais sur des bâtiments d'exception : "Pour donner plus de hauteur à la tour, ils placent au-dessus de l'escalier  - qui ne dépasse pas le niveau du comble - une ou deux pièces hautes, souvent desservies par un deuxième escalier hors oeuvre construit en surplomb sur le côté de la tour...Les pièces hautes ne sont pas comme on le dit souvent , des "chambres de guet", car elles possèdent en général un cheminée.Parfois la pièce haute est occupée par une fenêtre...Le système des pièces hautes et de l'escalier secondaire se voit dès le début du XV° siècle, à la tour Jean Sans Peur à Paris" [Cf Jean Guillaume, L'escalier dans l'architecture française de la première moitié du XVI° siècle. op.cit., 1985, p. 28 et note 4 p. 42].
     Lorsqu'on analyse les petits châteaux de province de la petite noblesse, du clergé, des bourgeois du XV° siècle, ou les petites demeures dans de grandes enceintes comme celle que je viens de vous présenter à Crozant, les dynamiques, pour des aspects extérieurs pouvant être souvent comparables, sont bien différentes. Les pièces hautes en surplomb, débordantes sur mâchicoulis ou sur sablières sur les tours d'escalier sont bien souvent inaccessibles ou accessibles par des échelles de meuniers . Il en est de même des couronnements des tours qui flanquent les angles des bâtiments, soit aux quatre angles, soit en six tours en plus de la tour d'escalier dans le cas de certains châteaux d'Auvergne de la périphérie de Bort-les-Orgues (département de la Corrèze),  soit en deux tours de flanquement de la façade arrière uniquement. En effet ces couronnements aux allures guerrières sont purement symboliques et ne servent même pas de combles utilisables. Les difficultés d'accès à ces pièces hautes sont responsables de leurs disparitions faute d'entretien pratique. Au XVI° siècle les tours de flanquement des façades des petits châteaux rectangulaires disparaissent alors que les bâtiments perdent des étages : ne subsiste le plus souvent que la seule tour d'escalier mais, en revanche, la présence de la tour relais en surplomb est plus fréquente.
    Et cet aspect de la conception des parties hautes de la tour d'escalier s'accompagne du mouvement décrit plus haut de l'encombrement des murs par des tours et des conduits de cheminées qui viennent rendre le passage très difficile, voire impossible sur le haut des murs. D'où un recours de plus en plus fréquent aux pignons puisque les cheminées sont généralement aménagées sur les murs extérieurs, plus rarement sur le murs de refends. Mais les cheminées en murs de refends existent aussi, ou coexistent avec les cheminées construites sur les murs de croupes surtout quand les bâtiments font plus de deux étages comme à Chamborand puisque les conduits passants les uns sur les autres, l'épaisseur des murs n'est parfois pas suffisante pour contenir tous les conduits : d'où une alternance des supports de cheminées entre les murs de refends et les murs de croupes, voire aussi les murs de façades. Dans les tours rondes comme à la Tour Zizim de Bourganeuf les murs plus épais permettent d'aménager un plus grand nombre de cheminées les unes sous les autres (voir la coupe plus haut présentée). Si on se déplace vers de grands et de très grands châteaux cela nous donne l'extraordinaire forêt des cheminées du château de Chambord au périmètre hélas tout récemment sacrifié par des irresponsables, malgré la loi sur les périmètres protégés.
   On voit que l'observation, et l'analyse fine par méthodes archéologiques change considérablement les données recueillies à partir des grands exemples ou châteaux, des plans livrés par les architectes de l'inventaire et des Monuments Historiques qui ne se sont généralement souciés que de classement arbitraires de "grands exemples" ou d'exemples reconnus comme "dignes d'être conservés et restaurés", l'Université n'ayant souvent pas pratiqué autrement. Le changement d'attitude qui est le mien depuis les années 1990, malgré une très cruelle absence de textes d'archives qui rend la tâche bien plus ardue, est absolument indispensable pour comprendre en profondeur ce qui s'est passé et dégager plus réellement l'originalité de l'architecture française du passage, de transition de la dernière période de la Guerre de Cent Ans à la Renaissance Française, également en recours de méthodes comparées avec les grandes publications, très précieuses en repères et richesse de l'éventail, qui n'ont pas pris le temps d'analyser ces petits bâtiments au cœur des innombrables exemples dont regorge le sol de France, soit très bien conservés soit en traces archéologiques qu'il faut aller chercher par méthodes d'explorations dont les éléments recueillis constituent peu à peu un appareil scientifique de plus en plus fiable et de plus en plus facilement révisable au fur et à mesure des mises à jour. Et c'est finalement dans ces petits bâtiments que les observations de mutations sont les plus évidentes pour mettre à jour un inventaires des formules architecturales en présence du XIV au XVI° siècles. C'est toute une nouvelle recherche et une nouvelle méthode de recherche que je vous propose par mes articles sur ce blog.
    Pour en revenir au manoir du Lau que nous n'avons toutefois jamais perdu de vue et dont je n'ai jamais cessé de parler, on peut essayer de se risquer (mais là encore les dessins sont toujours révisables au fur et à mesure des découvertes) à des tracés qui nous donnent en quelque sorte les étapes de constitution de ce premier donjon carré, ou maison-tour (?), jusqu'à la construction de la première tour d'escalier en vis. Il faut bien sûr replacer ces étapes de modifications de ce petit bâtiment rectangulaire à une seule pièce par étage sur cave non voûtée dans le contexte d'un bâti plus important de petits bâtiments, dont la chapelle qui subsiste en trace archéologique et une portion de mur très épais et peut être une tour à base carrée (?) ainsi qu'un périmètre de terrain terrassé sur pente, bordé de murs (écroulés) en zone déprimée au périmètre rectangulaire quasi régulier et assez important autour du bâtiment actuel. Ce qui est une des grandes originalités du site du château d'Allemans construit avec sa propre chapelle en bordure d'une église à file de coupoles et de son cimetière dont la séparation avec le bâti du château est actuellement quasiment impossible à définir tant les deux sites ont tendance à se confondre. Un puits creusé entre l'arrière du château et le périmètre du cimetière ou des abords immédiat de la l'église paroissiale ajoute à la confusion des sites sur des parcelles qui comptent plusieurs autres puits apparents ou cachés. La configuration générale du site de l'ensemble église-château peut faire apparaître des terrassements mais pas d'un caractère significatif ou d'une importance telle qu'on puisse évoquer un aménagement en motte sur une fin de croupe et ou de mouvement de terrain haut dominant un baile ou une basse-cour sur un vallon.  
Evidemment ces reconstitution sont des évaluations qui reposent sur les chantiers archéologiques identifiés et techniquement isolés.
En fig 1 la reconstitution est plus théorique. En fait, restent les murs en substructions de cave, une partie de la base talutée à l'angle est, et très probablement le mur ouest avec son entrée à la cave non voûtée alors que les ouvertures aux étages peuvent être contemporaines ou pas. Toutefois nous avons une certitude : si l'épaisseur des murs en cave est conservée en haut de l'élévation - même moins des retraits pour supporter les planchers de terre sur lambourdes et en l'absence de toute trace de conduit de cheminée ancien ou d'autres ménagements de murs sauf de très probables fenêtres -  il y a là de quoi aménager les parties supérieures soit en chemin de ronde couvert d'un dispositif de charpente sur poteaux de bois et croix de Saint-André, soit pour recevoir des nervures d'un voûtement quadripartite, reçues en angles pour supporter une terrasse bordée en merlons, à ciel ouvert ou couverte par une charpente. Car un couronnement par merlon ne signifie pas terrasse ouverte ou chemin de ronde à ciel ouvert. En effet certaines constructions charpentées conservent, au moins depuis le XIV° siècle, des merlons en supports des sablières. Plus loin nous allons en rencontrer un exemple avec le hameau de Challenges à Beaune en Bourgogne mais je vous donne déjà une vue de ses combles sur plancher (XIII°/XIV° s.)

 alors que le cas se rencontre aussi à Lorgues dans le Var dont vous pouvez-voir le montage technique sur le par Yviers de ce blog. Donc je ménage également le fait que des terrasses peuvent être couvertes ou partiellement surmontées d'édicules couverts comme les auteurs en signalent. J'ai fait figurer une série de couvrements en berceaux. C'est un dispositif de couvrement qu'on rencontre parfois au XV° siècle en un seul berceau comme à La Madone à Bellegarde dans le département du Gard, ou en berceaux posés les uns aux côtés des autres comme à la "tour" du monastère de l'île Saint-Honorat au large de Cannes dans le département des Alpes-Maritimes (Provence Orientale). 
            J'ai donné là une série de pistes, de possibilités pour un bâtiment qui a réellement existé avec un départ des murs talutés comme il en reste la trace en angle est. 

  En fig 2 la reconstitution de la figure 2 est plus documentée. Le mur sud a été reconstruit et on y a aménagé des ouvertures qui se trouvent aujourd'hui collées contre la tour d'escalier, comme analysé plus haut. C'est là un élément très intéressant car on voit sans aucune hésitation qu'une travée droite et régulière d'ouvertures a été construite de façon voulue et organisée en substitution des ouvertures distribuées sans ordre dans la première moitié du XV° siècle, sauf  sur certaines maisons-tours où ces baies se trouvent empilées sur un seul axe vertical par nécessité d'exiguïté intérieure, et avec des baies qui apparemment sont toutes à traverses et meneaux en autre substitution des fenêtres qui allaient croissantes au fur et à mesure qu'on grimpait dans les étages, du XIV° à la moitié du XV° siècle (voir sur la page Yviers, maison-tour de Saint-Sulpice-le Dunois et château de Chamborand). Donc nous avons là la conquête de l'organisation régulière de la façade même si la symétrie dans la façade n'est pas atteinte et peut se trouver encore décalée avec une lucarne sur le toit hérissée d'un gâble. Les répertoires de moulures sont-ils déjà ceux que nous voyons actuellement ? Cette recherche de régularité entraîne vers le troisième tiers du XV° siècle. La tour à ce stade voit sa cave voûtée et un nouvel accès est aménagé, dégagé des parties construites à l'ouest. 
                 L'organisation intérieure est-elle changée ou reprend t-elle celle de la tour détruite ? Déjà les niveaux intérieurs changent puisque la construction de la voûte de la cave projette le plancher du rez-de-chaussée au-dessus du niveau extérieur de la cour. Au-dessus la pièce est certainement beaucoup plus ouverte. Il y aurait eu trois ouverture pour une salle non chauffée : une en façade sud, que nous venons de voir, une en façade est toujours en place et l'autre en façade nord qui a été partiellement détruite pour aménager une nouvelle fenêtre au XVIII° siècle très vraisemblablement puisque la cheminée de la pièce, qui signe aussi une division de cette grande pièce en deux pièces d'inégales grandeurs et placards, est typiquement du XVIII° siècle avec ses moulures en stucs et sa polychromie blanche et bleu-clair récemment retrouvée lors des chantiers de restauration. 
Alors bien sûr la fonction résidentielle des petits donjons de guerre, à l'égal des grands châteaux se pose. J'ai fait le choix de ne pas appeler le premier état du bâtiment "donjon" car je ne sais pas si ce termes est bien approprié lorsqu'on ne remarque pas véritablement d'organisation qui permettrait d'isoler ce bâtiments comme un "donjon", soit le bâtiment central du château qui concentré à lui seuls l'essentiels des fonctions guerrières puis résidentielles et administratives. En effet les petits châteaux jusque tard dans le XV° siècle ne sont pas tous, ou pas aussi fréquemment qu'on veut bien le dire, organisés avec une fonction sélective d'une tour parmi d'autres. Cette fonction sélective d'une tour sur laquelle les fonction résidentielles se définissent avec plus de précision au XV° siècle n'est pas forcément l'héritage d'organisation antérieures. C'est-à-dire que les tours qui composent le château avec ses courtines ont des fonctions guerrières mais peuvent se partager les fonctions résidentielles et  administratives et non pas les concentrer sur un seul bâtiment. En plus ces organisations sont rarement projetées dans un seul chantier mais sont le résultat d'évolutions sur plusieurs décennies ou à l'occasion de restructurations après des sièges. e qui fait qu'au sein d'un même château on va trouver des bâtiments de plusieurs époques, des tours de plusieurs époques parfois réunies ou mises en relations pour de nouvelles organisations. Donc dire que ces tours avaient à la fois des fonctions résidentielles et guerrières définies en une seule expression "donjon" me semble excessif. Personnellement je préfère remarquer sur une tour, mais s'il n'en subsiste qu'une seule, même q'il n'y en eut jamais d'autres, de nouveaux aménagements qui montrent que la fonction résidentielle ou administrative gagne sur les fonctions guerrières. Et c'est ainsi que je situerais l'évolution en phase "2" de la grosse tour carrée du manoir du Lau. Cette pièce à l'étage non chauffée et largement ouverte par trois fenêtres, dont on ne connait pas le mode d'accès, sauf par une porte en mur ouest mais en lien avec quel dispositifs on n'en sait rien, eut-elle une fonction de Aula ? Quel lien avec l'étage supérieur, quel comble était le sien ? J'ai fait le choix d'une charpente posée sur merlons vue l'archaïsme qui semble être encore celui de cette tour après reconstruction du mur sud et aménagement d'une cave voûtée. 
                    Ce choix délibéré me permet de mettre en valeur l'apparition ou la réapparition d'encorbellement à allures de mâchicoulis par l'ajour d'n étage en pans de bois en complément de la tour d'escalier en vis à la mode de la seconde moitié du XV° siècle avec son étage en surcroît en pan de bois sur encorbellement, même si l'accès à cette pièce n'a jamais été prévu : comme un symbole, comme une mode.
                              De cette manière de la phase "1" à la phase "2" à la phase "3" on approche plus méthodiquement les dernières mutations de ce bâtiment vers des fonctions résidentielles avant qu'ilne soit agrandi à l'ouest par un corps plus long, mal articulé en largeur avec le premier corps de bâtiment, construit sur un site anciennement occupé par une chapelle qui signe en principe l'entrée dans l'enceinte du château. Ces chapelles à l''entrée des châteaux ont été presqu'une règle en valeurs apotropaïques
(voir sur ce blog :  Fonctions religieuses apotropaïques et traditions funéraires en France -
http://coureur2.blogspot.fr/2015/08/fonctions-religieuses-apotropaiques-et.html ).

De nouvelles constructions à l'ouest modifient le site et le château tout en conservant des vestiges des anciennes organisation un situ et de tradition visibles dans d'autres bâtiments du XV° au XVI° siècle.

     Un accès indépendant, presque contre le perron de la première tour d'escalier, a été construit, comme je l'ai déjà signalé plus haut avec cette icône ci-dessous déjà produite
Ce rez-de-chaussée était-il éclairé ? Sur cette façade sud-est on remarque également une sorte d'archivolte qui ne dépassa pas le droit du mur. On ne voit également aucun ébrasement en partie inférieure. Quel est la nature de ce vestige : baie bouchée, site de décor peint ? Plus bas à la lecture des ouvertures une interprétation pourra être avancée pour ce site, mais bien sûr sans certitude absolue. En façade nord est, aucun percement ancien n'est repérable.  La seule fenêtre ancienne qui subsiste est celle en pignon est, en bordure nord du mur qui est le site  du vestige de la lancette du chevet de la chapelle détruite. Ce mur a une organisation particulière.
En effet, si on travaille sur les niveaux que voit-on ?
                      Une lancette, vestige du chevet de l'ancienne chapelle détruite, qui se situe à cheval sur le plancher qui sépare les nouveaux niveaux intérieurs. Ce qui signifie déjà que ce mur n'a pas été détruit mais réemployé et la petite fenêtre d'éclairage du rez-ce chaussée, haut perchée nous donne à peu près le niveau du plancher de séparation des niveaux car cette fenêtre est percée en haut du mur sous le plafond de la pièce. A partir de là on voit que l'encorbellement de la tour d'escalier en vis en angle su-est est bien au-dessus de ce niveau du plancher et que le seuil d'accès à la courtine par passerelle mobile est encore au-dessus mais que cette hauteur du seuil va nécessairement déterminer l'entrée dans la cage d'escalier par l'intérieur de la pièce. C'est ce réglage qui va être responsable de la haute marche d'entrée dans la tour d'escalier. Ce réglage est indépendant du réglage du niveau intérieur de la fenêtre et de tout autre aménagement intérieur de ce mur.
                    Puisque nous sommes à l'extérieur de la pièce au premier étage et que nous pouvons déjà comprendre des indépendances de niveaux des aménagements en revers de muraille, derrière un mur préexistant, on peut chercher l'origine de ces fenêtre d'apparat, surmontée d'armoires peintes (disparues) et sans doute de sculptures d'entourage de la baie également rehaussée de couleurs et nous en trouvons un superbe exemple miraculeusement intact au hameau de Challanges sur la commune de Beaune en Bourgogne (département de la Côte d'Or - en complément de la photo intérieure de son comble déjà produite un peu plus haut dans la page).


 Il s'agit d'un petit bâtiment isolé en bordure du périmètre d'une ferme site d'un ancien château dont il reste des vestiges.
 La fenêtre d’apparat est tournée vers l'extérieur du périmètre tout comme au manoir du Lau, et en bordure de l'actuel portail d'entrée dans l'enceinte de la cour fermée.


A manoir du Lau nous sommes donc dans l'héritage de ces salles d'apparats autrement dites Aula, qui sont des pièces publiques du château pour des réunions seigneuriales, de prestige et administratives. Ces pièces sont généralement chauffées et bénéficient de traitement particuliers mais les ornements se concentrent - outre les décors peints et tentures que nous ne pouvons pas évaluer car il n'en reste aucune trace - sur la cheminée .Ces traits de conservatisme font également remonter d'autres structures : celle de concevoir le mur.
       En effet le mur intérieur est de la pièce à l'étage du manoir du Lau est conçu d'une façon très particulière. J'élimine tout de suite la question du contrecœur construit sur un arc de décharge comme il est courant d'en voir à cette époque. En plus le mur de la chapelle a été réaménagé en avant sans destruction arrière. Donc en quelque sorte au niveau central le mur de la cheminée est une construction plaquée avec sa propre élévation sur l'élévation plus ancienne du chevet de la chapelle. Cette partie centrale de la cheminée n'est pas autonome mais totalement intégrée à la construction globale du mur intérieur est de la pièce, comme le montre le relevé archéologique ci-dessous.
et là encore nous sommes sur des manières de construire de tradition qui remontent au moins à la première moitié du XV° siècle comme on le voit au château d'Aubusson
En ravanche à Aubusson la fenêtre, la cheminée et l'entrée dans la petite salle (entre dans la cage d'escalier de la petit vis au manoir du Lau) sont sur un même niveau.
Pourquoi alors n'en n'est-il pas ainsi au manoir du Lau. Tout simplement par adaptation des aménagements de ce mur est aux contraintes données par les constructions antérieures. Seule la cheminée est effectivement au niveau du plancher qui est celui du seuil d'entrée par la tour d'escalier. 
                 - l'accès surélevé à la cage d'escalier de la petite vis dépend tout siplement du nombre de degrés qu'il faut pour passer de la salle à l'est au seuil de la petite passerelle qui permet d'accéder au-dessus du mur de courtine qui fait le lien avec le portail d'entrée au château. Ce niveau antérieur aux modifications a imposé ses contraintes d'accès  depuis le mur est de la salle est. Pour rétablir un accès pratique il suffisait de positionner quelques marches en bois (deux en principes) devant le seuil de cette age d'escalier.
                  - Pour la fenêtre. La mode était aux fenêtres sir lesquelles il fallait "monter". Mais en plus juste au-dessous il y l'ébrasement de la petite fenêtre qui éclaire le rez-de-chaussée. Là encore on pouvait ajouter un ou deux ou trois degrés en bois devant la fenêtre.
                   Ainsi par des compensations des niveaux par des degrés en bois la question différences de niveaux entre les événements du mur est entièrement appareillé étaient résolus de façon simple et pratique.
La question qui reste posée c'est celle de la petite vis. Cet escalier appartient-il à un état antérieur du château puisqu'on rencontre des liens entre les étages par ce type d'escalier en encorbellement sur des petits châteaux de la région comme au Vivier (Charente) [ Pour une notice historique sur ce petit bâtiment à partir de 1613 alors que le bâtiment est déjà construit, voir B.Sépulchre, 2005, op.cit., p. 190 ]
Effectivement cette insertion de cette tour d'angle en encorbellement qui impose ses contraintes de liaison entre la pièce et le chemin de ronde au-dessus de la courtine qui reçoit le portail d'entrée dans la cour du château, entraîne d'autres explorations pour comprendre comment ce mur de chapelle a été récupéré et restructuré de l'intérieur, en plus de l'appareillage solidaire complet des événements : fenêtre, cheminée, entrée dans la cage du petit escalier en vis.
La réinjection de ce mur est, de la pièce au premier étage, dans la globalité de la restructuration du mur donne des informations.
Tout d'abord nous voyons clairement que le logement de la vis apparaît en plan seulement à partir du premier étage. Ce qui est normal puisque c'est un encorbellement. En revanche plus difficile à comprendre est l'absence de rupture de maçonnerie entre le pignon est et la façade sud, sur le lien de cette tour d'escalier avec les murs alors qu'on sait pertinemment que le mur de la chapelle a été réutilisé et doublé.  Donc, la question qui se pose c'est celui de l'existence d'une tour d'escalier en vis primitive à ce réaménagement du château. la question est d'autant plus pertinente que les marches de la petite vis ne sont pas délardées lorsqu'elles apparaissent, et donc renvoient à un système de construction archaïque des escaliers en vis comme on le voit dans l'église à file de coupole, voisine de 300 mètres. On peut également argumenter que le passage de la tour sur courtine par une passerelle est un dispositif plus ancien que ces remaniements qui, à ce niveau, se situent surtout au XVI° siècle,  d'après l'approche par les cheminées et les répertoires ornementaux extérieurs des baies analysés plus bas. Pour leurs part ces systèmes de communication par passerelle entre une courtine et un corps de bâtiment résidentiel est un dispositif peut-être pas très fréquemment rencontré mais  systématiquement utilisé pour la liaison des deux tours successivement construites pour la captivité du prince Zizim à Bois-Lamy et à Bourganeuf (1479 - 1481).

Pour exemple quelques cheminées de la fin du XV° siècle au début du XVI° siècles, relevées dans les châteaux de la Creuse. Si on se risque à un essai d'approche typologique de l'évolution des cheminées du XV° au XVI° siècle, il faut admettre des permanences et des nouveautés, exactement comme l'évolution architecturale de cette période transitoire entre la guerre et la paix.
Tout d'abord reprenons le thème du passage du en oeuvre au hors oeuvre entre première moitié du XV° siècle à l'entrée dans le XVI° siècle par le thème déjà vu présent au manoir du Lau de la cheminée liée à la porte.
En complément du relevé fait à Aubusson qui nous montre trois aménagement parfaitement liés par les appareils dans le même mur en oeuvre, je produits ici d'autres observations faites entre la première moitié du XV° siècle et l'arrivée dans le XVI° siècle par deux châteaux dont ce si précieux château de de Chamborand pour toute étude sur ce sujet.
A Chamborand la cheminée est en oeuvre tout comme comme la porte - bien évidemment - dans l mur de refend. Le répertoire décoratif n'est pas des plus riche car cet aménagement ne se situe pas à un étage "noble". Si on descend dans les étages on rencontre des ornements de réseaux de baguettes continues qui relient deux masselottes en bases des décors de piédroits. Les baguettes ne sont pas interrompues et le faisceaux issus de la base des piédroits peuvent s'écarter pour encadrer le manteau appareillé en plate bande. Les hottes sont confondues avec l'élévation du mur puisque les avaloirs sont en oeuvre. Seuls les manteaux et les piédroits reçoivent un traitement ornemental. 
Avec le Chiroux on passe du "en oeuvre" au "hors oeuvre" pour la cheminée, tout comme au manoir du Lau, et on conserve un tiers point pour le couvrement de la petite porte. Mais ici la cheminée s'est enrichie de piédroits sans réseaux avec simplement des bases épannelées tout comme les chapiteaux. Le lourd manteau appareillé est couronné d'un corps de moulures qui n'existe pas à sa base. Le manteau est récupéré par une construction pyramidale qui traduit le départ intérieur du conduit de la cheminée, c'est-à-dire que l'avaloir a une traduction extérieure égale en hotte. Si on monte dans les étages avec des cheminées plus petites, le manteau de la cheminée monte droit et masque la construction pyramidale de l'avaloir : les hottes sont droites. Mais un corps de mouture en corniche séparé toujours le manteau de sa partie supérieure, de sa hotte, quelques soit la traduction droite ou pyramidale de la hotte.  La plate bande joue le rôle d'arc de décharge. 
En revanche les chapiteaux des piédroits ont disparu, ce que nous allons retrouver plus bas.
En 1480 les cheminées sont hors oeuvre. A la Tour Zizim les avaloirs sont systématiquement traduits extérieurement et les linteaux sont encadrés de corps de moulures qui font un jeu de dilations des largeurs des manteaux depuis les chapiteaux richement ornés de plusieurs corps de moulures. Les hottes au contraire, reprenant la traduction en ressorti des avaloirs, créent un contre mouvement de resserrement des effets de la cheminée, directement traduits en hottes. Les colonnes des piédroits sont dégagées d'un coussinet en ressaut de plusieurs baguettes. L'articulation des manteaux n'est plus en plate-bande mais en long linteau plat articulées au droit des piédroits. Cet agencement est possible simplement par la faible poussée des avaloirs peu hauts .Le manteau est timbré d'un écusson non sculpté (peint à l'origine). Les bases des piédroits sont hautes et  sculptées en masselottes.
Si on reste du la même période de 1480 et autour, nous rencontrons des agencements différents par les manteaux appareillés en plates bandes mais aux piédroits, chapiteaux et bases dans le même esprits ou dans un esprits d'ornements très marqués par des réseaux de baguettes et des bases généralement hautes très articulées qui récupèrent un ensemble de baguettes fines en dosserets qui accompagnent la colonne principale du piédroit dans on intégration au mur porteur. Au Théret on retire un effet ornemental très esthétique, très "troubadour", de la récupération de l'avaloir en traduction extérieure de la hotte au-dessus d du manteau, suivant en cela le schéma des cheminées de Bourganeuf qui sont de la même époque de construction. A Bois-Lamy les corps de moulure qui encadrent le manteau ont disparu. Les avaloir sont traduits en fortes valeurs murales de hotte qui s'inscrit sous l'arc formeret du quartier de la voûte sur nervures. Toujours à Bois-Lamy, si on passe à l'étage, on voit par la cheminée démolie qu'un ébrasement était construit en arrière de l'avaloir avec un arc de décharge appareillé. C'est qu'au second étage la pièce n'est pas voûtée, donc l'arc formeret ne peut pas se confondre avec un arc de décharge qui aurait tenu en plus cette fonction de supprimer  les poussées supérieures sur la partie basse de l'avaloir traduit en hotte inscrite dans l'arc. A Bois-Lamy les bases ont également tendance à s'affiner mais restent haut perchées.


Le château de Villemonteix est comme le manoir du Lau, composé d'un premier petit donjon carré agrandi à la fin du XV° siècle, voire au début du XVI° siècle, et ceci nous vaut des cheminées intérieures de différentes périodes, mais toutes sont hors oeuvre. Dans les grandes salles des étages nous avons toutes les chances de rencontrer, soit en aménagements originaux soit en réemplois - suivant le côté du bâtiment où on se trouve - des  cheminées du XV° siècle. Les tours sont aussi des ajouts. Toutes les pièces des tours - à partir du 1° étage - sont chauffées et c'est là que nous avons le plus de chance de trouver ces petites cheminées de la fin du XV° s. ou du début du XVI°s. Sur l'icône ci-dessus la grande cheminée de la fig.1 - démolie (reconstruite depuis mes relevés) - nous sommes dans une grande salle et les piédroits des cheminées sont tout à fait conformes à ceux déjà vus plus haut datés du troisième tiers du XV° siècle. En arrière du manteau démoli on retrouve le principe de construction par arc de décharge sur ébrasements de la tour Zizim de Bois Lamy (1479/80). En revanche les cheminées des autres figures sont  des petites cheminées de tours et leurs modèles sont très variés. Celle démolie en fig.6 n'a pas livré son mode de construction structurel derrière le manteau pour l'élévation de l'avaloir. En revanche les cheminées encore intactes sont des plus riches pour notre documentation et étude pour une recherche de famille dans laquelle on peut inscrire la grande cheminée du manoir du Lau. La cheminée en fig.5 reprend en hors oeuvre le type ornemental des cheminées en oeuvre de Chamborand, construites au moins soixante ans plus tôt. Seules les bases sont différences puisque les masselottes ont disparu au profit de bases à réseaux de baquettes horizontaux. Dans un modèle plus réduit la cheminée en fig.4 reprend pour une bonne part l'organisation d'au moins une des cheminées de Bourganeuf. Alors qu'en fig.2 les pièdroits sont devenus des colonnes simplifiés et sans chapiteaux. Le manteau restant du même esprit que ceux des les autres cheminées du troisième tiers du XV° siècle. En figure 3 ne subsiste plus que le manteau. Les piédroits sont réduits à des moulures concaves qui amortissement l'ébrasement du foyer de la cheminée et la hotte est une traduction droite écran de l'avaloir. Une corniche ou corps de moulures isole toujours le manteau de la hotte.

Mais surprise, alors qu'on aurait pu s'attendre à une évolution linéaire, voici qu'à La Faye de très lourdes cheminées (magnifiques au demeurant) refont leur apparition avec des colonnes à multiples ressauts entre des bases et des chapiteaux richement sculptés dans lesquels les éléments ornementaux verticaux sont savamment intégrés aux réseaux horizontaux dominants. Le manteau en plate bande appareillée est du même esprit que celui des autres cheminées déjà vues et il s'articule à une hotte légèrement profilée de biais.  Les extrémités des la plate bande - les sommiers en quelque sorte - sont taillés d'un seul  bloc alors que nous avons déjà rencontré ce qui se voit sur la cheminée d'à côté au Fressineaud d'un sommier articulé en quatre blocs taillés appareillés articulés sur les trois claveaux de la plate-bande proprement dite. Ce type d'agencement se poursuit, selon les choix qu'on en fait, d'une période à l'autre comme un mode de construction des manteaux articulés aux piédroits contemporains des autres modes d'agencements en claveaux entiers posés sur les piédroits. En revanche au Fressineaud on voit apparaître une autre famille de cheminées autour de 1500. Ce type de cheminée reprend les faisceaux de baguettes qui remplacent les colonnes des piédroits comme la cheminée en fig.2 de Villemonteix pouvait en annoncer une évolution avant leur disparition en fig. 3 du même château de Villemtonteix. Les bases fines sont aussi dans l'esprit de leur affinement à partir de la cheminée au second étage de Bois-Lamy. En revanche l'épannelage de la corbeille des chapiteaux est devenu plus décisif et constitue le chapiteau à lui seul. Nous retrouvons aussi l'organisation de la cheminée du Chiroux mais au Chiroux l'épannelage concerne aussi la base. L'articulation manteau-hotte reste du type du Théret. C'est encore une évolution qui va en tiroirs et nons pas de façon linéaire mais qui dégage cependant un axe historique du XV° au XVI° siècle avant l'arrivée de la Renaissance qui a pourtant démarrée depuis l'extrême fin du XV° siècle en Provence et en Anjou (J.J.Gloton), dans les pays de la Loire et centre de la France (F.Gébelin) et en région parisienne (L.Hautecoeur) et quelques répertoires et structures qui diffusent déjà en sud Charente et en Périgord vert tout près du manoir du Lau .
Le Mazeau est un petit château très intéressant mais très curieux. Dans un périmètre bâti de dépendances, d'une ancienne chapelle et de deux petits bâtiments résidentiels du XVI° au XVII) siècle, subsiste dans un angle un petit donjon résidentiel à un seul étage dont l'entrée par la tour d'escalier en vis hors oeuvre a été enrichi à la renaissance d'un portique à médaillons. Avec l'évolution de ces donjons depuis la première moitié du XV° siècle on assiste non seulement à une diminution des étages mais aussi à la diminution de leurs hauteurs sous plafond. Les pièces résidentielles les plus nobles passent également aux rez-de--chaussées qui étaient encore aveugle ou partiellement aveugles dans la seconde moitié du XV° siècle et qui commençaient ) être chauffés en pièces résidentielles vers 1480 alors que les donjons conservaient encore une hauteur de deux étages en un rez-de-chaussée et deux étages de combles charpentés. Les hauteurs sous plafond diminuant les hottes de cheminées se trouvent de plus en plus absorbées par les épaisseurs des solives des "terradis" [ces planchers de bois, de terre et de brique que les restaurateurs ont grand tort de supprimer puisque non seulement nous perdons une part du caractère des ces bâtiments et des aspects de leurs mutations mais en plus on supprime un élément de confort essentiel, surtout dans les régions froides, où on rend compte que les planchers en ciment qui remplacent ces anciens planchers "terradis" transforment ces bâtiments en véritables glacières impossibles à chauffer. Au Mazeau, qui est aujourd'hui ouvert au public,  le visiteur ne verra donc plus ce que j'ai pu relever et que j'ai donc conservé en élément original de ce château par ses cheminées]. Ces hottes ont donc tendance à disparaître comme ici au Mazeau. En fig.1 une partie de la hotte est toutefois conservée et son articulation au manteau reste par un corps de moulure en corniche qui se simplifie comme en fig.2. Les bases restent hautes, sculptées dans le même esprit qu'à la fin du XV° siècle, les piédroits dont articulés en colonnes à plusieurs faisceaux, les chapiteaux ont disparu. Si nous passons à la figure 3 nous avons là une évolution décisive. Non seulement la hotte a totalement disparue pour être absorbée par le plancher, les sculptures des bases des colonnes restent dans le même esprit, plus ou moins sophistiquées, mais les corps de moulures inférieurs du manteau se divisent comme si l'une des baguette allait à la rencontre du chapiteau disparu. Le manteau en hors oeuvre est intégrée dans le mur porteur par un profil en doucine : ces ensembles de registres nous conduisent directement à la grande cheminée du manoir du Lau qui pour sa part, dilate considérablement, et au premier étage conservant la position canonique des ancienne "aulas", et le manteau droit (vraisemblablement jadis appareillé en plate-bande) para sa moulure inférieures est intégré au réseau des colonnes des piédroits sans chapiteaux mais aux bases tout à fait dans l'esprit de la conservations des bases richement articulées de la seconde moitié du XV° siècle. On peut regretter que la restauration ait renvoyé la corniche sous le plafond en haut du hotte droite mais ce n'est pas en soi peut-être un excès puisque ce sera l'évolution qui se dégagera en allant vers le XVII° siècle. Tout au plus c'est peut-être un peu tôt si on ne projette pas la construction de cette "aula" ou salle d'apparat au delà de 1530.
Cette cheminée nous renseigne donc sur une date de construction de cette salle dans les premières décennies du XVI° siècle et nous renseigne également sur une permanence de l'emploi des banquettes intersectées dans les ébrasements gothiques puisque la grande extérieure est une synthèse d'apports de différentes époques : une typologie sous grand arc depuis le XIII° ou le XIV° siècle, un décor d'accolade de la seconde moitié du XV° siècle, un enrichissement de décor de baguettes intersectées que nous pouvons daté de la premier tour d'escalier en vis, soit peut-être de la fin du XV° siècle puisque le décor de la seconde base de la vis est un registre flamboyant comme déjà dit plus haut en introduction de cette étude et recherche.
Nous avons donc défini un ensemble de paramètres qui nous permet d'avancer sur des évaluation de datations de chantiers - bien que toujours relatives en l'absence ce texte précis et encore quand on les a. Et sommes-nous toujours certains qu'ils sont ceux des chantiers identifiés ou isolés ? En exemple pour la construction du château de la Chezotte en Creuse on trouve trois textes en archives qui nous donnent trois chantiers différents de construction : deux au XV° siècle et un au XVI° siècle. Et pour Villemonteix c'est un faux rédigé au XVII° siècle pour des des réclamations en reconnaissance de fief ... Il me semble important pour le lecteur de réactualiser ces difficultés de recherches sur ces bâtiments.

En résumé, pour refaire partir l'étude sur le manoir du Lau après ces éclaircissements de méthodes et de répertoires, je situerais la construction de cette "aula" dans les premières décennies du XVI° siècle et un peu avant la seconde tour d'escalier puisqu'une autre entrée sur cette partie est du nouveau bâti a été prévue avec cette porte bouchée très voisine de l'entrée par perron de la première tour d'escalier en vis. Les dates de réalisations des différents chantiers doivent être serrées, même peut-être très serrées ?  

Ce montage ci-dessus nous permet également de comprendre que le mur plaqué sur le mur de la chapelle préexistant a imposé des contraintes de constructions des cheminées : je veux dire de celle gothique originale et celle au rez-de-chaussée très postérieure et certainement pas avant le XVIII° siècle si on en croit les vestiges de modénature encore in situ.
       En effet il n'y a eu qu'une seule cheminée construite en revers de ce mur est. Le mur est primitif était celui de la liaison entre les deux extrémités du mur, encorbellement y compris. La valeur murale modulable pour une construction de cheminées était donc réduite et il a même fallu un arc de décharge pour  soulager le poids du mur non solidaire du mur primitif. Ce qui fait que - même si on avait fait le choix de vouloir plusieurs cheminées sur ce mur - on n'aurait pas pu les réaliser sauf une augmentation importante de la valeur murale de placage qui aurait également entraîné la création d'un passage entre le pied de la petit vis en encorbellement et le seuil de la pièce. Ceci bien sûr eut été possible mais cela n'a pas été fait. Et d'une certaine façon on peut le comprendre car l'ébrasement de la fenêtre d'apparat étant déjà profond il l'aurait été encore plus et il aurait pratiquement été amené à la valeur d'une pièce, ce qui bien sûr n'était pas sa fonction au sein d'une organisation de prestige, en "aula" ou avatar.  
       Donc la construction d'une cheminée en rez-de-chaussée n'a été possible au XVIII° siècle (vraisemblablement, compte tenu du décor restant de son manteau) qu'à condition de sacrifier l'utilisation de la cheminée à l'étage en faisant passer son conduit dans celui déjà construit et par voie de conséquence interdit toute construction de cheminée au second étage. C'est ce qu'on voit sur une photo avant restauration que détient l'association qui gère ce monument.
         Ces observations ont plusieurs conséquences :
                                       - tout ce château n'avait en tout et pour tout qu'une seule cheminée jusqu'aux réaménagements du XVIII° siècle.
                                               - Le rez-de-chaussée n'était pas chauffé. Il était éclairé par une petite fenêtre en pignon. Aucun percement originel n'est actuellement visible sur le mur nord (la trace de la porte est postérieure et répond à un lien fait avec un appentis de service, très postérieur). Sur le mur sud nous n'avons de preuve d'ouverture que sur les vestiges plus haut déjà décrits. Cette pièce en rez-de-chaussée a donc eu toutes les chances d'avoir été une pièce obscure, comme on en concevait en socle hors sol des châteaux au XV° siècle et avant, mais elle était ouverte d'une porte qui devait donner accès à une volée droite (à une escalier en vis en bois ou en pierre ?) pour monter dans la salle d'apparat qui va être éclairée d'une fenêtre supplémentaire dont on repère très bien l'absence de lien avec avec le mur intérieur est par un simple complément de relevé archéologique ci-dessous.  
Tous les niveaux sont décalés et la fenêtre en façade sud n'a pas de traduction haute extérieure. Elle appartient à un complément de chantier d'aménagement de cette pièce, soit contemporain soit légèrement postérieur, et cela se traduit aussi par des répertoires ornementaux de fenêtre très richement ornée de la façade sud .
 Procédons par étapes et  revenons à l'analyse comparative entre la fenêtre d'apparat du Hameau de Beaune et du manoir du Lau en façade est    
        
Ce qui est marquant c'est que nous sommes passés par le décor sculpté des baies à une conception en deux fenêtres jumelées par un axe vertical disparu qui supporte en fait un seul couvrement - confèrant à ces deux baies une valeur de baies géminées - à une conception à une fenêtre unique à meneau et traverse. Sans la traverse nous pourrions avoir en vocabulaire de l'architecture en deux fenêtres géminées et jumelées à couvrements plats, si on démêle le leurre de l'appareillage réel, tout comme son "ancêtre" du Hameau de Beaune. Ce ne sont pas les percements en soi qui caractérisent l'évolution du type mais bel et bien les vocabulaires périphériques à la réunion de deux baies rectangulaires par un pilier central.
          Au Hameau de Beaune chaque fenêtre rectangulaire est enrichie d'un fronton en tiers point (ou peut-être arc en tiers point outrepassé) creusé dans le même linteau de couvrement commun des deux baies. C'est l'ornement sculpté et très certainement accompagné d'un ornement peint qui confèr à ces deux baies une valeur de baies jumelées, ou à deux structures identiques séparées par un seul poteau. En effet, ce linteau plat, à sa base, est taillé en fronton courbe plein cintre sur le quel se dégagent les deux ornements de chaque fenêtre rectangulaire. Ces tables en creux, taillées en tiers points, étaient prévues pour recevoir un complément d'ornement peint en fausse architecture - qui aurait pu donner une impression de deux lancettes jumelées pouvant pourquoi pas être polylobées -  ou en valorisation de figures, voire d'armoiries célébrant le maître et son épouse. L'unique larmier protégeant le site des décors peints est lui même une archivolte du fronton courbe, et cette archivolte est retournée, c'est-à-dire que les limites inférieures du demi cercle du larmier sont bien fixées au niveau des impostes des baies si on intègre le décor peint à l'architecture des fenêtres, ou, si on ne fait pas cette intégration optique en leurre, au niveau de la base du fronton courbe qui couvre les deux fenêtres jumelées : le ruissellement de l'eau suit la courbe du larmier et il se trouve rejeté loin des ébrasements de la fenêtre lorsqu'il arrive au niveau des ouvertures. 
                Au manoir du Lau le décor peint n'a qu'un seul site en fronton - toujours en armoiries ou figures mais beaucoup plus improbable en architecture de leurre peinte - qui s'inscrit sur une table carrée bien isolée de l'appareil qui construit l'ensemble du fronton courbe sous un larmier en archivolte qui n'est pas retourné mais repris par deux verticales dont les prolongements conduisent jusqu'à l'appui de fenêtre où elles sont reçues par des prolongement des éléments horizontaux des bases issues des ébrasements. Il faut donc imaginer un complément de l'archivolte sculptée par deux corps de moulures verticaux en stuc peint prenant le relais de la moulure du larmier jusqu'à l'appui de fenêtre et qui reprend peut-être en stuc peint ou moulé et peint les masselottes sculptées dans la pierre qui reçoivent les baquettes d'ébrasement. En effet, à l'intérieur de ce dispositif ornementale en corps de moulure saillant sur la façade, la fenêtre à couvrement plat est ornée en plusieurs profondeurs d'ébrasement. On trouve d'abord dans la partie la plus profonde de l'ébrasement un encadrement complet de fines baguettes continues pour chaque quartier de baie défini par le recoupement de la traverse et du meneau.

 Puis, un plan moins profond de l'ébrasement est sculpté d'une nouvelle baguette plate qui tourne autour de toute la fenêtre sauf en appui de fenêtre. Cette baguette se divise en fait en trois baquettes par le recoupement du même décor dans les angles supérieurs. Il en est de même pour une troisième baguette en remontant vers le plat du mur et toujours en ébrasement - deuxième baquette qui fait le tour complet de la fenêtre et cette fois-ci profilée en tore couvert d'une baguette - mais cette baquette est couverte par une accolade toujours sculptée dans l'ébrasement. Il n'y a donc ici aucune ambiguïté entre décors d'ébrasement et chambranle car l'archivolte, même continuée jusqu'à la base de l'appui de fenêtre, n'est pas un chambranle. Ce larmier n'est pas non plus profilé comme ceux des fenêtres de la tour d'escalier qui sont tous  retournés ou de la façade ouest qui a un profil abattu débordant en partie supérieure. 
Revenons maintenant à la fenêtre en façade sud
dont l'appui de fenêtre est simplifié à un seul demi-tore sans ressaut, par rapport à celui de la fenêtre est à un demi-tore à ressauts, dégagé en soffite d'une doucine par une baguette.
Nous avons toujours trois réseaux de baquettes dans la profondeur de l'ébrasement mais cette fois-ci elles se recoupent toutes aux angles supérieurs de la baie à traverse et meneau. Les quartiers de baies isolés par le recoupement de la traverse et du meneau ne sont plus encadrés d'une fine baquette. Un larmier sculpté est également présent autour de cette fenêtre mais il est plat au-dessus de la baie tout en faisant retour par des verticales sculptées qu'on imagine sans peine être repris par des compléments en stucs colorés rejoignant l'appui de fenêtre en bordure sur le plat du mur des bases d'ébrasement. Pour ce qui est de la réception du larmier en appui de fenêtre le dispositif est le même qu'en façade sud. En revanche le larmier traité en horizontal renvoie à une idée de chambranle en complément des moulures d'ébrasement. Même si ce n'est pas le cas l'effet est voisin. On remarque également une rangée de petites boules sculptées intercalées entre le corps de moulure régulier du larmier et la baquette d'ébrasement. En fait c'est la moulure inférieure du larmier qui est ainsi traitée sur le plat du mur et non pas en ébrasement. L'archivolte s'est donc aplatie un peu comme si on n'avait pas eu la place de refaire un grand fronton courbe  bien qu'intérieurement le niveau de couvrement de la baie par un arc segmentaire tout à fait comparable à celui de la fenêtre en façade est, soit à un niveau inférieur.
            Non seulement ce dispositif de la fenêtre entraîne un aménagement intérieur différent du mur est au mur sud mais également en conception ornementale tout à fait singulière en extérieure de la façade sud. 
             Nous entrons alors dans un nouveau faisceau de questions. Ces deux fenêtres qui ont des conceptions structurelles ornementales très voisines sont toutefois différentes par la distribution des baguettes d'ébrasement mais en plus par le traitement d'un larmier qu'on a conservé,enrichi, sans pour autant l'amener à une valorisation de la baie par un complément architectural qui aurait pu contenir les représentations symboliques propres au signalement de la pièce d'apparat à partir de la cour, car nous sommes là à l'intérieur du périmètre du château alors qu'en façade est nous étions à l'extérieur de ce périmètre bâti continuant en ces sens cette tradition des dispositions des aulas depuis la période de la construction du Hameau de Beaune. Le dispositif des postes de tirs défensif de cette ouverture sur l'extérieur n'étant pas non plus conservé au manoir du Lau. Les armoiries ou peintures symboliques pouvant alors être renvoyées dans le site sous archivolte (usé ou bûché) dont on trouve encore la trace en rez-de-chaussée. A moins que ce site ait existé avant la fenêtre ? 
               A partir de ces observations je peux - prudemment- proposer une évolution de cette façade sud-est en trois étapes au XVI° siècle. 
                   - La figure 1 représente le bâtiment de la pièce d'apparat construit sans autre ouverture que la porte d'accès au rez-de-chaussée, avant la construction de la seconde tout d'escalier. J'ai toutefois fait figurer le vestige d'archivolte qui pourrait avoir été le site d'un décor peint sous larmier, signalant déjà le caractère exceptionnel de la construction d'apparat. Ce site a toute l'allure d'un réemploi mal remonté ou remonté à des fins particulières d'une archivolte en larmier retourné d'un fenêtre de l'ancienne chapelle. En effet si on observe l'effet de l'usure des intempéries des archivolte en larmiers sur les fenêtre des églises (et dans c cas de la région) nous voyons les traces de ces larmiers araser les murs alors qu'ils étaient saillants en larmiers retournés. C'est le retourné qui a été remonté vers l'intérieur de l'archivolte qui oriente vers une lecture en remploi

                   - La figure 2 représente la façade sud avec sa première fenêtre. Le site du décor peint sous larmier étant maintenu puisqu'aucune réserve architecturale n'est prévue autour de la baie pour signaler le caractère du bâtiment sauf un traitement ornemental particulièrement riche de cette fenêtre.
A ce stade j'ai émis l'hypothèse que la seconde tour était construite. En effet la richesse ornementale de cette fenêtre en façade sud m'a orienté vers une période proche de l'esprit du gothique flamboyant auquel appartient la base de la seconde tour d'escalier alors que les baies à simples recoupement des baquettes et accolades semblent renvoyer à une veine ornementale plus ancienne sur ce château.

 - La Figure 3 représente un troisième état de la façade au seizième siècle. A ce stade il semblerait que la bâtiment ait changé de propriétaire puisque cette fenêtre est timbrée d'un monogramme en "O" encadré de ressorts. Ce type ornemental ajouté au chambranle à crosses de cette troisième oriente vers une réalisation d'esprit maniériste, soit dans la seconde moitié du XVI° siècle. Des traces de couleurs rouges subsistent sur cette baie


Maintenant que nous avons ces niveaux de fenêtres, ces ajustement à des niveaux supérieurs, nous pouvons nous poser la question : pourquoi . Car en fait personne n'interdisait d'ajuster les niveaux intérieures de la fenêtre sud à au niveau de la fenêtre est, d'autant plus qu'en diminuant la hauteur d'accès à la fenêtre au sud on pouvait extérieurement gagner de la réserve au dessus de la fenêtre pour une complément "moins aplati du larmier" qu'on a de toute façon tenu à compenser en survalorisation par ce jeux de découpes en boules sculptées et peintes car sans peinture ces ornements n'ont strictement aucune valeur architectonique.
[Je mets dors et déjà le lecteur en garde contre une association d'idées : "stuc = renaissance italienne". Par le dictionnaire de l'archéologie - Larousse  de 1929  - les définitions anciennes donnent le mot "stuc" à une origine italienne le plus souvent puisées chez Giorgio Vasari dans le troisième quart du XVI° s. Mais il  ne s'agit que du mot et non pas des techniques et des techniques associées qui sont très utilisées au moyen âge en France et dans toute l'Europe et en Asie et encore ailleurs... jusque chez les Esquimaux je ne sais pas. Les travaux des médiévistes modernes ainsi que mes propres recherches se regroupent pour montrer que l'architecture polychrome et de trompe l’œil, grisailles et leurres était une pratique courante des bâtisseurs et ornemanistes du moyen âge dans toute l'Europe, l'Italie n'en n'ayant façonné qu'une expression particulière tout comme le classicisme français - certes exportée en Europe à partir des XVI° et XVII° siècles mais à la rencontre des expressions polychromes des autres pays et non pas en apport inconnus. Pour le lecteur curieux j'en donne un panorama et un inventaire sur cette page de mon blog ci-dessous
Techniques et vocabulaires de l'art de la façade peinte
http://coureur2.blogspot.fr/2012/08/un-tour-dans-le-massif-central.html
qu'il pourra compléter avec cette autre page
Les Vecteurs Impériaux de la polychromie occidentale
http://coureur2.blogspot.fr/2012/06/philippines-les-Vecteurs-imperiaux-de.html
Pour complément d'enquête, les dolmens étaient peints... C'est comme les querelles de nationalités : quelle était la nationalité des dinosaures ?]
La dernière fenêtre est ouverte plus haut dans la façade mais son chambranle ne soutient qu'une fasce plate et non pas un fronton, à moins qu'il ne soit détruit avec la destruction de l'étage supérieur. Et pourquoi cet étage supérieur aurait-il été détruit alors que subsiste le mur qui soutient l'angle de l'escalier en vis en encorbellement qui mène au surcroît de la seconde tour d'escalier ainsi qu'une part du mur pignon est qui a pu être un mur de croupe ? Il est vrai que cette portion de mur non arrêtée par un chaînage sous l'encorbellement fait plus penser à un arrachement. Toutefois je crois - puisque nous avons abordé la question des leurres en matière de décor - qu'il est temps de mettre en avant une possible technique de construction, d'élévation, dont les grands châteaux du centre de l'Europe ne sont pas avares et dont on trouve des traces, sinon des réalisations, dans les cours intérieures des châteaux français : le relais de l'architecture appareillée par les pans de bois. C'est-à-dire que le bâtiment est aurait été partiellement construit en architecture appareillée en mur de croupe (le fronton courbe de la fenêtre est) mais en architecture non appareillée en façade sud et nord à partir du second étage. Toutefois avant de franchir ce pas - même au titre du questionnement de recherche - il faut revenir à la construction de la seconde tour d'escalier pour en proposer une version achevée à partir du relevé in situ et, ensuite, en comprendre son intégration dans les constructions successives qui ont amené le bâtiment dans l'état où nous le voyons maintenant et dont il faut présenter les rapports par un nouveau relevé archéologique et étude dans l'état.

DONC

commençons cette nouvelle étape de la recherche en


revenant vers la seconde tour d'escalier

pour en proposer une reconstitution ci dessous. Pour une explication des deux portes d'accès à la pièce en surcroît se reporter à la planche d'étude et pédagogique des mouvements des deux tours d'escaliers, plus bas dans la page. La photo d'un château de Périgueux (Périgord) vient en étayage de cette planche, à la suite de la planche technique.




  Pour reconstituer cette tour d'escalier je n'ai fait que reprendre mon relevé in situ de l'escalier actuel et j'en ai prolongé les parties détruites.

 Quelles indications pour ces parties détruites ?

  Le principal indice est celui de l'encorbellement qui signale une petite vis qui monte à un étage en surcroît. Ce type architectural est typique de cette famille de bâtiments du XV° au XVI° siècle, comme déjà vu plus haut avec la première tour d'escalier. Sauf qu'au XVI° siècle l'encorbellement de la pièce inaccessible en surcroît est moins fréquent qu'au XV° siècle et que l'accès par une petite tour en encorbellement est en conséquence presque caractéristique du XVI° siècle dans les petits bâtiments ruraux. A Yviers l'escalier relais qui monte à la pièce en surcroît n'est pas une tourelle saillante en encorbellement mais un petit escalier construit dans l'épaisseur du mur [ce système de construction des escalier dans les murs et qui épousent le plan de la tour est le système le plus ancien connu - Voir également. Cette particularité est peut-être également due au fait qu'en plus de la pièce en surcroît qui établissait un lien direct avec le deuxième niveau du comble en pan de bois, il y avait encore une autre pièce en surcroît en pan de bois et très vraisemblablement saillante. Nous voyons qu'en poursuivant l'exploration de ces bâtiments que nous croyons tous semblables depuis l'extérieur, qu'ils présentent en fait - pour une même famille architecturale évoluant à partir de troncs voisins mais différents depuis la fin du XIV° siècle et plus fermement depuis la fin de la Guerre de Cent-Ans - des solutions de distributions, d'étages, d'élévations, qui constituent une richesse architecturale de mutation des plus fournies et inventives. u que cet étage n'existe plus sur le sommet de la tour il faut penser qu'il n'était pas construit dans la continuité du même mur que le reste du gros oeuvre de la tour et qu'il avait une structure propre mais si par des jeux de leurres architecturaux cela ne se vouait pas de l'extérieur.
     Puisqu'il en est ainsi j'ai opté pour une solution simple et tout à fait en accord avec l'élévation de la tour, d'une pièce en surcroît en lien avec la fin de la grande vis par un petit escalier en vis relais en encorbellement dont nous avons la base dans l'angle nord-est de la tour et de la façade sud. Je n'ai pas traduit la pièce en surcroît en encorbellement mais dans la continuité de la tour pour éviter toute complications de liaisons architecturales vu la faiblesse structurelle d'un pan de bois à cette hauteur recevant une tourelle en encorbellement. Qui plus est je l'ai habillée d'un fin muret appareillé - comme on en voit sur de nombreux exemples d'encorbellements sur mâchicoulis - et j'ai projeté contre ce mur la structure en pans de bois qui sert ailleurs à supporter la charpente puisque cm'espace central de cette petite pièce devait sans doute être libéré pour justifier un accès aussi sophistiqué que celui d'une vis relais en encorbellement au sommet d'une tour.

Des escaliers comme celui-ci, de la seconde construction de la tour d'escalier, qui étonnent encore les gens du bâtiments par ces marches très lourdes monolithes réduites à leurs plus grandes finesses, franchissant deux mètres de vide sans fléchir ni casser, étaient très coûteuses et devaient montrer la puissance et la richesse du seigneur laïque ou ecclésiastique du lieu. André Mussat nous renseigne "les maîtres maçons sont payés six sols trois deniers pour chaque journée...une marche d'escalier en vis vaut 8 sols." (A.Mussat, 1991, op.cit., p.18).  Si on ne retrouve pas de trace des marches portant noyau du premier escalier il faut peut-être penser que ces marches ont été affectées à un autre bâtiment, vendues ou déplacées ?

On comprend alors que nous sommes passés d'une conception quasi archaïque du donjon du petit château de la Guerre de Cent Ans avec des communications entre étage par des escalier en bois, à une modernisation avec une cave voûtée mise en liaison avec la cour par une volée droite latérale, à une récupération de cette volée droite par une première tour d'escalier en vis hors oeuvre en pierre avec ornementations dans un premier temps, sculptées et rehaussées de couleurs et d'armoiries peintes, avec en plus l'aménagement d'une belle salle "Aula" bien éclairée au premier étage et ouverte vers l'église, mais pas chauffée, vers une troisième conception encore plus luxueuse que nous allons encore questionner, en complément des études déjà faites de cette partie est du bâtiment - intérieur et extérieur - avec de nouvelles planches pour une compréhension plus serrée de ce bâtiment.

      Donc, à partir de la reconstitution de la seconde tour d'escalier, les problèmes ne sont pas résolus. Ils ouvrent de nouveaux axes de recherche qui vont continuer à réduire le nombre des questions ouvertes par cette étude, jusqu'à ce qu'il soit possible d'envisager des propositions de reconstitutions potentiellement probables. Il ne sera toutefois pas possible d'atteindre à une image totalement fiable par le strict procédé archéologique : une iconographie d'archive pouvant toujours apporter son lot d'informations confirmant ou infirmant la recherche, tout en ayant bien conscience qu'un dessin d'archive n'a pas de valeur absolue surtout lorsqu'il cède à sa propre analyse historique et ou archéologique. Les dessinateurs ne sont pas des archéologues [ un excellent exemple qu'on puisse donner pour une approche simple  des documents anciens liés à des périodes et à des écoles c'est la lecture des arbres et leur traduction en peinture au cours des siècles. Cf. Zenon Mezinski L'arbre dans la peinture. Paris, 2018]. Mais un dessin ancien reste un document important et incontournable sans discussion quand on le met à jour et qu'on arrive à fermement l'identifier comme une étape de la vie du monument. 


Comment cette tour s'intègre t-elle dans la succession des constructions ouest et est ?


Tout d'abord la tour d'escalier.
La première tour d'escalier avait été construite contre l'angle sud-est du bâtiment. Elle était très peu intégrée au gros oeuvre et le noyau de la vis montait en bordure des ouvertures. Ces ouvertures aux étages, percées en fonctions de la rotation de la vis à tous les étages, s'alignaient parfaitement les unes sous les autres contre le mur de refend. 
Avec la construction de la seconde tour d'escalier le noyau a été déplacé vers l'est et pour concilier les ouvertures d'accès au bâti neuf à l'est nous avons assisté à des prouesses d'ajustements pour lesquels pratiquement toutes les recettes ont été mise en oeuvre  :  décalage de l'alignement des accès dans les pièces étage après étage, paliers plus ou moins importants, variations d'emmarchements entre deux ouvertures du même étage, contremarches intérieures dans les pièces. A ce panorama il faut ajouter une plus grande emprise de la tour sur le gros oeuvre préexistant, d'autant plus qu'on a fait le choix d'un escalier en vis en encorbellement dans la l'angle de liaison des façades est de la tour et sud du corps de bâtiment pour faire un lien entre le dernier niveau d'accès direct dans les pièces disparues de l'étage démoli au-dessus d'une étage lui même déjà partiellement démoli mais conservant les traces ds corbeaux qui supportaient la charpente des pans de bois du dernier étage en architecture non appareillée. 
Pour obtenir une tour d'escalier en encorbellement qui supporte un escalier en vis à cette hauteur il faut associer les supports du mur de la tour à celui du gros oeuvre de l'extension. C'est à dire qu'il faut exploiter au maximum les possibilités que les murs ont de soutenir directement l'empilement des marches ainsi que le mur qui ferme la cage d'escalier de plan circulaire. En fait il faut faire jouer ses supports comme des murs d'échiffre qui ne laissent pratiquement aucune place à une suspension de la rotation de la vis dans le vide ou en encorbellement si on préfère. La solution se trouve dans une démarrage des premiers degrés en articulation de la rotation de la grande vis et de la petite vis en encorbellement, tant qu'on reste sur le plein du mur de l'élévation de la tour d'escalier? Ce plein du mur supporte lui aussi le noyau de la vis. A partir de là il faut que la valeur de deux marches (trois si on évalue par les arrêtes) reposant entièrement sur la console d'encorbellement elle-même conçue en mur d'échiffre. Puis on arrive très vite sur le mur d'élévation de la façade sud du gros oeuvre où l'escalier  retrouve un échiffre qui le conduit jusqu'à l'entrée de l'étage en surcroît dont l'entre s'aligne à peu près à la verticale de son accès en dessous par la grande vis. 

Ce qui a pour conséquence d'être traduit en vue arrière du bâtiment par un mur qui devrait monter au moins jusqu'au niveau supérieur de l'élévation en dur de la tour (fig.2 de l'icône ci dessous). Ce qu'on ne voit pas. Comme on ne voit aucune trace d'arrachement malgré une réfection probable et même certaine de la tour de la grande vis à ce niveau on est en droit de penser qu'un complément architectural plus léger en architecture non appareillée a terminé l'élévation de cette tour après avoir dépassé l'élévation nécessaire pour supporter l'enroulement de la petite vis. Ces relais d'architectures appareillées et non appareillées dans les parties hautes allègent effectivement les élévations et suppriment les nécessaires départs de mur en maçonneries trop épaisses, mais fragilisent également la durée de vie des parties hautes des bâtiments.
 Sur la vue ci-dessus et ci-dessous on voit très nettement que ce qui reste de l'élévation en dur du mur sud de la tour en encorbellement qui s'arrête au-dessous de la hauteur du mur de refend qui lui-même se trouve décalé vers l'ouest puisque la cage d'escalier de la grande vis a été agrandie par l'est et en pénétration du gros oeuvre, ce qui  nous vaut des pans abattus en liaison de la tour et du gros oeuvre. Le pan abattu est étant récupéré pour loger la cage du petit escalier en vis. Le mur ouest de la tour d'escalier - non pénétrant en plan - reprend pourtant à-peu près l'alignement de la première tour d'escalier et donc arase toujours la travée de fenêtres qui avait été construite avant la première tour d'escalier, lors de la reconstruction du premier bâtiment détruit en grand partie et dont nous ne savons que peu de choses.
Le mur de refend s'arrête donc avant la hauteur totale de la tour mais au-dessus du niveau du mur de soutien de l'encorbellement de la petite vis. Ce mur de refend est lui-même plus haut que les parties murales de l'ouest (Fig.3) où on  percé une petite fenêtre pour éclairer l'intérieur de la pièce privée de la moitié de son mur d'élévation en dur (fig.2 de l'icône ci-dessus). A l'intérieur de cette pièce le mur de refend reçoit, juste au-dessus du niveau de la porte d'entrée depuis la tour, deux corbeaux qui soutenaient les parties construites en bois du haut du bâtiment (Fig ci dessous)
Pourquoi cette pièce est-elle privée de la moitié de son élévation sauf sur le mur de refend, ancien mur extérieur est du premier bâtiment avant extension est.
On peut penser à la destruction d'un incendie mais l'élévation n'a pas été reconduite lors des réaménagements XVIII° siècle puisque on s'est contenté d'occuli horizontaux (fig. 2 de l'icône au-dessus de la photo commentée) pour compléter l'éclairage de la pièce bien compromis par la disparition de la fenêtre en façade sud qu'on a remplacé par une petite fenêtre carrée.
Cet étage n'a pas été récupéré en étage habitable sauf peut-être des logements de service ou en galetas ou grenier. De l'autre côté en partie ouest l'absence d'élévation démarre bien pus tôt et on ne voit aucune trace de maçonnerie ancienne contre le mur de refend au nord-est. 
La cheminée en brique est construite sur la face est du mur de refend. C'est-dire qu'elle a été construite sur la partie extérieure du premier bâtiment. On voit actuellement cette construction de cheminée jusque dans le comble est.

 On perd sa trace dans les étages inférieurs car ce mur a été enduit de neuf à chaque niveau depuis le rez-de-chaussée. Cependant le conduit de cheminée répond à l'évacuation des fumées d'une cheminée construite sur le mur est de la pièce ouest au rez-de-chaussée. Comment passe-ton alors d'ouest en est par ce conduit de cheminée est ? L'explication en est simple. Pour cela il faut revenir au plan.

Lors de l'analyse de la construction de la façade sud-est du bâtiment il n'a pas été possible d'établir avec certitude si la pièce est a été éclairée. Cette salle est aurait-elle pu être avoir été chauffée par une cheminée sur le mur de refend postérieurement aménagée  ? C'est fort probable puisque le système de construction de la grande cheminée à l'étage interdisait tout aménagement d'un autre conduit partant d'un niveau  inférieur à la grande salle, sauf comme vu, en récupérant le conduit de la grande cheminée qui se trouvait du coup condamnée.. En revanche il n'est pas improbable au cours de son histoire qu'une première cheminée ait été aménagée sur le mur de refend côté est avec la construction d'un conduit en brique très logiquement construit en élévation de cette cheminée, donc ressortant en souche sur la partie est du mur de refend. La construction d'un couloir a par la suite rendue cette cheminée inutile et il est alors possible que la cheminée du XVIII° siècle construite sous la grande cheminée sur le mur extérieur est (face ouest) l'ait été à cette époque de remaniements où on a également récupéré le conduit de la cheminée construite face est par la construction d'une cheminée en revers du mur de refend dans la pièce ouest, donc de la première cheminée et qu'on ait ainsi récupéré son conduit.
Ce conduit est également brûlé extérieurement. Est-là la trace d'un incendie qui aurait ravagé les parties hautes du bâtiment ?
C'est là une piste qu'il faut retenir mais elle en nous éclaire toujours pas sur la disparition à moitié de la maçonnerie en dur de la partie ouest du bâtiment. Une hypothèse pourrait peut-être dors et déjà avancé puisque par l'élévation de la fenêtre arasée en même temps que le mur nous savons que ce mur a bel et bien été élevé? Mais il a été proprement arasé jusqu'à la rencontre de l'élévation de la cage d'escalier, pas au-delà puisque nous avons le mur de refend qui ressort au-dessus des toitures articulées par ce mur de refend. Cette articulation fait sens puisque d'un côté elle accompagne une élévation presque jusqu'en haut de la maçonnerie de la tour d'escalier et pas de l'autre côté. Pourtant, sur cette partie est nous avons le témoignage d'un mur pignon est qui a été élevé plus haut et droit puisque l'archivolte de la fenêtre a été décapitée par un arasement en pignon plus bas que l'élévation initiale. Cette partie est du bâtiment conserve également des restes d'arrachement d'une élévation en bordure du mur qui soutient l'encorbellement de la vis. Mais la belle fenêtre gothique a été couverte d'un larmier plat qui en plus n'est pas de même nature que ceux qui couvrent les fenêtres de la tour. Ce larmier plat semble avoir été logé sous un arrêt de maçonnerie bien que la fenêtre ouest de l'étage - plus tardive - monte un peu plus haut en limite de sous pente du toit, mais pas de fronton sur cette fenêtre : était-il obligatoire ?  Non si j'en crois les fenêtres de la période maniériste du palais de Monaco que j'ai eu tout loisir d'étudier
 (voir sur ce blog
Le Palais Princier de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/palais-princier-de-Monaco-palais-of.html
Il résulte de cette première approche que les deux élévations supérieures du bâtiment en est et en ouest ont été arasées, décapitée ou inachevées pour des raisons différentes et qu'elle n'ont pas suivi l'axe directeur du mur de refend jusqu'au fait du bâtiment et même depuis bien plus bas en partie est.

Il est une autre hypothèse que l'étude successive des bâtiments de cette région fait de plus en plus entrevoire. En effet cette région a connu une importante industrie de fonderies qui a ravagé les bois et les forêts du secteur géographique absorbant de façon radicale et dramatique tout ce qui était combustible. Plusieurs châteaux qui connurent une période délicate de leur histoire présentent ainsi d'importantes disparitions architecturales dont le témoignage d'anciennes élévations en pans de bois relais des maçonneries est évidente. Je reprendai cette question avec l'étude du château de Varaignes, sur ce blog.
Varaignes - Le château de Varaignes, le village et son église. Un site rural d'écologie et de culture sur le département de la Dordogne en Périgord Vert. Archéologie Médiévale.

A partir des articulations de la seconde tour d'escalier et de sa reconstitution j'ai fait tourner mon lecteur autour du bâtiment - passant de l'extérieur à l'intérieur à l'extérieur - pour essayer de saisir dans un même chapitre l'ensemble des principales incohérences qui font buter sur des recherches d'hypothèses immédiates, sauf deux hypothèses différentes pour chacune des parties est et ouest pour finalement retrouver une cohérence sous la même toiture en croupe comme la proposition de reconstitution ci-dessous le montre. Pour cela il faut en revenir aux vecteurs des leurres architecturaux et de trompe l’œil sur lesquels nous avons déjà bien avancé, pas à pas, avec beaucoup de prudence, mais de façon quasiment certaine. 
Il faut maintenant être plus décisif et faire des propositions, ne serait-ce  que pour permettre au lecteur de faire les siennes et ainsi d'enrichir le sujet et la recherche.
En plus de toutes les observations déjà faites, compte tenu de la nature des planchers intérieurs tous différents et parfois très différents les uns des autres mais tous alignés aux seuils ou aux adaptations des seuils de la construction de la deuxième tour d'escalier, et qui ne laissent de place à aucune survivance de terradis, ces planchers typiques des bâtiments de cette période, je crois pouvoir travailler avec une relative certitude sur un bâtiment qui fut détruit par un incendie avant les modifications d'ouvertures et des toitures du XVIII° siècle. Le bâtiment fut-il abandonné un certain temps aux intempéries ?
Voilà un ensemble d'hypothèses très plausibles qu'il va falloir vérifier, si cela est possible, par une recherche d'archives.
Les reconstitutions ci dessous sont donc des axes de recherches et des propositions de l'état du bâtiment après la construction de la seconde tour d'escalier et avant le percement de la fenêtre maniériste : donc dans la première moitié du XVI° siècle et même peut-être un peu plus, sans apport de la renaissance française. 
Un bâtiment résultant d'une pure évolution gothique depuis ses origines qui peuvent  être raisonnablement situées dans le XIV° siècle pour le premier petit donjon rectangulaire - ou maison tour ? - et s'achevant en mutations au XVI° siècle vers 1550-1560.

Non pas en digression, ni en redite de ce que j'ai déjà énoncé à travers l'arrivée de la renaissance en France, mais en information pour le lecteur qui découvrirait l'architecture du XVI° siècle en France à travers les enseignements classiques et scolaires d'une renaissance architecturale qui prend le relais de l'art gothique à partir de 1500 je donne cette planche de portail gothiques réalisés jusque dans la seconde moitié du XVI° siècle dans une région pourtant proche de l'Italie. Ce sont des exemples de mes recherches dans les villages de Puget-Théniers (moyenne vallée du Var) et de Guillaume (Haute vallée du Var) sur le département des Alpes-Maritimes.


On part d'un' tradition gothique tout à fait de la famille rencontrée au Manoir du Lau.
Sauf que la structure architecturale intérieure se retrouvera  dans les maisons des portails à La suite de celui-ci et au XVII° siècle dans les palais baroques de Nice dont le Palais Lascarris.
Pour curiosité, voici comment s'organisait cette maison de rue aux sources du Var avec une courette intérieure sur laquelle ouvrait un escalier tournant en bois et pisé ouvert en balcon su la courette qui avait une fonction de puits de lumière.
C'était un ensemble polychrome par les jeux des matériaux et de certains apports d'enduits.

Ce que je vous montre là est un véritable trésor archéologique de ces petits "choses" qui ont tellement d'importance pour comprendre les "grandes" ainsi que l'histoire tout court, jamais publié puisque j'en suis le découvreur et l'inventeur et que je ne publie que sur mon blog (sauf un article), miraculeusement parvenu presqu'intact jusqu'à nous - tout comme l'aula du Hameau de Challanges, le château de Chamborand et bien d'autres exemples inédits et d'autres qui ne le sont que dans des publications confidentielles en simples signalements. Ce type d'organisation de la maison de Guillaumes par ses avatars forme une arborescence de plan qui diffuse dans tout le sud-ouest des Alpes et bien sûr qu'on retrouve derrière les portails ci-dessous du village de Puget-Théniers (moyenne vallée du Var) dont un seul porte les traces d'une base à ordre, signe d'une arrivée très discrète de la renaissance dans le milieu du XVI° bien que les décors de cadres et de chapelles par leurs programmes avaient introduit des répertoires à ordres mais pas avec des ordres clairement définis avant 1510 comme à Roure (Moyenne-Vallée de  Tinée - Alpes-Maritimes) par un peintre originaire de Ligurie  province frontalière de l'ancien compté de Nice. Comté qui est en fait une ancienne partie de la Provence  Orientale au Moyen Âge et qui se constitue peu à peu en territoire dédié du duc de Savoie au XV° siècle  dont les frontières occidentales ne seront jamais fermement établies le long du Var jusqu'au XVIII° siècle où les Etats de Savoie sont érigés en Royaume de Sicile puis de Sardaigne avec une capitale déplacée de Chambéry en Savoie à Turin dans le Piémont.
Pour complément je vous donne l'exemple de l'arrivée de la Renaissance architecturale par le décor peint dans le sud-ouest des Alpes - donc avant l'arrivée des répertoires à ordres complets - avec la chapelle Saint-Sébastien peinte par  Andréa da Cella en 1515 (moyenne vallée de la Roya - Alpes-Maritimes - ancien comté de Nice)

Au lecteur intéressé par ces questions de polychromie et de relais des répertoires entre la fin de la période gothique et l'arrivée de la renaissance qui se chevauchent, je lui propose des études complètes sur ce blog
Primitifs Niçois - Les chapelles peintes des Alpes Maritimes
http://coureur2.blogspot.fr/2012/03/primitis-nicois-les-Chapelles-facades.html
La polychromie architecturale et l'art de la façade peinte (1° partie) - des édifices civils dans les Alpes-Maritimes
http://coureur2.blogspot.fr/2014/07/la-polychromie-architecturale-et-lart.html
e ses compléments sur les fraçades peintes modernes et contempporaines ainsi que sur les églises.
En article publié par Provence Historique, 
sur le net
Claude Peynaud - Chapelles peintes



Nous voici donc prêt à élargir ces chapitres dans le monde gothique par les exemples du sud-ouest de la France, après en avoir traité les grandes lignes et les détails dans le sud-est de ce si beau pays de France au patrimoine artistique et culturel absolument incomparable qui est notre patrimoine national à toutes et à tous.

Première proposition de reconstitution du manoir du Lau
Je vais ensuite décliner cette première proposition en deux autres variantes faisant intervenir les architectures de leurre. Le leurre étant bien sûr un des vecteurs par excellence de la façade peinte, surtout associé au pan de bois ou d'une façon plus générale à l'architecture non appareillée. Je traiterai à part la question des sculptures polychromes (pierre sculptées et stucs)  telles que les encadrements de baies. En revanche il faut prendre en compte que cette première proposition fait déjà intervenir les armoiries qui sont bien sûr peintes ou sculptées et peintes sur enduits et pierres mais  pour lesquelles je n'ai aucune orientation de couleurs;  sur un dessin à la plume cela n'a pas d'importance. Je ne ferai pas non plus intervenir les armoiries actuelles de la famille du Lau d'Allemans car je n'ai aucun repère historique pour chasser les armoiries encore en place sur le bâtiment au profit de celles contemporaines de cette famille titrée qui porte les deux noms du lieu et qui est donc théoriquement la famille historique titulaire du fief. Même au sein d'une même famille entre les différentes branches, les armoiries ayant tellement variées, la substitution d'armoiries ne signifie pas nécessairement changement de seigneurs ni dépossession des droits de fief.
Pour un débat autour de ces questions de compléments arhitecturaux en pans de bois des châteaux en pierre voir sur ce blog
Varaignes - Le château de Varaignes, le village et son église. Un site rural d'écologie et de culture sur le département de la Dordogne en Périgord Vert. Archéologie Médiévale.


Pour poursuivre sur les axes de la reconstitution je suis reparti des deux pôles de la constructions de ce bâtiment, reliés par la seconde tour d'escalier. Comme déjà dit la partie ouest du bâtiment n'est pas totalement détruite. Il reste une demie-élévation régulière du dernier étage comme si un phénomène général aux trois murs extérieurs était responsable de cette demie-élévation qui subsiste aujourd'hui. Si on observe les bâtiments de cette époque et les parties démolies sur des demies hauteurs l'observation se porte principalement sur les tours qui ont perdu leurs couronnements de mâchicoulis entraînant dans leur chute l'essentiel du mur dans lequel les corbeaux d'encorbellement étaient scellés. Les murs en parapets sur encorbellement (mâchicoulis) étaient généralement construits en parpaings de pierre de taille épais d'environ 10 à 15 cm d'épaisseur pour 20 cm de haut et 30 à 40 cm de longueur. Je les ai donc restitué ainsi en architecture appareillée. J'ai donc repris ces us et observations pour comprendre l'état actuel des parties hautes. Ainsi le simple rétablissement d'un mur à peu près équivalent à celui actuel ajouté d'un mur qui aurait reçu les corbeaux d'encorbellement (parapet sur consoles) me donne une élévation qui projette le plancher vers le niveau des seuils des portes tout en haut de l'escalier en vis. J'ai donc opté pour un premier étage de comble derrière un parapet appareillé sur encorbellement conforme aux élévations des bâtiments de la génération du XV° siècle auquel appartient le premier volume ouest - bien sûr en relais d'un premier bâtiment plus ancien et dont il reste essentiellement le mur de refend et l'angle sud-ouest, ainsi que les fondations en cave et peut-être jusqu'au premier niveau en mur nord et ouest. Il n'y avait aucune cheminée. Les murs bien appareillées côtoies des murs en petit appareil dissolu. Cet ensemble est bien peu en accord avec la belle construction de la tour d'escalier en grand appareil régulier même si on a récupéré les ébrasements de la première tour pour les réinstaller sur cette seconde tour aux marches intérieures impressionnantes par la maîtrise, l'élégance, la finesse des tailles des marches portant noyaux.
          Nous sommes sur un bâtiment soigné mais cela ne signifie pas qu'on ait pas cherché l'économie des coûts de construction si ceux-ci sont compatibles avec le résultat qu'on veut obtenir.        
         Sur la partie est démolie nous avons des marqueurs déjà détaillés. Je reprends les principaux. La tourelle relais de la grande vis par un petit escalier en encorbellement, malgré sa destruction juste au-dessus du larmier de la souche, conserve l'élévation de son mur de soutènement, y compris en angle abattu arrière de la tour et, en façade sud, malgré un mur qui conserve des traces d'arrachement sur toute sa hauteur on comprend mal pourquoi il aurait été continué sur tout l'étage alors que sur la face nord il n'y a aucune trace d'élévation de mur au-dessus du premier étage. Le mur, par le vestige d'une pierre taillée encore liée et appareillée avec la base de la tour, semble confirmer cette observations (photo plus bas avec le détail du revers d'eau à la base de la tour). L'articulation entre les volumes est et ouest sur la façade nord, surprend également par sa finesse. Le mur de refend ne semble pas avoir accompagné une quelconque élévation accompagnant celle du volume ouest. Si on se tourne sur le mur pignon est on voit un mur démoli qui a entraîné l'archivolte de la fenêtre d'apparat dans sa destruction. Il est clair que ce mur s'élevait plus haut, au-dessus du premier étage. Or ce mur accompagne complètement la cage de l'escalier en vis de la tourelle en encorbellement en angle sud-est. Donc un arrêt du mur de la façade sud à la jonction de cette tour ne compromet nullement l'élévation de cette tour. Comme cette tour n'a pas besoin d'être épaulée par un mur de façade au sud il est aisé de comprendre que le mur qui part de dessous la tourelle d'escalier du relais de la grande vis à l'ouest de la façade sud n'a jamais établi de lien avec la tourelle en angle sud-est : s'il en reste une trace à l'ouest il devrait en rester une trace à l'est mais même dans le comble moderne on ne voit rien sauf peut-être (mais compte tenu la configuration moderne de cette charpente c'est très difficile à dire) qu'on devine le seuil de la porte qui faisait le lien entre l'escalier de la tourelle et le second étage . En revanche lors d'une destruction accidentelle du second étage il est fort possible que ce mur - ancien mur est de la chapelle qui avait une orientation cardinale conforme aux églises et chapelles du moyen âge, soit façade occidentale à l'ouest et chevet à l'est - ait eue une première élévation en pignon qui a peut-être été rétablie lorsque le destruction du second étage - comme nous le voyons maintenant - mais qui assurément montait droit pour accompagner l'élévation de la tour d'angle. Je n'ai pas fait le choix de conserver une élévation en pignon et j'ai opté pour une élévation en croupe qui permettait un emploi plus rationnel des charpentes en premier étage de combles  qui permettait d'équilibrer les volumes par une toiture à croupes ou en pavillon. En plus la fenêtre sur la façade sud de la salle d'apparat n'a pas été conçue ni intérieurement ni extérieurement pour s'inscrire dans une élévation plus importante d'un mur maçonné. Donc ayant beaucoup plus d'éléments en faveur d'une double élévation partielle en pans de bois sur le volume est à partir du second étage qu'en maçonnerie, j'ai fait ce choix comme on le voit ailleurs sur d'autres châteaux et assez fréquemment même sur de très grands châteaux du croissant alpin. 

                      Evidemment ces choix de constructions et d'appareillage comme de non appareillage entraînent des vecteurs ornementaux différents qui peuvent tous retrouver une unité par le leurre d'enduits différemment traités et par le choix de conserver les valeurs ornementales des pans de bois.

                          Avant d'en arriver à ces choix que je vais dessiner pour la clarté de l'exposé, je veux articuler ces deux chapitres avec un troisième chapitre qui nous ramène à la grande tour d'escalier et à reprendre les observations de son insertion dans le gros oeuvre.

                           En effet nous avons la chance d'observer des aspects qui, me semble-t-il, n'ont jamais été véritablement traités, ni même abordés sauf dans mes autres rédactions. Mais ici nous pouvons aller plus loin. Pour cela je vais en revenir à ces trois châteaux de la Creuse, plus un dans les Alpes de Haute Provence, tellement importants pour comprendre les mécanismes du passage du "en oeuvre" au "hors oeuvre" entre première et seconde moitié du XV° siècle par les petits châteaux à deux pièces par étage et leurs mutations. Je veux revenir à Chamborand et à Montaigut-le Blanc, puis à l'exemple du Théret et ensuite à Château Arnoux-Saint-Auban et pour en arriver au manoir du Lau. 
Nous sommes sur les parties hautes. Evidemment on va objecter que les parties hautes de ces trois bâtiments manquent, sauf au Théret où seul le toit a été modifié. Comment faire une observation à valeur scientifique sur des parties manquantes et mal ou pratiquement pas documentées de façon directe ?
                              Lorsque l'escalier est en oeuvre sur des bâtiments à deux pièces par étage c'est un élargissement en "Y" ou en "V" (comme on voudra) du mur de refend à la rencontre de la façade, qui organise une masse propre à recevoir une cage d'escalier étroite. Si le mur de refend est suffisamment large le "Y" n'est pas obligatoire comme à Saint-Maixant (Creuse). Lorsque la vis arrive dans le comble elle se termine par une marche au niveau du plancher. Pour protéger cet accès, ou pour le fermer, on voit encore, parfois, des petites cabanes en planches avec une porte qui protège cet accès au rez du plancher. C'est comme une petite pièce en bois, isolée dans le comble, dont le sol est percé par l'arrivée de la vis.  Lorsqu'on passe progressivement au hors oeuvre comme à Montaigut-le-Blanc, on conserve l'évasement du mur de refend et l'axe de la vis se trouve toujours dans le prolongement de celui de la partie évasée. Sauf que la cage étant plus grande elle fait ressaut sur le gros oeuvre comme nous l'avons vu avec le donjon de Crozant et comme cela se passe de Chamborand à Montaigut-le-Blanc. Au sommet hors oeuvre de la tour on aménage un surcroît en encorbellement comme sur une autre tour mais cette petite pièce en encorbellement n'est pas le site de l'arrivée de l'escalier. En revanche comme la tour est partiellement en oeuvre l'accès à la petite pièce en surcroît de la tour est directe depuis le deuxième étage de comble. Mais plus la tour d'escalier va avancer vers le hors oeuvre et plus cette petite pièce va se trouver isolée et sans lien ni avec la fin de la rotation de la vis ni avec le comble du gros oeuvre [ce que j'ai voulu montrer avec le petit montage sur ma reconstitution de la première tour d'escalier du manoir du Lau - J'ai reprécisé cette intention par l'ajout de flèches puisque je ne peux pas étendre mon dessin en largeur compte tenu des formats normalisés des feuilles de calque sur lesquelles je mets ces dessins au propre avant de les photographier pour production sur ce blog]

                                 Sauf cas particuliers comme ci-dessus, qui confirme cependant le mécanisme de ressorti hors oeuvre de la tour d'escalier en oeuvre en continuité du mur de refend (repère des cheminées), voici en fait un mécanisme d'apparition de ces pièces en surcroît qui ne gardent aucun accès avec le reste du bâtiment mais qu'on continue de construire tout au long du XV° siècle et essentiellement dans la seconde moitié du XV° siècle (des auteurs en signalant dans la première moitié du XV° siècle je me range à ces élargissements, mais je ne les ai jamais constatés comme des constructions originales avant 1450, grosso-modo, sur les petits châteaux de province).
                                    Les tourelles en encorbellement en relais de la grande vis pour accéder à ces pièces en surcroît lorsque la tour d'escalier va se trouver collée contre le gros oeuvre, quand elle aura fini sa mutation du "en oeuvre" au "hors oeuvre", vont plus ou moins se généraliser, surtout au XVI° siècle sur les petits châteaux. Et cela deviendra tellement la "marque" de cette évolution qu'on va retrouver ce mécanisme même en façade d'un tout petit château à un seul étage au Maine-Giraud (Charente - Ancien domaine d'Alfred de Vigny). 
                 
                                      Au manoir du Lau c'est plus compliqué. Le mur de refend est un ancien mur extérieur donc aucun traitement en "Y" même s'il est trop peu épais pour contenir une cage d'escalier. Nous avons d'abord une tour d'escalier hors oeuvre plaquée dans l'angle d'un premier donjon rectangulaire à une seule pièce par étage. Donc la pièce en surcroît se trouve totalement isolée tant du combe que du haut de l'escalier. A moins de ménager un passage supplémentaire entre le comble et le surcroît, ce que j'ai fait sur mon dessin de reconstitution. Lorsqu'on aménage la seconde tour d'escalier on ne touche pas aux limites ouest de la première cage d'escalier et vraisemblablement assez peu aux limites sud. Donc comme la cage d'escalier est plus large on prend sur l'angle sud-est du premier donjon et on bâtit en oeuvre dans l'angle sud-ouest de l'agrandissement. Ce qui a pour conséquences de déplacer le noyau de la nouvelle vis non pas en projection avant sud mais en translation est quasi parallèle au gros oeuvre. Donc ici nous obtenons un courant inverse en passant du "hors oeuvre" au "en oeuvre" ou plus exactement au "partiellement en oeuvre". Ce qui a pour résultat de remettre la pièce en surcroît en lien directe avec le combe du gros oeuvre. Comme on construit en plus un escalier relais de la grande vis on obtient un double accès à cette pièce en surcroît. J'ai donc fait ce choix de ne pas prévoir d'encorbellement sur une tour en surcroît sur plan, hexagonal mais bien sûr de conserver cette pièce construite non pas en dur mais en pans de bois enduit (l'étage disparu, ici encore, oriente vers une architecture non appareillée). Ceci a pour conséquences, et c'est là que je veux en venir, de concevoir dans le projet architectural un traitement spécifique au surcroît. Soit on laisse le pan de bois à l'état brut, soit on l'enduit et si on l'enduit il faut un traitement de cet enduit. Ce traitement peut être varié mais pour ce sujet je crois qu'un traitement de l'enduit en tracés au fer ou au cordeau imitant le grand appareil régulier doit trouver ici son plein emploi.
                                               Voici donc naturellement amené par la réflexion sur le projet architectural les voies ornementales principales qui seront décidées au manoir du Lau en plus des apports de polychromie des baies et des armoiries peintes (sculptées et peintes selon les cas) ainsi que de leurs sites et accompagnements comme les phylactères pour porter les devises, voire des ornements de toitures.

                        Je donne encore quatre précisions de reconstitution.
              -  Compte-tenu des valeurs attachées aux édifices religieux à l'entrée des châteaux j'ai conservé en vestiges apparent la lancette témoins de l'ancienne chapelle, alors que j'ai évacué la première porte d'accès au volume est, porte premièrement construite près de la face est la tour sur la façade sud du corps de bâtiment.
                    -  Compte tenu de cette position de la chapelle en valeur apotropaïque traditionnelle d'entrée dans certains châteaux - et ici à plus forte raison à proximité de la grande église à file de coupoles - ainsi que de la présence des vestiges d'un lien par passerelle entre la courtine est et la tour sud-est à l'étage, j'ai ébauché un dessin d'entrée par porte surmontée de créneaux pour évoquer; je dis bien seulement évoquer, une entrée fortifiée dans l'enceinte qu renferme ce gros bâtiment composite construit sur plusieurs sites de petits bâtiments plus anciens qui ne représentent sans doute pas tous ceux qui étaient renfermés dans ce périmètre assez étendu de murailles dont il reste des vestiges entourant la prairie en face sud du château., dont une photo ci-dessous.
                  - Comme montré plus haut les baies couvertes en accolades peuvent être plus caractéristiques de la seconde moitié XV° siècle. Ces accolades sont de vecteurs d'armoiries peintes ou sculptées. La grande fenêtre au premier étage en façade sud-ouest, contre la tour d'escalier, est à deux accolades qui semblent avoir contenu un écu peint. Cette fenêtre n'a pas de larmier alors que celle du dessous avec son réseau de baguettes intersectées a un un larmier.
                           - Evidemment on comprend deux conceptions différentes des baies sur ce volume ouest. Un larmier c'est fait pour évacuer les eaux de pluie. Alors on peut se poser la question pourquoi seulement au rez-de-chaussée. Il me semble que la réponse est en rapport avec la construction de la tour d'escalier. En effet ces baies sont aménagées avant la construction de la première tour d'escalier. Mais la grande baie du rez-de-chaussée semble avoir été d'abord un grand accès au rez-de-chaussée de la tour rectangulaire avant la construction de la première tour d'escalier. Avec cette fenêtre il s'agirait là d'un réaménagement dont les répertoires ornementaux sont en accord avec ceux de la tour d'escalier et on retrouve les bases des ébrasements de cette fenêtre détruite dans les appareils lithiques disséminés dans les abords du bâtiments ; comme ci-dessous en bordure d'une allée.
Ces bases articulées en masselottes sont suffisamment importantes pour qu'on devine au moins un réseau de trois baguettes par ébrasement. Comme je ne "devine" pas d'autre site que cette baie du rez-de-chaussée pour recevoir ces ornements d'une fenêtre importante sur ce bâtiment, je propose de les réajuster à cette baie transformée en fenêtre à larmier pendant la construction de la première tour d'escalier. En plus le système de coyaus en couvrement de la tour renvoie à des rejets des eaux de pluie au droit de ces fenêtres. Les deux premières fenêtres étant déjà aménagées elle ne recevaient pas les eaux de pluie de la tour. En revanche la fenêtre du rez-de-chaussée aménagée lors de la construction de la tour a été pourvue d'un larmier. Cette observation pourra peut-être faire sourire. Je prends le risque de la produire ici car une autre observations m'incite à penser que ce soucis des évacuations des eaux de pluie était bien réel puisque la base de la petite tour d'escalier en relais de la grande vis est traitée en revers d'eau, sinon en bec de corbin. Or s'il est un lieu ou un traitement du toit en charpente à coyau semble peu probable c'est bien sur cette petite tour. En revanche le traitement d'évacuation des eaux a été résolu par la récupération des eaux de ruissellement sur la face de cette tour par un bec de corbin, profil du larmier sous un plan vertical.
 D'où, en plus, finalement mon choix de façonner des toits à coyaux, ou non, selon les traitements des ruissellements des eaux que j'ai pu observer en complément des autres encadrements de baies à archivoltes faisant larmiers.
     
                   
         2° et 3° proposition de reconstitutions - Recherches des voies ornementales et propositions

 .Après avoir défini les structures on peut avancer vers les finitions du bâtiment. Deux options se présentent, qui peuvent à leur tours être déclinées en possibilités et variantes à partir de ces deux propositions.
           La figure en proposition 2/3 (ci dessus) montre le parti pris de laisser les pans de bois apparents, soit de donner aux hourdis des couleurs naturelles du matériau de remplissage soit de lui apporter une couleur, voir des ornements peints ou moulés. Le reste du mur ayant été enduit pour égaliser les discordances esthétiques entres les chantiers de constructions et de reconstructions. Cet enduit est à son tour vecteur de choix ornementaux ne serait-ce que par la couleur en chaux naturelle ou en terre(s) colorée (s) (suivant les gisements disponibles dans la région). Ces enduits sont aussi les récepteurs potentiels de stucs colorés ou de décors peints comme les armoiries. Des figures allégoriques furent-elles possibles comme celles qui ornaient les murs extérieur et dont principalement la façade de la maison natale de Jeanne d'Arc dans la première moitié du XVI° siècle (cf. S.Pressouyre, L'image de la maison dans la littérature du XVI° siècle, 1983, op.cit., p.123). Si les auteurs cités par S.Pressouyre nous renseignent sur des apports ornementaux peints en Europe et moins fréquemment en France (tradition des devises peintes sur les maisons relatées par Montaigne à Bade (cf.S.Pressouyre, 1983, op cit., note 55, p.132) les façades enrichies de peintures ne sont cependant pas étrangères à la tradition française et notamment en matière de leurre architectural par report sur les enduits de tracés au fer ou au cordeau qui donnent l'impression d'un beau bâtiment construit en appareil régulier, et comme le voyageur ne remarque rien il n'en dit mot dans ses récits de voyages. L'apparence de la belle demeure avait beaucoup plus d'importance qu'on ne le croit généralement et on n'hésitait pas à avoir recours au leurre par le décor dans le but de donner au bâtiment une richesse et une solidité de bâtiment entièrement construit en belles pierres de taille avec illusion d'apport de la stéréotomie. Tradition des bâtisseurs qui se perpétuera jusqu'à nos jours, que le mur soit construit en murs maçonnés ou en architecture non appareillée, et même très puissamment renouvelée au XIX° siècle depuis les travaux de Jacques Ignace Hittorff et de Charles Garnier sur les temples antiques, avec l'arrivée des architectures coffrées du béton et béton armé allant de l'expression du faux appareils, aux hourdis de l'architecture de fer richement décorée, a l'expression du béton brut des Frères Perret.
            Les constructions en briques seront aussi d'importants vecteurs de l'ornement polychromes et des figures géométriques au même titre que les mélanges de pierres noires et de pierres blanches (en exemple ardoise et tuffeau), les incrustations de marbres qui pourront donner lieu à des imitations peintes. En architecture religieuse la petite église de Saint-Ilpise (Haute Loire, vallée de l'Allier), était entièrement extérieurement enduite en faux marbre dont il subsistent des traces importantes.
             Les alternances de rangs de différentes pierres seront imitées en peintures de décors d'enduits : c'est la raison pour laquelle je propose des tourelles qui évoquent ces alternances de bandes qui peuvent reprendre par leur polychromie les couleurs des armoiries peintes sur les façades ou sur les bannières qui flottent sur les parties hautes. Ces décors de bandes horizontales, caractéristiques de la période gothique appartiennent au goût ornemental français et je pose la question du succès des constructions en appareils maçonnés  en refends horizontaux de l'architecture classique française dont on nous dit dans les manuels qu'elle vient de l'architecture de Raphaël. Là encore je crois que nous sommes plus dans la rencontre des goûts ornementaux que dans les apports exogènes radicaux.
             L'ornement des maisons n'est pas plus italien qu'allemand. En France la polychromie riche ou pauvre, même par des façades enduites à la bouse vache dans les Alpes et ornées de décors végétaux naturels, peints et souvent stylisés, voire détournés des répertoires religieux, fut une réalité. Les riches sculptures en rondes bosses peintes à valeurs de leurres pittoresques avec des personnages sculptés qui se penchent aux fenêtres des maisons de villes et des palais sont courants du nord au sud au XV° siècle, de Bourges à Avignon. La sculpture des programmes des façades des églises, en marge de peintures sur fresques en tympans, sont de plus en plus inventoriées et reconnues. Le château lui-même est un vecteur des supports des valeurs ornementales et François Gebelin en cible l'explosion peu avant 1500 alors que l'architecture de la renaissance italienne n'a pas encore fait son entrée sur le royaume ou très peu en Provence et encore plus rarement même dans le domaine royal Ligérien et pas du tout dans le domaine parisien.
          Comme le rappelle Vauban une porte fortifiée aura d'autant plus de force qu'elle sera ornée, peinte et sculptée.
       Les tentures, draps et tapisseries dont on paraient les façades pour les pavanes des grandes occasions et célébrations de toutes sortes, suivant la richesse du propriétaire de la maison de qualité, dans les rues ou dans les champs, pouvait laisser des souvenirs ornementaux et par les textes on sait que le blanc (région de Grasse) était la couleur de l'enduit choisit pour une maison ayant sa tour d'escalier en façade. La scénographie qui caractérisera l'architecture française du règne de Louis XIV, peinte ou  bien appareillée et finement sculptée, n'est pas étrangère de la mutation de la demeure seigneuriale de transition du château de guerre à la résidence de luxe du royaume unifié. Les livres enluminés nous en livrent quelques beaux exemples, ne serait-ce qu'avec les Très riches heures du du de Berry au XV° siècle, avec les ornements de toits enrichis de plombs et matériaux dorés sur de très hauts toits d'ardoise ou d'autres matériaux même si, par ailleurs, la tuile s'installe dans le pays et principalement dans la région du manoir du Lau alors qu'ailleurs persistent les toitures de chaumes céréaliers ou d'ajoncs coupés dans les marécages.
            Les parapets sur encorbellement, dont la construction se poursuit très tard ans le XVI° siècle,  n'échappent pas à la règle : ils sont soit en jolies appareils réguliers, soit simplement maçonnés et enduits, soit construits en pans de bois hourdis. Et ces modes de construire peuvent être parfaitement contemporains et même contemporains de l'introduction des ordres dans l'architecture française de la fin du moyen alors que la renaissance avec ses répertoires à l'antique change progressivement les vocabulaires ornementaux des bâtisseurs français. Vocabulaire ornementaux qui, comme le précise François Gibelin (cf. F.Gibelin, op. cit.,1957).  
          Il faut encore aller regarder du côté de la mise en scène du château et de la demeure qui s'ouvrent sur des panoramas à la Renaissance (Ussé en exemple le plus connu). Le jardin qui accompagne la demeure est lui même un vecteur de décors peints et sculptés tant intérieurs qu'extérieurs et Le Roman de la Rose en est un témoins littéraire important. 

              En figure 3/3 je redéploie ces valeurs ornementales sur des murs entièrement enduits, y compris sur les pans de bois où je ne restitue pas les encorbellements de la partie ouest du bâtiment. Cette partie ouest est la construction du XVI° siècle avec ses riches sculptures de fenêtres peintes et partiellement enrichies de stucs colorés. En revanche avec la présentation plus bas de trois châteaux de la région je vais enrichir la réflexion de façon documentée pour les bâtiments construits au XVI° siècle ou pouvant,fautes de textes écrits, être rattachés au XVI° siècle.

                   Le manoir du Lau, malgré une histoire très mouvementée, est un beau château au XVI° siècle dont la résussite de l'intégrations de toutes les différentes constructions détruites ou en réemploi est une véritable réussite de synthèse architecturale et esthétique. Ce qui nous reste de ce manoir n'étant en fait que la partie résidentielle noble du château. Partie résidentielle qui n'est toutefois pas sans poser un certain nombre de questions avec son unique cheminée dans la salle d'apparat du XVI° siècle.

                     J'ai installé les armoiries de l'actuelle famille du Lau d'Allemans sur le portail d'entrée au château mais j'ai conservé sur la fenêtre d'apparat celles présentes sculptées sur le culot du petit escalier en vis en encorbellement. Pour rappel, ces armoiries peintes sur pierre plate étaient également présente dans le programme polychrome ornemental de la porte d'entrée au château par la tour d'escalier.
                           Suivant l'héraldique la description des armoiries de cette famille actuelle qui apparaît dans l'armoriale des familles nobles dès 1429, est la suivante : "d'or au laurier de sinople et au lion léopardé de gueules, brochant sur le fut de l'arbre, à la bordure d'azur, chargée de 15 besants d'or. La devise que j'ai faite figurer dans des phylactères accompagnant les écus est la suivante "Vaillance mène à gloire". En principe les devises accompagnent les armoiries et c'est peut-être pour cette raison que Montaigne est tellement surpris de voire des devises peintes sur les maisons apparemment sans armoiries dans la région de Bade. Un auteur comme Marguerite Roques en étudiant les vecteurs iconographiques qui ont orientés les peintures murales des chapelles peintes du sud-ouest des Alpes donne une origine nordique à ces recours aux phylactères peints. J'admets ici que ces phylactères ont également diffusé dans les pays d'ouest.

                Pour donner une valeur d'étude historique, géographique et archéologique, à ces recherches de vecteurs ornementaux gothiques du château au XVI° siècle, ainsi que pour faire d'autres propositions documentées et avant d'essayer de réinscrire le périmètre fortifié du site, l'enveloppe du manoir ou du logis, en quelque sorte, j'invite le lecteur à une petite excursion sur trois châteaux de la région nord-ouest du Périgord Vert à environ cinquante kilomètres d'Allemans sur trois communes voisines du périmètre de la petite ville de Nontron (département de la Dordogne en limite nord-est du département de Charente et en articulation sud-ouest/sud-est du Poitou et du Limousin), donc dans la région du manoir du Lau que je vais aussi étendre à quelques régions limitrophes ou pas trop éloignées bien que les zones géographiques changent souvent assez peu les données techniques mais elles existent toutefois. Ainsi ces questions ornementales, même si elles ne sont pas toutes représentées par ces trois nouveaux châteaux que je ne propose que de l'extérieur ou avec de simples évocations de plans - nécessaires cependant pour inscrire l'insertion de ces châteaux dans ma recherche plus générale des mutations du château de guerre vers le château résidentiel sans objectifs de guerre ni passive ni active -  puisque je n'y ait fait aucune investigations archéologiques, sembleront-elles plus claires pour le lecteur qui découvrirait cet aspect des châteaux qu'on ne présente généralement pas au XVI° siècle par les vecteurs gothiques. Le lecteur pourra ainsi articuler cet "envoi" en quelque sorte, et s'il le souhaite, avec la brève présentation que j'ai faite plus haut des pénétrations des valeurs ornementales gothiques dans le sud-est de la France en suivant la vallée du Var,  où l'arrivée de la renaissance architecturale est encore plus tardive que dans les régions de l'ouest et du centre de la France directement en contacte avec les apports royaux des Guerres d'Italie de l'extrême fin du XV° siècle. Même à Monaco l'église du Premier Art Gothique Cistercien très largement détruite lors du siège de 1508 est reconstruite en gothique et en témoigne le chapitaux Grrmaldi de 1537 (pour une étude complète de cette église disparue voire sur ce blog : L'ancienne église Saint-Nicolas de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/monaco-ancienne-eglise-saint-Nicolas-le.html
  . Le lecteur pourra aussi compléter sa propre réflexion et sa propre documentation avec les aspects techniques que je donne sur ma page précédente consacrée à la commune d'Yviers en Charente, à seulement une trentaine de kilomètres du manoir du Lau : Yviers/Charente - Archéologie médiévale - Une synthèse sur l'évolution architecturale du XV° au XVI° et XVII° s. en France - Mutations des donjons et maisons-tours des petits châteaux de la fin de la Guerre de Cent-Ans vers les donjons résidentiels de la fin du XV° siècle au XVI° siècle et  des incidences dans le classicisme français.
https://coureur2.blogspot.fr/2018/04/yvierscharente-archeologie-medievale.html

  Ces trois châteaux sont dans l'ordre de présentation:

                               Beauvais, Varaignes et Javerlhac et la Chapelle Saint-Robert.
A 47 km du manoir du Lau, nord est du départemet de la Dordogne.


              Beauvais


   Hors investigations archéologiques le plan du château offre un très beau témoignage de cette évolution et synthèse des tendances du XV° à la seconde moitié du XVI° siècles entre mutations des donjons résidentiels à tours rondes de flanquements arrières et accès central par une entrée directe - la tour d'escalier en vis en façade ayant disparue - sur un passage qui divise le plan en deux parties encore d'inégales longueurs par passage traversant le bâtiment : voir La Faye dans les petits châteaux de la Creuse et toute l'évolution autour de ce château jusqu'au château des Vieux Mélays - département du Cher - dans le troisième quart du XVII° siècle avant Versailles, châteaux sur pièces de services en compensations des niveaux et à un seul étage d'élévation pour deux à Beauvais répondant à l'évolution dans le XVI° siècle de ces donjons des petits châteaux de la fin de la Guerre de Cent Ans qui passent de quatre voire cinq étages plus deux étages de combles et un ou deux étages de caves hors sol, à un seul étage sur rez-de-chaussée sans cave ni étage de comble habitable et qui redémarrent avec une cave semi-enterrées faisant socle en outil de scénographie d'un accès par un façade débouchant en panorama sur le paysage par l'autre la façade errière. Des pièces en combles à lucarnes viennent compenser la perte des étages de combles sous charpentes en pans de bois.
Pour une présentation plus détaillée voir sur ce blog :
2° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)
http://coureur2.blogspot.fr/2014/11/2-partie-archeologie-medievale-aspects.html

 et que nous retrouverons avec le service de la galerie en façade dans les projets de Robert de Cotte pour Castelnovo sur le Rocher de Monaco en 1713, mais en leurre architectural sur une autre façade et en service de prolongement de la dilatation de l'espace central par vestibule et porche en oeuvre) et châteaux à galeries en façades d'entrées au rez-de-chaussée, pour une évolution des circulations intérieures ( voir également l'aile Pierre Lescot au Louvre - 1552 - pour l'architecture de leurre d'une galerie en trompe l’œil architectural en rez-de-chaussée ).
Pour l'étude complète  sur ce blog
Versailles - Monaco - Carnolès - Menton: présence de l'art français en Principauté de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/versaillesmonaco-larchitecture.html

 Donc à Beauvais on découvre encore un château qui a dû bénéficier d'un début de scénographie par entrée par perron et récupération des pièces de compensation des niveaux pour des services et traversé du bâtiment depuis un perron en façade vnt vers une terrasse ou un escalier panoramique en façade arrière. Ce château offre aussi une voie d'insertion des répertoires de la renaissance aux structures gothiques avec permanence des ornements symboliques gothiques : ces vecteurs sont ceux qui nous intéressent pour le manoir du Lau. 
                   Le royaume est unifié, les guerres intérieures sont terminées sauf les guerres de religions. Les provinces se réarment et les châteaux en reviennent aux fortifications. Mais les armes à feu ont remplacé les arcs et les arbalètes. Le Beauvais qu'on construit très probablement dans la seconde moitié du XVI° siècle conserve de grosses tours rondes qui sont autant de prétextes pour s'équiper de bouches à feux en remplacement des archères sur les tours alors que le logis s'expose sans crainte aux nouveautés architecturales qui continent leurs carrières en assimilant peu à peu les nouveautés ornementales transalpines qui font bon ménages avec les héritages des châteaux gothiques qui avancent vers le luxe et le confort en perdant toute vocation guerrière.
                   A Beauvais les grosses tours sont abondamment pourvues de bouches à feu sagement organisées en damiers réguliers sur deux étages. Les parapets sont aussi percés de petites fenêtres et de petites archères canonnières. Les fenêtres sont organisées en travées verticales avec une lucarne passante. Le traitement du fronton hérissé de petites compositions en substituts des pinacles gothiques amorti les verticales qui sont ainsi intégrées dans le ciel.

Les parapets sur encorbellement sont en belles pierres de tailles alors que les murs construits en petit appareil dissolu sont enduits avec de potentiels décors de faux appareils ou autres.
Ici on voit le point de faiblesse de ces murs en petits appareils dissolus qui, sans entretien, subissent les avaries des intempéries ou les ravages d'un incendie et finissent par ne plus supporter les lourds encorbellements qui s'écroulent entraînant avec eux la partie du mur non appareillée. Il est fort possible que ce fut le cas au manoir du Lau. C'est au moins l'hypothèse à laquelle j'arrive en analysant les hauteurs des murs détruits. Ceci peur relancer l'idée de la destruction non seulement des encorbellements sur la partie occidentale du manoir du Lau mais également sur le pignon est sur lequel je vais revenir en fin d'analyse.
    Les valeurs ornementales des sculptures d'ébrasement des baies mutent en décors de chambranles à ordres et fronton en substitution des gables. les amortissement en pinacles sont remplacés par des boules ou des petites pyramides sur socles sur les frontons droits sans ressauts.
Les enduits successifs et différemment colorés, mais vecteurs de couleurs, se superposent sans se détruire et une grosse corniche remplace l'encorbellement de dessous le toit. Au milieu de deux lucarnes non passantes une autre lucarne semble recevoir un décor d'une autre veine : celle du baroque qui conduira jusqu'au XVIII° siècle avec ses ressorts qui associent les copeaux de la renaissance de Fontainebleau sous un couvrement en entablement courbe segmentaire sans amortissements qu'on appellera "chapeau de gendarme". le bâtiment est surélevé en haut d'un perron à deux volées courbes convergentes dans la veine de Caprarola ayant transitée par le bel escalier de Fontainebleau.
          Le bâtiment peur entrer dans le XVII° siècle avec beaucoup d'atouts pour former le goût classique de l'architecture française, en plus de l'évolution de son plan. Les voies ornementales sont autant liées à l'évolution architecturale qu'aux emplois des matériaux compensés par des décors potentiels de leurres plus luxueux. Dans un angle on devine les vestige d'une fenêtre ou d'une fausse fenêtre ?
Les façades sont désormais bien organisées mais on remarque toujours que les lucarnes passantes n'existent que sur le tours dont elles exaltent les verticales alors que sur l'horizontale du bâtiment ces lucarnes sont sagement séparées des deux étages sur rez-de-chaussée partiellement enterré, conservant le placide développement linéaire de la façade     projeté en avant du plan des tours de flanquements. 
    Il y a à la fois de fortes attaches à l'évolution gothique du donjon de guerre en donjon résidentiel mais également de puissants témoignages des apports de la réflexion des architectures savantes à la fois sagement organisées et retenues post-trentiennes car nous sommes ici sur les effets esthétiques restrictifs en matière de décors des effets du Concile de Trente. Contrairement à ce qu'on n'écrit jamais, l'évolution de l'architecture gothique connaît les effets sévères de la Réforme par delà les nouveaux goûts ornementaux venus d'Italie et ce château en est un brillant exemple mais il manque tout de même une étude archéologique serrée qui permettrait de mieux comprendre ce bâtiment décidément très intéressant.

              Le prochain château n'est pas moins intéressant mais il nous parvient dans un état plus complexe. 

_                  Varaignes

                  En découvrant ce bâtiment au hasard de mes errances j'ai eu ce très fort sentiment d'arriver sur un château de conte de fées émergent d'un village endormi avec sa hall abandonnée envahie par les herbes grimpantes. Charles de Perrault a dû venir ici pour inventer une jeune fille recluse en haut d'une tour.
Les pigeons amoureux attendaient sur le seuil de la pièce inaccessible sous les chemins de rondes disparus, alors que de curieux personnages malicieux pendaient aux fenêtres colorées.

 J'étais sous le charme de ce village d'un autre temps. Mais voilà j'ai été très choqué et j'ai cru sur le moment à des interventions intempestives du XIX° siècle. Effectivement, brutalement, en entrant dans la cour nous sommes face à une ordonnance totalement écrasée par deux énormes fenêtres à tabernacle sans fronton et sans aucune articulation avec les autres parties de la façade. Puisque nous sommes sur les valeurs ornementales du château au XVI° siècle il est évident que la pénétration de la Renaissance fait partie du panorama et c'est peut-être là une chance de se rendre compte du très profond changement ornemental que l'art transalpin va apporter à l'esprit de la demeure de luxe aux traditions gothiques. Il faut donc reprendre l'analyse de cette cour pour essayer de la comprendre en quatre chantiers dont au moins deux et trois sont tout à fait clairs.
La façade avec son retour à droite en entrant est organisée par des moulures latérales qui divisent les étages et soubassement,  moulures profilées an doucines qui imposent des rythmes assez sages. Il se peut que nous soyons là sur les vestiges de certaines organisations gothiques des façades des riches hôtels particuliers, reprises dans la réorganisation des façades. La présence d'un puits dans la cour penche pour une présence primitive de cette cour qui n'aurait pas été crée de toute-pièce mais partiellement reconstruite. A gauche nous avons une façade sans apport architectural particulier qui a pu être le support d'un programme peint sur enduit, complémentaire au programme sculpté, ce qui pouvait être très luxueux. A moins que ce fut une réserve murale pour parer l'entrée du château de tapisseries lors d'événements importants ou de visites du grand aristocrate menant une vie itinérante à travers ses châteaux. A droite nous avons des fenêtres à traverses et meneaux qui conservent des bases d'esprit gothiques sauf quelles sont totalement dégagées des ébrasements et reportées sur le plat du mur en complément du répertoire à fasces et à crosses des chambranles. Donc ces fenêtres ne sont pas gothiques. Sont elles également du même chantier que la façade principale ? Une combinaison aussi marquée entre gothique/renaissance sur un même programme sculpté semble curieux d'autant plus qu'on voit m'amorce d'une restructuration sur la façade à droite et qui va être plus claire avec l'analyse qui suit. Je propose donc de voir ici deux chantiers distincts. De ces lourdes fenêtres à tabernacle sans fronton je ferai un autre chantier puisqu'elles ne s'articulent en rien avec le reste des programmes. 
         En revanche la partie basse de la façade d'accès est beaucoup plus intéressante et peut effectivement se situer dans l'esprit des architectures savantes de la renaissance française, très inspirée par la renaissance italienne. Il faut donc faire une analyse des composantes et des articulations. J'ai défini le cadre de ce programme par une fenêtre en pointillé sur la photo si-dessus. Je le reprends sur le montage ci-dessous. Le programme se développe sur une  succession de cinq divisions en cinq moulures continues ou interrompues, deux portes d'entrée, et quatre fenêtres. Le rythme des baies se divise à son tour en deux groupements d'une porte cantonnée de deux fenêtres et jouent sur deux niveaux d'impostes : celles de la grande porte à gauche qui est aussi celle des grandes fenêtres à droite, et la moulure d'imposte des petites fenêtres à droite qui n'a pas son répondant sur la travée de gauche. Puis au-dessus de l'imposte des lucarnes rectangulaires jouent en tables d'impostes reportées au-dessus des corps de moulures qui lient les impostes entre elles. A gauche nous avons deux lucarnes sur deux couvrements de fenêtres plein cintre sous le niveau de la moulure pour une porte centrale qui monte au-dessus de la moulure d'imposte et qui divise les deux lucarnes surmontées d'un rond, et à droite le couvrement plat de la porte plus petite divise les deux fenêtres couvertes en plein cintres qui montent cette fois-ci au-dessus de la moulure d'imposte et contiennent entre elles la lucarne rectangulaire surmontée d'un rond. Ce détail peut-être un trait de l'inspiration michelangelesque ainsi que l'aspect organique de souplesse de cette composition trop rigide, trop mathématique en damier, obtenu par l'insertion de ressorts qui associent les corps de moulures des deux niveaux d'impostes (repère "B"). Mais là encore le côté symétrique est évité puisque ces ressorts n'interviennent qu'une seule fois sur la travée de droite. Donc nous voyons encore que le traitement de la travée de gauche d'entrée par l'escalier est volontairement plus riche avec une porte plus haute, plus ample valorisée par une archivolte sculptée,  que la travée de droite qui donne directement dans la pièce par une porte plus petite à couvrement plat et sans ornement qui est seulement surmontée d'une lucarne rectangulaire à chambranle plat (comme toutes les autres) ponctuée d'un rond par dessus la moulure d'imposte de la grande porte (hiérarchie des valeurs) comme un point sur un "i". 
                    



 Une analyse codée étant plus facile à suivre qu'une rédaction, je vous propose de lire cette façade par ce montage ci-dessus qui a également l'avantage de montrer que la partie basse en rez-de-chaussée faisait partie d'un programme qui ne fut jamais achevé en extension sur l'aile en retour à droite (repère "A"). Y eut-il un programme également jamais réalisé pour l'étage et qu'en maladresse des choses un autre chantier ait apporté ces très lourdes fenêtres en tabernacles et incomplètes ? 
             Ce qui est certain c'est qu'il y eut un véritable programme architectural savant d'inspiration italienne avec un jeu maniériste dans le goût français car en fait cette façade se développe en écran d'une distribution en galerie à droite et en accès directe à la pièce à gauche sur laquelle débouche également la galerie. L'accès à l'escalier est bien ainsi valorisé et perpétue ce goût français pour les valorisation des entrées. Ici l'entrée de l'escalier est à la fois bien valorisée et intégrée dans un même programme de façade plate en extension et donc plus large que l'entrée par l'escalier proprement dite car l'autre entrée est un accès direct à la pièce. L'escalier rampe sur rampe projeté en arrière de la galerie frontale se retrouve ailleurs dans des architectures à galerie ouverte en façade et non pas au centre du bâtiments mais décalé à droite ou à gauche. Là encore ce simple jeu des emplacements perpétue les divisions irrégulières des pièces par étage alors que le fait de jucher l'accès au rez-de-chaussée sur perron n'est pas d'influence palladienne ou italienne mais se rallie à des habitudes françaises que nous avons retrouvé du manoir du Lau à Beauvais. 
                Donc on peut rétablir le rêve en supprimant ces grandes fenêtres à tabernacle et en essayant de penser gothique sur une aile droite qui ne l'est pas et qui n'a pas non plus été modifiée par le beau et très savant programme central du rez-de-chaussée, contrairement à l'amorce du projet qu'on voit encore, plus une aile à gauche peinte d'un programme courtois, allégorique ou analogique (comme à Fontainebleau), ou soigneusement traitée pour recevoir des ornements mobiles comme des tapisseries et autres tentures de fêtes.
                En résumé le chantier de la fin du XVI° siècle signalé dans les dépliants me semble être un de ces chantiers. Personnellement je situerai le chantier du rez de chaussée en façade dans la période maniériste ou d'architecture savante française du milieu du XVI° siècle (pour une bibliographie sur cette période voire les traditionnels auteurs cité en bibliographie de Gébelin à Hautecoeur, à Blunt, à Chastel, à Gloton, à Guillaume, à Jestaz...). Pour une architecture appareillée à ordres, savante et de leurre, dans la cour d'un grand château voir sur ce blog le Château de Cuiza, département de l'Aude , dans : 
1° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)
http://coureur2.blogspot.fr/2013/10/archeologie-medievale-aspects-et.html

               A Varaignes les parties hautes tombent peu à peu en ruine et nous assistons à ce processus de dégradation précédant la disparition des encorbellements faute d'entretien.


Les bases des parapets sur consoles sont sculptées alors que les pierres de consoles en encorbellement ne sont pas articulées ou redéfinies par les traditionnelle baguettes. Les murs étaient enduits y compris les parapets, sauf les bases qui auraient pu recevoir un complément coloré tout comme l'enduit avait lui-même sa propre couleur soit en chaux naturelle soit par la couleur des gisements de terre de la région ou de ceux qui servaient localement et ordinairement à faire les enduits lisses, tracés au fer ou au cordeau ou mouchetés, suivant les choix du propriétaire du château. (les enduit mouchetés sont très anciens. Avant l'apparition des moulinettes mécaniques pour projeter le ciment (aussi appelées "batteuses") les maçons utilisaient des fagots de petits bois liés en balais qu'ils trempaient dans la préparation d'enduit (le ciment n'apparaît qu'au XIX° siècle. Avant il y avait le ciment des fontainier. Pour des repères sur les techniques ornementales monumentales, voire sur ce blog :
 Techniques et vocabulaires de l'art de la façade peinte
http://coureur2.blogspot.fr/2012/08/un-tour-dans-le-massif-central.html
C'est encore un des châteaux construits par la famille qui a édifié Beauvais. Mais à Varaignes nous sommes avant les effets de la Réforme et après la libération des veines ornementales du châteaux à partir de l'extrême fin du XV° siècle, dont un des chantiers de la cour peut effectivement appartenir à ce créneaux d'environ 60 à 70 ans. Au lieu d'écouter ces émissions sur les châteaux qui fleurissent en ce moment  sur nos petits écrans (auxquelles parfois, par delà des titres ronflants, s'expriment de très rares véritables savants sur les sujets) je préfère me référer aux grands auteurs dignes de tous nos respects dont François Gébelin qui n'a jamais fait de show-bizz et de lui emprunter de larges extraits dont ceux-ci à partir de sa présentation de Chaumont ; "Chaumont n'est qu'un faux château fort. A l'époque tardive de son édification où il fut achevé, l'âge des forteresses féodales était définitivement révolu, et l'allure guerrière que lui ont imprimé les bâtisseurs n'était plus que survivance traditionnelle. pas une exception. Pendant très longtemps encore on continua de munir les châteaux français d'organes de défense démodés, parfaitement inefficaces...Des questions de de sentiment bous doivent expliquer en grande partie ces survivances...Par lettre du 12 septembre 1520, le marchand Bernard Salviati obtint l'autorisation d'armer son château de Talcy de "murs, tours, créneaux, barbacanes, canonnières, mâchicoulis, pont-levis, boulevards,et autres choses défensables servant à maison forte". A pareille date, en plein cœur du royaume, tout cet attirail guerrier paraît au premier abord un peu ridicule. Mais les lettres ajoutent que l'autorisation est accordée à Salviati "pourvu toutefois que au moyen des dites fortifications il ne puisse, en quelque manière que ce soit, se dore seigneur châtelain, ni avoir droit de guet et garde".... Et cette clause additionnelle nous fait comprendre le sens du pseudo appareil militaire dans nos châteaux : il désignait au passant la maison noble. C'est pourquoi le gentilhomme de race y tenait jalousement, comme à un privilège du sang. C'est aussi pourquoi le parvenu rêvait d'en parer sa maison pour décrasser sa roture"...L'appareil polychrome n'a, cela va de soi, rien de militaire. Les maçons du Plessis-les-Tours avaient eu le bon goût de l'employer dans une résidence dépourvue de toute allure guerrière.. Leurs imitateurs montrèrent moins de sens logique et n'hésitèrent point à faire usage d'appareil décoratifs en de pseudo châteaux-forts". François Gébelin poursuit : "...château de Moulin...L'autorisation de fortifier sa demeure...Cette autorisation paraît donc signifier que le corps de logis fut élevé avant les éléments de fortification; et peut-être faut-il expliquer par là l'usage en ces derniers d'un appareil décoratif, qui se justifierait par le souci d'assortir les parties neuves à celles déjà construites" (Cf.F.Gébelin, 1957, op.cit., p.43 et 44). 
               Nous voilà donc au manoir du Lau : "assortir les parties neuves à celles déjà construites par le décor". Au décor il faut associer non seulement les appareils défensifs de leurre, sur pans de bois et même construits en dur, aux ornements décoratifs en briques polychromes géométriquement organisées en damier ou en losanges, voire d'autre figures, ou en stucs peints (Herbault, Les Réaux, aile Louis XII à Blois, etc...voir également à ce sujet l'article de J.J.Gloton sur l'architecture normande au XVI° siècle (J.J.Gloton, 1957, op.cit.). Les embellissements du Verger et de Meillant servent de repère pour des démarrages d'explosions ornementales de la demeure privée (le Palais Jacques Coeur à Bourges demeurant une exception de la demeure privée au milieu du XVI° siècle, mais dont les répertoires ornementaux se retrouvèrent dans certains châteaux des provinces reculées encore rivées aux évolutions architecturale de la guerre de Cent Ans pendant la seconde moitié du XV° siècle, et principalement en ornements des cheminées). Et en reprenant François Gébelin ciblant l'explosion des décors architecturaux à partir de Charles VIII soit à l'extrême fin du XV° siècle, je donne cet dernière citation de cet auteur si passionnant "...nous rencontrons ici, dès le règne de Charles VIII, réalisé en style gothique, un exemple de cette transformation - qui deviendra si fréquente sous la Renaissance - d'un organe militaire en motif d'ornement".
                     Voici donc un peu recadré le sens des valeurs ornementales du château seigneurial, de la demeure noble, du château des nouveaux riches pouvant être appelés "hostels", dans les textes anciens, des palais des nouveaux riches aux riches demeures des ecclésiastiques. A ceci il faut ajouter que le château s'ouvre en belles et larges fenêtres sur l'espace public et non pas seulement par la fenêtre d'apparat d'une aula.

                       Nous voici revenus à Varaignes


Donc on abandonne ici la partie orangée du plan que j'ai traitée plus haut et sur laquelle je reviendrai avec le troisième château que je présente ici en exercice de recherches valeurs ornementales du château gothique au XVI° siècle. Mais il faut également dire un mot sur l'implantation du château de Vareignes sur le flanc d'un mouvement de terrain autour duquel aurait poussé un village dont certaines maisons qui sont carrément collées contre les courtines et d'autres qui constituent un réseau dense de ruelles en périmètre.
                       Je ne m'intéresse maintenant qu'aux parties colorées en rouge et en violet. Ce qui surprend, car c'est le château des surprises, c'est que deux tours sur trois sont intégrées au plan, une seule, la tour ronde, est en flanquement d'un angle extérieur. La tour d'escalier est en revers de la façade sur rue, sitôt entré dans le périmètre. Elle n'a donc aucune attache aux habitudes prises dans la seconde moitié du XV° siècle de valorisation des bâtiments d'habitation par la tour de l'escalier en vis en façade du logis. En revanche la petite pièce en surcroît de la tour d'escalier, derrière le parapet d'encorbellement disparu, semble n'avoir jamais été accessible si on en juge par le percement latéral actuellement visible au dessous des consoles. Mais un étage a pu disparaître ou ne jamais avoir été construit. Revant sur le château pour m'intéresser plus particulièrement à la tour carrée en sud-ouest du château (violet du le plan) je découvre un très belle publication :  J.L.Delâge et J.M. Warmbourg Varaignes - Varanha - Varenae. Terre de marge et de rencontre du Périgor-Limousin-Angoumois. 2013. J'utilise alors la riche documentation de cette publication pour découvrir et reconstituer l'entrée de la tour avec le somptueux portail en gothique flamboyant qui ornait l'entrée à 'escalier en vis hors oeuvre
La datation avancée pour ce portail est du XV° siècle. Mais les dates archéologiques publiées dépendent de l'échelle historique publiée dans cet ouvrage (p.76) : "Moyen-Âge : 450-1450, Flamboyant : 1450-1500, Seconde Renaissance : 1500-1600, dates approximatives, variables suivant les historiens". Personnellement j'utilise une autre échelle d'estimations historiques des styles et je me conforme à un Moyen-Âge finissant avec le Concile de Trente (1542-1563). C'est-à-dire une fin du Moyen-Âge qui voit le gothique flamboyant s'installer peu à peu en relais du gothique rayonnant tout au long de la seconde partie du XV° siècle pour triompher au XVI° siècle au moment où arrive la Première Renaissance Française que les auteurs publiés au CESR de Tours situent de 1495 à 1525 avant l'architecture savante à ordres qui ira jusqu'aux effets post-trentiens.
Le gothique ne se termine pas au XVI° siècle puisqu'au XVII° siècle on construit encore des églises gothiques.
D'après François Gibelin c'est sur cette période de chevauchement du gothique flamboyant et de l'arrivée de la Première Renaissance Française qu'un climat favorable à l'explosion de l'ornementation architecturale du château privé, et petit château, explose. Ce que tous les auteurs modernes reprennent et que dans le secteur géographique de Varaignes nous voyons de façon spectaculaire à Mareuil

La tour carrée (en violet sur le plan d'ensemble) délimite par l'intérieur l'angle intérieur du plan du château. Nous sommes là, dans l'état actuel et hors étude archéologique, sur un bâtiment très atypique et une sérieuse investigation archéologiques ainsi qu'historique semble véritablement une nécessité. Les deux parties gothiques (pour lesquelles on ne signale aucun remaniement au XIX° siècle) sont ouvertes sur rue par de grandes fenêtres à traverses et à meneaux. En revanche si on devine certaines interventions sur les traverses et sur les meneaux on ne décèle rien sur les fenêtres elles-mêmes sauf peut être des bases refaites (?). Toujours en essayant d'aborder des remaniements récents de cette façade on voit qu'il ne subsiste aucune trace d'un traitement particulier de la porte d'entrée dans le périmètre du château. On peut donc se poser la question d'un château dont l'entrée aurait basculée d'une façade à l'autre lors de la restructuration de la cour et qui aurait directement orienté le regard à droite ou à gauche vers la tour d'escalier, première entrée dans le logis du château.
 Nous ne sommes donc pas non plus  pas dans des systèmes défensifs vu la dimension des baies ouvertes sur l'espace public, la qualité des sculptures des ornements des baies, même si une bouche à feu est à la base de deux fenêtres à l'étage de la tour d'angle (repère violet).
        La fenêtre ci-dessous est également enrichie d'un ornement sculpté qui coiffe la fenêtre : c'est une sorte de sur-linteau sculpté de losanges garnis de quatre feuilles, en frise, d'un côté et de mouchettes de l'autre, donc des répertoires puisés tant au rayonnant qu'au flamboyent. Il faut donc imaginer une façade enduite, très soignée, ornée, avec une couleur de façade choisie soit du même ton que la fenêtre et de son ornement sculpté qui renforce les autres décors obligés de la fenêtre gothique, soit dans des tons différents propre à mettre en valeur le travail du sculpteur. Deux fenêtres plus bas nous retrouvons cet enduit peint à l'ocre jaune sous une couche de peinture blanche plus récente. (les traverses et meneaux furent refaits lors des restaurations modernes).
Avec cette troisième fenêtre sur rue nous abordons un nouveau vocabulaire ornemental de la fenêtre puisqu'elle est surmontée d'un larmier reçu par deux figures de fantaisies (qui appraissent sur les documents les plus anciens contrairement aux réseaux de la fenêtre). Les angles des petits quartiers supérieurs de la  fenêtre sont arrondis. L'ocre jaune réapparaît sous l'enduit blanc et le larmier qui commence à se détériorer laisse apparaître une matière composite brune qui ne ressemble en rien à la pierre grise. Il s'agit là d'un avatar de stuc ou de staff.

Ces têtes gothiques qui reçoivent le larmier en nous riant au nez rencontrent celles issues ds répertoires à grotesques de la Renaissance, tout simplement en regardant quelques châteaux du XVI° siècle comme celui de Javarzay (Deux-Sèvres) : sur ce blog Archéologie médiévale N°2.
Les réseaux ainsi que les traverses et meneau ont été refaits mais les indicateurs de moulures smblent relativement fiables ou avoir été recherchés pour la restauration.

Cette partie gothique du château avec ses encorbellements dont les bases des parapets furent sculptés semble dater au plus tôt de l'extrême fin du XV° siècle, et plus probablement de la première moitié, ou du premier tiers du XVI° siècle. Nous serions donc dans cette période d'explosion des ornements extérieurs des riches demeures avant les freins importants de la Réforme et de la Contre-Réforme. Nous sommes sur la période d'achèvement des chantiers gothiques du manoir du Lau.
                         Le château réunissait donc tous les ornements du temps : faux appareils défensifs, sculptures ornementales tant sur les baies que sur les mâchicoulis et des murs enduits et colorés sur rue. En revenant sur les fenêtres nous voyons qu'elles étaient enduites d'une fine couche de stuc coloré en ocre jaune mais en plus que le larmier d'une seule fenêtre était en stuc ou en staff coloré (compte tenu des interventions intempestives dans la cour dans un esprit radicalement opposé à celui des ornements gothiques, je n'ai aucune raison de penser que le larmier de cette fenêtre n'est pas d'origine malgré son excellent état de conservation.Dans certaines régions les fenêtres gothiques étaient à âmes de bois recouvertes de stucs colorés, comme j'en ai trouvé des traces en mauvais état dans la vallée du Var à Puget-Théniers que vous pouvez retrouver sur ce blog sur ma page consacrée à la première partie de la polychromie architecturale dans le sud-ouest des Alpes)
                         Un autre grande fenêtre à traverses et meneau qui n'appartient pas au château permet d'élargir encore la réflexion. Cette grande fenêtre est-elle une des fenêtres du château, récupérée et remployée sur une maison du périmètre du château lors des remaniements représentés en orange sur le plan ? C'est très probable. Donc cette fenêtre nous intéresse car elle marque une insertion moderne à la peinture blanche dans une façade de tonalité grise. Au moyen âge alors que nous voyons ce ton ocre jaune ici à Varaignes dominer en couleur des baies peut-on imaginer que ce ton ocre était celui de toute la façade ou peut-on imaginer que cette couleur ocre se limitait au seul traitement chromatique des baies et de leurs périmètres immédiats reportés sur le plat de la façade et insérés dans d'autres couleurs ou ornements peints et sculptés de l'enduit (comme avec l'exemple ci-dessus du linteau sculpté en frise répétitive de losanges garnis de quatre-feuilles) général du mur et qui formeraient une sorte de chambranle peint autour des baies. Cette question me semble essentielle pour avancer vers les recherches ornementales du rapports des riches baies d'apparat du manoir du Lau et changer peut-être un peu l'optique générale que nous avons actuellement d'une opposition radicale des fenêtres gothiques avec de seuls décors d'ébrasements opposées aux fenêtres de la renaissance dépourvues de sculptures d'ébrasement au profit de sculptures en chambranles. Le manoir du Lau avait déjà attiré l'attention sur ces glissements, confirmés à Varaignes mais à Varaignes précisément progresse t-on encore sur la réflexion?
Nous allons quitter ce château des surprises et de trésors cachés pour faire encore avancer notre réflexion sur les valeurs ornementales du château gothique du XVI siècle.

Passons alors au troisième château que j'ai sélectionné pour faire avancer la réflexion autour du Manoir du Lau et des probabilités ornementales que nous pourrions entrevoir pour une troisième proposition de reconstitution qui sera en fait une sorte d'inventaire des possibilités à partir d'exemples concrets et réalisés sur la période en Périgord Vert.

                           Javerlhac et la Chapelle Saint-Robert

                            Javerlhac et la chapelle Saint-Robert doit son nom à la réunion de deux communes en 1823.
                              Les notices historiques disponibles sur le net donnent une occupation très ancienne du site. Le château actuel serait une reconstruction à partir de 1499, sur les bases d'un château plus ancien dont il  resterait peu de choses nous dit-on. Le plan est en "L" et partout autour du château on trouve de belles fenêtres sculptées dont certaines ne sont pas sans rappeler celles de Varaignes. Mais ici le luxe ostentatoire des programmes sculptés de certaines baies retient l'attention. La tour actuellement sur rue est terminée par un encorbellement avec un parapet enduit dont les assises en mâchicoulis sont sculptés comme celles de Varaignes.
                     
                    Pour comprendre ce château il faudrait une exploration archéologique précise. Je ne vais donc pas m'aventurer dans des approches sauvages de chantiers mais me consacrer à l'analyse de deux fenêtres sculptées qui donnent actuellement sur la rue qui part de la place du village avec ses deux églises jumelées, vers le pont qui enjambe la Rivière qui borde le château, le Bandat, sans créer de douve ni de fausse douve humide autour du château.
 A l'intérieur de la cour du château, donc dans l'angle rentrant formé par l'architecture en "L" ou on a logé la tour d'escalier hors oeuvre qui a perdu sa pièce en surcroît en encorbellement, on repère deux fenêtres sculptées où se répercutent les répertoires ornementaux visibles sur les fenêtres "sur rue"  que je vais vous présenter (repères A et B sur le plan de situation). Ces fenêtres semblent avoir été tout autant modifiées que celles que je vous présente sur rue. Mais comme je n'ai vu ces fenêtres sur cour intérieure que sur internet je ne les présenterai pas, je les signale en complément de deux fenêtres sur rue que j'explore ici non par ailleurs sans risque d'erreur (très mineures il est vrai) car je n'utilise que mes dessins en ressorties d'architectures photographiées depuis la rue. Si je pratique ainsi c'est pour avoir une claire lecture, une base objective de débat, de ce que cet exemple peut apporter en éventail de possibilités ornementales au XVI° siècle, complémentaires aux deux autres châteaux que je viens de vous présenter et pour lesquels j'avais les plans. 



Donc en ressorties hors échelle, mais en proportions, j'obtiens ces dessins ci-dessus qui me semblent suffisamment intéressants pour en pousser l'exploration jusqu'à un essai de reconstitution partielle ci dessous. Mais avant je propose d'étudier le rapport de ces fenêtres à l'étage aux parties hautes du bâtiment.
Tout d'abord un petit retour dans les châteaux princiers du XV° siècle à travers les enluminures des livres d'heures, dont celles "très riches du duc de Berry", et le château de Mehun-sur-Yèvre.
Au XV° siècle, dans les châteaux princiers, on peut utiliser exceptionnellement et abondamment les décors sculptés ajourés et très ouvragés des parties hautes et des entourages de baies sur le plat du mur, surmontés de pinacles festonnés. Mais les couvrements des baies sont en accolades elles mêmes festonnées. Entre le linteau de couvrement plat de la fenêtre à traverses et meneau et la pointe de l'accolade l'espace est réservé aux armoiries.
Ce sont là des châteaux d'exception pour des personnage de très haut rangs sinon royaux.
Ce type d'ornement diffuse au XVI° siècle sur des châteaux gothiques plus modestes pour des nobles et notables de moins haute naissance; nobles mais pas toujours.
Les pinacles semblent avoir d'abord été employés pour les valorisations des portes d'entrées aux tours d'escaliers en vis (en oeuvre ou hors oeuvre) de certaines châteaux de la seconde moitié du XV° siècle, et plus sûrement du dernier quart, ainsi que sur les entrées des églises où les ornements sculptés sont plus fréquents puisque plus traditionnels depuis le XII° siècle. C'est pour le moins ce qu'on croit remarquer...?
A Mehun-sur-Yèvre l'entrée du château est sous la chapelle à l'étage du châtelet d'entrée. On peut donc s'orienter vers une fusion - en quelque sorte - des valeurs ornementales de l'entrées d'un édifice religieux et  d'un château  édifices. A Javerlhac, à côté du château une des entrées de l'église n'est pas sans rappeler le mode ornemental d'accès au château de Mehun-sur-Yèvre


Les deux allèges enrichies d'ornements sculptés reposent sur le même corps de moulures et nous donnent donc la position exacte d'une fenêtre par rapport à l'autre.
Lorsque les auteurs évoquent des remaniements des parties hautes - vues depuis l'extérieur - ce n'est pas évident. Il faut en effet questionner les bâtiments pour voir si ces présences de mâchicoulis ont eu des chances d'être généralisés à tout le bâtiment où s'ils ne concernent qu'un partie symbolique de la construction en château?

(les remarques de François Gébelin doivent être notre point de départ pour essayer de rentrer dans l'esprit des bâtisseurs et des commanditaires du XVI° et ne pas voir les choses avec nos yeux contemporains que l'étude des sciences de l'âme voudraient uniformisées, même à travers les siècles. Toute la difficulté est là : essayer de rentrer dans la psychologie de ces bâtisseurs mais à leur époque, pas à la notre).

 A Beauvais c'est clair les parties hautes du corps de bâtiment ont été construites sans encorbellement mais on a apporté des lucarnes sur le toit, alignées aux travées des façades.
A Javerlhac c'est moins clair car une partie du corps de bâtiment - façade extérieure est - on a construit les mâchicoulis du la façade sous une croupe de pavillon en même temps que la tour et à même hauteur créant un chemin de ronde intérieur régulier - sauf une interruption par une souche de cheminée en façade nord de la tour - bien que les façades soient abondamment percées de fenêtres. Lorsqu'on passe sur la façade extérieure nord du bâtiment le schéma de Beauvais se reproduit. C'est-à-dire que la ligne du toit démarre en dessous des mâchicoulis mais les fenêtres montent au-dessus du niveau du toit créant par les gâbles des fenêtres et leurs pinacles toute une animation verticale qui rompt la ligne horizontale du toit et fait filer les verticales dans le ciel par les amortissements de chaque baie. C'est là quelque chose de très intéressant car, non seulement nous assistons ici à de premiers exemples de travées de fenêtres qui montent sans interruption par-dessus le toit, mais en plus il est clair que ce dispositif de fenêtres à gâbles est incompatible avec un couronnement par mâchicoulis dont le niveau est bien au dessus du toit mais pas au-dessus de celui des gables.
Je donne ici l'exemple tout à fait parlant de ces deux positions architecturales à travers le château de Langeais construit sur ordre de Louis dans le dernier tiers du XV° siècle
On remarquera que les fenêtres à gable ne sont pas passantes entre la façade et le toit. Ce sont des fenêtres en lucarnes liées à la travée, sans interruption, ce qui est un peu différent des système des fenêtre passantes qui elles sont insérées sur la liaison entre la façade et le toit, comme un trait d'union entre les deux organes d'architecture.

Autre système de combinaison possible dans la perte des fonctions défensives des encorbellements après la
fin de la Guerre de Cent-Ans en allant vers le XVI° siècle
Les fenêtres sont passantes mais sur l'arrête du toit au-dessus de l'encorbellement.
 Au dessus de la fenêtre du rez-de-chaussée - sur l'autre façade ou du premier étage sur cour intérieure - de la pièce qui se trouve haut perchée du fait du contre-terrain la fenêtre est alignée aux fenêtres des combles derrière un parapet sur encorbellement. 
La fenêtre passante éclaire le premier étage de comble alors que la lucarne qui éclaire le second étage de  comble est  maçonnée sous gable dans la continuité de la fenêtre du premier étage de comble et donc de la fenêtre de l'étage.
Ici, sur ce grand château qui étale sa grande façade organisée par trois tours, la valeur ornementale et symbolique de l'encorbellement est une fois de plus tout à fait évidente. Cette toiture combine en système orthogonal le souvenir des encorbellements et l'arrivée des travées régulières de fenêtres qui montent par-dessus les toits. En fait, de l'aile Louis XII à l'aile François 1°, Blois s'inscrit  dans cette dynamique de la vie des formes et des transformations des parties hautes des châteaux entre le monde gothique et l'arrivée de la Renaissance Italienne, entre disparition et continuité des séparations entre façades et toitures par des parapets sur encorbellements. En poursuivant les châteaux royaux de la renaissance on voit le chemin de ronde courir entre les façades et les toitures ponctuées de grandes de fenêtres qui sont dans l'esprit des ornements à deux étages sous des élévations entre gables et frontons qui ne sont pas sans entrer dans l'esprit des fenêtres d'apparat comme on en voit à la même époque avec les petits châteaux gothiques de la petite noblesse comme à Javerlhac.


 Tout comme à Javerlhac on pourrait presque dire que les fenêtres sont passantes par les gables. Ceci n'est pas gratuit et l'analyse des structures de fenêtres vont le montrer.
Et en revenant dans les petits châteaux des provinces

Il y aurait là dans un parti architectural un conflit entre mâchicoulis et gables dans la prise de position des parties hautes des façades. Donc ces gâbles créent une rupture à toute ligne horizontale du toit. Le dispositif n'est pas le résultat de remaniement mais d'une réflexion architecturale sur le rôle de la travée de la fenêtre par l'ornement gothique.
Mais on peut aller plus loin et pour cela il faut reconstituer ces fenêtres.
[Les armoiries que je fais figurer sur la fenêtre A ne sont pas produites ici à valeur de document historique mais à titre d'exemple d'insertion d'armoiries dans un gable avec des phylactères support de la devise, de la couronne de marquis - puisqu'il est dit dans les documents consultés que les Texier étaient marquis et qu'ils restèrent dans le château jusqu'en 1821 -,, dont les traces de fixation d'écu peint sur pierre ou sur bois subsistent en plus de la grosse pierre carrée réceptrice de cette fixation et qui est très lisible en gable].



L'explosion ornementale qui suit les guerres d'Italie n'est pas seulement renaissante, elle est aussi gothique et elle rejaillit tout autant sur le petit château des provinces que sur les châteaux royaux. Il ne faut donc pas voir les veines ornementales de l'évolution du petit donjon de guerre dès le début du XVI° siècle comme une conséquence des apports de la renaissance italienne mais comme des possibilités ornementales élargies au sein même du panorama ornementale gothique, elles-mêmes élargies à partir de traditions romanes d'ornements des encadrements de fenêtres dont subsistent des traces irréfutables sur les pourtours extérieurs des fenêtres de la nef de la chapelle romane de Saint-Robert, l'autre commune fusionnée à Javerlhac. Ces ornements gravés sur la face plate extérieure de la pierre monolithe de couvrement des fenêtres étaient peints en architectures de leurres pour imiter les petits claveaux issus des traditions d'appareillage des couvrements des petites fenêtres du XI° siècle. Ce système ornementale ce retrouve partout dans la France Médiéval de la vallée de l'Allier à Saint-Ilpize en Haute-Loire, à la chapelle du château de Villebois-Lavalette en Charente, et très souvent sur d'autres églises de tout l'hexagone...

 En exemple l'ornement de chambranle qu'on se plait à dire être caractéristique des apports ornementaux de la renaissance italienne, opposé à la décoration des ébrasements de fenêtres gothiques, est à revoir au XVI° siècle, puisqu'avec l'exemple de Jarvelhac cette opposition n'a plus aucune raison de figurer dans les manuels, au moins en principe scientifique catégorique même si le principe reste largement valable lorsqu'on reste sur des fenêtres plus modestement ornées, bien qu'encore une fois les fenêtres du manoir du Lau avaient posé la question . La fenêtre gothique richement ornée au XVI° siècle en France peut donc être entièrement gothique avec un enrichissement sur le plat du mur en faisceaux de corps de moulures qui partent de la base de l'allège ou de l'appui de fenêtre et qui montent en pinacles de part et d'autre d'un gâble. Un linteau sculpté peut couvrir la baie et ainsi s’intercaler entre le gable et la fenêtre. Un corps de moulure en pseudo imposte peut ponctuer l'emplacement de la traverse dans le cas des grandes fenêtres à meneaux. Des sortes de copeaux ou formes organiques enroulées peuvent enrichir les gâbles déjà riches de crochets. Des figures peuvent ponctuer des articulations architecturales. Des compositions de feuillages stylisés en tables sculptées peuvent enrichir le vocabulaire ornemental au sein duquel on peut loger des armoiries colorées aux phylactères organisant d'autres assouplissements et ondulations du décor peint. Ces fenêtres, on le voit en dessinant ces sculptures ornementales, n'atteignent à une valeur plastique monumentale réelle que si tous les raccords sont camouflés par des recouvrements en stucs ou staffs et forcément colorés. Les allèges des fenêtres sont elles-mêmes richement sculptées et les encadrements des baies peuvent descendre les encadrer. Enfin la fenêtre repose sur une grosse moulure ou un corps de moulure de division des étages qui est une tradition gothique de certains hôtels de luxe et même de gros châteaux du XVI° au XVI° siècles
                   On remarquera que les appuis de fenêtres en A et en B ne sont pas à la même hauteur pour un niveau de départ de la fenêtre équivalent sur la même grosse moulure : niveaux intérieurs différents entre A et B ?
                   Donc toutes les structures propres à recevoir un langage des ordres antiques par les ordres d'architectures (toscan, dorique, ionique, corinthien, composite et plus tard l'ordre à bossages ou rustique de Philibert de l'Orme et autres variantes) sont déjà en place par l'organisation de la fenêtre gothique de luxe ou d'apparat. Ces fenêtres d'apparat sont également enrichies d'un motif qui ne figure plus rarement en allège. Je propose de voir ici une cristallisation dans la pierre des étoffes décorées, ornées à la gravure ou des tapisseries de verdures qu'on faisait pendre aux fenêtres les jours de célébrations et de fêtes. 
                   L'organisation ornementale de la fenêtre gothique est excessivement riche, variée et souple. D'une souplesse et d'une fantaisie au pouvoir créatif bien supérieur à la fenêtre à ordres antiques et comment exclure des sources d'inspiration probables de Michel-Ange ces types d'organisations gothiques pour ses propres créations ? C'est peut-être avancer trop vite, mais il faut bien remarquer que ce qu'on admire chez Michel Ange dans la liberté qu'il prend avec les ordres est bien dans l'esprit de ces organisations gothiques.

               Si on isole la petite fenêtre à une seule traverse "fenêtre repère B" (selon la restitution qu'on j'en ai faite en fonction des éléments encore en place, et il était donc important de faire ces restitutions) la fantaisie architecturale est encore plus grande puisque si la moulure qui ponctue la traverse sur la montée du gâble en chambranle a disparue, si les armoiries ont été remplacées par une rosace de feuilles de chênes, il y a deux insertions de tables sculptées : une en allège et une en couvrement. Le couvrement en linteau sculpté sans complément ornemental sculpté sur le plat du mur est déjà présent à Varaignes; nous sommes là dans le registre des choix ornementaux  de l'époque. Mais nous avons aussi l'insertion d'une figure très lisible qui pourrait être déjà l'idée d'un portrait presqu'en piedouche (donc ronde bosse) accroché à la fenêtre. Une moulure qui est un rameau bourgeonnant sans feuille relie le portrait de l'homme à une autre figure qui a toutes les chances d'êtres une figure féminine. Donc deux figures, une masculin et une féminine, reliées par un rameau non fleuri qui peut être un écho à l'iconographie du mariage mystique de la Vierge : c'est, parmi les prétendants, celui dont le rameau refleurit qui est choisi pour être l'époux de Marie future mère de Jésus. Ces iconographies peintes ou sculptées sont très rares aussi pour repère et pur exemple je produis ci-dessous une de mes dessins de relevés dans une des chapelles des Alpes-Maritime (1998).
 Un complément polychrome de cette sculpture du rameau s'impose naturellement et bien sûr par extension à tout le programme sculpté de la fenêtre pour en rehausser à la fois le caractère symbolique et le caractère architectonique. Certes, on connaissait déjà ces personnages sculptés en ronde bosse qui se penchent par-dessus les appuis de fenêtres de sites réels de fausses fenêtres, mais l'utilisation du portrait en ronde bosse pendante à la fenêtre pour une célébration est plus rare. A Bois-Lamy (tour construite pour la captivité du prince Zizim en 1482/83) deux têtes, une masculine et une féminine, pendant à la plus grande fenêtre à l'étage. Ces deux figures sont les principaux ornements de cette fenêtre très peu ouvragée, en accord avec la difficulté de sculpter finement le granit et conformément aux habitudes du XV° siècle sur les petits châteaux, bien qu'ici la tour fut construite pour un prince. Il y avait un enduit coloré et ces sculptures étaient elle-mêmes colorées.
A Bois-Lamy ces deux figures qui "pendent" à la plus grande des fenêtres a donné lieu à une légende
Ainsi nous retrouvons des traditions de l'art gothique français qui conjuguent les figures anthropomorphes et les répertoires végétaux en programmes sculptés et peints avec des motifs complémentaires uniquement peints. Des ornements de compositions pour des occasions exceptionnelles qui mettent en scène des figures ou des événements et à Javerlhac à une union, à un mariage : cette fenêtre fut-elle construite et installée sur l'espace public pour la célébration du mariage signalé dans les archives de Barthélémy Texier et de Jeanne Pastourelle en 1507 ?  
   Dans l'église à deux architectures de la fin du gothique rayonnant il faut signaler un chateau à frises de masques humains, comme le montre la photo ci dessous. Les autres répertoires sont presque tous végétaux donnant lieu à une figure en fleur de lis insérée dans une bande de feuilles polylobées.

Dans cet état d'esprit si on en revient à Varaignes on comprend mieux l'insertion de ces deux énormes fenêtres à tabernacles qui devaient être séparées par un grand programme peint sur le mur. Fenêtres qui ont peut être été installées pour célébrer un événement particulier au-dessus du délicat rez-de-chaussée d'architecture savante (également colorée ?) à côté d'un autre mur brut de la cour potentiel récepteur d'un décor peint ou de tentures de cérémonies. Varaignes a dû avoir une cour extrêmement luxueuse mais dans un vocabulaire monumental totalement réinscrit dans les apports des deux renaissances italienne et française, au sein d'un château totalement gothique qui commençait à manifester une certaine ostentation extérieure par des enrichissements d'architectures pseudo-militaires enduites et sculptées et de baies également sculptées, enduites et peintes ouvertes sur l'espace public.

Voici en trois châteaux une sorte de panorama des tendances ornementales en présence dans la région lors de la réalisation du chantier est du manoir du Lau. 
Pour ceux ou celles qui contesteraient une construction relais en architecture non appareillée, ça ne change pas grande chose en valeurs ornementales,  et chacun peut en faire une architecture appareillée si cela lui convient mieux mais dans la mesure ou le trompe l’œil architectural enduit et peint peut donner toutes les illusions d'un puissant et beau corps de logis au sein d'une enceinte fortifiée, nous pouvons dire que nous restons dans des compléments de recherches plausibles et scientifiques et que l'éventail des possibilités pour le manoir du Lau reste tout de même assez limité et riche cependant sinon suffisamment original pour figurer dans les inventaires de références - à moins d'extrapolations particulières mais qui ne sont pas de mon propos - comme je vais essayer de le montrer par ce dernier dessin de composition pour cette étude.
En dessinant cette dernière planche j'ai été également confronté au choix des répertoires ornementaux des décors des tissus. Ce nouveau problème m'a amenée à faire une recherche sur les étoffes qui pouvaient orner les fenêtres de la salle s'apparat pour les célébrations, les fêtes, les accueils de personnages importants, les cérémonies et tout événement marquant de la vie du château.  Comme j'ai beaucoup travaillé sur les organisations des décors peints des chapelles peintes et ouvertes des Alpes-Maritimes dont la production de cette sorte d'iconostase de la peinture religieuse  - où domine le culte de Saint-Sébastien de la Légende Dorée de Jacques de Voragine - qui se situe, et ce n'est peut pas anodin, sur la période de l'explosion du décor ornemental architectural et sculpté du château de la fin de la période gothique en France, et qui disparaît également sous les coups de la Réforme, je me suis référé à un de mes dessins produit ci dessus en montage : la chapelle Sainte-Claire de Venanson aux sources de la vallée de la Vésubie (iconographie de Saint-Sébastien). Cette chapelle fut construite et décorée en 1481 suivant les inscriptions de dédicace (voir l'impressionnant travail de Marguerite Roques sur et autour de ces productions peintes), c'est-à-dire à une période qui précède les guerres d'Italie alors que la capitale des Etats de Savoie - auxquels fut très progressivement rattachée la partie orientale de la Provence entre Var et Roya - était encore à Chambéry et que cette nouvelle division politique territoriale de la Provence aux confins de la Ligurie et empiétant sur le duché de Milan par le Piémont, c'est-à-dire aux portes du Duché de Milan, a été un lieu ou l'art de la renaissance, comme montré plus haut, n'est pas arrivé plus tôt que dans le reste de la France, sauf pas les bordures cadres des tableaux d'autels, puis par le décor peint sur le mur et enfin par l'architecture mais assez tard dans le XVI° siècle, Monaco ayant été sans doute un peu plus précoce. A la chapelle Sainte-Claire le peintre est Jean Baleison mais il a beaucoup travaillé ailleurs avec Jean Canavesio. Ce son tous les deux des représentants de deux tendances contemporaines du gothique. Le gothique international pour Jean Baleison et des derniers accents des successeurs de Giotto pour Jean Canavesio : ces deux peintres sont pourtant tous les deux contemporains et originaires du Piémont. Ils travaillèrent souvent ensemble mais les styles des deux artistes sont clairement identifiables.
Pour une approche rapide et synthétique de ces bâtiments je redonne le lien de mon article publié dans Provence Historique, et repris en PDF sur le net :

CLAUDE PEYNAUD vair apparaître spontanément dès l'approche en façade ou de façon plus sub- tile lorsque l'architecture s'est un peu sophistiquée comme à ...
               Pour plus de détails sur une iconographie complète de tous mes relevés archéologiques effectués sur les sites et à l'échelle sur papier millimétré, sans aucun contact avec les décors peints, ainsi que les études de reconstitutions consécutives à ces relevés, voir sur ce blog :

Primitifs Niçois - Les chapelles peintes des Alpes Maritimes

http://coureur2.blogspot.fr/2012/03/primitis-nicois-les-Chapelles-facades.html
Pour travailler sur ces décors peints des chapelles du sud-est de la France j'ai donc repris les très importants travaux et les très fines attributions de Marguerite Roques qui me semblent difficilement révisables ou pour le ins être les meilleures pistes et analyses établies à ce jour de rédaction de cette page, surtout après en avoir dessiné un très grand nombre des uns et des autres, et à l'échelle; ce qu'aucun autre auteur ayant travaillé sur ces registres peints n'a jamais fait quand ce ne sont pas des architectures du gothique italien qui sont qualifées de "renaissance" comme on le lit sur certaines notices présentes dans ces chapelles. C'est d'autant plus intéressant que cela permet effectivement de repartir sur les travaux de Marguerite Roques, sur les influences nordiques qu'elle a mises à jour et de détacher le style du peintre de l'image. Si on revient à l'image nous voyons que dans le quatrième quart du XV° siècle  (quinzième siècle) les artistes peintres se conforment non seulement aux exigences de la commande mais en plus aux choix des images "de catalogue" en quelque sorte, qui peut aller pour un même peintre de la pure tradition gothique à d'autres sources d'inspirations qui nous semblent moins gothiques et qui le sont pourtant si on ne confond pas "perspective" et "construction en boîte spatiale". L'organisation de  l'image principale - comme dans toutes les petites chapelles peintes du sud-est de la France - du registre haut est une scène empruntée au théâtre des Mystères dont le modèle directeur d'organisation est essentiellement une tripartition issue de l'iconographie de la "sacrée conversation". Ce qui rend assez aléatoire toute iconologie qui dépasserait une commande locale d'images refondue  dans des villages éloignés des centres spirituels et intellectuels de l'époque. Les peintres sont des ambulants qui sillonnent la montagne avec leur modèles (Baleison emploiera deux fois la même image dans deux chapelles différentes). Cet aspect particulier de la production de ces décors peints entraîne en revanche des écarts à l'orthodoxie des codes spirituels et bibliques avec des montages assez surprenants comme à La Tour-sur-Tinée où les âmes (nues) ressuscitent (sortent de la terre) pour retourner aussitôt dans la gueule du Léviathan (les enfers).
L'image centrale peinte par Jean Baleison à Venanson, pour une étude de ces rencontres entre conventions religieuses, entre Bible et apocryphes, entre l'art de la renaissance italienne et l'art gothique, me semble particulièrement intéressante car elle nous montre une ville construite en boîte spatiale derrière une muraille. Devant la muraille la scène du martyre hors les murs se déroule au milieu d'une plaine nous dit le texte de Jacques de Voragine. Ici à Venanson nous avons comme une composition en raccourci iconographique, comme pour une représentation dans un petit théâtre de fortune et ambulant le nécessite en déployant le calicot de décors de scène . Outre le fait que ce type de composition soit parent des illustrations de la Bible enluminées par Cristoforo de Prédis (1476) conservée à Turin, on voit ici les prémices de la composition de la Palla de Castelfranco peinte par Giorgione en Vénétie vers 1508 (selon les auteurs). Ceci signifie que les modèles et les images circulent par le théâtre et peut-être fixées - calicot peints et scènes animées superposées en une seule image  fixe, mais aussi par la tradition gothique de la sculpture de scènes en bas reliefs, et de l'orfèvrerie et notamment des émaux et argents niellés - par des images d'incunables tabellaires avant la généralisation de l'invention de l'imprimerie à caractères mobiles, porteuses de codes iconographiques fixés par l'Eglise et son Index, et que ces images préparent les grandes inventions iconographiques du XVI° au XVII° siècle - avant le bouleversement de la mystique des nuits du Carmel de Sainte-Thérèse d'Avila -  alors que la représentation des  Mystères sera interdite par le parlement de Paris en 1548 (interdiction révisée par des auteurs modernes mais qui demeure un fait de l'histoire spirituelle).
Evolution de la gravure à Venise et en Europe du XV° au XVI° siècles - Histoire et techniques
http://coureur2.blogspot.fr/2017/02/la-gravure-venise-et-en-europe-du-xv-au.html)
J'ai donc repris des modèles ornementaux qui circulaient de la fin du XV° siècle au début du XVI° siècle, et ces modèles ornementaux sont des modèles de compositions végétales, géométriques ou stylisées sans interventions de fruits ni de putti bien que ces modèles soient ceux successivement apparus sous les pinceaux de Mantegna à Mantoue et à Venise en frises de rinceaux habités sculptés pendant cette même période gothique. Période pendant laquelle les personnages gros et petits avaient déjà largement conquis les répertoires ornementaux gothiques. Ces rinceaux de feuillages stylisés ou naturalistes sont des ornements du gothique international très largement utilisés par les enlumineurs des livres d'heures comme ci dessous, pouvant encadrer des scènes projetées dans des paysages ou des scènes construites en boîtes spatiales (la proportion est un des caractères obligatoires de la perspective de Brunelleschi premièrement théorisée par Alberti avec la construction en fenêtre et point de fuite. Voir à ce sujet l'excellente étude de Giulio Carlo Argan et Rudolf Wittkower, Architecture et perspective chez Brunelleschi et Alberti. Paris, 2004).
Il m'a semblé nécessaire de donner ces petites explications et repères, pour une approche scientifique du sujet, comme déjà dit plus haut, à cause du problème des choix en accord avec les modèles qui ont circulé du dernier quart du XV° siècle au début du XVI° siècle 
Propositions finales de reconstitutions du Manoir du Lau - corps de logis du château d'Allemans en Périgord - dans son état après les mutations des siècles antérieurs jusque dans la première moitié du XVI° siècle : voies architecturales et voies ornementales jusqu'à celles des célébrations et fêtes avec les tentures tissées, imprimées ou peintes qui pendent des fenêtres de la salle d'apparat.
Les recherches de structures m'ont conduit vers une architecture polymorphe dont la colonne vertébrale est la succession des adaptations des deux cages d'escaliers en relais d'une première volée droite. Cette volée droite était à l'origine d'une travée de baies au plus près du mur ouest des deux tours d'escaliers. Cette partie sud-ouest était déjà un deuxième état d'une grande maison tour ou d'un petit donjon rectangulaire à une seule pièce par étage. Les pièces n'étaient pas chauffées. 
Lors de mes deux premières reconstitution j'avais donc été conduit à donner deux restitutions d'élévations toutes deux réunies par un enduit quadrillé mais les parties hautes des deux bâtiments pouvaient être soit derrière un enduit général soit laisser apparaître les pans de bois de complément de la construction à l'est. Je continue donc sur le travail fait et que j'ai laissé en attente après une recherche ornementale du château au XVI° siècle, château qui a abandonné ses fonctions guerrières pour n'être plus que des résidences de luxes toutefois ornées des traditions militaires d'où ce type de bâtiment est issu.
Donc le bâtiment pouvait être totalement enduit et dans ce cas les pans de bois disparaissaient derrières les enduits restituant l'apparence d'un château entièrement construit en pierre. Toutefois le report des encorbellements de la partie ouest sur l'agrandissement à l'ouest n'était pas possible sur une structure en pans de bois. En revanche la tradition de décaler un étage sur l'autre les élévations en pans de bois offraient l'opportunité de donner au denier étage est un niveau en encorbellement qui pouvait s'inscrire dans la continuité des mâchicoulis de la parties ouest du bâtiment. J'ai donc utilisé cette possibilité pour mes deux dernières reconstitutions.
Le mur est de la grande fenêtre d'apparat est un mur en dur qui montait au moins jusqu'au premier premier étage de comble en pans de bois, ou au second étage de la structure en pans de bois. Donc ce mur est tout à fait capable de recevoir des consoles d'encorbellements. Comme cette possibilité est ouverte j'ai donc restitué une bretèche en pan de bois enduit sur consoles en pierres, projetée en avant de la structure en pan de bois en encorbellement harmonisé aux façade sud et nord, obtenant ici l'effet d'un édicule de bretèche défensive de la fenêtre d'apparat tournée sur le périmètre extérieur du château. 
Sur les structures en pierre, des parapets ont parfois été construits sur des consoles ou des corps de moulures  continus avec des édicules de tirs projetés en avant comme représentés ci-dessous.
Donc l'imitation est tout à fait possible sur un mur qui monte jusqu'à la base de l'édicule pour un édicule construit pans de bois enduit ou en brique enduite, pour élargir la gamme des possibilités offertes par les architectures non appareillées, si on veut bien admettre qu'une construction en brique, plus légère et d'emploi plus souple que la pierre, est une construction non appareillée
Ces fenêtres d'apparat tournées sur le périmètre extérieur du château étaient défendues par des postes de tirs comme on le voit avec le modèle d'origine, encore intact, du hameau de Challanges sur la commune de Beaune en Côte d'Or. Cette fenêtre d'apparat était protégée par des archères distribuées autour de la fenêtre (photo ci dessous). 
En suivant ce principe j'ai donc installé une bretèche de protection de la fenêtre.
Toujours dans le même ordre d'idée j'en ai installé une seconde à la verticale de l'entrée dans le logis par la tour d'escalier. Puis j'ai harmonisé deux fois les parties hautes avec des lucarnes passantes : une fois sur la verticale des fenêtres en façade de la tour d'escalier et une autre fois en continuité de la ligne des fenêtres de la façade sud-est. En revanche je n'en n'ai pas installé sur la face ouest de la tour d'escalier pour rester en accord avec les fenêtres en parapet que je n'ai pas traduites en lucarnes passantes. Mais si le lecteur veut le faire il en a bien sûr tout le loisir puisque ces organisations ont pu être mises en places sur d'autres châteaux ou logis.
En ornements de fenêtres de la partie est j'ai laissé pendre des tissus imprimés ou des tapisseries ornées de répertoires végétaux organisés en différents rinceaux  dont j'ai expliqué le choix plus haut dans la page. En façade sud-est j'ai installé un long décor pendant de la fenêtre qui explique aussi le choix des bâtisseurs de décaler le site des armoiries sous larmier de l'axe de la fenêtre. En tombant la tapisserie ou le tissu imprimé ne cache pas les armoiries.

Reste la question de la latrine à l'arrière du bâtiment. En fait je ne sais pas s'il y avait une latrine, mais ce que je sais c'est qu'il y avait une petite ouverture qui répond ailleurs à un accès à la latrine qui complète les éléments de conforts. Comme il n'y a aucune trace d'arrachement ni de construction en lien direct avec cette petite porte aux angles arrondis j'ai suivi le modèle des latrines qu'on trouve parfois installées sur le cours d'eau des grands moulins : soit des latrines en bois suspendues aux façades qui enjambent le cours d'eau . Sur certains châteaux ces latrines en bois ont également été aménagées. Le mode de suspension était le même que celui des échafaudages des couvreurs, des zingueurs et des maçons, voire des sculpteurs et des ornemanistes qui travaillaient sur des parties hautes difficilement aménageables avec des échelles ou avec des constructions d'échafaudages en bois depuis la base du bâtiment, ou sur des façades sur les canaux urbains et sur des façades qui longent les lits des rivières.
Je donne ci-dessous le principe de suspension de ces aménagements que j'ai également pratiqués et installés avec mon père qui était artisan du bâtiment et qui utilisait fréquemment ce type d'échafaudages sur "chevalets" dans les campagnes de la Creuse . "Chevalet": c'est ainsi qu'il appelait ces consoles en bois et ferraillages qu'il fabriquait lui-même. Nous sommes donc là dans les traditions ancestrales des métiers du bâtiment et je pense qu'il est ici pertinent de les amener dans la reconstitution de ce logis du manoir du Lau ne serait-ce que pour expliquer mon choix de latrines en bois suspendues qui n'ont laissé aucune trace sur le mur après démolition.


Voilà, donc le lecteur a ainsi une marge de choix ornementaux en accord avec les possibilités offertes par les recherches de structures et les habitudes des époques et des régions avec des matériaux pris et transformés sur place ou à peu de distances. 

A ce stade du travail d'étude et de reconstitution du corps de logis issu des traditions guerrières du petit château, il faudrait resituer ce bâtiment dans le périmètre où il était entre courtine, tours, constructions en revers de courtines, petits bâtiments de service mais point de chapelle puisqu'elle fut détruite pour agrandir le premier donjon ou première maison-tour rectangulaire. A moins qu'une seconde chapelle fut construite en remplacement de cette détruite.
Tous comme les recherches de liens avec le périmètre très proche du cimetière qui jouxtait l'église, la recherche des limites de ce périmètre fortifié et de services appartient aux fouilles de l'archéologue qui pratique ce genre de discipline archéologique et qui en a l'autorisation.


Personnellement, ne pratiquant pas la fouille ni l'archéologie des parties enterrées, mon travail de recherche en archéologie des parties aériennes depuis la cave se termine ici, et je passe le relais.... L'évaluation du périmètre des courtines sera le résultat d'un chantier de fouilles quand il aura lieu.
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Conclusion
Des auteurs ont déjà mis l'accent sur le caractère apparemment très "décousu" de la construction de certains petits châteaux. Nous touchons du doigt un des aspects encore très mal connus de la construction du petit château de la période de fin de la Guerre de Cent Ans, du XIV° siècle à la première moitié du XV° siècle, c'est-à-dire des "accumulations" ou "entassements" - peut-être très ordonnés ou pas du tout mais pas contemporains les uns des autres -  de petits bâtiments à l'intérieur d'enceintes complétées par des constructions en bois en revers de courtine, voire à l'intérieur du périmètre bâti établissant des liens entre les petites constructions en dur. L'un de ces bâtiments pouvant supplanter une tour ronde primitive ou d'autres constructions sur plans rectangulaires ou carrés de différentes proportions et adopter des configurations que nous ne pouvons plus découvrir qu'avec de telles explorations tant ces petits "châteaux" ont subi de transformation au XV° siècle. Philippe Contamine par son article "Le château et la guerre" [dans Le château en France  op.cit. p.133], évoque cette prolifération de types architecturaux au moyen âge " A toutes les époques coexistèrent des constructions susceptibles de résister à de puissantes attaques...et des édifices insignifiants, anachroniques, hors d'usage, tout juste bons à faire obstacle au simple banditisme dans ses formes élémentaires". Dans cette vacuité des alternatives, en Creuse, je vous au déjà présenté le château de Crozant, je vous présente mainteant Malaval où j'ais fait des relevés en complément de ceux plus anciens du Dr Janicaud. Malval était un château de gué des plus intéressants, sur la Petite Creuse - mais dans un état de ruine qui laissait présager que le site risquait s'altérer rapidement. Pourtant il reste très peu d'exemple avec des dispositifs originaux ou aussi clairement lisibles qu'à Malval (le château supposé des Mauprat du romand e George Sand).
 Sur ce site il n'y avait pas eu de modification des petites unités constituant le château, simplement des ajouts dont une très intéressante porte fortifiée qui barrait l'accès au gué par un passage voûté dans la motte - elle même en liaison d'un premier tertre isolé d'une fin de mouvement de terrain en croupe - en manière de petit tunnel ou passage fortifié au-dessous du bâti des petites unités. L'une des ces petites unités avait un escalier en vis, un plan en "L" à cheval sur la courtine et deux accès séparés en rez-de-chaussée et premier étage, l'un sous l'autre. Le lien entre les étages se faisant ensuite uniquement depuis l'intérieur par une tour d'escalier en vis hors oeuvre logée dans l'angle intérieur du plan en "L". Donc un système de circulation doublé, dont un très privé uniquement par l'intérieur du bâtiment. Les explorations archéologiques du château et du périmètre pourraient nous orienter vers des types voisins de ces organisations que nous retrouvons également à Montaigut-le-Blanc, voir à Saint-Maixant (deux châteaux de la Creuse sur un périmètre fermé beaucoup plus petit) mais également vraisemblablement à Yviers autour de la maison-tour avant la construction du grand corps de logis qui récupère des constructions plus anciennes, dont certaines auraient pu être alignées à une grosse courtine dont on repère le plan en sous-sol, dans la cave. 
Le grand château de Crozant, sur un éperon rocheux qui avance dans un méandre de la Creuse (site des impressionnistes et des excursions de G.Sand et de F.Chopin) est lui-même composé de ces petites unités comme j'en ai présenté une : un petite tour romane reconstruite au XV° siècle en maison-tour servie par une tour d'escalier en vis hors oeuvre.

                             Quand on voit les plans de ces châteaux, leurs proportions aussi, que dire d'un château comme celui qu'il y avait à Allemans en Périgord si près de la grande église. Proximité qui ailleurs annonce une église attenante à un cloître, mais loin d'être systématique. Toutefois à Allemans avec le manque de confort du logis dans son ensemble, en plus avec une première salle non chauffée percée de trois fenêtres dont une sur l'arrière du premier petit donjon rectangulaire (et était-ce la façade arrière à l'époque de sa construction et de sa réédification, car nous sommes là dejà sur une seconde étape de construction avant une troisième avec la cave voûtée ?), la question d'une simple fonction d'habitat ajoutée à une fonction guerrière - traditionnelle sur les châteaux antérieurs, et jusque dans la seconde moitié du XV° s. et au-delà avec les fortification bastionnées - se pose avec une certaine acuité.
                                   Le logis commence à adopter une orientation entre façade avant et façade arrière avec la construction de la cave voûtée et de sa première volée droite (étape 3 d la construction). Puis cette orientation des façades se précise avec la construction d'une première tour d'escalier en vis dans l'angle sud-est du premier bâtiment rectangulaire (après deux et trois phases des construction (étape 4 de la construction) :  dont l'accès aux étages se précise en face de l'entrée fortifiée du château (à moins que des fouilles en précise une autre). 
                                          Le logis trouve enfin sa configuration bâtiment principal du château avec l'agrandissement à l'est - et suppression de la chapelle - qui donne résolument une façade avant et une façade arrière à un bâtiment qui conserve deux fenêtres en murs de croupes : l'ancienne de la pièce à trois fenêtres sur le mur de croupe ouest et la nouvelle avec la luxueuse fenêtre d'apparat en mur de croupe est. Une nouvelle fenêtre richement sculptée et peinte apparaît en façade sud-est, aus-dessus des armoiries peintes sur le mur, sur le chemin qui conduit de la porte d'entrée du château à la porte d'entrée dans le logis par la tour d'escalier.
                                             Le logis est alors prêt à récupérer à lui seul l'appellation de "château" avec sa salle d'apparat chauffée et son plan qui a rejoint après bien des péripétie le modèle commun de la mutation du donjon du petit château de guerre en petit château uniquement résidentiel, malgré une absence de cheminées autre que celle de la salle d'apparat avant les transformations à partir du XVII° jusqu'au XIX° siècles et finalement à nos jours avec les premiers travaux de réhabilitation du monument par l'actuelle municipalité avec son maire M Alain Tricoire aidé par l'association Manoir du Lau (M. Jean-François Savier Président).
                                              Toutefois le périmètre du château peut être modifié et la porte fortifiée d'entrée être transformée en portail aux allures de portes fortifiées mais qui ne sont qu'un décor symbolique de l'entrée au château défendu par un chemin de ronde derrière un parapet sur mâchicoulis (sur la dernière planche de reconstitution).
 En voici trois exemples, et celui au centre sur la photo ci-dessus me sert de lien pour le prochain château que je vais présenter sur ce blog, après l'ouverture d'une page consacrée aux maisons tours : le très surprenant 


château de Curac - sud Charente,

 où là encore je n'aurai que le loisir de vous présenter le corps de logis et très peu du périmètre du château...mais comme dit le fabuliste attendons la suite...vous allez voir, vous allez encore être surpris....qui aurait pu s'attendre à ça ?


Bibliographie spécifique au bâtiment du manoir du Lau, à la commune et aux familles


   Document "maître d'oeuvre inconnu Référence IA24000655" - Archives communales.

        S.Avrillau, Cluzeaux et souterrains du Périgord - Tome 3 - Le Ribéracois (deuxième partie) Canton de Neuvis-sur-l'Isle - Canton de Ribérac. PLB Editeur, Collection Centaurée, Le Bugue. 2013.

       J.M.BélingardLe Périgord - Maisons fortes. Périgueux 1999, p.187 et 188.

        V.Biscarat, Manoir du Lau - Commune d'Allemans. Un mémoire de Master 1 de l'Université de         , 20    . Archives municipales d'Allemans.

        L.Bolard, Renaissance en Périgord. Châteaux et civilisation, Périgueux. 1996.

         J.Chève, "Une famille noble en Périgord à l'époque moderne : les du Lau". Dans, Bulletin de la société historique et archéologique du Périgord - Volume 70. Périgueux 1943.

       A.Lacombe, Histoire d'Allemans des origines à la fin du XVIII° s. et annexes.
                           Extrait de la conférence du 18 octobre 2008. 

       G.Rocal, J.Secret, Châteaux et manoirs du Périgord. Bordeaux, 1938, p.92.

       J.Secret, Le Périgord, manoirs et gentilhommières. Paris, 1966, p.94.

       SHAP, bulletin de la SHAP "Démolition des châteaux du Ribéracois en 1793". Tome XXVIII, 1901, p.810 à 813.

       A.Tricoire, La vie d'Allemans en Périgord de 1884 à 2013. Tirée des délibérations du Conseil Municipal. Décembre 2013 : pages dactylographiées, Illustrations et blasons couleurs, reliure mécanique. Archives municipales d'Allemans.

Bibliographie générale

Mes articles sur ce blog :  lorsqu'une question se posera au lecteur attentif et à laquelle il ne trouverait pas de réponse dans cette nouvelle étude, je l'invite à se rendre systématiquement sur les autres articles signalés ci-dessous, sur ce blog.

Châteaux de la Creuse - de la fin du moyen âge - XV et XVI° siècle
http://coureur2.blogspot.fr/2011/09/une-histoire-de-lescalier-en-vis.html

1° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)
http://coureur2.blogspot.fr/2013/10/archeologie-medievale-aspects-et.html

2° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)
http://coureur2.blogspot.fr/2014/11/2-partie-archeologie-medievale-aspects.html

3° partie - suite des parties 2 et 3 d'Archéologie Médiévale consacrées aux aspects et singularités du château en France autour des XV° au XVI° siècles
http://coureur2.blogspot.fr/2016/04/3-partie-suite-des-parties-parties-1-et.html

Fonctions religieuses apotropaïques et traditions funéraires en France
http://coureur2.blogspot.fr/2015/08/fonctions-religieuses-apotropaiques-et.html 


U.Albrecht,Von der big zum schloss,. Französich schloss baukunst in spätmittelalter. Worms, 1986.

J.P.Babelon (sous la direction de...) Le château en France. Paris, 1986

                                   M. de Boüars, J.Decaëns, "Les château de terre et de charpente". P. 15 à 30

                                           Ph. Contamine "Le château et la guerre". P. 133 à 146.

                                          Ph. Chapu, "Le décor intérieur du château au Moyen Âge". P 169 à 178.

                                          J.Guillaume, "La première Renaissance 1495-1525". P.179 à 190.

J.P. Babelon, Châteaux de France au siècle de la renaissance. Paris, 1989.

A.Blunt, Art et architecture en France - 1500-1700. Editions anglaises 1953, 1970, 1973, 1977, 1980, 1981, 1982. Edition française 1983. 

A.Chastel, La crise de la renaissance. Genève, 1968;

A.Chastel, J.Guillaume, L'escalier dans l'architecture de la Renaissance. Actes du colloque tenu à Tours du 22 au 26 mai 1979 - Centre d'Etudes Supérieures de la Renaissance - DE ARCHITECTURA collection dirigée par André Chastel et Jean Guillaume - Ouvrages publié avec le concours de l'Université de Tours. Paris 1985 : Articles extraits des ces actes :

                                             J.Guillaume, Genèse de l'escalier moderne, p.9 à 14.

                                                      M.Whiteley, "La grande vis": its development in France from the
                                                      mid forteenth to the mid fifteenth centuries. p. 15 à 20.

                                                      A.Mussat, La fin du gothique : Nantes et Josselin. p.21 à 26
                                                      J.Guillaume, L'escalier dans l'architecture française : la première
                                                      moitié du XVI° siècle. p.27 à 48.

                                                      F.Boudon, J.Blécon, La vis, la marche et le noyau : leurs relations
                                                      au début du XVI° siècle. p. 75 à 82.

                                                      J.M.Pérouse de Montclos, La vis de Saint-Gilles et l'escalier suspendu das l'architecture
                                                      française du XVI° siècle. p. 83 à 91.

                                                      J.Guillaume, Le système de l'escalier ; grille d'analyse et 
                                                      vocabulaire international. p. 207 à 2016.        

A.Chastel, J.Guillaume, La maison de ville à la renaissanc aux XV° eet XVI° siècles - Recherche sur l'habitat urbain en Europe - Actes du colloque tenu à Tours du 10 au 14 mai 1977 - Ouvrage publié ave le concours de l'Université de Tours et de la Direction de l'Architecture (Secrétariat de la recherche architecturale) Ouvrage publié avec le concours de l'Université de Tours et de la Direcction de l'Architecture (Secrétariat de la recherche architecturale). Paris, 1983;

                                          S.Pressouyre, L'image de la maison dans la littérature du XVI° siècle. P. 117 à 134;

A.Chastel, J.Guillaume, Les chantiers de la Renaissance - Actes du colloque tenu à Tours en 1983-1984 - Centre d'Etudes Supérieures de la Renaissance - DE ARCHITECTURA collection dirigée par André Chastel et Jean Guillaume - Ouvrages publié avec le concours de l'Université de Tours. Paris 1991 : Articles extraits des ces actes :

                                           A.Mussat, "La rivière et la carrière - Exemple des pays de la Loire". P.11 à 26.
                                     
A.Chatelain, Donjons romans de pays d'ouest. Paris, 1973.

A.Chatelain, Châteaux forts - images de pierre des guerres médiévales. Paris, 1987.

Archéologie médiévale - III - IV - 1973-1974 - Caen. Centre de recherches archéologiques médiévales. Université de Caen. Publié avec le concours du CNRS.         

                                          Bouard M.de.  De l'aula au donjon. Les fouilles de la motte de la chapelle à Doué-la-
                                                    Fontaine (X°-XI° siècle). P.5 à  110.
                                    
                                          Desvaux-Marteville E., Les manoirs du Perche : D'une image littéraire à la réalité
                                                    archéologique.  P. 365 à 392.

 Archéologie médiévale - Tome VII - 1978 -  Caen. Centre de recherches archéologiques médiévales. Université d Caen. Revue publiée avec le concours du CNRS et du Service des Fouilles et Antiquités

                                         Patrick Piboule "Les souterrains aménagés de la France au moyen âge. Ombres et lumières
                                                  d'un problème d'archéologie médiévale", p. 117 à 163; 

Arcéologie médiévale - Tome VIII - 1988 - Revue publiée avec le concours du Ministère dela Culture (Sous-Directiond e l'Archéologie) Edition du Centre National de la Recherche Scientifique.
                                            
                                                    B.fournioux, "Les chevaliers périgordins et leur assise territoriale aux XIII°- XIV° siècles". p. 255 à 272.

N.Fauchère, Places fortes bastion du pouvoir. Paris 1986.

J.Favier, Dictionnaire de la France Médiévale. Pari, 1993.

F.Gebelin, Les châteaux de la Loire. Paris, 1957.

J.J.Gloton, La Renaissance et l'architecture civile au XVI° siècle en Normandie. Sous la direction d'André Chastel. Paris, 1955.

J.J.Gloton, La polychromie dans l'architecture normande du seizième sècle. Dans, "L'Information de l'Histoire de l'Art. Paris, 1957, N°5, p. 185 à 189.

J.J.Gloton, Renaissance et baroque à Aix-en-Provence - Recherche sur la culture architecturale dans le midi de la France de la fin du XV° siècle au début du XVIII° siècle - Thèse pour el doctorat d'Etat pprésentée à l'Université de Paris-Sorbonne par Jean-Jacques Gloton ancien élève de l'Ecole normale supérieure - Ancien membre de l'Ecole française de Rome - Professeur à l'Université de Provence". 2 volumes, Ecole française de Rome Palais Farnèse 1979. Bibliothèque des Ecoles françaises d'Athènes et de Rome - Fascicule deux cent trente septième. 

B.Jestaz, L'art de la renaissance. Paris, 1984.

 L.Hautecoeur, Histoire de l'architecture classique en France - Nouvelle édition complètement refondue et augmentée - Tome premier - La formation de l'idéal classique - La Première Renaissance (1495 à 1535-1540). Paris, 1963.

Larousse (Edutions), Dictionnaire d'art et d'archéologie. Paris, 1929.

E.René Labande (sous la direction de...) Histoire du Poitou, du Limousin et des pays charentais. Fontenay-le-Comte, 1976;

                               -  G.Dez, "Les siècles de romanisation". p. 51 à 89.

P.Périn, "Alamans, Thuringiens et Bavarois (Archéologie et art des)". Dans, Encyclopaedia universalis. Paris, 1996, vol.1, p. 654 à 660.

J.M.Pérouse de Montclos, Ministère des Affaires Culturelles - Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France- Principe d'analyse scientifique - Architecture (2 volumes). Sous la direction de Julien Caen et d'André Chastel. Imprimerie Nationale, Paris 1972.

J.M.Pérouse de Montclos, L'architecture à la française - XVI° - XVII° - XVIII° siècles. Paris, 1982.

J.M.Pérouse de Montclos, Histoire de l'architecture française de la Renaissance à la Révolution. Paris 1989. 

L.Réau, La renaissance - L'art moderne. Paris 1936.

M.Roques, Les apports néerlandais dans la peinture du Sud-Est de la France, XIV°, XV° et XVI° siècles. Préface de Paul Deschamps membre de l'Institut, Professeur à la Sorbonne. Ouvrage publié avec le concours du Ministère de l'Education Nationale. Bordeaux 1963.

B.Sépulchre, Châteaux, logis et demeures anciennes de la Charente. Librairie B.Sépulchre 2005

E.Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XVI° au XVII° siècles. 1861, vol.V.


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Bonnes lectures et bon voyage dans les merveilles de l'art, le plus souvent totalement inédites et toujours parfaitement originales à l'auteur de ce blog.
C'est aussi un blog d'informations, de culture et de voyages



Sommaire/Editorial
(le blog est sous copyright) 

Les Mots d'Azur au château de Mouans-Sartoux - Saison 2017-2018
https://coureur2.blogspot.fr/2017/10/les-mots-dazur-au-chateau-de-mouans.html

  Les mots d'azur au printemps des muses - suite 2016/2017 des soirées au Château de Mouans-Sartoux
    http://coureur2.blogspot.fr/2017/05/les-mots-dazur-au-printemps-des-muses.html

Des poèmes sur la Riviera aux couleurs des Mots d'Azur : suite des rencontres maralpines de poésie
saison 2016-2017
http://coureur2.blogspot.fr/2016/09/des-poemes-sur-la-riviera-aux-couleurs.html

Festival du Livre à Mouans-Sartoux avec les Mots d'Azur
 - 6-7-8 octobre 2017
https://coureur2.blogspot.fr/2017/10/festival-du-livre-de-mouans-sartoux.html

Festival du Livre à Mouans-Sartoux - 7-8-9 octobre 2016 - avec Les Mots d'Azur
http://coureur2.blogspot.fr/2016/10/festival-du-livre-de-mouans-sartoux-7-8.html

Rencontres maralpines de Poésie - Mots d'Azur 2015-2016
http://coureur2.blogspot.fr/2015/09/rencontres-maralpines-de-poesie-et.html

Marie Gay - Pierre-Jean Blazy - Auteurs et Editions - Fondateurs des Mots d'Azur - Marie Gay -
http://coureur2.blogspot.fr/2016/03/marie-gay-pierre-jean-blazy-auteurs-et.html

Psychiatrie - Une histoire et des concepts - l'humain et l'art en enjeux
http://coureur2.blogspot.fr/2016/11/psychiatrie-une-histoire-et-des.html

Des poèmes sur la Riviera aux couleurs des Mots d'Azur : suite des rencontres maralpines de poésie
saison 2016-2017
http://coureur2.blogspot.fr/2016/09/des-poemes-sur-la-riviera-aux-couleurs.html

Jean-Marie Bouet - Fresselines/Larzac - de la poésie aux planches au festival de Fresselines, au Larzac
https://coureur2.blogspot.fr/2012/06/jean-marie-bouet-des-chansonniers-aux.html

Renata- Sculpture contemporaine
http://coureur2.blogspot.fr/2014/06/sculpture-contemporaine-renata-et-le.html

Renata - Pierre Cardin Lacoste - Moulin de Sade - Lubéron 2015
http://coureur2.blogspot.fr/2015/07/renata-pierre-cardin-lacoste-moulin-de.html

Renata - Akira Murata - Espace Auguste Renoir à Essoyes
http://coureur2.blogspot.fr/2015/08/renata-akira-murata-essoyes-ville.html

Renata chez Pierre Cardin - Le regard de Lydia Harambourg Historienne et critiques d'art, correspndans de 'Institut des Beaux Arts de l'Académie de France
http://coureur2.blogspot.fr/2016/07/renata-chez-pierre-cardin-le-regard-de.html

Mag-Bert ou la peinture mnémonique de gestualité figurative
http://coureur2.blogspot.fr/2014/10/mag-bert-ou-la-peinture-mnemonique-de.html

Claude Peynaud - Clichés et antithèses...
http://coureur2.blogspot.fr/2015/05/cliches-et-antitheses.html

Claude Peynaud - Jogging - Méthode d'élaboration d'un Jogging
http://coureur2.blogspot.fr/2014/05/methode-delaboration-dun-jogging-method.html

Claude Peynaud - Le cercle des oiseaux
http://coureur2.blogspot.fr/2011/09/le-cercle-des-oiseaux-allegorie-de-la.html

Claude Peynaud - Le don de l'aïeule
http://coureur2.blogspot.fr/2011/07/une-theorie-de-construction.html

Claude Peynaud - Une théorie de Construction
http://coureur2.blogspot.fr/2011/07/une-theorie-de-construction.html

Danielle Benitsa Chaminant - Artiste et mémoire de...
http://coureur2.blogspot.fr/2013/01/danielle-benitsa-chaminant-artiste-et.html

Alliot - Vincent Alliot - Visite d'atelier
http://coureur2.blogspot.fr/2014/02/alio-visite-datelier-une-gestualite.html

Rémy Pénard - Art et souvenirs autour de Pierre Courtaud
http://coureur2.blogspot.fr/2013/12/remy-penard-art-et-souvenirs-autour-de.html

Henry Chopin et la bibliothèque de Valérie Peynaud
http://coureur2.blogspot.fr/2013/12/henri-chopin-et-la-bibliotheque-de.html

Sally Ducrow - Land Art et sculpteur ...
http://coureur2.blogspot.fr/2013/01/sally-ducrow-land-art-et-sculpteur.html

Sally Ducrow l'année 2017 - Nationale et internationale - Sculptures - Land-Art - Installatons - Performances...
https://coureur2.blogspot.fr/2017/08/sally-ducrow-lannee-2017-nationale-et.html

Sally Ducrow l'année 2018 - en suivant le chemin de l'aventure internationale de Sally Ducrow
https://coureur2.blogspot.com/2018/07/sally-ducrow-lannee-2018-de-1017-2018.html

CREPS - Boulouris-Saint-Raphaël - Land Art - Sally Ducrow invitée d'honneur
https://coureur2.blogspot.fr/2017/10/creps-paca-boulouris-saint-raphael-land.html

Sally Ducrow : poésie plastique contemporaine
https://coureur2.blogspot.com/2019/06/sally-ducrow-poesie-plastique.html
Valbonne - Echiquier et Mots d'Azur - Fest'in Val - Festival international de Valbonne
http://coureur2.blogspot.fr/2015/08/renata-akira-murata-essoyes-ville.html

Pierre Marchetti magazine...
http://coureur2.blogspot.fr/2011/12/magazine-pierre-marchetti-un-peintre-un.html

La pochade - Pierre Marchetti et l'art de la pochade.
 http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/la-pochade-lart-de-la-pochade-et-pierre.html

L'impressionnisme tardif par les souvenirs de Pierre Teillet - Du plainarisme romantique au
 https://coureur2.blogspot.fr/2012/11/limpressionnisme-inedit-par-les.html

Alliance Française - Tiffani Taylor - Savannah Art Walk - ...
http://coureur2.blogspot.fr/2016/01/tiffani-taylor-gallery-une-artiste.html

H.Wood  - un peintre Anglais à Paris au milieu du XIX° siècle
http://coureur2.blogspot.fr/2016/05/hwood-un-artiste-peintre-de-lecole.html

Sophie Marty Huguenin, sculpteur et le marché de Noël à Biot - Les crèches de Cannes - Le partage du pain du père Guy Gilbert
http://coureur2.blogspot.fr/2016/12/sophie-marty-huguenin-sculpteur-et-le.html

Evolution de la gravure à Venise et en Europe du XV° au XVI° siècles - Histoire et techniques
http://coureur2.blogspot.fr/2017/02/la-gravure-venise-et-en-europe-du-xv-au.html

Aux aurores de la peinture moderne et contemporaine occidentale - Giorgione - Les Trois Philisophes
http://coureur2.blogspot.fr/2017/03/aux-aurores-de-la-peinture-moderne-et.html

La décoration intérieure ou la démocratie de l'art
https://coureur2.blogspot.fr/2012/11/wall-painting-fast-track-collection-une.html

Magda Igyarto - Vibrations et expériences de la matière : du visible à l'indicible et de l'indécible au dicible - Peintre, poète et sculpteur
https://coureur2.blogspot.fr/2018/01/magda-igyarto-vibrations-et-experiences.html

Pour ceux qui aiment jouer aux experts 

Vrai ou faux - Houdon ou Houdon
https://coureur2.blogspot.fr/2014/01/houdon-ou-pas-houdon-jouez-lexpert-en.html

Vrai ou faux - Un tableau inconnu de la Renaissance
https://coureur2.blogspot.fr/2013/01/un-tableau-inconnu-de-la-renaissance.html

Vrai ou faux - Traduction originale du manuscrit de Qumram sur la mer morte ( en cours)
https://coureur2.blogspot.fr/2015/01/vrai-ou-faux-traduction-originale-du.html

Pour ceux qui aiment la recherche en académies de nus - modèles vivants
Nus 2015
https://coureur2.blogspot.fr/2015/03/nus-2015-nackt-2015-nude-2015-2015-2015.html
Nus 2014-2015
https://coureur2.blogspot.fr/2014/09/nus-2014-2015-abac-modeles-vivants-nus.html
Nus 2013-2014
https://coureur2.blogspot.fr/2013/09/nus-2012-2013-abac-nus-2012-2013-2012.html 
Nus 2012-2013
https://coureur2.blogspot.fr/2012/10/nus-abac-20122013-associations-des.html

Et pour ceux et celles qui aiment l'archéologie et l'architecture
voici encore un échantillon de mes recherches sur ce blog
And for those who love archeology and architecture
Here again a sample of my research on this blog

L'ancienne église Saint-Nicolas de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/monaco-ancienne-eglise-saint-Nicolas-le.html

Techniques et vocabulaires de l'art de la façade peinte
http://coureur2.blogspot.fr/2012/08/un-tour-dans-le-massif-central.html

Les Vecteurs Impériaux de la polychromie occidentale
http://coureur2.blogspot.fr/2012/06/philippines-les-Vecteurs-imperiaux-de.html

Le clocher des Frères Perret à Saint-Vaury
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/perret-freres-le-clocher-des-freres_10.html

Histoire de la Principauté de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/07/histoire-de-la-principaute-de-monaco.html

Le Palais Princier de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/palais-princier-de-Monaco-palais-of.html

Versailles - Monaco - Carnolès - Menton: présence de l'art français en Principauté de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/versaillesmonaco-larchitecture.html

Primitifs Niçois - Les chapelles peintes des Alpes Maritimes
http://coureur2.blogspot.fr/2012/03/primitis-nicois-les-Chapelles-facades.html

Eglises du sud-ouest de la France A travers l'art de la polychromie architecturale
http://coureur2.blogspot.fr/2013/02/eglises-du-Sud-Ouest-des-alpes-alpes.html

Des cérémonies et des fêtes Autour de Saint-Nicolas de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2013/09/des-cérémonies-et-des-fêtes-Autour-de.html

Langages de l'art contemporain - répétition, bifurcation, ...
http://coureur2.blogspot.fr/2013/09/repetition-ordinaire-bifurcation-art-du.html

La polychromie architecturale et l'art de la façade peinte (1° partie) - des édifices civils dans les Alpes-Maritimes
http://coureur2.blogspot.fr/2014/07/la-polychromie-architecturale-et-lart.html

Façades peintes - édifices civils du sud-ouest des Alpes - 2° partie - XX° siècle
http://coureur2.blogspot.fr/2015/01/facades-peintes-edifices-civils-du-sud.html

Aspects de l'évolution des seigneuries historiques de la Principauté de Monaco à travers quelques 
exemples d'architectures polychromes ponctuelles.
http://coureur2.blogspot.fr/2016/01/aspects-de-levolution-des-seigneuries.html

                                                                  
Châteaux de la Creuse - de la fin du moyen âge - XV et XVI° siècle
http://coureur2.blogspot.fr/2011/09/une-histoire-de-lescalier-en-vis.html


1° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)
http://coureur2.blogspot.fr/2013/10/archeologie-medievale-aspects-et.html

2° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)
http://coureur2.blogspot.fr/2014/11/2-partie-archeologie-medievale-aspects.html


3° partie - suite des parties 2 et 3 d'Archéologie Médiévale consacrées aux aspects et singularités du château en France autour des XV° au XVI° siècles
http://coureur2.blogspot.fr/2016/04/3-partie-suite-des-parties-parties-1-et.html

Yviers/Charente - Archéologie médiévale - Une synthèse sur l'évolution architecturale du XV° au XVI° et XVII° s. en France - Mutations des donjons et maisons-tours des petits châteaux de la fin de la Guerre de Cent-Ans vers les donjons résidentiels de la fin du XV° siècle au XVI° siècle et  des incidences dans le classicisme français.
https://coureur2.blogspot.fr/2018/04/yvierscharente-archeologie-medievale.html

Allemans en Périgord - Manoir du lau - Archéologie Médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2018/09/allemans-en-perigord-manoir-du-lau.html

Maisons-tours et donjons-tours - architectures médiévales françaises du XIII°/XIV° au XVI° - Archéologie médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2019/06/maisons-tours-et-donjons-tours.html

Curac - Les énigmes de son château - Département de la Charente - Archéologie Médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2019/10/curac-les-enigmes-de-son-chateau.html

La Tour : un mode architectural français pour la guerre et pour la paix, du XIII° au XVI° siècles. Un exemple à l'Est du département de la Charente.
https://coureur2.blogspot.com/2020/12/la-tour-un-mode-architectural-francais.html


Varaignes - Le château de Varaignes, le village et son église. Un site rural d'écologie et de culture sur le département de la Dordogne en Périgord Vert. Archéologie Médiévale.

Iconologie - Un couvercle de sarcophage mérovingien - une corniche de l'église de Saint-Amant-de-Montmoreau (Charente) - Archéologie médiévale.
https://coureur2.blogspot.com/2021/04/iconologie-un-couvercle-de-sarcophage.html

Saint-Amant-de-Montmoreau, Sud-Charente - Des vestiges du Haut-Moyen Âge à la naissance du gothique sur les marches Périgord/Angoumois/Saintonge-  une maison tour -  Première Renaissance Française. 
https://coureur2.blogspot.com/2021/07/saint-amant-de-montmoreau-sud-charente.html

Rioux-Martin - L'église romane - L'implantation de l'abbaye de Fontevraud à la Haute-Lande - Les interventions d'Edouard Warin et de Paul Abadie au XIX° s. - Une approche des escaliers romans dans le bassin de la Tude.
https://coureur2.blogspot.com/2022/06/rioux-martin-leglise-romane.html

Fonctions religieuses apotropaïques et traditions funéraires en France -
http://coureur2.blogspot.fr/2015/08/fonctions-religieuses-apotropaiques-et.html 

Maisons alpines d'économie rurale (Alpes-Maritimes)
https://coureur2.blogspot.com/2011/11/maisons-alpines-deconomie-rurale.html

Pour ceux qui aiment l'iconologie, et l'iconographie
For those who like iconology, and inconography


         Autour du rocaille. Dessin préparatoire d'étude - Le jugement de Pâris
             https://coureur2.blogspot.com/2011/07/dessin-preparatoire-pour-une.html  

La Véronique - Image ou non de la représentation
http://coureur2.blogspot.fr/2012/12/la-veronique-de-la-legende-lart.html 

Langages de l'art contemporain - Répétition ordinaire - Bifurcations - Translation...
https://coureur2.blogspot.fr/2013/09/repetition-ordinaire-bifurcation-art-du.html

Fête de la musique à Nice - Place Garibaldi à Nice - Exposition d'artistes Polonais
https://coureur2.blogspot.fr/2013/07/la-fete-de-la-musique-expositions.html

La Mourachonne à Pégomas (exercice de recherche iconographique)
https://coureur2.blogspot.fr/2012/05/la-mourachone-pegomas-nouvelles.html

Cannes en 4 perspectives albertiennes recomposées - dessin panoramique à la mine de plomb
       https://coureur2.blogspot.fr/2018/02/cannes-en-4-perspectives-albertiennes.html 

Iconologie - Un couvercle de sarcophage mérovingien - une corniche de l'église de Saint-Amant-de-Montmoreau (Charente) - Archéologie médiévale.
https://coureur2.blogspot.com/2021/04/iconologie-un-couvercle-de-sarcophage.html

Pour ceux qui aiment la poésie et qui en plus, comme moi, la reconnaisse comme la mère de tous les arts y compris de l'art contemporain
For those who love poetry and more, as I recognize it as the mother of all arts including contemporary art

Rencontres maralpines de Poésie - Mots d'Azur 2015-2016
http://coureur2.blogspot.fr/2015/09/rencontres-maralpines-de-poesie-et.html

Des poèmes sur la Riviera aux couleurs des Mots d'Azur : suite des rencontres maralpines de poésie 2016-2017
http://coureur2.blogspot.fr/2016/09/des-poemes-sur-la-riviera-aux-couleurs.html

Pierre Courtaud - Magazine - Un écrivain, un éditeur un poète, un chercheur en écritures - Un spécialiste de nombreux auteurs.
http://coureur2.blogspot.fr/2012/03/pierre-courtaud-magazine-un-ecrivain-un.html

Henry Chopin et la bibliothèque de Valérie Peynaud
http://coureur2.blogspot.fr/2013/12/henri-chopin-et-la-bibliotheque-de.html

Cannes -1° nuit de la poésie et de la musique au Suquet - 21 juin 2014
http://coureur2.blogspot.fr/2014/06/cannes-1-nuit-de-la-poesiefete-de-la.html

 2° nuit de la musique et de la poésie - Cannes 21 juin 2015
http://coureur2.blogspot.fr/2015/05/2-nuit-de-la-poesie-et-de-la-musique-au.html

3° nuit de la poésie et de la musique  au Suquet- Cannes Moulin Forville le 21 juin 2016
http://coureur2.blogspot.fr/2016/06/3-nuit-de-la-poesie-et-de-la-musique-du.html

Golf-Juan - Performance poétique - Brigitte Broc - Cyril Cianciolo
http://coureur2.blogspot.fr/2015/03/golf-juan-performance-poetique-brigitte.html

Marie Gay - Pierre-Jean Blazy - Auteurs et Edition(s) - Fondateurs des Mots d'Azur
http://coureur2.blogspot.fr/2016/03/marie-gay-pierre-jean-blazy-auteurs-et.html

De Vallauris à Cannes - Le Printemps des Poètes sur la Côte d'Azur avec Les Mots d'Azur
http://coureur2.blogspot.fr/2016/03/de-vallauris-cannes-la-cote-dazur-en.html

 Christophe Forgeot : Poète  - Poésie - Poème
http://coureur2.blogspot.fr/2014/09/christophe-forgeot-un-poete.html

Zorica Sentic - Poète-romancière Franco-Serbe
https://coureur2.blogspot.fr/2012/09/zorica-sentic-poete-romancier.html

La Corse des poètes
https://coureur2.blogspot.fr/2015/08/la-corse-des-poetes-porticcio-village.html

Magda Igyarto - Vibrations et expériences de la matière : du visible à l'indicible et de l'indécible au dicible - Peintre, poète et sculpteur
https://coureur2.blogspot.fr/2018/01/magda-igyarto-vibrations-et-experiences.html

Pour ceux qui aiment les légendes
For those who love legends

The Woodcutter and the Revenant - Sedimentary Memory - Essay - Creuse
Http://coureur2.blogspot.fr/2013/07/la-creuse-memoire-sedimentaire.html

La Creuse - Le Bûcheron et le Revenant - Mémoire sédimentaire - Essai - Creuse
http://coureur2.blogspot.fr/2013/07/la-creuse-memoire-sedimentaire.html

Les routards de la baie d'Halong dans la tourmente https://coureur2.blogspot.fr/2013/10/les-routards-de-la-baie-dhalong-dans-la.html

Vietnam - La légende du Dieu des montagnes et du Dieu de la mer
https://coureur2.blogspot.fr/2014/05/vietnam-la-legende-du-dieu-des.html

Pour ceux qui aiment les voitures de collection
Vis-à-vis de Dion-Bouton type E 452 - La voiture emmurée aux enchères à Lyon
https://coureur2.blogspot.fr/2015/09/1900-vis-vis-de-dion-bouton-type-e-452.html

Pour ceux qui aiment l'art lyrique et la musique
Johanna Coutaud (prochainement)
Chanteuse lyrique - Soprano

Elzbieta Dedek - Pianiste virtuose internationale
http://coureur2.blogspot.fr/2016/09/pianiste-virtuose-internationale.html

Pour ceux qui aiment le cinéma
68° festival du cinéma - Alexandra Robin - Léopold Bellanger  - Cédric Bouet
http://coureur2.blogspot.fr/2015/05/68-festival-cinema-cannes-2015.html

Pour ceux qui aiment la danse
 48° Congrès Mondial de la Recherche en Danse - Avignon du 9 au 13 novembre 2016 - Fabienne Courmont présidente -  UNESCO-CID partenaires 
http://coureur2.blogspot.fr/2016/11/48-congres-mondial-de-recherche-en.html  

Festival d'Avignon à Mouans-Sartoux - Danser Baudelaire - Bruno Niver - Marina Sosnina - Répétition générale
https://coureur2.blogspot.fr/2015/02/du-festival-davignon-mouans-sartoux.html


Pour ceux qui aiment s'habiller et sortir
Eliane Horville - soirées - ville - élégance - conseils - coach
https://coureur2.blogspot.fr/2016/01/soirees-ville-elegance-every-wear.html

Sortir - Manifestations -Performances - Expositions...2012/2017
https://coureur2.blogspot.fr/2013/02/evenements-expositions-manifestations.html


Pour des participations citoyennes


Ordre national infirmier - Recommandations sanitaires
http://coureur2.blogspot.fr/2017/06/ordre-national-infirmier-recommandations.html

Pour ceux qui aiment les multiples beautés de la France 

Les oliviers fantastiques de Lucette
https://coureur2.blogspot.fr/2012/10/les-oliviers-fantastiques-de-lucette.html

Carnet de voyage - Ombres et Lumières - L'eau et les Sables, architectures de villégiatures
https://coureur2.blogspot.fr/2014/01/ombres-et-lumieres-leau-et-les-sables.html

2 - La France en vrac
https://coureur2.blogspot.fr/2014/10/visiteurs-des-pages-pour-voir-le-site.html

1 - CP La France en vrac 1
https://coureur2.blogspot.fr/2014/01/la-france-en-vrac-france-in-bulk-franca.html