jeudi 28 janvier 2016

Soirées - ville - Elégance - Every - Wear - Conseillère image - Coach - Mode - Fashion - ELIANE HORVILLE - Evenings - city - Elegance - Every - Wear - By Image Consultant - Coach - Fashion - Fashion - Вечера - город - Элегантность - Каждый - Носите - По Консультант по имиджу - тренер - Мода - Мода - المساء - المدينة - أناقة - كل - ملابس - بقلم صورة استشاري - مدرب - أزياء - موضة - Abende - Stadt - Eleganz - Jeder - Wear - von Image Consultant - Coach - Fashion - Mode - 夜 - 都市 - エレガンス - すべて - 着用 - イメージコンサルタント - コーチ - ファッション - ファッション - Serate - città - Elegance - Ogni - Indossare - By consulente di immagine - Coach - Moda - Moda - Tardes - ciudad - Elegancia - Cada - Wear - Por Asesor de Imagen - Entrenador - Moda - Moda - Noites - cidade - Elegância - Todos - Usar - por Consultor de Imagem - treinador - Moda - Moda - עווענינגס - שטאָט - עלעגאַנסע - יעדער - ווער - לויט בילד קאָנסולטאַנט - קאָוטש - שניט - שניט - ערבים - עיר - אלגנטיות - כל - תלבש - על ידי יועץ תמונה - מאמן - אופנה - אופנה - 晚上 - 城市 - 优雅 - 每 - 服装 - 由形象顾问 - 教练 - 时尚 - 时尚 - Aande - stad - Elegance - Elke - Dra - Deur Image Consultant - Coach - Fashion - Fashion - شب - شهرستان - ظرافت - هر - سایش - توسط مشاور تصویر - مربی - مد - مد - ตอนเย็น - เมือง - สง่างาม - ทุก - สวม - โดยที่ปรึกษาด้านภาพ - โค้ช - แฟชั่น - แฟชั่น - Buổi tối - thành phố - Elegance - Mỗi - Mang - By ảnh Tư vấn - Huấn luyện viên - Fashion - Thời trang -

Le site complet compte à ce jour 145 articles : il est à votre disposition. Toutes les pages sont issues de mes recherches personnelles et universitaires. Les emprunts à des auteurs sont signalées et il n'y a aucun élément qui tombe sous le coup de la protection des données des lois européennes sans compter que je respecte avant tout la tradition de libertés et de démocratie de la république française. En tant que citoyen français je me conforme à la législation française. Toutes les photos publiées l'ont été avec l'accord des personnes à la date de leurs publications. Ces pages ainsi que tous les documents produits sont assujettis à Copyright et droits d'auteur. Il n'y a aucune raison commerciale, ni déclarée ni cachée, pour la construction de ce blog.  Vous pouvez aussi aller sur le moteur de recherche à droite de votre écran sur cette page. Vous pouvez rechercher tout ce qui vous intéresse, du dessin à la peinture, à l'archéologie, à l'architecture, à la poésie, à la sculpture, aux pages magazines, pour votre stricte curiosité ou culture personnelle, et pour toute autre action ne débordant pas le cadre strict de la consultation. Pour les universitaires qui voudraient produire certains de ces travaux, me contacter sur la partie "blogger" en bas de page, en me laissant votre adresse courriel de messagerie. Pour clarifier mes compétences professionnelles, voici le panorama de mes formations. Lycée technique, mécanique, où j'ai appris le dessin industriel que j'ai par la suite appliqué au dessin d'architecture de relevés archéologiques appris à l'université de Poitiers. Formation militaire BMP1 (engagé trois ans dans les Commandos Troupes de Marine - 22° RIMA puis 1° BPCS - Importante formation à la topographie si utile pour mes recherches archéologiques) - Formation d'Infirmier du Secteur Psychiatrique en 28 mois, IDE par Réforme Hospitalière -  Nombreux travaux et nombreuses formations avec des maîtres de la peinture (lithographie, gravure, peinture,...) et de la littérature contemporaine. Doctorat Lettres et Arts  (mention Très Honorable avec Félicitations), Histoire de l'Art et Archéologie, Université de Provence Centre d'Aix à partir d'autres formations de ce cycle à l'Université de Tours (2 ans - Centre d'Etudes Supérieures de la Renaissance), de l'Université de Poitiers (2 ans - Centre d'Etudes Supérieures de Civilisation Médiévale), et deux ans de formation en lettres à l'université de Nice, et stages divers - Diplôme Inter-Universitaire de la Faculté de Médecine de Lille, "La Santé Mentale dans la Communauté" en lien avec l'OMS/CCOMS. Sur Google "Les budgets aidants..".http://www.ccomssantementalelillefrance.org/sites/ccoms.org/files/Memoire-Peynaud.pdf. J'exerce au C.H.Cannes en tant que coordinateur/responsable des Ateliers Thérapeutiques-Psychothérapie Institutionnelle du Pôle Santé Mentale en Intra Hospitalier)

 Pour voir des liens avec de nombreux articles sur les 145 que compte ce blog, veuillez vous reporter en bas de page. Merci.
Eliane Horville



Eliane Horville





                                                      eliane.horville@wanadoo.fr
                                 Tel : 06 62 03 14 24






mercredi 13 janvier 2016

Aspects de l'évolution des seigneuries de la Principauté de Monaco - Monaco - Roquebrune - Menton - et l'architecture polychrome - Aspects of the evolution of the manors of the Principality of Monaco - Monaco - Roquebrune - Menton - and polychrome architecture. - Аспекты эволюции усадеб Княжества Монако - Монако - Roquebrune - Ментон - и полихромной архитектуры. - Aspekte der Entwicklung der Herrenhäuser des Fürstentums Monaco - Monaco - Roquebrune - Menton - und polychrome Architektur. - جوانب تطور عزبات إمارة موناكو - موناكو - روكبرون - مينتون - والعمارة متعددة الألوان. - Los aspectos de la evolución de los señoríos del Principado de Mónaco - Mónaco - Roquebrune - Menton - y la arquitectura policromada. - Aspectos da evolução das mansões do Principado do Mónaco - Mónaco - Roquebrune - Menton - arquitetura e policromada. - Aspetti dell'evoluzione dei manieri del Principato di Monaco - Monaco - Roquebrune - Mentone - e l'architettura policroma. - モナコ - - ロクブリュヌ - マントン - と多色アーキテクチャモナコ公国の荘園の発展の諸相。 - 摩納哥 - - 羅克布倫 - 芒通 - 與多彩的建築摩納哥公國的莊園的發展的各個方面。 - ลักษณะของวิวัฒนาการของคฤหาสน์ของอาณาเขตของโมนาโก - โมนาโก - Roquebrune - ตอง - และสถาปัตยกรรมสี - Аспекти еволюції садиб Князівства Монако - Монако - Roquebrune - Ментон - і поліхромної архітектури. - .Аспекти еволуције Манорс Кнежевине Монако - Монако - Рокуебруне - Ментон - и вишебојну архитектуре. - 모나코 - -이 Roquebrune - 망통 - 그리고 색채 아키텍처 모나코 공국의 저택의 진화의 측면. - Aspecte ale evoluției conace din Principatul Monaco - Monaco - Roquebrune - Menton - și arhitectura policromie.

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Un aperçu de l'évolution

des tissus urbains des seigneuries historiques

de la Principauté de Monaco

Monaco - Roquebrune - Menton

A travers leurs sites, leurs configurations

et quelques architectures à décors peints ou polychromes ponctuels.


Monaco, Roquebrune, Menton,
un investissement de cette bande littorale.
Des schémas retrouvés dans tout le sud-ouest des Alpes et des particularités à ces villes ou tissus urbains de bord de mer jusqu'à une synthèse. En fin de recherche, une optique du parti pris général de la présente étude sur l'art de la façade peinte et de l'architecture polychrome polymorphe dans le sud-ouest des Alpes.

Pour mémoire, les articles extraits de ma thèse "L'art de la façade peinte en Principauté de Monaco et dans les Alpes-Maritimes, de la Renaissance au monde contemporain" soutenue le 28 janvier 2001 à l'université d'Aix en Provence, présentés sur ce blog sont les suivants
(Si ces liens ne fonctionnent pas en cliquant dessus, faites-en un copié / collé qu vous placez sur la  d'adresses )éjà rédigés sur le blog, extraits de cette thèse sont:

L'ancienne église Saint-Nicolas de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/monaco-ancienne-eglise-saint-Nicolas-le.html

Techniques et vocabulaires de l'art de la façade peinte
http://coureur2.blogspot.fr/2012/08/un-tour-dans-le-massif-central.html

Les Vecteurs Impériaux de la polychromie occidentale
http://coureur2.blogspot.fr/2012/06/philippines-les-Vecteurs-imperiaux-de.html

Le clocher des Frères Perret à Saint-Vaury
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/perret-freres-le-clocher-des-freres_10.html

Histoire de la Principauté de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/07/histoire-de-la-principaute-de-monaco.html

Le Palais Princier de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/palais-princier-de-Monaco-palais-of.html

Versailles - Monaco - Carnolès - Menton: présence de l'art français en Principauté de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/versaillesmonaco-larchitecture.html

Primitifs Niçois - Les chapelles peintes des Alpes Maritimes
http://coureur2.blogspot.fr/2012/03/primitis-nicois-les-Chapelles-facades.html

Eglises du sud-ouest de la France A travers l'art de la polychromie architecturale
http://coureur2.blogspot.fr/2013/02/eglises-du-Sud-Ouest-des-alpes-alpes.html

Des cérémonies et des fêtes Autour de Saint-Nicolas de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2013/09/des-cérémonies-et-des-fêtes-Autour-de.html

Langages de l'art contemporain - répétition, bifurcation, ...
http://coureur2.blogspot.fr/2013/09/repetition-ordinaire-bifurcation-art-du.html

La polychromie architecturale et l'art de la façade peinte (1° partie) - des édifices civils dans les Alpes-Maritimes
http://coureur2.blogspot.fr/2014/07/la-polychromie-architecturale-et-lart.html

Façades peintes - édifices civils du sud-ouest des Alpes - 2° partie - XX° siècle 
http://coureur2.blogspot.fr/2015/01/facades-peintes-edifices-civils-du-sud.html

Varaignes - Le château de Varaignes, le village et son église. Un site rural d'écologie et de culture sur le département de la Dordogne en Périgord Vert. Archéologie Médiévale.
https://coureur2.blogspot.com/2020/03/varaignes-le-chateau-de-varaignes-son.html

La Tour : un mode architectural français pour la guerre et pour la paix, du XIII° au XVI° siècles. Un exemple à l'Est du département de la Charente.
https://coureur2.blogspot.com/2020/12/la-tour-un-mode-architectural-francais.html

Iconologie - Un couvercle de sarcophage mérovingien - une corniche de l'église de Saint-Amant-de-Montmoreau (Charente) - Archéologie médiévale.
https://coureur2.blogspot.com/2021/04/iconologie-un-couvercle-de-sarcophage.html

Saint-Amant-de-Montmoreau, Sud-Charente - Des vestiges du Haut-Moyen Âge à la naissance du gothique sur les marches Périgord/Angoumois/Saintonge-  une maison tour -  Première Renaissance Française. 
https://coureur2.blogspot.com/2021/07/saint-amant-de-montmoreau-sud-charente.html



L'arrivée de l'industrie bouleverse peu à peu l'économie des villes de la Principauté, fait éclater progressivement l'espace urbain vers l'espace agricole avec des reconstitutions extra-muros des schémas de quartiers intra-muros, avant qu'on ne projette de nouvelles routes  dans la troisième décennie du XIX° siècle, essentiellement et avant le grand bouleversement de l'industrie touristique. D'autres moteurs de l'évolution de la vie des villes participent, avant la naissance de l'ère industrielle, à leur modification : la vie religieuse, les aspects politiques et militaires. Précision faite que le règlement princier interdit toute construction hors les murs sans une autorisation spéciale.

                     Cette côte monégasque depuis Menton jusqu'à Monaco, est une sorte d'enclave au pied des Alpes qui tombent directement dans la mer en versants abruptes. Ces versants abruptes et vertigineux sont surtout ceux qui isolent quasi totalement la Principauté du Comté de Nice et plus tard de la France. Les relations terrestres plus faciles vers l'est que vers l'ouest auraient du normalement orienter l'essentiel des relations humaines et économiques de ces territoires , sinon vers Gênes, pour le moins vers Vintimille, ville de Ligurie (italienne depuis 1861) au pied de la vallée de La Roya, ligne naturelle de séparation des eaux entre la France et l'Italie, entre les Alpes du sud-est et du sud-ouest. Le comté de Tende-Vintimille du haut en bas du cours étroit et très encaissé de La Roya fut un fief très important et son cours supérieur deviendra par la suite l'axe d'échange privilégié entre le Piémont et le comté de Nice, respectant l'enclave monégasque où on ne pouvait guère aller qu'en bateau. La République de Gènes, quand à elle, étendra son influence par son empire maritime jusqu'à Marseille. Les enclaves littorales à l'ouest de la vallée deviendront, dans cette lutte entre Guelfes et Gibelins sur terres d'empire essentiellement administrées par les monastères, possessions des Grimaldi de Gènes. Avant cette possession cette côte était jalonnée par trois chapelles avec droits de patronat et de collations: 
                              - Chapelle Sainte-Dévote de Monaco / Abbaye de Saint-Pons hors les murs, évêque de Nice,
                              -  Chapelle Saint-Martin au Cap Martin (au pied de Roquebrune) - abbaye de Lérins sur l'île Sain-Honorat au large de Cannes, évêque de Grasse.
                              -  chapelle Notre-Dame de Carnolès, évêque de Vintimillle. Possessions des domaines de Carnolès entre Roquebrune et Menton, partagées entre le Prince de Monaco et l'Abbaye de Lérins.

                       Deux de ces villes, centres de pouvoirs politiques et commerciaux, trouvent leurs fondements historiques documentés pendant la période romane, après ces installations religieuses sur terres d'Empire et appartenant à cette grande entité territoriale du duché de Milan. Monaco en pointe occidentale, fondée au XIII° siècle, est la dernière née de ces villes.
                       A la fin du XV° siècle et plus vraisemblablement au XVI° siècle les villes de Monaco et de Menton - à l'exception de Roquebrune, seule ville perchée et éloignée du bord de mer - ont été reconstruites ou agrandies (de peu) et ces modifications participent à leur embellissement, comme en témoignent les linteaux sculptés sur les portes d'accès aux immeubles. L'étude du parcellaire médiéval montre également des structures portuaires extra-muros, comme c fut le cas au pied du Rocher de Monaco, mais aussi à l'extérieur presqu'immédiat du périmètre fermé ancien de Menton. Remarquons généralement que la ville augmente son périmètre vers la plage ceci n'induit pas une ouverture d'une place sur la mer de Monaco et combien un tel parti pris ne pouvait avoir été généré localement que par empirisme enrichi d'appports d'idées étrangères : une autre conception des espaces de la ville se profile à la fin du XVII° siècle.  
                       La colonne vertébrale de l'organisation la plus ancienne de la ville intra-muros est celle de l'axe, sinueux dans deux cas sur trois, établissant la liaison entre l'église  et le château. Un autre axe existe en liaisons des issues de la ville, pouvant être des portes fortifiées et habitées comme à Menton. Cet axe est une longue rue bâtie, généralement appelée dans tout le sud-ouest des Alpes Rue Longue ou Rue Droite. Cette rue en revers du bâti  sur plage à Menton (en récupération présumée de l'antique voie littorale romaine), traversant de part en part l'ancien tissu médiéval à Monaco (rue du Milieu - aucune occupation romaine urbaine connue ni supposée) est le premier lieu favori des constructions des maisons de notables et des futurs palais baroques des familles nobles et bourgeoises. A Monaco la Rue du Milieu (variante d'une rue longue - appelée rue Gastaldi) est parallèle à l'ancien axe église château (rue Emile Loth) qui ne franchit par l'îlot de l'église bien que son débouché eut été possible à l'autre bout de la ville, contrairement à Menton où la rue est limitée par l'occupation du site le plus haut de la ville par le château (détruit). A Roquebrune le cheminement château-église est resté tel quel jusqu'à nos jours sans création de rue droite parallèle. Il faut dire qu'à Roquebrune ce chemin de l'église au château établissait déjà des liaisons de relais entre les différentes portes de la ville, d'un bout à l'autre de l'agglomération. La place actuelle d'accès au village est une création moderne. A Monaco le palais a totalement supplanté  l'importance de l'église paroissiale - devenue cathédrale -  alors qu'à Menton le château a perdu tout son intérêt jusqu'à disparaître par la construction sur le site du cimetière de la ville - caractère qui se retrouve dans certaines localités des Alpes-Maritimes comme à Tende - et c'est l'église paroissiale qui est devenue le point central de l'organisation urbaine avec sa placette  en parvis, parfois spectaculairement mis en relation avec la Rue Droite ou Longue comme ce fut le cas avec la construction des Rampes à Menton au XVIII° siècle. Au XVII° siècle une chapelle de pénitents peut également trouver sa place autour du parvis de l'église, comme à Monaco et à Menton, créant ainsi une sorte de micro acropole ou de petit complexe culturel intra-muros. Mais, la construction d'une seconde chapelle de pénitents ne trouve jamais son site dans ce périmètre [A l'Escarène, dans l'arrière pays niçois, le cas de la construction de deux chapelle de pénitents en flanquements latéraux du sanctuaire principal est exceptionnel. A Sopen( vallée de La Bévéra), comme à La Brigue (vallée de La Roya), les chapelles des pénitents trouvent une place soit directement sur la place, mais séparées de l'église, soit dans des angles de l'ancien périmètre général du sanctuaire]. D'autres chapelles peuvent également être repérables dans les rues mais elles ne participent pas à une organisation particulière de la ville. A Monaco c'est au bout de la Rue du Milieu qu'on construisit au début du XVII° siècle la seconde chapelle des pénitents dont le Prince  se fit nommer "Prieur Perpétuel", en vertu de son droit seigneurial de patronage des cultes, reproduisant ainsi, de cette chapelle au château, l'ancien schéma urbain avec son axe colonne vertébrale église-château puisqu'à Monaco le Rue du Milieu a un débouché exceptionnel sur la place du palais.


                         MONACO  
                   

                                       La ville de Monaco est fondée en 1215 en marge d'autres occupations monastiques déjà présentes au pied du Rocher. 
L'étude de son église paroissiale Saint-Nicolas [sur ce blog :L'ancienne église Saint-Nicolas de Monaco http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/monaco-ancienne-eglise-saint-Nicolas-le.html ] nous amène à envisager une autre présence monastique sur le Rocher, différente de celles installées à La Condamine, et au moins à partir du XIII° siècle puisque cette église est du groupe des églises du Premier Art Gothique Cistercien dont nous suivons toue une famille du type dans le département des Alpes-Maritimes, de Grasse, la vallée de La Vésubie à la vallée de La Roya : cet espace cistercien transversal de la France à l'Italie et de l'Italie à La France, remontant les vallées du sud-ouest des Alpes depuis le bord-de-mer comme à Monaco, commencé par le roman des sœurs provençales relayées par les constructions châlaisiennes. Néanmoins, les questions plus politiques et moins rivées aux diffusions culturelles des styles des ordres religieux,  des rivalités entre Monaco et La Turbie, relatées par Léon-Honoré Labande [L.H.Labande, 1934, op.cit., p.15 à 24], conduisent à penser que cette seconde occupation monastique très probable a dû s'imposer au sein d'une petite communauté constituée de convers, familles militaires et de premiers colons [J.B.Robert, 1984, op.cit., p.171, n'envisageant pas une seconde occupation monastique autour de Saint-Nicolas]. Ce qui est remarquable c'est que la ville, malgré l'accroissement de
sa population et la place disponible sur le Rocher, ne s'étend pratiquement pas en superficie. Le développement du tissu urbain est limité à l'ouest par l'occupation d'un castellan génois et à l'est par un autre castellan installé à Castelnovo. La Rue du Milieu à Monaco a également établi la liaison entre les deux châteaux en évitant Saint-Nicolas, gardant son axe privilégié de liaison au palais. Pour des raisons inconnues mais vraisemblablement d'ordre seigneurial et religieux, le périmètre de la ville sans murailles ne s'étend pas sur les surfaces constructibles voisines des périmètres des abords des châteaux mais se développe en hauteur, recouvrant les ruelles. Monaco est tout de même un cas particulier avec la mutation du château à l'ouest (libérant la grande place devant l'actuel Palais) [voir sur ce blog l'étude du Palais : Le Palais Princier de Monaco  http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/palais-princier-de-Monaco-palais-of.html]. En fait le tissu urbain était bien approximativement, comme à Roquebrune, limité par l'église et le château et les constructions d'habitation de l'agglomération civile et des fonctions religieuses étaient en quelque sorte coincées entre ces deux monuments clés de l'organisation humaine de l'occupation de la plate-forme du Rocher naturellement défendue par ses vertigineux escarpements en falaises très hautes tombant souvent à la verticale dans la mer. Le second château de Castelnovo n'a pas eu de fonction attractive civile. A-peine une chapelle Saint-Martin se remarque sur le chemin qui le relie au village. Cette absence apparente de fonction de ce second château dans l'organisation humaine de la ville peut justifier ces terrains vagues tout autour. Mais à Menton comme à Roquebrune ces raisons sont caduques et il faut en revenir à l'interdit seigneurial d'installation hors les murs sans accord de dérogation. 
Si on constate également, à Monaco, que les immeubles enrichis de portails sculptés des XV° et XVI° siècles , dans la ville, sont essentiellement dans cette Rue du Milieu et pour une moindre part dans la rue d'accès à l'église, qu'en revanche il n'y a pas, d'un point de vue des styles, de chronologie franche, linéaire, de progression dans l'aménagement de ces linteaux de part et d'autre de ces rues et leurs datations ne peuvent pas descendre en-dessous, voire de l'extrême fin du XV° siècle, ni en aval dépasser la première moitié du XVI° siècle, même avec une large marge d'incertitude. Ils témoignent par leurs répertoires de l'arrivée de la Renaissance. Des surcharges presque ciselées témoignent aussi de leur appartenance à la fin de l'art gothique.
En plus l'organisation du bâti de ces immeubles ne rend absolument pas compte d'une introduction de nouveautés architecturales très sensibles mais au contraire un attachement aux traditions gothiques provençales. A savoir des immeubles bâtis tout en hauteur à partir d'une cave en rez-de-chaussée ou magasin voûté avec accès sur rue, parfois sous une arcade indépendante et ne faisant pas liaison avec celle de la maison voisine, et à côté une porte indépendante d'accès aux étages par un vertigineux escalier tout droit, avec ou sans palier, à chaque entrée d'étage. Pour monter plus haut l'escalier bifurque brusquement au fond du bâti et disparaît de la vue depuis l'entrée où il y a ou n'y a pas de place pour une huisserie et encore moins pour une porte sculptée. Et, parfois,après une petite volée droite depuis la rue, un palier en seuil permet l'installation d'une belle porte sculpté avant le démarrage de la volée vertigineuse. Les deux systèmes existent avec ou sans sculptures extérieures du portail..   


   Des cas d'escalier secondaires se repèrent. Ils témoignent de la division du bâti avec nécessité d'ouvrir d'autres accès aux nouvelles division intérieures. En somme ce qui est importé d'Italie, et peut-être de la Ligurie voisine, c'est un répertoire ornemental d'ordres pittoresques  valorisant, à l'imitation de leurs homologues contemporains gothiques, l'entrée de l'accès aux logis dans la hauteur de l'immeuble, et c'est tout. Seuls les décors des linteaux à cuirs et figures religieuses, puis enrichis d'ordres pittoresques et ouvragés, témoignent d'un imprégnation progressive et précoce pour la région, de la ville de Monaco par la Renaissance Italienne depuis la fin du XV° siècle [ce qui fait une arrivée des tous premiers répertoires contemporains de ceux des mobiliers des cadres des retables des Primitifs Niçois et des premiers répertoires renaissants marseillais et d'île de France]  jusqu'à cet autre mobilier plus évolué du portail plus tardif des réparations de l'église Saint-Nicolas, en parallèle d'un conservatisme des répertoires médiévaux par le chapiteau Grimaldi daté de 1537.


 La façade des Loges du Palais, qui est un point très fort de l'architecture de Monaco-Ville, surprend incontestablement et l'étude du Palais éclaircit fort heureusement cette question que j'ai faite entrer par mon étude dans cette grande question de l'histoire de l'art et de l'architecture des façades des loges, et présences de loges et balcons en façades des bâtiments du XV° au XVI° siècle en tant que traditions autant présentes en France qu'en Italie, dont Monaco témoigne [Voir sur ce blog mes présentations en archéologie médiévales 1 et 2 et Châteaux de la Creuse].


                                Les façades de ces rues étaient-elles peintes ou ont-elles eu des chances d'avoir été embellies par des programmes peints ? Elles sont de nos jours enduites et le rapport du portail sculpté - voire du portail à programmes sculptés et peints - au mur appelle l'apport d'un enduit ancien mais on ne remarque aucune division des façades par des vestiges de corps de moulures susceptibles d'avoir pu diviser des registres ou des programmes. Si les façades de ces maisons ornées de beaux portails, les uns en pierre blanche et les autres en pierre noire, eurent des chances d'avoir été peintes, il faut certainement, à mon avis, faire appel aux registres gothiques, voire aux armoiries ou à quelques modénatures du répertoire antique mais pas à des registres à figures purement renaissants. De toute façon aucune réponse ne peut être fermement avancée, contrairement à ce qui se passera postérieurement autour de la place du palais devenant par mutation le lieu résidentiel par excellence des familles importantes du Rocher [Je remercie Madame Noat, qui effectuait une recherche doctorale sur l'habitat populaire à Monaco au XVIII° siècle, pour m'avoir confirmé cet élément d'après ses sources notariées. Cf. O.Noat-Antoni, La vie socio-économique à Monaco d'après les actes notariés  (1675-1750). Thèse de présentée pour le doctorat en histoire sous la direction d'Yves-Marie Bercé - Université de Paris IV-Sorbonne, 1997 (3 volumes).]. Cette place sera entièrement peinte mais il s'agit là d'une situation exceptionnelle comme l'a démontré l'étude du Palais.
                                  Deux constructions marquent essentiellement aux XVII° et XVIII° siècles la nécessaire extension du tissu urbain au-delà des limites primitives du quartier corporatif des fonderies : en face sud-est du Rocher, la construction du couvent de la Visitation de Charlotte-Catherine de Gramont, repoussé à l'est par un débordement précoce et jusque là inconséquent du vieux tissu urbain avec la construction en 1640 de l'Hôtel des Monnaies., et l'établissement de Marie de Lorraine au Désert sur la face nord-ouest. Castelnovo tend peu à peu à être intégré dans la ville mais reste toute de même suffisamment isolé pour que le prince Antoine 1° y élise un séjour de quarantaine sanitaire pour sa famille lors de l'épidémie de petite vérole de 1713. Le prince Antoine 1° construisant son Giardinetto entre le couvent nouvellement construit et la Maison des Monnaies de 1640 fait paver la première rue de Monaco et c'est la Rue du Milieu qui demeure l'axe privilégié de la liaison entre le Palais et la maison de détente du prince. Les plans du XVIII° siècle témoignent également de la présence de nombreux parterres, ou petits jardins architecturés, enclavés dans le tissu urbain primitif et celui évoluant progressivement vers Castelnovo, mais je n'ai pas d'autre témoignage à leur sujet et mon enquête évoluant progressivement sur le tissu urbain de Monaco ne peut être ni en faveur ni en défaveur d'autres réalisations de décors peints de façade sur jardins.
                                   Au XIX° siècle de nouveaux bâtiments colorés apparaissent alors que les anciens n'étant plus entretenus disparaissent progressivement. D'une façon générale il n'y a pas d'esprit conservateur des décors peints, ni de style, d'une génération par la génération suivante. Ce caractère qui se retrouve très fréquemment dans le mouvement des modes, rendrait le cas de la place peinte de Monaco, commencée sous le règne du prince Louis 1° et peut-être achevée sous le règne de son fils Antoine 1°, d'autant plus exceptionnel, à moins que les immeubles sur-divisés en copropriétés, une fois le plan régulateur princier achevé, soit la raison principal d'une absence de prise en compte de rénovation des façades au moins pour certaines d'entre elle. A Monaco, comme partout dans le monde l'esprit de restauration et de conservation du patrimoine ancien ne date véritablement que du XIX° siècle, et encore cela pourrait être un caractère particulier à seulement quelques pays européens dont principalement la France. Avant le XIX° siècle et même pendant et jusqu'à nos jours en dehors du patrimoine inscrit ou classé, on met au goût du jour, à la mode du moment et on construit dans la ville essentiellement à partir des traditions ancestrales, qui se répètent indéfiniment à l'identique, ou enrichies de nouveautés si on y trouve son compte et, à partir de 1715, suivant les directives d'urbanisme de l'administration princière. 

                                  Posons dès maintenant quelques jalons ou repères.

                                  Si l'église Saint-Nicolas n'eut qu'occasionnellement des décors peints en façade (peut-être un tympan peint avant le XVI° siècle ?), la chapelle des Pénitents Blancs, séparée de Saint-Nicolas par une placette à l'ouest, fut vraisemblablement édifiée une première fois entre 1460 et 1479 et reçu le nom de Casccia c'est-à-dire de maisonnette à usage de rassemblement  de cette ancienne confrérie funéraire qui deviendra plus tard la confrérie des Pénitents de la Miséricorde [L.Baudoin, 1991, op.cit.]. La petite chapelle primitive fut l'objet d'importants travaux en 1659 sous la direction du maître-maçon Jacques Cantone [A.P.M.6D(2*) 194, folio 104]. La chapelle fut agrandie et changea d'orientation cardinale. Le clocher carré était vraisemblablement construit en 1626. Essentiellement le clocher était embellli de tables colorées en jaune pour un couvrement rouge du bulbe. Ce serait entre 1626 et 1659 que d'autres travaux d'aménagement  furent entrepris, dont la construction du clocher, avec un répertoire ornemental et un clocher à bulbe comparable, bien que moins élevé et un peu différent, à celui de l'église paroissiale juste en face, selon évaluation à la vue du tableau de Joseph Bressan.

 Cette apparition d'un clocher sur une chapelle de confrérie signe une prise d'importance dans la vie des assemblées religieuses civiles de la ville dont témoignent également les différents agrandissements. Et le prince Honoré II, tout comme le curé de la paroisse, a directement cette chapelle sous sa tutelle. Le répertoire ornemental architectural est toujours exprimé par de forts angles moulurés en ressauts et sans effets de chaines d'angles , de corniches intermédiaires en divisions de l'élévation et de fenêtres couvertes en plein cintre associées à des oculi. La photographie de ce clocher publiée par .Louis Baudoin, avant sa destruction en 1924, montre également un jeu de tables rentrantes, gigognes, dans la partie basse du clocher. Les tables colorées visibles sur le tableau de Joseph Bressan sont là pour différencier les tables ornementales (peintes en jaune) des parties structurales de l'élévation laissée en blanc ombré (enduit brut vraisemblablement ?). Cet aspect coloré du clocher de la chapelle s'inscrit également dans la polychromie générale de la place peinte, mais rien n'oriente vers un décor contemporain des différentes phases de l'embellissement de la place et dans le signalement des travaux de 1727 il n'est question que la façade. Les Pénitents de Monaco, comme ceux de tout le sud-ouest des Alpes, ont manifesté très tôt un goût pour l'ornementation et dès 1505, Antoine Testa, titulaire de la cure, fit don d'un retable de Louis Bréa pour embellir l'autel de la chapelle. Des décors intérieurs, peints sur le mur, furent postérieurement ajoutés. En fait, ici nous ne pouvons repérer un embellissement coloré des murs extérieurs de la chapelle qu'à partir des remaniements baroques avec très grande probabilité de réalisation de ces ornements peints seulement au XVIII° siècle. Au XIX° siècle, la chapelle ne retrouvera jamais son rôle de pieuse assemblée et elle sera vendue à différents propriétaires jusqu'à sa disparition en 1924, bien après la construction de la cathédrale néo-romane en pierre de taille blanches (démolition de Saint-Nicolas en 1874 et début des travaux de la cathédrale à l'issue sur le site réorienté) mais juste avant la construction (sur une partie du site de la chapelle) du Palais de Justice d'Auréglia (1934) [Cliché publié par I. et C. Passet, " Population et société monégasque au XVII° siècle d'après les Status Animarum de Don Pachiero". Dans , "Annales Monégasques, 1991, op.cit., N°15, p.135], en appareil rustique. En somme de nos jours tout l'ancien emplacement cultuel, église paroissiale/chapelle des Blancs, est réorganisé entre les sites de la cathédrale et du Palais de Justice, ce dernier occupant principalement, cependant, l'emplacement de l'ancienne mairie de Monaco qui fut enduite et peinte en faux appareils, sans effet de trompe l'oeil, au XIX° siècle (bâtiment également détruit pour la construction du Palais de Justice de l'architecte Auréglia). Cette mairie de Monaco était un bâtiment ancien datant L.Baudoin, 1992, op.cit, p.7 à 50du prince Honoré II. Après l'expulsion des Espagnols (1640) le prince fit construire un Hôtel de Ville à usage de la commune. Ce bâtiment fut décoré en 1660 d'un buste du prince, accompagné du'une inscription commémorative, actuellement réinstallée  dans une niche extérieure sur rue, du Palais de Justice  [G.Saige, 1897, op.cit., p.7 à 50].

                              En 1639, au sujet d'un banal différend sur le local à affecter à une conservation de cierges récemment acquis par les Pénitents Blancs, une scission eu lieu au sein des confréries  et les mécontents décidèrent de créer une nouvelle confrérie, celle des Pénitents Noirs, dites de la Miséricorde, choisissant le lieu d'érection de leur future chapelle dans La Rue Grande [L.Baudoin, 1992, op. p.7, à 50]. En fait, le site exact se situé à l'extrémité de la Rue Basse. Le prince, attentif à la scission, accorde immédiatement, sur le conseil de son curé Don Pacchiero (précise Louis Baudoin), une installation provisoire de la nouvelle confrérie dans la chapelle Sainte-Barbe située sur la Place du Palais, pas encore affectée à la garnison française. Le Prince Honoré II se déclare Prieur Perpétuel, conformément à son droit seigneurial, de la nouvelle confrérie, et en 1646 la chapelle toute neuve construite au débouché de la Rue Basse sur la même placette où débouche la Rue du Milieu, est inaugurée.  Il a fallu six ans à la nouvelle confrérie des Noirs pour réunir les fonds nécessaires à l'édification de leur chapelle qui était pourtant un bien modeste bâtiment. Louis Baudoin nous en donne le descriptif : "La façade de la chapelle se présentait sans autre ornement qu'une porte à angles droits surmontée d'un œil de bœuf. Des deux côtés la chapelle se rattachait sans doute déjà aux immeubles voisins tandis que, derrière, un jardin la séparait de la fonderie...elle n'offrait rien de remarquable. Incontestablement, d'après les inventaires, elle est beaucoup plus belle de nos jours qu'avant 1850 et surtout avant la Révolution". De nos jours la façade est embellie par des ordres sur piédestaux qui font ressauts sur le soubassement du rez-de-chaussée. Au-dessus des pilastres on retrouve la corniche et le fronton ainsi que l'oculus signalé par L.Baudoin. Entre la porte d'entrée à simple chambranle et l'entablement on a installé une composition de carreaux de céramiques colorées encadrées comme un tableau, due à l'artiste céramiste Ernest Spréga, élève du peintre italien Montovani formé aux techniques de la fresque, qui fut appelé à travailler à la Manufacture de Céramiques de Monaco vers 1880. Les ordres sont peints en blanc et le mur est enduit en vieux rose pour une soubassement uniformément gris. La polychromie est la structure à ordres de cette façade sont essentiellement un effet du chantier des années 1880:1890.  
                     A l'intérieur de la vieille ville on trouve également des tableaux peints accrochés sur les murs. Ces tableaux de rue ne sont pas non plus très anciens mais ils font appel à une tradition qui remonte au moins à la fin de la période médiévale (voir le Roman de la Rose)
                     La construction du Palais du Gouvernement en 1893, entre Castelnovo et cette extrémité de l'extension médiévale, sur le lieu appelé Le Désert - ancienne résidence de Marie de Lorraine, épouse du prince Antoine 1° - fera également l'objet d'apports de frises de céramiques colorées et d'enduits rehaussés de couleurs.

          Le quartier de La Condamine, au pied du Rocher, au bout de la crique naturellement abritée, ne fut jamais construite, sauf par des murs d'enceintes, avant le XIX° siècle. A la fin du XV° siècle, par les récits relatant les guerres d'Italie dans le duché de Milan nous avons un descriptif de fortifications en tranchées creusées dans la Condamine de Monaco. Ces dispositifs de défense médiévaux, avant les fortifications bastionnées à la Vauban, commencent à apparaître en France en vestiges archéologiques. A Monaco nous en avons la trace par les textes : ce sont des aspects archéologiques tout à fait nouveaux et encore mal connus dans les systèmes défensifs de la fin du Moyen-Age (fin théorique avec le Concile de Trente pour des démarrages de la Renaissance dont les estimations varient suivant les domaines explorés : Pétrarque pour les Humanistes, Brunelleshi et la perspective inséparable de la proportion ainsi que du retour aux ordres de l'architecture antique pour les Historiens d'Art, les grandes découvertes des navigateurs pour les historiens...etc...). Le Rocher, pour ne pas me répéter, fut pour sa part fortifié d'architectures peintes : la richesse décorative d'une place fut un temps un gage de sa puissance.
Toutefois les bâtiments de garnison des soldats restaient de simples casernements en briques enduites dont nous n'avons aucune précision sur d'éventuels apports ornementaux ou colorés pouvant signaler un corps militaires ou une appartenance nationale. En regardant du côté du casernement de l'île Sainte-Marguerite au large de Cannes nous retrouvons ce même principe de construction des casernements mais ce dernier exemple ne nous renseigne pas d'avantage sur les rapports colorés architecturaux et éventuellement ornementaux de ces bâtiments de conception très simple. 


 En revanche c'est là, à La Condamine, que se trouvaient les bâtiments portuaires de Monaco. Je n'ai aucune réelle précision sur ces bâtiments ni sur leurs évolutions hormis qu'il y eut une tour et des bâtiments de service. En revanche, comme je l'ai déjà présenté sur ma page consacrée aux cérémonies et aux fêtes autour de Saint-Nicolas, cet accès au port fut épisodiquement décoré et embelli lors des grandes événements qui ont marqué la dynastie princière et essentiellement lors des débarquements et des réceptions des épouses et futures épouses des princes. Au XIX° siècle des villas commencent à s'implanter dans cette plaine et sur les plateaux périphériques. L'administration princière, vigilante, conformément à une disposition prise en 1715 par le prince Antoine 1°, donne ses directives en matière de choix décoratifs. En 1847, alors qu'on est en train de refaire la façade extérieure sud-ouest du Palais (côté jardins), Monsieur Arnous termine sa villa de La Condamine. La princesse Caroline, par le Service des Travaux Publiques, intervient sur avis de Fulbert Auréglia : "Notari et Neri ont du travail maintenant pour la bâtisse que fait faire Monsieur Arnous dans sa propriété de La Condamine, et comme les deux premières couches de couleurs des onze persiennes sont plus que sèches, je lui ai ordonné d'achever le travail de pose des fers. La seule chose que je voudrais, c'est qu'il peut donner une belle et bonne couleur grise qui put convenir à votre altesse. Y aurait-il au palais quelque couleur déjà donnée à laquelle on puisse l'assimiler ? On ferait attention pour la solidité que les couleurs données extérieurement pâlissent beaucoup plus facilement qu'à l'extérieur...[A.P.M.-D(16)13 - Lettre du 26 avril 1847 de Fulbert Auréglia à la Princesse Caroline, épouse du prince Florestan 1° et mère du futur Charles III]. A cette époque il n'y a pas encore de marchand de couleurs en Principauté. Les belles villas aux riches céramiques polychromes ne datent que ru règne du prince Albert 1° (fisl du prince Charles III), soit des années 1890-1900 avec en introduction , après la restauration des décors peints du Palais Princier, ce double contexte déjà développé de la commande à Charles Garnier (voir sur ce blog l'histoire de Monaco) sur fond de création des céramiques artistiques monégasques puis des céramiques monumentales polychromes mentonnaises.  
               Les restaurations des décors peints extérieurs du Palais , antérieures à ces apports de céramiques ne donne pas spontanément naissance à une vague de façades peintes dans une région qui n'a pas encore pleinement bénéficié du tout nouveau rayonnement culturel de la Principauté ni absorbé tous les bénéfices des importantes donations de Napoléon III (40 millions de France Or) qui vont faire d'une région des plus pauvres du sud-ouest des Alpes, la terre attractive par excellence des grandes fortunes de la planète et du tourisme d'hiver. Il faut attendre que le contexte génral de brutal enrichissement de la Côté soit bien avancé pour que l'embrasement coloré du sud-ouest des Alpes soit une réalité en accord avec les principes architecturaux  polychromes contemporains issus des grands foyers culturels européens dont bien sûr Paris et ses architectes moteurs de ce mouvement, dont bien sûr Charles Garnier. La construction de l'Opéra de Charles Garnier sur le tout nouveau lotissement du Mont Charles, de l'autre côté de la Condamine en vis-à-vis du Rocher et dominant le vieux port, aurait effectivement tendance , avec ses céramiques colorées et ses tuiles vernissées, dès 1878, à faire transition entre les décors peints du Palais et les décors de céramiques des riches villas et immeubles de La Condamine.
L'exemple de la grande fresque , qui représente des danses villageoises aux costumes hauts en couleurs sur fond or, ou à effet de fond or associé au petit rose ou vieux rose, du palace de l'Hermitage (Marquet architectre 1899) [M.Gaillard, Le triomphe du style éclectique  - L'Hôtel de l'Hermitage. Dans, Les arts dans la Principauté de Monaco - L'Oeil - L'art sous toutes ses formes. N°453, juillet-août, p.62]  construit en bordure de l'Opéra Garnier, en belvédère sur le vieux port et en vis-à-vis du Palais, est encore un autre apport progressif coloré donné aux bâtiments de prestige, transposé en ornement extérieur, d'une vogue européenne de productions de peintures sur fonds or dont les exemples d'Hanz Makart réalisés autour de 1870 (Paris-Musée d'Orsay) et celui de la danse exécuté en 1879 par Jules Emile Saintin pour le décor intérieur du casino de Monte-Carlo., accrédite l'arrivée de ce goût pour les fonds or dans le milieu culturel monégasque. Le décor peint à Monaco en cette fin du XIX° siècle et en ce début du XX° siècle est un luxe véritable. Les fonds or, et variantes, vont se retrouver plus particulièrement dans les décors extérieurs Art Nouveau de Cannes à Menton et cette frise est un témoin important de la longévité de ce goût entre les œuvres peintes d'intérieur du troisième quart du XIX° siècle jusqu'aux décors muraux extérieurs de la période 1900-1910.

Ce principe architectural d'associer les céramiques colorées au décors extérieurs sculptés ou stuqués préparait tout naturellement l'architecture de grand luxe à recevoir brillamment la mode des villas exotiques qu'on retrouve à Monaco au-dessus de La Condamine dans les quartiers des Moneghetti, comme ce splendide exemple sur le boulevard du jardin exotique.

Dans la décennie 1980-1990 S.A.S. le Prince Rainier III lance un incroyable chantier : conquérir un quartier neuf sur la mer au pied du rocher. Le pari est tendu et réalisé et c'est le nouveau quartier très actif de Fontvieille. Là où il n'y avait dans les années 1970 qu'un pauvre garage et quelques immeubles d'usines en bord de mer, il y a aujourd'hui un splendide et vaste quartier avec port, église, stade, chapiteau, héliport, roseraie, jardin public alimenté en eau douce, immeubles d'habitations et immeubles de prestige, magasins, complexe commercial avec galeries marchandes et musées, galeries e faux vestiges de fortifications . Ce leurre d'un quartier ancien totalement gagné sur la mer, à volonté de style provençal, avec murs colorés et parfois décors peints extérieurs , est couronné par les jardins suspendus des villas sur le toits visibles depuis la plate-forme du Rocher. Le Rocher est sa présence princière devient ainsi le véritable pivot autour duquel se réorganise la petite principauté encore peu de temps auparavant, bipolarisée par deux sites attractifs depuis le prince Charles III : le Rocher et Monte-Carlo
De nos jours le visiteur voit pour Monaco une assez grande ville qui dévale le flanc de la vertigineuses montagne qui domine la Principauté depuis La Turbie. Cette très grosse aglomération n'est pas à elle-seule la Principauté de Monaco. En fait le boulevard Princesse Charlotte délimité l'actuel territoire de la Principauté et la commune française de Beausoleil, ville neuve construite en conséquence du considérable développement  de Monaco depuis le règne du Prince Charles III. La commune de Beausoleil est distincte de la commune de La Turbie depuis 1904. [Cf. A. Siffre, "Un effet du déveoppement  de Monaco : la création de la commune de Beausoleil (1904-1914). Dans, Annales Monégasques. 1981, op.cit. N°5, p.167 à 189



                    
            ROQUEBRUNE


                        Les documents sur les origines et le développement de Roquebrune sont très rares : les archives auraient été récupérées et dispersées  suite à une succession [Je donne ici cette information telle qu'elle m'a été plusieurs fois rapportée. Je précise que j'accorde pas une réelle caleur à ce genre d'information que j'ai recueillie dans plusieurs communes du sud-oues des Alpes. Des archives seigneuriales et communales en possession d'une seule succession, en dehors de la famille princière pour Monaco ou en dehors des fond notariés et communaux dans les Alpes-Maritimes me semble assez étrange. Mais comme je n'ai rien d'autre à vous proposer je me contente de vous livrer cette information]. Les textes d'archives des Parlements Généraux, inventoriés par Alain Venturini [Malgrè une la mise en garde de l'auteur sur la fiabilité de ses pièces. A.Venturini, "La population de Roquebrune et du Puypin - Menton du XII° au XIV° siècle. Dans, "Annales Monégasques". Monaco, 1985, op.cit., N°9, p.104 et 105], apportent certains éléments non négligeables. Un auteur comme Gustave Barani [G.Barani, Roquebrune, Cap-Martin, son passé historique et légendaire. Menton 1965, Les insertions de cet auteur , au moins pour la période historique jusqu'à 1850, sont actuellement très contestées. Claude Passet a entrepris une étude de Roquebrune. Je n'ai pas eu connaissance d'une éventuelle publication ne de la progression de ces travaux]. semble avoir eu en sa possession des documents d'archives dont il donne lecture mais sans plus de précision, renvoyant également son lecteur à un ouvrage (introuvable) de Jules Delval, ancien conservateur du château, publié en 1924. Le nom du château de Roquebrune apparaît pour la première fois dans un texte du 20 août 1157 par lequel les habitants de la localité doivent prêter serment de fidélité à la commune de Gênes à qui le comte de Vintimille a cédé le château. Réception est faite par le castellan Génois d'un autre serment de fidélité en date du 29 janvier 1264. Le premier acte, avec les mêmes acteurs, se répète le 5 juin 1289. En 1290 Gênes, en vertu de ses droits d'ost et de chevauchée sur la Rivière du Ponent, réclame trois rameurs à Menton et deux à Roquebrune. Puis, apparaît le nom de la famille Vento le 29 juillet 1302 par un serment de fidélité que les habitants de Menton doivent à Antoine Vento  "pour le tiers de la seigneurie dont il est héritier. Ces Vento réapparaissent le 21 octobre par Lanfranchino, Paulino et Gentiel vis-à-vis du serment de fidélité que les Mentonnais doivent leur prêter pour les parts qu'ils détiennent dans la seigneurie de Menton, Puypin et Roquebrune. Acte par lesquel on pourrait comprendre que la seigneurie de Roquebrune, malgré son château et son castellan, n'est pas encore divise de celle de Menton (?)...Les Vento, co-seigneurs de Menton, vendent leurs droits aux Grimaldi en 1346 alors que depuis 1338-1341 Charles Grimaldi avait déjà acheté les biens que Nicolas Spinola détenait à Monaco ; complétant enfin cette série d'acquisitions par l'achat au comte de Tende, Guillaume-Pierre Lascaris, en 1355, des droits qu'il détenait également sur Roquebrune. Le clergé possède aussi des droits importants et les bénéfices se répartissent entre l'év¨que de Vintimille pour Roquebrune et l' Abbaye Lérins pour la chapelle Saint-Martin, au Cap-Martin au pied de Roquebrune, qui serait en fait le plus ancien édifice religieux de la future seigneurie de Roquebrune. 
                                Très au-dessus du Cap-Martin, une tour flanquée de deux ou trois maisons  derrière une fortification à moitié représentée, le tout accroché au versant abrupt de la montagne alpine : voici la représentation la plus ancienne que nous possédions de Roquebrune. Elle date du premier tiers du XVII° s. sous le ciseau de Césare Bassani né à Milan en 1587 et actif de 1608 à 1630.
Ce village a toutefois son église depuis au moins le XII° siècle [Archives de l'Evêché de Vintimille, Bulle du pape Lucius III du 8 juin 1182 : "Ante ecclesium Santae Margaritae de Rochabruna". Cité par L.Baudoin : Essai sur le droit de patronat et de collation des bénéfices ecclésiastiques dans la Principauté de Monaco . Monaco, 1955, p.28 et 29 et par G.Barani, 1965, op.cit., p.65]. La nouvelle église Sainte Marguerite, actuellement située au cœur du village, aurait été une ancienne chapelle du périmètre hors les murs. Reconstruite à partir de la période baroque, elle serait connue depuis 1264. Vu l'excessive rareté des documents accessibles sur cet édifice, la recherche des chantiers par méthode archéologique reste la seule approche possible et ces phases de construction répondent, il faut bien le remarquer, aux datations données par G.Barani.
On repère parfaitement au chevet une abside basse couverte en cul de four, de faible profondeur, précédé d'une courte travée droite orientée vers l'est. C'est la vraisemblablement la plus ancienne trace trace d'une première construction médiévale pouvant répondre à cette date de 1264 par laquelle l'églis est une première fois signalée. Ensuite, on trouve un chœur d'une seule travée carrée, couverte par une voûte bombée, dilatant considérablement le chœur en hauteur mais reprenant la largeur du cul de four. On a peut-être essayé d'adapter les vestiges d'un ancien clocher à ce nouveau chœur puisque les chantiers d'élévations entre le nouveau chœur et le clocher ne se différencient pas, sauf par le couloir en coude établissant difficilement la liaison entre les deux organes d'architecture. Ce type de chœur carré, ajouté et la profondeur de l'ancien cul de four, semble répondre, hormis sa voûte
bombée, au goût en vigueur sous le règne du prince Honoré II de la première moitié du XVII° siècle (à partir de 1616-1618 suivant G.Barani). C'est bien à lui, par ailleurs, que le dossier moderne de restauration attribue ce chantier en corrélation avec  une plaque apposée dans le chœur de l'église; La nef sans transept dilate brutalement l'espace de ses trois vaisseaux intégrant également le mur ouest du clocher où un nouvel accès à ce clocher a été percé. L'absence de transept est la marque de l'église baroque de Saint-Michel de Menton tout autant que les trois vaisseaux de la nef. Cette grande nef empiète et prend sur une ancienne rue légèrement courbe qui longe l'îlot d'immeubles adjacents au nord.
Cette nef a donc été agrandie au détriment du service par une rue des immeubles voisins antérieurs. Rien, par approche archéologique, ne s'oppose à une construction du XVII° siècle et notamment dans le choix des travées (reproduites au nord mais avec des fenêtres intérieures aveugles et peintes en leurres). mais le choix des pilastres en substitution des colonnes des grandes arcades nous éloigne autant de Saint-Nicolas de Monaco que de Saint-Michel de Menton. Vu les profils décoratifs (moulures) et les voûtes, je serais enclin à comprendre un remaniement au moins au XVIII° siècle et la date inscrite sur le pavement du parvis de l'église - 1776 - pourrait orienter vers un chantier à cette date. La réfection du clocher en 1759 apporte d'autres éléments de réflexion. La foudre s'abat sur ce clocher de Sainte-Marguerite et le rapport du chevalier de Grimaldi signale le toit brisé et le clocher fendu par la moitié (endommageant également un maison voisine ce qui prouve bien que le clocher était déjà construit en son site) [A.P.M.- D(1)1C - Lettre du chevalier de Grimaldi de 1759]. En 1759 la culture néoclassique est déjà très sensible à Menton. Toutefois, ce clocher n'en porte guère le témoignage et il faut comprendre qu'il fut réparé dans un esprit très voisin de ce qu'il fut avant les dégâts occasionnés par la foudre., c'est-à-dire dans un choix de répertoires plus rococos que classiques. Ce clocher peut-il, par son style, être le témoin d'un chantier important dans la première moitié du XVIII° siècle ? en substitution de celui qu'on pourrait se croire autorisé à avancer par la date du parvis de 1776 ? Je dois alors déjà signaler que l'église de La Turbie  consacrée en 1777, toute proche, ne témoigne d'aucun néo-classicisme mais d'une pure filiation avec l'art de construire  du comté de Nice au XVIII° siècle.

Pourtant cette église de La Turbie a, elle aussi, un parvis composé de galets dans l'esprit de celui de Sainte-Marguerite à Roquebrune ou de Saint-Michel à Menton.
 Parvis de galets polychromes qu'on retrouve également en Provence Orientale à la même époque (Cagnes - 1782)...Avec la façade on se repère mieux dans les différents chantiers et, vu la position du parvis et sa datation nous pouvons être peut être certains que l'extension à l'ouest était bien celle en place de nos jours mais ce parvis ne prend pas en compte, non plus, toute la largeur de la façade nord.
(G.Barani signale "des" chantiers au XVIII° siècle). A l'origine de son agrandissement cette façade a dû être structurée à l'identique de celle de Saint-Nicolas de Monaco, puis de Saint-Michel de Menton : soit par trois entrées répondant aux trois vaisseaux intérieurs et un oculus, ou fenêtre haute (l'actuel quadrilobe). Nous restons bien là dans la filiation des façades deux grandes églises monégasques entre moyen âge et période baroque. En revanche, avec le décor actuel de la façade  nous ne sommes plus du tout dans cette veine. Nénamoins, par le choix des pilastres jumelés, nous retrouvons le parti des colonnnes accouplées de la façade de Saint-Michel à Menton restructurée en 1819. Le portail central est franchement néo-renaissant et tout le reste du décor suit, y compris le bandeau courbe  retombant
sur les consoles en entourage du quadrilobe de la partie haute. Deux couches d'enduits sont repérables. A partir du XIX° siècle il y a donc eu deux chantiers décoratifs qui ont pris en compte la nouvelle structure de la façade par les ordres. C'est sur les pilastres qu'on repère une sous-couche jaune et sur le plein du mur qu'on devine une première coloration rouge intense.
  Ce rouge intense se retrouve également autour de motifs ornementaux comme à la périphérie de la croix au-dessus du quadrilobe. J'en déduis que le premier décor peint d'enduit était jaune pour les ordres et rouge pour le plein du mur avec réserves pour de premiers motifs ornementaux comme cette croix blanche.
La seconde coloration de l'enduit prend en compte et laisse subsister des éléments antérieurs, dont cette croix blanche , mais nuance considérablement l'aspect général par un choix de couleur blanche pour les ordres et d'un jaune orangé pour le reste du mur avec apport de motifs ornementaux peints en rinceaux sur les frises et en figure sur l'édicule de croix en acrotère. Dans l'aspect général de la façade l'ocre rouge et le jaune orangé ont tendance à se confondre.
La figure sur la croix est très abîmée et elle est devenue illisible. Il est toujours opportun de se poser la question de sa survivance depuis le premier parti décoratif ? Ce décor peint en frises de rinceaux s'adaptant parfaitement au registre du portail, nous devons penser à des enrichissements contemporains de la réfection générale de la façade. Les céramiques du Palais du Gouvernement de Monaco étant dans le même esprit , une datation de ce second décor devrait trouver son créneau historique autour de  ou à partir de 1880, 1890... un chantier  de restauration étant également signalé au début du XX° siècle. Le débordement de l'angle sud de l'église par-dessus la rue , qui est en fait la loge des fonds baptismaux, ne figurant pas au plan cadastral de 1862 je pense pouvoir confirmer une remaniement de cette façade dans le quatrième quart du XIX° siècle, voire autour de 1900 ? La présentation de G.Barani fait bien état de deux remaniements au XIX° siècle : un en 1850 sous la Commune Libre, et l'autre en 1882 par la volonté de Mgr Grana, Chanoine de Rome, Secrétaire du cardinal Antonelli [G.Barani, 1965, op.cit. p.77]. Les peintures de voûtes intérieures étant attribués à Gastaldi, est-il possible que ce peintre ait également réalisé l'un des deux décors extérieurs ?
                           Revenons maintenant au dessin des archives des comtes Sola à Milan. La représentation s'étoffe et nous montre une sorte de gros village  dominé par un château crénelé.
Le nombre des bâtiments du village a considérablement augmenté et des fortifications sont plus visibles en bordure est et se fondent dans la couverture végétale descendant vers le cap Martin en bord de mer. De nos jours le château est un monument très remanié, ayant connu beaucoup de transformations.
Ce château serait passé de l'état de donjon à celui de forteresse seulement au XV° siècle où il apparaît très nettement séparé ou dominant l'agglomération. Une enceinte fut percée de six portes donnant accès aux différentes rues périphériques de la ville. Au seystème defensif de l'enceinte furent ajoutés des "labyrinthes" [Je ne donne pas ici ma propre lecture archéologique de ce bâtiment que je n'ai pas suffisamment exploré. Je reprends celle des auteurs dont L.JBarbera, Roquebrune, château et village. (non daté). Petit guide rédigé par le conservateur du château. J'ai opté pour cette présentation car à travers ce vocabulaire je pense qu'il y a une part de vérité, surtout dans le système  de fortification ici traduit qui pourrait être comme un écho de dispositifs bastionnés (embryonnaires ?) qu'on retrouve à Monaco avant 1550] et à partir de 1440 des meurtrières. En 1490 ne nouveaux dispositifs défensifs furent aménagés par Lambert Grimaldi et ses successeurs sous forme de fossés creusés à la périphérie de l'enceinte (comme à la Condamine) et d'une poterne. Les princes eurent soucis d'entretenir le château jusqu'à la Révolution comme en témoignent des réparations en 1735 [A.P.M.-H 105 (décembre 1735)], de 1748 pour les habitations [A.P.M.-D(1)116], de 1751 à 1754 pour les terrasses et le pont-levis [A.P.M.-D(1)116]. A la Restauration le prince Honoré IV, pendant son court règne, fit prévoir en 1817 d'autres importants travaux de réparations dans toute la principauté  et notamment au château de Roquebrune [A.P.M.-C.460]. Le château fut vendu comme Bien National en 1808 en cinq lots à de Roquebrunois qui conservèrent leurs acquis après 1815. La Révolution Metonnaise arrive en 1848 et les Grimaldi sont dépossédés de leurs fiefs de Roquebrune et de Menton. Le château est racheté en 1911 par un Britannique : sir William Ingram qui entreprit des restaurations fort contestées et la campagne d'opinions fit abandonner les travaux. A son décès en 1926 ce riche Britannique fit don du château à la ville de Roquebrunne.
                                          La rue Grimaldi, artère principale du village, dévale le piton abrupt en rue sinueuse, tantôt à ciel ouvert et tantôt recouverte par des maisons. Elle relie le château à l'église Sainte-Marguerite . Les portes des maisons qui bordent cette artère principale, ne sont pas ici ornées de beaux linteaux  sculptés mais conservent leurs arc brisés comme des vestiges précieux de l'art des bâtisseurs gothiques sans que la Renaissance y ait eu son mot à dire. Les seigneurie semble  avoir de tout temps été la plus pauvre des trois possessions monégasques. Les terres cultivables y sont rares et éloignées des habitations comme c'est la cas pour de nombreux villages du sud-ouest des Alpes. Sous la Révolution le 13 nivôse de l'an 5, face à une occupation par les troupes françaises, la population déserte totalement le village dans l'incapacité qu'elle a de nourrir les soldats [A.P.M.-D(2)610, pièce 19]. La reconstruction de l'église paroissiale apparaît donc exceptionnelle et ne peut être due, sur fond de don seigneurial, qu'à un accroissement de la population, conformément à ce qui se passe dans le reste du sud-ouest des Alpes, à partir du XVII° siècle. A Roquebrune j'ai n'ai pas d'autre caractère d'urbanisme documenté à signaler, sinon le traditionnel amoncellement des maisons intra-muros servies par des rues étroites et non carrossables. Les couvrements de rues ne sont cependant pas tous anciens ni très anciens puisque le bâti enjambant la callade [non provençal donné à ces rues de villages généralement pavées selon une technique très particulière et que les rénovations de la dernière décennie du XX° siècle, sous la pression d'architectes peu regardants et aux intérêts bien particuliers parfois liés aux carrelages espagnols, firent amplement disparaître alors que d'autres s'employaient à la conservation des techniques de constructions de ces rues] en face de l'église ne date que de la fin du XIX° siècle. Toutefois les princes y ont, comme ailleurs, laissé leur empreinte. Honoré II en 1783, marquant l'entrée du village par la rue principale démarrant au pied du château, fit construire et peindre aux armes des Grimaldi, accompagnées de son chiffre et de la date de réalisation, une porte maçonnée, sinon fortifiée, pour le moins fermant l'accès à l'agglomération.
                                Au pied du village commence la forêt du cap Martin descendant jusqu'en bord de mer [Une des deux grandes  forêts de la Principauté avec celle que me signale Monsieur le Conservateur des Archives du Palais, mais que je n'ai jamais vue, appelée L'Ubac Foran, près du hameau de Monti au nord de Menton]. D'une superficie de trente cinq hectares cette forêt fit partie des biens achetés à Roquebrune par Charles 1° Grimaldi en 1346. Deux documents du XI° siècle  (1061 et 1082) font état d'une construction d'une église Saint-Martin sur le lieu. Cette prise de possession religieuse du lieu, qui est un des effets du rayonnement dans la région du monastères des îles de Lérins dès le IV° siècle, tomba en désuétude entre la seconde moitié du XIV° siècle et la première moitié du XV° siècle lors que la chapelle voisine de Carnolès, par la volonté des Grimaldi, prenait de l'importance. Au XVIII° siècle le prince Antoine 1° restructura l'ancien domaine religieux de Cap-Martin en y constituant sa chasse privée et au XIX° siècle des fours à chaux y furent construits.
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                     MENTON



                                             Menton, la ville de tous temps la plus peuplée de la Principauté, a des origines obscures qui remonteraient au XII° siècle [L.Caperan-Moreno, Hsitoire de Menton. Menton, 1980, p.22]. Le château de Puypin aurait été abandonné au profit du nouveau site de Menton. Ce château de Puypin est mentionné en 1146 alors que le comte de Vintimille et son épouse s'engagent "...à remettre aux Consuls de Gênes le château de Puypin dont ils ont la garde." [G.Saige, L.H.Labande, Documents historiques relatifs aux seigneuries de Menton, Roquebrune et La Turbie du XI° au XVI° siècle. Monaco 1909]. Les deux lieux sont bien distincts puisqu'en 1262 "...La convention d'Aix du 21 juillet...passée entre le comte de Provence Charles 1° d'Anjou et la République de Gènes, reconnaît Puypin et Menton possessions de Guillaume Vento, noble génois" [L.Caperan-Moreno, 1980, op.cit., p.22]. En 1269 un Castrum Mentoni est signalé. La mention de Bourg de Menton apparaît en 1320. Puis, en 1311 et 1314, tout comme Roquebrune, Menton est qualifiée de "Villa" [M.Lapasset, Menton sous les Vento (v.1249-1346). Le bourg de Menton. Dans, Ou païs Mentounasc - Bulletin de la Société d'Art et d'Hsitoire du Mentonnais. Menton, septembre 1993, 18° année, N°67, p.3]. Les vues du début du XVII° siècle montrent une agglomération ceinte de remparts dont le point le plus haut est le site d'un château duquel nous possédons un relevé de la première moitié du XVII° siècle.
La ville s'agglutine derrière ses murailles pour échapper, nous dit-on"...aux pillards, corsaires et voleurs qui infestent la région" [M.Lapasset, 1993, op.cit., p.3]. Par delà la possession ds Vento, puis des Grimaldi, la ville semble avoir connu, depuis ses origines, une tradition de seigneurs résidents. Pour le XVIII° siècle, Martine Plaud dénombre trois familles nobles mentonnaises : les Moleone, les Pretti et les Sachello [ M.Plaud, 1977, op.cit., p.32 et 33] alors que les Grimaldi, conservant leur hôtel de la Rue Longue (appelé Palais des Princes) ne résident plus en pays mentonnais qu'à l'extérieur de la ville à Saint-Roch et à Carnolès (à partir de 1717 à peu près). Néanmoins d'importantes familles blasonnées ont construit des palais dans la ville et ont contribué à son élargissement. Ces familles sont fort nombreuses et font actuellement (au moment de la soutenance de ma thèse en 2001) l'objet d'une étude très complète de la part de Louis Caperan-Moreno et de Jacques-Marie Athénor [L'essentiel des informations que je livre ici sont extraites des publications de la revue de la Société d'Art et d'Histoire du Mentonnais (Où pays Mentounasc - N°52, décembre 1989 - N°57, juin 1991 - N°58, septembre 1991 - N°75, septembre 1995. Je remercie également monsieur J.M.Athénor pour m'avoir reçu et donné des informations complémentaires non publiées ainsi que ses avis sur les multiples aspects des familles blasonnées].
                            Cette Rue Longue, seule rue carrossable de la ville, retient premièrement mon attention. Elle est le site privilégié, jusque dans la seconde moitié du XVII° siècle, comme l'était la Rue du Milieu à Monaco, des hôtels ou Palais des familles importantes et riches de la ville. Une différence notable est déjà à signaler entre Monaco et Menton. Menton est un lieu de résidence  pour plusieurs familles nobles ou blasonnées, alors qu'à Monaco la seule famille noble jusqu'au XV° siècle est celle des Grimaldi [au XVIII° siècle, à partir de 642, le Prince Honoré II a anobli des Monégasques]. Tout d'abord il faut rappeler que cette Rue Longue est l'axe de liaison, d'un bout à l'autre de la ville, des deux portes fortifiées  Saint-Julien et Saint-Antoine. Elles ferment la ville au voyageur voulant utiliser le bord de mer entre l'est et l'ouest des Alpes. Cette rue est construite  du côté de la ville haute de maisons à vestiges gothiques qui s'enfoncent dans le périmètre ancien  alors que du côté de la mer les façades des maisons, des palais, sont essentiellement ornées d'inscriptions qui témoignent de constructions des XVI° et XVII° siècles. Louis Caperan-Moreno pense que cette Rue Longue trouve son origine au XV° siècle [L.Caperan-Moreno, 1980, op.cit., p.46].

Elle ne prend donc pas en compte ni l'accès au château ni l'accès à l'église - à Monaco elle débouche devant le Palais mais évite l'église - sauf à partir de 1753, époque à laquelle on construit les rampes divergentes et convergentes établissant une liaison directe entre le parvis de l'église et (vers) l'extrémité du sud-ouest de la rue lorsqu'on arrive au  niveau du premier (ou des premiers) de ces hôtels tous alignés sur la face sud de la rue, strictement, avec leur façade arrière en rempart donnant sur le bord de mer. Un seul de ces hôtels particuliers ou palais, est ouvert par des loggias sur la mer. Ces loggias se situent à l'étage mais sont-elles anciennes ? La hauteur sur rue de ces bâtiments est généralement égale à un rez-de-chaussée  surmonté d'une étage lui-même couronné d'un attique ou d'un autre étage ; leur hauteur sur bord de mer est donc celui sur rue ajouté d'un ou de deux niveaux, voire de trois, suivant un dénivelé entre la rue intérieure et le périmètre extérieur. La liaison totale  des étages par un même escalier n'est pas obligatoire mais existe selon des cas de figures bien différents  desquels n'est pas absente la liaison par de vertigineux escaliers droits déjà présentés avec la ville de Monaco et qu'on retrouve dans les agglomérations de la vallée de La Roya.

                               Le premier de ces hôtels, ici analysé pour sa façade, est celui de la famille des Pretti de Saint-Ambroise, actuel n° 45 de la Rue Longue. La famille Pretti fut anoblie en 1646 par le prince Honoré II et bénéficia sous le règne du prince Antoine 1° d'autres faveurs dont l'érection de ses possessions à Carnolès et à Saint-Ambroise en fiefs (nobles) [S.Villarem, Menton sous le règne des Princes Louis 1° et Antoine 1° (1662-1731). Dans, Annales Monégasques, 1992, op.cit., N°16, p.176 et 190].C'est au XVI° siècle que l'hôtel est construit , prenant sa forme d'importante demeure, vraisemblablement dès 1533 (date de son portail le plus ancien).
  Une inscription latine gravée en façade porte la date de 1640 en chiffres romains. Cette inscription est un extrait du Magnificat "ET MISERICORDIA EJUS A PROGENIE IN PROGENIES TIMENTIBUS EUM"  ANNO DIMINI MDCLI ("Et sa miséricorde est sur ceux qui le craignent" dim l'année 1651). Peut-on penser qu'à la veille de son anoblissement  la famille Pretti avait déjà pris une réelle importance et que sa demeure devait déjà témoigner des ambitions et du rôle noble qu'elle entendait jouer dans la ville, tant sur le plan civil que sur le plan religieux ? Très certainement si on tient compte que le droit de patronat sur les cultes est un droit féodal, dont le prince de Monaco était néanmoins le titulaire mais auquel cette famille Pretti pouvait collaborer. Au XVIII° siècle on oriente le réaménagement intérieur  et la percée d'une nouvelle porte, plus large sur la rue Longue. De ce chantier date l'escalier intérieur rampe sur rampe. Les dégradations actuelles  du revêtement  de la façade sur rue permettent de voir trois couches d'enduits successifs ornés de répertoires différents. Le premier ornement d'enduit rencontré est un gros mortier gris quadrillé en faux grand appareil tracé au fer (photo ci-dessous)
  Les joints horizontaux sont continus et sont à filets doubles pour un seul filet discontinu en joints verticaux des faux blocs. Doit-on faire remonter ce système décoratif au XVI° siècle ou plus exactement à cette date de 1640 gravée en façade ? Rien dans la lecture archéologique ne s'oppose à l'une et à l'autre de ces deux datations entre XVI° et XVII° siècles. On remarquera  cependant, par d'autres exemples du département des Alpes-Maritimes, que ce principe d'enduit décoratif est utilisé à des siècles postérieurs jusqu'au XX° siècle puisqu'il fut un des arguments majeurs des maîtres cimentiers (avant l'apparition des ciments du XIX° siècle) pour donner aux murs enduits ou en ciments coffrés l'apparence de la belle construction appareillée. Les leurres sont fréquents à toutes les époques. Ici la couche la plus profonde des enduits prêche pour une datation ancienne. Ainsi ce qui nous reste de ce système décoratif sur la façade sur rue d'un palais mentonnais n'apparaît pas comme spécifiquement génois mais plutôt comme un art de construire ancien commun et n'appartenant pas spécifiquement plus à une culture qu'à une autre [voir sur ce blog Techniques et vocabulaire de la façade peinte. http://coureur2.blogspot.fr/2012/08/un-tour-dans-le-massif-central.html. Mois d'août 2012] même si on remarque une disposition et un agencement particuliers de l'escalier rampe sur rampe tout au fond et en angle d'un grand vestibule ; même si on remarque une élévation particulièrement italienne de la façade sur trois niveaux avec son rez-de-chaussée à baies surmontées de fenêtres carrées plus petites et indépendantes mais alignées sur les ouvertures inférieures. La seconde couche d'enduit est peinte en réseaux linéaires de camaïeux de bruns. Ce sont essentiellement des baies qui reçoivent un décor de fausses moulures brunes, avec probable effet de trompe l’œil, en chambranles. Ces chambranles s'inscrivent sur une table peinte, plus large, donnant naissance à un décor d'allège et de fronton en découpes. 

La troisième couche d'enduit , et la plus lisible, montre une organisation particulièrement calculée de la travée peinte depuis le rez-de-chaussée jusqu'en haut de l'étage attique. Egalement peint en camaïeux de bruns, le décor d'étage à étage est progressif. Sur une plinthe
en mortier le décor démarre en grands bossages à effets de tables obtenues par un réel emploi de la technique en trompe l’œil. Au milieu de ces bossages une table isole la travée de baies depuis la plinthe jusqu'au puissant bandeau plat, en relief sur le mur, contenant l'inscription latine datée de 1640. Chacune de ces deux baies est encadrée d'un réseau de filets à effets de chambranles simples et continus. A l'étage noble les bossages cèdent leur place, sur le trumeau, à des cadres lisses  et en relais de la table lisse mise en relief par des moulures biseautés peintes en trompe l’œil. La fenêtre s'inscrit pour sa part sur un cadre à refends horizontaux au milieu de deux de ces cadres lisses, et en relais de la table lisse   servant de récepteur aux baies du rez-de-chaussée. Nous avons ainsi une continuité de la travée verticale. La fenêtre à l'étage reçoit un encadrement ouvragé - pouvant être une reprise surchargée du décor repéré autour du même type de baie en 2° couche d'enduit - de moulures de chambranle recevant une table découpée en pointe en allège et ornée de roses et de feuillages, alors que le fronton est une coquille encadre d'un motif rocaille. Une très vive impression de glace de salon posée sur un manteau de cheminée se dégage de cette disposition de la baie, et nous reconnaissons ce goût bourgeois très 1900 pour de tels décors qui serviront à leurs tours de motifs ornementaux de référence aux modèles de cadres proposés par les catalogues Manufrance. Un corps de moulures horizontales, peint en trompe l’œil, délimite l'étage noble de l'étage attique. En décor de baie d'attique les découpes du premier étage cèdent leur place à une table ornementale d'allège contenue dans des moulures d'un chambranle à crosses descendant jusqu'au corps e moulures peint de division des étages. Le reste du mur ne reçoit pas de traitement particulier et le réseau des lignes du chambranle de la baie d'attique terminant l'élan vertical donné au décor peint par l'alternance des choix décoratifs étage par étage. Au-dessus de cet attique l'élévation du mur se termine par une corniche profilée en doucine et support direct de la charpente (absence de rangs de tuiles romaines en "génoise"). Nous sommes là dans un répertoire néo-baroque mais nous ne pouvons pas nous empêcher d'établir un parallèle avec une autre façade peinte que nous retrouvons au tout début du XVIII° siècle : le double projet de La Tour intégrant les divisions horizontales aux travées verticales.  Schéma également directeur dans les façades peintes prévues à la place royale de Nice à la fin du XVIII° siècle. Comme s'il y avait eut une permanence, depuis la période baroque, de goût décoratif peint ayant toujours voulu intégrer ou faire fusionner les deux grands schémas dits A la française et A l'italienne de l'organisation des travées. Nous aurons l'occasion de retrouver ailleurs et plus tard cette même organisation et d'autres remarques permettront peut-être d'affiner ces premières impressions. La tendance coloriste, visible sur les deux couches les plus superficielles de l'enduit, chocolat, Terra-cotta ou caramel décoratif est caractéristique, suivant Marc Saboya [M.Saboya, Presses et architecture au XIX° siècle - César Daly et le Revue Générale de l'Architecture et des Travaux Publics. Paris, 1991, p.70], dès années 1870-1880 mais des Niçois s'en insurgent encore au début du XX° siècle où l production continue et rencontre des très vives contestations. Nous devrons alors penser que ces deux dernières couches d'enduits colorés sont réalisées dans la seconde moitié du XIX° siècle [Peut-on également avancer l'hypothèse d'une première façade  de réglage avant la réalisation du décor définitif ?], mais peut-être par au-delà de 1900 pour la dernière couche car sa grande parenté avec une façade des Alpes-Maritimes date de 1892, hormis la présence d'une frise sur le modèle de Touët-sur-Var qui avance la datation vers la fin du siècle, nous ramènerait plus exactement vers cette décennie, ou la précédente, ciblée par Marc Saboya en période de mode des façades terra-cotta. Nous avons également un autre repère avec la réfection de l'église Saint-Michel à Menton - après le terrible tremblement de terre de 1887 qui fut responsable de l'effondrement des voûtes du monument - et l'intervention en répertoires trompe-l’œil néo-baroque de camaïeux de brun de Carlo Cerutti Maori à partir de 1890 en la chapelle du Baptistère qui était aussi la chapelle de la famille Pretti [il existe une autre date de l'intervention de Guillaume Cerutti Maori en cette chapelle : 1889 ?]. Les restaurations de la cour d'honneur du Palais Princier de Monaco témoignent à leur tour d'un appel à des camaïeux de bruns, entre autres camaïeux, dès les années 1870. Le traitement fin en sorte de fers forgés, des ornements en allèges et en frontons , fait également inévitablement penser à certaines factures décoratives néo-gothiques. L'appel à des modèles me semble ici être de rigueur au détriment d'une conception locale. La superposition des couches d'enduits colorés est fréquente mais les restaurations ou les réfections font généralement disparaître ces éléments au profit d'un seul et unique décor retenu. Je comprends très bien qu'un seul choix est nécessaire pour l'esthétique d'ensemble de la façade du bâtiment, je regrette simplement qu'on ne conserve que très rarement une trace, même photographique, des sous-couches. Car ceci appauvrit la recherche de matériaux historiques susceptibles de faire sens. Un véritable laboratoire de conservations des couches et pigments, ainsi que des rapports aux architectures dans leur ensemble, voire dans leur contexte urbain ou rural, aurait dû accompagner les toutes premières campagnes de restaurations et celles qui suivirent  toujours faites sans étude préalable, ou justifiées par des publications hâtives et de très hautes fantaisies, Ce palais eut la chance de garder la famille Pretti, et ses descendants, comme unique propriétaire jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale et ceci est très important car la façade d'un tel immeuble gardant un même et unique propriétaire - cas rare - pu bénéficier de conceptions décoratives globales du XVI° au XX° siècle inclus.

                                     Au 123 de la Rue Longue se trouve le Palais des Princes. Lambert Grimaldi fit acquisition, en 1489, d'une maison (déjà construite) dans cette rue [L.Baudoin, "Claudine et Lambert Grimaldi Seigneurs de Monaco, Menton et Roquebrune au XV°. Dans, Annales Monjégasques. Monaco, 1986, N°10, p.21]. L'immeuble fut tout d'abord supposé être celui du N°125 de la rue Longue. Depuis 1992 par l'article d'Inès et Claude Passet [I. et C. Passet, 1992, op.cit., p.193] l'immeuble est définitivement reconnu être celui du N°123. Cette identification fut confirmée lors des restaurations de 1994 au cours desquelles on trouva sous les enduits la plaque apposée par le prince Honoré II lors des travaux qu'il fit effectuer en 1650. Le palais est certainement un des plus important de la rue avec celui des Pretti. Les comptes-rendus de travaux et des différentes modifications faites au cours des siècles dans ce palais permettent mal, faute d'étude archéologique moderne difficile à effecteur dans la série des appartements loués, d'évaluer la configuration exacte de l'immeuble au début du XVII° siècle [Voir la présentation toute récente de J.Ticotti et de L.Caperan-Moreno, "Les Grimaldi de Menton" es princes bâtisseurs. Menton 1998]. Je peux pour ma part vous proposer les plans set relevés anciens que j'ai retrouvé dans les archives du palais.
 Dans le cadre de cette recherche je retiens principalement la position actuelle de l'escalier et la configuration des voûtes du vestibule, articulées en quartiers rayonnants à partir de  la colonne sur rampe au départ de l'escalier.
Cette organisation du vestibule est tout à fait commune dans la région et on la retrouve au palais Lascaris à Nice en variante re-articulée avec le dispositif très spécifique de la cour intérieure de la maison gothique de Guillaume au plus près des sources du Var. Devons-nous tout de même retenir un apport génois comme le proposent les auteurs du baroque niçois et monégasques dont bien des insertions ont dues être revues au cours de cette étude ? [D.Foussard, G.Barbier, 1988, op.cit. p.87]. L'enduit le plus ancien retrouvé lors des restaurations de 1994 fut celui qui adhérait à la plaque du prince Honoré II. Lisse et de couleur jaune tel qu'il fut restitué, cet enduit se différencie très nettement du premier enduit en faux grand appareil du palais Pretti. Aucune conclusion de synthèse n'est bien sûr possible malgré des proximités de chantiers - 1640 pour le palais Pretti et 1650 pour le palais Grimaldi - mais retenons les choix différents ou les différentes possibilités d'embellissements extérieurs du palais mentonnais sans apport prouvé d'éléments de décors sophistiqués tel que scène, programme et autre motif figuratif qu'on retrouve en décor d'attique du palais Lascaris à Nice. La hiérarchie des familles ou l'étiquette, n'est pas non plus un élément jusqu'alors décisif dans le choix des ornements  : le faux appareil tracé au fer est-il moins luxueux, moins beau, d'un goût différent suivant la mode, que le bel enduit lisse coloré en jaune ? Seule la plaque d'Honoré II justifie l'appartenance de l'immeuble à une famille d'exception. Cette plaque est en marbre blanc-cassé, ciselée à la façon des cuirs maniéristes ; cette facture des plaques, propres au prince Honoré II se retrouve partout où le prince les fit apposer pour signaler ses chantiers , tant à Menton qu'au palais e Monaco [Je signale toutefois que le "Palais de Menton" figure ainsi nommé dans l' Etat nouveau des Biens de 1701 en tant que bâtiment nouvellement construit - A.P.M.C.86. Fin du règne du prince Louis 1° qui décède le 13 janvier 1701 et tout début du règne du prince Antoine 1° avec installation à demeure au palais de Monaco de l'architecte français La Tour pour les travaux et chantiers princiers].

                                  Le 129 de la rue Longue est un immeuble à deux étages sur rue, sans aucune prétention. Sa façade au rez-de-chaussée est simplement signalée par une porte à linteau sur coussinets taillés en masselottes renversées (pointe en bas). Ce linteau est sculpté en réserve sur une table rectangulaire dégagée en léger creux. Les sculptures représentent l'IHS conventionnel et fréquent flanqué des monogrammes BG et GI (le second G étant une sorte de graphisme enroulé qu'une véritable lettre, on peut également s'aventurer à lire un 6). Il est également daté de 1543. Au-dessus un cuir sculpté à l'inscription primitivement peinte ou dorée est illisible. Il s'inscrit sous une tablette en ardoise soutenue de deux consoles. La tablette sert de base à une niche garnie d'un socle en pierre brut surmonté d'une large coquille  Saint-Jacques actuellement colorée en rouge.
 Si la façade était enduite et colorée (?) il y avait au moins un apport supplémentaire de polychromie avec la niche et sa statue (ailleurs je remarque que les colorations ocre rouge font partie des couleurs les plus anciennes et les plus utilisées dans tout le sud-ouest des Alpes). Cette valorisation de l'entrée n'étant pas fréquente dans cette zone géographique, à cette époque, je dois la signaler comme un élément polychrome de la façade. La disposition intérieure de l'escalier surprend par une volée plaquée contre le revers de la façade et qui s'enroule, volée par volée droite, autour de l'espace du vestibule jusqu'à former à l'étage un logement interne à ce développement. La conséquence sur la façade sur la rue et les percements de baies est immédiate puisqu'aucune pièce ne peut être éclairée par cette façade au revers entièrement occupé par l'escalier. L'ornementation de la façade sur rue peut donc en traduire la singularité ou être compensée par des leurres architecturaux ou ornementaux (?) Mais il n'en n'existe aucune trace. Comme je n'ai pas remarqué d'autre disposition comparable de distribution intérieure je n'ai pas de référence  précise à donner quand aux origines du dispositif sauf un changement radical de la manière de concevoir le bâti intra muros. En effet ce bâtiment est un précieux témoin d'une nouvelle façon de concevoir le bâti de la ville dans les périmètres clos et ceci a certainement une conséquence sur les directives seigneuriales d'interdiction de construire hors les murs sans autorisation. Mais je n'ai aucun texte en support. Toutefois, nous devons comprendre qu'à partir de la moitié du XVI° siècle, environ, que la rue Longue n'est plus le site privilégie de la façade en revers des "murailles" qui défendaient le périmètre de la ville sur la mer. L'immeuble s'ouvre résolument sur la mer, sur l'extérieur de la ville et la façade, avec les fenêtres des pièces est désormais côté mer extra-muros pour une conservation d'accès à l'immeuble côté rue intra-muros, sans éclairage des pièces à partir de la rue, donc sans véritable façade architecturée sur rue sauf compensation par un décor peint en leurre. C'est un radical changement d'attitude de la manière de construire la ville. La rue Longue n'est plus que la voie de l'accès aux étages, pas plus. Nous quittons le monde médiéval des périmètres urbains hermétiquement clos dans les murailles de la ville et la ville s'ouvre, tous comme les châteaux de la renaissance française à la même époque, sur la nature. Quelle conséquence pour les façades et leurs ornements, sur leurs fonctions ? Pour ce qui est du portail d'entrée je me limite à repérer que ce type ornemental préfigure d'autres agencements qui, un siècle plus tard, seront ceux du baroque aixois ; mais qui sont aussi ceux contemporains des façades des églises de la Provence Orientale depuis, effectivement, le milieu du XVI° siècle. Je signale encore que le recours à l'ardoise dans ces régions frontalières de la Ligurie est très ancien et très fréquent mais pas nécessairement pour les toitures comme en Val de Loire ou ailleurs dans l'hexagone. Plutôt pour tout ce qui est degrés d'escaliers parfois alternés avec des marches en marbre comme au grand escalier de la cour d'honneur du Palais de Monaco (avant qu'il ne soit totalement refait sur le même plan et une élévation comparable mais avec des matériaux différents), ornements de portes et portails, supports des décors peints extérieurs (ardoises peintes de la vallée de La Roya), consoles et tablettes .
                               
                                Le 131 de la rue Longue c'est le palais Bottini identifié par les armoiries sculptées fixées en façade. Cette famille de riches négociants mentonnais, connue depuis 1559 et anoblie en 1605, n'héritera cependant jamais du titre de Baron de Sainte-Agnès (petit village haut perché dans l'arrière pays mentonnais et le plus haut village du littoral français) qu'avait obtenu une branche aînée de cette famille. Les Bottini portent sur leurs armes le tonneau significatif de leurs activités de négociants. L'entrée de leur immeuble, frappée de leur blason, daterait du XVII° siècle et, bien qu'en très mauvais état, conserve les vestiges d'un linteau de portail ionique, un des très exemples de cet ordre que j'ai pu repérer dans le sud-ouest des Alpes. Mais appel à un ordre traditionnellement très orné ou support d'ornements. Ce portail, tout comme les armoiries, sont sculptés dans l'ardoise.
Ces éléments m'amènent à ouvrir la réflexion sur un éventuel décor peint de ce portail puisque l'ardoise est un récepteur potentiel commun de compléments ornementaux peints. De toute façon la probabilité est très grande pour les armoiries. L'est-elle pour le chambranle ? Les accents ponentini me semblent ici évidents (pas pour les armoiries car les armoiries en façades étaient  rehaussées de couleurs quelque soit le site géographique en Europe, même le grand Giotto en peignit selon Giorgio Vasari, mais sur un écu il est vrai) bien que cette famille ait eu d'importantes activités d'échanges avec l'ouest et le nord de l'Europe, dont la Hollande. Un ensemble décoratif valorisant l'entrée d'un immeuble par le choix d'ordre représentatif d'un goût ornemental sophistiqué ou pour le moins différemment élaboré des autres systèmes repérés dans tout Menton. La position perpendiculaire à la façade de l'escalier rampe sur rampe au revers de la façade est également un cas non repéré dans le secteur géographique mais il peut s'inscrire dans cette nouvelle attitude de la construction du bâti en revers de murailles, avec l'exemple précédent. Même si l'exiguïté de l'îlot a été une des raisons de ce choix de disposition de l'escalier,  on remarque tout de même qu'il projette les logements vers le périmètre extérieur avec des fenêtres ouvertes extra-muros. Cette nouvelle attitude d'ouvrir la ville vers la mer par l'éclairage et l'aération des logements a donc pu générer un ensemble de solutions locales adaptées aux réalités des îlots en revers des murailles, avec des choix adaptés d'escaliers. Les choix ornementaux ont dû eux aussi en être dépendants.

                                       Le 131 nous amène en voisin au 133 où cette fois-ci les armoiries sont carrément peintes sur la façade. La famille Cravesana, propriétaire de ce palais, est très fréquemment identifiée à la puissante famille Clavesana de Gênes. Jacques-Marie Athénor invite à la plus grande prudence vu qu'en mentonnais le "R" et le "L" ne se différencient pas [L'Occitanie va jusqu'à Gênes et Turin]. Cet auteur me produit une de ses sources d'archives :"Etat Des Ames de 1760 "Stato generale de studi abitanti du Mentone Strada Longa - comiciando dalle porta ai S.Juliano sinon alla capella di San Antonio - Alla siistra - SSri Onorato Antonio de Clavesana". Cet auteur généalogiste  remarque également qu'une famille ou des familles portant le même nom, peuvent être très puissantes ou appartenir au menu peuple dans un même secteur géographique (comme de nos jours) et le cas est bien représenté à Menton par l'exemple de la famille Farldo. A Menton la famille Cravesana trouve son hégémonie au XVII° siècle pour arriver à son apogée au XVIII° siècle. Je donne ces armoiries peintes pour des réalisations du XVIII° siècle et Jacques-Marie Athénor me précise qu'elles pourraient même être de la seconde moitié du XVIII° siècle mais en aucun cas du XIX° siècle. Cette datation nous ramène bien à la famille Clavesana recensée par c document de l'Etat des Ames de 1760. Nous sommes alors en présence d'une maison familiale ou d'un palais de la rue Longue décoré ou re-décoré au XVIII° siècle alors que les familles de Menton, pendant tout ce XVIII° siècle, s'installent non plus dans la rue Longue mais à l'extérieur des murs dans la rue Bréa et autour de la place du Cap.
La disposition très particulière de l'escalier intérieur rampe sur rampe parallèle au revers de façade est une disposition également repérée au village de Gorbio, ancien fief seigneurial dans l'arrière pays mentonnais. avec une entrée valorisée par un portail néo-classique du XVIII° siècle, à amortissements pyramidaux . Cette famille des Cravesana possédant déjà son palais dans la rue Longue ne l'aurait bien sûr pas transposé dans une autre rue, pas plus que le Grimaldi ou les Pretti. Elle a néanmoins pu le modifier et cette disposition de l'escalier, renvoyant les appartement en façade côté mer et libérant de grandes valeurs murales pleines côté rue Longue au bénéfice de l'installation peinte des grande armoiries. Ce décor d'armoiries - pas très fixe puisqu'il en existe une variante avec lion hissant - serait donc très postérieur à la construction du palais. Ces armoiries furent isolées du reste de l'enduit de la façade par un cadre peint. Si il est possible de reconstituer, à peu près, la gamme polychrome des armoiries en cartouche, la lecture du reste du programme ornemental de la façade est plus difficile. Dans l'état actuel aucune certitude ne peut être affirmée pour ce qui est de l'influence d'un tel déploiement de couleurs par les armoiries sur une façade du XVIII° siècle puisque la tradition des armoiries peintes, ou sculptées rehaussées de leurs couleurs héraldiques, remonte dans l'Europe médiévale et n'est pas particulière à une influence génoise, ne serait-ce que par les attaches familiales.
                                    Cette rue n'est pas uniquement constituée de palais. Il y a aussi de nombreuses habitations plus populaires.C'est encore là un des caractères de l'habitat méridional, et certains iront jusqu'à dire "italien", que cette imbrication des logements des familles importantes et de celles qui le sont moins, ou pas du tout. Remarquons tout de même une occupation sélective des riches familles mentonnaises dans la rue Longue jusqu'au XVIII° siècle. Cette rue Longue est également limité par deux portes à la fois fortifiés et habitables (caractère déjà rencontré à Cagnes en Provence Orientale) : la porte Saint-Jean donnant sur la place Saint-Julien, vers la Ligurie, et la porte Saint-Antoine donnant sur la place du Cap, vers Monaco.  Ces portes furent vraisemblablement enduites dès leurs origines (XV° ou XVI° siècles, voire postérieurement modifiées) et des peintures anciennes montrent des traces de plusieurs colorations ; les armoiries de Menton ou des Grimaldi y figurèrent-elles un certain temps ? Sur le mur d'une maison de la place Saint-Julien on a accroché un tableau de rue, peint et encadré à l'effigie du saint (de la même période que ses homologues monégasques) et la frise de rinceaux habités que nous voyons actuellement du côté de la place du Cap est une décoration de maison ajoutés au périmètre ancien. Ce dernier décor s'inscrit dans la lignée des rinceaux habités depuis les restaurations du palais princier de Monaco. Leur diffusion dans les répertoires locaux ne date que du début de la décennie 1900/1910, comme je les ai déjà présentés sur ma page consacrée au second volet des la polychromie architecturale : les façades peintes.   

                            Je viens d'évoquer deux phases primordiales de la construction de la ville de Menton avec son noyau médiéval primitif qui se tourne hors les murs avec l'arrivée de la Renaissance et dans un autre temps le dépassement des limites anciennes fermées entre les deux portes de la rue Longue. Au XVI° siècle on remarque également une zone portuaire au cap Saint-Sébastien avec fours à pain servant au ravitaillement des galères des Grimadi, pas encore Princes mais déjà titrés par l'Empereur sur les possessions italiennes de l'Empire. Possessions qui seront par la suite restituées à l'Espagne alors que la France reconnaîtra le titre princier et donnera d'autres fiefs et titres aux Grimaldi en dédommagement de leurs pertes des donations impériales.
Cette zone portuaire est également un lieu actif d'arrivées et de départs des bateaux de commerce avec la Provence mais aussi avec le Nord de l'Europe. Particulièrement exposée aux razzias barbaresques, le prince Honoré II fortifie l'accès au port par la construction d'un bastion en 1639. Ce  bastion va connaître plusieurs utilisations depuis le XIX° siècle. En 1848 il sert de dépôt de sel. En 1885 il est transformé en phare et sert de prison pendant la guerre de 1939-1945. En 1960 l'administration des douanes le cède à la ville qui y inaugure en 1967 un musée dédié à l'oeuvre de Jean Cocteau. Le bastion a ses murs extérieurs sous arcades décorées de compositions murales réalisées en mosaïques de galets bruns, blancs et beiges, tout à fait dans l'esprit technique des décors des pavements des parvis des églises réalisées au XVIII° siècle à Menton et à Roquebrune.


                      En 1639 le périmètre fermée et refermé au XVI° siècle de la ville médiévale est déjà dépassé par le tracé en 1618 de l'actuelle rue Bréa, au sortir de la ville par la porte Saint-Antoine, conduisant au couvent des Capucins construit en pleine campagne. Ce couvent existe toujours mais son église fut démolie et un nouveau sanctuaire de Pénitents fut construit, en place et lieu de l'église détruite, dans un style néogothique assez pauvre, mélangé à quelques idées néo-baroques. Cette rue Bréa devint au XVIII° siècle, essentiellement, l'un des lieux privilégiés où s'implantèrent les palais des nouvelles familles importantes de Menton. Plus pauvre que la rue Longue en vestiges archéologiques on y repère des décors de façades en gros bossages beiges et bruns tout à fait comparables, bien qu'harpès et moins chocolats, à  ceux peints en rez-de-chaussée sur la couche superficielle d'enduit du palais Pretti. Un autre dépassement du tissu médiéval est constitué par une entaille profonde faite dans les anciennes limites de la ville hors de l'implantation de la nouvelle église Saint-Michel, à partir de 1640, dont les fondations doivent s'appuyer sur ancien bastion en contrebas de la muraille : problème des dénivelés de terrains, importants, dus aux puissants reliefs alpin naissants en bord de mer et également responsables d'une très étroite assiette littorale pendant rendant l'activité de la pêche très peu lucrative et très insuffisante pour alimenter les populations. L'activité agricole et le commerce constituent donc l'essentiel des revenus de la bourgeoisie mentonnaise. Ces mentonnais ont tout de même l'ambition et certainement le besoin de posséder une grande, belle et vaste église avec chapelles dûment dotées de revenus agricoles, encore un des importants revenus de la bourgeoise mentonnaise qui achetait des chapelles.
                        La construction de cette église Saint-Michel va, à partir de 1640, bouleverser l'organisation primitive de la placette, site ancien d'une première église Saint-Michel orientée suivant un axe perpendiculaire à la nouvelle église. Le clocher de cette ancienne église est toujours conservé, ce qui nous vaut de nos jours une église baroque à deux clochers [Les substructions puissantes et très hautes de l'église Saint-Michel, construites à partir du bastion très en-dessous du niveau de la nef, se répartissent en catacombes sous la nef et salles basses sous le chœur. Les substructions sous la nef durent utilisées comme cimetière de Menton. C'est-à-dire que les défunts de toutes conditions, hormis les familles qui possédaient des chapelles dans l'église et sous lesquelles se trouvaient des catacombes privées , étaient enveloppées dans un suaire saupoudré de chaux et ils étaient directement jetés dans cette basse fosse en catacombes. Lors du tremblement de terre de 1887 les gravats d'écroulements furent également jetés dans ces catacombes fermées par une trappe directement percée dans le sol de la nef. Ce problème des cimetières dans tut le sud-ouest des Alpes est effectivement une question grave comte tenu de la faible épaisseur de la couche végétale recouvrant le rocher et de la rareté de l'espace agricole. A Monaco l'installation du cimetière sur la face nord de l'église était un héritage de l'organisation cistercienne du périmètre de l'église, en héritage des nécropole mérovingiennes. Cette disposition se retrouvera plus tard autour de nombreuses églises du sud-ouest des Alpes et notamment à Roquebrune. Pour une élargissement de ce sujet voir sur ce blog :   Fonctions religieuses apotropaïques et traditions funéraires en France http://coureur2.blogspot.fr/2015/08/fonctions-religieuses-apotropaiques-et.html . Mois d'août 2015]
Sur cette place s'ouvrait l'ancienne Maison des Seigneurs qui deviendra plus tard un hôpital [L.Baudoin, 1986, N°10, op.cit., p. 9 à 24]. La première pierre de l'église baroque est posée en 1619 mais les travaux ne débuteront véritablement qu'en 1639 après bien des hésitations. Le parti architectural doit beaucoup au modèle fournit par l'église Saint-Nicolas de Monaco tant par sa nef - sans transept, à trois vaisseaux sur colonnes et bordées de chapelles latérales - que par son cœur plat éclairé par des fenêtres de chevets que par son clocher. 
                  [ Voir sur ce blog : Monaco - Ancienne Eglise détruite Saint-Nicolas; http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/monaco-ancienne-eglise-saint-nicolas-le.html. Mois de janvier 2012; Pour une autre influence probable : celle des Jésuite, voir sur le blog ma présentation de l'église du Jésus de Nice et son influence dans tout les sud-ouest des Alpes  Eglises du Sud-Ouest des Alpes - Alpes-Maritimes et Principauté de Moncao http://coureur2.blogspot.fr/2013/02/eglises-du-sud-ouest-des-alpes-alpes.html. Mois de février 2012]
L'architecture des Jésuites commençait à pénétrer dans la région et il est fort probable que l'absence de transept en soit un caractère pratique retenu compte-tenu de l'exiguïté des terrains disponibles. A Saint-Nicolas de Monaco la construction des chapelles latérales avait également absorbé le vaste transept débordant de l'architecture cistercienne primitive et il est encore fort possible qu'une absence de transept et le choix d'un chevet plat ainsi que d'une nef à trois vaisseaux bordés de chapelles latérales (de la bourgeoise propriétaire qui récupérait des bénéfices fonciers de l'achat de ces chapelles liées à des propriétés agricoles et autres) aient rencontré à la fois le modèle local de Saint-Nicolas à Monaco et les nouvelles idées apportées par les Jésuites ? Les difficultés rencontrées dans les choix et les solutions de construction de cette église sont remarquées par les auteurs et ces hésitations furent responsables de l'appel à un architecte ayant déjà travaillé à l'Anunziata à Gènes : Laurenzo Lavagna qui intervient en 1644 alors que l'ancienne église n'est pas encore détruite [M.Salm, Eglise Saint-Michel de Menton. San Remo, 1975  //   D.Foussard et G.Barbier, 1988, op.cit., p; 74 à 77.   //    Eglise Saint-Michel de Menton. Fascicule de la visite de l'église (ni date, ni mention particulière d'auteur)]. La façade de l'église a dû rester, comme à Gorbio, nue ou sans décor particulier hormis les inscriptions de consécration du prince Louis 1° du 8 mai 1675. Le clocher de la nouvelle église, alors que celui de l'ancienne église ne sera jamais démoli, ne sera terminé qu'en 1701 sur les directives du maître d'oeuvre Jacques Fontana désigné avec la permission du prince. L'ornementation des parties hautes, sans précision de couleur(s), consiste en l'emploi d'un ordre corinthien amorti de vases pyramidaux. L'expression Embellissement apporté à la villeest celle dûment employée par le prince Antoine 1° pour ordonner l'installation d'une horloge sonnant midi et minuit, au maître horloger Jean Gazano de San Remo [S.Villarem, 1992, op.cit. p .186]. La lourde façade à ordres jumelés amortis par des pyramides latérales [solution empruntée au modèle romain de Santa-Maria-Nel-Orto - Vignole 1565 - pour résoudre l'équilibre entre la hauteur sur deux niveaux par rapport à la très grande largeur des trois nefs et chapelles latérales], niches habitées par des saints, ne date que de 1819. S'il est certain que les trois entrées en façade (comme à Saint-Nicolas de Monaco) sont d'origine, il est aussi également fort probable que la serlienne fit partie du programme original de la façade (influence jésuite). Nous avons donc entre les trois entrées de nef, la serlienne et les inscriptions une simple orientation nous permettant de nous faire une simple idée de l'aspect initial à la période baroque de cette façade. L'vis généralement partagé est qu'elle ne fut jamais particulièrement ornée et qu'effectivement l'exemple voisin de l'église paroissiale de Gorbio peut doner une idée de ce qu'était une façade au XVII° siècle dans ce secteur géographique.
                               
                                      En 1687 nous trouvons également un écho des idées d'urbanisme, en contrebas du prince Louis 1° avec l'aide qu'il accorde aux Pénitents Blancs dans la construction de leur chapelle à côté de l'église Saint-Michel [L.Caperan-Moreno, 1980, op.cit., p.50]. Le prince donne alors, par cette faveur, un autre témoignage de ce goût pour les places monumentales dans la cité; parallèlement à ce qu'il a déjà entrepris à Monaco autour de 1680 [voir sur ce blog Palais Princier de Monaco http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/palais-princier-de-monaco-palace-of.html. Mois de septembre 2012]. A Menton, cependant, aucun document à ce jour connu vient témoigner d'un ample programme architectural polychrome comparable à celui réalisé sur le Rocher, selon toute vraisemblance sur les deux deux règnes successifs des prince Louis 1° et Antoine 1°.
                             Au début du XVIII° siècle la liaison du palais des Grimaldi, en contrebas dans la rue Longue, à la place Saint-Michel s'effectue encore par la rue Supérieure (actuelle rue Matoni) qui se dédouble pour monter au château. Le prince Antoine 1° fait alors ériger une sorte d'arc triomphal, portant dédicace d son règne, à l'aboutissement de cet axe double sur la place Saint-Michel, apportant une nouvelle étape dans le complément architectonique qu'il donne aux idées de son père. Cet arc était enduit, il portait une inscription de dédicace (sur laquelle je n'ai pas pu lire la date), et était-il décoré d'un programme polychrome particulier autre qu'un enduit coloré ? Effectivement, ce règne du prince Antoine 1°, en hritage drect du règne du prince Louis 1°, a été dominé en architecture princière par les courants polychromes versaillais sous l'autorité du prince et de son architecte particulier Jean Latour à la fois maître d'oeuvre des commandes passées auprès des architectures du roi à Versailles, des projets de transformation des fortifications imposés par Toulon et son ingénieur Guiraud, mais aussi créateur d'architectures comme celle du palais de Carnoles tout a bout de la plaine de Menton avant d'arriver sur les terres de Roquebrune, en détournement des plans envoyés par Jacques V Gabriel depuis Versailles.[voir sur ce blog : Monaco - Saint-Roch- Carnoles- Menton - L'architecture françaie polychrome en Principauté de Monaco http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/versaillesmonaco-larchitecture.html. Mois de septembre 2012].

                                  En 1753 une spectaculaire liaison, financée par la taxe sur les citrons, est réalisée entre la rue ]Longue et la place Saint-michel. On fait appel à un architecte niçois,
M.Castellinard [L.Caperan Moreno, 1980, op.cit., p.66  //  G.Barbier, D.Foussard, 1988, op.cti., p. 1434 et 144 ].  L'idée de rampes en quatre volées doubles divergentes puis convergentes, avec niches de murs d'échiffres sur chaque palier en départs divergents dans l'axe central de a montée, est bien sûr un emprunt au modèle du Belvédère du Vatican. L'appel dans le sud-ouest des Alpes à cet italianisme au milieu du XVIII° siècle pose un certain nombre de questions, d'autant plus que le modèle est aussi employé au château de Cagnes dans sa variante d'accès au château des Farnèse à Caprarola (Vignole - 1560). Par ailleurs ce modèle a déjà largement diffusé dans la 'architecture française et c'est devenu un modèle à la mode dans toute l'Europe. Jean Latour l'utilisera aussi à quelques kilomètres de là, à Carnolès trente ans plus tôt pour le prince Antoine 1°. Encore on peut remarquer que le modèle mentonnais peut aussi être inspiré de celui de Primatice à Fontainebleau (1568). Les princes de Monaco étaient des habitués de la cour du roi de France et y avaient le statut de Prince Etranger, duc et paire de France. Mais il est vrai que depuis 1715 les seigneuries de  Roquebrune et de Menton sont sous suzerainté Sardes en conséquence de u traité d'Utrecht, mais le prince demeurant à Paris demeure le souverain et ces rampes concernent directement la liaison somptueuse de la rue de son plais à la place des grands édifices du culte - dont le Prince est titulaire - qui porte les dédicaces de ses ancêtres les princes Louis 1° et Antoine 1°. Les Mentonnais ne maquent pas de montrer leur attache à leur souverain en faisant construire une place Honoré (actuellement place G.Clémenceau) à l'occasion de la percée, par la commune, de la rue Saint-Michel. La culture européenne s'est déjà  résolument tournée vers l'Italie depuis la découverte dues ruines de Pompéï et d'Herculanum dans la première du XVIII° siècle, enclenchant le mécanisme de la mode néoclassique. A la cour de France la culture artistique se réoriente fermement vers l'Italie mère de tous les arts.Le voyage qu'on fit faire en péninsule à Monsieur Poisson, frère de Madame de Pompadour alors qu'on le propulsait - comme souvent de nos jours et même dans les communes, sans aucune compétence artistique ni culturelle à une haute fonction administrative en rapport avec ces compétences qu'il aurait dû d'abord avoir - à la Direction Générale des Bâtiments de France  et quon en fit un marquis de Vandières, est significatif, sinon symoblique, des nouvelles idées puisées en Italie en réaction au rococo de la Régence et du début du règne de Louis XV [S.Rocheblave, L'âge classique de l'art français. Paris, 1932, p.153 et suivantes]. Le relais effectué entre l'art français rococo introduit en principauté par le prince Antoine 1° et le baroque italien - ou ce qui en fait figure - magistralement installé à Menton par son petit fils Honoré III (seulement un peu plus de vingt ans après le décès de son grand-père) est trop tranché (malgré les exemples pré-cités de Cagnes et de Carnolès) pour que je ne me risque pas à voir ici le jeu des cultures princières responsables d'italianismes dans une principauté si proche de la péninsule. Des rampes de Menton aux appels à Vignole pour la nouvelle façade de Saint-michel (1819) cette réintroduction spectaculaire de l'art italien en Principauté (et nous en avons vu d'autres exemple au cours de cette étude de ce ses nombreux articles sur ce blog) ne peut être que la répercussion de la culture française des princes dans leurs états. Ces rampes ont leurs murs d'échiffres enduits et travaillés en jeux de panneaux saillants et rentrants colorés (en jaune et rouge, semble t-il ?) avec aménagements d'autres événements colorés par les niches votives de chaque palier donnant naissance à des rampes divergentes (deux en tout). Les sols sont pavés en mosaïques de galets qui forment des figures géométriques. Toute la place Saint-Michel subit le même traitement ainsi que le parvis de l'église Sainte-Marguerite de Roquebrune quelques années plus tard en 1759. Pendant la Seconde Guerre Mondiale les Italiens démoliront un immeuble de la rue Longue pour faire aboutir ces rampes sur le bord de mer par de nouvelles volées combinant le système rampe sur rampe et celui de volées tournantes. Les italiens ont donc constitué en plein milieu du XX° siècle une scénographie de de vue
 spectaculaire sur la mer depuis la place Saint-Michel, étrangère à l'esprit dans lequel ces rampes furent crées au milieu du 200 ans plus tôt et sans plus aucune référence ni au Belvédère du Vatican ni au modèle en place. Mais il achevaient l'ouverture catégorique du vieux tissu médiéval vers le bord de mer, dans un état esprit proche de celui par lequel les logements côté mer de la rue Longue s'étaient effectivement ouverts sur le périmètre extieur de la vieille ville ceinte dans ses murailles. 
                                    Les effets de l'administration princière avaient favorisé, dès le premier quart du XVII° siècle, le dépassement des murs de l'ancienne ville en plus de l'organisation de la rue Longue commencée au XV° siècle. La rue Bréa établissant la liaison ente la porte Saint-Antoine jusqu'au couvent des Capucinsavait été un axe pribillégié d'installation des riches familles mentonnaises, installations qui avaient véritablement atteint une dimension de nouveau quartier au XVIII° siècle. La rue Bréa n'était pas la seule concernée par ce début de mutation et de construction de nouveaux quartiers. En effet, l'ancienne zone portuaire, également à la sortie de la porte Saint-Antoine, se réorganisait progressivement, prenait de l'importance et devenait, elle aussi, un des sites privilégies de la construction des palais des riches familles. Dans la sorte de patte d'oie fromée par le rue Bréa et le nouveau quartier portuaire on construisit également dans la première moitié du XVIII° siècle un hôtel du Gouverneur connu sous le nom d'Hôtel d'Adhémar de Lantagnac. La construction de cet hôtel particulier s'inscrivant dan l'apport de l'art français depuis le prince Antoine 1°, je ne le présente pas ici puisque j'en propose ma lecture sur ma page de ce blog consacré à l'architecture polychrome française en Principauté. 


                       Favorisé par la création au XVIII° siècle d'une route reliant directement par bord de mer Menton et Monaco, les torrents de la plaine côtière prennent de l'importance et un tout début de l'industrialisation de la côte s'effectue par création sur le Carreï des Moulins du Prince alors que le cours d'une autre torrent de cette côte, le Fossan, commence à devenir le lieu d'implantations de modestes familles. Ces moulins furent construits à la fois de brique et de pierre et ils furent enduits à l'intérieur en "crépissures rustiques; les carreaux  vernissés q'appliquent par-dessus avec un mortier hydraulique. Carreaux de 25 centimètres en carré, soit 16 par mètre-carré". On se les procure à Marseille sur commande  [A.P.M.D(7)2, rapport du 27 novembre 1843] 
                   Par la création de son jardin de Saint-Roch, dont les plans furent confiés à Jacques V Gabriel [voir sur ce blog la page consacré à l'architecture française polychromes en Principauté de Monaco ], le Prince Antoine 1° montrait sa volonté d'occuper cette plaine côtière mentonnaise jusqu'à Carnolès. et la forêt de Cap-Martin au pied de Roquebrune. Depuis Menton jusqu'à Monaco le prince Antoine 1° avait donc marqué une seconde étape dans la conquête de l'espace extra urbain après les timides percées du prince Honoré II et surtout après l'instauration en 1715 de la suzeraineté sarde sur Menton et Roquebrune.
     
                    Ce XVIII° siècle est une ère de chamboulements par les références culturelles princières et par leur volonté de réinvestissement de leurs possessions seigneuriales. Un siècle de rupture entre l'économie féodale et les prémices d'une nécessité d'économie industrielle. Ceci est un des aspects de la question de la construction mais ce n'est pas le seul. La réorganisation de l'ancienne zone portuaire m'intéresse car elle témoigne d'une occupation populaire et bourgeoise qi reconstitue les anciens schémas du conglomérat urbain intra-muros dans le secteur privilégié des échanges commerciaux hors les murs.

                     Nous savons que cette zone portuaire était celle des galères du seigneur Honoré 1° jusqu'en 1569., date à laquelle il vendit sa flottille aux Génois pour raisons d'économies. Des fours à pain y étaient installés à fins d'approvisionnement des dites galères et les comptoirs à sel y avaient aussi trouvé leurs places aux côtés d'autres activités portuaires de négoce des huiles, vins et citrons. Par la pauvreté de la bande littorale  en poissons, l'activité des pêcheurs, bien que présente, y était assez réduite. A part es maigres éléments il faut attendre la date de 1639 pour avoir un nouveau repère important avec la construction du fortin du prince Honoré II comme déjà signalé plus haut. Nous savons aussi qu'il y eut une chapelle Saint-Sébastien construite en face de la porte Saint-Antoine à une distance d'environ cente cinquante à deux cents mètres  et qu'elle fut donnée aux Pénitents Noirs par le prince HonoréII. Cette chapelle reconstruite au XVIII° siècle avec sa façade tournée vers la porte Saint-Antoine devint, avec sa place en parvis, l'épicentre d'une réorganisation du quartier du port. Le parvis de la chapelle est largement dégagé d'une place tel que Stanislas Bonfils la représenta il y a maintenant un siècle.
Commencée dans les années 1740 cette reconstruction dura quelques années et le maître autel fut commandé en 1749 à Andrea Massetti marmoraso di San Remo pour le prix de 1879, 29 Francs [A.P.M.-D(1)101, folio 133]. Le clocher, par-dessus la acristie, fut construit pendant les années 1753-54 [A.P.M.-D (1)101, folio 74]. En découvrant ces archives sur cette chapelle j'ai également retrouvé un dessin de  Giovani Batta: Trezzini, mais il s'agit dun relevé après édification et non pas d'un plan avant construction [Pour un complément d'information voir : L.Gastaldy, Les Pénitents Noirs de Menton. Dans Ou païs Mentounasc. Menton, N°44, décembre 1987, p.19 à 22  //  Je dois signaler un documentaire contradictoire concernant le parti architectural de ce clocher. Il figure sur une aquarelle du XIX° siècle des Archives du Palais Princier de Monaco (A.P.M.G.R.731), en tout petit il est vrai, mais clairement dessiné comme une tour carrée, rectiligne, uniquement percée de fenêtres carrées tout en haut du bâtiment (?)]. Ce clocher est ainsi construit exactement en même temps que les rampes de la place Saint-Michel. Le relevé à la mine de plomb que j'ai retrouvé, et que j'ai ressorti à l'encre sur un calque pour une claire lecture du document très effacé, témoigne du recours à trois thèmes architecturaux : la fenêtre à tabernacle faisant balcon, l'édicule de cloche(s) à abats sons, épaulé de ressorts, et le couvrement en cloche. L'emploi du couvrement en cloche, dans la région, est peut-être une évolution u XVIII° siècle du couvrement en bulbe/ Cette aussi un couvrement constitué de deux profils opposés, en doucines ou talons. Le couvrement à Bulbe est connu dès le milieu du XVII° siècle avec la construction du clocher de Saint-Nicolas de Monaco, mais il encore une possible synthèse entre ces couvremetns à bulbes et les couvremetns des édicules militaires en calottes enduites sur ardoises [voir pour cela les détails techniques de mes dessins et relevés archéologiques en analyse de la guérite de Saint-Elme, présentée sur cette page dans mon exposé sur Monaco, premier chapitre de cette trilogie sur les seigneuries de la Principauté de Monaco]. Toujours est-il que ce type de couvrement est courant en édicules de puits dans toute la Provence Orientale depuis le XVIII° siècle (avatar du chapeau de gendarme ?). L'édicule de cloches ou lanternon épaulé de ressorts est déjà le modèle en place sur la chapelle palatine Saint-Jean-Baptiste à Monaco. Ici la découpe particulière des ressorts et des abats sons, tout autant que le traitement à facettes du lanternon devenu édicule de cloches, est un restant de l'art rocaille italien depuis Borromini. Ce qui surprend  le plus et qui est totalement entranger en Principauté c'est l'emploi, magistral, d'une fenêtre à tabernacle faisant balcon sur un clocher de chapelle de pénitents aux architectures habituellement infiniment plus modestes.   
Cette forme de luxe architectural, tout autant que de référence culturelle, arrive directement des célèbres exemples de Michel-Ange au Palais Farnèse et à Saint-Pierre de Rome. Et, remarquons que cet exemple de Menton ne conserve aucune trace de brisures de rampants de l'art baroque et se content d'un simple ressaut dégressif des moulures de la base du fronton allant récupérer l'agrafe de l'arc plein cintre de la baie elle-même inscrite dans une table. C'est à-peine si le goût local (ligure) pour les bases bulbeuses  (en gros balustres) nuance quelque peu les modèles michelangélesques qui ne sont pas tous, non plus, munis d'organes de support du fronton hormis le cadre dans lequel s'inscrit la baie [Pour une base documentaire voir : L.Goldscheider, Michel-Ange - Peinture - sculpture - architecture - Edition complète par Ludwig Goldscheider . Londres, 1953/54]. Ce clocher tout à fait surprenant dans le panorama architectural mentonnais, monégasque en général et même du sud-ouest des Alpes sont son ensemble, témoigne une fois de plus , en association avec la source romaine des rampes, d'une culture princière orientant l'art monumental monégasque vers l'Italie en alignement des modes européennes et de la Cour de France, contemporaines. Aucun détail n'est donné sur la polychromie de finition d'enduit, mais ces clochers sont en principe enduits et colorés. La culture néoclassique pénètre la Principauté et la sécheresse polychrome devrait suivre. L'italianisme de la seconde moitié du XVIII° siècle, en ce sens, devrait donc être un facteur d'appauvrissement de la palette colorée des villes vers l'enduit blanc et le recours aux couleurs grises comme les décors intérieur de l'Hôtel d'Adhémar de Lantagnac. construit en bordure de ce quartier portuaire, en témoigne encore de nos jours (au moment de la soutenance de cette thèse en janvier 2001) par les vestiges importants qu'il conserve en relais d'une première décoration rocaille française et de tambourinantes autres ornementations héritières du goût du règne de Louis XV, mais peintes par les Italiens suivant l'analyse des armoiries par Jacques-Marie Athénor.  L'achèvement du clocher ne signe pas la fin des travaux  de la chapelle qui se poursuivent jusqu'en 1756, date à laquelle on achève les chapiteaux. La restitution de la façade de la chapelle donnée à la fin du siècle dernier par Stanislas Bonfils possède des éléments qui, s'ils n'apparaissent pas de nos jours très fondés sur des valeurs scientifiques et surtout depuis que j'ai découvert ce relevé de l'élévation du clocher, posent tout de même un certain nombre de questions au regard du nombre des composants pénitents qui entrent dans cette reconstitution en à une position quasi exacte du clocher au chevet de la chapelle comme un autre document en témoigne. En effet, je remarque une structure de la façade tout à fait conforme à celle devenue commune à un très grand nombre de chapelles fermées du sud-ouest des Alpes, à partir du premier quart du XVIII° siècle. A savoir une porte centrale flanquée de deux fenêtres et au-dessus de la porte une autre fenêtre étant ici une niche contenant une statue de la Vierge de couleur blanche et de nos jours encore conservée in situ sur le mur de l'immeuble qu'on construisit en lieu et place de cette chapelle détruite au XIX° siècle après avoir été vendue comme bien national. Le grand parvis à degrés semi-circulaires étonne un peu sur un site sans dénivelé de terrain, mais il est vrai que l'arrière de la chapelle est aménagé de pièces superposées  et il est fort possible que le niveau du sol de la nef ait hérité de ces différences de hauteurs. Le fragment de fronton en arc de segment dégagé des pignons par des entailles déprimées et courbes s'inscrit dans cette mode des découpes du XVII° siècle dont le fameux chapeau de gendarme, dont je viens de parler plus haut au sujet du clocher, est la variante la plus connue. Beaucoup plus significative est la question des deux pilastres qui flanquent la façade. Juchés sur des socles, ces pilastres à effets d'ordres géants servent de supports à des sortes de vases habités de figures animalières (oiseaux ou griffons ?). Pouvons-nous aller jusqu'à évoquer déjà une influence des gravures de Piranèse ou de ses prédécesseurs eux-mêmes vénitiens [H.Focillon, Giovanni-Baptista Piranesi par Henri Focillon. Nouvelle édition, Paris, 1963], Venise où les lions de la place Saint-Marc sont ainsi juchés à une époque ou les vedutte trouvent leur pleine diffusion  [M.Levey, La peinture à Venise au 18° siècle. Edition anglaise, Phaïdon 1959; Traduction française de Françoise Faliou, Paris, 1967] ? Le fronton triangulaire, régulier couvrant le portail central, est lui-même un élément de la culture néoclassique s'intégrant tout à fait à la fois dans le programme général de la façade et à celui du clocher.
S'il existe des doutes sérieux sur la restitution scientifique de cette façade par S.Bonfils , il faut au moins admettre qu'elle est cohérente avec une datation autour de 1750/60 compte tenu des autres observations  observations faites sur l'apport de l'art italien en Principauté à la même époque. Façade enduite avec statue de la Vierge Blanche  nichée, huisseries en bois, éléments d'architectures plus décoratifs que structuraux, voilà encore qui fait appel aux sens ornemental polychrome même sobre ou sobrement exprimé qui s'ajoute à la scénographie  résultant de la mise en valeur de l'entrée par un escalier important sinon monumental. En alignement de cette belle façade de chapelle les riches notables ont construit leurs palais en direction du bord de mer alors que de l'autre côté, pourtant en direction de l'Hôtel Adhémar de Lantagnac, les quartiers populaires  ont créé une sorte de mur fermant la place, à l'ouest. Ici ce sont des magasins, peut-être certains appartiennent-ils à ces riches marchands bien installés un peu plus loin, mais peut-être pas tous, car des familles plus modestes ont également pi trouver leur profit dans cette mise en valeur du négoce par la place libérée devant la chapelle  avant la pénétration dasn les rues couvertes de l'îlot portuaire? Les façades des beaux immeubles furent peut-être également peintes aux armoiries de familles à l'exemple ds Cravesana (ou Clavesana)  dans la rue Longue pendant cette même moitié du XVIII° siècle, contribuant ainsi à l'accomplissement de la placette de la place enrichie des couleurs des magasins. Ce qui est certain c'est qu'entre ces magasins, ces beaux hôtels et cette chapelle qu'une nouvelle ambiance est créée au regard de ce que l'ancienne ville pouvait offrir par ses structures d'urbanisme tant médiévales que de directives ou de faveurs princières. La place n'est plus un lieu cultuel ( comme devant l'église à l'intérieur des murs du même Menton) ou d'élections des riches résidents  (comme à Monaco) : une mutation de son pôle attractif s'oriente vers une économie moderne liée au marché [Je remarque la présence d'un petit  commerce, au début du XVIII° siècle, installé sur la place peinte de Monaco. Cette particularité restait limitée  à u seul exemple (exceptionnel) au sein d'une ensemble architectural de prestige réalisé sur la place en face du palais]. Des façades de cette place, avec la façade de chapelle en point d'orgue, nous basculons vers la face sur le port de l'îlot en pivotant autour de l'axe central du clocher offrant également son programme ornemental à la vue depuis la mer.
                         La face de l'îlot tournée vers le port est moins riche. Le bâtiment postérieurement construit en imbrication de l'îlot solidaire du chevet de la chapelle des Pénitents Noirs nous donne cependant d'autres témoignages importants sur la reconstitution d'un tissu serré hors les murs. Les plans  et les dessins que j'ai mis à jour dans les archives du Palais de Monaco, et que j'ai retraités, ne sont pas datés et pas tous signés, mais ils sont commentés. Ainsi, je suis certain qu'il s'agit de relevés postérieurs à l'édification du clocher puisque la sacristie  (sur les deux niveaux en plans) des Pénitents Noirs est intégrée dans le plan d'ensemble et donne par la même occasion la position du clocher au chevet de la chapelle de la confrérie
D'un point de vue de style ces plans peuvent être signalés dans la manière des tracés  de la seconde moitié du XVIII° siècle. Nous savons également que l'oratoire fut réparé en 1782 et que la sacristie subit le même sort en 1787 par commande faite à Maître Tegole pour la somme de 16,10 francs [A.P.M.- D(1)101, folio 116]. Autour de la sacristie nous avons en rez-de-chaussée des indications de magasins et d'une pièce de logement d'habitation seulement ouverte d'une porte. Cette pièce sans fenêtre est le lieu où habite un dénommé Périno. La roche en place est indiquée sur ce plan de rez-de-chaussée ainsi que deux fours à pain, survivants probables des anciens fours destinés à l'approvisionnement des galères d'Honoré 1° marquis de Campana  et seigneur de Monaco, Menton et Roquebrune. En avant de cette boulangerie, réaménagée et ne communiquant plus qu'avec les pièces arrières, le socle du bâtiment (séparé par un cordon en saillie comme cela se faisait dans l'architecture bastionné) est une vaste pièce à usage de magasin auquel on accède uniquement par une porte latérale donnant sur une rue menant au port. Sans aucune huisserie visible en façade ce socle donne aussi l'impression d'un bâtiment à base fortifiée (enduit ?). L'étage est plus complexe. On y accède par l'arrière du bâtiment, soit à partir d'un passage qui donne l'impression de venir de la chapelle des pénitents et sert également un pièce, au-dessus du logement de Périno, occupée par un cocher : cette pièce est éclairée par une fenêtre et elle doit servir de logement. 

Par delà la sacristie, la pièce en vis-à-vis de celle du rocher est une écurie. Compte tenu des dénivelés importants des terrains entre façades avants et façades arrières des bâtiments de la ville nous avons des écuries à l'étage qui en fait étaient fréquentes dans tout le vieux Menton et certains mentonnais s'en souviennent encore (au temps de la soutenance de cette thèse en 2001 et bien sûr avant): en levant le nez pour interpeller un occupant d'immeuble on pouvait être salué par beau et distingué Hi-Han ! Remarquons l'éclairage de l'écurie par une fenêtre contre l'absence de toute fenêtre au logement de ce pauvre Périno. Cette écurie était dévolue u service des moulins du prince et on comprend que le cocher en question était le convoyeur employé du prince au service du trafic entre le porte et les moulins. En avant de cette étroite le convoyeur présumé du prince au service du trafic entre le port et les moulins. En avant de cette étroite distribution de l'arrière du bâtiment à sa jonction avec la chapelle des pénitents , nous avons tout une série de magasins pour un seul petit cabinet et une grande terrasse. L'ouverture centrale à l'étage d'un bâtiment, à plus forte raison à usage d'entrepôt, par une terrasse flanquée de deux pavillons, est une véritable première dans ce que j'ai pu recueillir d'informations au sujet des constructions en terrasse en Principauté [La première ouverture en terrasse et vue spectaculaire sur l'environnement naturel, c'est la terrasse des Bains du prince Honoré II (à partir de 1643) au Palais de Monaco. On possède également une mention de terrasse (au XVII° siècle) au palais Grimaldi de la rue Longue à Menton. En vue spectaculaire sur la mer (exception faite des bâtiments de fortifications) je dois signaler les projets, déjà traité sur une autre page de ce blog, de Robert de Cotte, mais jamais réalisés. Le vecteur de l'architecture française avec ouverture sur la mer n'avait jamais eu de succès, sauf peut-être aux Bains, comme le montre l'implantation tournée contre la mer à la villa du prince Antoine 1° à Carnolès. Regarder également l'implantation de l'hôtel d'Adhémar  de Lantagnac à Menton].

 Pour ce qui est de l'introduction des pavillons ou ailes flanquant un espace central, je n'ai strictement repéré aucun cas [Le seul et unique exemple existant à ma connaissance, mais seulement en projet non réalisé, est celui de la conception du casin du prince Antoine 1° par Jacques v Gabriel]. En revanche la forme de trompe l’œil exploité pour équilibrer les ouvertures réelles à l'étage est d'n emploi courant en Principauté depuis au moins  le XVII° siècle avec l'exemple de l'exemple de la chapelle palatine Saint-Jean-Baptiste ( fin des travaux en 1656 - voir sur ce blog le Palais de Monaco) et aussi à travers cet autre exemple de l'hôtel d'Adhémar de Lantagnac de veine architecturale française. Le trompe l’œil architectural figurant en élévation nous fait croire par l'opacité des parties basses résultant d'un muret de garde corps en bordure de terrasse, à une grande pièce centrale avec grande entrée flanquée de deux ouvertures plus petites. La plus grande de ces ouvertures, valorisée par sa position centrale, est une fenêtre éclairant le même magasin ouvert d'une porte à droite alors que l'autre porte ne sert qu'un petit cabinet. La grande baie centrale est de même proportion que les fenêtres des pavillons latéraux  ; les deux portes donnant sur la terrasse sont donc plus basses. Il y a certainement là un trait de conservatisme de l'architecture  moderne avec les grandes baies éclairant les magasins. Depuis l'extérieur, en plus de l'étage socle, l'effet de brouillage de la lecture des volumes intérieurs par les baies, est total. Nous avons ainsi un bâtiment d'entrepôt et de servitudes, habilement pensé depuis son imbrication avec le chevet de la chapelle jusqu'à sa traduction en bâtiment très soigné ouvert sur le trafic maritime : le souci qu'on a d'offrir une digne façade à un bâtiment utilitaire princier avec conservatisme militaire et ouverture vers un esprit architectural radicalement nouveau. Bâtiment enduit de différentes couleurs ?
 Probablement puisque les baies sont rehaussées de chambranles  à crosses et que les corps de moulures divisant les étages font très nettement saillie sur la verticale de a façade apportant leurs jeux d'ombres et de lumières. Il faut bien sûr imaginer qu'aucune construction parasite ne fut élevée en face de ce bâtiment fait pour être admiré  depuis l'accès au port et nous avons ainsi par cet îlot à double façade, celle tournée vers la place du Cap par la chapelle et celle tournée vers la mer par l'entrepôt, un exemple de ce qu'a pu être le bouleversement au XVIII° siècle des goûts entre le profond attachement aux tissus amples et serrés habités du moyen âge et des conceptions plus aérées et scénographies de la construction de la cité. La couleur peut alors conquérir ces espaces libérés , mis en scène, dans l'attente de sa conquête de l'espace agricole devenant de plus en plus insuffisant pour entretenir la prospérité économique locale face aux modèles fournis par les grandes puissances environnantes et à leurs convoitises.

                                 L'évolution de la conquête de l'espace extra-urbain n'est cependant pas au XIX° siècle aussi brutal qu'il pourrait y paraître. Il me faut maintenant pousser n peu plus loin hors les murs pour vous diriger vers la Place aux Herbes qui est en train de se constituer plus à l'ouest, de l'autre côté de l'hôtel d'Adhémar de Lantagnac, à deux pas de la mer. Initialement cette Place aux Herbes était un petit jardin en limite de la plage que l'activité de la pêche, chassée du vieux port par l'importance prise au XVIII° siècle par les activités commerciales et du négoce bourgeois, récupère entre la fin de l'extension à l'ouest de la ville hors les murs du XVIII° siècle et le cours du Careï, encore plus à l'ouest et endigué en 1847 [A.P.M.-D(16)13]. Sur cette bade littorale les pêcheurs prirent l'habitude de débarquer leurs poissons et un marché se constitua sur le périmètre du petit jardin, prenant peu à peu de l'importance par des constructions en entrepôts, remises et magasins,. Cette nouvelle place ainsi créée ne s'organisa pas du tout autour d'un édifice cultuel, les confréries ayant été supprimées par la Révolution, ni autour de beaux immeubles ou palais puisque la bourgeoisie et le pouvoir princier sortirent trop affaiblis par cette épreuve révolutionnaire pour contrebalancer spontanément les initiatives populaires liées à l'approvisionnement en denrées alimentaires issues des ressources locales. Ce faubourg de Menton devint peu à peu un nouveau quartier tendant vers ne émancipation vis-à-vis des structures d'urbanismes ayant jusqu'alors géré la construction de la ville. Cette dynamique autonome se trouve remise en cause lorsque l'administration princière s'est suffisamment réorganisée et que les familles bourgeoises commencent à investir le pourtour de cette place. En effet, en octobre 1841, Monsieur Pretti (de l'importante famille Pretti de la rue Longue) demande à l'administration princière la permission d'ouvrir trois magasins. Les trois portes de ce ces magasins serviront à "L'embellissement" (sic) des façades de la place [A.P.M.D(7)2].
                                                      Que peut-on jouter de plus sinon que l'art et le souci de l'embellissement des nouveaux quartiers recommencent à dépendre de familles dominantes de la ville et c'est bien là une véritable logique puisque ce sont ces familles qui gèrent le bâti de la ville, tant dans ses structures anciennes que nouvelles.   
                                                       A l'aube de l'éclatement urbain par e constructions du tourisme d'hiver en pleine hégémonie, mais avant le rattachement de Menton et de Roquebrune à la France, la notion de "belle ville" en Principauté est un effet premièrement de l'organisation populaire avec des nécessités entraînées par l'accroissement des populations et dans un second temps, en relais, des familles aux situations élevées susceptibles de répondre aux souhaits des gouvernements princiers soucieux de l'organisation tant sanitaire que de prestige de leurs cités, récupérant ou réorganisant e structures administratives (urbanisme) les poussées démographiques et leurs mouvements de nécessités économiques.



                                Une proposition de synthèse


                          
                                 Par leurs aspects exemplaires ces trois villes nous ont livré quelques clés de l'évolution de l'urbanisme des villes  suivant les courants culturels dominants et mineurs par époques. Nous sommes passés du profond conservatisme des structures médiévales romanes ou gothiques à leurs lentes et parfois discrètes mais aussi spectaculaires évolutions sous la poussée de la Renaissance, de l'ère baroque et nu néoclassicisme jusqu'à un aboutissement vers un ralentissement et une nouvelle voie donnée par effet de perte des contrôles de la ville par les pouvoirs de tutelle traditionnels : le religieux et le politique (ici dans ces régions et par le seul exemple de Menton le pouvoir bourgeois associé au pouvoir seigneurial). Ces deux pouvoirs sont les principaux consommateurs de scénographies et de couleurs. La polychromie est une des composantes essentielles de leurs manifestations de prestige. Lorsque ces classes dominantes perdent de leur importance sur l'organisation humaine la luxueuse expression de la ville ou de la demeure dans la ville par la couleur s'estompe. Il n'est cependant pas dit que les religieux , tout comme le politique, utilisent nécessairement la polychromie pour leurs manifestations de prestige  dans une région qui reste malgré tous les apports de richesses, extrêmement pauvre. Et le peuple, qui pourrait être tout aussi friand de belles couleurs et de jolies choses, subit par lui-même les conséquences de la misère locale et l'exprime à travers ses misérables habitations, admirant et glorifiant à l'occasion ce qui peut apporter un peu de beauté à son quotidien mais sans imitation possible. C'est tout simplement une histoire de moyens et d'accès à al culture qui induit un état  de domination des classes sociales défavorisées par celles organisées en tutelles. Dans les Alpes-Maritimes (Comté de Nice et Provence Orientale) on sera amené à d'autres constats sur ces manifestations polychromes, mais le fait que la noblesse ai eu ses privilèges supprimés très tôt dans le comté de Nice (première moitié du XVII° siècle) a entraîné une moins grande volonté de démonstrations de pouvoirs et de prestiges. L'église, après le Concile de Trente, se doit aussi à une expression plus sobre de ses manifestations extérieures avec les ostentation baroques et le triomphe des recherches de lumières au sein des nuits mystiques de la recherche du Carmel Réformé de Saint-Thérèse qui essaime dans toute l'Europe et transforme pour un siècle au moins l'expression des arts tant en architecture qu'en peinture...Monaco reste un terrain privilégié et hautement significatif comme une introduction prudente à un sujet tout compte-fait extrêmement complexe et qu'en aucun cas je prétends ici épuiser. 
                        Et quelque chose échappe à ce constat qui pourrait sembler un peu primaire si on veut aller plus loin dans la réflexion  : c'est la couleur en tant qu'outil architectural. Le faux-semblant, le trompe l’œil le leurre sont des moyens techniques, intimement associés à la couleur des matériaux, qui permettent aussi des formes d'expressions tant culturelles que sociales dans une région particulièrement dépourvue de matériaux noblement utilisables hormis la pierre blanche de La Turbie, la pierre verte de la Roya, les ardoises du Ponent et quelques gisements de terres colorées entre Menton et Vintimille : verte à Menton mais qu'on ne retrouve pas véritablement dans la ville. En revanche ces régions ont utilisé très tôt des enduits d'embellissements du plâtre à la chaux au ciment (ciment des fontainiers). 
                        Lorsqu'il y a apport sur l'enduit il y a alors entrée vers ce qu'il est commun d'appeler Beaux Arts. Ce concept à travers l'exemple des trois villes de la Principauté est rarement atteint, voire recherché? sauf à Monaco avec la Place du Palais, par l'expression polychrome architecturale extérieure et ceci est valable pour tout le sud-ouest des Alpes avec un "moderato" pour l'expression du décor rural alpin qui surprend souvent bien que généralement modeste ou lié à des avatars de décors et techniques d'ordres religieux de la période médiévale (Péone et village environnants aux sources du Var, voire décors plus ambitieux liés aux héritages des pans de bois et plus rarement sauf en architectures religieuses, aux circulations des images gravées ou de cartes à jouer : chapelles peintes et maisons cossues comme aux sources de la Tinée). Le décor plus sophistiqué que les simples rapports de couleurs d'enduits n'est donc pas véritablement absent mais l'architecture des édifices est souvent infiniment plus intéressante que les revêtements colorés quand ceux-ci ne sont pas directement impliqués dans le projet architectural u qu'on en perd l'esprit (Nice Cours Saleya).  En effet, dans certains cas la couleur fait intimement partie du projet architectural et peut parfois le dépasser lorsqu'il y a des états de crises architecturales - anciennes ou contemporaines -  soit par essoufflement d'une période, soit par restaurations, remises au goût du jour ou conformités à des modes et directives d'urbanismes.
                         A la fin de cette recherche par ce dernier article, on l'a compris, le sujet s'est essentiellement orienté vers l'analyse et l'observation des réalisations exceptionnelles de la région, et à commencer par celles les plus prestigieuses de la cour princière de Monaco, seule cour du sud-ouest des Alpes depuis l'ère médiévale jusqu'à nos jours.Néanmoins, s'attendre à ce que je délaisse les aspects mineurs de la manifestation de la polychromie architecturale serait contraire au travail qui a animé cette recherche pendant dix années très dures et très intenses, voire très onéreuse, tant en archives que sur le terrain dans des zones géographiques excessivement difficiles à investir, à explorer, La volonté que j'ai eue également de "faire déraper le sujet" pour en atteindre les fondements, est allé jusqu'à explorer les manifestations des architectures temporaires lorsque les documents de l'histoire en ont laissé des traces. Ces architectures et décors extérieurs qui, avec l'art des jardins, sont des vecteurs essentiels du recours à la polychromie pour la prestigieuse manifestation ou pour la beauté du décor architecturé dans l'espace urbain ou naturel, des armoiries peintes au trompe-l’œil et leurres en tous genres.
                        
     Les recherches sur l'architecture polychrome et les leurres architecturaux jusqu'aux façades peintes, emprunte ces vecteurs et bien d'autres encore très loin des clichés d'appartenances nationales elles aussi en "trompe l’œil" ou en " leurre pittoresques", mais aussi le cas échéant en carrefours de ces rencontres. C'est le sens de tous les autres articles consacrés à ce thème que vous pouvez découvrir sur ce blog. Aucun n'est inutile. Tous sont indispensables et d'une richesse tout à fait inconnue à ce jour, que cette recherche révèle pour la première fois et sur une période allant de la fin du Moyen âge à nos jours (2001) sur des limites géographiques extrêmement contrastées, contrariées aussi, riches  et mouvantes au cœur des enjeux de l'histoire de la culture occidentale.






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Pour les autres articles encore non inscrits sur la liste ci-dessous vous pouvez allez à droite de la page sur "moteur de recherches" ou "archives du blog" en cliquant sur l'année et le mois qui vous intéressent. 

Bonnes lectures et bon voyage dans les merveilles de l'art, le plus souvent totalement inédites et toujours parfaitement originales à l'auteur de ce blog.
C'est aussi un blog d'informations, de culture et de voyages



Sommaire/Editorial
(le blog est sous copyright) 

Les Mots d'Azur au château de Mouans-Sartoux - Saison 2017-2018
https://coureur2.blogspot.fr/2017/10/les-mots-dazur-au-chateau-de-mouans.html

  Les mots d'azur au printemps des muses - suite 2016/2017 des soirées au Château de Mouans-Sartoux
    http://coureur2.blogspot.fr/2017/05/les-mots-dazur-au-printemps-des-muses.html

Des poèmes sur la Riviera aux couleurs des Mots d'Azur : suite des rencontres maralpines de poésie
saison 2016-2017
http://coureur2.blogspot.fr/2016/09/des-poemes-sur-la-riviera-aux-couleurs.html

Festival du Livre à Mouans-Sartoux avec les Mots d'Azur
 - 6-7-8 octobre 2017
https://coureur2.blogspot.fr/2017/10/festival-du-livre-de-mouans-sartoux.html

Festival du Livre à Mouans-Sartoux - 7-8-9 octobre 2016 - avec Les Mots d'Azur
http://coureur2.blogspot.fr/2016/10/festival-du-livre-de-mouans-sartoux-7-8.html

Rencontres maralpines de Poésie - Mots d'Azur 2015-2016
http://coureur2.blogspot.fr/2015/09/rencontres-maralpines-de-poesie-et.html

Marie Gay - Pierre-Jean Blazy - Auteurs et Editions - Fondateurs des Mots d'Azur - Marie Gay -
http://coureur2.blogspot.fr/2016/03/marie-gay-pierre-jean-blazy-auteurs-et.html

Psychiatrie - Une histoire et des concepts - l'humain et l'art en enjeux
http://coureur2.blogspot.fr/2016/11/psychiatrie-une-histoire-et-des.html

Des poèmes sur la Riviera aux couleurs des Mots d'Azur : suite des rencontres maralpines de poésie
saison 2016-2017
http://coureur2.blogspot.fr/2016/09/des-poemes-sur-la-riviera-aux-couleurs.html

Jean-Marie Bouet - Fresselines/Larzac - de la poésie aux planches au festival de Fresselines, au Larzac
https://coureur2.blogspot.fr/2012/06/jean-marie-bouet-des-chansonniers-aux.html

Renata- Sculpture contemporaine
http://coureur2.blogspot.fr/2014/06/sculpture-contemporaine-renata-et-le.html

Renata - Pierre Cardin Lacoste - Moulin de Sade - Lubéron 2015
http://coureur2.blogspot.fr/2015/07/renata-pierre-cardin-lacoste-moulin-de.html

Renata - Akira Murata - Espace Auguste Renoir à Essoyes
http://coureur2.blogspot.fr/2015/08/renata-akira-murata-essoyes-ville.html

Renata chez Pierre Cardin - Le regard de Lydia Harambourg Historienne et critiques d'art, correspndans de 'Institut des Beaux Arts de l'Académie de France
http://coureur2.blogspot.fr/2016/07/renata-chez-pierre-cardin-le-regard-de.html

Mag-Bert ou la peinture mnémonique de gestualité figurative
http://coureur2.blogspot.fr/2014/10/mag-bert-ou-la-peinture-mnemonique-de.html

Claude Peynaud - Clichés et antithèses...
http://coureur2.blogspot.fr/2015/05/cliches-et-antitheses.html

Claude Peynaud - Jogging - Méthode d'élaboration d'un Jogging
http://coureur2.blogspot.fr/2014/05/methode-delaboration-dun-jogging-method.html

Claude Peynaud - Le cercle des oiseaux
http://coureur2.blogspot.fr/2011/09/le-cercle-des-oiseaux-allegorie-de-la.html

Claude Peynaud - Le don de l'aïeule
http://coureur2.blogspot.fr/2011/07/une-theorie-de-construction.html

Claude Peynaud - Une théorie de Construction
http://coureur2.blogspot.fr/2011/07/une-theorie-de-construction.html

Danielle Benitsa Chaminant - Artiste et mémoire de...
http://coureur2.blogspot.fr/2013/01/danielle-benitsa-chaminant-artiste-et.html

Alliot - Vincent Alliot - Visite d'atelier
http://coureur2.blogspot.fr/2014/02/alio-visite-datelier-une-gestualite.html

Rémy Pénard - Art et souvenirs autour de Pierre Courtaud
http://coureur2.blogspot.fr/2013/12/remy-penard-art-et-souvenirs-autour-de.html

Henry Chopin et la bibliothèque de Valérie Peynaud
http://coureur2.blogspot.fr/2013/12/henri-chopin-et-la-bibliotheque-de.html

Sally Ducrow - Land Art et sculpteur ...
http://coureur2.blogspot.fr/2013/01/sally-ducrow-land-art-et-sculpteur.html

Sally Ducrow l'année 2017 - Nationale et internationale - Sculptures - Land-Art - Installatons - Performances...
https://coureur2.blogspot.fr/2017/08/sally-ducrow-lannee-2017-nationale-et.html

Sally Ducrow l'année 2018 - en suivant le chemin de l'aventure internationale de Sally Ducrow
https://coureur2.blogspot.com/2018/07/sally-ducrow-lannee-2018-de-1017-2018.html

CREPS - Boulouris-Saint-Raphaël - Land Art - Sally Ducrow invitée d'honneur
https://coureur2.blogspot.fr/2017/10/creps-paca-boulouris-saint-raphael-land.html

Sally Ducrow : poésie plastique contemporaine
https://coureur2.blogspot.com/2019/06/sally-ducrow-poesie-plastique.html
Valbonne - Echiquier et Mots d'Azur - Fest'in Val - Festival international de Valbonne
http://coureur2.blogspot.fr/2015/08/renata-akira-murata-essoyes-ville.html

Pierre Marchetti magazine...
http://coureur2.blogspot.fr/2011/12/magazine-pierre-marchetti-un-peintre-un.html

La pochade - Pierre Marchetti et l'art de la pochade.
 http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/la-pochade-lart-de-la-pochade-et-pierre.html

L'impressionnisme tardif par les souvenirs de Pierre Teillet - Du plainarisme romantique au
 https://coureur2.blogspot.fr/2012/11/limpressionnisme-inedit-par-les.html

Alliance Française - Tiffani Taylor - Savannah Art Walk - ...
http://coureur2.blogspot.fr/2016/01/tiffani-taylor-gallery-une-artiste.html

H.Wood  - un peintre Anglais à Paris au milieu du XIX° siècle
http://coureur2.blogspot.fr/2016/05/hwood-un-artiste-peintre-de-lecole.html

Sophie Marty Huguenin, sculpteur et le marché de Noël à Biot - Les crèches de Cannes - Le partage du pain du père Guy Gilbert
http://coureur2.blogspot.fr/2016/12/sophie-marty-huguenin-sculpteur-et-le.html

Evolution de la gravure à Venise et en Europe du XV° au XVI° siècles - Histoire et techniques
http://coureur2.blogspot.fr/2017/02/la-gravure-venise-et-en-europe-du-xv-au.html

Aux aurores de la peinture moderne et contemporaine occidentale - Giorgione - Les Trois Philisophes
http://coureur2.blogspot.fr/2017/03/aux-aurores-de-la-peinture-moderne-et.html

La décoration intérieure ou la démocratie de l'art
https://coureur2.blogspot.fr/2012/11/wall-painting-fast-track-collection-une.html

Magda Igyarto - Vibrations et expériences de la matière : du visible à l'indicible et de l'indécible au dicible - Peintre, poète et sculpteur
https://coureur2.blogspot.fr/2018/01/magda-igyarto-vibrations-et-experiences.html

Pour ceux qui aiment jouer aux experts 

Vrai ou faux - Houdon ou Houdon
https://coureur2.blogspot.fr/2014/01/houdon-ou-pas-houdon-jouez-lexpert-en.html

Vrai ou faux - Un tableau inconnu de la Renaissance
https://coureur2.blogspot.fr/2013/01/un-tableau-inconnu-de-la-renaissance.html

Vrai ou faux - Traduction originale du manuscrit de Qumram sur la mer morte ( en cours)
https://coureur2.blogspot.fr/2015/01/vrai-ou-faux-traduction-originale-du.html

Pour ceux qui aiment la recherche en académies de nus - modèles vivants
Nus 2015
https://coureur2.blogspot.fr/2015/03/nus-2015-nackt-2015-nude-2015-2015-2015.html
Nus 2014-2015
https://coureur2.blogspot.fr/2014/09/nus-2014-2015-abac-modeles-vivants-nus.html
Nus 2013-2014
https://coureur2.blogspot.fr/2013/09/nus-2012-2013-abac-nus-2012-2013-2012.html 
Nus 2012-2013
https://coureur2.blogspot.fr/2012/10/nus-abac-20122013-associations-des.html

Et pour ceux et celles qui aiment l'archéologie et l'architecture
voici encore un échantillon de mes recherches sur ce blog
And for those who love archeology and architecture
Here again a sample of my research on this blog

L'ancienne église Saint-Nicolas de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/monaco-ancienne-eglise-saint-Nicolas-le.html

Techniques et vocabulaires de l'art de la façade peinte
http://coureur2.blogspot.fr/2012/08/un-tour-dans-le-massif-central.html

Les Vecteurs Impériaux de la polychromie occidentale
http://coureur2.blogspot.fr/2012/06/philippines-les-Vecteurs-imperiaux-de.html

Le clocher des Frères Perret à Saint-Vaury
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/perret-freres-le-clocher-des-freres_10.html

Histoire de la Principauté de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/07/histoire-de-la-principaute-de-monaco.html

Le Palais Princier de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/palais-princier-de-Monaco-palais-of.html

Versailles - Monaco - Carnolès - Menton: présence de l'art français en Principauté de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/versaillesmonaco-larchitecture.html

Primitifs Niçois - Les chapelles peintes des Alpes Maritimes
http://coureur2.blogspot.fr/2012/03/primitis-nicois-les-Chapelles-facades.html

Eglises du sud-ouest de la France A travers l'art de la polychromie architecturale
http://coureur2.blogspot.fr/2013/02/eglises-du-Sud-Ouest-des-alpes-alpes.html

Des cérémonies et des fêtes Autour de Saint-Nicolas de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2013/09/des-cérémonies-et-des-fêtes-Autour-de.html

Langages de l'art contemporain - répétition, bifurcation, ...
http://coureur2.blogspot.fr/2013/09/repetition-ordinaire-bifurcation-art-du.html

La polychromie architecturale et l'art de la façade peinte (1° partie) - des édifices civils dans les Alpes-Maritimes
http://coureur2.blogspot.fr/2014/07/la-polychromie-architecturale-et-lart.html

Façades peintes - édifices civils du sud-ouest des Alpes - 2° partie - XX° siècle
http://coureur2.blogspot.fr/2015/01/facades-peintes-edifices-civils-du-sud.html

Aspects de l'évolution des seigneuries historiques de la Principauté de Monaco à travers quelques 
exemples d'architectures polychromes ponctuelles.
http://coureur2.blogspot.fr/2016/01/aspects-de-levolution-des-seigneuries.html

                                                                  
Châteaux de la Creuse - de la fin du moyen âge - XV et XVI° siècle
http://coureur2.blogspot.fr/2011/09/une-histoire-de-lescalier-en-vis.html


1° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)
http://coureur2.blogspot.fr/2013/10/archeologie-medievale-aspects-et.html

2° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)
http://coureur2.blogspot.fr/2014/11/2-partie-archeologie-medievale-aspects.html


3° partie - suite des parties 2 et 3 d'Archéologie Médiévale consacrées aux aspects et singularités du château en France autour des XV° au XVI° siècles
http://coureur2.blogspot.fr/2016/04/3-partie-suite-des-parties-parties-1-et.html

Yviers/Charente - Archéologie médiévale - Une synthèse sur l'évolution architecturale du XV° au XVI° et XVII° s. en France - Mutations des donjons et maisons-tours des petits châteaux de la fin de la Guerre de Cent-Ans vers les donjons résidentiels de la fin du XV° siècle au XVI° siècle et  des incidences dans le classicisme français.
https://coureur2.blogspot.fr/2018/04/yvierscharente-archeologie-medievale.html

Allemans en Périgord - Manoir du lau - Archéologie Médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2018/09/allemans-en-perigord-manoir-du-lau.html

Maisons-tours et donjons-tours - architectures médiévales françaises du XIII°/XIV° au XVI° - Archéologie médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2019/06/maisons-tours-et-donjons-tours.html

Curac - Les énigmes de son château - Département de la Charente - Archéologie Médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2019/10/curac-les-enigmes-de-son-chateau.html

Varaignes - Le château de Varaignes, le village et son église. Un site rural d'écologie et de culture sur le département de la Dordogne en Périgord Vert. Archéologie Médiévale.
https://coureur2.blogspot.com/2020/03/varaignes-le-chateau-de-varaignes-son.html

La Tour : un mode architectural français pour la guerre et pour la paix, du XIII° au XVI° siècles. Un exemple à l'Est du département de la Charente.
https://coureur2.blogspot.com/2020/12/la-tour-un-mode-architectural-francais.html

Iconologie - Un couvercle de sarcophage mérovingien - une corniche de l'église de Saint-Amant-de-Montmoreau (Charente) - Archéologie médiévale.
https://coureur2.blogspot.com/2021/04/iconologie-un-couvercle-de-sarcophage.html

Saint-Amant-de-Montmoreau, Sud-Charente - Des vestiges du Haut-Moyen Âge à la naissance du gothique sur les marches Périgord/Angoumois/Saintonge-  une maison tour -  Première Renaissance Française. 
https://coureur2.blogspot.com/2021/07/saint-amant-de-montmoreau-sud-charente.html

Fonctions religieuses apotropaïques et traditions funéraires en France -
http://coureur2.blogspot.fr/2015/08/fonctions-religieuses-apotropaiques-et.html 

Maisons alpines d'économie rurale (Alpes-Maritimes)
https://coureur2.blogspot.com/2011/11/maisons-alpines-deconomie-rurale.html

Pour ceux qui aiment l'iconologie, et l'iconographie
For those who like iconology, and inconography

         Autour du rocaille. Dessin préparatoire d'étude - Le jugement de Pâris
             https://coureur2.blogspot.com/2011/07/dessin-preparatoire-pour-une.html  

La Véronique - Image ou non de la représentation
http://coureur2.blogspot.fr/2012/12/la-veronique-de-la-legende-lart.html 

Langages de l'art contemporain - Répétition ordinaire - Bifurcations - Translation...
https://coureur2.blogspot.fr/2013/09/repetition-ordinaire-bifurcation-art-du.html

Fête de la musique à Nice - Place Garibaldi à Nice - Exposition d'artistes Polonais
https://coureur2.blogspot.fr/2013/07/la-fete-de-la-musique-expositions.html

La Mourachonne à Pégomas (exercice de recherche iconographique)
https://coureur2.blogspot.fr/2012/05/la-mourachone-pegomas-nouvelles.html

Cannes en 4 perspectives albertiennes recomposées - dessin panoramique à la mine de plomb
       https://coureur2.blogspot.fr/2018/02/cannes-en-4-perspectives-albertiennes.html 

Pour ceux qui aiment la poésie et qui en plus, comme moi, la reconnaisse comme la mère de tous les arts y compris de l'art contemporain
For those who love poetry and more, as I recognize it as the mother of all arts including contemporary art

Rencontres maralpines de Poésie - Mots d'Azur 2015-2016
http://coureur2.blogspot.fr/2015/09/rencontres-maralpines-de-poesie-et.html

Des poèmes sur la Riviera aux couleurs des Mots d'Azur : suite des rencontres maralpines de poésie 2016-2017
http://coureur2.blogspot.fr/2016/09/des-poemes-sur-la-riviera-aux-couleurs.html

Pierre Courtaud - Magazine - Un écrivain, un éditeur un poète, un chercheur en écritures - Un spécialiste de nombreux auteurs.
http://coureur2.blogspot.fr/2012/03/pierre-courtaud-magazine-un-ecrivain-un.html

Henry Chopin et la bibliothèque de Valérie Peynaud
http://coureur2.blogspot.fr/2013/12/henri-chopin-et-la-bibliotheque-de.html

Cannes -1° nuit de la poésie et de la musique au Suquet - 21 juin 2014
http://coureur2.blogspot.fr/2014/06/cannes-1-nuit-de-la-poesiefete-de-la.html

 2° nuit de la musique et de la poésie - Cannes 21 juin 2015
http://coureur2.blogspot.fr/2015/05/2-nuit-de-la-poesie-et-de-la-musique-au.html

3° nuit de la poésie et de la musique  au Suquet- Cannes Moulin Forville le 21 juin 2016
http://coureur2.blogspot.fr/2016/06/3-nuit-de-la-poesie-et-de-la-musique-du.html

Golf-Juan - Performance poétique - Brigitte Broc - Cyril Cianciolo
http://coureur2.blogspot.fr/2015/03/golf-juan-performance-poetique-brigitte.html

Marie Gay - Pierre-Jean Blazy - Auteurs et Edition(s) - Fondateurs des Mots d'Azur
http://coureur2.blogspot.fr/2016/03/marie-gay-pierre-jean-blazy-auteurs-et.html

De Vallauris à Cannes - Le Printemps des Poètes sur la Côte d'Azur avec Les Mots d'Azur
http://coureur2.blogspot.fr/2016/03/de-vallauris-cannes-la-cote-dazur-en.html

 Christophe Forgeot : Poète  - Poésie - Poème
http://coureur2.blogspot.fr/2014/09/christophe-forgeot-un-poete.html

Zorica Sentic - Poète-romancière Franco-Serbe
https://coureur2.blogspot.fr/2012/09/zorica-sentic-poete-romancier.html

La Corse des poètes
https://coureur2.blogspot.fr/2015/08/la-corse-des-poetes-porticcio-village.html

Magda Igyarto - Vibrations et expériences de la matière : du visible à l'indicible et de l'indécible au dicible - Peintre, poète et sculpteur
https://coureur2.blogspot.fr/2018/01/magda-igyarto-vibrations-et-experiences.html

Pour ceux qui aiment les légendes
For those who love legends

The Woodcutter and the Revenant - Sedimentary Memory - Essay - Creuse
Http://coureur2.blogspot.fr/2013/07/la-creuse-memoire-sedimentaire.html

La Creuse - Le Bûcheron et le Revenant - Mémoire sédimentaire - Essai - Creuse
http://coureur2.blogspot.fr/2013/07/la-creuse-memoire-sedimentaire.html

Les routards de la baie d'Halong dans la tourmente https://coureur2.blogspot.fr/2013/10/les-routards-de-la-baie-dhalong-dans-la.html

Vietnam - La légende du Dieu des montagnes et du Dieu de la mer
https://coureur2.blogspot.fr/2014/05/vietnam-la-legende-du-dieu-des.html

Pour ceux qui aiment les voitures de collection
Vis-à-vis de Dion-Bouton type E 452 - La voiture emmurée aux enchères à Lyon
https://coureur2.blogspot.fr/2015/09/1900-vis-vis-de-dion-bouton-type-e-452.html

Pour ceux qui aiment l'art lyrique et la musique
Johanna Coutaud (prochainement)
Chanteuse lyrique - Soprano

Elzbieta Dedek - Pianiste virtuose internationale
http://coureur2.blogspot.fr/2016/09/pianiste-virtuose-internationale.html

Pour ceux qui aiment le cinéma
68° festival du cinéma - Alexandra Robin - Léopold Bellanger  - Cédric Bouet
http://coureur2.blogspot.fr/2015/05/68-festival-cinema-cannes-2015.html

Pour ceux qui aiment la danse
 48° Congrès Mondial de la Recherche en Danse - Avignon du 9 au 13 novembre 2016 - Fabienne Courmont présidente -  UNESCO-CID partenaires 
http://coureur2.blogspot.fr/2016/11/48-congres-mondial-de-recherche-en.html  

Festival d'Avignon à Mouans-Sartoux - Danser Baudelaire - Bruno Niver - Marina Sosnina - Répétition générale
https://coureur2.blogspot.fr/2015/02/du-festival-davignon-mouans-sartoux.html


Pour ceux qui aiment s'habiller et sortir
Eliane Horville - soirées - ville - élégance - conseils - coach
https://coureur2.blogspot.fr/2016/01/soirees-ville-elegance-every-wear.html

Sortir - Manifestations -Performances - Expositions...2012/2017
https://coureur2.blogspot.fr/2013/02/evenements-expositions-manifestations.html


Pour des participations citoyennes


Ordre national infirmier - Recommandations sanitaires
http://coureur2.blogspot.fr/2017/06/ordre-national-infirmier-recommandations.html

Pour ceux qui aiment les multiples beautés de la France 

Les oliviers fantastiques de Lucette
https://coureur2.blogspot.fr/2012/10/les-oliviers-fantastiques-de-lucette.html

Carnet de voyage - Ombres et Lumières - L'eau et les Sables, architectures de villégiatures
https://coureur2.blogspot.fr/2014/01/ombres-et-lumieres-leau-et-les-sables.html

2 - La France en vrac
https://coureur2.blogspot.fr/2014/10/visiteurs-des-pages-pour-voir-le-site.html

1 - CP La France en vrac 1
https://coureur2.blogspot.fr/2014/01/la-france-en-vrac-france-in-bulk-franca.html