jeudi 14 juin 2012

Philippines - Les vecteurs impériaux de l'architecture polychrome occidentale - The vectors of imperial architecture polychrome occidental - Die Vektoren der kaiserlichen Architektur polychrom westlichen Векторов имперской архитектуры полихромная Западной - Philppines - Vectors imperyal architecture ng western polikrom - Philppines - ვექტორების იმპერიული არქიტექტურა დასავლეთ პოლიქრომული - Philppines - wektory imperialnej architektury zachodniej polichromią - Philppines - المتجهات الامبراطورية بنية متعددة الألوان الغربي - Philppines - Vectores arquitectura imperial del oeste de policromía

Le site complet compte à ce jour 143 articles : il est à votre disposition. Toutes les pages sont issues de mes recherches personnelles et universitaires. Les emprunts à des auteurs sont signalées et il n'y a aucun élément qui tombe sous le coup de la protection des données des lois européennes sans compter que je respecte avant tout la tradition de libertés et de démocratie de la république française. En tant que citoyen français je me conforme à la législation française. Toutes les photos publiées l'ont été avec l'accord des personnes à la date de leurs publications. Ces pages ainsi que tous les documents produits sont assujettis à Copyright et droits d'auteur. Il n'y a aucune raison commerciale, ni déclarée ni cachée, pour la construction de ce blog.  Vous pouvez aussi aller sur le moteur de recherche à droite de votre écran sur cette page. Vous pouvez rechercher tout ce qui vous intéresse, du dessin à la peinture, à l'archéologie, à l'architecture, à la poésie, à la sculpture, aux pages magazines, pour votre stricte curiosité ou culture personnelle, et pour toute autre action ne débordant pas le cadre strict de la consultation. Pour les universitaires qui voudraient produire certains de ces travaux, me contacter sur la partie "blogger" en bas de page, en me laissant votre adresse courriel de messagerie. Pour clarifier mes compétences professionnelles, voici le panorama de mes formations. Lycée technique, mécanique, où j'ai appris le dessin industriel que j'ai par la suite appliqué au dessin d'architecture de relevés archéologiques appris à l'université de Poitiers. Formation militaire BMP1 (engagé trois ans dans les Commandos Troupes de Marine - 22° RIMA puis 1° BPCS - Importante formation à la topographie si utile pour mes recherches archéologiques) - Formation d'Infirmier du Secteur Psychiatrique en 28 mois, IDE par Réforme Hospitalière -  Nombreux travaux et nombreuses formations avec des maîtres de la peinture (lithographie, gravure, peinture,...) et de la littérature contemporaine. Doctorat Lettres et Arts  (mention Très Honorable avec Félicitations), Histoire de l'Art et Archéologie, Université de Provence Centre d'Aix à partir d'autres formations de ce cycle à l'Université de Tours (2 ans - Centre d'Etudes Supérieures de la Renaissance), de l'Université de Poitiers (2 ans - Centre d'Etudes Supérieures de Civilisation Médiévale), et deux ans de formation en lettres à l'université de Nice, et stages divers - Diplôme Inter-Universitaire de la Faculté de Médecine de Lille, "La Santé Mentale dans la Communauté" en lien avec l'OMS/CCOMS. Sur Google "Les budgets aidants..".http://www.ccomssantementalelillefrance.org/sites/ccoms.org/files/Memoire-Peynaud.pdf. J'exerce au C.H.Cannes en tant que coordinateur/responsable des Ateliers Thérapeutiques-Psychothérapie Institutionnelle du Pôle Santé Mentale en Intra Hospitalier)


 Pour voir des liens avec de nombreux articles sur les 143 que compte ce blog, veuillez vous reporter en bas de page. Merci.


Comme j'avais choisi la ville de Porto pour vous présenter le chapitre relatif au Thèmes et Vecteurs de ma thèse sur l'art de la façade peinte (mois de février 2012 sur ce blog) et de l'architecture polychrome en général, je prends parmi mes photos des Philippines pour vous présenter le chapitre sur les Vecteurs Impériaux de l'architecture polychrome et des façades peintes dans ma thèse.
Au mois d'août 2012 vous pouvez trouver le chapitre consacré aux "Techniques et vocabulaires de l'art de la façade peinte" sous la rubrique "Un tour dans le Massif Central"

Les autres articles de mon travail de recherche en thèse doctorale de l'Université d'Aix-en-Provence, sur onze ans (1990-2001),  déjà inscrits sur ce blog sont
                                                 Pour mémoire, les articles déjà rédigés sur le blog, extraits de cette thèse sont:
(Si ces liens ne fonctionnent pas en cliquant dessus, faites-en un copié / collé qu vous placez sur la  d'adresses )
L'ancienne église Saint-Nicolas de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/monaco-ancienne-eglise-saint-Nicolas-le.html
Techniques et vocabulaires de l'art de la façade peinte
http://coureur2.blogspot.fr/2012/08/un-tour-dans-le-massif-central.html
Les Vecteurs Impériaux de la polychromie occidentale
http://coureur2.blogspot.fr/2012/06/philippines-les-Vecteurs-imperiaux-de.html
Le clocher des Frères Perret à Saint-Vaury
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/perret-freres-le-clocher-des-freres_10.html
Histoire de la Principauté de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/07/histoire-de-la-principaute-de-monaco.html
Le Palais Princier de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/palais-princier-de-Monaco-palais-of.html
Versailles - Monaco - Carnolès - Menton: présence de l'art français en Principauté de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/versaillesmonaco-larchitecture.html
Primitifs Niçois - Les chapelles peintes des Alpes Maritimes
http://coureur2.blogspot.fr/2012/03/primitis-nicois-les-Chapelles-facades.html
Eglises du sud-ouest de la France A travers l'art de la polychromie architecturale
http://coureur2.blogspot.fr/2013/02/eglises-du-Sud-Ouest-des-alpes-alpes.html
Des cérémonies et des fêtes Autour de Saint-Nicolas de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2013/09/des-cérémonies-et-des-fêtes-Autour-de.html
Langages de l'art contemporain - répétition, bifurcation, ...
http://coureur2.blogspot.fr/2013/09/repetition-ordinaire-bifurcation-art-du.html
La polychromie architecturale et l'art de la façade peinte (1° partie) - des édifices civils dans les Alpes-Maritimes
http://coureur2.blogspot.fr/2014/07/la-polychromie-architecturale-et-lart.html
Façades peintes - édifices civils du sud-ouest des Alpes - 2° partie - XX° siècle
http://coureur2.blogspot.fr/2015/01/facades-peintes-edifices-civils-du-sud.html
Aspects de l'évolution des seigneuries historiques de la Principauté de Monaco à travers quelques 
exemples d'architectures polychromes ponctuelles.
http://coureur2.blogspot.fr/2016/01/aspects-de-levolution-des-seigneuries.html


Pourquoi choisir les Philippines pour présenter un sujet de recherche sur l'architecture occidentale ?
Je suis allé aux Philippines purement par hasard; Je croyais pouvoir relier facilement l'Indonésie pour visiter le Temple de Borobudur qui est une des premières peintures que j'ai réalisées. La recherche de ce temple m'avait déjà conduit à travers d'autres pays de l'Asie dont la Thaïlande et le Cambodge où je découvrais l'extraordinaire site d'Angkor et ses quarante temples.
La culture Khmer est hyper passionnante et bien sûr j'ai rêvé tel Indiana Jones, mais plus exactement comme Pierre Loti et tous les explorateurs français. Mon pays ne m'a jamais offert la possiblité de vivre ma passion archéologique autrement que par le bénévolat étudiant, c'est-à-dire à mes frais et sur mes temps de congés ou de repos.
 Aujourd'hui ma culture archéologique me permet des approches spontanées que je vous fais partager à travers ces clichés : serait-ce un autre sujet dans le sujet ? Personnellement ça ne me dérangerait pas. J'aime ces rencontres.
Avec les Philippines je découvrais un pays multiculturel où toutefois il était interdit de parler Français dans les locaux de l'Alliance Française à Manille : encore une des merveilles de mes découvertes. Franchement, je vous le jure, je ne le fais pas exprès, ça jaillit sur ma route...où que j'aille...
Beaucoup plus intéressant que l'administration culturelle française, j'essayais de comprendre l'originalité culturelle Philippines. J'allais dans les musées et là je commençais à entrevoir l'originalité ce très ancien berceau de l'humanité qui conservait un des plus anciens vestiges humains et qui, par la suite, au cours des millénaires et des siècles, sut intégrer toutes les colonisations et les cultures qui s'y implantèrent.

C'est une véritable mosaïque, un véritable puzzle avec des trésors : l'art indigène, une merveille, l'art colonial espagnol, une splendeur, l'intégration à la culture européenne, surprenante avec le triomphe des frères Perret, 
et des originalités de maçonneries que je ne connaissais pas,
un passé douloureux et héroïque pour une indépendance nationale plus que justifiée,
et maintenant une présence de l'art international tout ce qu'il y  a de plus pittoresque, et une présence américaine qui peut surprendre
si un air de poésie inattendu ne venait donner à l'endroit un charme
tout à fait particulier
Et puis il y a les Philippins (Pilipinos)qui sont des gens adorables, si vous évitez les Taxis.
Il y a encore autre chose : la présence religieuse !
Et là, c'est l'explosion...
Je n'ai rien compris à la foi philippines mais je vous assure que c'est fabuleux. La ferveur de la foi y atteint  des paroxysmes que vous n'imaginez pas, même les églises sont trop petites et en guise de murs gouttereaux on perce de larges baies pour que tout le monde tant à l'intérieur qu'à l'extérieur puisse suivre l'office, en semaine comme en dimanches et fériés.
Derrière de superbes façades que vous croiriez du plus pur style colonial espagnol, sur lequel on accroche des tissus peints,
voilà la surprise !
Figurez-vous que Bernadette Soubirou est Philippine tant son culte y est répandu. Je crois même que les Philippins - qui adorent El Nino - ont fait naître Sainte-Bernadette aux Philippines. 
De l'installation contemporaine à un carrefour de routes 
à la plus pure référence à Lourdes
Avec des crèches par lesquelles l'art de la rue occidental pâlit
aux côtés de la présence musulmane
d'autres  églises 
des combats de coqs
des  vélos et
et des tricycles
et même des nains de jardins

Je vais donc vous laisser errer dans les Philipinnes à travers mes vecteurs impériaux car je crois qu'il y a quelque chose de similaire entre ces aspects culturels occidentaux et orientaux. 
La ferveur religieuse démutliplie les églises chrétiennes et la présence musulmane s'y affirme discrètement. L'univers de l'architecture colorée se constitue au contact des cultures, de leurs assimilations, et à celui des ambitions impériales civilisatrices.
Laissons nous guider....

Aux sources de l'art antique, transmises par les vecteurs impériaux
Les sources antiques, L'héritage de l'Empire Romain - L'Empire Chrétien Gréco-Oriental - L'influence de la culture Arabe - L'Epire Chrétien d'Occident.
Observations sur e su-ouest des Alpes à travers ses chapelles - Périodes préromanes et romanes - Au sujet des façades plates et structurées
                     Je voudrais tout d'abord mettre le lecteur en garde contre une recherche trop linéaire de la transmission de l'art de la décoration monumentale polychrome dont l'art de la façade peinte n'est qu'une des nombreuses variantes depuis l'Antiquité jusqu'au monde moderne et contemporain. Les deux raisons de cette mise en garde sont, d'une part le manque de documentation que j'ai sur le sujet, voire une documentation très éparpillée qui fait appel à une bibliographie abondante où, ça et là, on repère un élément significatif, ailleurs un autre,..., et, d'autre part,  l'éclosion de foyers encore très mal connus mais que je m'efforcerai d'évoquer, parfois de cibler, voire de développer le cas échéant.
                         Les études des historiens d'art et des archéologues commencent à se dégager de ces équations qui divisent l'Europe en deux zones géographiques (quand il n'y en n'a pas une troisième à l'Est) et qui sont les suivantes :
                                - Nord de l'Europe    = façades peintes originaires ou d'influences des Pays-Bas,
                                - Sud de l'Europe      = façades peintes expression de l'art italien.

                          Cette répartition entre Pays-Bas et Italie ne me semble plus, aujourd'hui, très raisonnable et apparaît même caricaturale si nous envisageons les pays germaniques. Il existe, me semble t-il, un lien plus profond à cette sorte de goût pour l'expression monumentale colorée et peinte : l'héritage de l'antiquité orientale qui est remontée jusqu'à nous par les grands vecteurs impériaux à partir de la Conquête Romaine de la Grèce hellénistique et de l'Egypte.
                          Une autre équation divise encore les études, au moins dans l'esprit du grand public. Cette équation est née d'une habitude que nous avons prise de confondre l'apport de la Renaissance Italienne avec les traditions anciennes, voire les apports occidentaux, même s'il y a eu réaction en péninsule. Réaction que l'Italie a réutilisée pour construire Sa Renaissance que personne ne saurait toutefois confondre avec la Rome Antique. Cette autre équation serait à peu près :
                                 - Ressources de la Renaissance Italienne = Art Italien.
                            C'est-à-dire que j'avance que l'Italie de la Renaissance utilise, tout en leur donnant une expression particulière, des ressources, des moyens artistiques déjà bien connus dans l'Europe Médiévale et parfois totalement importés de foyers plus occidentaux et qui se sont implantés en savoir-faire de tradition. La recherche de la transmission des supports aux décors peints, leurs techniques aussi, devient par conséquent une étape prioritaire, avant toute étude différentielle, au même titre que la recherche des décors peints eux-mêmes.                                   
                                                                         

1 - Les sources antiques
            L'égyptologie fournit de nombreux exemples de murs peints, sculptés et peints. Les portes des palais, des sanctuaires, sont très souvent enrichies de couleurs, ce sont là des architectures décorées où la peinture intervient largement.
               Les palais de l'Orient Ancien, d'une façon générale, sont très souvent reconstitués avec des portes monumentales hautes en couleurs. Donnerais-je Babylone en exemple ?
                    L'art Grec se forme non seulement à partir de apports orientaux et sud orientaux mais aussi à partir d'influences nordiques apportées par les Doriens. Au sein du monde grec c'est à Cnossos qu'on repérerait les premières sculptures peintes avec l'entrée nord du palais. C'est également dans ce palais de Cnossos que des fresques parviennent jusqu'à nous par des compositions de grands programmes décoratifs et la technique a bon fresco semble devenir, ou demeurer,  une exclusivité des artistes crétois qui exportent toutefois leur savoir faire et leur art [R.Treuil, P.Darcque, J.C.Poursat, G.Touchais, Les civilisations égéennes du néolithique et de l'âge du bronze . Paris, 1989, p.229 et 300]. 
                               En péninsule italienne les Etrusques développent leur propre art de la fresque [P.Aziz, La civilisation Etrusque . Genève, 1976, p.60, 128, 129, 202, 217 et suivantes].
                                    Le monde antique est friand de couleurs propres à célébrer, à valoriser, les différents cultes des divinités et des rois.
                              Aborder l'histoire de la façade peinte par le vecteur antique est l'occasion de faire ici le point sur la naissance de la peinture dans l'antiquité grecque par ses auteurs.
                                - Umbra hominia circonducta : Pline, XXXV, 15.
                                - Pictura autem Aegyptii exogitaverunt, primum homini lineas circumducta : Isidore de Séville, Orig.XIX, 16).
                                C'est bien, comme l'écrit Constantini citant Damish [M.Constantini, Remarques sur les arts plastiques de l'antiquité grecque . Un polycopié de l'Université François Rabelais à Tours, édtion de 1986, p.1]
                                      " Rappeler que les premiers peintres avaient  coutume de délinéer les ombres produites sur le mur par la lumière du soleil, cet art s'étant ensuite accru, enrichi, revient à inscrire le privilège formel reconnu au dessin dans la dépendance de la structure représentative (spéculaire)."
                                            Et Constantini de conclure :
                                         " Le point de vue créé l'objet,
                                            On ne peut adopter deux points de vue à la fois" (en art grec).

                                          L'art de peindre issu de l'antiquité égyptienne et orientale de façon générale, a été porté à son expression moderne par les Grecs. L'ombre portée toujours plus forte que l'ombre propre est un principe inventé (ombres dégradées - se reporter plus loin dans ce blog au chapitre "techniques et vocabulaires) par Appolodorôs, appelé le Skiagraphe [A.Reinach, Textes grecs et latins relatifs à l'histoire de la peinture ancienne - recueil millet. Introduction et notes par Agnès Rouveret. Ouvrage publié avec le concours du Centre National des Lettres. Alençon 1985]. , vers 427 av.J.C. Ces théories sont celles utilisées par Pierre Esquié en 1897 [P.Esquié, Traité élémentaire d'architecture comprenant l'étude complète des cinq ordres, le tracé des ombres et les premiers principes de constructions. Paris, 1897]. Cette évolution dans la science des ombres a été favorisée par la découverte de la terre brûlée par Nikias à la fin du IV° siècle av.J.C. [A.Reinach, 2985, op.cit., p. 189] "C'est par hasard qu'on découvrit la terre brûlée lorsque, dans l'incendie du Pirée, de la céruse fut brûlée dans des vases. Nikias fut le premier à s'en servir ; sans elle on ne saurait faire d'ombres.
                                   D'autres inventions comme le raccourci de Pausias vers 380 av.J.C., la peinture à la cire du même peintre et les perfections techniques d'Apelle qui firent découvrir une forme de réalisme en peinture par l'écume peinte peinte d'une cheval qu'on prit pour de la salive véritable  [pour toutes vérifications sur ces insertions: Pline l'Ancien, Histoire Naturelle XXXV - La Peinture. Choisissez l'édition que vous préférerez], tout comme l'anecdote de l'oiseau venu picorer les grains de raisins peints par Zeuxis, contribuèrent à faire de l'art de la peinture un des ornements privilégiés du temple et de la demeure aristocratique tel qu'on le découvre à travers  les premières étdudes consacrée à ce sujet, en décors extérieurs, par Jacques-Ignace Hittorf [J.I.Hittorf, Mémoires sur l'architecture polychrome chez les Grecs, lu à l'Académie des Beaux-Arts et des Inscriptions et des Belles lettres. Dans, Annales de l'Institut de Correspondance Archéologique, et dans, Annales de la Société Libre des Beaux Arts. Paris, 1830].
                                     La production des façades peintes dans l'antiquité est attestée par les textes et nous possédons actuellement de traces polychromes de programmes sculptés qui suivent la règle de la circumlatio qui régissait l'opposition des teintes sur les parties accessoires des statues elles que draperies, cheveux, et...En architecture sculpté et colorée la couleur est utilisée suivant une règle très précise : les teintes sourdes (bleu) sont réservées aux parties rentrantes alors que les teintes vives (rouge) sont réservées aux parties saillantes. Ainsi  s'installe le triple concept de peindre en grèse (vu par les romains) : Augué, Lumen et splendor. Augué c'est l'éclat. Les Grecs avaient pour coutume d'enrichir les architraves de leurs temples de boucliers luisant au soleil. L'éclat et la réverbération du soleil absorbent les formes et leurs détails. C'est ce caractèrenqui est exploité en dégradés pour traduire les formes rondes dans les raccourcis animaliers qui présentent leurs croupes en avant-plan en préférence de leurs têtes. Plus tard, la même observation faite par les graveurs allemands et vénitiens permettra la mise au point des camaïeux. Lumen c'est la lumière que reçoivent les objets (le point de vue) et les figures. Et c'est par elle que les ombres sont mises en place. Splendor c'est l'effet général produit par l'oeuvre : sa Splendeur. Le temple splendide est un temple peint. Ces trois concepts n'atteignent jamais autant leur pleine expression que dans l'art de la mosaïque qu'elle soit grecque comme à Délos à la Maison des Masques (II° av.J.C) ou qu'elle soit romaine comme à la Maison du Faune à Pompéï (d'après une original du III° s. av.J.C.).


                                                         2 : L'héritage de l'Empire Romain


                 La question de l'importation de la peinture grecque à Rome est un sujet de discussions.
Les textes traduit par A.Reinach [A.Reinach, 1985, op.cit., p.631] nomment Attalos II à la prise de Corinthe comme importateur. Les notes d'Agnès Rouveret citent Pline qui désigne Mummius en tant que véritable importateur des techniques. Lui-même est contredit par Marcellus emportant à Rome les tableaux pris à Syracuse, Fluvius ceux d'Ambracie...
                A Pompéï nous retrouvons des façades peintes autant en décors de murs de demeures [A.Barbet, La peinture murale romaine - Les styles décoratifs pompeïens. Paris, 1985, p.14-15 et suivantes // K.Chmabers, Trompe-l'oeil - Illusionisme and inspiration. New-York, 1990, p.192] que des jardins [R.King, Les paradis terrestres. Une histoire mondiale des jardins Paris, 1985, p.35], comme à la Maison Loreius Tiburtinus où les décors servent à approdonfir l'espace suivant le principe de Vitruve traduit par Erwin Panofski [E.Panosky, La perspective comme forme symbolique. Paris, 1985, p.35] et repris dans l'étude Myriam Milman [M.Milman, Architectures en trompe l'oeil. Genève, 1986 et 1992 p.10] La reproduction portant illusion...peinture de la scène des édifices tels qu'il nous apparaissent et afin que ce qui est représenté sur des façades placées de front donnent l'impression tout à la fois de reculer vers l'arrière et de ressortir vers l'avant, (La Renaissance utilisera ce principe qu'on retrouvera même dans les jardins construits en France à partir du XVI° siècle).
                             L'héritage romain c'est aussi l'art de construire les murs.
                         Cet art de la construction marque profondément les territoires conquis par les romains. Il n'est pas d'archéologue ou de spécialiste de l'art du Moyen Age qui ne se trouve tôt ou tard, à divers degrés, confronté à l'ambiguïté Romain-Roman comme Claude Andrault-Schmitt le remarque jusqu'au XI° siècle en Limousin [C.Adrault-Schmitt, Les premiers clochers-porches Limousins (Evaux, Lesterps, Limoges) et leur filiation au XII° s. Dans, Cahiers de Civilisation Médiévale - X°-XII° siècles. XXXIV° année, 1992, op.cit, p.202]. Dans les régions plus traditionnellement imprégnées des arts grec et romain, comme la Provence, Jacques Thirion consacre un article entier à débattre de ce type de question en matière de façades [J.Thirion, Les façades des églises romanes de Provence. Dans, Cahiers de Civilisation Médiévale - X° - XII° s. XXXIV° année, 1992, op.cit., p.385 à 392] . Marcel Durliat cite, dans le domaine germanique, le portail de Lorsch au décor polychrome géométrique en tant qu'héritage romain direct [M.Durliat, Des barbares à l'an Mil. Paris, 1985, p.551].
                                      L'abbé Plat est peut-être un des archéologue qui soit allé le plus le plus loin dans l'exploration de l'héritage romain dans les régions de l'ouest de la France [G.Plat, L'art de bâir en France des Romains à l'an 1100 d'après les monuments anciens de la Touraine, de l'Anjou et du Vendômois. Préface de M.Aubert. Paris, 1939]. A partir d'une manière toute romaine de construire le mur [Pour les appareils romains on peut consulter : A.Pelletier, L'urbanisme romain sous l'Empire. Paris, 1982, p.182 et 185] l'Abbé Plat cite une évolution par disparition des techniques dites "à bain de mortier"  [G.Plat, 1939, op.cit., p.42] Cette diminution du bain de mortier est la clé de l'évolution de la maçonnerie archaïque. Dès qu'il diminue les joints s'amincissent...; le parement de petit appareil dégénère en moellonnage; enfin l'enduit alvéolé, après s'être réduit à de minuscules mouchetures,..., finit par disparaître complètement...Vers 1150 tous les procédés archaïques de maçonnerie ont disparu, peut-être depuis un certain temps. Par ces procédés archaïques les bâtisseurs romains avaient utilisé les joints pour créer un système décoratif. Ces joints étaient souvent peints en rouge mais aussi, plus surprenant, en gris comme Claude Andrault-Scmitt le signale au porche d'Evaux-Les-Bains (Creuse) [C.Andrault-ScHmitt, 1992, op.cit., p.202]. L'enduit alvéolé constitue un autre système décoratif issu de l'utilisation des débordements de mortier en parement d'un mur construit à bain de mortier. Au lieu d'éliminer des débordements on les plaque à la truelle sur les moellons de façon à obtenir un joint large et plat qui ne couvre pas totalement la pierre qui apparaît alors dans l'alvéole formée par le centre du joint. Le réseau des joints autour de chaque moellon, ou pierre, forme ainsi un décor d'alvéoles. Ce système décoratif est une forme du mur partiellement enduit.
                                        A partir du X° siècle, ressurgit en orient comme en occident la décoration moulurée et sculptée déjà connue dans le monde romain [A.Barbet, La peinture murale romaine - Les styles décoratifs pompéiens. Paris, 1985]. C'est, pour reprendre l'abbé Plat, une décoration (conçue) comme un dessin géométrique, une calligraphie percée sur une muraille unie...Et c'est là, la raison de l'état d'enfance où la sculpture sur pierre demeura à l'époque carolingienne, tandis que d'autres arts comme la glyptique, l'émaillerie, les arts du métal, la miniature et la fresque brillaient d'un certain éclat. La céramique eut son heure de gloire avant l'apparition de ces systèmes de décors, en fait, extraits des ressources du mur suivant les techniques de construction romaines. Il s'agit dans ce cas des terres cuites à réseaux décoratifs appliqués sur le mur. Cet aspect du décor mural disparaît au X° siècle mais il nous renseigne sur les sites ciblés par les ornemanistes pré-romans. On utilise des céramiques pour façonner les corniches et autres moulurations de l'édifice, mais c'est le pignon qui reçoit à Saint-Maur-de-Glandeuil [G.Plat, 1939, op.cit., p.167] l'essentiel du décor figuratif (ici une monumentale croix plaquée sur un fond réticulé) qui n'est pas sans une certaine parenté avec la croix du baptistère Saint-Jean à Poitiers.
                                    Nous devons comprendre que l'art de la décoration du mur extérieur, hérité de l'art romain, est permanent, jusqu'au X° siècle au moins, mais qu'il évolue déjà dans ses thèmes, par les techniques, et que les sites privilégiés porteurs du décor figuratif mutent avant la création des grandes façades romanes qui vont associer la sculpture et la peinture comme Marie-Thérèse Camus le précise en conclusion de son article (sur lequel je reviendrai) consacré à la façade de Saint-Jean-de-Montierneuf à Poitiers [M.Th.Camus, De la façade à tour(s) à la façade écran dans les pays d'ouest. L'exemple de Saint-Jean- de-Montierneuf  de Poitiers. Dans, Cahiers de Civilisation Médiévale - X°-XII° s. XXXIV année, 1992, op.cit., p.253].
                               A la fin des grandes invasions l'empire aux innombrables divinités (Rome) donne progressivement naissance à trois grands empires monothéïstes :
                                        - l'Empire-Chrétien-Gréco-Oriental avec l'empereur Constantin fondateur de la ville de Constantinople sur le site de Byzance en 395, et  effective à partir de 451 (Mérovée fonde le royaume Mérovingien en 458 et Clovis se converti au christianisme en 496),
                                          - l'Orient avec la naissance du monde Islamique en 622, envahisseur de l'Afrique du nord (Sarrasins), du sud de la péninsule Ibérique, dont la conquête se termine par la victoire de Charles Martel à Poitiers en 732. Cette victoire de Charles Martel amorce la retraite des musulmans jusqu'à Narbonne dont il ne peut toutefois pas s'emparer après avoir reconquis Avignon et Marseille.
                                          - L'Empire Carolingien qui naît en 800 avec Charlemagne, fils de Pépin le Bref fondateur de la dynastie Carolingienne en 751 après la disparition de Charles Martel, dernier roi Mérovingien, en 737.
                  
                                      Même si, comme le fait remarquer Gilbert Dragon [G.Dragon, Leçon inaugurale faite le vendredi 30 janvier au Collège de France. Chaire d'Histoire et de Civilisation du monde Byzantin. Nogent le Rotrou, 1976], l'Orient vas être tenu à l'écart de l'Occident par Byzance, les apports de ces lointaines contrées en matière d'architectures colorées, e surtout par les jardins (Babylone via les croisades abrègent certains ?), vont marquer l'occident.
                                                                             

                   3 . L'Empire Chrétien-Gréco-Oriental et son rayonnement sur la péninsule italienne
                          Etienne Coche de la Ferté introduit ainsi l'art de Byzance [E.Coche de la Ferté, L'art de Byzance - Principaux monuments de l'art de Byzance par Giustina Ostuni. Paris, 1981, p.34] "C'est sur la civilisation du Bas Empire et non sur l'art classique des Antonins que l'art paléochrétien prend son essor, avec ce que celle-ci comporte de caractères romains, penchant pour le naturalisme, imprégnation de thèmes et de schémas orientaux, souvenirs de l'hellénisme, et iranien, exerce sur Byzance une fascination qui sera décelable dans les faits...L'empreinte chrétienne se précisera peu à peu, elle ne deviendra pas la source unique d'inspiration, mais sera néanmoins la note dominante, laissant à l'art profane une part non négligeable, impossible à mesurer exactement aujourd'hui, les destructions des décors et des résidences civiles ayant été presque totales.

                                L'art Grec, créateur de façade peintes, avait porté la peinture à sa perfection illusionniste et l'avait exportée à Rome en orientant les foyers civilisateurs du nord (Doriens), de l'est (Ioniens, Anatoliens), du sud (Egypte, Soudan) plus résolument vers l'Occident. Byzance hérite de ces influences fondatrices mais se nourrit aussi des apports contemporains orientaux qui la fascinent. Certes, les décors extérieurs sont disparus mais nous en conservons  au moins un témoignage important avec l'exemple de la châlké du palais Constantinople [J.Ebersolt, Le grand palais de Constantinople et le Livre des cérémonies. Paris, 1910, p. 18, 35 et 36 // C.Mango, The Brazen House. A study of the vestibule of the imperial palace of Constantinople. Kobenhaven, 1959, p.18, 20 à 26 et 125] . Cette entrée monumentale était surmontée, en façade, d'une peinture à l'encaustique (technique grecque) qui représentait la victoire de la croix sur les ennemis de l'Eglise. Constantin y était peint la tête surmontée du signe victorieux et entouré de ses enfants alors que l'hérésie y était représentée par un serpent, au pied des personnages, transpercé d'un trait et précipité dans l'abîme. A l'intérieur de l'enceinte du palais et à l'extérieur des bâtiments l'empereur circulait entre les portiques ornés de tentures fixées entre les colonnes comme on peut en voir sur les miniatures et enluminures romanes (voir les origines du thèmes sur ma page consacrée au rocaille : juillet 2011). Des mosaïques de célébration complétaient le décor du palais tandis que dans la ville on érigeait des arcs de triomphe couvertes de mosaïque. L'iconoclasme des VII et VIII° siècles va avoir comme conséquence la destruction de ces décors. Le retour à l'orthodoxie va s'accompagner d'une réapparition progressive de ces ornements et l'imératrice Théodora fera repeindre une autre image sur la châlké à l'emplacement de celle détruite; cette fois l'image du Christ remplace celle de l'Empereur. Cette fonction de la célébration christique ou impériale sera celle essentiellement dévolue à la façade peinte - la glorification d'un grand féodal se substituant à celle de l'Empereur - et aux décors de la ville jusqu'à l'aube de la Renaissance et même jusqu'au XIX° siècle par le biais des armoiries peintes en façades des demeures. L'Empereur dans l'art de Byzance  est  assimilé à un personnage sacré digne d'être célébré par des triomphes où l'architecture colorée est de rigueur.
                          Pendant la fureur iconoclaste de l'empereur Constantin les artistes Byzantins trouvèrent refuge à Rome auprès du pape Paul 1° (757-567). Cet épisode marque le premier transfert important de l'art byzantin au Saint-Siège et bien sûr à Rome.
                                                                L'Empire Romain d'Occident (autre empire éphémère) avait installé sa capitale à Milan. Il la déplace à Ravenne au début du du V° siècle sous le règne d'Honorius. Cet empire meurt en 476 et le roi des Ostrogoths, Théodoric, prend la ville en 493. Ravenne connait alors un premier essor jusqu'à sa conquête par Bélisaire, général de Justinien, en 540, qui la fait passer dans le monde byzantin pour deux siècles jusqu'à l'entrée en 751 du roi des Lombards Astolphe (749-756). Ainsi prend fin la domination politique de Byzance sur Ravenne laissant à la ville un prestigieux héritage culturel.
                                                                      L'Empire d'Orient chassé de Ravenne renforce sa position en péninsule avec le Traité de Venise de 811. Charlemagne vient de constituer son empire.
                      Jusqu'au couronnement de Charlemagne le seul véritable empire chrétien est celui de Constantinople. La crise politique qui avait entraîné la perte de Ravenne par Byzance est due à l'ordonnance de 726 par l'empereur Léon III portant à l'obligation la destruction des icônes. La réaction vient du pape Grégoire III qui bénéficie de l'appui des Lombards hérétiques. Suite à la victoire d'Astolphe contre l'Empereur, le nouveau Pape Etienne III (aussi appelé Etienne II - 752-757) s'inquiète du danger sur l'hérétisme et  il fait appel à Pépin le Bref, qui venait de s'emparer du trône de France, pour combattre les armées lombardes qui sont écrasées en deux fois. Ces victoires de Pépin le Bref induisent la création de l'Etat papal et le développement de son pouvoir temporel qui éclatera sous le Pape Pascal 1° avec l'installation dans Rome des fameuses mosaïques où on voyait les suites impériales et papales sur un même pied d'égalité mais toutes deux dominées par le Christ.
                                 Venise reste un temps à l'écart de la redistribution territoriale jusqu'en 804, date à laquelle les deux doges sont déposés par leurs rivaux pro-francs. Charlemagne vient de s'installer sur son trône impérial, créant le nouvel Empire-Chrétien-d'Occident et Nicéphore, empereur de Byzance, doit accepter le partage de l'empire de la chrétienté. Une rébellion éclate et Venise reste dans le domaine byzantin par le traité de 811 appelé Traité de Venise [Ch.E.Perrin, L'Allemagne, l'Italie et la Papauté de 1125 à 1250 - Les cours de la Sorbonne - Certificat d'Etudes Supérieures d'Histoire du Moyen Âge. Paris, 1952, vol.1.  //    A.Grabar, L'empereur dans l'art byzantin. Londres, 1971. //   S.Gouguenheim, P.Monnet, J.Mortel, De la Meuse à l'Oder - L'Allemagne au XIII° siècle. Sous la direction de Michel Parisse. Paris, 1994].

                                           Venise c'est cette ville commerçante qui possède de nombreux privilèges dans l'Empire Byzantin mais qui a aussi une position géographique peu favorable à son trafic maritime pour peu qu'un autre pouvoir détienne les portes de l'Adriatique. La constitution du royaume Siculo-normand, conquis sur les Arabes qui eux-mêmes l'avait soustrait à Byzance, est une source permanente d'inquiétudes pour Venise. L'intégration de ce royaume à l'Empire-Chrétien- d'Occident par le mariage de Constance, fille et héritière du roi de Sicile, et Henri VI fils de l'Empereur Frédéric 1° Barberousse, accroît la politique des alliances des Vénitiens au gré de leurs intérêts maritimes à une période où Byzance est en plein déclin suite à la mort de Manuel Commène (1180)
                                   Le Golf de Venise constituait un monopole commercial de Venise en Adriatique et s'étendait à peu près d'Ancône à Zara, ville de Dalmatie. Le royaume de Dalmatie-Croatie, constitué au XI° siècle, st conquis dans la première moitié du XII° siècle par le roi de Hongrie à la recherche de débouchés sur la mer. Zara se donne à la Hongrie en 1170, est reconquise par les Vénitiens, revient à la Hongrie en 1186. La confusion dans laquelle est plongée l'Occident, suite au décès pr2maturé d'Henri VI, laissant un fils mineur et une impératrice Sicilienne, affaiblit les pouvoirs occidentaux qui se voient contraints de négocier avec Venise pour acheminer en Orient la Quatrième Croisade soutenue par le roi de Hongrie. Le Doge Dandolo, devenu par contrôle du convoi maritime le véritable maître de la croisade pose comme condition au service de la flotte vénitienne la conquête de Zara. Après un siège de quelques jours Zara se rend (novembre 1202). Prétextant la période d'hiver et l'expiration du contrat maritime entre les croisés et Venise en juin 1203, Dandolo, ayant immobilisé les troupes dans la ville conquise, va utiliser à son profit un projet de réduction de Constantinople afin de s'assurer la maîtrise du commerce vers l'Orient [J.J.Norwich, Histoire de Venise. Hardmonsworth, 1977, édition française, Paris 1986, p.18 à 36.]. Constantinople tombe définitivement en 1204 et les Vénitiens obtiennent la moitié du butin de guerre qu'ils mettent quatre ans à acheminer vers Venise [Ch.E.Perrin, 1952, op.cit., p.288 à 289]. Ce butin considérable est un véritable déplacement de la culture byzantine en occident et bien sûr en tout premier chef à Venise.

                                        Le démantèlement de l'Empire Byzantin partagé entre les Vénitiens et le Nouvel Empire Latin, dont Baudoin de Flandres reçoit le titre impérial, sonne le glas d'un impérialisme culturel qui aura duré jusqu'au XIII° siècle  [D.J.Geonokoplos, Interaction of the "Sibiling" Byzantine and Western cultures in the midle ages and italian reniassance (330-1600). NewHaven and London, 1974, p.42] et qui va se poursuivre dans nombre de fondements des bases de l'art italien, et, pour notre sujet plus particulièrement, dans la création de la peinture italienne du duecento [L.C.Marquez, La peinture du duecento en Italie Centrale. Paris, 1987, p.111].



4 . L'INFLUENCE DE LA CULTURE ARABE EN EUROPE DU SUD


     Outre l'influence orientale sur l'art des jardins, que je vous ai déjà présentée sur ma page "Porto, O'Porto - Thèmes et vecteurs " ( moi de février 2012 sur ce blog), outre les influences directes et filtrées par Byzance, il existe deux ragions où l'art de l'Islam s'est directement implanté par occupation des Arabes :
                             - Le sud de la péninsule italienne, dont la Sicile,
                             - L'Andalousie.
                                                                                
                     Depuis l'Antiquité, comme toutes les terres du bassin méditerranéen, la Sicile a une histoire mouvementée. C'est en 535 que Bélisaire, roi des Ostrogoths, conquiert la Sicile pour le compte de Byzance. La conquête Arabe des IX° et X° siècles va transformer l'île en émirat prospère et faire de Palerme un centre très brillant de la culture islamique. Puis, de 1061 à 1091 Roger de Hauteville établit la domination normande sur l'ensemble de l'ïle. Le point culminant de la culture siculo-normande sera atteint sous la domination des empereurs germaniques de la dynastie des Hohenstaufen de 1197 à 1250. Charles 1° d'Anjou est couronné roi de Sicile par le pape en 1266, mais, les Vêpres Siciliennes de 1282 donnent le pouvoir à Pierre d'Aragon. Enfin, en 1422, les royaumes de Naples et de Sicile sont réunis pour ne former qu'un seul et unique royaume des Deux-Siciles.
                                          Tout comme en France et en Europe, en plein Moyen Âge, les habitudes de constructions héritées des Grecs et des Romains continuent leurs carrières lais se nuancent sous l'influence de nouvelles cultures. C'est donc sur les bases antiques très vivaces que l'Emirat de Sicile forme une entité culturelle qui va remonter de la péninsule italienne jusqu'à la rencontre de l'art byzantin - sur lequel s'était déjà installé l'Emirat - dans les provinces qui avaient aussi déjà subi l'influence de Ravenne. Cet art arabe ainsi colmaté entre deux pôles de la culture byzantine peut apparaître très dilué. Toutefois, l'apport d'un art arabe à l'art byzantin est indéniable dans ces régions sud de l'Italie. D'après A.Venditti [A.Venditti, Architettura Bizantina nell'Italia Meridionale - Campagna, Calabria, Lucania. Napoli, 1959, volume 1, p.89.], cet apport de l'art arabe serait celui d'une nouvelle sensibilité un peu orientalisante avec éléments aniconiques, floraux et zoomorphes. Cet apport oriental est également sensible dans l'art siculo-normand, coloré, qui n'est pas, suivant les auteurs de la Sicile Romane [G.Cassata, G.Constantino, R.Santoro, Sicile Romane. Abbaye de Sainte-Marie-de-la-Pierre-Qui-Vire, 1986] seulement une rencontre de Byzance et de la Normandie mais aussi une rencontre des influences clunisiennes et musulmanes [Sur l'évolution générale de l'art musulman on peut consulter : G.Goodwin, A histoiry of Ottoman Architecture. London, 1971].

                             L'Andalousie est l'ancienne province romaine de la Bétique conquise par les Musulmans au VIII° siècle et qui devient le très important foyer de la culture Arabe en peninsule Ibérique jusqu'au XV° siècle. Ici la culture musulmane va directement rencontrer l'art de la Renaissance. En Andalousie la couleur est un concept architectural très vivace puisque l'Alhambra - c'est-à-dire le plus grand palais construit par les Musulmans dans la province - est ainsi nommé à cause de sa couleur rouge [E.Diez, L'art de l'Islam - Index général - Histoire de l'Art Payot. Paris (non daté)] . La couleur signe l'architecture musulmane en Espagne. Le décor est signalé au au monastère de Guadalupe en entourage de baies, en ornements de cheminées et les tuiles sont polychromes. B.Pavon Modonado précise [B.Pavon Maldonado El arte Hispano-Musulman. Madrid, 1989, p.15 et suivantes] ses remarques et signale également une peinture en vestibule du palais mudejare de Tordessillas représentant un Christ  entouré de motifs géométriques qui font partie du cortège des décors hérités de la tradition arable au même titre que les motifs floraux et que les épigraphies. Les baies et la porte sont des sites privilégiés  tel que le remarque Geneviève Barbé "...la persistance face aux nouveautés de l'italianisme d'une forte tradition mudejare...les façades sont sobres, massives...L'élément essentiel est la porte. C'est autour d'elle que se concentre 'ornementation...d'un encadrement rectangulaire ou "alfiz"..." [G.Barbé, La tradition Mudéjare en Espagne. Dans,La Maison, 1983, op.cit., p.85 à 88] Il est toutefois un autre lieu qu'on se plaît à décorer : le patio. Ce patio est une cour intérieure à ciel ouvert et sa décoration appartient au thème de cette étude posant une épineuse question à laquelle Pedro Navascues Palacio essaie de répondre "...La casa toledano del periodo 1450-1550 responde en sus lineas generales de planta, distribution y usos, a un viejo modelo fundamentalamente mediterraneo, de origen romano y conservado a travès de la Edad Media, tanto en su vertiente islamico como cristina, de tal manera que podria hablarse en este caso de un ejemplo arquetipico de permanencia tipologica, no solo a travès del tiempo sino, lo que parece mas diificil, à travès de culturas  duversas come fueron la hispano-romana, musulmana y medieval cristina...de tal manera que en algunos casos non estamos muy lejos del atrio romano y des telma del compluvium e impluvium." [P.Navascues Palacio, Tipologia de la casa toledena en el Renacimiento. Dans, La Maison. 1983, op.cit., p.77 à 84]. Par cet extrait cet auteur touche un problème de fond des supports des décors peints, de leurs transmissions à travers la tradition décorative de ces espaces particuliers, à la fois privés et publics, que sont les atriums et leurs variantes.
                               C'est par ce dialogue entre l'extérieur public et l'intérieur privé - soit de la façade à l'espace commun intérieur - qu'on trouve une permanence architecturale curieusement liée à une tradition décorative quel que soit le registre culturel qui en exploite le thème. Dans l'art médiéval occidental on peut encore penser que c'est ce schéma qui est conservé, de l'intérieur vers l'extérieur, dans la tradition décorative des églises, du porche au sanctuaire. Cependant, l'art médiéval occidental offre une autre permanence des sites privilégiés du décor de l'atrium à travers le cloître.


5. L'EMPIRE-CHRETIEN-D'OCCIDENT


[Tant pis pour le sujet dans le sujet : c'est dans ce restaurant d'Angono, tenu par les trois artistes que je présente quelques photos plus bas,  que j'ai mangé cette merveille : je n'ai jamais rien mangé de meilleur en Asie
ça vallait bien une parenthèse impériale. En plus ce restaurant est aussi une galerie d'art et c'est surprenant, avec des oeuvres d'une réelle qualité de haut niveau - surtout en sculpture sur bois - bien que très surprenantes et dont je vous présente quelques échantillons sur les photos à partir de la Scène jusqu'à la poupée d'Angono. Je fais un petit détour par la galerie de l'artiste national Nemiranda - à quelques pas de ce restaurant-galerie - qui vaut aussi une visite tellement les veines artistiques développées par les artistes officiels des Philippines peuvent surprendre un amateur d'art occidental, en marge des musées de Manille qu'il faut absolument visiter pour comprendre un peu la multiculturalité de ce très beau pays ]
 

              L'art de l'Empire Carolingien offre un autre champ d'observation de la mutation des décors peints, de leur apparition, de l'intérieur vers l'extérieur par les sites. 


                           Le double héritage romano-byzantin y est certainement décisif avant la mise en place des grandes façades  aux programmes iconographiques colorés qui caractériseront l'art roman des pays d'ouest.
                                Les Empereurs Carolingiens et leurs cours sont itinérants. Ils se déplacent de palais en palais , de villa en villa; plus tard à la Renaissance les rois de France en feront autant de châteaux en châteaux. Nombreuses sont les villas de l'Empire Romain qui subsistent dans les domaines germaniques e Carolingiens de façon générale. C'est sur l'emplacement de l'une d'elles que Charlemagne fit édifier son palais d'Aix-la-Chapelle [A.Kleinclausz, Charlemagne. Paris, 1977, p.270 à 299]. Ce palais a pour thème central une église sur plan circulaire à coupole décorée intérieurement d'une mosaïque qui représente le Christ sur son trône, acclamé des vingt-quatre vieillards de l'Apocalypse. L'art de la mosaïque grecque, romaine, byzantine, remonte aussi vers le nord de l'Europe au service de la gloire de l'Empereur gardé par ses électeurs tout comme le Christ est lui-même gardé par ses sages. Le massif occidental de l'église en rotonde (reprise de l'architecture du tombeau du Christ à Jérusalem ?) est matérialisé par la solennité d'une tour porche précédée d'un atrium. Ces deux composantes, l'atrium et le massif occidental, sont ici des générateurs privillègiés de l'évolution de l'architecture romane [pour ce descriptif j'utilise la reconstitution publiée par M.Durliat, L'art roman. Paris, 985, p.547 à 550]
[Voilà nos artistes dans leur galerie-restaurant où on mange si bien et où on voit de si belles choses
et l'accueil est au niveau du reste...Allez les voir, vous ne raterez pas votre voyage aux Philippines en faisant ce petit détour dans la grande banlieue de Manille, à Angono, toutefois assez difficile d'accès, pour un voyageur occidental. Moi j'ai fait le chemin à pied et en plusieurs Jeepnees...]
                                L'Atrium est un lieu décoré depuis la Grèce antique et cette tradition passe par la Rome Impériale [B.Andrea, L'art de l'ancienne Rome. Paris, 1973, p.67 à 73]. Nous l'avons vu avec le palais de Constantinople , c'est dans cet atrium qu'on accroche les tentures entre les colonnes du périptère pour glorifier l'image impériale, pour la valoriser : elle est le lieu où on la voit (pour l'origine iconographique du thème je renvoie le lecteur tout en bas de ma page "Rocaille" sur ce blog - mois de juillet 2011 - pour une origine du thème dans l'iconographie romaine tardive avec l'exemple de la mosaïque de Conimbriga au Portugal). Ici l'atrium valorise l'entrée de l'Empereur dans l'enceinte sacrée du sanctuaire. L'atrium est bien encore ce lieu privilégié entre intérieur et extérieur qui reçoit un décor particulier en héritage de la tradition décorative antique - comme déjà exposé plus haut - étrangère à cette idée spécifique de la célébration d'une personnalité double - politique et religieuse - contemporaine. C'est aussi cette composition architecturale qui fait basculer à Saint-Gall (à partir de 830) de la façade sur le mur gouttereau pour donner le prototype de l'architecture monastique [M.Durliat, 1985, op.cit.]. Les portiques qui entourent désormais la cour intérieure des monastères sont appelés à connaître de très brillants et riches décors.
                                 Une autre évolution de l'atrium, sous le nom italien de "quadriportico"   apparaît de Rome à Milan et en Campagnie au X° siècle pour connaître une certaine fortune dans la plaine du Pô. Il s'agit de l'apparition du "protiro" qui est une forme de portique hors oeuvre plaqué sur la façade romane, puis de la période gothique en Italie. Francesco Gandolfo qui a étudié l'apparition de ce thème architectural [F.Gandolfo, La façade romane et ses rapports avec le protiro, l'atrium et le quadriportico. Dans, Cahiers de Civilisation Médiévale - X° - XII° s. XXXIV°, 1991, op.cit., p.309 à 319] situe son évolution à partir de la valorisation qu'on souhaite donner à la travée centrale d'arcades de la portion de péristyle (ce qui reste de l'ancien périptère) qui subsiste en façade de l'église. L'évolution du thème passerait, après la disparition de l'atrium d'entrée, par la conservation de cette seule partie de portique en façade, donnant un quadriportico, soit quatre arcades de portique qui flanquent en façade une cinquième arcade plus haute et propre à valoriser l'entrée comme à San-Angelo-In-Fromis. Puis les arcades latérales disparaissent et ne subsiste que l'arcade centrale qui subit à son tour un traitement particulier. A savoir : un avant corps construit sur deux colonnes, à base de lions stylophores, soutenant une voûte en berceau qui occupe toute la profondeur de la structure à la perpendiculaire de la façade. Cette pénétration créé une sorte de site de tympan vide. La voûte en berceau est couverte d'un toit en bâtière lorsque le portiro n'a qu'un seul niveau d'élévation et d'une loggia toujours ouverte en bâtière lorsque le portiro s'élève sur deux niveaux. Les sites des décors sont alors la voûte en berceau et le tympan renvoyé contre la partie plate de la façade l'arc du berceau de la voûte. Cette valorisation de l'accès à l'édifice, valorisation triomphale, Francesco Gondolfo n'hésite pas à la rapprocher de celle de l'idée de la chälké de Constantinople [F.Gondolfo, 1991, op.cit. p.38 à 40] "En transférant à Sant'Ambrogio (Milan) l'arc triomphal propre à la solution campanienne, il a fait revivre (le maître d'oeuvre), dans la qualité formelle de l'art roman milanais, les esprits majestueux de la forme architecturale sous laquelle, dans la mosaïque de Sant'Appolinaire Nuovo à Ravenne est représentée la façade du palais de Théodoric, dérivée à son tour de la façade de la châlké, entrée monumentale du palais impérial de Constantinople. Toutes les variantes du portique vont être, en Italie, très tôt décorées de programmes peints "a la manera greca" comme ceux de la basilique San-Pietro et San-Lorenzo-Fuori-Le-Mura (au moins à partir de 1261) et à San-Pietro-In-Vaticano ( au moins à partir de 1240)  [L.C.Marquez, 1987, op.cit., p.38 à 40]



                        Le goût dit piémontais des édifices baroques des Etats de Savoie impose aux églises, assez souvent et essentiellement dans les montagnes, un portique en façade. Doit-on voir ici un héritage durable, par les terres impériales auxquelles appartiennent ces états, de cette mutation des composantes de l'atrium installée en art de tradition ou de goût incrusté dans les traditions ? Question certainement des plus pertinentes puisque la façade de la cathédrale d'Embrun (Alpes françaises) est pourvue d'un protiro à lyons stylophores alors que c'est son tympan en portail ouest qui est destiné à recevoir une fresque [J.Thirion, Alpes romanes. Abbaye Notre-Dame-de-la-Pierre-Qui-Vire, 1980, p.408] ; puisque le protiro de Notre-Dame-des-Doms à Avignon est enrichi d'un tympan peint par Simone Martini (vers 1343). Jusqu'à la fin du XIX° siècle la tradition d'un petit appentis en bois et pierre, voire maçonné, persiste dans le sud-est des Alpes. Toutefois l'auvant protecteur de la façade n'est pas forcément un héritage architectural de filiation mais peut tout simplement être né de la simple nécessité de protéger une entrée. C'est sa relation à la façade et au décor qui s'inscrit dans la filiation architectural pas nécessairement sa fonction. 
                          L'art médiéval occidental n'est pas sans ignorer les entrées relavorisées par des porches ou des portiques et pas nécessairement en façade occidentale ou en entrée principale. A Brioude XII°/XIII° s. - Haute-Loire - c'est l'entré à l'église par le portail sud qui est valorisée par un portique alors que le tissu urbain médiéval accolé au mur gouttereau a persisté. Sous ce portique le portail est enrichi d'un magnifique tympan peint (dont il ne reste hélas que des vestiges - voir sur ce blog - Techniques et vocabulaire au mois d'août 2012)
                               Le second thème de l'évolution de la façade par le massif occidental est beaucoup moins schématique. Dans son brillant article clôturant le Colloque de Poitiers (26-29 septembre 1990 - C.E.S.C.M.) le célèbre médiéviste Willibald Sauerländer écrit : "...beaucoup de grands sanctuaires du haut moyen âge étaient comme vérouillés à leur extrémité occidentale, barrés contre le monde du mal, contre l'extérieur profane et séculier. C'étaient des sanctuaires qui ne s'ouvraient pas, mais qui au contraire semblaient se défendre contre le monde...Les textes médiévaux... - au moins jusqu'au XIII° s - ne semblent pas connaître le mot "facies", façade. Ils parlent plutôt de "l'opus occidentale, opus frontale" ou simplement de "pars anterior ecclesiae". Dans l'architecture ecclésisatique occidentale, l'idée d'un visage, d'une face, d'une façade d'église s'est développée lentement...C'est une évolution...qui dépendait aussi d'un changement dans les relations pratiques et idéologiques entre l'église - la cathédrale, le monastère - et son entourage profane dans les villes, dans les lieux de grands pélerinages ou de grandes foires. C'est le long du chemin qui mena avec beaucoup de de détours du sanctuaire cloisonné du haut moyen-âge aux églises romanes et gothiques avec leurs façades qui annoncent, qui parlent et invitent.
                        A l'autre bout de cette évolution nous trouvons dans le dernier quart du XI° siècle un exemple tel que la façade de Borgo San Donnino en Emilie qui se présente comme le frontispice d'un grand monument public. Trois portes d'entée sont pompeusement surhaussées par des portiri...Au xours des grands conflits lombards du XII° siècle - pendant le règne du farouche empereur qu'était Barberousse - Borgo se tint du côté de l'Empereur...Une telle construction ne verrouille plus l'extrémité occidentale de l'édifice. Au contraire, elle annonce, elle invite et elle est presque publicitaire...Peut-être de tels programmes (iconographiques) n'étaient-ils nulle part en Europe plus nets que dans ces villes semi-républicaines d'Italie du Nord. La leçon qu'on peut tirer de cette brève introduction ( de l'époque carolingienne au XII° s.)...a été élaborée cette grande forme architecturale et d'iconographie qui est le thème de notre colloque : la façade romane". 
                             L'Empire, pour des questions de liturgies attachées aux dynasties impériales, constitue un foyer de résistance à l'apparition des façades romanes en demeurant fidèle aux architectures bipolarisées  ottoniennes [W.Sauerländer, 1991, op.cit., p.396]. Cette remarque permet de renvoyer la (re) naissance de la façade romane à l'apparition de ce thème isolé et défini par Emile Mâle (sous réserve toutefois de l'article déjà cité de Marie-Thérèse Camus au sujet de Montierneuf à Poitiers) en 1947 qu'est le "portail historié" [E.Mâle, L'art religieux du XII° siècle en France - Etude sur l'origine de l'iconographie du moyen-âge. Paris, 1947, p.377 à 442] dont l'étude vient d'être reprise partiellement par Yves Christie [Y.Christie, Aux origines du grand portail à figures : les précédents picturaux. Dans, Cahiers de Civilisation Médiévale - X°-XII°s. . XXXIV° année, 1991, op.cit., p.255 à 265].
                                          Nous restons bien ici dans le domaine singulier de la valorisation de l'accès à l'édifice et, dans le tissu urbain médiéval, suivant les axes d'arrivée au sanctuaire et pas forcément suivant l'orientation cardinale du bâtiment. Il faut repartir de l'architecture carolingienne pour essayer de mieux comprendre, de mieux approcher, la naissance de ce support des décors qu'est la façade.
                                La reconstitution du Palais de Charlemagne, déjà utilisée pour explorer le thème de l'atrium, est précieuse pour essayer de cibler ce que Carol Heitz expose par son étude du rôle de l'église-porche dans la formation des façades occidentales [C.Heitz, Rôle de l'église-porche dans la formation des façades occidentales de nos églises romanes. Dans, Cahiers de Civilisation Médiévale - X°-XII° s. XXXIV° année, 1991, op.cit., p.329.] "..."Westerk" - "église-porche" - "antéglise", c'est par ces termes que les historiens d'art tentent de définir un type d'architecture dont la naissance remonte à l'époque de Charlemagne, plus précisément à la dernière décennie du VIII° s...; celle d'une église à plan centré, antéposée - à 'ouest - au sanctuaire de forme basilicale. Si le thème se développe et connaît un grand succès au mord et à l'ouest des Alpes, des auteurs ont pu appréhender le rôle probable joué par l'église-porche dans la formation des façades harmoniques en Normandie [M.Baylé, Les relations entre massif de façade et vaisseau de nef en Normandie avant 1080. Dans, Cahiers de Civilisation Médiévale - X°-XII° s. XXXIV° année, 1991, op.cit., p.329], des façades écran padanes [H.E.Kubach, Ein romnischer Bautypus Oberitaliens, die Schirmfassade. Dans, Romanico padano, Romanico europeo. Parma, 1977, p.169 à 175] et dans l'ouest de la France [T.Orlowski, La façade romane dans l'ouest de la France. Dans, Cahiers de Civilisation Médiévale - X°-XII° s. XXXIV°année, 1991, op.cit., p.367 à 377]. La formation de ces façades serait due à la subsistance d'une avant-nef pour laquelle la façade réalisée aurait été conçue. Mais, des changements de partis en cours de construction ou dans les habitudes de construire auraient fait que ces avant-nefs auraient été supprimées : on aurait ainsi continué à concevoir les façades en harmonie avec d'antiques avant-nefs jusqu'à ce que le processus (mental) s'installe en style caractéristique des façades des régions considérées. D'où cet écart entre les volumes intérieurs et la traduction d'autres volumes en façade. On accède désormais directement, sans autre transition que le seuil du portail, comme dans un tout petit édifice. Il ne peut s'agir ici de trompe l'oeil car il y a un processus de création et non pas d'intention de leurre ou de tromperie. Ces façades sont animées de sculptures colorées et de jeux d'appareils polychromes (Notre-Dame-La-Grande à Poitiers, Saint-Pierre d'Aulnay en Saintonge pour ne citer que les plus célèbres). La notion de topographie, de région, est déterminante pour comprendre que le lieu géographique où se développe un même thème de l'architecture carolingienne peut donner naissance à une traduction radicalement différente de la façade comme c'est le cas du Poitou à la Bourgogne.


                               L'influence des grandes église impériales sur la Bourgogne est bien connue. En quelques lignes Gabrielle Démians d'Archimbaud en dresse le panorama [G.Démian d'Archimbaud, Histoire artistique de l'occident médiéval. Paris, 1968 et 1992, p.164] "Le plan de Limbourg fut repris dans l'abbatiale impériale de Hirsau, construite de 1059 à 1071 sous l'influence du mouvement réformateur issu des abbayes de Gorze en Lorraine, et de Cluny. Le caractère dépouillé et austère des monuments de cette "école" (tels ceux de de Schaffouse et d'Alpirsbach) leur confère une monumentalité sobre qui s'oppose comme un manifeste, en ce temps de lutte contre l'Empire et la papauté, à la splendeur de la cathédrale de Spire". L'héritage en plan de ces églises en façade station, pour reprendre une expression de W.Sauerländer [W.Sauerländer, 1991, op.cit., p. 399] . Cet auteur remarque que le portail de Cluny III fait partie du programme intérieur de l'église pour les pèlerins venus de de l'extérieur. A Vézelay la cas de la série des trois portails de la partie orientale du nartheix ( les trois portails au fond du nartheix avant d'accéder à la nef) renforce l'idée d'une façade station, c'est-à-dire d'une lecture dans la pénétration du bâtiment, dans un lieu entre extérieur et intérieur où on s'arrête, d'iconographies ailleurs réservées à 'extérieur triomphal d'une portail historié. Tranchant la question de ces degrés de pénétration dans le sanctuaire par ces portails W.Sauerländer écrit "A Vézelay nous avons donc deux façades : une "façade station" à l'intérieur qui s'adresse à la communauté monastique et une "façade pèlerinage" à l'extérieur qui s'adresse aux pélerins...Les etrées des grands sanctuaires du moyen âge étaient souvent multi-fonctionnelles ; de ce fait elles se prêtent assez mal à notre notion moderne, littéralement "superficielle", de "façade".


                    6 : Quelques conséquences sur l'observation des chapelles provençales de la fin du moyen-âge jusqu'au XVIII° siècle . Le cas des oratoires.


                   Les chapelles provençales de la fin du moyen-âge, et par extension celles rencontrées sur les territoires plus précisément appelés Comté de Nice peuvent être grosso modo, jusqu'au XVIII° siècle, être regroupées en trois familles :
                   - chapelles à façades plates,
                   - chapelles à façade et porche (porche en façade ou façade derrière un porche),
                   - chapelles sans façade.
                            Les chapelles à façades plates ne représentent aucune ambiguïté pour entrer dans cadre de cette étude et j'ai eu l'occasion de présenter un exemple à façade peinte avec la chapelle Saint-Sébastien à Saint-Etienne-de-Tinée peinte par Jean Baleison ( Primitifs Niçois - mois de mars 2012 sur ce blog). La tradition des chapelles à façades plates est fort ancienne dans les régions de l'arc alpin et elle remonte aux architectures carolingiennes si on s'en réfère à la brillante étude de Mariaclotilde Magni [M.Magni, Sopravivivenze carolinge ottonane nel'architettura raomnica dell'arco alpino centrale. Dans, Estrato de arte Lombarda, rivista di storia dell'arte - anno quattordicesimo. Primo semestre 1969]. De façon générale, sauf dans le cas déjà cité, les programmes peints de ces façades du bas moyen âge dans le sud-est des Alpes ont disparu malgré la précaution qu'on eut, dans certains cas, d'adjoindre un auvent pour protéger les décors. Par voie de conséquence des familles repérées de telles adjonctions d'auvents, à allures de porches, ne font pas glisser ce type de chapelle à façade plate vres le second type de façade à porche construit en dur puisqu'on remarquera que de tels auvents protecteurs en bois se retrouvent aussi devant les chapelles sans façade ou avec une façde derrière un porche comme on en voit  de façon tout à fait claire à la chapelle de Trigance (où le départ des arcs d'un auvent prévu en dur subsistent par delà une réalisation de l'auvent en bois) dans les Alpes-de-Haute-Provence.

                                                        Les chapelles à façade et porche constituent une famille très répandue en Provence jusqu'à faire figure de style provençal. Le porche est souvent une simple voûte d'arêtes supportée par quatre grosses piles dont deux font ressaut sur la façade plate à chaque bord de celle-ci. Dans les Alpes-Maritimes on rencontrera plus volontiers des porches non voûtés mais charpentés devant une façade qui a tendance à disparaître vers la rencontre du type chapelle sans façade. Toutefois, la chapelle de Sigale (vallée de l'Estéron), bien qu'à porche charpenté sur piles, rejoint le style de la chapelle de Ben-Va (Var) à porche voûté conservant des traces de décors peints très anciens en façades extérieures non abritées, évidentes, sur la couche d'enduit la plus profonde et actuellement visibles par les dégradations des enduits successifs. Ces porches charpentés, ou vestibules, constituent une première travée droite in-antis avant l'accès au sanctuaire généralement à façade matérialisée par une arcade réductrice du volume de la voûte, et faisant office de façade. Ces porches sont presque obligatoirement (lorsqu'ils sont encore en l'état) aménagés de bancs reposoirs. Le porche ici sert d'abri de montagne alors que cet aspect charpenté, à la différence du sanctuaire qui est le plus souvent voûté, peut également se retrouver dans le type des chapelles à façade plate ; c'est-à-dire dans des chapelles complètement fermées ( les deux travées sont très nettes à la chapelle Saint-Sébastien à Saint-Etienne-de-Tinée). Il y a là toute une gamme de glissements de styles depuis la chapelle à façade plate et fermée vers l'ouverture totale de la chapelle sur le chemin. Ces porches peuvent être décorés de riches peintures comme c'est le cas à Ben-Va (1511) mais apparaissent le plus souvent dénués d'ornements (pour le moins c'est comme cela qu'ils parviennent jusqu'à nous) bien que les textes (rares) attestent d'un ornement peint sur l'arc extérieur de la façade, comme ce fut le cas à Vence (Provence Orientale) dans la partie Ouest des Alpes-Maritimes. Le cas des porches enjambant le chemin obligatoire, ou la route, est évident à Ben-Va mais l'est moins dans les Alpes-Maritimes. En revanche, on doit remarquer que la façade est toujours en relation directe et étroite avec le chemin, voire avec un carrefour, et la mise en scène de la façade est toujours soigneusement étudiée, soit qu'on la découvre de très loin, soit qu'on la découvre par surprise sur l'unique cheminement possible des ces régions aux reliefs très tourmentés et aux axes de circulation bien précis  et souvent étroits. Il faut également signaler le cas commun dans toute la Provence de chapelles à porches seulement ouverts sur leur face latérale ; là encore les bancs reposoirs sont généralement présents. Si les porches, dans le sud-st des Alpes, sont généralement charpentés, les sanctuaires sont généralement voûtés et parfois en deux travées bien distinctes et parfois isolées par un organe de support donnant naissance à un arc doubleau décoré comme à Sigale. Parois c'est le peintre, visiblement attaché à cette division intérieure, qui, par le programme peint, isole les phases de pénétration jusqu'au fond du sanctuaire comme à Vence dans le cas d'une chapelle à sanctuaire précédé d'un porche in-antis.
                               Ce dernier caractère se retrouve dans les chapelles ouvertes comme à Venanson (haute vallée de la Vésubie). Ces chapelles ouvertes n'ont pas de façade, c'est l'extérieur de la voûte en berceau du sanctuaire qui fait office de façade précédée ou non par un porche protecteur en bois. Dans ce cas on accède directement au sanctuaire voûté en berceau dans la plupart des cas mais pouvant être aussi charpenté comme à Entraunes (haute vallée du Var). Cet arc extérieur fut, comme on le verra après études archéologiques, le plus souvent décoré de beaux programmes iconographiques solidaires des non moins beaux programmes peints intérieurs. La fonction de chapelle reposoir [J'utilise ici l'expression chapelle reposoir non pas dans sa stricte définition, selon le Larousse, d'autel sur lequel on dépose le Saint-Sacrement, mais en temps que lieu de culte servant de véritable abri de montagne dans lequel on peut se reposer et se protéger des intempéries] par son accès direct depuis le chemin y est évidente. Là encore nous serons amenés à constater une gamme de formules architecturales qui nous feront glisser de la façade plate à la façade directement ouverte sur le chemin sans qu'une chronologie dans les choix des types puisse être établie entre XV° et XVI° siècles ; ce n'est seulement qu'au XVII° siècle que ces caractères donneront naissance à d'autres expériences et choix.
                               Je serai amené, entre autres caractères, à proposer une filiation directe de ces chapelles avec les exemples de la réflexion de W.Sauerländer sur les façades stations de la Bourgogne compte tenu de la présence importante de ces types de chapelles dans toute la Provence, peintes ou non. La particularité de leurs décors peints sera plus certainement à envisager dans un contexte de l'Arc Alpin traversé par les courants du gothique international. D'autres exemples de chapelles peintes, à architectures assez différentes, se repèrent souvent, mais peut-être par foyers, dans tout l'arc alpin comme celles des Hautes Alpes [Cahiers de l'Inventaire, Peintures murales des Hautes Alpes. Cahors, 1987]. 
                                                                                                           Très souvent on rencontre, totalement perdu dans la montagne ou intégré dans le mur d'une ville ou de village, un autre type d'architecture votive décorée et peinte : l'oratoire. Si ces oratoires sont dans une agglomération ce sont des niches décorées qui renferment la statue e la divinité religieuse localement honorée (souvent la Sainte-Vierge et l'Enfant Jésus). Si ces oratoires sont construits dans la montagne, parfois aussi près d'une église (Roubion) ou autour d'une chapelle (trois oratoires autour de la seule petite chapelle du hameau Saint-Pierre) ce sont de petits édicules, sortes de montjoies, sur plan circulaire ou carré n'excédant pas quatre-vingt centimètres de largeur ou de diamètre et franchissant peu souvent les 1, 70 m de hauteur (environ). Dans la partie supérieure est aménagée une niche où est logée l'image religieuse sous forme de statue, de photo, de tableau peint. Ces petites architectures sont en principe couvertes d'enduits aux différentes couleurs. Une datation de ces édicules est excessivement difficile et hasardeuse puisqu'ils ont été le plus souvent refaits, entretenus ou laissés à l'abandon lorsque l'image votive n'a pas été elle-même refaite car volée.
                                Une sorte d'avatar (semble t-il dans le contexte alpin) se rencontre sous forme de tableaux à images pieuses qu'on trouve accrochés sur les murs des maisons de la région où isolés un cadre mouluré. Différentes formes sont possibles : peinture sur enduit du mur, toiles accrochées au mur, petits tableaux posés sur un ressaut horzontal du mur...etc...Ces peintures ne sont généralement pas très anciennes mais des sources iconographiques, parfois des textes - comme pour la ville de Gênes - prouvent que la tradition est séculaire. Lors de l'accueil des personnages importants, et surtout dans les cas des entrées impériales, on décorait ainsi la ville de portraits. Des effigies ou des tableaux religieux se trouvent également sur les façades des églises au moins depuis le XVIII° siècle (Saorge) et au vingtième siècle sur les chapelles (Breil-sur-Roya).


                  7. L'ambiance colorée des périodes pré-romanes et romanes

                      Jacques Le Goff introduit le sujet autant par l'art religieux que l'art privé [J.Le Goff, La civilisation de l'occident médiéval. Paris, 1984, p.378] "...Le goût du Moyen Age pour les couleurs éclatantes est bien connu. C'est un goût "barbare" : cabochons insérés dans des plats de relieurs, orfèvres rutilantes, polychromie des sculptures, peintures couvrant les murs des églises et des demeures des puissants, magie colorée des vitraux. Athur Kleinclauzs [A.Kleinclausz, 1977, op.cit., p.282 et suivantes] évoque également ce "goût barbare" à la cour de Charlemagne, remarquant qu'on sait en vérité peu de chose sur les décors peints du palais d'Aix-la-Chapelle dont la tradition fait état. En contre partie nous sommes assez bien documentés sur les premiers décors peints qui ont subsisté du règne de Charlemagne dans les églises. Le premier exemple serait ni en Italie, ni en France, ni en Allemagne mais en Suisse à Saint-Jean de Münster dont la construction aurait dépendue de raison géopolitiques dictées par Charlemagne lui-même (ces décors ont été repris au XII° siècle) [M.Durliat, 1985, op.cit., p. 573]. Les goûts pour la polychromie peuvent très bien échapper à l'Empire et trouver ailleurs leurs sources dans les relations des fondations religieuses avec le sud de l'Espagne. C'est-à-dire dans une région de culture arabe comme Emile Mâle l'a avancé pour Le Puy [E.Mâle, Art et artistes du moyen âge. Paris, 1927, p.63 à 69]. Vu sous un autre éclairage l'art carolingien descend aussi en Espagne [F.Galtier Martie, Le corps occidental des églises sans l'art roman espagnol du XI° s.Dans, Cahiers de Civilisation Médiévale - X° - XII°. XXXIV° année, 1991, op.cit., p.297 à 307]. D'une façon générale l'architecture, sur les terres d'Empire, est souvent colorée et il semble ici pertinent de donner ces pages de Puig I Cadalfach [P.I.Cadalfach, La géographie et les origines du Premier Art Roman. Paris, 1935, p.388 à 395] "...Plus vers l'Orient, Constantinople nous offre un mouvement intéressant par sa décoration polychrome obtenue par des moyens simples...La décoration obtenue au moyen de briques et de marbre blanc ou jaune formant des ornements géométriques...Ces formes de briques arrivent sans nul doute jusqu'aux Alpes, où elles rejoignent d'autres traditions romaines.
                           Vers l'occident et vers le nord...une rouge brunâtre colore les joints des murs extérieurs ; dessine des arcatures au moyen de formes géométriques élémentaires de décoration et marque les frises de dents d'engrenage...
                                    ...; A Aime (archidiocèse de la Tarentaise savoyarde), dans les assises des absides polychromes en ocres rouge, noir et bleu ; à Saint-Guilhem-le-Désert et à Saint-Clément de Tahull, en rouge. Sur le Rhin, dans les églises plus riches, les joints étaient fréquemment dorés et l'or donnait une finesse extraordinaire à la couleur de la pierre.
                                 D'autres églises furent badigeonnées, blanchies et peintes à l'extérieur. La fait paraît étrange...C'est une pratique courante de blanchir réellement à la chaux les églises.
                                     Dans d'autres endroits, sur l'enduit est peinte une décoration géométrique plychrome. Les couleurs sont le rouge et e blanc. Sur les archivoltes des fenêtres, sur les arcatures et à la corniche est appliqué un ornement consistant dans des rectangles alternés, zigzags et bande de rouge et blanc...Les arcatures ont une décoration peinte à fresque, réplique de celle qui fut exécutée à Samazaro Sesia.
                                    M.Kynsley Porter cite en outre une dizaine d'églises avec des restes de peintures à fresque au dehors. La polychromie extérieure a été conservée au dehors dans les églises de Saint-Parogio et Noli en Ligurie.
                                           Dans quelques églises romanes, sur le mortier des murs extérieurs, on vit apparaître des représentations iconographiques que rehausse l'éclat des couleurs plus brillantes que la palette bizantine...En Lombardie, à Loppia du Bellagio (Côme) il y a des restes de figures, comme au monastère de Capo di Ponte. Le fait se répète en Suisse, à Rovio au-dessous de Maroggia et dans divers autres églises. Le monastère de Saint-Benoit-sur-Loire, avait selon un document, une façade ornée de représentations de l'Aplcalypse. Saint-Georges d'Oberzell était peint à l'extérieur. A Bohi (Catalogne) le portail, couvert par un portique était orné d'une somptueuse plochromie [Les portails des petites églises berrichonnes conservent de nombreux joints colorés qui encadrent des tympans lisses à joints non colorés ; ces tympans étaient-ils peints ?] .
                                            Les cloîtres sculptés étaient peints. Les restes de vieilles peintures sont conservés à San Cugat, près de Barcelone et à Elme en Roussillon. Pellicier raconte qu'il vit des restes de peintures à la porte de Ripoll. En Navarre, on voit clairement la peinture dans les cloîtres de Tudela et d'Estella.
                                           L'intérieur des églises romanes se conforme à l'extérieur : blanchiment à la chaux, décoration géométrique copiant l'appareil décoratif de briques de grandes peintures iconographiques...".
                                        Cet auteur termine son chapitre par une évocation des décors de céramiques vernissées qui existent autant en Italie, en Suisse, que dans le Nord de l'Espagne et en Savoie. Il faut rechercher l'origine de ce décor, qui devient également une caractéristique de l'art provençal et de la bordure sud des Cévennes depuis au moins le XVI° siècle, à Byzance.
                                D'autres archéologues, comme l'architecte Borrel, cité par Oursel [R.Oursel, Art en Savoie. Paris, 1975, p.169] ont fait les mêmes remarques que Puig I Cadalfach. Les observations d'autres archéologues ou historiens d'art viennent appuyer ces remarques sur les décors extérieurs anciens. Les traces de peintures qui subsistent ça et là ne sont pas assez significatives pour nous permettre d'établir des limites géographiques, si toutefois elles ont réellement existé, des contrées qui ont connu l'art du décor peint architectural extérieur. Il faudrait également y inclure les portails aux épigraphies rehaussées d'or [R.Favreau, Le thème épigraphique de la porte. Dans, Cahiers de Civilisation Médiévale - X°-XII°s. XXXIV° année, 1991, op.cit., p.267 à 279]. On observe cependant que parmi les exemples donnés par les archéologues, que bon nombre d'entre-eux proviennent du croissant alpin où les empereurs depuis Charlemagne jusqu'à Frédéric Barberousse, ont déployé toute une activité allant de Ravenne à Aix-la-Chapelle, à Rome et jusqu'en Sicile; qu'ils ont organisé en stratégies d'implantations d'institutions religieuses, de créations de villes et de marchés. Les grands féodaux allemands comme Henri de Lion, ou le duc Zähringen, ont également participé, avant la réorganisation du Piémont par Frédéric Barberousse, à cette construction des régions alpines tout autant que les papes dont Alexandre III qui aura l'honneur d'avoir une ville portant son nom - Alexandrie - fondée de toutes pièces en 1168 par la Ligue Lombarde qui, en ses constituant en 1167, réagit à la destruction de Milan par l'Empereur [Ch.E.Perrin, 1952, op.cit., p. 54, 55, 61, 145, 186, 188, 189].
                          Les limites territoriales de l'Italie moderne, constituées en 1860, contournent un territoire exposé aux rencontres entre l'Orient et l'Occident, aux conflits entre l'Empereur et le Pape. Cette double exposition, sur fond d'héritage romain, prédisposait la péninsule à connaître un développement artistique particulier en une synthèse qui allait bientôt exploser après un XIII° siècle d'absorptions entre la fin de l'hégémonie de Byzance et l'apport massif de son art, et les courants clunisiens et cisterciens venus de l'ouest. C'est ce que Grabirelle Démians d'Achimbaud résume brillamment [G.Démians d'Archimbaud, 1968 et 1992, op.ct., p.183] "...Au contraire de l'architecture et de la sculpture, l'évolution de la peinture à l'époque romane ne montra pas de transformation brusque, mais plutôt un rapide épanouissement qui atteint entre le IX° et le XIII° siècles tous les pays de l'Europe occidentale ...Mais cette évolution, pressentie en certains points, restait le plus souvent marquée, dominée par les traditions postcarolingiennes et byzantine...
             L'Italie joua ici un rôle particulièrement actif que facilitèrent le goût permanent et général des revêtements colorés - mosaïques ou fresques couvrant sols et parois - et les contacts directs avec l'Orient. Des nouveaux foyers d'art "grec" s'ouvrirent sur la péninsule dès le XI° siècle. L'un des plus célèbres fut celui du mont Cassin où, vers 1070, l'abbé Désidérius avait fait venir des artistes byzantins. Le rayonnement de ce centre fut grand jusqu'au nord des Alpes, mais d'abord vers Rome où des mosaïstes ne tardèrent pas à se fixer réalisant des oeuvres encore fort proches des modèles orientaux...En Vénétie et en Sicile, de grands ateliers autochtones composèrent des mosaïques somptueuses...A Rome l'intervention des papes, soucieux d'affirmer la primauté de leur pouvoir, avait fovorisé la création de vastes décors ornant aussi bien le palais du Latran que les grandes basiliques...Ainsi s'affirmait la complexité de ce milieu créateur où devait bientôt se préparer l'art de la Cavallini et de Giotto.".

                                                                    
                      8. La question de la réapparition des façades plates et structurées
                            
                                La question posée par le très important article de Marie-Thérèse Camus consacré à la façade de Saint-Jean-de-Montierneuf à Poitiers soulève tout le problème de nombreuses filiations des façades plates structurées jusqu'en Italie Centrale [M.Th.Camus, 1991, op.cit., p. 237 à 253].
       Le XI° siècle voit dans un premier temps un abandon progressif du mur plat qui fermait les nefs à l'ouest, comme c'était le cas à Saint-Hilaire de Poitiers.                                       
            Cet abandon se fait au profit d'une vogue de tours porches en massifs occidentaux. Puis, dans les années 1069-1076 les premiers travaux e Montierneuf - menés par une équipe locale, pense M.Th.Camus - marquent un retour décisif aux façades plates mais structurées, qui va se poursuivre dans le XII° siècle par les célèbres façades écrans spectaculaires et carctéristiques des églises de l'Ouest de la France. Montierneuf, construite par le comte de Poitou, duc d'Aquitaine, Huy Geoffroy-Guillaume, est remise officiellement à Cluny en 1082.
                                Cet intermède de la vogue des tours porches  au sein d'une tradition de façades occidentales plates aurait donc eu, pour l'apparition des façades écrans, les conséquences que nous avons évoquées à travers les articles de Carol Heitz, d'Yves Christe et de Thomas Orlowski.
                                L'intermède va plus loin que la conception de nouvelles façades puisqu'il créé en quelque sorte l'obligation de repenser la structure même de l'église comme le résume M.Th.Camus en ces lignes "...Les significations de la tour-signal surmontant l'autel majeur, se différencieraient dorénavant en Poitou de celles des tour d'entrée. On allait, dès lors, modifier les dispositions architecturales de l'accueil. Plus de passage sous les voûtes basses, mais une entrée directe. Avec l'abandon des tours porches, la façade se libérait, permettant un éclairage bien utile dans des églises assombries par le système des voûtes et l(on va donc voir la fenêtre occidentale se développer considérablement. Bientôt le message délivré par le peintre, sous le porche, sera confié au sculpteur, sur la paroi externe.
                               L'apparition en Catalogne  de grands édifices voûtés autour de Saint-Vincent de Cardona consacrée en 1040, la suppression des tours porches en façade et d'autres grands édifices voûtés à partir de Montierneuf induit également un nouvel esprit de la façade plate qui doit se structurer pour contrebuter les poussées internes des voûtes.
                                             Plus qu'un type architectural, ce sont peut-être ces solutions de structures - probablement perçues en styles - que les auteurs ont repérés en Italie Centrale. A travers une étude de diffusion des modèles architecturaux cisterciens - Robert d'Arbrissel fréquentait Montierneuf - Wolgang Kroenig écrit au sujet de la cathédrale de Sienne par laquelle il fait le prototype du gothique d'Italie Centrale "...Il gruppe a tre portali tra due torri laterali, che non sono altro que due contrafforti anglorai sciluppati, rimanda senza possibilità di dubbi al modello simile a Poitiers." [W.Kroenig, Caratteri dell'architettura degli ordini mendisatti in Umbria. Dans, Storia e arte in Umbria nell'età communale - Atti del VI convegno di studi Umbri - Gubbio - 26-30 maggio 1968 - Parte Prima. Gubbio-Perugia, 1971, p.171 et 172] ". L'auteur développe ensuite tout un chapitre consacré aux rapports angevins dans la création de l'art gothique des ordres mendiants en péninsule : Poitiers est également, par sa cathédrale Saint-Pierre, un point fort de la culture angevine.
                                A l'aube de la période gothique et de son rayonnement, les grands courants impériaux se resserrent et se concentrent, à l'ouest de l'Europe, sur un axe d'échange entre France et Italie. La double activité de l'abbé Suger à Saint-Denis et celle de Bernard de Clairvaux à partir de la Bourgogne, le relais des ordres mendiants du mouvement spirituel et surtout architectural cistercien, le réel prestige de l'université de Paris par Robert de Sorbon en 1257 et la suprématie intellectuelle que les universités vont acquérir de façon générale sur les monastères, l'activité du Pape Clément VI et celle de Bonaventure, l'hégémonie des ordres guerriers et le courant d'échanges qu'ils créent avec l'Orient ; cet ensemble constitue un climat, un réseau de relations et d'échanges extrêmement puissant entre la France et l'Italie dont les conséquences, dès la seconde moitié du XIII° siècle, à la veille de la constitution d'un art national italien sous les pinceaux de Cimabue, nous vaudront le premier état de la basilique Saint-François d'Assise, et nous vaut encore son parti architectural et ses verrières [A.M.Romanini, Arnolfo di Cambio e l'architettura del duomo di Orvieto. Dans, Storia e arte in Umbria dell'età communale - Atti del VI convegno di studi Umbri - Gubbio - 26-30 maggio 1968 - Parte Prima. Gubbio-Perugia, 1971, p.56 et 57. //  L.C.Marquez, 1987, op.cit., p.111 à 127. //  W.Kroenig, 1971, op.cit., p.166]


                                                      

                                   Les recherches sur l'architecture polychrome et les leurres architecturaux jusqu'aux façades peintes, emprunte ces vecteurs et bien d'autres encore très loin des clichés d'appartenances nationales elles aussi en "trompe l’œil" ou en " leurre pittoresques", mais aussi le cas échéant en carrefours de ces rencontres. C'est le sens de tous les autres articles consacrés à ce thème que vous pouvez découvrir sur ce blog. Aucun n'est inutile. Tous sont indispensables et d'une richesse tout à fait inconnue à ce jour, que cette recherche révèle pour la première fois et sur une période allant de la fin du Moyen âge à nos jours (2001) sur des limites géographiques extrêmement contrastées, contrariées aussi, riches  et mouvantes au cœur des enjeux de l'histoire de la culture occidentale.

L'ancienne église Saint-Nicolas de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/monaco-ancienne-eglise-saint-Nicolas-le.html
Techniques et vocabulaires de l'art de la façade peinte
http://coureur2.blogspot.fr/2012/08/un-tour-dans-le-massif-central.html
Les Vecteurs Impériaux de la polychromie occidentale
http://coureur2.blogspot.fr/2012/06/philippines-les-Vecteurs-imperiaux-de.html
Le clocher des Frères Perret à Saint-Vaury
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/perret-freres-le-clocher-des-freres_10.html
Histoire de la Principauté de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/07/histoire-de-la-principaute-de-monaco.html
Le Palais Princier de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/palais-princier-de-Monaco-palais-of.html
Versailles - Monaco - Carnolès - Menton: présence de l'art français en Principauté de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/versaillesmonaco-larchitecture.html
Primitifs Niçois - Les chapelles peintes des Alpes Maritimes
http://coureur2.blogspot.fr/2012/03/primitis-nicois-les-Chapelles-facades.html
Eglises du sud-ouest de la France A travers l'art de la polychromie architecturale
http://coureur2.blogspot.fr/2013/02/eglises-du-Sud-Ouest-des-alpes-alpes.html
Des cérémonies et des fêtes Autour de Saint-Nicolas de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2013/09/des-cérémonies-et-des-fêtes-Autour-de.html
Langages de l'art contemporain - répétition, bifurcation, ...
http://coureur2.blogspot.fr/2013/09/repetition-ordinaire-bifurcation-art-du.html
La polychromie architecturale et l'art de la façade peinte (1° partie) - des édifices civils dans les Alpes-Maritimes
http://coureur2.blogspot.fr/2014/07/la-polychromie-architecturale-et-lart.html
Façades peintes - édifices civils du sud-ouest des Alpes - 2° partie - XX° siècle
http://coureur2.blogspot.fr/2015/01/facades-peintes-edifices-civils-du-sud.html
Aspects de l'évolution des seigneuries historiques de la Principauté de Monaco à travers quelques 
exemples d'architectures polychromes ponctuelles.
http://coureur2.blogspot.fr/2016/01/aspects-de-levolution-des-seigneuries.html
                                                                  

 Pour un retour en lien
avec quelques articles sur les 143 de ce blog, qui présentent des œuvres, des approches d’œuvres et des artistes
For a return to links
with some 143 articles on this blog, which exhibit works of art and the artists approaches
Pour aller directement sur les articles ou pages, vous pouvez utiliser deux chemins, le clic direct ne fonctionnant pas :
1: Surlignez la ligne http ou le titre de l'article qui vous intéresse, puis faites un copier/coller sur la barre d'adresses en haut de page;
2 : surlignez la ligne http, puis clique droit, et sur la boite de dialogue qui s'ouvre allez à la ligne " accédez à la http..."

c'est simple et vous pouvez le faire avec autant d'articles que vous le souhaitez. 
Pour les autres articles encore non inscrits sur la liste ci-dessous vous pouvez allez à droite de la page sur "moteur de recherches" ou "archives du blog" en cliquant sur l'année et le mois qui vous intéressent. 

Bonnes lectures et bon voyage dans les merveilles de l'art, le plus souvent totalement inédites et toujours parfaitement originales à l'auteur de ce blog.
C'est aussi un blog d'informations, de culture et de voyages



Sommaire/Editorial
(le blog est sous copyright) 

Les Mots d'Azur au château de Mouans-Sartoux - Saison 2017-2018
https://coureur2.blogspot.fr/2017/10/les-mots-dazur-au-chateau-de-mouans.html

  Les mots d'azur au printemps des muses - suite 2016/2017 des soirées au Château de Mouans-Sartoux
    http://coureur2.blogspot.fr/2017/05/les-mots-dazur-au-printemps-des-muses.html

Des poèmes sur la Riviera aux couleurs des Mots d'Azur : suite des rencontres maralpines de poésie
saison 2016-2017
http://coureur2.blogspot.fr/2016/09/des-poemes-sur-la-riviera-aux-couleurs.html

Festival du Livre à Mouans-Sartoux avec les Mots d'Azur
 - 6-7-8 octobre 2017
https://coureur2.blogspot.fr/2017/10/festival-du-livre-de-mouans-sartoux.html

Festival du Livre à Mouans-Sartoux - 7-8-9 octobre 2016 - avec Les Mots d'Azur
http://coureur2.blogspot.fr/2016/10/festival-du-livre-de-mouans-sartoux-7-8.html

Rencontres maralpines de Poésie - Mots d'Azur 2015-2016
http://coureur2.blogspot.fr/2015/09/rencontres-maralpines-de-poesie-et.html

Marie Gay - Pierre-Jean Blazy - Auteurs et Editions - Fondateurs des Mots d'Azur - Marie Gay -
http://coureur2.blogspot.fr/2016/03/marie-gay-pierre-jean-blazy-auteurs-et.html

Psychiatrie - Une histoire et des concepts - l'humain et l'art en enjeux
http://coureur2.blogspot.fr/2016/11/psychiatrie-une-histoire-et-des.html

Des poèmes sur la Riviera aux couleurs des Mots d'Azur : suite des rencontres maralpines de poésie
saison 2016-2017
http://coureur2.blogspot.fr/2016/09/des-poemes-sur-la-riviera-aux-couleurs.html

Jean-Marie Bouet - Fresselines/Larzac - de la poésie aux planches au festival de Fresselines, au Larzac
https://coureur2.blogspot.fr/2012/06/jean-marie-bouet-des-chansonniers-aux.html

Renata- Sculpture contemporaine
http://coureur2.blogspot.fr/2014/06/sculpture-contemporaine-renata-et-le.html

Renata - Pierre Cardin Lacoste - Moulin de Sade - Lubéron 2015
http://coureur2.blogspot.fr/2015/07/renata-pierre-cardin-lacoste-moulin-de.html

Renata - Akira Murata - Espace Auguste Renoir à Essoyes
http://coureur2.blogspot.fr/2015/08/renata-akira-murata-essoyes-ville.html

Renata chez Pierre Cardin - Le regard de Lydia Harambourg Historienne et critiques d'art, correspndans de 'Institut des Beaux Arts de l'Académie de France
http://coureur2.blogspot.fr/2016/07/renata-chez-pierre-cardin-le-regard-de.html

Mag-Bert ou la peinture mnémonique de gestualité figurative
http://coureur2.blogspot.fr/2014/10/mag-bert-ou-la-peinture-mnemonique-de.html

Claude Peynaud - Clichés et antithèses...
http://coureur2.blogspot.fr/2015/05/cliches-et-antitheses.html

Claude Peynaud - Jogging - Méthode d'élaboration d'un Jogging
http://coureur2.blogspot.fr/2014/05/methode-delaboration-dun-jogging-method.html

Claude Peynaud - Le cercle des oiseaux
http://coureur2.blogspot.fr/2011/09/le-cercle-des-oiseaux-allegorie-de-la.html

Claude Peynaud - Le don de l'aïeule
http://coureur2.blogspot.fr/2011/07/une-theorie-de-construction.html

Claude Peynaud - Une théorie de Construction
http://coureur2.blogspot.fr/2011/07/une-theorie-de-construction.html

Danielle Benitsa Chaminant - Artiste et mémoire de...
http://coureur2.blogspot.fr/2013/01/danielle-benitsa-chaminant-artiste-et.html

Alliot - Vincent Alliot - Visite d'atelier
http://coureur2.blogspot.fr/2014/02/alio-visite-datelier-une-gestualite.html

Rémy Pénard - Art et souvenirs autour de Pierre Courtaud
http://coureur2.blogspot.fr/2013/12/remy-penard-art-et-souvenirs-autour-de.html

Henry Chopin et la bibliothèque de Valérie Peynaud
http://coureur2.blogspot.fr/2013/12/henri-chopin-et-la-bibliotheque-de.html

Sally Ducrow - Land Art et sculpteur ...
http://coureur2.blogspot.fr/2013/01/sally-ducrow-land-art-et-sculpteur.html

Sally Ducrow l'année 2017 - Nationale et internationale - Sculptures - Land-Art - Installatons - Performances...
https://coureur2.blogspot.fr/2017/08/sally-ducrow-lannee-2017-nationale-et.html

Sally Ducrow l'année 2018 - en suivant le chemin de l'aventure internationale de Sally Ducrow
https://coureur2.blogspot.com/2018/07/sally-ducrow-lannee-2018-de-1017-2018.html

CREPS - Boulouris-Saint-Raphaël - Land Art - Sally Ducrow invitée d'honneur
https://coureur2.blogspot.fr/2017/10/creps-paca-boulouris-saint-raphael-land.html

Sally Ducrow : poésie plastique contemporaine
https://coureur2.blogspot.com/2019/06/sally-ducrow-poesie-plastique.html
Valbonne - Echiquier et Mots d'Azur - Fest'in Val - Festival international de Valbonne
http://coureur2.blogspot.fr/2015/08/renata-akira-murata-essoyes-ville.html

Pierre Marchetti magazine...
http://coureur2.blogspot.fr/2011/12/magazine-pierre-marchetti-un-peintre-un.html

La pochade - Pierre Marchetti et l'art de la pochade.
 http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/la-pochade-lart-de-la-pochade-et-pierre.html

L'impressionnisme tardif par les souvenirs de Pierre Teillet - Du plainarisme romantique au
 https://coureur2.blogspot.fr/2012/11/limpressionnisme-inedit-par-les.html

Alliance Française - Tiffani Taylor - Savannah Art Walk - ...
http://coureur2.blogspot.fr/2016/01/tiffani-taylor-gallery-une-artiste.html

H.Wood  - un peintre Anglais à Paris au milieu du XIX° siècle
http://coureur2.blogspot.fr/2016/05/hwood-un-artiste-peintre-de-lecole.html

Sophie Marty Huguenin, sculpteur et le marché de Noël à Biot - Les crèches de Cannes - Le partage du pain du père Guy Gilbert
http://coureur2.blogspot.fr/2016/12/sophie-marty-huguenin-sculpteur-et-le.html

Evolution de la gravure à Venise et en Europe du XV° au XVI° siècles - Histoire et techniques
http://coureur2.blogspot.fr/2017/02/la-gravure-venise-et-en-europe-du-xv-au.html

Aux aurores de la peinture moderne et contemporaine occidentale - Giorgione - Les Trois Philisophes
http://coureur2.blogspot.fr/2017/03/aux-aurores-de-la-peinture-moderne-et.html

La décoration intérieure ou la démocratie de l'art
https://coureur2.blogspot.fr/2012/11/wall-painting-fast-track-collection-une.html

Magda Igyarto - Vibrations et expériences de la matière : du visible à l'indicible et de l'indécible au dicible - Peintre, poète et sculpteur
https://coureur2.blogspot.fr/2018/01/magda-igyarto-vibrations-et-experiences.html

Pour ceux qui aiment jouer aux experts 

Vrai ou faux - Houdon ou Houdon
https://coureur2.blogspot.fr/2014/01/houdon-ou-pas-houdon-jouez-lexpert-en.html

Vrai ou faux - Un tableau inconnu de la Renaissance
https://coureur2.blogspot.fr/2013/01/un-tableau-inconnu-de-la-renaissance.html

Vrai ou faux - Traduction originale du manuscrit de Qumram sur la mer morte ( en cours)
https://coureur2.blogspot.fr/2015/01/vrai-ou-faux-traduction-originale-du.html

Pour ceux qui aiment la recherche en académies de nus - modèles vivants
Nus 2015
https://coureur2.blogspot.fr/2015/03/nus-2015-nackt-2015-nude-2015-2015-2015.html
Nus 2014-2015
https://coureur2.blogspot.fr/2014/09/nus-2014-2015-abac-modeles-vivants-nus.html
Nus 2013-2014
https://coureur2.blogspot.fr/2013/09/nus-2012-2013-abac-nus-2012-2013-2012.html 
Nus 2012-2013
https://coureur2.blogspot.fr/2012/10/nus-abac-20122013-associations-des.html

Et pour ceux et celles qui aiment l'archéologie et l'architecture
voici encore un échantillon de mes recherches sur ce blog
And for those who love archeology and architecture
Here again a sample of my research on this blog

L'ancienne église Saint-Nicolas de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/monaco-ancienne-eglise-saint-Nicolas-le.html

Techniques et vocabulaires de l'art de la façade peinte
http://coureur2.blogspot.fr/2012/08/un-tour-dans-le-massif-central.html

Les Vecteurs Impériaux de la polychromie occidentale
http://coureur2.blogspot.fr/2012/06/philippines-les-Vecteurs-imperiaux-de.html

Le clocher des Frères Perret à Saint-Vaury
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/perret-freres-le-clocher-des-freres_10.html

Histoire de la Principauté de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/07/histoire-de-la-principaute-de-monaco.html

Le Palais Princier de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/palais-princier-de-Monaco-palais-of.html

Versailles - Monaco - Carnolès - Menton: présence de l'art français en Principauté de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/versaillesmonaco-larchitecture.html

Primitifs Niçois - Les chapelles peintes des Alpes Maritimes
http://coureur2.blogspot.fr/2012/03/primitis-nicois-les-Chapelles-facades.html

Eglises du sud-ouest de la France A travers l'art de la polychromie architecturale
http://coureur2.blogspot.fr/2013/02/eglises-du-Sud-Ouest-des-alpes-alpes.html

Des cérémonies et des fêtes Autour de Saint-Nicolas de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2013/09/des-cérémonies-et-des-fêtes-Autour-de.html

Langages de l'art contemporain - répétition, bifurcation, ...
http://coureur2.blogspot.fr/2013/09/repetition-ordinaire-bifurcation-art-du.html

La polychromie architecturale et l'art de la façade peinte (1° partie) - des édifices civils dans les Alpes-Maritimes
http://coureur2.blogspot.fr/2014/07/la-polychromie-architecturale-et-lart.html

Façades peintes - édifices civils du sud-ouest des Alpes - 2° partie - XX° siècle
http://coureur2.blogspot.fr/2015/01/facades-peintes-edifices-civils-du-sud.html

Aspects de l'évolution des seigneuries historiques de la Principauté de Monaco à travers quelques 
exemples d'architectures polychromes ponctuelles.
http://coureur2.blogspot.fr/2016/01/aspects-de-levolution-des-seigneuries.html

                                                                  
Châteaux de la Creuse - de la fin du moyen âge - XV et XVI° siècle
http://coureur2.blogspot.fr/2011/09/une-histoire-de-lescalier-en-vis.html


1° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)
http://coureur2.blogspot.fr/2013/10/archeologie-medievale-aspects-et.html

2° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)
http://coureur2.blogspot.fr/2014/11/2-partie-archeologie-medievale-aspects.html


3° partie - suite des parties 2 et 3 d'Archéologie Médiévale consacrées aux aspects et singularités du château en France autour des XV° au XVI° siècles
http://coureur2.blogspot.fr/2016/04/3-partie-suite-des-parties-parties-1-et.html

Yviers/Charente - Archéologie médiévale - Une synthèse sur l'évolution architecturale du XV° au XVI° et XVII° s. en France - Mutations des donjons et maisons-tours des petits châteaux de la fin de la Guerre de Cent-Ans vers les donjons résidentiels de la fin du XV° siècle au XVI° siècle et  des incidences dans le classicisme français.
https://coureur2.blogspot.fr/2018/04/yvierscharente-archeologie-medievale.html

Allemans en Périgord - Manoir du lau - Archéologie Médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2018/09/allemans-en-perigord-manoir-du-lau.html

Fonctions religieuses apotropaïques et traditions funéraires en France -
http://coureur2.blogspot.fr/2015/08/fonctions-religieuses-apotropaiques-et.html 

Maisons alpines d'économie rurale (Alpes-Maritimes)
https://coureur2.blogspot.com/2011/11/maisons-alpines-deconomie-rurale.html

Pour ceux qui aiment l'iconologie, et l'iconographie
For those who like iconology, and inconography

         Autour du rocaille. Dessin préparatoire d'étude - Le jugement de Pâris
             https://coureur2.blogspot.com/2011/07/dessin-preparatoire-pour-une.html  

La Véronique - Image ou non de la représentation
http://coureur2.blogspot.fr/2012/12/la-veronique-de-la-legende-lart.html 

Langages de l'art contemporain - Répétition ordinaire - Bifurcations - Translation...
https://coureur2.blogspot.fr/2013/09/repetition-ordinaire-bifurcation-art-du.html

Fête de la musique à Nice - Place Garibaldi à Nice - Exposition d'artistes Polonais
https://coureur2.blogspot.fr/2013/07/la-fete-de-la-musique-expositions.html

La Mourachonne à Pégomas (exercice de recherche iconographique)
https://coureur2.blogspot.fr/2012/05/la-mourachone-pegomas-nouvelles.html

Cannes en 4 perspectives albertiennes recomposées - dessin panoramique à la mine de plomb
       https://coureur2.blogspot.fr/2018/02/cannes-en-4-perspectives-albertiennes.html 

Pour ceux qui aiment la poésie et qui en plus, comme moi, la reconnaisse comme la mère de tous les arts y compris de l'art contemporain
For those who love poetry and more, as I recognize it as the mother of all arts including contemporary art

Rencontres maralpines de Poésie - Mots d'Azur 2015-2016
http://coureur2.blogspot.fr/2015/09/rencontres-maralpines-de-poesie-et.html

Des poèmes sur la Riviera aux couleurs des Mots d'Azur : suite des rencontres maralpines de poésie 2016-2017
http://coureur2.blogspot.fr/2016/09/des-poemes-sur-la-riviera-aux-couleurs.html

Pierre Courtaud - Magazine - Un écrivain, un éditeur un poète, un chercheur en écritures - Un spécialiste de nombreux auteurs.
http://coureur2.blogspot.fr/2012/03/pierre-courtaud-magazine-un-ecrivain-un.html

Henry Chopin et la bibliothèque de Valérie Peynaud
http://coureur2.blogspot.fr/2013/12/henri-chopin-et-la-bibliotheque-de.html

Cannes -1° nuit de la poésie et de la musique au Suquet - 21 juin 2014
http://coureur2.blogspot.fr/2014/06/cannes-1-nuit-de-la-poesiefete-de-la.html

 2° nuit de la musique et de la poésie - Cannes 21 juin 2015
http://coureur2.blogspot.fr/2015/05/2-nuit-de-la-poesie-et-de-la-musique-au.html

3° nuit de la poésie et de la musique  au Suquet- Cannes Moulin Forville le 21 juin 2016
http://coureur2.blogspot.fr/2016/06/3-nuit-de-la-poesie-et-de-la-musique-du.html

Golf-Juan - Performance poétique - Brigitte Broc - Cyril Cianciolo
http://coureur2.blogspot.fr/2015/03/golf-juan-performance-poetique-brigitte.html

Marie Gay - Pierre-Jean Blazy - Auteurs et Edition(s) - Fondateurs des Mots d'Azur
http://coureur2.blogspot.fr/2016/03/marie-gay-pierre-jean-blazy-auteurs-et.html

De Vallauris à Cannes - Le Printemps des Poètes sur la Côte d'Azur avec Les Mots d'Azur
http://coureur2.blogspot.fr/2016/03/de-vallauris-cannes-la-cote-dazur-en.html

 Christophe Forgeot : Poète  - Poésie - Poème
http://coureur2.blogspot.fr/2014/09/christophe-forgeot-un-poete.html

Zorica Sentic - Poète-romancière Franco-Serbe
https://coureur2.blogspot.fr/2012/09/zorica-sentic-poete-romancier.html

La Corse des poètes
https://coureur2.blogspot.fr/2015/08/la-corse-des-poetes-porticcio-village.html

Magda Igyarto - Vibrations et expériences de la matière : du visible à l'indicible et de l'indécible au dicible - Peintre, poète et sculpteur
https://coureur2.blogspot.fr/2018/01/magda-igyarto-vibrations-et-experiences.html

Pour ceux qui aiment les légendes
For those who love legends

The Woodcutter and the Revenant - Sedimentary Memory - Essay - Creuse
Http://coureur2.blogspot.fr/2013/07/la-creuse-memoire-sedimentaire.html

La Creuse - Le Bûcheron et le Revenant - Mémoire sédimentaire - Essai - Creuse
http://coureur2.blogspot.fr/2013/07/la-creuse-memoire-sedimentaire.html

Les routards de la baie d'Halong dans la tourmente https://coureur2.blogspot.fr/2013/10/les-routards-de-la-baie-dhalong-dans-la.html

Vietnam - La légende du Dieu des montagnes et du Dieu de la mer
https://coureur2.blogspot.fr/2014/05/vietnam-la-legende-du-dieu-des.html

Pour ceux qui aiment les voitures de collection
Vis-à-vis de Dion-Bouton type E 452 - La voiture emmurée aux enchères à Lyon
https://coureur2.blogspot.fr/2015/09/1900-vis-vis-de-dion-bouton-type-e-452.html

Pour ceux qui aiment l'art lyrique et la musique
Johanna Coutaud (prochainement)
Chanteuse lyrique - Soprano

Elzbieta Dedek - Pianiste virtuose internationale
http://coureur2.blogspot.fr/2016/09/pianiste-virtuose-internationale.html

Pour ceux qui aiment le cinéma
68° festival du cinéma - Alexandra Robin - Léopold Bellanger  - Cédric Bouet
http://coureur2.blogspot.fr/2015/05/68-festival-cinema-cannes-2015.html

Pour ceux qui aiment la danse
 48° Congrès Mondial de la Recherche en Danse - Avignon du 9 au 13 novembre 2016 - Fabienne Courmont présidente -  UNESCO-CID partenaires 
http://coureur2.blogspot.fr/2016/11/48-congres-mondial-de-recherche-en.html  

Festival d'Avignon à Mouans-Sartoux - Danser Baudelaire - Bruno Niver - Marina Sosnina - Répétition générale
https://coureur2.blogspot.fr/2015/02/du-festival-davignon-mouans-sartoux.html


Pour ceux qui aiment s'habiller et sortir
Eliane Horville - soirées - ville - élégance - conseils - coach
https://coureur2.blogspot.fr/2016/01/soirees-ville-elegance-every-wear.html

Sortir - Manifestations -Performances - Expositions...2012/2017
https://coureur2.blogspot.fr/2013/02/evenements-expositions-manifestations.html


Pour des participations citoyennes


Ordre national infirmier - Recommandations sanitaires
http://coureur2.blogspot.fr/2017/06/ordre-national-infirmier-recommandations.html

Pour ceux qui aiment les multiples beautés de la France 

Les oliviers fantastiques de Lucette
https://coureur2.blogspot.fr/2012/10/les-oliviers-fantastiques-de-lucette.html

Carnet de voyage - Ombres et Lumières - L'eau et les Sables, architectures de villégiatures
https://coureur2.blogspot.fr/2014/01/ombres-et-lumieres-leau-et-les-sables.html

2 - La France en vrac
https://coureur2.blogspot.fr/2014/10/visiteurs-des-pages-pour-voir-le-site.html

1 - CP La France en vrac 1
https://coureur2.blogspot.fr/2014/01/la-france-en-vrac-france-in-bulk-franca.html