vendredi 30 mars 2012

PIERRE COURTAUD "MAGAZINE" - Un écrivain, un éditeur, un poète, un chercheur d'écritures, le spécialiste de nombreux auteurs dont de Gertrude Stein - Seorang penulis, penyair, seorang ulama kitab-kitab, spécailiste banyak penulis Perancis dan antarabangsa termasuk Gertrude Stein, Descartes, Beat Bayi, Marcel Proust ...A writer, a poet, a scholar of scriptures, the spécailiste many French and international authors including Gertrude Stein, Descartes, the Baby Beat, Marcel Proust ...Писатель, поэт, ученый из Писания, spécailiste многих французских и зарубежных авторов, включая Гертруда Стайн, Декарт, Детские Beat, Марселя Пруста ...En författare, poet, en lärd skrifterna, de spécailiste många franska och internationella författare som Gertrude Stein, Descartes, Baby Beat, Marcel Proust ...Un escritor, un poeta, un erudito de las escrituras, los spécailiste muchos autores franceses e internacionales, como Gertrude Stein, Descartes, el golpe de bebé, Marcel Proust ...作家,诗人,学者的经文,在spécailiste许多法国和国际作家格特鲁德·斯泰因,笛卡尔,婴儿的节拍,普鲁斯特...作家、詩人、聖書学者、ガートルード·スタイン、デカルト、ベビービート、マルセル·プルースト含むspécailiste多くのフランスおよび国際的な作家...Uno scrittore, un poeta, uno studioso delle Scritture, le spécailiste molti autori francesi e internazionali, tra cui Gertrude Stein, Descartes, la Beat Baby, Marcel Proust ...


cet article est en lien avec 
et
Le clocher des Frères Perret à Saint-Vaury
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/perret-freres-le-clocher-des-freres_10.html

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                                                                PIERRE COURTAUD
                                                  Poète, écrivain, éditeur, chercheur en écritures, spécialiste des nombreux écrivains français et étrangers dont Marcel Proust, Gertrude Stein dont il fut le Spécialiste mondialement reconnu, René Descartes, Pérec, Raymond Roussel dont il écrivit le "tombeau", les écrivains de la Baby Beat dont il  publia une anthologie traduite en Français en liaison avec les héritiers de ces écrivains....enfin une oeuvre d'une richesse bouleversante, et à la pointe de la recherche, souvent entre art plastique et art littéraire. Il associa de nombreux artistes plasticiens à son oeuvre, ses études des œuvres des autres font intégralement partie de la quête littéraire de son génie créatif.   
                                                     Son neveu Bertrand vient de lui consacrer une première exposition.


                                                                               
Du médiéval au contemporain, une invention bien avant classement au patrimoine mondial de l'UNESCO : 
                                      Claude Peynaud  : Le clocher des Frères Perret à Saint-Vaury
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/perret-freres-le-clocher-des-freres_10.html

Comme j'ai toujours été aux côtés de Pierre depuis sa création de La Main Courante, je vais essayer de vous en retracer par le souvenir quelques étapes. J'ai connu Pierre par sa cousine Isabelle - la petite fille du dentiste Meynadier qui habitait une maison anciennement construite par mon arrière-grand-père, puis agrandie, dans notre quartier Saint-Michel à Saint-Vaury - qui me fit lire Initiales d'Herbes (1981) et Arrière Pays (1981). Elle était en formation avec moi alors que je faisais beaucoup d'expositions avec Josette Kotarski dans une association qui s'appelait Art et Théâtre Creusois que nous avions fondée avec Henry Ancey, le mari de Josette. J'achetais aussitôt ces deux recueils de Pierre Courtaud dont l'un était primé par le Prix Froissard. J'étais conquis et je voulus tout de suite que Pierre Courtaud nous rejoignit à l'association. Je me rendis à La Souterraine et Pierre devint Membre de l'ATC.


La sépulture Navarre au cimetière de Lizières (Creuse) où reposent les cendres anonymes de Pierre Courtaud.
J'y ai déposé ce bouquet rose au pied de la stèle sans savoir où célébrer la mémoire du poète...
Décidément le temps emporte tout au vent de l'oubli, même la mémoire d'un génie

[Les souvenirs que je donne ici de Pierre Courtaud sont bien sûr liés à ceux de ma propre vie et de mon histoire.
Rachel Adenis nous avais déjà prété son concours et son prestigieux soutien par une exposition d'une partie de ses collections de Picasso à Dali à Klee, que nous réalisâmes dans les locaux de la mairie de Saint-Vaury, juste rénovée. Nous avions créé cette association ATC et la pose des cimaises dans la grande salle de la mairie fut notre subvention municipale de départ.
J'avais déjà un lourd passé artistique pour mon âge. J'avais commencé à exposer en 1970 avec Béatrice Badouaille et aussitôt je montais avec elle sur les  planches entraînés par Jean-Marie Bouet pour des récitals poétiques qui étaient baptisés "Pour rire et pour pleurer", titre qu'une émission de télévision nous emprunta par la suite sans autre forme de procès, vu que nous n'avions rien déposé (voir sur ce blog la page consacrée à jean-Marie Bouet - juin 2012). Notre contrat était simple : Jean-Marie Bouet qui avait une voiture nous déplaçait nos expositions - qu'habituellement nous trimbalions par tous les temps sur nos mobylettes - et en contre partie Béatrice s'occupait de la partie technique du spectacle et moi je faisais le partenaire de scène de Jean-Marie. Cela dura quelques années et cette coopération nous entraîna vers Fresselines. 
Fresselines, l'un des deux sites impressionnistes de la vallée de la Creuse, avec Crozant et Armand Guillaumin, par la présence à la fin du XIX° siècle de Claude Monet (où il définit l'acte rapide de peindre) et d'une multitude d'autres artistes dont Maurice Rollinat, organisait chaque année un festival théâtral qui avait un énorme retentissement où je tins des rôles qui eurent un réel succès. Travesti pour "La Grande" dans La Terre d'Emile Zola (adaptation de Bernard Pinet - 1975) ou jeune premier romantique dans Mauprat  de George Sand (autre adaptation de Bernard Pinet - 1976, centenaire de la mort de George Sand) où je tenais le premier rôle, j'était une sorte de vedette qu'on venait chercher en voiture à tombeau ouvert pour être sur scène à l'heure (Jean-Claude Certon s'occupait de cette partie logistique du festival), ou alors c'étaient de célèbres magazines parisiens qui venaient me photographier en train de m'habiller tant mes transformations semblaient incroyables aux gens qui me voyaient sur scène.
En 1982 ce fut Jacques Matarasso (rue Longchamp à Nice) qui me prêta une collection de gravures originales de son choix pour faire une exposition à Saint-Vaury. 1983 c'était l'année où Jack Lang lança "l'année de la Poésie" qui n'eut d'ailleurs aucune suite.
C'est dans ce contexte que Pierre Courtaud créa La Main Courante - les statuts de la maison d'édition ne furent toutefois déposés qu'à peu près deux ans plus tard et c'est la raison pour laquelle Pierre Courtaud  a toujours déclaré que La Main Courante avait été crée en 1984/5 - et qu'il publia le premier ouvrage de ses éditions qui était Poètes pour la Creuse et qui fut salué comme la meilleure initiative de cette année de la poésie 1983. Pierre Courtaud n'avait pas encore pris contact avec les plasticiens craignant des refus, s'étant limité à deux participations avec Josette Kotarski que je lui avait fait connaître. Elle avait déjà illustré deux recueils de Pierre Pour lire le chemin (1982) et La Chambre d'Ecriture (1983), plus une série pour La Nuit des Loups qui ne fut jamais publiée. Pierre songea souvent à extraire de cette série plusieurs dessins et particulièrement un seul qui le fascinait. Nous avons toujours été en désaccord sur la dissociation  de ces dessins de la série. L'oeuvre doit être encore dans les tiroirs de Bertrand son neveu. 
Voici deux dessins et un collage de Josette Kotarski, qui datent de cette période.
Le dessin du faune fut repris en découpe et collage par Josette. Je possède ce collage en collection dans la maison familiale à Saint-Vaury, et j'y tiens car c'est très très beau. Le dessin est déjà beau mais le collage l'est peut-être encore plus, dans des feuilles de canson vertes. 
 Josette exploitait une gamme assez impressionnante de styles de dessins - dont de magnifiques dessins à la queue d'oignon trempée dans le l'encre de chine ou dessinant avec le bouchon de l'encrier, ou traçant à la plume Sergent Major, ou au rotring, ou au stylo bille ou au crayon ou au doigt, ou à la paire de ciseaux créant des collages d'une prodigieuse virtuosité, sans aucune préparation préalable, en feuilles superposées polychromes. Elle exécutait tout d'un trait très rapide, en lavis ou en points qu'elle mettait assez longtemps à poser sur la feuille avec des calibrages particuliers, avec une capacité d'invention et de création que je comparais volontiers à celle de Picasso. Josette devait avoir à peu près 30 ans lorsqu'elle commença à illustrer les œuvres de Pierre. La sensibilité très féminine de Josette ajoutait à la richesse de son travail utilisant souvent l'art érotique comme médiateur expressionniste qui pouvait aussi compenser parfois une trop grande finesse de son travail qui aurait pu passer pour des "faiblesses" ou des excès de "sensibilités féminine". Ca n'a pas beaucoup de sens - je n'ai jamais trouvé que la sensibilité féminine pouvait être inférieure en création, je n'ai jamais trouvé que l'érotisme pouvait être anti-artistique pas plus que le pornographique et nous en avons déjà de magnifiques exemples avec l'art de Hans Bellmer - c'était pour moi au contraire une richesse et j'y étais très sensible - mais c'étaient un peu les discours par lesquels l'oeuvre de Josette fut assez démontée à cette époque et de façon tout à fait injuste car Josette était, tout comme moi, avant tout une indépendante héritière de 68, et comme Pierre qui le fut également toujours mais s'exprimant de façon moins provocante, ou provocant d'une autre façon. 
En plus d'une démolition orchestrée de la carrière de son mari qui avait un poste de directeur d'une administration, Josette fut la cible d'une véritable cabale. Le peu que j'en appris était assez pitoyable mais le résultat fut efficace, de toute façon c'était un contexte. Les stratégies mafieuses ne sont pas une exclusivité de la CAMORA, certaines idéologies sont encore plus fortes que les Siciliens sur ce terrain et elles l'utilisent avec une redoutable efficacité. Pour le bien de qui, ça c'est une autre question. En principe ce n'est pas pour le bien de tous, on s'en doute. Tout ce qui n'était pas "aligné" devait disparaître. C'est donc ce que certains ont appelé "la démocratie". 
Les temps changeaient le sens des concepts aussi.
 
Ce collage je l'ai vu faire. Sans modèle, les coups de ciseaux, un par couleur, durèrent en tout, allons, cinq minutes...Je n'ai hélas que ce cliché noir et blanc. Le collage est un peu plus grand qu'un format raisin,en teintes brunes et noirs, c'est vraiement magnifique et d'une maîtrise !
Sans rien effacer de ce que j'ai écrit antérieurement je retrouve des photos des oeuvres de Josette que j'ai en collection en Saint-Vaury. Je ne peux pas refaire ces photos car je ne peux plus accéder à ce lieu mais je peux vous produire des clichés - je vais faire de même pour Mag Bert, sur la page ".Mon regard sur l'art contemporain", juillet 2011, en troisième volet de cet article.

Ci dessus - Josette Kotarski - La Femme Convoitée.


Ci dessous trois extraits du Zodiaque 
 La Balance
La Vierge

Le Taureau
Ci dessous, une oeuvre de Josette Kotarski en collection particulière dans la région de Nîmes
Ici je vais pouvoir accéder à cette oeuvre : donc, dès que j'en ai l'occasion je refais le cliché.
Les effets de tons irisés qui sont le résultat du traitement savant de la couleur sur les plaques d'oeufs alvéolées collées sur un support au traitement en dimensions et en couleurs très particulier, reste toutefois un des caractères de cette oeuvre . Cette oeuvre est exposée dans une cuisine en savant mélanges de meubles monoblocs, de collection, des années 70, avec des productions actuelles d'Ikea. Par cet ensemble - dans un ancien relais de poste et de diligences -  on atteint un haut niveau de l'art décoratif contemporain. 

Les peintures distribuées de Josette Kotarski


Bien que Josette Kotarski fut l'artiste protégée par Rachel Adenis, à cette époque il y avait un contexte par lequel Pierre Courtaud recevait des informations en "ça c'est bien" et "ça c'est pas bien", comme dans tous les milieux artistiques où l'objectivité n'est pas de mise quand on veut "se placer" et "déplacer" ceux qui dérangent. Et la suite de certains choix de Pierre me surprirent, mais bon ! avait-il toujours le choix ? Je n'en fus pas toujours convaincu.
Josette Kotarski : Danse Macabre, huile sur toile.

Ce que Pierre réussissait à gagner en autonomie et en autorité littéraire était hélas au prix de certaines "concessions" pour d'autres choix. Vis-à-vis de moi il n'a  jamais cédé et il me le disait, il m'en tenait informé à mi-mots car Pierre était très discret sur ces chapitres. Je l'ai payé cher et tout le temps que j'ai travaillé avec Pierre. Toutes ces horreurs se sont terminées le jour où j'ai cessé toute correspondance avec Pierre. Ce n'était pas vis-à-vis de Pierre que je me suis reclus c'était pour me reconstruire, c'était indispensable, c'était vital, et avant que j'ai pu reprendre contact avec Pierre, ayant récupéré assez de force pour me moquer une nouvelle fois de ces contextes idéologiques et politiques qu'en plus je haïssais, le pire arriva et Pierre disparut. Voilà, l'addition de ce que je n'ai jamais eu en dette à qui que ce soit est réglée et si pour certains elle ne l'est pas eh bien ma foi qu'ils fassent leur examen de conscience...et d'idéologies si toutefois il leur reste un tout petit peu d'autonomie critique, c'est pour ça que j'en parle aujourd'hui en toute liberté d'esprit et sans rancoeur. Donc, j'insistais pour que Pierre élargisse le champ des plasticiens intervenants à La Main Courante [il me traitait de "fou" et je lui soutenais qu'un jour que ce ne serait pas un mais 100 plasticiens qui se presseraient à sa porte - et Madame Courtaud de renchérir "voyons Claude, c'est bien ce que fait Pierre mais tout de même !"] et j'allais voir mes amis artistes pour les illustrations de Poètes pour la Creuse. J'en sélectionnais cinq. Seule Mag-Bert refusa car je voulais qu'on fit également des posters en exemplaires limités des oeuvres publiées dans le recueil de poésie. Poster qui furent faits à cent exemplaires chacun. Et, Mag-Bert était un peu craintive sur la démarche. En revanche l'initiative fut saluée avec beaucoup d'enthousiasme par Georges Chazaud qui était un très grand cartonnier d'Aubusson et qui avait produit une splendide série sur le thème des " Sept Princesses de la Marche" dont la publication fut mise en souscription mais sans résultat...hélas ! Toutefois, je réussissais à obtenir un dessin de cette série pour Poètes pour la Creuse. Tous les dessins que je vais énumérer sont dans mes collections à Saint-Vaury sauf la composition de Marc Vaugelade qui avait été réalisée sur calque et qu'il garda. Marc Vaugelade je le connaissais pour avoir réalisé pour lui une prestigieuse exposition à Aubusson où je faillis faire entrer Johnny Halliday et Nathalie Baye pour admirer les oeuvres. J'en avais présenté certaines en verrières car Marc Vaugelade utilisait une technique très particulière de mise en transparence de ses supports papiers par des couleurs de verriers. Mais à l'époque je ne connaissais absolument pas Nathalie Baye et celle-ci  prit ombrage que je ne m'adressassa pas à elle : Johnny ne vint jamais signer mon livre d'or...Maintenant j'adore Nathalie Baye (c'est bizarre la vie !). Georges Chazaud avait son grand atelier à Fresselines et il travaillait avec Raymond Picaud à Aubusson qui était également le lissier de Marc Vaugelade. Je voyageais, entre autres, dans ce milieu, d'où ces liens, en plus de celui avec Jean-Christian Estaque qui était un ami de Marc Vaugelade et qui avait fait une exposition au château du Théret de mon ami Alain de Reynal de Saint-Michel également sculpteur et grand ami de Jacques Lagrange que je connaissais encore trop peu pour le solliciter (Pour Mémoire Jacques Lagrange, outre les splendides tapisseries qui furent tissées de lui à Aubusson a réalisé des affiches pour Jacques TATI). Jean-Christian Estaque m'intéressait beaucoup et je voulais absolument qu'il figurât dans de livre par une de ces illustrations, ce qui fut fait. Et bien sûr j'associais à ce groupe mon amie Josette Kotarski qui, comme je l'ai dit avait déjà illustrée deux ouvrages pour Pierre et avec laquelle je travaillais beaucoup depuis 1980, et dont Mag Bert, je dois le dire, était un peu jalouse. Je devais beaucoup à Mag Bert que j'admirais sincèrement, même énormément, et j'aimais beaucoup Josette. J'avais également fait la bêtise d'introduire auprès de Mag-Bert une personne de mon entourage familial dont j'appris par la suite tout le travail qu'elle faisait dans mon dos de ruine de tout ce qui me touchait de près ou de loin : on ne se méfie pas toujours des gens qu'il faudrait, surtout lorsque cela vient de la famille et en plus le politique coloré commençait à se mêler de mes affaires jusqu'aux situations graves que j'évoquerais avec parcimonie et dont je vous ai déjà donnée un certain "ton". Et ça, c'est la ruine garantie de toute chose lorsque ça vous arrive, si vous refusez de vous aligner..." il faut obeir, Monsieur Peynaud" m'avait apostrophée dans la rue la femme d'un sénateur socialiste (tu parles, et ça c'était arrivé à gagner les élections en prêchant la liberté d'expression, l'ouvrier dans les arts, et j'en passe et des meilleures... Qu'est-ce que les gens se sont fait avoir avec ça !). En un mot ça commençait à devenir difficile. Nous inaugurâmes Poètes pour la Creuse  dans le salon de l'hôtel Saint-François à Guéret avec une magnifique réception et une exposition de chacun des artistes participants. Pierre Courtaud était désormais connu du milieu culturel régional et il reçut un peu plus tard la "Plume d'Or" du Rotary, à moins que ce fut du Lion's, enfin c'était l'une de ces des deux organisations dont Georges Chazaud était adhérent, car c'est par lui qu'une première distinction régionale et départementale échut à Pierre Courtaud alors qu'il avait déjà reçu le Prix Froissard et que Poète pour la Creuse bénéficiait d'une réception quasi unilatérale hormis quelques insertions idiotes dans des journaux du type "Poètes pour qui...?" dont le simple style vous donne la provenance. Pierre reçu donc sa Plume d'Or et lors de cette soirée dans un café guérétois branché - dont les murs appartenaient à Rachel Adenis - j'étais très fier de lire les poèmes de Pierre.
Le logo de La Main Courante est un dessin de Georges Chazaud qui date de cette époque  lorsque
Georges Chazaud réalisa les illustrations d'une autre publication de Pierre Courtaud à La Main Courante Brassée d'Automne (1984)  alors que Jacques Cinquin, professeur à l'Ecole Nationale des Arts Décoratifs d'Aubusson et plasticien, illustrait (je crois la même année) pour La Main Courante, Camions de Jacques Gasc. Plus tard, lorsque Pierre entrepris l'étude de l'oeuvre de Gertrude Stein, il emprunta un temps l'image d'une rose en remplacement du logo de Georges Chazaud vers lequel il revint par la suite. Ce choix temporaire de la Rose était un écho à la fameuse image de tautologie que Gertrude Stein avait faite peindre en boucle sur le plafond au dessus de son lit "Rose is a Rose is a Rose is a Rose" en écho à sa nièce qui s'appelait Rose et qu'elle adorait. Pierre aimait tellement son neveau Bertrand qu'il aurait pu faire la même chose avec ce prénom mais n'ayant pas cette consonnance plastique il utilisa plus volontiers le prénom de son neveu pour des écrits autour de leur passion commune pour la pêche...dans la Gartempe... Chez Pierre tout devenait matière à Ecriture mais ce n'était pas de l'hermétisme c'était des "images de transport" qu'il "collectionnait" et qu'il réutilisait ensuite en sédiments, en outils plastiques et littéraires. Un de ses recueils les plus significatifs à ce sujet c'est lorsqu'il se plongea dans une collection de cartes postales en rapport avec l'histoire de sa famille  : Petite fiction à partir d'une image des objets de transport (avec une intervention graphique de Jacques Cinquin), Collection La Main courante, 1985. Pour qui veut s'intéresser à l'oeuvre de Pierre et la comprendre il y a des règles qui se trouvent presque toutes dans ses premiers recueils mais également dans ceux des autres qu'il a publié car tout ce qui l'intéressait était "image de transport" consciente, refondue, repensée, re articulée et qui ressortait parfois des années après "l'engrangement". Picasso avait également cette faculté de collectionner des tonnes de matériaux pour en faire des oeuvres absolument originales et qu'on croyait aussi à son époque hermétiques. Pierre ce n'est pas de l'hermétisme c'est du très grand art et lorsque le génie s'en mêle, et bien voilà ça fait une oeuvre exceptionnelle. Il faut aussi connaître ces petits poèmes qu'il cachait et parfois qu'il montrait sur la Creuse : des châtaignes, des arbres, des paysages, la truite... C'était magnifique, mais c'était trop personnel et pour cette raion Pierre avait beaucoup trop de pudeur pour les publier. Mais c'est absolument superbe et j'ai beaucoup regretté qu'à une époque où on encensait une certaine "Ecole de Brive" que Pierre ne voulut pas publier ces petites merveilles qui l'auraient rendu populaire, mais ce n'était pas vers ça qu'il allait. Cette sorte de mouvement Socio/Passeiste un peu post Sandien ne l'intéressait pas. George Sand l'intéressait surtout parce que Gertrude Stein aurait voulu s'appeler "Sand" et c'était suffisant pour lui pour reconnaître George Sand dans la cour des plus grands. Le recueil de poèmes qu'il publia dans une autre maison d'édition et qui se rapproche le plus de cette veine "rurale" et qui était sa véritable sensibilité profonde, ses racines, c'est Pour lire le chemin (avec des illustrations de Josette Kotarski), Éditions Le Dé Bleu, 1982. Mais au cours de cette page qui va durer le temps que je vais peu à peu rassembler des souvenirs, tant de travail que de vécu, et que je vous présenterai sans ordre, à l'instinct, avec des redites certainement, des ratés contextuels, pour servir son oeuvre et l'histoire objective de son oeuvre, je vais essayer  de faire aborder simplement ces choses qu'on croit hermétiques chez Pierre et vous verrez que cet hermétisme n'est en fait souvent que "des estimations" sans fondement ou alors uniquement du travail artistique aux sources multiples mais aussi à un réel niveau, et pas n'importe lequel. C'est le Ronsard de notre génération, car Ronsard aussi à son époque était évalué comme un auteur très difficile et pourtant toute la Pleiade s'est réclamée de lui et on le sollicita même pour des ambassades. En revanche n'ayant pas  tout à fait la même culture que Pierre - et certes pas hélas sa science de l'écriture ni son talent d'écrivain, ni sa culture littéraire - il y a des fois où je ne pourrais pas véritablement vous faire accéder à des renvois et à des références dans les textes, ce jeu extrêmement érudit et subtil, qu'il m'expliquait  mais n'ayant pas pris de note je risquerais raconter des bêtises, de réemplois et de transformations des "objets de transport".

 Nous avions réalisé à Saint-Vaury en 1984 une grosse exposition d'été avec les plasticiens de la Creuse -, dont certains d'Aubusson qui est un pôle artistique très important de ce département - qui était à l'époque extrêmement riche en artistes et en manifestations artistiques de tous ordres. Je ne sais plus combien il y avait d'expositions d'été conséquentes mais c'était impressionnant pour un département aussi peu peuplé (autour de 100 000 habitants). Après 1981 cette situation dura encore un temps mais guère. Je crois que c'est surtout après 1984/85 que tout disparut, lorsque Pierre mit en place définitivement les statuts de La Main Courante qui étaient ceux d'une association Loi 1901.

Autour de cette élaboration de Poètes pour la Ceuse je rencontrais Jacques Gasc et Jean-Luc Peurot que j'hébergeais parfois autour des manifestations de Poètes pour la Creuse, dans ma maison de la rue du puits à Saint-Vaury. Jean-Luc Peurot avait déjà été appelé à devenir un responsable culturel régional important et il aida beaucoup Pierre Courtaud par les subventions régionales, c'est aussi un peu grâce à lui que La Main Courante a pu vivre, pas largement car Pierre mit longtemps à convaincre les autres responsables culturels régionaux et départementaux avant qu'il lui achètent ses publications. Excédé par cette situation d'exclusion de Pierre du champ culturel régional et départemental j'avais fait une lettre au Préfet de la Creuse pour attirer son attention sur l'importance ce cette création afin que le responsable de la bibliothèque départementale achète enfin les publications de La Main Courante. Je ne parlais jamais de cette démarche à Pierre car il n'aurait pas aimé, mais le résultat fut là et je remercie M Le Préfet de cette époque pour avoir fait accomplir cet  important acte culturel au sein du département de la Creuse et de la région Limousin. Jacques Gasc, autre ami, allait devenir le grand poète que l'on sait et recevoir les Palmes Académiques en tant que Chevalier puis Commandeur. Jacques Gasc était la référence absolue en technique de langage, en plus de sa maman, lorsque Pierre doutait. Mais leurs relations littéraires furent souvent tumultueuses au sein d'une amitié et d'un respect mutuel qui ne ternit jamais malgré des pressions périphériques. Au cours des documents que je vais ici produire vos trouverez des allusions à ces "querelles" qui se terminaient toutes par un "Pierre qu'est-ce que tu penses de..." , "Jacques comment tu trouves ...?" C'était rude mais amusant au possible tant ils étaient autant passionnés l'un que l'autres : les orages de La Main Courante...

On peut considérer qu'à partir de là l'oeuvre de Pierre Courtaud, à la fois d'écrivain, de chercheur en écritures, de poète et d'éditeur associant les arts plastiques et photographiques par les recherches d'écritures, commence.

Comme Pierre Courtaud était atteint très gravement d'une maladie responsable d'une grande cécité, on peut mesurer l'importance et le mérite de cet homme hors du commun. Il faut associer à cette oeuvre la présence constante d'une femme admirable, d'une gentillesse, d'une rigueur et d'une générosité, incomparables : Madame Andrée Courtaud institutrice à La Souterrraine, sa maman.
On m'a souvent dit que j'étais le meilleur lecteur de Pierre Courtaud. Le premier véritable lecteur et le meilleur a toujours été Madame Andrée Courtaud, humble et discrète comme une none dans le sens le plus noble des comparaisons. Au décès de sa maman Pierre, pour conjurer la douleur, nous écrivit cette merveille
"Atténuation lente".
(lisez ça c'est sublime, tant en émotion contenue qu'en technique littéraire. Pierre y atteint là des sommets de son art et Jacques Gasc était le premier à le dire et je vous assure que vous pouvez faire confiance à Jacques, qui hélas nous a lui aussi quitté)
Dès 1985 j'abandonnais toutes mes activités de liens avec les artistes, cela devenait "dangereux", d'autant plus que les directives politiques de l'époque n'étaient pas du tout en faveur de la création mais de l'obeissance - ce qui appauvrit considérablement la création nationale - comme les directives ministérielles arrivées dans les mairies à cette époque en témoignent pour l'histoire. La création des FRAC n'arrangea rien. Toutefois, alors que je corrige certaines de nombreuses coquilles de mon texte rédigé sous l'émotion du souvenir, je rencontre une personne importante qui fit partie de l'entourage immédiat de Jacques Lang - et d'autres ministres de la culture - qui nuance favorablement  mes appréciations. En fait avec la décentralisation les taux de réussites et d'échecs, voire les orientations obscures car mal maîtrisées en certains coins de France, auraient été ailleurs de brillantes réussites. Le copinage à des postes où il faudrait de véritables experts est une des catastrophes culturelles et étatiques de ce pays. On se demande même pourquoi cette institution de ces idéologies qui tuèrent, ou dans le meilleur des cas qui endiguèrent, la création des régions existe toujours si effectivement les régions choisissent des incapables pour les gérer. A qui et à quoi cette institution servirait-elle ? Il y eut à cette époque beaucoup de choses comme ça qui furent créées ou réorientées comme la Formation Continue par laquelle le financement de la formation de l'entreprise fut rendue à la charge des salaires des ouvriers... Mais il est vrai que par la suite on vit bien vite à qui bénéficiait ces organismes alors que tout le monde payait. Ces rendus d'autonomies d'organisation du territoire national aux administrations et collectivités locales - une sorte de rétablissements des pouvoirs féodaux - favorisèrent bien vite des mises en place très orientées et discriminatoires, voire contre l'esprit Républicain lui-même. De nos jours lorsqu'on s'insurge contre ces contre-pouvoirs républicains dans le meilleur des cas le Cabinet du Président vous répond qu'on ne peut rien faire au nom de la séparation des Pouvoirs: c'est hallucinant que nous en soyons arrivés là. Les pouvoirs qui gouvernent le pays ne sont pas les pouvoirs républicains élus, ce sont les pouvoir partisans infiltrés dans les institutions de la République, voire les Conseil Régionaux et malheureusement ces institutions n'ont pas toujours le recul indispensable à une sage gestion de l'Etat. De beaux jours sont ouverts et déjà bien en place pour certaines formations extrémistes de G.... Donc, je reprenais mes études pour un cycle en Histoire de l'Art et au bout de deux ans je fus défrayé de mes frais de routes précisément par cette Formation Continue. Mais ce n'était pas en attribution de droit, c'était parce que d'autres en bénéficiaient - avec bénéfices temps ce qui ne fut jamais mon cas - et avaient du mal à réussir leurs examens alors que moi qui n'en bénéficiais pas - au sein de la même entreprise et pour certains dans la même université, donc j'étais bien informé - je les réussisais tous au mois de juin et parfois avec mention. Deux ans à l'université de Tours sans aucune aide à 170 km de mon lieu de travail à temps plein - hormis l'aide de ma soeure Annie - et  deux autres années à l'université de Poitiers à 140 (75% de mon temps de travail et kilomètres et repas défrayés) et je n'ai jamais raté ni un seul cours ni une seule excursion jusqu'à la fin de la maîtrise et grâce aux corrections héroïques de  Madame Andrée Courtaud (comme je l'explique en introduction de la page sur les Châteaux de la Creuse)  je pus tenir le pari de rédiger les deux volumes de ma maîtrise en moins de trois semaines et de soutenir avec mention Bien, certes, mais c'était déjà de l'héroïsme. Pour ces attributions d'aides on me lâcha avec véhémence "quand tu vas te casser la gueule tu ne pourras pas dire que c'est de notre faute, on t'auras aidé, espèce de m... !" (comme si c'était leur argent à eux, comme si ce n'était pas aussi le mien, et qui leur avaient donné ces pouvoirs et en vertu de quelles qualités, je me le demande encore) et de la part de gens qui s'attibuaient toutes les valeurs morales, pire qui donnaient des leçons, et qui en donnent toujours, en s'auto-distribuant bien sûr les postes les plus enviables mais au mérite assez peu en rapport, enfin bref !" . En un mot j'agaçais, mais ceci pour vous montrer dans quel contexte idéologique Pierre Courtaud, sans appartenir à aucun, a réussi à construire son oeuvre. Ca c'est tout  fait admirable et même miraculeux.

J'avais arrêté les manifestations artistiques et j'avais repris des études. La raison en était simple. Désoeuvré, par prudence, car j'avais brutalement cessé toute manifestation publique et je ne gardais que ma collaboration avec Pierre, j'avais en fait repéré le peu de culture d'un Conseiller Artistique Régional de Limoges qui vint nous faire une conférence à Saint-Vaury sur la nécessaire introduction de l'art américain dans la culture française ; c'était nul, au-dessous du nul. Il eut même la sordide bêtise de nous dire que Matisse allait être un grand artiste ! (authentique, j'étais ahuri. Je me disais celui là ils l'ont sorti de derrière les fagots, des trucs pareils ça ne s'invente pas !). Non pas que l'art américian fut nul mais ce qu'il nous présentait en sélection était à pleurer, et il découvrait Matisse en se faisant l'autorité morale de sa future postérité alors que Matisse était depuis longtemps une valeur artistique mondialement reconnue. J'étais ahuri comme je viens de vous le dire mais cette haute autorité qui venait apporter la bonne parole aux zoulous ignares et idiots de la Creuse, alors que nous travaillions avec des artistes qui avaient tellement de valeur et de créativité, était "Conseiller Artistique Régional" ! Quand on veut critiquer les pays étranger, vendre à qui veut les "droits de l'homme", en France, on devrait souvent commencer par balayer devant et derrière sa porte. Enfin bref ! Par delà d'autres raisons dont des questionnements personnels sur ma porpre créativité, je me dis, après avoir écouté cette conférence, que si cet imbécile était capable d'avoir une licence qu'il n'y avait pas de raison que je n'y arrive pas, que s'il avait trouvé du travail dans la culture que je pouvais très bien y arriver aussi et que ce ne devait pas être bien difficile : j'étais idiot de croire qu'on m'embaucherait aux qualités et à la valeur...on est naïf quand on est passionné et j'ai toujours en amertume les postes que Pierre aurait lui aussi pu tenir avec brio si le politique avait préféré la qualité et la compétence à la compromission. Ce fut dur pour Pierre de faire le même constat que moi. Mais lui, s'il était beaucoup plus réservé et discret, beaucoup moins radical que moi, il n'en souffrait pas moins. Ca aussi ça nous unissait. Et voilà je suis parti faire mes études qui allaient durer quinze ans de la Creuse à la Touraine, au Poitou, à la Provence, à la Côte d'Azur. Et pendant tout ce temps là Pierre créa toute son oeuvre et pendant tout ce temps là nous sommes constamment restés en travail d'échanges d'idées d'informations et peu à peu Rémy Pénard, Scan-Reigh, Pierre Garnier, Soun-Gui Kim qui me fit un si beau papillon, et bien d'autres sont venus se greffer sur ce travail, y apporter leur richesse et leur fantaisie. Je regrette une seule chose, et je l'ai dit souvent à Pierre, c'est qu'il n'ait pas publié Henry Chopin.
Lettre expédiée d'Angleterre. Par cette lettre Henri Chopin m'invite à venir passer 2 ou 3 jours chez sa fille en Angleterre. Je n'ai pas toujours bien compris la position des affaires culturelles françaises face à un si grand artiste, de génie, comme face à d'autres. Je me souviens même qu'une diffusion de Pierre Courtaud sur FR3 Limoges avait été différée ou annulée au profit d'un reportage sur un politique limousin de x° classe (pour rester correcte). Je me souviens aussi lors de ma première rencontre avec Henri Chopin. Son appartement dans une tour de la banlieue parisienne aurait pu faire pâlir bien des musées d'art contemporains de province. Lors de ce premier rendez-vous, grâce à Pierre Courtaud, j'avais interrogé Henri Chopin sur lui et sur son oeuvre. J'en ai fait un texte inséré dans ma thèse. Je le dépose dans cet encadré, ci dessous, car je ne crois pas qu'il existe beaucoup de documents de ce type dans les archives de l'art français. Nous sommes dans un pays qui laisse partir de très grands personnages de la culture. Quand on pense aux sommes extravagantes qui sont dépensées pour des artistes du show bizz qui ne laisseront strictement rien dans l'histoire culturelle de notre pays et qu'on n'est pas capable de mettre un budget à la disposition des médias pour recueillir les témoignages d'artistes historiques aussi importants que ceux que je vous présente sur cette page... La grandeur de la culture Française en cette transition du XX° au XXI° ne pourra être qu'un accident si elle existe un jour, ou alors un effet enfin immergeant de très grands artistes bien, bien tenus dans l'ombre...Ah les carrières de ceux qui dépensent nos sous sans compter, ça c'est sérieux !
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Voilà rédigées mes lignes "zutistes" pour introduire de texte consacré à Henri Chopin que voici, recueilli le 24 juin 2000, chez lui, lorsqu'il habitait Bagnolet  et approuvé par lui après rédaction pour insertion dans ma thèse relue et corrigée par la maman de Pierre, Mme Andrée Courtaud et Jacques Gasc [On peut également consulter : H.Chopin ET AL, Panorama. Avec les collaboration des textes de Gérard-Georges Lemaire, Nicolas Zirbrugge, Gerhard Rühm, Rodnez de C.Grey. Avec deux dactylopoèmes d'Henri Chopin. Editions Ottezec, 1978, 1989, 2000]
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 En 1930, dans le numéro 2 de la revue Cercle et Carré Pietr Mondrian devait définir  deux axes de l'expression plastique entre "passé" et "avenir". Dès la première ligne de l'article qui remplit plus de de deux bonnes pages sur deux colonnes, Mondrian définit "la néoplastique, peintures des rapports par la ligne et la couleur seules, c'est-à-dire sans aucune forme imitée ni représentation particulière". Cette nouvelle conception de la réalité, qu'il met en opposition avec l'ancienne qu'il appelle "morphoplastique" (plastique traditionnelle attachée à l'apparence des réalités) doit conduire vers une "superréalité " lui permettant d'aboutir à une "vie concrète". L'idée même de sensibilité au monde réel s'en trouve soumise à des règles simples mais très strictes "Le plan rectangulaire doit plutôt être considéré comme résultant de la pluralité de la ligne droite en opposition rectangulaire". Ce phénomène (inauguré par Mallarmé) aura la technologie comme support d'évolution "La science et la technique évolueront de plis en plus demeurant des moyens indispensables à maintenir et à créer cette beauté aujourd'hui...".
            Donc, un art qui ne se satisfait plus de l'exploitation du sensible mais qui cherche une nouvelle voie dans l'analyse et la mise au point d'un nouveau langage auquel la technologie apportera son indispensable contribution pour une évolution vers la beauté et "les lois qui font naître la vie vraiment humaine". Un "humanitaire"  qui passe par les moyens technologiques et un nouveau souffle dont le Finnigans Wake que James Joyce auto publie en 1939 est inaugural. La conception de cet ouvrage constitue une étape décisive citée par les auteurs. James Joyce choisit d'abord sa langue irlandaise pour charpenter son énorme volume épiphanique qui fonctionne par segments de phrases récupérées dans toutes les langues, jusqu'à leurs sonorités interactives...C'est en 1952, par son épouse Jean Ratcliffe, qu'Henri Chopin découvre cet auteur Irlandais.

                L'oeuvre d'Henri Chopin, né à Paris le 18 juin 1922, se situe exactement dans cette voie de l'art évoluant par les nouvelles technologies. Il est le créateur en 1955, lorsque les magnétophones transportables arrivent sur le marché, de la "Poésie Sonore", qui donnera plus tard naissance à la musique "techno" [En 1969, dans un grand théâtre londonien, John Lennon ainsi que le groupe constitué autour de Harrisson avançaient l'idée qu'Henri Chopin avait ouvert les voies de cette musique. Henri Chopin ne s'est toutefois jamais intéressé au Show Bizz (mot anglais utilisé par H.Chopin). En 1979 H.Chopin publiait son anthologie de la "Poésie Sonore" (Poésie Sonore Internationale. Jean-Michel Place, Paris)]. Il y a pour  Henri Chopin deux périodes dans le XX° siècle : une première moitié où apparaissent les premiers instruments mécaniques comme les machines à écrire et une seconde moitié où la technologie fait un bond prodigieux avec la révolution informatique, mettant à la disposition de l'individu des moyens extrêmement sophistiqués jusqu'alors inconnus. Le seul instrument de Chopin c'est le corps humain et il récuse entièrement le le mot "âme" préférant le mot "animation". Cette animation, lorsqu'il aborde un autre versant de ces recherches  par la "Poésie Visuelle", se situe en multitudes  de visions qu'il compare néanmoins aux vibrations lumineuses de Mondrian qui, orthogonales chez le peintre, s'élargissent vers d'autres champs chez Chopin : "Horizontales, verticlaes, obliques et rondes" (sic). Il faut également situer Henri Chopin comme le créateur qui établit la rupture avec le Surréalisme [d'autres créateurs comme René Char, Francis Ponge...n'ont pas suivi la voie du Surréaslisme], en 1955,  lorsqu'André Breton lui demande sa participation à "L'art magique". Henri Chopin donne à cette occasion sa propre définition de l'art magique  et il fait un choix d'artistes  dont Edward Munch avec "Le Cri" (1893), Antonin Artaud pour son "Théâtre de la Cruauté" (1938) auquel il ajoute l'aspect électronique. Par ailleurs Max Ernst intitule un des ses tableaux "Cinquième Saison", du nom de la revue qu'Henri Chopin a créée et animée de 1958 à 1963, avant de créer la revue-disque "OU" en 1964. Par sa revue "Cinquième Saison" Henri Chopin édite des textes qui vont dans le sens de la recherche d'un art nouveau pour lequel il demande la collaboration de Michel Seuphor et de Maggi Lovano. L'action de la revue se situe essentiellement sur deux pôles définis en deux départements :
                                                  1)  : la liquidation des langages temporels,
                                                  2)  : la poésie des espaces (publié au printemps 1962 dans le n° 14/15 de Cinquième Saison).
  Si ces datations répondent à la période historique de la création des Nouveaux Réalismes, si Henri Chopin connaît bien les protagonistes de ce mouvement créé en 1960 autour de Pierre Restany,  il ne s'y intéresse pas pour ses propres dynamiques de recherches. Il ne travaille pas non plus  à partir de Mallarmé et de son Coups de dès. En revanche, il connaît bien les artistes de Fluxus et François Dufrêne, le créateur en 1953 de "Criryhtmes" est de ses amis. Si François Dufrêne adhère au au mouvement Lettriste dès 1946 (Il n'a que seize ans) Henri Chopin ne le suit pas et même il s'en écarte. De ce mouvement Lettriste Henri Chopin en situe les racines contemporaines chez les Zutistes  avec Charles Cros (1842-1888), Edison (1847-1931), Arthur Rimbaud (1854-1891), Villiers de l'Isle d'Adam (1838-1889), Germain Nouveau (1851- 1920) qui abandonne l'écriture  et se transforme en mendiant.  Aux sources de la l'oeuvre d'Henri Chopin et de la poésie Lettriste nous trouvons également l'apport de Raoul Hasmann [Elément qui fut absent de l'entretien mais par un article écrit le 1° mars 1963 H.Chopin cite cet auteur : H.Chopin, Les mutations poétiques. Dans, Les lettres - Poésie Nouvelle - André Silvaire Directeur. 5° série, n)30, p.11 à 14 (édition non datée)] qui, dès 1918, avait trouvé les fondements de qu'Isidore Isou dégagea en mouvement de l'art. La lettre en tant que matériau de composition artistique intervient dans de nombreuses oeuvres plastiques autres que celles du groupe Dada, depuis le réemploi des manchettes de journaux par Mallarmé, dont celle de Dufy, de Picasso ou des Delaunay bien avant qu'Isidore Isou (d'origine roumaine, né à Bostosani en 1925) lance les prémices de son mouvement en 1943, publiant son premier manifeste en 1946, l'année même où une lecture est faite à Gabriel Pomerand dans la Salle des Sociétés Savantes, acte fondateur du mouvement Lettriste en préambule de l'interruption de la pièce de Tristan Tzara "La Fuite" pendant sa représentation au Théâtre du Vieux Colombier [En date du 14 juillet 1916, Tristan Tzara écrit dans la Chronique Zurichoise : "Tzara en frac, explique devant la rideau, sec, sobre pour les animaux, la nouvelle esthétique : poème gymnastique, Concert de voyelles, poèmes bruitistes, poèmes statiques, arrangement chimique des notions...]. Jean Paulhan (1884-1968), écrivain, critique et directeur de la " Nouvelle Revue Française", supportera la seconde publication chez Gllimard. En 1947 Isidore Isou essaie de lancer une nouvelle revue qu'un seul numéro "La dictature Lettriste". Un peintre comme Albert Marquet aura également une période lettriste. Pour Henri Chopin le Lettrisme n'est en fait que la géniale création d'un mot propre à être mis dans un dictionnaire et le reproche principal qu'il en fait c'est d'être entièrement littéraire.
                   " Littéraire" voilà ce qu'Henri Chopin n'est surtout pas même si ses publications sont animées de compositions de lettres ! Ce créateur définit trois grandes périodes historiques :
                             1) : l'oralité qui vas de l'Antiquité jusqu'à l'Imprimerie,
                             2) : la poésie qui devient Littérature à partir de Malherbe (1555-1628),
                             3) : l'Electronique.
                      Avec l'exode de 1940, Henri Chopin rencontre les sonorités du nord de l'Europe et des langues de tradition dont celles des Inouites et des peuples de la toundra de la presqu'ïle de Kola sur la Mer Blanche [Si H.Chopin a beaucoup voyagé, il n'a pas connu l'Afrique]...Sur la route il rencontre également Aethur Pétronion inventeur de la "Verbophonie" dont la défintion est "Le verbe dans le son" ["Il me semble que Pétronion a créé la "Verbophonie", variante du poème phonique, parallèle aux phénomène bruitistes de Pierre Albert Birrot, a une expression propre à lui...Pétronion a créé la Verbophonie aux environs de 1930 et il était assurément sous l'influence non seulement de linguistes français comme Jouffe et Ghill, mais aussi des théories du Bauhauss de Dessau et même de Kandinski. La Verbophonie est beaucoup plus liée aux onomatopées et aux sonorité directes des mots en conjonction, que les poèmes de Khlebonikov ou des Dadaïstes". Extrait de : R.Hausmann, Introduction à une histoire du poème phonétique (1910-1939). Dans,  Les lettres - Poésie Nouvelle - Revue du Spatialisme - André Silvaire
 Directeur et Pierre Garnier Rédacteur en Chef. 9° série, n)34, 4° trimestre 1965, p.3 (le même intitulé d'article comporte un second volet rédigé par Kurt Schwitters)]. Ce dernier a surtout ressorti toutes les compositions vocales oubliées des XIV° et XV° siècles. En remontant dans l'histoire Henri Chopin en vient aux Grenouilles d'Aristophane (Athènes 445/386 av. J.C.). Il m'explique que parviennent jusqu'à nous les seules parties écrites de la pièce qui ne composent en fait qu'une heure et demie de représentation pour une durée du spectacle  qui pouvait atteindre dix heures grâce à l'apport  de chants et de choeurs qui s'exprimaient sur quatre thèmes : l'amour, la danse, le combat et la vulgarité. Cette chorale était composée d'une cinquantaine de voix disposées en sorte de disque  avec deux soprani (femmes) entourées de quarante barytons et encore quelque basses en périmètre le plus extérieur. Le mot "COA" était le son directeur des ces voix de "grenouilles". Au Moyen Âge Sain Thomas d'Aquin parlait déjà de la "jubilation" de la voix. En revenant plus près de nous Diderot et Rousseau sont désignés en tant qu'auteurs ayant réclamé qu'on se libère de la littérature à une époque où seulement 3% de la population savait lire et écrire. De nos jours ce pourcentage, en valeur mondialisée, n'a guère progressé, puisque seulement 6% de la population de la planète serait réceptive à l'écriture contre 80% à l'oralité. En revanche, lorsque Henri Chopin publie ses poèmes sonores il exige qu'ils soient des "êtres vivants sans référence au passé". L'expression "Poésie Sonore" est composée de deux substantifs qui ont leur rôle propre :
                             1) : La Poésie = "faire quelque chose",
                             2): La Sonore en terme musical veut dire "où les cordes vocales entrent en vibration".
             Cette "Poésie Sonore" n'a aucun langue naturelle, ne se transmet que par la sensorialité des sons buccaux : "a une bouche sonore". Lorsque les machines enregistreuses ont été mises sur le marché on a alors découvert que la diction, la déclamation et l'emphase étaient devenues inutiles. Nous sommes là dans le domaine de la recherche de la voix naturelle qui s'oppose à la voix artificielle qui est l'instrumentation musicale.
                Si Henri Chopin a dégagé une Poésie Sonore détachée de l'instrumentation, il a également contribué à élaborer une voie de la Poésie Visuelle [Le poème visuel suppose la croissance et non l'écoulement...nous remplaçons la lecture 
                       



Heureusement Rémy Pénard, un ami de Pierre qui poursuit un travail de recherche et d'éditeur à Limoges publia de très belles sérigraphies en différentes couleurs d'Henry Chopin. Sérigraphie qu'Henry Chopin signa : ce sont des dactylopoèmes. Pierre m'en donna trois. Ils sont dans la maison familiale de Saint-Vaury avec le reste de l'essentiel de ma documentation.
Ci dessus la carte postale de Pierre Garnier avec son texte m'autorisant à utilisation de notre travail collectif
 Autour de cette publication j'avais pris cette photo chez Pierre Courtaudvous reconnaissez de gauche à droite : Pierre Garnier, Pierre Courtaud, Jacques Gasc et Rémy Pénard.
voir, en lien l'article

J'en profite pour saluer Rémy Pénard avec qui nous avions publié cette plaquette en 1995. Pour la Nouvelle année 1996 Rémy m'envoya une oeuvre originale en guise de carte de voeux. Cette première oeuvre est une photo de Rémy pendu à un arbre car il travaillait sur le concept "bois" et je crois même plus particulièrement sur le châtaignier. Derrière il tamponnait des vignettes gravées sur bois de sa composition et des tampons, le tout constituant une oeuvre d'art. Le petit bonhomme rouge cache un "X" et brandit un "Y", ces deux chromosomes "To" mêlant les langues française et anglaise.Sur ce support en oeuvre originale il rédigeait ses voeux et il tamponnait.
 
 L'année suivante j'avais déménagé, ayant fui devant une décision de tribunal qui me condamnait "Au nom de la République et du Peuple Français" (sic) à payer une partie des impôts d'un propriétaire (authentique). Moi j'en étais bêtement resté au fait que la Révolution Française avait abolie les Privillèges, c'est-à-dire que les droits d'impôt et de justice devenaient d'exclusifs droits de l'Etat. Personne en France, sur le territoire de la République, n'avait donc le droit de se faire payer ou rembouser ses impôts, même un partie et ce sous quelque prétexte que ce soit - comme l'inspecteur des Impôts me l'avait au préalable confirmé - ainsi que de faire sa justice soi-même. [je précise que  cette insertion est tout à fait citoyenne et ne sert qu'à expliquer ces changements d'adresses d'une année sur l'autre sur ces cartes de voeux]. C'était de toute façon ce qu'on nous apprenait dans les écoles de la République et j'ai toujours eu de très bonnes notes en Instruction Civique, à l'époque où cette discipline était enseignée dans les écoles de la République. La Constitution prévoit aussi l'égalité des citoyens face à l'impôt et ne prévoit pas non plus qu'on puisse établir des factures avec sa feuille d'impôt en photocopie raturée : mais ça aussi le tribunal l'ignorait. Je ne pris donc pas le risque de faire ma justice moi-même, mais devinez quel fut mon sentiment lorsque j'appris la décision du tribunal ? Je me sens d'ailleurs toujours comme un Français, Français par sa famille depuis que les dinosaures sont Français, n'ayant pas droit à sa citoyenneté française. J'ai effectivement été condamné à être privé de ma citoyenneté Républicaine, n'en déplaise à ces magistrats que je ne reconnais pas comme des serviteurs de la République et de son idéal, ni de la Constitution de la V° République,  d'autant plus qu'ils n'ont jamais présenté d'excuses ni proposé de révision du procès, ce qui eut été la moindre des choses. Mais non ... Et cette condamnation reste donc pour moi une tache indélébile dans l'idéal républicain français tant qu'il n'y aura pas réparation. J'avais donc fui sans laisser d'adresse et je n'avais confié mon adresse qu'à seulement quelques amis car les huissiers et le propriétaire, forts d'avoir réussi un coup pareil me poursuivaient (c'était moi qui défendais la République et c'était moi qui devais me cacher, comme au temps du Maréchal. Je me demande même si ce tribunal ne défendait pas certaines idéologies assez équivoques ?). Je me cachais donc et c'est moi qui adressa mes voeux en premier à Rémy qui n'avait plus mon adresse. Rémy avait fait évoluer son concept et je reçu cette magnifique oeuvre que j'aime énormément tant je lui trouve d'esprit et d'invention simple et éfficace. En plus vous avez là ci-dessus un exemple de la maitrise du dessin  de Rémy. 
  Je ne commets pas d'indiscrétion vis-à-vis de Rémy en publiant ce que je considère, et à juste titre, comme des oeuvres d'art à part entière, recto et verso, bien que le texte me soit personnellement adressé. [de toute façon ces cartes postales n'arrivaient pas sous enveloppe] Au contraire je vous montre une part de l'originalité de l'art de Rémy que j'estime et que j apprécie véritablement. Cette petite carte vous résume à elle seule le type de recherches très originales que certains amis de Pierre poursuivaient et qui étaient totalement méconnues en France mais pas dans le contexte international de l'art car Rémy fut le seul artiste français à avoir été invité à la biénale de Venise l'année où il fut convié à y participer. Il expédia, si je me souviens bien, une pince à linge. Evidemment le 'mot" trahit une banalité : L'art de Rémy l'est très rarement. Rémy est également un très grand érudit de certaines veines de l'art contemporain et Pierre en recevait beaucoup d'informations par Rémy qui lui voua toujours une indéfectible amitié.
Ci dessus le document attestant de la participation de Rémy Pénard à la Biénale de Venise
Pour continuer avec les documents de Rémy Pénard voici autour de la préparation de ma thèse qui fut très contrarié par des congés qu'il me fut impossible d'obtenir [Donc il fallut repousser la soutenance qui aurait dû avoir lieu à la fin du printemps 2000, au 26 janvier 2001 et en plus je fus contraint de me cacher pour aller soutenir (Authentique. C'est ça l'administration française, quand on veut vous mettre en échec. Les droits de l'homme et du citoyen c'est de la pure propagande, car ce n'est pas mieux qu'ailleurs, c'est encore pire parce que cela fait partie e propagande nationale] et il y eut cet échange de courrier pendant lequel j'en profitais pour perfectionner l'apport théorique de ma thèse avec l'aide de Pierre Courtaud et de Rémy Pénard. J'écrivais une lettre, Pierre répondait au dos, ajoutais d'autres feuillets et Rémy de son côté me cherchais la documentation et me l'expédiais. Ce courrier vient juste après le report de ma soutenance :
d'abord ma lettre à Pierre
ensuite la réponse de Pierre : p.70 correspond à la numérotation des feuillets que j'avais expédié à Pierre. D'abord au dos de ma lettre
puis au autre feuillet avec une référence bibliographique et un ajout pour une de ses publications
La réponse de Rémy Pénard en deux feuillets
pour documenter ma recherche sur l'aventure de la lettre dans l'art français et international depuis les manchettes de journaux du XIX° siècle récupérées par Mallarmé, à la Publicité Peinte sur les murs, à Guillaume Apollinaire, A Raoul Dufy, au Cubisme, à Raoul Haussmann et à Dada, aux Lettrisme d'Isidore Isou, aux pictogrammes des Spatialistes (Pierre et Isle Garnier avec leur groupe) à la dactylopoésie d'Henry Chopin et aux réemplois du mouvement Hip-Hop qui hérite de tout ça. Eh oui Monsieur Basquiat ce sont là vos devanciers, illustres...
Et dans cette étude faite, comme vous le voyez avec pas n'importe quels compères, en plus des mises à l'étrier, si je puis dire, par mon amie Rachel Adenis (voir sur ce blog "Mon regard sur l'art contemporain") Pierre Courtaud développait ses recherches sur Gertrude Stein
avec cette référence à "Matricule des Anges" où, l'année suivante, fut publié un autre article de Pierre Hild sur le travail de Pierre Courtaud. Liliane Giraudon offrit aussi à Pierre beaucoup d'opportunités de pulbications de se recherches
alors que Pierre Courtaud participait à un évènement sur l'art éphémère
Je retrouve tout ça aujourd'hui 8 juillet 2012 dans cette enveloppe alors que je  cherchais autre chose
et dans cette autre enveloppe je trouve une lettre et des tapuscrit dont est une correction originale
 Pierre Courtaud traduisit des oeuvres inédites en langue française dont "Le Roi ou on ne sait quoi" et il m'offrit son tapuscrit original corrigé à la main dont il donne cette appréciation dans sa lettre
et voici quelque pages de ce tapuscrit/manuscrit corrigé également en manuscrit : "pièce de Musée" m'écrit Pierre, surtout si c'est en plus  la première traduction en français de ce texte de Gertrude Stein.
il y avait aussi dans cette enveloppe  les haïkaï
également en tapuscrit

Dans la même liasse je retrouve le tapuscrit qui m'est spécialement réservé "Sur la position du penseur" en exemplaire 00, soit en position zen
car ces petites insertions, aussi amicales soient-elles, n'étaient jamais gratuites chez Pierre. Il aimait par dessus tout le jeu littéraire et il l'utilisait partout en images de transports
Je trouve encore le N° de Libération où fut publié un article sur le seul roman que Pierre n'ai jamais écrit 
L dans la boutique obscure
L'histoire de ce roman est autobiographique. Pierre fut un temps vendeur dans la boutique de quincaillerie de sa vieille  tante à La Souterraine. Après, il n'eut plus jamais de travail et il se consacra à son oeuvre et à La Main Courante. Aujourd'hui on le célèbre. Mais ceux qui le célèbrent ne sont-ils pas pour un part ceux qui ne lui fournirent jamais le travail qu'il attendit toute sa vie. Pour moi c'est très amère cette mémoire et c'est la raison pour laquelle je préfère me tenir à l'écart de toute manifestation au sein d'intellectuels qui n'eurent pas son génie ni sa générosité - bien sûr je fais des exceptions - et que je vois maintenant occuper les premières places des célébrations commémoratives. Je suis heureux qu'on rende hommage à l'oeuvre de Pierre mais je ne me sens pas de taille à confronter mes regards à certains de ces commémorateurs. Par ailleurs, Pierre eut des amis qui ne furent jamais les miens, souvent par ce que je n'ai jamais voulu les rencontrer, parfois parce que la vie ne m'en a jamais donné l'occasion. Je n'ai donc pas, aujourd'hui, de raison de rencontrer ceux que je n'ai jamais voulu connaître du vivant de Pierre, ou desquels la vie m'a tenue à l'écart. Bien sûr je reverrais avec un immense plaisir des gens comme Rémy Pénard, mais cela m'entraînerais dans un circuit auquel je ne veux pas participer, moi aussi je "pense" mes plaies. 
 Alors ce que j'ai  je le livre pour respecter le contrat dont nous avions convenus Pierre et moi. Pour le reste ça me regarde. 

Dans ces liasses je retrouve aussi des tapuscrits de Pierre. Il m'expédiait ainsi ses idées et ses travaux préparatoires pour que je donne mon avis. Pas toujours cependant, comme dans le cas de Proust. Ces ébauches, parfois déjà très abouties, ne portaient jamais son nom, juste le titre pressenti, et il n'est jamais venu à la pensée de quiconque je parle à qui que ce soit de ce travail que je faisais avec Pierre. C'était notre travail "secret".
Voilà deux exemples que je retrouve. Le premier qui est une suite d'images en "objets de transports", de photos, juste posées dans la feuille. Ici c'est la première page de "Brouillage" en premier état d'ébauche où il réutilise une photo de famille : un enfant dans un beau jouet pour l'époque : une voiture à pédales. Le noir et blanc de la photo élargit le cadre du sens, du document. 
Le texte vient après
Par cet autre exemple ci dessous le texte est déjà très élaboré et Pierre me demandait ainsi souvent de lire d'une traite une ébauche pour lui dire quelle esthétique j'en retirais car c'était surtout cela qui l'intéressait dans mes lectures de son travail. Cette rencontre de l'écriture et de la plastique. Pas de l'illustration, c'est tout à fait différent. C'était de la plastique générée par l'écriture, par la mise en page, par le rythme. Le sens était souvent accessoire ou tellement retravaillé qu'on en arrivait à une sorte de non-sens qui "creusait le vide" pour reprendre une de ses expressions préférées. c'était véritablement un travail important sur l'écriture qu'il effectuait de cette manière. J'essaierai de vous montrer comment il utilisait la synesthésie en complément de l'épiphanie pour composer un texte où il mélangeait également les langues.
Pour analyser ces textes il m'accordait une énorme confiance et des fois c'était un peu "houleux" surtout lorsqu'en plus il cédait à des demandes "d'illustrateurs". Je lui disais c'est totalement idiot de faire illustrer des oeuvres qui sont déjà elles-mêmes des outils plastiques. Mais quand il voulait faire plaisir à quelqu'un rien n'y faisait...quitte à vouloir mettre "l'illustrateur" en échec face à son propre travail plastique de l'écriture lui-même générateur d'esthétique. Il y a pas mal d'illustrateurs qui sont concernés par ce trait secret de caractère de Pierre, et qui l'ont toujours ignoré, comme si Pierre mettait parfois l'autre à l'épreuve de le rejoindre et lorsque je lui disais que "son illustrateur"" avait pas mal massacré son travail, eh bien il était content tout en prenant la défense du plasticien au nom d'une modernité totalement chimérique, puisque de toute façon il lui fallait souvent une loupe en plus de ses lunettes pour y voir quelque chose. Mais il jouait, mes colères même l'amusaient car cela le ramenait à ce que je lui avais jadis dit " un jour tu en auras cents de illustrateurs de tes recueils", car en plus il avait horreur de l'image pour l'image dans le texte, ou de l'image décrite à la façon naturaliste poétisée,  il appelait ça "surfiler la métaphore", que de querelles avec Jacques Gasc à ce sujet !
L'image pour Pierre avait un autre sens, un sens de matériau, un sens de sédiment de la mémoire ou de l'instant.

Ces sédiments qu'on retrouve encore dans cette publication, et, en photographiant ce livre, je re-comprends encore (la formule d'insistance et redondante ne me dérange pas, au contraire elle fait sens) ces réponses qu'il fallait que j'apporte en première lecture du tapuscrit ébauché, ou plus avancé pour pénétrer dans le processus littéraire.
C'était une rude responsabilité, il ne faut pas croire. Pierre ne laissait rien passer, et lorsqu'il était content du travail
 il me remerciait, à sa façon.

                  Depuis que Bertrand Courtaud m'a écrit avec une si belle lettre que j'ai presqu'envie de vous la faire figurer sur ce blog (c'est vraiement bien écrit et par n'importe comment) j'ai des anecdotes qui me reviennent, des choses qui surgissent de ma mémoire. Je vous assure en ce moment c'est intense, ça fait mal, très mal de remuer tous ces souvenirs. Et le plus dur c'est d'être seul face à eux, seul face au silence du départ de Pierre qui a en fait été mon seul témoin. Moralement la responsabilité est grande. Josette Kotarki à Montpeyroux dans le Puy de Dôme doit aussi s'en souvenir de cette période.
Pierre Courtaud bougeait très peu de sa grande maison de La Souterraine où il soignait ses animaux, Pompon son âne, ses chiens de chasse, ses poules, c'était un terrien, un paysan de la Creuse. Quand je lis certaines choses sur l'hermétisme de Pierre j'ai envie de hurler, j'ai bien peur qu'on soit passé à la fois à côté de l'oeuvre et de l'homme. Pierre était extrêmement sensible et d'une grande discrétion. D'une incroyable érudition littéraire, il était intransigeant sur la qualité, parfois peu avisé en arts plastiques, d'où souvent une grande confiance mutuelle et parfois des discussions enflammées contradictoires qui n'aboutissaient à rien sauf si l'argument était fermement et sientifiquement démontré, et encore, car Pierre était très sollicité. Et alors, après, c'était quasiment irrévocable. Il allait même jusqu'à reprendre certains manuscrits des auteurs qui s'adressaient à lui pour les affiner, pour les perfectionner sans rien dire quand il sentait que c'était "bon" et qu'il voulait publier, et combien d'auteurs s'en sont rendu compte et combien n'ont rien dit tant il avait raison. Le travail qu'il a fait sur Huguette Champroux, c'est impressionnant mais c'était un auteur exceptionnel et ça Pierre l'avait vu.  Qui ne passait pas l'épreuve de la science avait la porte fermée. Parfois il jetait un manuscrit à la poubelle après en avoir simplement lu une ou deux lignes. Ca lui suffisait pour se faire une idée. Mais quand il admirait c'était parfois presqu'excessif et pas toujours très objectif et les discussions sans fin repartaient jusqu'à ce que l'un cède aux arguments de l'autre. En Mea-Culpa je n'ai jamais vraiment trouvé très justifiée sa coopération assez longue avec un graveur que je trouve assez moyen. Je lui avait d'ailleurs offert une petite gravure de Bertrand Dorny - achetée chez Jacques Matarasso à Nice, où j'achetais également pour moi un Coignard et un Piza et un Munch (plus un Scanavino que j'offris) qui sont aussi dans la maison familiale de Saint-Vaury -  pour qu'il se rende bien compte ce que c'était le travail à haut niveau du graveur utilisant les techniques à la poudre iventées par Goetz dans les années 50 [pour ceux que le sujet intéresse je donne cette référence pour un des aspects de ce travail des graveurs contemporains  Gravure au carborandum par Henry Goetz - Préface de Joan Miro - Nouvelle édition augmentée - Maeght éditeur 1974] . Ce que j'en disais l'intéressait bien sûr sur le plan historique et qualitatif mais pas pour son aventure littéraire. Je ne crois pas que ce soit Pierre qui sollicitait le graveur mais le contraire car ce graveur pratiquait des choses similaires avec d'autres écrivains. Je fus d'ailleurs très choqué lors de l'exposition des gravures de cet artiste au FRAC de Nice de ne rien voir des réalisations faites en collaboration avec Pierre. J'en demandais la raison à ceux qui tenaient cette boutique du vieux Nice : on me répondit "ça ne nous a pas intéressé" (sic). Je me disais, en moi-même bien sûr, "ça ne m'étonne pas !". Mais je n'en n'ai jamais rien dit à Pierre car cette relation avec ce graveur était pour lui importante et en plus il l'aimait beaucoup. Il existait un jeu entre eux comme l'un qui devient l'objet de l'autre. Au moins Pierre l'était il volontairement car il exploitait à travers ces planches le minimalisme qu'il développait lorsqu'il était "tout". Ce jeu entre le tout et le rien il le surdéveloppa avec ses recherches sur le tao dont il était aussi un spécialiste que consultaient beaucoup d'auteurs et de traducteurs de sanscrit et autres écritures orientales.


Dans ces souvenirs sans ordre et pour faire un lien avec la rencontre des pensées orientale et occidentale, thème utilisé par John Cage, j'aborde ma rencontre chez Pierre avec Soun-Gui Kim. Nous avions d'abord travaillé avec Pierre sur les liens entre Dada et le Post Dadaïsme, de Marcel Duchamp à John Cage et pour un noël Pierre m'offrit un recueil de poèmes de Jean Arp
Ce thème de la rencontre des cultures occidentales et orientales, nous l'avions travaillé et discuté avec Pierre à partir de ma recherche sur les origines des estampes japonaises dans la culture occidentale depuis le rapport du Commandant Perry  (1854) et de l'arrivée des premières estampes d'Hiroshige à New-York à l'occasion de ce rapport,  puis à l'origine de la mode japonisante puis des styles nouille et art nouveau, de l'apparition dans ce même contexte de  Art & Craft en Angeleterre à l'origine du Design alors qu'en France allaient naître les Arts Populaires juste après Art-Nouveau sur montée de la mode antiquisante qui allait moduler Art Nouveau, éclo en même temps, pour faire Art Déco, en passant par Victor Segalene (1878-1919) les expériences de l'orchestre sans chef d'orchestre de Luigi Russolo en 15 ans autour de la guerre de 1914-1918 (...l'architecture musicale non comme un rêve mais comme une possibilité concrère...), ce lien entre Dada et l'art Concret par Jean Arp et son épouse Sophie Taeuber créatrice de sa revue Plastique 1937-1939 après avoir participé à la création de Cercle et Carré, et Abstraction-Création
Pierre Courtaud publiera par la suite un recueil d'Art Concret, j'y reviendrai.
Le papillon ci dessus  est de SOUN-GUI KIM. C'est le papillon que me fit cette Artiste - après que je l'eusse rencontrée chez Pierre où nous avions déjeunés à l'occasion de la publication de Montagne c'est la mer : Tchouang-Tseu et Wittgenstein . Pour l'occasion Pierre utilisa son papillon dessiné par Soun-Gui Kim en logo de La Main Courante
. Sun-Gui Kim, professeur d'art, avait fait ses études d'art à la villa Arson à Nice et elle était aussi pour Pierre un lien avec Daniel Charles avec lequel il avait pulbié une oeuvre inédite de John Cage.  Lors de ce repas à La Souterraine Soun-Gui Kim nous raconta qu'elle avait fait beaucoup de dessins de champignons et qu'un collectionneur les lui achetait, ce qui l'avait pas mal dépannée au début de sa carrière. Soun-Gui Kim avait envoyé plusieurs papillons à Pierre. Pierre me donnait souvent des oeuvres que lui expédiaient les artistes qui le contactaient, j'en refusais aussi. Mais là il ne voulut rien me donner de Soun-Gui Kim. Il préféra donc lui demander de me faire quelque chose spécialement pour moi. C'était ça aussi la délicatesse de Pierre : préférer que vous ayez quelque chose bien à vous de quelqu'un qu'il estimait et appréciait plutôt que dépendant de lui.
à chaque fois il obtenait pour votre simple plaisir ce qui lui faisait un énorme plaisir, mais il ne le manifestait jamais. Minimaliste jusque dans l'expression de sa très grande sensibilité. Je crois qu'il tenait ça de sa maman qui était d'une parfaite et sobre distinction dans toutes les expressions de sa grande et intelligente générosité. Lorsqu'elle fut décédée, lors d'une visite, je surpris Pierre en plein désarroi, regardant d'un air hagard partout autour de lui dans le grand salon où il recevait tous ses invités, moi y compris, me disant " ma mère c'était la classe dans cette maison !"...Madame Courtaud avait l'habitude de vous installer au salon et de vous apporter un café et quelques biscuits sur un plateau, avec un très beau sourire mais aussi avec une élégante discrétion sobre et fugitive qui marquaient effectivement tout les visiteurs.

Pierre n'a jamais été victime de personne, ni influencé par qui que ce soit au sens strict du mot. Il s'est toujours joué de ceux qui ont cru profiter de lui car, contrairement à beaucoup d'autres, il ne cherchait pas le succès ni la popularité mais l'art et même à travers eux, surtout quand ceux-ci l'ignoraient. Toutes les études excessivement scientifiques et poussées que Pierre fit sur toutes sortes d'auteurs français et étrangers ont toujours fait partie de sa propre création littéraire et ça aussi c'est une originalité au sein d'un contexte culturel ou le médiocre, la fadeur et l'absence de qualité c'était le "bon". Bien que cherchant les contextes artistiques les plus ultra-contemporains - je n'ai d'ailleurs jamais compris ce qu'il entendait par là car il n'a jamais cherché les effets intellos faciles ni les adhésions à des idéologies ni débiles ni d'une tenue un peu meilleure - il n'aimait pas du tout des publications comme celle de Labelle-Rojoux. J'étais d'un avis un peu différent jusqu'au jour où je vis à l'Ecole des Beaux-arts de Tour une exposition de cet artiste : je me rangeais aux vues de Pierre et j'y suis toujours rangé. Pierre Courtaud était aux antipodes totales de ces arts faciles jaillis spontanément de cerveaux plus malades qu'artistes comme l'avait déjà ennoncée George Sand vers 1840, voire opportunistes . Pierre a beaucoup échangé, beaucoup étudié, beaucoup lu, même avec une loupe en plus de ses lunettes. C'était un discident, un indépendant, car c'était un homme qui étudiait constamment les grandes oeuvres qu'il analysait avec un science prodigieuse, qu'il décortiquait au scalpel. C'était comme un peintre contemporain, d'ultra avant-garde,  qui serait aller chercher son enseignement auprès de Vélasquez ou de Léonard plutôt qu'à la Villa Arson, sachant où étaient les valeurs. Et celà ne l'empêchait pas d'accueillir Soun-Gui Kim et d'autres encore plus connus, de les publier après reprise des manusrits. Celà ne l'empêchait pas de publier John Cage. Et comme il avait raison dans le marasme culturel de l'époque qui fut la sienne. On venait le voir à La Souterraine pour perfectionner "ses propres traits de sois-disant génie"et leur donner une véritable et authentique portée artistique et littéraire que sans lui ces oeuvres et ces auteurs  n'auraient jamais eues. Et le plus drôle c'est que des fois Pierre doutait et le seul, hormis moi vers lequel il se tournait sans cesse et inversement car j'avais aussi besoin de ces échanges pour progresser dans mes propres recherches, c'était Jacques Gasc qui, avec une amitié jamais prise en défaut, se lançait dans des recherches dignes du Collège de France, dont il était bien sûr parfaitement capable, et qu'il savait parfaitement comprises et même re-élaborées par Pierre pour en faire encore une création dépassant tous les contextes littéraires connus. 
 Dans ce contexte des ces "génies" qui venaient se former chez Pierre et formater leurs oeuvres et leur pensée (exception faite d'authentiques très grands comme Pierre Garnier qui toutefois n'a jamais manqué une occasion de témoigner sa confiance en Pierre), j'avais été très choqué lorsqu'un des artistes avec qui 'il avait fait Souvenir d'Enfrance exposa une partie de ce travail à la Malmaison de Cannes sans aucune référence à tout le travail qu'il avait fait en amont avec Pierre. J'en parlais à Pierre. Il ne voulut rien savoir et c'est vrai que ça ne l'intéressait pas. C'était comme ça. Comme un saint qui distribuait ses graces sans jamais en attendre aucune obole et dans ce cas pas forcément là où il aurait fallu car l'exposition déçue plus qu'elle ne créa d'enthousiasme tant la réputation semblait surfaite au regard du travail de plasticien présenté. Dans cette exposition c'était assez curieux que le public ait ressenti quelque chose qui semblait un peu extra-ordinaire mais qui n'était pas de l'auteur exhibé...ça se sentait c'est tout, et les gens le disaient. Dans ce cas , comme dans certains autres, je m'insurgeais contre Pierre en lui disant que tout ça c'était du temps perdu, de l'avoine donnée à des cochons. Finalement il me démontrait que non car lui il en avait tiré un enseignement. Autre versant de la personnalité parallèle et incompréhensible de Pierre face à la férocité dont il faisait preuve avec d'autres qui auraient tout autant mérités son aide. Ca aussi c'était un sujet de discussions passionnées avec Pierre. Parfois il en convenait et parfois non.
Voilà la décor planté, l'anecdote arrive.

C'est en 1999 qu'Alain Robbe-Grillet est venu à Mouans-Sartoux pour des journées culturelles. L'exposé de Robbe-Grillet dépassait et de loin tous les autres. Je suivis un exposé sur l'histoire de l'art à travers un discour psy qui me fit d'abord beaucoup rire, puis, hélas, qui finit par me dégoûter : j'ai cru un moment que le conférencier allait se masturber avec la gorgone de Caravage....et tout à l'avenant, cet homme libérait ses fantasmes en public, j'étais écoeuré. Après, un fat exposa de façon un peu bétasse son concept d'oblitération. Je lui posais une question. Il me répondit "La Joconde est une oblitération" : faire des journées pour ça ! pensais-je ! Autre décor. Je m'évadais, je n'écoutais plus rien et je me mis à songer et à réfléchir sur une question que Pierre Courtaud m'avait posée et à laquelle il m'avait demandé de lui donner une réponse autour d'un livre qu'il hésitait encore à publier.
La conférence s'achève sans que je n'en retienne rien hormis l'intervention de Robbe-Grillet et ayant trouvé la réponse à la question posée par Pierre je me dirige vers le kiosque et j'achète deux ouvrages d'Alain Robbe-Grillet. Un pour moi "Pour un nouveau roman" que je voulais racheter car mon exemplaire était resté en Creuse et un de poésie pour Pierre car je savais qu'il aimait beaucoup Robbe-Grillet. Je vais voir le maître et je lui demande de dédicacer ces deux ouvrages. Je lui dis qu'il y en a un pour moi, j'épelle mon nom, il me fait ma dédicace de façon très hâtive (comme vous pouvez le voir sur la page de cette dédicace que je produits ici en souvenir de cette anecdote); il était tout renfrogné, je n'étais véritablement pas rassuré (quel ours!) et il me dit d'un air précipité et peu aimable " bon, votre copain ? ", je le lui épelle, façon de ne pas perdre de temps, Pierre C.O.U.R.T.A.U.D., dans la fraction de seconde le visage de Robbe-Grillet s'illumine d'un immense sourir, il me regarde d'un air ahuri, et il  écrit "A Pierre Courtaud immédiatement" ou "spontanément" (je ne me souviens plus exactement du mot précis qu'il employa mais c'est un des deux), et il est resté là à me regarder les bras balants, l'ours s'était décomposé, et il ne m'a pas quitté des yeux de tout le restant de la journée, ce qui était d'ailleurs très génant, assis sur sa table sur trétaux ou debout dans des allées, il me suivait du regard partout où j'allais.
J'ai raconté ça à Pierre, qui était tout surpris mais qui a bien été obligé de me croire en lisant la dédicace du livre que je lui ai offert et que Bertrand doit avoir dans sa collection. Ceci pour dire que Pierre Courtaud communiquait avec beaucoup d'élites mais qu'il était loin de se douter de l'admiration qu'il suscitait auprès des plus grands de ses contemporains.

Les présentations des publications de la Main Courante n'ont pas été tout le temps les mêmes, en voici trois exemples
Je ne sais pas ce qui s'est passé avec ma photo : Le Corridor est une oeuvre de Jean-Luc Peurot.
Pierre cherchait à varier les présentations de sa collection mais, tout comme pour sa propre création, ce qu'il avait inventé entre 1982 et 1986, restait comme la base essentielle de toute son oeuvre qui en fait a évoluée en éventail. Alain Gâgné à La Souterraine avait été un de ses premiers imprimeurs et premiers conseillers qui lui fit changer de papier jusqu'à ce que Pierre apporte un soin extême aux choix des qualités des papiers suivant les publications.
En haut à gauche une de ces petites merveilles que Pierre façonnait avec une simplicité, une efficacité et un naturel déconcertant et magnifique. Pour sortir un tout petit bout de texte comme ça, en aillant l'air de rien, il faut être un très grand. Et qu'est-ce qui est hermétique là dedans, voulez-vous me le dire ? Je vais vous en montrer d'autres. Véritablement cette étiquette "d'hermétisme" qui fait qu'on ne lit pas un auteur m'agace au plus haut point. Si on ne sait pas lire on s'abstient de commentaires, on prend des bandes dessinées, et encore que certaines... c'est aussi simple que ça !
Ce carton c'est une oeuvre à part entière, voilà ce qu'il faut comprendre, cette recherche entre le verbe et son passage dans le réel... bon, je suis d'accord, Mallarmé a largement introduit le sujet mais nécessité étant, façonner un tel carton est un véritable travail artistique.
Ceci est une carte de voeux

Cette sorte de noeud créatif qu'à été Pierre Courtaud a dérouté ses contemporains car il a eu cette audace extraordinaire d'explorer les fondements mêmes de son art, et d'y revenir sans cesse en faisant repartir des traits, des branches d'une seule origine, d'un seul lui-même, et le tout a constitué un éventail, et ça tout le monde est passé à côté. Lorsque Pierre explore la mécanographie il retourne dans le XIX° siècle (lui qui cherchait, soi disant, l'art contemporain à tout prix - vous voyez ces paradoxes qui l'amenèrent à travailler sur l'art du faux et à aller puiser dans la calligraphie même de Descartes pour faire un faux Descartes plus vrai qu'un vrai - voir ma page Jogging sur ce blog) pour remonter, comme un historien d'art, des sources aux paroxysmes. Pierre savait très bien qui lui empruntait et à qui il allait distribuer pour lui réemprunter ses emprunts. Il allait même jusqu'à les publier : il n'était pas dupe, il était dans son oeuvre. Ca c'est encore difficile à comprendre et je crois que c'est pour ça qu'il est resté "zen" autour de l'exploitation qui a été faite de " Souvenir d'Enfrance ". Lorsqu'un auteur de renom venait le voir avec sa panoplie de gloire pour mettre son travail en forme  il ne se doutait pas que cette mise en forme fairait partie de l'oeuvre en propre de Pierre et qu'en fait il allait extraire de ce travail toute une veine lui permettant de repréciser et de re-élaborer une autre veine de sa propre création que l'autre avait pressentie, plus rarement vue ou explorée. L'autre, cette proie venue au devant de lui. L'autre lui servait d'observateur sur sa propre création, sur ses propres possiblités créatives pour ouvrir une autre voie car ce que Pierre redoutait par dessus-tout c'était la répétition et il en fit une publication "ordinaire". Nous avions beaucoup discuté autour de celà dans les années 1985-87, époque à laquelle Pierre ouvrait radicalement son "éventail" allant vers les études d'auteurs alors qu'il avait déjà commencé à explorer cette voie avec l'oeuvre de Georges Perec et ses émissions radiophoniques (digne héritage des "Soirées Fantômas" de Robert Desnos et d'Antonin Artaud à la TSF en 1932) qui l'aménèrent, ou qui amenèrent Huguette Champroux à La Souterraine avec cette publication que je trouve fabuleuse pour l'évolution de cette veine littéraire de l'alliance du son à la littérature, à la poésie : Huguette Champroux, Transfert, direct, différé, éd. La Main courante, 1994 [notre admiration mutuelle pour Huguette Champroux a toujours été un sujet de désaccords avec Jacques Gasc - mais c'était ça aussi l'ambiance Main Courante];. Et là, évidemment, je comprends Pierre lorsqu'il craignait qu'en articulant la création d'Henry Chopin qu'une impasse risque se créer ,  impasse qu'il redoutait réellement craignant que Chopin ne lui donne que des "fonds de tiroirs". Pour avoir rencontré Henry Chopin en plusieurs fois, pour l'avoir questionné longuement en tête à tête   [je vais d'ailleurs présenter une première rencontre sur ce blog et sur cette page] je suis aujourd'hui persuadé  qu'Henry Chopin n'attendait qu'un signe de Pierre, qu'il aurait été hyper heureux de travailler avec Pierre qu'il appréciait énormément et finalement, lorsque je le rencontrais, hormis les vues qu'il avait sur ma sœur Valérie, il avait reporté cette appréciation sur moi. J'ai parfois honte d'avoir ainsi profité de l'estime dont certains très grands m'honoraient tout simplement parce que j'étais l'ami de Pierre. Mais pour ma défense je dois dire sans fausse modestie que face à des monuments de la culture française comme Chopin ou  et Gasc (il était d'une érudition et d'une intelligence ! mais le moindre faux pas était fatal au sein d'une générosité incroyable, comme Pierre !) qu'il fallait tout de même "tenir la route", et ça je savais faire. Parfois Pierre manquait d'audace par modestie pure alors que tout le monde croyait qu'il était "prétentieux". Non Pierre était quelqu'un d'extrêmement humble, de respectueux et de sensible - parfois emporté, oui comme tous les passionnés intègres et pouvant aller jusqu'à la férocité -  qui mettait en place des mécanismes de défense, tout simplement. Et dans sa situation c'était véritablement une preuve de grand équilibre mental et d'ouverture et non pas de repli sur lui-même comme j'ai cru récemment le lire dans des pages qui voudraient lui rendre hommage.
Beaucoup de "grands" se sont intéressés aux extraordinaires capacités littéraires de Pierre mais pas à Pierre le génie créateur. Si j'arrive à faire comprendre ça je crois que je vais arriver à vous faire accéder aux paradoxes apparents de l'oeuvre de Pierre et faire exploser cette enveloppe d'Hermétisme dont on a affublé cette création. Pierre Courtaud ce n'est pas du tout, du tout, du tout du Saint-John Perse, c'est du Pierre Courtaud et parfois des exercices volontaires de régression comme ceux dont il colorait volontiers son oeuvre en empruntant à Gertrude Stein ses façons enfantines pour de fulgurants rebondissements. La fulgurance comme mécanisme littéraire fut très étudiée par Pierre Courtaud, tout comme la fiction et la friction. Nous voilà arrivés sur une autre étape des recherches qu'il faut maintenant maîtriser pour aller encore plus loin dans l'oeuvre de Pierre, jusqu'aux explosions du constructivisme qu'il étudia à partir de sa recherche sur le cubisme en littérature, à laquelle je participais en faisant mes propres recherches, recherches que nous mettions en commun et que nous appliquions chacun dans notre domaine de recherches jusqu'à ce que nos actions deviennent apparemment totalement étrangères l'une à l'autre. et finalement tellement communes. Mais Pierre à cette époque avait déjà ouvert une parenthèse avec sa Machine Proust sur laquelle il ne me fournit jamais aucune explication. La seule chose dont je me souviens c'est qu'il avait travaillé plusieurs auteurs en parallèles à Proust, dont Paul Valéry. Voilà, vous venez de toucher encore un des aspects de sa création : les zones totales d'ombres.

Maintenant, comme je procède par purs souvenirs et non pas par méthode - je vous assure que je ne calcule rien dans ce que je vous livre ici, je suis trop sur le respect de Pierre et de certaines douleurs de ce contexte, et je ne suis pas dans une situation à faire des courbettes à qui que ce soit, si vous saviez ce que je m'en fiche ! et contre fiche de la culture !-  je vais vous donner des chapitres issus de ma thèse, issus de mes recherches avec Pierre. Alors évidemment ce n'est pas du Pierre Courtaud, ce n'est que du Claude Peynaud, mais c'est tout de même quelque chose que nous avions réfléchis ensemble, soit en se disputant, soit en se congratulant pour d'autres recherches en ouvertures. A vous de faire la part de choses. 
Ces chapitres je les avaient inclus dans mes paragraphes "techniques et vocabulaires" de ma thèse sur les façades peintes. C'est vous dire ! Finalement, c'est fou ce qu'on a aimé les gens à leurs donnant le meilleur de nous-mêmes ! Ces souvenirs c'est énorme !

Je vous présenterai ces texte après d'autres étapes, car je les crois utiles à cleur intelligence.

Pierre Courtaud était peu à peu devenu le grand spécialiste international de l'oeuvre de Gertrude Stein. Voir plus haut dans cette page une première présentation de ce travail de Pierre.
Tout de la vie et de l'oeuvre de G.Sein l'a interessé, même ses amours avec Alice. Sans partager les choix amoureux de G.Stein - Pierre respectait infiniment tout le monde - ce qui l'intéressait c'était ses raisonnances entre les mots, les "images" suivant l'acceptation littéraire qu'il accordait au mot "image", les traductions (Le Roi ou on ne sait quoi), les temps de vie, les contextes d'écriture, toutes ces images de transports dont il façonnait lui aussi sa recherche d'écriture dans sa "Chambre d'Ecriture", titre de l'un des ses recueils. Scan Reigh s'était peu à peu glissé comme un des illustrateurs de Pierre. Personnellement je n'aimais pas les gravures mais je trouvais les dessins intéressants, bien que cette veine Bissière/Dubuffet/Chaissac me semblait un peu trop présente. Par ailleurs, malgré les désirs de Pierre de céder à la mode du moment, je refusais toujours d'introduire Alechinsky dans ce panorama; je ne trouvais chez cet artiste qu'un phénomène de mode et de marché, voire de prétexte pour certains intellectuels à surfiler le commentaire et ça ne m'intéressait pas. A mon avis le bonhomme n'était pas prêt pour comprendre une oeuvre comme celle de Pierre. Pierre ne voulut pas m'écouter, il en fit l'amère expérience. En revanche, je vous propose de vous montrer un exemple d'une belle coopération entre le dessinateur  Scanreigh et l'écrivain Courtaud autour de Gertrude Stein

Retournons sur nos pas et rendez-vous au Théret, au château de mon ami Alain de Reynal de Saint-Michel.
Je vais un peu décortiquer cette oeuvre Terrail car c'est un pur chef-d'oeuvre créé dans un ambiance culturelle où pourtant la reconnaissance des  chefs d'oeuvre authentiques de l'art contemporain n'était pas ce qui frappait le plus en visitant les musées et bien d'autres choses. D'autres monuments comme Henry Chopin étaient eux aussi tenus dans l'ombre alors qu'on nous exhibait à grands frais des choses assez peu intéressantes et peu créatives. La répétition répétitive imitative a toujours été l'apanage des cultures sclérosées qui tiennent à leurs pouvoirs et mains mises.
Par cette plaquette vous allez également découvrir un complément des relevés archéologiques que je fis dans le cadre de ma recherche sur les Châteaux de la Creuse (Septembre 2011 sur ce blog) et pour mémoire c'était grace à cet ami Alain de Reynal de Saint-Michel que je me lançais dans cette étude car il m'avait demandé de faire celle de son château : les aventures artistiques c'est bizarre. Quand ça doit exister, même ceux qui en sont la main, n'y peuvent rien, il s'exécutent et quelque chose de presque surnaturel fait le reste avec les artistes touchés par la grace. Après avoir produit "Saint-Vaury Creuse - Nous constructeurs de voiles - Le Clocher Perret de Saint-Vaury" (Octobre 2011 sur blog - voir ce lien  http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/perret-freres-le-clocher-des-freres_10.html ), tant Pierre Courtaud que Pierre Garnier que mes amis comme Alain de Reynal de Saint-michel étaient enthousiastes et Pierre Garnier me demandait de lui procurer un autre sujet de recherche architecturale pour une tentative d'écritures poétiques communes à une même architecture. C'était au sens littéral du mot "monumental". Et voici le résultat de la coopération de trois auteurs qui sont déjà dans l'histoire  culturelle nationale et internationale : Pierre Courtaud par son oeuvre et celle de sa
Main Courante, Pierre Garnier en tant que chef de file du mouvement poétique Spatialiste auprès de son épouse Isle Garnier, en plus de son génie poétique, et moi pour l'ensemble des travaux de coopération et de création que j'ai fait avec ces auteurs, avec des plasticiens originaux et par mon oeuvre de relevés et d'études archéologiques sur le partimoine architectural national de la Creuse à la Côte d'Azur. Depuis j'ai encore ouvert d'autres voies de recherches dont en art thérapie et en matière de tableaux. Suivez-moi si vous le voulez, de toute façon, tout comme Pierre Garnier, tout comme le fit Pierre Courtaud et Jacques Gasc et je crois Rémy Pénard, tout comme le fit Mag-Bert et tous les autres artistes que je cite sur ma route en exemples, quoique vous en pensiez ou quelques soient vos estimations à vous les détenteurs de l'argent de nos impôts qui nous toisez avec votre mépris coutumier, nous on travaille et c'est à nous que l'histoire donne raison, nous qui ne coûtons pas un Kopek à l'état.
Dans ce recueil "Terrail", deux extraits des "Séries linéaires" de Pierre Courtaud
Et maintenant les "Poèmes d'architecture" de Pierre Garnier, combinés à quelques uns de mes relevés archéologiques au château du Théret avec la complicité de notre ami Alain de Reynal de Saint-Michel
Et pour le souvenir, me voici photographié en compagnie de Pierre Garnier, par Didier Labondance, devant le château du Thérret. Ce jour là Pierre Courtaud n'avait pas pu venir et Alain de Reynal de Saint-Michel avait voulu que le cliché se fasse uniquement entre Pierre Garnier et moi. Des amis d'une telle délicatesse ça ne s'oublie pas !

Je continue cette page avec une lettre manuscrite que Pierre Garnier avait expédiée à Pierre Courtaud autour de deux publications. Pierre Garnier écrivait assez souvent au dos des cartes postales et lorsqu'une ne suffisait pas, il en ajoutait une seconde.
Je vous l'ai déjà dit que Pierre Courtaud connaissant mon admiration pour Pierre Garnier, et il me donnait comme ça des documents, pas seulement de Pierre Garnier bien sur. Il était convenu entre nous, comme la santé de Pierre était délicate, que je porterai un jour ces document dans l'histoire. J'aimerais faire mieux mais beaucoup, beaucoup de cette documentation est à Saint-Vaury...enfin on verra bien...
Je retrouve encore cette belle lettre de Pierre Garnier autour de notre publication autour de "Terrail". A cette époque j'avais envoyé un exmplaire de mon DEA, soutenu en 1991 où je faisais figurer des extraits de la pièce que nous avions publiée avec Pierre Courtaud pour essayer de protéger le clocher Perret de Saint-Vaury. Nous allons y venir en complément de ce que j'ai déjà présenté sur la page déjà réservée à ce monunent (janvier 2012 sur ce blog)
et encore une autre aujourd'hui 13 juin 2012


et encore cette carte postale
Alain de Reynal de Saint-Michel était de cette très vieille aristocratie française originaire du Sud-Ouest de la France. Sa famille avait participé aux conquêtes extra territoriales de la France et je crois qu'elle est encore importante en Martinique. Sa fille Béatrice est l'heureuse propriétaire du château des Etourneaux à Montluçon où j'ai pu voir et analyser ces murs de refends qui deviennent des passages (couloirs) entre l'escalier en vis et d'autres points de l'intérieur du château, préparant architecturalement la réception d'Ialie des escaliers rampes sur rampes. En fait il n'y avait plus qu'à supprimer la tour d'escalier et à installer les rampes d'escalier dans ce couloir à qui on faisait monter les étages. Aux Etourneaux ce passage, uniquement au rez-de chaussée,  distribue à la fois les pièces du rez-de-chaussée et l'escalier qui descend à la cave à l'autre bout du bâtiment. A l'étage on retrouve le mur de refend normal dans ces châteaux gothiques. Béatrice est à la tête d'une flottille de petits avions de collection, et elle est également, ou était, je ne sais plus, la Présidente de l'Aéroclub de France. Je suis heureux que ce blog me donne l'occasion de montrer qu'Alain de Reynal de Saint-Michel, grâce auquel je fis ma recherche sur les châteaux de la Creuse,  fut lui aussi un chercheur comme en témoigne cette carte postale expédiée de Rhodes et cosignée par sa seconde épouse Marie-Luce que je salue chaleureusement. Il était aussi un sculpteur de talent et je montre ici la statuette qu'il m'offrit après la soutenance de ma maîtrise au CESCM à Poitiers sur les châteaux de la Creuse (mois de septembre 2011 sur ce blog). Alain de Reynal de Saint-Michel nous a hélas quitté il y a quelques années.
 Et puis il y avait des collectionneurs qui faisaient le lien avec tous ces artistes, ces chercheurs et ces mécènes. C'était à l'époque où l'Education Nationale n'imposait pas son verdict en prétendant avoir le monopole de la pensée et de la culture en France, en n'évacuant pas les français sous prétexte de statut administratif. Quelle honte ! Beaucoup d'attributions de postes ont été faites sur simple appartenance politique ou syndicale et ce fut assez grave pour la qualité culturelle de notre pays. Car si nous, nous ne prétions aucune attention à ce genre de chose - pour nous les idéologies et les idées ne valaient pas plus que ce que valaient les hommes, et l'histoire nous l'a prouvée - d'autres prétendaient le contraire, et en plus c'étaient des militants : on comprend ce que ça veut dire. Je me souviens de Jacques Gasc vociférant - il était enseignant dans un IUFM - me disant avec son accent méditerranéen des choses très dures. Et il est vrai que beaucoup d'amateurs d'art comme d'enseignants étaient des gens très cultivés, très fins, très éclairés, qui soutenaient un réel niveau culturel national : c'était une autre époque où le mot "démocratie" n'était pas un label politique monopolisé et dévoyé mais une réalité nationale.
Alors qu'il me soit permis de rendre hommage à l'un de ces mécènes et collectionneurs que j'avais beaucoup apprécié, qui fréquentait Jacques Lagrange, Jean-Christian Estaque, Raymond Picaud, Alain de Reynal de Saint-Michel, qui faisait le lien avec Pierre Courtaud sans qu'il le sache, et dont je retrouve cette lettre et je la produis ici en hommage respectueux et amical

Vous comprendrez que dans des aventures artistiques et culturelles qui atteignent le niveau de La Main Courante et de tous les artistes qui y ont participé, que les relations avec le politique culturel et le politique tout court ne furent jamais simples. Pierre Courtaud n'eut jamais de travail, même pas à la bibliothèque de La Souterraine. Et c'est un miracle que Jean-Luc Peurot ait pu, tout au long de sa carrière, soutenir l'oeuvre de Pierre. C'est exceptionnel dans le contexte que nous avons vécu et dont les colères terrifiantes de Jacques Gasc me résonnent encore aux oreilles. 

Alors maintenant nous allons re-aborder un temps délicat de La Main Courante avec la publication de "Saint-Vaury Creuse - Nous constructeurs de voiles - Le clocher Perret de Saint-Vaury" 
Je ne vais pas répéter l'historique que j'ai fait sur la page consacrée à ce clocher sur ce blog, je vais seulement vous donner quelques nouveaux éléments. Je produit tout ce la sans ordre pour qu'il n'y ait pas de malentendu sur mes intentions quelques soient les périodes excessivement douloureuses que nous eûmes les uns et les autres à vivre autour de cette expérience et autour d'autres. Ici il s'agissait de sauver de la destruction envers et contre tous, un monument d'intérêt international : l'oeuvre des frères Perret est classé au patrimoine mondiale de l'UNESCO : tout de même. Vous voyez que ces protections ne sauvent rien s'il n'ya pas sur le terrain des hommes pour prendre des risques, s'engager et lutter, et sur de très nombreuses années car je ne sais pas si la question de la protection de ce clocher est enfin résolue (je me répète - mois de janvier 2012 sur ce blog). C'est important.
                               D'entrée, pour vous donner le ton et vous montrer que je ne raconte rien qui ne soit pas vrai, comme Pierre Courtaud le souhaitait et comme je devais le transmettre à l'histoire - suivant l'accord qu'il y avait entre nous -, je vous livre ici le courrier le plus dur qu'il m'expédia au sujet de cette publication. Les noms cités sont honorés ceux dont les noms ne sont pas prononcés sont tout de même excusés. Pierre était très indulgent cela faisait partie de sa philosophie, même s'il souffrait beaucoup de beaucoup  d'injustices
         Le temps de réunir d'autres documents sur ce clocher et je reprends cette rédaction


                                            En attendant je vous propose de continuer sur ce que j'ai déjà rédigé sur d'autres sujets.


Voici une autre lettre, elle est signée d'un certain Charles. Je ne saurais dire si elle est de Daniel Charles avec qui Pierre publia Cage, mais je trouve que sa place s'articule bien avec la lettre sur cartes potales de Pierre Garnier

Pierre Courtaud connaissait mon admiration pour Pierre Garnier mais il la partageait aussi. Lorsque la revue DOC(K)S publia successivement des pièces de Pierre Garnier et de Pierre Courtaud j'eu droit à mes exemplaires avec commentaires. Par cette lettre de Pierre vous avez une des rares mentions sur sa Machine Proust et sur des piques qu'il aimait envoyer à Jacques Gasc qu'il estimait et qu'il admirait pourtant, et l'inverse était vrai et souvent j'étais pris à parti entre les deux : j'attendais que ça se calme, il n'y avait pas d'autre solution :
voici deux extraits de cette publication de Pierre Garnier, encore deux facettes de son art et j'espère que les éditeurs ne trouveront pas à refaire que je leur fasse un peu de "pub", quand c'est de qualité c'est tellement rare de le voir sur les médias Voilà, nous venons de voir une composition "simultanée" de Pierre Garnier et par une autre page de Pierre Garnier ce que Pierre Courtaud aurait pu appeler de la "fiction" (une des veines de la fiction en marge de celle de l'oeuvre de Borgès ), mais en fait c'est une composition de poésie Spatialiste, et maintenant abordons tout doucement la "friction"
 de Pierre Courtaud et en exergue une découpe de Pierre Courtaud. Vous voyez comment les œuvres se recoupent, ces mécanismes littéraires contemporains qui m'intéressent tellement et sur lesquels avec ces auteurs nous avons beaucoup travaillés, de façon poétique bien sur,
Voilà, Pierre avait tout dit sur la sexualité dans son oeuvre et s'était beaucoup amusé. Pour connaître la troisième intervention de Pierre Courtaud sur cette publication de la revue DOC(K)S vous commandez le N° 6/7/8/ 1994 et vous verrez ce qu'il fait avec Kant, un de ses philosophes préférés...
Pour voir les reste de l'intervention par l'article très volumineux consacré à Pierre Garnier par la revue STOC(K)S vous commandez le N° 2/3 - printemps-été 1992.

Je lisais tous les textes de Pierre. Lorsque je quittais la Creuse Pierre m'expédiait toujours ses tapuscrits en première lecture. celui-ci je le reçus le 7 octobre 1996 
 Pierre aimait beaucoup mettre des citations en première page de ses pièces littéraires. Personnellement je ne trouvais pas ça très utile, mais Pierre y tenait beaucoup.

Trois mois plus tard, jour pour jour, je recevais celui-ci le 7 décembre 1996

Et puis parfois on est jaloux de ce qu'on a vécu d'exceptionnel.
Vous l'avez compris, je ne suis pas de ceux qui s'alignent aux modes, aux mouvements, aux idéologies qui en plus me font profondément réfléchir tant je pense que c'est là un des grands facteurs du recul culturel de mon pays. J'apprends, il y a peu de temps, que des observateurs étrangers, et pas des moindres, seraient non seulement de cet avis mais attendraient un sursaut, car ces observateurs aimeraient profondément la France et la culture française.
Comme j'aime aussi profondément la culture française et toutes les aventures qu'on a pu un temps y mener - ce qui, à mon avis, n'est plus du tout vrai depuis le dernier quart du XX° siècle, je vous présente une oeuvre - il m'en reste une seule en documentation sur les deux que Pierre m'avait données - que j'hésitais à présenter. Je ne pense pas que Rémy Pénard me contestera ce choix...je veux parler d'un artiste un peu hors norme Jean Mazeaufroid (1943-2001). Il était à peu près de l'âge de Pierre.
Je n'ai jamais rencontré Jean Mazeaufroid mais j'ai toujours approuvé Pierre lorsqu'il fit paraître des œuvres de lui. Pierre avait plusieurs œuvres de cet artiste. Je ne vais pas me hasarder à présenter une oeuvre, ou plus exactement UN oeuvre que je connais mal. La seule chose que je sache de cet artiste c'est qu'il travailla avec Pierre et qu'il s'inscrivit, au moins un temps, dans le mouvement Support-Surface. Personnellement j'avais rencontré le groupe Support-Surface (ou une partie du groupe ?)  en 1970 (ou à quelque chose près) lorsqu'ils fit un 24 heures non stop à la Maison du Peuple à Limoges (Support Surface est né en 1965 à Coaraze dans l'arrière pays niçois). Je ne fus pas emballé par les œuvres et je me souviens avoir demandé à l'un d'entre eux qui exposait un slip géant dans le vestibule de la structure, en quoi un slip géant "brisait la forme", car tel était le sujet : il fallait tout briser. C'était plus ou moins récupéré par une idéologie avec des unIformes de l'amée peints en rose, ça n'apportait pas grand chose (voir aussi le contexte de cette période sur la page consacrée à Jean-Marie Bouet - juin 2012 sur ce blog). Je ne me souviens pas exactement de la réponse que me donna cet artiste sauf qu'il fallait "briser la forme", mais je fus loin d'être convaincu car un slip est un slip et on sait, en principe, ce qu'on y met dedans. Donc pour un mouvement qui s'appelle Support-Surface je trouvais ça plutôt drôle et le rose en écho dans une autre salle sur des uniformes de l'armée,  me semblait bien convenir à la chose. Certains qui participèrent à ça eurent de belles carrières mais on sait aussi comment les carrières dans la culture avec l'argent de l'Etat, étaient fabriquées et par qui. Est-ce que c'est toujours comme ça ? Ça n'a aucune raison d'avoir changé puisque tout le monde s'en accommode, ou l'ignore.  Jean Mazeaufroid était un artiste qui pouvait utiliser de la crotte de pigeon ou de n'importe quel volatile pour faire même des illustrations à insérer dans une nouvelle, l'odeur pouvait s'inscrire dans l'oeuvre plastique. Ce n'était pas la seul option du travail de Jean Mazeaufroid. Pierre m'offrit un superbe papier d'emballage rouge de Mazeaufroid qui est actuellement en Guadeloupe, et cette autre oeuvre, que je vous montre ci dessous en retrouvant sa photo, que j'avais encadrée et à laquelle je tiens énormément, par delà de supposés éloignements. Cette oeuvre s'appelle "Chaînes et trames" et je la comprends comme ce lien qui est "tissé" entre le Support et la Surface sur un mode Concret. Cette question du Concrétisme des œuvres Pierre Courtaud y fut confronté à travers Pierre Garnier pour une approche différenciée et distanciée au regard de l'art concret, et une publication qu'il fit des Galaxies d'Haroldo de Campos en 1998, par le texte de présentation de la traductrice Inês Oseki-Dépré, mais aussi à travers d'autres cheminements qui avaient amené Pierre à s'intéresser à ce type de plastique en littérature (Fondatrice de l'Art Concret : Sophie Tauber épouse de Hans Arp - voir plus haut dans la page le recueil de Han Arp que m'offrit Pierre). Par la suite il fut invité à rédiger un texte publié avec d'autres auteurs et d'autres artistes dans une édition de luxe sur des oeuvres contemporaines. Pierre Courtaud rédigea le texte pour Claude Viallat. Moi je trouvais ça un peu  nul - encore un nuage de plus ! - mais Pierre en était très fier. En plus, c'était au moment ou Vence avait consacré une importante rétrospective à l'oeuvre de Viallat. J'avais aimé l'exposition mais je ne sautais pas non plus au plafond. Alors pour aller plus loin dans la démarche, pour essayer de dépasser mon expérience Limousine du Groupe Support Surface, mes réserves sur les oeuvres, et voir ce que la critique et l'histoire de l'art avaient fait ce que j'avais un peu vécu, j'étais allé acheter à la librairie de La Vieille Charité à Marseille ce très beau livre de Marie-Hélène Grinfeder Les années Support-Surface. Publié chez Herscher en 1991. Le livre était très cher mais lorsqu'il y avait l'enjeu de la documentation pour Pierre, c'était un aspect secondaire. La passion de la recherche et de l'aventure artistique passaient avant tout.
                      Comme je contestais cette "merveille" de Viallat, pour laquelle Pierre fit un petit texte, et que je fus même pris d'un fou rire, mais d'un four rire qui me fait encore rire, Pierre, très vexé sinon indigné, me mis brutalement dans les mains ce bout de chiffon de Mazeaufroid et il me dit très sèchement "c'est pour toi, ce n'est pas du Viallat, c'est du Mazeaufroid". Je fus interloqué. Pierre adorait ça, me pousser dans mes retranchements de critique en m'offrant des cadeaux magnifiques. Alors le processus de réflexion se mit en route. Je suis aujourd'hui très heureux que Pierre m'ait offert un Mazeaufroid, et même deux, et qu'il ait gardé le nuage qui passe au loin, très loin  de l'Etranger Baudelairien... ces merveilleux nuages en autres lieux et autres temps.


A ce stade de la rédaction de cette page, alors que je n'ai pas encore fini de rédiger le chapitre sur Henri Chopin et encore moins sur Pierre Courtaud et d'autres, j'ouvre un chapitre sur 
Jacques Gasc
       En effet, j'ai eu récemment (nous sommes le 26 décembre 2012) l'occasion de revenir dans les Cévennes et j'ai rencontré la Nièce de Jacques Gasc à Ganges devant sa maison. C'était asse extraordinaire de partir ainsi à l'aventure avec Gisèle, d'errer à l'aventure dans Ganges, mais tout de même route de Sumène et d'aller vers une personne et de lui demander "Je ne sais pas si vous connaissez, mais je cherche la maison de Jacques Gasc qui était un grand poète et qui habitait par là. J'ai oublié son adresse mais j'aimerais bien revoir sa maison". Et cette personne dans sa camionnette de me répondre " Je suis la nièce de Jacques Gasc et vous êtes devant sa maison" : voilà c'est tout. Pesnez en ce que vous voudrez...voici sa maison
la petite plaque rouge portant le nom d'un si grand poète est toujours là
au 47 route de Sumène
Voilà la boîte à lettres dans laquelle passait mon courrier de thèse lorsqu'il relisait et corrigeait, après Madame Andrée Courtaud, mes textes de thèse doctorale publiés à mon insu par l'Université de Lille : le destin prend de ces chemins, ceux qu'on aime et ceux pour lesquels on rétablirait bien volontiers la guillotine.
En plus des travaux d'étudiants, des bulletins paroissiaux et autres courriers de la foi chrétienne, combien d’œuvres d'art, sinon de chef d’œuvres, sont passées par cette modeste ouverture dans une pile devant une bien modeste maison, avant de gagner les conférences et les rayons des universités ?

L'oeuvre de Jacques Gasc a fait l'objet de plusieurs études universitaires.
Je vais vous présenter mon étude en thèse doctorale, sur son oeuvre, qu'il avait corrigée sans y apporter aucune retouche tant il en était satisfait. Combien de fois m'a t-il dit lorsqu'il était mécontent d'une promotion  de l'IUFM pour lequel il avait beaucoup de respect en dehors du champ des implications politiques (il était enseignant dans un IUFM de Montpellier et il était viscéralement attaché aux bons résultats de haut niveau de l'enseignement qu'il aimait passionnément, et il aimait passionnément ses élèves, d'où ces crises lorsqu'il n'y avait pas les résultats souhaités) : "Si tous ces crétins (entendez militants politiques) qu'on envoie à l'IUFM étaient capables du tiers du quart de ce tu écris l'Education Nationales serait sauvée, mais tu parles, l'étude ce n'est pas leur souci, ce qui les intéresse c'est la politique !!!"  crié haut et fort avec cet accent des Cévennes dont il était l'âme contemporaine
Et malgré ses positions bien connues et sans discussion possible il avait tout de même été promu au grade de Commandeur des Palmes Académiques.
Comme quoi lorsqu'un grand homme s'exprime sur de grands sujets, l'Education Nationale, pourtant  très contrôlée par le Parti Communiste et autres tendances amies, est parfois capable de le reconnaître. 
C'est dire l'ampleur du bonhomme ! 
                                     Jacques Gasc était Professeur Agrégé de Lettres Classiques
                   et il avait été Président de la Compagnie des Ecrivains Méditerranéens qui publiait la revue
                                                          .                  "Souffles"
                      Je vais donc vous présenter cette étude, assez courte, mais qui avait eu le bonheur d'avoir l'approbation sans réserve de Jacques Gasc.

                        lA REDONDANCE

                                    Je vous dois une explication sur ce mot de "redondance". C'est un mot qui servait à des "engueulades terribles et passionnées" "entre Pierre Courtaud et Jacques Gasc. Pierre Courtaud n'admettait pas qu'un texte puisse être "redondant". Je lui faisais souvent remarquer que pour quelqu'un qui voulait toujours de l'ultra modernité (je répète que dans la bouche de Pierre Courtaud, toujours en quête de perfection littéraire, que cela m'a toujours dérouté, je n'y ai jamais rien compris..bref) qu'il ne reconnaissait donc pas l'oeuvre d'Armand. Oui l'accumulation est une redondance !
                      Définition du dictionnaire : Superflu de mots, de paroles. - Terme redondant, redite - Caractère d'un énoncé qui réitère sous plusieurs formes différentes un même trait signifiant - Duplication d'informations afin de garantir leur sécurité en cas d'incident - Duplication d'équipements chargés d'assurer une fonction donnée afin que l'un d'eux puisse se substituer à l'autre en cas de défaillance". En ce sens "Support Surface", pourtant que Pierre appréciait et moi qui me faisait parfois beaucoup rire, est souvent et même très souvent un art de la redondance tout comme les accumulations. N'en déplaise à qui voudra. Pierre Courtaud acquiesçait de mauvaise grâce et riait ou quittait le salon en baissant la tête et en serrant les sourcils, passant à autre chose et c'est moi alors qui riait pendant que Jacques piaffait sur son fauteuil en dégustant le café que Madame Courtaud venait de servir, grignotant au passage un petit biscuit. La maman de Pierre, devant tant de grimaces et haussements de tons (il fallait entendre parler Jacques Gasc, c'était Pavarotti), disant "voyons Pierre, allons, allons, Monsieur Gasc vient te voir et Claude est là" et Pierre ravi, venait s'asseoir en plaisantant et tout repartait à des niveaux, mais à des niveaux ! bon bref ! le Collège de France y aurait perdu son latin !
                         
                         La "redondance", en matière de création, est une valeur qui diffère de la "répétition ordinaire" , de la "translation et de la "bifurcation". Son caractère répétitif se greffe sur le discours de translation en donnant un nouveau relief à ce qui est linéaire ou à ce qui peut paraître plat. En exemple je donnerais deux pages choisies (p.10 et p.11) extraites de "L'empreinte" de Jacques Gasc (édition Poésimages 1993. La page 10 est un texte exploitant les formes de translations, de répétition ordinaire, voire de bifurcation :
                                     1)  Il avait projeté d'écrire,
                                     2)  abordant les murs ou les repoussant
                                     3)  le poème d'une journée blanche. Mais toujours,
                                     4)  défi à la neige et au marbre des paroles...
                                     ........................................................................
                                    11) En soi-même en discontinu,
                                    12) Brèves ou longues les alertes de la mer.

                     Le vers 1) est le vers de la décision de l'acte, ou de sons choix.
                     Le vers 2) entraîne la variation en profondeur du champ d'écriture linéaire (translation).
                  Les vers 3 et 4) sont les vers de la bifurcation par la couleur blanche (journée, neige et marbre) sans valeur de répétition.
                     Le vers 11) opère une conclusion sur la forme de translation (précision de la forme).
                     Le vers 12) constitue la fiction qui résulte du procédé de montage, ou de choix codifié de l'acte d'écrire avec ouverture, par rapport au champ de profondeur, vers le champ linéaire de translation.

                  La page 11 est la forme, en composition simultanée de la redondance :
                            1) Dans le jardin qu'il traversa
                            2) se tarissaient des cascades de pivoines.
                            3) Leur chute ? question de patience
                            4) au ralenti des mots.
                            ...................................................
                             8) et malgré la forme jumelle des oiseaux
                             9) la voix déjà dépossédée.

                    Le vers 1) est la reprise (base) du discours linéaire de translation de la page 10.
                    Le vers 2) marque l'introduction de la redondance par le double concept cascade_pivoines (cascade n'est pas à ce stade un signifiant associable à pivoines mais le devient par le jeu de la métaphore). La pivoine renvoie à la couleur blanche - au rose pâle - de la page précédente.
                    Le vers 3) porte une question en mésostiche au signifiant : la redondance (cascade n'est pas à ce stade un signifiant, la reprise par la chute est une répétition à valeur de mouvement autant dans l'écriture que dans l'image qui est en train de naître)
                    Le vers 4) est reprise de possession du langage (de l'acte d'écrire).
                    Le vers 8) marque une reprise de la redondance de conclusion sur un autre mode qui conduit à une nouvelle translation (nouveau départ du texte).
                    Le vers 9) est l'aboutissement du jeu simultané des formes des pages 10 et 11, avant l'ouverture de la page 12 qui démarre sur une rupture.
                       
                     Les sculptures en cascades de bouilloires neuves (sans concept de couleur parce que les objets sont visibles et conservent leur couleur propre) d'Arman sont aussi des "chutes" dont le concept bouilloire (équivalent en mot à pivoines) est néanmoins le contenant conceptuel d'un liquide susceptible de s'écouler en proportion du volume contenant de chaque objet (absence de possibilité d'expansion de la translation par la limite même des volumes - contraire à celle de la décision d'écrire de Jacques Gasc). En langage métaphorique la cascade, dans ce cas, est une fontaine (sèche). LA forme courbe  des bouilloires identiques et répétées en objets soudés à la suite les uns des autres, est une redondance qui exploite effectivement les possibilités de la répétition ordinaire, de translation, vers la bifurcation en redondance. Les Nouveaux Réalismes peuvent ainsi fonctionner à partir de n'importe quel recyclage (concept) vers la métaphore créatrice du champ artistique qui dépossède l'objet initial de sa fonction dans une version qui retourne néanmoins à la "relique duchampienne" : tautologie du langage culturel contemporain qui anénatit les genres et les écoles pour les confondre, malgré les voies esthétiques empruntées, apparemment très différentes, dans un même discours d'art contemporain.
                           Le DUBO...DUBON...DUBONNET est aussi une publicité peinte sur le mur quiutilise la redondance à partir de la répétition du DUBO qui, en discours de translation, va donner DUBONNET. Le produit n'est cependant pas sa marque. C'est mécanisme de bifurcation, par analogie, qui permet de passer de l'écriture de la marque au produit. Entre temps, la répétition a évoqué la couleur ou l'aspect extérieur (DUBO) et la saveur (DUBON). C'est donc bien une redondance sur les trois phases de présentation scandée du mot qui permet d'envisager les aspects du produit buvable auquel on accède progressivement par le mécanisme du langage publicitaire (message). Comme quoi la répétition par le seul mécanisme de l'image cinématographique [il faut trois images pour créer un mouvement] , scandée ou linéaire, n'est pas suffisante en elle-même mais nécessite l'intervention d'autres formes.
                               En matière de façade peinte, le trompe l'oeil (exemple de la répétition des faux appareils ou arcades) et l'écriture scandée, ou en Break, du Hip Hop amènent les deux formes apparemment étrangères vers un même discours contemporain. Par la translation, la répétition et la bifurcation, on arrive dans un champ profond de l'une et de l'autre de ces deux formes d'art du mur dans la rue, linéaires et épidermiques, par le mécanisme de la "redondance" qui se manifeste assez souvent par le recours renforcé aux camaïeux. En sculpture, voire en graphismes, l'art de Bottero est une redondance au même titre que les tautologies en mécanismes récurrents d'écriture de Ben qui reprend en fait le lettrisme d'Albert Marquet.

               Les discussions très âpres, passionnées et néanmoins très amicales et admiratives l'une de l'autre, entre Pierre Courtaud et Jacques Gasc, m'avaient permis d'isoler d'autres mécanismes du langage littéraire à l'art (plastique). Je vais vous en présenter quelques autres qui vont s'articuler, en aval ou en amont, avec cette première étude sur l'oeuvre redondante de Jacques Gasc (l'oeuvre de J.Gasc n'est pas que ça, je tiens à la préciser et les autres études faites sur son oeuvre, et surtout en travaux universitaires, sont le vibrant témoignage de la richesse de l'art du poète Cèvenol et de son inscription dans le panorama de l'art contemporain à part entière).

                 En attendant que je puisse contribuer à apporter  plus avant ma pierre à l'édification du souvenir de l'oeuvre de Pierre et de mon ami Pierre je vous renvoie sur ce blog aux introductions que j'avais déjà faites sur notre collaboration dans les pages sur ce blog
Le Goujon frit juillet, 2011,
Mon regard sur l'art contemporain juillet 2011
Jogging (aout 2011)
Le clocher Perret à Saint-Vaury (octobre 2011)
Et puis un autre, mais j'hésite à vous le dire car c'est encore délicat, à vous de le découvrir sur ce blog.

 Pour un retour en lien
avec quelques articles sur les 143 de ce blog, qui présentent des œuvres, des approches d’œuvres et des artistes
For a return to links
with some 143 articles on this blog, which exhibit works of art and the artists approaches
Pour aller directement sur les articles ou pages, vous pouvez utiliser deux chemins, le clic direct ne fonctionnant pas :
1: Surlignez la ligne http ou le titre de l'article qui vous intéresse, puis faites un copier/coller sur la barre d'adresses en haut de page;
2 : surlignez la ligne http, puis clique droit, et sur la boite de dialogue qui s'ouvre allez à la ligne " accédez à la http..."

c'est simple et vous pouvez le faire avec autant d'articles que vous le souhaitez. 
Pour les autres articles encore non inscrits sur la liste ci-dessous vous pouvez allez à droite de la page sur "moteur de recherches" ou "archives du blog" en cliquant sur l'année et le mois qui vous intéressent. 

Bonnes lectures et bon voyage dans les merveilles de l'art, le plus souvent totalement inédites et toujours parfaitement originales à l'auteur de ce blog.
C'est aussi un blog d'informations, de culture et de voyages



Sommaire/Editorial
(le blog est sous copyright) 

Les Mots d'Azur au château de Mouans-Sartoux - Saison 2017-2018
https://coureur2.blogspot.fr/2017/10/les-mots-dazur-au-chateau-de-mouans.html

  Les mots d'azur au printemps des muses - suite 2016/2017 des soirées au Château de Mouans-Sartoux
    http://coureur2.blogspot.fr/2017/05/les-mots-dazur-au-printemps-des-muses.html

Des poèmes sur la Riviera aux couleurs des Mots d'Azur : suite des rencontres maralpines de poésie
saison 2016-2017
http://coureur2.blogspot.fr/2016/09/des-poemes-sur-la-riviera-aux-couleurs.html

Festival du Livre à Mouans-Sartoux avec les Mots d'Azur
 - 6-7-8 octobre 2017
https://coureur2.blogspot.fr/2017/10/festival-du-livre-de-mouans-sartoux.html

Festival du Livre à Mouans-Sartoux - 7-8-9 octobre 2016 - avec Les Mots d'Azur
http://coureur2.blogspot.fr/2016/10/festival-du-livre-de-mouans-sartoux-7-8.html

Rencontres maralpines de Poésie - Mots d'Azur 2015-2016
http://coureur2.blogspot.fr/2015/09/rencontres-maralpines-de-poesie-et.html

Marie Gay - Pierre-Jean Blazy - Auteurs et Editions - Fondateurs des Mots d'Azur - Marie Gay -
http://coureur2.blogspot.fr/2016/03/marie-gay-pierre-jean-blazy-auteurs-et.html

Psychiatrie - Une histoire et des concepts - l'humain et l'art en enjeux
http://coureur2.blogspot.fr/2016/11/psychiatrie-une-histoire-et-des.html

Des poèmes sur la Riviera aux couleurs des Mots d'Azur : suite des rencontres maralpines de poésie
saison 2016-2017
http://coureur2.blogspot.fr/2016/09/des-poemes-sur-la-riviera-aux-couleurs.html

Jean-Marie Bouet - Fresselines/Larzac - de la poésie aux planches au festival de Fresselines, au Larzac
https://coureur2.blogspot.fr/2012/06/jean-marie-bouet-des-chansonniers-aux.html

Renata- Sculpture contemporaine
http://coureur2.blogspot.fr/2014/06/sculpture-contemporaine-renata-et-le.html

Renata - Pierre Cardin Lacoste - Moulin de Sade - Lubéron 2015
http://coureur2.blogspot.fr/2015/07/renata-pierre-cardin-lacoste-moulin-de.html

Renata - Akira Murata - Espace Auguste Renoir à Essoyes
http://coureur2.blogspot.fr/2015/08/renata-akira-murata-essoyes-ville.html

Renata chez Pierre Cardin - Le regard de Lydia Harambourg Historienne et critiques d'art, correspndans de 'Institut des Beaux Arts de l'Académie de France
http://coureur2.blogspot.fr/2016/07/renata-chez-pierre-cardin-le-regard-de.html

Mag-Bert ou la peinture mnémonique de gestualité figurative
http://coureur2.blogspot.fr/2014/10/mag-bert-ou-la-peinture-mnemonique-de.html

Claude Peynaud - Clichés et antithèses...
http://coureur2.blogspot.fr/2015/05/cliches-et-antitheses.html

Claude Peynaud - Jogging - Méthode d'élaboration d'un Jogging
http://coureur2.blogspot.fr/2014/05/methode-delaboration-dun-jogging-method.html

Claude Peynaud - Le cercle des oiseaux
http://coureur2.blogspot.fr/2011/09/le-cercle-des-oiseaux-allegorie-de-la.html

Claude Peynaud - Le don de l'aïeule
http://coureur2.blogspot.fr/2011/07/une-theorie-de-construction.html

Claude Peynaud - Une théorie de Construction
http://coureur2.blogspot.fr/2011/07/une-theorie-de-construction.html

Danielle Benitsa Chaminant - Artiste et mémoire de...
http://coureur2.blogspot.fr/2013/01/danielle-benitsa-chaminant-artiste-et.html

Alliot - Vincent Alliot - Visite d'atelier
http://coureur2.blogspot.fr/2014/02/alio-visite-datelier-une-gestualite.html

Rémy Pénard - Art et souvenirs autour de Pierre Courtaud
http://coureur2.blogspot.fr/2013/12/remy-penard-art-et-souvenirs-autour-de.html

Henry Chopin et la bibliothèque de Valérie Peynaud
http://coureur2.blogspot.fr/2013/12/henri-chopin-et-la-bibliotheque-de.html

Sally Ducrow - Land Art et sculpteur ...
http://coureur2.blogspot.fr/2013/01/sally-ducrow-land-art-et-sculpteur.html

Sally Ducrow l'année 2017 - Nationale et internationale - Sculptures - Land-Art - Installatons - Performances...
https://coureur2.blogspot.fr/2017/08/sally-ducrow-lannee-2017-nationale-et.html

Sally Ducrow l'année 2018 - en suivant le chemin de l'aventure internationale de Sally Ducrow
https://coureur2.blogspot.com/2018/07/sally-ducrow-lannee-2018-de-1017-2018.html

CREPS - Boulouris-Saint-Raphaël - Land Art - Sally Ducrow invitée d'honneur
https://coureur2.blogspot.fr/2017/10/creps-paca-boulouris-saint-raphael-land.html

Sally Ducrow : poésie plastique contemporaine
https://coureur2.blogspot.com/2019/06/sally-ducrow-poesie-plastique.html
Valbonne - Echiquier et Mots d'Azur - Fest'in Val - Festival international de Valbonne
http://coureur2.blogspot.fr/2015/08/renata-akira-murata-essoyes-ville.html

Pierre Marchetti magazine...
http://coureur2.blogspot.fr/2011/12/magazine-pierre-marchetti-un-peintre-un.html

La pochade - Pierre Marchetti et l'art de la pochade.
 http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/la-pochade-lart-de-la-pochade-et-pierre.html

L'impressionnisme tardif par les souvenirs de Pierre Teillet - Du plainarisme romantique au
 https://coureur2.blogspot.fr/2012/11/limpressionnisme-inedit-par-les.html

Alliance Française - Tiffani Taylor - Savannah Art Walk - ...
http://coureur2.blogspot.fr/2016/01/tiffani-taylor-gallery-une-artiste.html

H.Wood  - un peintre Anglais à Paris au milieu du XIX° siècle
http://coureur2.blogspot.fr/2016/05/hwood-un-artiste-peintre-de-lecole.html

Sophie Marty Huguenin, sculpteur et le marché de Noël à Biot - Les crèches de Cannes - Le partage du pain du père Guy Gilbert
http://coureur2.blogspot.fr/2016/12/sophie-marty-huguenin-sculpteur-et-le.html

Evolution de la gravure à Venise et en Europe du XV° au XVI° siècles - Histoire et techniques
http://coureur2.blogspot.fr/2017/02/la-gravure-venise-et-en-europe-du-xv-au.html

Aux aurores de la peinture moderne et contemporaine occidentale - Giorgione - Les Trois Philisophes
http://coureur2.blogspot.fr/2017/03/aux-aurores-de-la-peinture-moderne-et.html

La décoration intérieure ou la démocratie de l'art
https://coureur2.blogspot.fr/2012/11/wall-painting-fast-track-collection-une.html

Magda Igyarto - Vibrations et expériences de la matière : du visible à l'indicible et de l'indécible au dicible - Peintre, poète et sculpteur
https://coureur2.blogspot.fr/2018/01/magda-igyarto-vibrations-et-experiences.html

Pour ceux qui aiment jouer aux experts 

Vrai ou faux - Houdon ou Houdon
https://coureur2.blogspot.fr/2014/01/houdon-ou-pas-houdon-jouez-lexpert-en.html

Vrai ou faux - Un tableau inconnu de la Renaissance
https://coureur2.blogspot.fr/2013/01/un-tableau-inconnu-de-la-renaissance.html

Vrai ou faux - Traduction originale du manuscrit de Qumram sur la mer morte ( en cours)
https://coureur2.blogspot.fr/2015/01/vrai-ou-faux-traduction-originale-du.html

Pour ceux qui aiment la recherche en académies de nus - modèles vivants
Nus 2015
https://coureur2.blogspot.fr/2015/03/nus-2015-nackt-2015-nude-2015-2015-2015.html
Nus 2014-2015
https://coureur2.blogspot.fr/2014/09/nus-2014-2015-abac-modeles-vivants-nus.html
Nus 2013-2014
https://coureur2.blogspot.fr/2013/09/nus-2012-2013-abac-nus-2012-2013-2012.html 
Nus 2012-2013
https://coureur2.blogspot.fr/2012/10/nus-abac-20122013-associations-des.html

Et pour ceux et celles qui aiment l'archéologie et l'architecture
voici encore un échantillon de mes recherches sur ce blog
And for those who love archeology and architecture
Here again a sample of my research on this blog

L'ancienne église Saint-Nicolas de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/monaco-ancienne-eglise-saint-Nicolas-le.html

Techniques et vocabulaires de l'art de la façade peinte
http://coureur2.blogspot.fr/2012/08/un-tour-dans-le-massif-central.html

Les Vecteurs Impériaux de la polychromie occidentale
http://coureur2.blogspot.fr/2012/06/philippines-les-Vecteurs-imperiaux-de.html

Le clocher des Frères Perret à Saint-Vaury
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/perret-freres-le-clocher-des-freres_10.html

Histoire de la Principauté de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/07/histoire-de-la-principaute-de-monaco.html

Le Palais Princier de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/palais-princier-de-Monaco-palais-of.html

Versailles - Monaco - Carnolès - Menton: présence de l'art français en Principauté de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/versaillesmonaco-larchitecture.html

Primitifs Niçois - Les chapelles peintes des Alpes Maritimes
http://coureur2.blogspot.fr/2012/03/primitis-nicois-les-Chapelles-facades.html

Eglises du sud-ouest de la France A travers l'art de la polychromie architecturale
http://coureur2.blogspot.fr/2013/02/eglises-du-Sud-Ouest-des-alpes-alpes.html

Des cérémonies et des fêtes Autour de Saint-Nicolas de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2013/09/des-cérémonies-et-des-fêtes-Autour-de.html

Langages de l'art contemporain - répétition, bifurcation, ...
http://coureur2.blogspot.fr/2013/09/repetition-ordinaire-bifurcation-art-du.html

La polychromie architecturale et l'art de la façade peinte (1° partie) - des édifices civils dans les Alpes-Maritimes
http://coureur2.blogspot.fr/2014/07/la-polychromie-architecturale-et-lart.html

Façades peintes - édifices civils du sud-ouest des Alpes - 2° partie - XX° siècle
http://coureur2.blogspot.fr/2015/01/facades-peintes-edifices-civils-du-sud.html

Aspects de l'évolution des seigneuries historiques de la Principauté de Monaco à travers quelques 
exemples d'architectures polychromes ponctuelles.
http://coureur2.blogspot.fr/2016/01/aspects-de-levolution-des-seigneuries.html

                                                                  
Châteaux de la Creuse - de la fin du moyen âge - XV et XVI° siècle
http://coureur2.blogspot.fr/2011/09/une-histoire-de-lescalier-en-vis.html


1° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)
http://coureur2.blogspot.fr/2013/10/archeologie-medievale-aspects-et.html

2° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)
http://coureur2.blogspot.fr/2014/11/2-partie-archeologie-medievale-aspects.html


3° partie - suite des parties 2 et 3 d'Archéologie Médiévale consacrées aux aspects et singularités du château en France autour des XV° au XVI° siècles
http://coureur2.blogspot.fr/2016/04/3-partie-suite-des-parties-parties-1-et.html

Yviers/Charente - Archéologie médiévale - Une synthèse sur l'évolution architecturale du XV° au XVI° et XVII° s. en France - Mutations des donjons et maisons-tours des petits châteaux de la fin de la Guerre de Cent-Ans vers les donjons résidentiels de la fin du XV° siècle au XVI° siècle et  des incidences dans le classicisme français.
https://coureur2.blogspot.fr/2018/04/yvierscharente-archeologie-medievale.html

Allemans en Périgord - Manoir du lau - Archéologie Médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2018/09/allemans-en-perigord-manoir-du-lau.html

Fonctions religieuses apotropaïques et traditions funéraires en France -
http://coureur2.blogspot.fr/2015/08/fonctions-religieuses-apotropaiques-et.html 

Maisons alpines d'économie rurale (Alpes-Maritimes)
https://coureur2.blogspot.com/2011/11/maisons-alpines-deconomie-rurale.html

Pour ceux qui aiment l'iconologie, et l'iconographie
For those who like iconology, and inconography


         Autour du rocaille. Dessin préparatoire d'étude - Le jugement de Pâris
             https://coureur2.blogspot.com/2011/07/dessin-preparatoire-pour-une.html  

La Véronique - Image ou non de la représentation
http://coureur2.blogspot.fr/2012/12/la-veronique-de-la-legende-lart.html 

Langages de l'art contemporain - Répétition ordinaire - Bifurcations - Translation...
https://coureur2.blogspot.fr/2013/09/repetition-ordinaire-bifurcation-art-du.html

Fête de la musique à Nice - Place Garibaldi à Nice - Exposition d'artistes Polonais
https://coureur2.blogspot.fr/2013/07/la-fete-de-la-musique-expositions.html

La Mourachonne à Pégomas (exercice de recherche iconographique)
https://coureur2.blogspot.fr/2012/05/la-mourachone-pegomas-nouvelles.html

Cannes en 4 perspectives albertiennes recomposées - dessin panoramique à la mine de plomb
       https://coureur2.blogspot.fr/2018/02/cannes-en-4-perspectives-albertiennes.html 

Pour ceux qui aiment la poésie et qui en plus, comme moi, la reconnaisse comme la mère de tous les arts y compris de l'art contemporain
For those who love poetry and more, as I recognize it as the mother of all arts including contemporary art

Rencontres maralpines de Poésie - Mots d'Azur 2015-2016
http://coureur2.blogspot.fr/2015/09/rencontres-maralpines-de-poesie-et.html

Des poèmes sur la Riviera aux couleurs des Mots d'Azur : suite des rencontres maralpines de poésie 2016-2017
http://coureur2.blogspot.fr/2016/09/des-poemes-sur-la-riviera-aux-couleurs.html

Pierre Courtaud - Magazine - Un écrivain, un éditeur un poète, un chercheur en écritures - Un spécialiste de nombreux auteurs.
http://coureur2.blogspot.fr/2012/03/pierre-courtaud-magazine-un-ecrivain-un.html

Henry Chopin et la bibliothèque de Valérie Peynaud
http://coureur2.blogspot.fr/2013/12/henri-chopin-et-la-bibliotheque-de.html

Cannes -1° nuit de la poésie et de la musique au Suquet - 21 juin 2014
http://coureur2.blogspot.fr/2014/06/cannes-1-nuit-de-la-poesiefete-de-la.html

 2° nuit de la musique et de la poésie - Cannes 21 juin 2015
http://coureur2.blogspot.fr/2015/05/2-nuit-de-la-poesie-et-de-la-musique-au.html

3° nuit de la poésie et de la musique  au Suquet- Cannes Moulin Forville le 21 juin 2016
http://coureur2.blogspot.fr/2016/06/3-nuit-de-la-poesie-et-de-la-musique-du.html

Golf-Juan - Performance poétique - Brigitte Broc - Cyril Cianciolo
http://coureur2.blogspot.fr/2015/03/golf-juan-performance-poetique-brigitte.html

Marie Gay - Pierre-Jean Blazy - Auteurs et Edition(s) - Fondateurs des Mots d'Azur
http://coureur2.blogspot.fr/2016/03/marie-gay-pierre-jean-blazy-auteurs-et.html

De Vallauris à Cannes - Le Printemps des Poètes sur la Côte d'Azur avec Les Mots d'Azur
http://coureur2.blogspot.fr/2016/03/de-vallauris-cannes-la-cote-dazur-en.html

 Christophe Forgeot : Poète  - Poésie - Poème
http://coureur2.blogspot.fr/2014/09/christophe-forgeot-un-poete.html

Zorica Sentic - Poète-romancière Franco-Serbe
https://coureur2.blogspot.fr/2012/09/zorica-sentic-poete-romancier.html

La Corse des poètes
https://coureur2.blogspot.fr/2015/08/la-corse-des-poetes-porticcio-village.html

Magda Igyarto - Vibrations et expériences de la matière : du visible à l'indicible et de l'indécible au dicible - Peintre, poète et sculpteur
https://coureur2.blogspot.fr/2018/01/magda-igyarto-vibrations-et-experiences.html

Pour ceux qui aiment les légendes
For those who love legends

The Woodcutter and the Revenant - Sedimentary Memory - Essay - Creuse
Http://coureur2.blogspot.fr/2013/07/la-creuse-memoire-sedimentaire.html

La Creuse - Le Bûcheron et le Revenant - Mémoire sédimentaire - Essai - Creuse
http://coureur2.blogspot.fr/2013/07/la-creuse-memoire-sedimentaire.html

Les routards de la baie d'Halong dans la tourmente https://coureur2.blogspot.fr/2013/10/les-routards-de-la-baie-dhalong-dans-la.html

Vietnam - La légende du Dieu des montagnes et du Dieu de la mer
https://coureur2.blogspot.fr/2014/05/vietnam-la-legende-du-dieu-des.html

Pour ceux qui aiment les voitures de collection
Vis-à-vis de Dion-Bouton type E 452 - La voiture emmurée aux enchères à Lyon
https://coureur2.blogspot.fr/2015/09/1900-vis-vis-de-dion-bouton-type-e-452.html

Pour ceux qui aiment l'art lyrique et la musique
Johanna Coutaud (prochainement)
Chanteuse lyrique - Soprano

Elzbieta Dedek - Pianiste virtuose internationale
http://coureur2.blogspot.fr/2016/09/pianiste-virtuose-internationale.html

Pour ceux qui aiment le cinéma
68° festival du cinéma - Alexandra Robin - Léopold Bellanger  - Cédric Bouet
http://coureur2.blogspot.fr/2015/05/68-festival-cinema-cannes-2015.html

Pour ceux qui aiment la danse
 48° Congrès Mondial de la Recherche en Danse - Avignon du 9 au 13 novembre 2016 - Fabienne Courmont présidente -  UNESCO-CID partenaires 
http://coureur2.blogspot.fr/2016/11/48-congres-mondial-de-recherche-en.html  

Festival d'Avignon à Mouans-Sartoux - Danser Baudelaire - Bruno Niver - Marina Sosnina - Répétition générale
https://coureur2.blogspot.fr/2015/02/du-festival-davignon-mouans-sartoux.html


Pour ceux qui aiment s'habiller et sortir
Eliane Horville - soirées - ville - élégance - conseils - coach
https://coureur2.blogspot.fr/2016/01/soirees-ville-elegance-every-wear.html

Sortir - Manifestations -Performances - Expositions...2012/2017
https://coureur2.blogspot.fr/2013/02/evenements-expositions-manifestations.html


Pour des participations citoyennes


Ordre national infirmier - Recommandations sanitaires
http://coureur2.blogspot.fr/2017/06/ordre-national-infirmier-recommandations.html

Pour ceux qui aiment les multiples beautés de la France 

Les oliviers fantastiques de Lucette
https://coureur2.blogspot.fr/2012/10/les-oliviers-fantastiques-de-lucette.html

Carnet de voyage - Ombres et Lumières - L'eau et les Sables, architectures de villégiatures
https://coureur2.blogspot.fr/2014/01/ombres-et-lumieres-leau-et-les-sables.html

2 - La France en vrac
https://coureur2.blogspot.fr/2014/10/visiteurs-des-pages-pour-voir-le-site.html

1 - CP La France en vrac 1
https://coureur2.blogspot.fr/2014/01/la-france-en-vrac-france-in-bulk-franca.html




                                                              





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