Le site complet compte à ce jour 143 articles : il est à votre disposition. Toutes les pages sont issues de mes recherches personnelles et universitaires. Les emprunts à des auteurs sont signalées et il n'y a aucun élément qui tombe sous le coup de la protection des données des lois européennes sans compter que je respecte avant tout la tradition de libertés et de démocratie de la république française. En tant que citoyen français je me conforme à la législation française. Toutes les photos publiées l'ont été avec l'accord des personnes à la date de leurs publications. Ces pages ainsi que tous les documents produits sont assujettis à Copyright et droits d'auteur. Il n'y a aucune raison commerciale, ni déclarée ni cachée, pour la construction de ce blog. Vous pouvez aussi aller sur le moteur de recherche à droite de votre écran sur cette page. Vous pouvez rechercher tout ce qui vous intéresse, du dessin à la peinture, à l'archéologie, à l'architecture, à la poésie, à la sculpture, aux pages magazines, pour votre stricte curiosité ou culture personnelle, et pour toute autre action ne débordant pas le cadre strict de la consultation. Pour les universitaires qui voudraient produire certains de ces travaux, me contacter sur la partie "blogger" en bas de page, en me laissant votre adresse courriel de messagerie. Pour clarifier mes compétences professionnelles, voici le panorama de mes formations. Lycée technique, mécanique, où j'ai appris le dessin industriel que j'ai par la suite appliqué au dessin d'architecture de relevés archéologiques appris à l'université de Poitiers. Formation militaire BMP1 (engagé trois ans dans les Commandos Troupes de Marine - 22° RIMA puis 1° BPCS - Importante formation à la topographie si utile pour mes recherches archéologiques) - Formation d'Infirmier du Secteur Psychiatrique en 28 mois, IDE par Réforme Hospitalière - Nombreux travaux et nombreuses formations avec des maîtres de la peinture (lithographie, gravure, peinture,...) et de la littérature contemporaine. Doctorat Lettres et Arts (mention Très Honorable avec Félicitations), Histoire de l'Art et Archéologie, Université de Provence Centre d'Aix à partir d'autres formations de ce cycle à l'Université de Tours (2 ans - Centre d'Etudes Supérieures de la Renaissance), de l'Université de Poitiers (2 ans - Centre d'Etudes Supérieures de Civilisation Médiévale), et deux ans de formation en lettres à l'université de Nice, et stages divers - Diplôme Inter-Universitaire de la Faculté de Médecine de Lille, "La Santé Mentale dans la Communauté" en lien avec l'OMS/CCOMS. Sur Google "Les budgets aidants..".http://www.ccomssantementalelillefrance.org/sites/ccoms.org/files/Memoire-Peynaud.pdf. J'exerce au C.H.Cannes en tant que coordinateur/responsable des Ateliers Thérapeutiques-Psychothérapie Institutionnelle du Pôle Santé Mentale en Intra Hospitalier)
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Je vous avais parlé de cette présentation du premier art gothique cistercien dans le sud-ouest des Alpes à travers cet article que j'ai commencé sur ce blog depuis La Tour sur Tinée jusqu'à la maison de Guillaumes à celle de Saint-Etienne de Tinée (octobre 2011)et que j'ai un peu laissé de côté pour avoir le temps d'étayer un peu plus l'appareil scientifique qu'il m'a fallu rechercher pour poursuivre cette étude. Comme ma thèse a été publiée par l'université de Lille en 2003 et comme je n'en savais rien je me posais des questions sur la conservation scientifique des sujets et des documents que j'ai produits dans ma recherche doctorale. Je me posais aussi des questions sur le peu d'intérêt que semblait susciter ce travail qui est tout de même la plus importante et la plus précise recherche faite sur le patrimoine du sud-ouest des Alpes depuis le monde médiéval jusqu'à nos jours. Je me sens un peu plus à mon aise, ou plus exactment je comprends mieux certaines choses maintenant que je sais que ces éléments ont été rendus publics à Lille, à mon insu bien sûr et avec des appellations en uniques "arts de rue" , sans qu'il n'y ait jamais eu de contestation, au moins à ma connaissance. Il n'y a donc aucune raison pour que je ne les présente pas en étayage(s) de mes propres travaux de recherches sur ce blog et que j'en rectifie l'exacte teneur et intérêt scientifique. Il faut aussi et tout de même rectifier le crédit qui est dû à Monaco pour sa contribution à la connaissance du patrimoine historique des Alpes, à son étude, si ce n'est sa contribution importante à la formation de ce patrimoine culturel ; Monaco étant historiquement la seule cour princière d'importance du sud-ouest des Alpes.
Je fais cette insertion aujourd'hui car je constate que depuis que j'ai rédigé ces lignes que la page relative à la publication de ma thèse par l'université de Lille apparaît désormais bien en évidence sous mes pages, avec des détails exacts relatifs à ce très important travail uniquement fait sur temps et deniers personnels. L'informatique c'est magique, comme quoi lorsque les informations surviennent seulement par hasard au hasard d'un voyage à l'étranger et en plus dans un aéroport, et bien ce n'est pas du hasard. En tout cas merci à l'université de Lille pour ce rectificatif, mais il est un peu tard pour moi pour trouver du travail. J'espère au moins que ceci servira à d'autres pour trouver des postes sans dépendances d'idéologies ou de "copinages" comme c'est hélas le cas en France par delà tous les filtres qu'on croit bon de faire admettre comme des concours anonymes, et par delà les publications qu'on sait également très bien contrôler. De ça aussi il faudra bien aussi un jour parler, bien que les hommes resteront toujours des hommes, tout comme des nominations dans l'Education Nationale à des postes sans compétences particulières des nominés. L'Histoire de l'Art et l'Archéologie sans reconnaissance au niveau de l'Education Nationale dans un pays qui a le premier patrimoine mondiale : assez étrange. Ces syndicats qui exportent si brillamment le mot français "grève" à l'étranger se font remarquablement discrets sur ces questions. Cela finit par questionner ? On peut ainsi participer à corriger certaines choses qui ne vont pas en France, qui s'additionnent à d'autres et qui font que nous nous retrouvons dans la situation où nous sommes de quasi dépendance culturelle à des grandes puissances qui n'ont pourtant pas souvent grand chose à nous apporter de très nouveau contrairement à ce qu'en diffusent les médias, si on y regarde de près. C'est une démarche citoyenne que je fais ici parce que tout simplement j'aime mon pays et l'art. J'aime aussi Monaco.
Dans un souci d'objectivité la plus totale et puisque la parole me revient en fin d'expérience, et pour éclairer les personnes qui se trouveraient dans ma situation ou que cette situation anormale intéresserait, je propose de produire ici le rapport de ma soutenance. C'est tout de même malheureux qu'après avoir fait des travaux de cette importante, sans aucune aucune aide ni en temps ni en argent et avec des croche-pieds sans nom y compris dans le cadre de mon activité salariée, au moins depuis la maîtrise et même avant, et en exerçant une profession étrangère à ces travaux - au moins jusqu'à ce qu'on en exploite certains aspects sans plus de reconnaissance administrative qu'un laissé pour compte - en totale dévouement aux autres, qu'un chercheur en soit encore à se justifier au sein d'un pays et d'un contexte idéologique (dont Lille est très coloré) qui prétend donner des leçons. Qu'est-ce que c'est désagréable d'être toujours ramené à ce genre de démarche à causes de telles observations récurrentes et évidentes. La société et les institutions françaises sont véritablement en train de perdre l'âme même de ce qui en faisait cette beauté qui pouvait être partagée par le reste du monde. Voila ces sept feuillets de rapport de soutenance. Et je présente mes excuses à ceux qui jugeraient la démarche indélicate ou excessive :
Je ne saurais trop remercier Son Altesse Sérénissime le feu Prince Rainier III pour m'avoir permis avec autant de générosité de fouiller dans ses fonds d'archives. Je ne saurais trop remercier tout le personnel du Palais pour m'avoir grandement facilité le travail. Je voudrais aussi remercier le corps des Carabiniers de Son Altesse Sérénissime pour m'avoir toujours accueilli avec autant d'amabilité, de tact et d'efficacité lorsque je venais garer ma voiture sur la place du Palais.
Commençons par une présentation sommaire de Monaco
Le ville de Monaco fut fondée en 1215 en marge d'autres occupations monastiques déjà présentes au pied du Rocher. Monaco en latin Monacus oriente simplement vers d'importantes implantations monastiques sur le site. Implantations tout à fait avérées. La légende d'Hercule à Monaco "Port Hercule" est une merveilleuse légende liée à la rade de cette enclave protégée au pied des Alpes et Sainte-Dévote en est la protectrice venue par la mer, guidée par une colombe. L'étude de son église paroissiale Saint-Nicolas nous amène à envisager une autre présence monastique importante sur le Rocher, différente de celle déjà installée à La Condamine (la plaine au pied du rocher, en face du port, où vous suivez le Grand Prix de formule1), et au moins à partir de la seconde moitié du XIII° siècle. Néanmoins la question des rivalités entre Monaco et La Turbie, rélatées par Léon-Honoré Labande ( L.H.Labande Histoire de la Principauté de Monaco. Seconde édition. Publication des Archives du Palais de Monaco, 1934) nous conduisent à penser que cette seconde occupation monastique très probable a dû s'implanter au sein d'une petite communauté constituée de familles de militaires et de premiers colons (Jean-Baptiste Robert La Condamine de Monaco au Moyen Age. Dans, Annales Monégasques - Revue d'histoire de Monaco- Publication des Archives du Palais Princier de Monaco. N°1, 1977, p. 99 à 21, n'envisageant pas une seconde occupation monastique autour de Saint-Nicolas). Ce qui est remarquable c'est que la ville, malgré l'accroissement de sa population et la place disponible sur le Rocher, ne s'étend pratiquement pas en superficie. Le développement du tissu urbain est limité à l'ouest par l'occupation d'un castellan génois et à l'est par un autre castellan installé à Castelnovo. La Rue du Milieu à Monaco également établit la liaison entre les deux châteaux en évitant Saint-Nicolas, gardant son axe privillégié de liaison au Palais. Pour des raisons inconnues mais vraisemblablement d'ordre seigneurial et religieux, le périmètre de la ville sans muraille ne s'étend pas sur les surfaces constructibles voisines des périmètres des abords des châteaux mais se développe en hauteur, recouvrant les ruelles. Monaco est tout de même un cas particulier avec la mutation du château à l'ouest (libérant la grande place actuelle du Palais). En fait, le tissu urbain était bien approximativement, comme à Roquebrune, limité par l'église et le château et les constructions d'habitation civile étaient en quelque sorte coincées entre ces deux monuments clés de l'organisation humaine de l'agglomération. Le second château de Castelnovo n'ayant pas eu de fonction attractive ou de rôle déterminant dans la constitution de la ville, il est fort possible que nous ayons là une des raisons de cette absence d'accroissement du périmètre urbain au profit d'une recherche en hauteur; mais à Menton comme à Roquebrunne (deux seigneuries de la Principauté) ces raisons sont caduques et il faut en revenir à l'interdit seigneurial d'installation hors les murs sans accord de dérogation. Si nous constatons également, à Monaco, que les immeubles enrichis de portails sculptés des XV° et XVI° siècles, dans la ville, sont essentiellement dans cette Rue du Milieu et pour une moindre part dans la rue d'accès à l'église, qu'en revanche il n'y a pas, d'un point de vue des styles, de chronologie franche, linéaire, de progression dans l'aménagement des linteaux de part et d'autre de ces rues et leurs datations ne peuvent pas descendre en dessous de la fin, voire de l'extême fin du XV° siècle, ni en aval dépasser la première moitié du XVI° siècle même avec une large marge d'incertitude : ils témoignent par leurs répertoires de l'arrivée de la Renaissance. Des surcharges presque ciselées témoignent aussi de leur appartenance à la fin de l'art gothique. En plus, l'organisation du bâti de ces immeubles ne rend absolument pas compte d'une introduction de nouveautés architecurales mais au contraire d'un profond attachement aux traditions gothique provençales. A savoir des immeubles bâtis tout en hauteur à partir d'une cave en rez-de-chaussée ou magasin voûté avec accès sur rue, parfois sous une arcade indépendante d'accès aux étages par un vertigineux escalier tout droit, avec ou sans palier, à chaque entrée d'étage. Pour monter encore plus haut, l'escalier bifurque brusquement au fond du bâti et disparaît depuis l'entrée. Des cas d'escaliers secondaires se répètent. Ils témoignent d'une redivision du bâti avec nécessité d'ouvrir d'autres accès aux nouvelles divisions intérieures. En somme ce qui est importé d'Italie, et peut-être de la Ligurie voisine, c'est un répertoire ornemental valorisant, à l'imitation de leurs homologues contemporains gothiques, l'entrée de la maison, et c'est tout. Seuls les décors de linteaux à cuirs et figures religieuses, puis enrichis d'ordres pittoresques et ouvragés, témoignent d'une imprégnation progressive de la ville de Monaco par la Renaissance Italienne depuis la fin du XV° siècle jusqu'à cet autre mobilier sculpté plus évolué que nous verrons avec le portail de l'église Saint-Nicolas, en parallèle d'un conservatisme des répertoires médiévaux par le chapiteau Grimaldi de 1537. La façade des loges du palais surprend incontestablement : laissons son cas particulier et exceptionnel en attente, et réservons son étude en paragraphe de présentation du Palais.
Ci dessous, vue ancienne de Monaco maintes fois publiée.
Ici je ne produis qu'un détail (photo floue)
Circonstances historiques pendant lesquelles l'église Saint-Nicolas aurait pu être au moins partiellement détruite au début du XVI° siècle. Le fut-elle en grande partie ? Quelles sont les probabilités de reconstruction partielle ou quasi totale sur le plan original ?
( je rédigerai ce paragraphe plus tard)
Sources d'archives Supplique des Génois adressée au Pape : document cité plusieurs fois par Léon-Honoré Labande et, entre autres, dans, Histoire de la Principauté de Monaco, 1934, p.23
A.P.M.-D (14) 34. Ensemble de relevés et de textes des Travaux Publics - 1874
A.P.M.-C.385, D(1)73 bis et D(1) 7 bis.
Sources imprimées :
G.Saige, Monaco, ses origines et son histoire - d'après les documents originaux. Monaco, 1987, p.36 et 37;
U.Bosio, Le vieux Monaco - La ville, le port, la banlieue. Nice, 1907, p.18;
H.Chobaut, Essai sur l'autonomie religieuse de la Principauté de Monaco jusqu'à la création de l'évéché. Monaco, 1913, p.4.
L.H.Labande, L'église Saint-Nicolas de Monaco. Dans, Monaco Revue 4° année, N°114, Monaco, 5 septembre 1920.
L.H.Labande, Le vieux Monaco avec les dessins de G.K.Loukomski. Paris, (non daté), p.43.
L.Baudoin, Essai sur le droit de patronat et de collation des bénéfices ecclésiastiques dans la Principauté de Monaco. Monaco, 1954.
C.Passet, Les orgues de l'église Saint-Nicolas de Monaco - Facteur G.Oltrachino. Monte-Carlo, 1979.
Je donne ici mes sources iconographiques que je citerai dans le texte. Toutefois, j'observerai une grande réserve sur la production de ces documents car ce sont ceux de S.A.S. et les publications des Archives du Palais utilisent ces documents. Autant qu'il me sera possible d'éviter la production de ces documents pour étayer ma démonstration je vais le faire, n'utilisant que mes planches originales qui m'appartiennent en totalité et dont j'ai systématiquement déposé des doubles en formats originaux auprès de M Régis Lécuyer Conservateur des Archives du Palais. Bien sûr je ne peux pas éviter la présentation des plans des 3 relevés des Travaux Publics sinon cette démonstration n'aurait aucune valeur scientifique. Et en avançant, et en revoyanat ma démonstration, je crois qu'il faut également que je montre au moins une ou deux images publiées et un document d'archives en noir et blanc (l'original est merveilleusement aquarellé, donc je ne pense pas trahir l'esprit de réserve dans lequel je souhaite me situer en rédigeant ces pages sur Monaco). j'insérerai ces vues au fur et à mesure que la présentation scientifique l'exigera ; sinon j'en ferais l'économie.
Donc, je cite mes sources iconographiques:
Un plan figuré des territoires contestés entre Monaco et La Turbie - dessiné par les Commissaires Elus du 13 mars 1602. Document entièrement publié par Gustave Saige, Documents historiques relatifs à la principauté de Monaco depuis le XVI° siècle - recueillis et publiés par ordre de SA.S. le prince Albert 1°. Monaco, 1891, Tome 3, p.665.
Un plan et trois coupes extraits de A.P.M.-D(14)34
Un plan du chœur extrait de A.P.M.-C-385
Deux vues de Monaco, des XVII° et XVIII° siècles, publiées par Claude Passet, A propos de quelques cartes et vues anciennes de Monaco inédites ou peu connues. Dans Annales Monégasques. Monaco, 1986, N° 10.
Un détail d'une tableau de Joseph Bressan, en 1730;
Un dessin de Sigaldi extrait d'un manuscrit de la liasse A.P.M. (1) 7 bis, photographié à ma demande apr le service photographique des Archives du Palais de Monaco.
Un rapport du curé de la paroisse - 1866.
Un dessin exécuté pendant la démolition de Saint-Nicolas et premièrement publié par G.Saige, 1897, op.cit., p.37.
Trois clichés pris avant démolition et publiés par L.H.Labande, 1920, op.cit., p.181 et 182.
Un cliché de la façade (avant premières démolitions) publié par L.Baudoin, 1954, op.cit., p.41.
L'Annonciation, deux volets d'orgues peints sur toile par Bernardin Mimault - 1640 - publiée dans Petit guide pour visiter la cathédrale. Monaco, p.5.
Un plan codé et daté publié par Inès et Claude Passet, Le giornale de la paroisse de Saint-Nicolas de Monaco (1638-1656) tenu par don Pacchiero - Manuscrit 515 des Archives du Palais de Monaco. Traduction, notes et commentaires. Première partie : 1638-1642. Dans, Annales Monégasques. Moncao, 1994, N°18, p.125;
Mes relevés archéologiques effectués au chevet de l'actuelle cathédrale par autorisation de Monsieur René-Georges Panizzi, Secrétaire Gébéral du Département de l'Intérieur, Ministère d'Etat int.93/1002-RGP/AM - en date du 13 avril 1993.
Une photographie de la façade actuelle de l'église paroissiale Saint-André de Mouans-Sartoux dans la partie occidentale - Provence Orientale- du département des Alpes-Maritimes.
Aides scientifiques :
Madame Marie Thérèse Camus, Professseur Emérite à l'Université de Poitiers - Centre d'Etudes Supérieures de Civilisation Médiévale - Chevalier des Palmes Académiques.
Madame Claude Andrault-Schmitt, Professeur à l'Université de Poitiers - Centre d'Etudes Supérieures de Civilisation Médiévale. (Un avis après consultation déposé aux Archives du Palais de Monaco).
Madame Marie-Christine Gloton (Gloton-Ringère) Docteur en Histoire de l'Art à l'Université d'Aix-en-Provence, Chevalier de la Légion d'Honneur.
Monsieur Jacques Gasc, Agrégé de l'Université, Président de la Compagnie des Ecrivains de la Méditérrannée, Commandeur des Palmes Académiques.
ETUDE ARCHEOLOGIQUE :
1. Saint-Nicolas de Monaco : une église du type Premier Art Gothique Citercien construite par les Domicains de Gênes.
Largeur à la base (plinthe) :
Le dosseret est donc celui de la colonne démarrant sur le socle losangé repéré. La hauteur du socle est en conséquence identique à celle augmentée du pilastre encore ajoutée de centimètres, soit au total :
229 centimètres,
Le diamètre de la colonne étant à peu près de 40 centimètres (la transformation des mesures anciennes en système métrique ne permet pas toujours d'avoir des relevés de dimensions absolument rigoureux), le module de l'ordre retenu est approximativement de 6 diamètres sur socle et de 8 diamètres à la base du même socle.
Une photographie de la façade avant démolition nous montre une colonne lisse, sans entasis et bien droite, peut-être couronnée par un chapiteau toscan. L'ordre toscan est celui utilisé pour le dosseret mais si le pilastre est bien lisse, en revanche il présente un fort entensis bien dissimulé en vue de face derrière la colonne plus grosse de 8 centimètres. Par ailleurs, sur la coupe du relevé de 1874 on voit parfaitement un système de colonne adossée à un pilastre, débordant par les chapiteaux, bien en avant du fronton mais pas sur les côtés. La longueur rectifiée de l'entablement dont nous possédons un fragment, est par conséquent la largeur du portail. La bordure externe du dosseret doit s'aligner à l'aplomb de la bordure externe de cet entablement nous donnant la valeur de l'entrecolonnement. La largeur de la porte peut être évaluée sur les relevés de 1874 à environ 140 centimètres : elle s'inscrit dans les 180 centimètres d'intervalle entre chaque socle.
Ma reconstitution du fronton est beaucoup plus empirique puisque ses dimensions sont proportionnellement celles repérées sur la photographie prise avant démolition. En contrepartie sa saillie sur façade nous est donnée par la dimension de l'entablement dont la profondeur, relevée sur le fragment, est de 63 centimètres. Ce fragment étant cassé on peut l'estimer un peu plus long en pénétration du mur. Réajusté au système colonne-dosseret on ne peut guère faire aller la reconstitution plus en avant du centre du chapiteau de la colonne. Il existe également un léger espace entre le socle du dosseret et le piédestal de la colonne visible sur le relevé de 1874.
c) Les conséquences de cette reconstitution du portail pour l'intelligence de la façade au XVI° siècle.
Si le débordement assez important de la colonne à l'avant du fronton est une première anomalie remarquable, il y en a une seconde certainement aussi significative : la colonne est à fût droit pour un pilastre dosseret à entasis. Visiblement, deux façons e concevoir les ordres coexistent ici. En revanche, la parfaite adaptation des socles de dosserets et colonnes montre bien que les uns ont été taillés pour les autres et, apparemment, c'est le dosseret qui a été postérieurement taillé à l'ordre de la colonne sur piédestal. Le chapiteau toscan donné pour la colonne est pour sa part un effet de ma reconstitution au regard de la photographie prise avant démolition et de l'ordre utilisé pour le pilastre dosseret.
Les répertoires de losanges et de tables rectangulaires terminées par des pointes saillantes et rentrantes, est repérable dans le répertoire ornemental des ordres du XV° siècle en Italie du Nord (Exemples donnés par André Chastel, Renaissance méridionale. Paris, 1965 et A.Chastel, Le grand atelier d'Italie - 1460-1500. Paris, 1965), tout autant que cette façon de jucher un ordre sur piédestal. Ce répertoire ornemental se retrouve également fort tard dans le XVI° siècle mais pas au-delà ( à moins d'exceptions que j'ignorerais). Donc, un ensemble de registres et répertoires assez banals dans la première moitié du XVI° siècle.
L'ordre toscan sur piédestal, au fût assez élancé (ici 6 diamètres) est déjà utilisé en Italie par Raffaël. Toutefois, l'emploi du toscan est accompagné d'un entablement dorique avec triglyphes et métopes sur une base attique de la colonne (Ch.L.Frommel, Raffaelo e gli ordini architettonici. Dans, L'emploi des ordres à la Renaissance - "De Architectura" collection fondée par André Chastel et Jean Guillaume. Paris, 1992, p. 119 à 136). Peut-on, d'une autre façon, envisager un ordre ionique initialement prévu pour accompagner ces décors de losanges ?
Malgré les controverses inévitables dans le cadre d'une reconstitution, on ne peut guère s'écarter d'un esprit initial du portail composé de ces colonnes lisses à fûts droits juchés sur des piédestaux losangés soutenant un entablement décoré sous fronton. Que dans un second temps on ait avancé ces colonnes pour glisser, derrière, des dosserets, semble raisonnable puisqu'en fait on a projeté en avant un portail assez plat.
La datation immédiatement présente à l'esprit est celle d'un chantier réalisé entre 1530 et 1537. Si ces datations, ou des datations voisines, étaient un jour confirmées par des textes ou par d'autres études nous pourrions voir dans ce portail un complément d'apport au mobilier intérieur contemporain dont les photos ont été publiées par C.Passet. Ce portail s'inscrirait également en suite logique stylistique des portails de la rue du Milieu de Monaco-Ville. Je reste bien là dans le cadre d'un apport de la Renaissance par le mobilier (intérieur ou extérieur sir les portails sculptés entrent dans cetet catégorie) sans mise en cause des structures architecturales profondes. Les cas des loges de la façade du Palais que je pourrais évaluer vers 1520-24 ne s'inscrit pas dans cette dynamique des répertoires et semble bien trouver sa place dans un autre courant architectural.
d) La façade de Saint-Nicolas au XVI° siècle.
En tenant compte des cet aspect particulier du portail de l'entrée principale au XVI° siècle, de l'état initial de la façade évaluée, puis proposé à partir de la photographie prise avant démolition et de la recherche d’hypothétiques mais vraisemblables voûtements, je dois comprendre que si les reconstitutions du XVI° siècle ont apporté un élément nouveau à la façade, c'est bien de ce portail dont il s'agit en plus de l'enrichissement d'une partie du mobilier intérieur d'un esprit contraire à celui du chapiteau Grimaldi. C'est dire que le système de lésènes-contreforts en organes de raidissements à arguments décoratifs signe une période d'hésitation dans le choix des répertoires et des manières de construire immédiatement tournées vers la Renaissance Italienne et son avenir.
A la fin du XVI° siècle, en façade, on peut voir également les deux volumes des chapelles construites au nord et au sud de la nef, contre le transept.
D'après Léon-Honoré Labande (L.H.Labande,1920, op.cit, p.181) la toute première chapelle construite en bordure de la nef du XIII° siècle serait celle de Saint-Sébastien au sud-est en angle formé par le transept. Elle aurait été fondée par Lambert Grimaldi en 1461. En 1590 la chapelle devient le lieu des sépultures dynastiques des seigneurs de Monaco, autrement dit, à partir du second quart du XVII° siècle, La chapelle des Princes, par disposition testamentaire de Lambert et de sa veuve Claudine (A.P.M.-D(1)51 / I. et C.Passet, 1994, op.cit;, p.122, note 38). Pour cette première chapelle Inès et Claude Passet donnent un créneau de construction de 1461 à 1487. Il me semble peu probable que l'élévation primitive du XV° siècle n'ait pas souffert des destructions de 1508 : la chapelle telle qu'elle a pu être relevée en 1874 a sans doute été elle aussi un état reconstruit au moins au XVI° siècle comme les observations suivantes en apportent la preuve : deux travées dont une est couverte d'arêtes alors que la seconde l'est d'une coupole sur plan ovale. Si on retient un couvrement sur plan ovale introduit dans l'architecture du XVI° siècle, on doit s'en remettre à l'exemple inaugural de Vignole à Saint-Anne-des-Palefreniers, Rome, vers 1565. Des remaniements tardifs dans le XVI° siècle apparaissent en conséquence.
La seconde chapelle construite avant le XVII° siècle est celle consacrée aux apôtres Jacques et Philippe dont la fondation n'est pas seigneuriale. Après son retour du Nouveau-Monde Jean Vignali la fit construire juste en face de celle de Saint-Sébastien. Plus petite, la chapelle Saint-Jacques et Philippe a également un plan différent de celui de la chapelle des Grimaldi. Une travée voûtée en coupole sur plan ovale constitue une première travée, puis un rétrécissement de l'espace couvert de la coupole donne naissance à une autre très courte travée - sorte de niche d'autel ou de local prévu pour un tombeau - voûtée en plein cintre ou simplement plafonnée. Là encore la coupole sur plan ovale apparaît mais surprend moins dans une architecture du XVI° siècle bien que la date de fondation de 1548 doive sans doute être revue dans ces intervalles fréquents ente fondations et constructions. D'après Léon-Honoré Labande cette chapelle aurait été ornée de marbres sculptés dans le goût de la Renaissance (L.H.Labande, 1920, op.cit., p.181).
Même si je n'en tiens pas compte dans ma reconstitution de la façade au XVI° siècle, il faut signaler d'autres chapelles comme celle de Saint-Joseph commencé en 1599 et terminée en 1614 suivant le plan donné par Inès et Claude Passet. Le testament d'Hercule 1° (le premier seigneur de Monaco à avoir revendiqué le titre princier) est également un document par lequel nous connaissons en date du 13 mai 1598 les noms des chapelles dotes à sa mort (A.P.M.-C.29). En voici la liste complète : (je me plie à la coutume monégasque d'écrire Rocher avec un "R" lorsqu'il s'agit du rocher sur lequel est construite la vieille ville de Monaco)
- Sainte-Dévote,
- Saint-Roch (Menton)
- Notre-Dame-du-Rosaire,
- Saint-Sébastien,
- Saint-Jacques et Saint-Philippe,
- Saint-Joseph,
- Saint-Antoine,
- Chapelle de la Pitié,
- Saint-Roch (Monaco)
- Saint-Jean-Baptiste,
- Saint-Martin ( pointe est du Rocher de Monaco),
- Saint-Elme (bordure sud du Rocher de Monaco),
- Sainte-Marie (Menton),
- Eglise paroissiale de Roquebrune,
- Chapelle de la Vierge (Roquebrune).
Cette liste est complétée de la mention : ...e di Santo Sebastiano mia capella.
Léon-Honoré Labande pense que toutes ces chapelles ont peut-être été d'abord construites au XVI° siècle mais à la lecture du plan de 1874, et au regard des vestiges encore en place (portions de voûtes d'arêtes non détruites encore visibles dans la rue au chevet de la cathédrale) je peux simplement accepter comme construction du XVI° siècle, en complément des deux chapelles déjà citées, la chapelle Saint-Joseph que je donne en plan mais pas en élévation car il n'existe aucune certitude sur la présence d'autres bourgeonnements de la nef avant la fin du XVI° siècle. En revanche on doit remarquer une évolution du plan du XVI° siècle très voisine de l'évolution contemporaine des plans des édifices mendiants en Lombardie (L.Patetta, I temi nuovi del'architettura milanese des quattrocento e il lazzaretto. Dans, Bramante a Milano - 2 - Arte Lombarda. Milano, april 1987, p.75 à 84).
Au XVII° siècle les documents sur la façade de Saint-Nicolas restent rares. Le premier écrit repéré date de 1620. Il est extrait des compte manuscrits du curé de la paroisse don Pacchiero (A.P.M.-D(1)73bis) [ La lecture des textes anciens de Monaco se heurte à deux difficultés majeures en plus de la calligraphie. Les textes sont rédigés en alternance entre le monégasque (qui est une langue d'oc) et l'italien ancien. Les faux amis entre ces deux langues sont nombreux. Heureusement les archives du palais possèdent un très bon dictionnaire du monégasque, sans quoi les recherches seraient rès hasardeuses. On trouve également des textes en français ancien mais généralement ils ne sont pas mélangés à d'autres idiomes. La lecture n'en n'est toutefois pas plus aisée.
Folio 201 : Ho pagato a mastro Francisco Firaro...le bracio del grandoni portali alla cholona.
Folio 116 : Ho pagato a Mario Loreso lo muratori per fare le pertuso nell cholona del bracio chi viri lo giro portali.
Ce chantier est dirigé par Mastro Dominico Martino de qui nous connaissons la date de décès par le partage de ses biens entre ses deux fils Bernardi et Bartolomeo le 27 avril 1657 (A.P.M.-D(2) 185, folio 595). On retrouve une autre fois Domenico Martino, toujours cité en sa qualité de Mastro ou Maestro suivant les orthographes des folios 60 et 61 de la même liasse d'archives.
En début de texte on lit bien "recrépir" ce qui signifie que la façade était enduite avant intervention. On comprend mal la différence de longueur des ailes latérales car en plan la chapelle du Carmel a bien la même proportion que celle de l'Ange-Gardien en vis-à-vis. Néanmoins, je constate que pour résoudre un problème d'irrégularité de la façade Sigaldi en fait appel à une différence de qualité des crépis. Cet aspect du traitement différencié des enduits se retrouvera ailleurs et déjà presqu'un siècle plus tôt. En revanche, l'auteur parle bien d'élever six colonnes, ou pilastres qui soutiendront un entablement aura un fronton. Si l'ordre dorique donné par écrit par Sigaldi répond bien à l'ordre en place avant démolition de la l'église, donc effectivement réalisé, il ne correspond pas au croquis qu'il dessine avec un ordre ionique. Lorsqu'il s'en réfère aux proportions de l'ordre du portail d'entrée, que sera laissé tel quel, on voit Sigaldi dessiner une façade qui, si le croquis était strictement à l'échelle, étirerait considérablement la hauteur du monument vu l'emplacement qu'il donne à l'oculus. A moins qu'il n'ai prévu le déplacement de cette baie comme il avait prévu de transformer les grandes fenêtres latérales en niches habitées, ce qui serait peut-être plus juste qu'une absence totale de respect des proportions du bâtiment, comme le montrerait la mise en superposition du dessin à l'échelle de la façade avant démolition et d projet Sigaldi. La façade visible avant démolition a bien quatre pilastres en organe de support d'un fronton sans ressaut ni brisure mais la base du fronton est interrompue par l'ouverture de l'oculus. Les petites portes latérales sont redécorées et enrichies d'un effet de chambranle et de fronton segmentaire à amortissements. Si Sigaldi a assisté à la réalisation de la façade de 1824 qui prend en compte une partie de son projet, on doit alors être surpris qu'il ne soit pas intervenu, ou qu'on ait pris en compte son avis sur les proportions, car en fait le fronton réalisé écrase lourdement la façade et cette "faute de goût" me semble être un premier jalon important pour entrevoir une réfection de la façade en 1824, non pas dans l'esprit de l'installation toute nouvelle d'un ordre géant mais dans l'esprit d'une récupération d'un aménagement antérieur ( le fronton figurant sur le tableau de Jospeh Bressant de 1730). Le budget par collecte de fonds publics, à une époque où Monaco (toute petite localité très pauvre sans la richesse des Princes) fait des efforts considérables pour se rétablir de la période révolutionnaire, semble s'orienter vers des travaux beaucoup moins considérables que ceux envisagés par Sigaldi quand bien même celui-ci prévoirait une récupération des statues du bâtiment des bains (les bains dans le palais) qui est effectivement détruit à cette époque. Le modèle de la façade de l'église Saint-Michel de Menton, qu'on vient juste de terminer et dont certaines idées serviront à refaire le décor de la façade de Sainte-Marguerite de Roquebrune, n'inspire en aucune façon Sigaldi, même pour le traitement des parties débordantes à son ordre géant central. On ne prévoit pas, dans le texte, d'organes de support maçonnés mais stuqués...Le stuc ne pouvant être qu'un revêtement pour soutenir un si lourd fronton et à une hauteur aussi grande que celle prévue sur le projet dessiné et coloré de Sigaldi.
Par la superposition du projet de Sigaldi à ma reconstitution de la façade décorée à l'occasion du mariage du Prince Honoré III, il semble bien que ce projet soit en fait à un carrefour entre ce qui existait antérieurement et l'esprit par lequel le chantier de 1824 donnera l'aspect que nous lui connaissons par la photographie prise seulement quarante à cinquante ans plus tard (démolition en 1874).
Pour mon croquis de reconstitution de l'état de la façade au XVII° siècle j'avais repris l'état de la façade photographiée avant démolition, donc dans son état construit ou reconstruit en 1824. Cet état ne me semble pas être trop éloigné de ce que cette façade a pu être avant travaux. Cette façade, et on doit maintenant poser la question plus résolument, avait-elle des oculi à la place des grandes fenêtres d'éclairage des collatéraux ? Ces oculi latéraux de la façade seraient plus conformes à l'esprit des façades cisterciennes et mendiantes, mais rien n'est certain même si, en fait, un tel dispositif de petites baies rondes et hautes aurait donné plus de place entre les portes et les fenêtres pour réaliser le programme peint, en ce site, du mariage d'Honoré III. La question du rééquilibrage des parties hautes de la façade de l'édifice qui traduisaient, dans l'esprit monumental de ces édifices de ces églises d'origine cistercienne au XIII° siècle, les divisions entre nef haute et collatéraux bas et que j'ai essayé de bien mettre en évidence par mes dessins de propositions de reconstitution (propositions 12 et 13), induit nécessairement un remaniement des parties hautes de cette façade pour obtenir les liaisons avec les toitures des chapelles latérales ajoutées au XVII° siècle, telles que nous les voyons sur les relevés avant démolition. Le cliché de la façade contemporain de ces relevés nous montre, en revanche,une partie murale horizontale assez courte qui se trouve brusquement interrompue par la pente du toit. Je lie donc sur ce cliché cette partie horizontale du mur comme une sorte de petit mur bahut qui a pu être élevé pour masquer partiellement les pentes du toit. La question soulevée du "rééquilibrage" de la façade par Sigaldi est son projet qui prévoit une extension de ces murs bahuts à toute la longueur des chapelles en façade, témoignerait aussi que la façade de Saint-Nicolas n'a pas été réellement faite au XIX° siècle, puisque cette question n'est pas résolue sur le cliché avant démolition, mais qu'elle a été partiellement reprise (la solution de Sigaldi avec ses murs bahuts en balustrade est une solution qu'on retrouvera en façade des églises de filiation du Gésù de Nice à la fin du XVII° siècle [ ici j'ouvre une vaste parenthèse pour insérer dans le texte la note de bas de page de ma rédaction en thèse : En fait la question est plus complexe que cela. Je ne connais pas exactement la méthode par laquelle Sigaldi a élaboré son projet mais il est certain que la prise en considération des chapelles latérales pour une intégration à l'architecture centrale de la façade de l'ancien édifice médiéval fut une de ses idées directrices. Si, effectivement, je trouve une parenté très grande entre les solutions du baroque qui s'est pratiqué à Nice (à partir de la seconde moitié du XVII° siècle) jusqu'à leur aboutissement tardif (1850) et postérieur à la proposition de Sigaldi, comme nous le verrons au monastère franciscain de Cimiez à Nice (Eglise du même type architectural originel que Saint-Nicolas de Monaco dont les contreforts de façade furent noyés dans les murs épaissis avant construction du portique en 1662) par une évolution des formes tout à fait vernaculaire ou locale et par laquelle toute comparaison avec un modèle extérieur semblerait de mauvais aloi, il ne faut pas exclure un regard porté, cette fois-ci au XIX° siècle, vers la façade de Saint-Pierre de Rome. Le fronton de Saint-Pierre s'inscrit sur un attique qui est isolé du reste de la façade par un très large entablement à ressauts mais sans casser le défilé linéaire des corps de moulures d'un bout à l'autre du bâtiment. Cet attique est également hérissé de sculptures exactement comme Sigaldi en prévoit l'emploi à Saint-Nicolas. En revanche, les balustrades de Monaco en haut des "joues" latérales ne passant pas par-dessus le ne sont pas de Rome mais rejoignent les solutions que nous verrons peu à peu s'élaborer dans e comté de Nice. L'ordre utilisé à Rome n'est pas un ionique mais les fûts sont lisses : est-ce la raison pour laquelle Sigaldi appelle son ordre ionique un "toscan" ? Là encore l'ambiguïté peut nous renvoyer à ne pas exclure un complément d'un vraisemblable regard de Monaco vers Rome au XVII° siècle (ce qui semblerait normal surtout avant l'arrivée du classicisme et des regards princiers uniquement tournés vers Versailles, tout au plus vers Gênes en matière d'idées polychromes). avant celui porté au XIX° siècle puisque la façade de Carlo Maderna ( 1607-1614) est de toute façon légèrement antérieure aux chantiers signalés à Saint-Nicolas dans le premier quart du XVII° comme je l'ai déjà signalé (à partir de 1620, voire peut-être 1614, suivant les dates retrouvées)]. On ne voit pas non plus de remaniement de maçonnerie sur le cliché pris avant démolition). Il faut donc considérer que cette liaison fut établie dès l'origine par de l'élévation des chapelles sans qu'on songe d'autre liaison qu'une relative continuité entre les rampants du fronton et les pentes des toits mais partiellement réintroduis en façade dans la continuité de horizontale de la base du fronton par un départ horizontal du mur. C'est-à-dire que les décrochements de parties hautes de la façade du XVIII° siècle avaient déjà été refaites en fonction des liaisons nécessaires aux toitures des chapelles ajoutées au XVII° siècle (d'où une nécessité probable de rectifier mes propositions de reconstitution de la façade avec cette courte valeur murale horizontale, non seulement pour le XIX° siècle mais aussi pour le XVII° siècle). Une forme triangulaire globale, coiffant toute la partie ancienne de l'édifice en façade, s'impose d'elle même et de là à une traduction en fronton architecturé quelle marge reste t-il ? Par ailleurs, on a sans doute donné à cette façade un caractère plus structuré par les ordres, plus en accord avec l'emploi d'un ordre toscan déjà présent par le portail central du XVI° siècle (remanié au XVII° siècle) mais on lui a aussi donné un caractère massif et presque gauche qui ne peut en fait - face à l'élégance du projet Sigaldi qui prévoit des remaniements d'ouvertures et de réouvertures, d'intervention peintes et iconographiques assez en filiation avec l'esprit de la façade décorée pour le mariage du Prince Honoré III - qu'être significatifs de la gène qui a été celle d'une structure préalable difficilement modulable comme la répartition des ouvertures, comme ces gros socles sous les pilastres qui écrasent l'entablement des portes latérales et qui ont tendance à enfouir le beau portail central déjà évalué comme lourd et massif.
Mon avis serait que la nécessité d'introduire des organes de raidissements structurels de la façade du XIII° siècle dans le nouveau programme ornemental (compte tenu de l'absence d'organes de raidissement intérieurs présents dans d'autres églises du même type mais à la façade complètement plate), le souci de "donner plus de régularité à la façade", l'économie avec laquelle on a effectivement travaillé sur un programme moins ambitieux que celui de Sigaldi et qui ne reprend pas non plus ses beaux décors peints et sculptés mais qui s'accorde avec l'emploi d'un ordre géant sur piédestaux et fronton uniquement en partie centrale dont la présence semble être attestée par la peinture du XVIII° siècle de Joseph Bressan, en plus des insertions descriptives du même siècle exprimées en termes de "fond de frontispice"., l'idée des parties débordantes en crépis plus grossier et appartenant à un esprit au moins antérieur d'un siècle, seraient en faveur d'une structure très voisine antérieure à la période classique récupérée et reformulée dans les survivances du néoclassicisme du premier quart du XIX° siècle (?).
Pour cette structure ornementale de la façade qui semble être apparue dès la fin des chantiers des chapelles latérales au XVII° siècle, faut-il tout de même porter un regard vers la façade de Carlo Maderna pour Saint-Pierre de Rome qui, à son tour, aurait justifié un nouveau regard porté au XIX° siècle par Sigaldi jusqu'à la solution retenue et réalisée à moindres frais en 1824 ?
Voici la méthode et le sujet de la recherche polychrome architecturale bien introduit. Je vais donc revenir à mes articles précédents laissés en chantier, y compris celui sur les châteaux de la Creuse. Puis j'en viendrai à rédiger la recherche sur les décors de fêtes pour des manifestions colorées éphémères de l'architecture, après quelques autres promenades pour bien installer le sujet. Cet aspect là de la recherche s'articule avec des recherches de bâtiments colorés à cause de leurs destinations dans des parcs, des jardins, des lieux de fêtes et sur lesquels les chercheurs butaient généralement dans la plus grande des incompréhensions, au moins jusqu'à ce colloque international à Maison Lafitte où je fus convié, le dernier d'ailleurs : ce devait être en 2002 ou 2003, je crois. Mais je n'étais pas invité à y présenter mes travaux. J'avais simplement proposé, hors colloque, un article sur les vecteurs polychromes versaillais en Principauté et un autre article sur la fonction du mur de refend dans l'apparition de la tour d'escalier en vis en façade du donjon rectangulaire au XV° siècle alors que déjà tout un colloque avait eu lieu sur le sujet, et en plus publié, sans qu'en aucun cas aucun chercheur n'est jamais évoqué cet organe architectural dans l'apparition de la tour d'escalier en vis hors œuvre en façade du donjon rectangulaire résidentiel français du XV° siècle, et encore moins compris le rôle de ce mur de refend dans les facteurs de l'apparition de la cage d'escalier rampe sur rampe avant même que cet escalier ne soit importé d'Italie en France. Là, j'aurais eu droit aux enfers...sans même passer par le purgatoire... De toute façon, cet exposé très méthodique qui a été le mien en maîtrise et qui ne doit rien à Jean Guillaume (je suis désolé de le préciser même si c'est avec Jean Guillaume que j'ai appris toutes les bases de l'étude architecturale savante, mais pas seulement avec lui puisque c'est mon père qui m'a enseigné le bâtiment et d'autres professeurs qui m'ont donné d'autres bases surtout en archéologie médiévale et moderne) de montrer comment on était passé du donjon de guerre au donjon résidentiel était déjà une originalité de ma recherche. Je n'ai osé aller, progressivement, au bout de mes recherches - en réalité ce que j'avais déjà trouvé mais que par prudence j'avais dilué et même volontairement omis d'exposer - que lorsque je fus admis en thèse et je ne proposais une rédaction de ces dernières longueurs et conclusions, et encore que d'une seule par recherche (maîtrise et thèse), qu'une fois la thèse soutenue. Sujet de recherche en thèse sur lequel j'étais à l'époque le chercheur le plus avancé et là je rends hommage à mes professeurs d'Aix-en-Provence qui m'ont toujours soutenu. Trop pointu et trop scrupuleux en recherche a été pour moi source de misère. Des fois je me prends à songer que si le chercheur qui découvrira le vaccin contre le Sida en arrivait à subir le même sort que le mien pour protéger certains intérêts... Vous imaginez en 20 ans ...! Et encore je n'utilise avec ce blog que des chemins détournés, mais scrupuleusement honnêtes. Alors vous comprendrez que je sois reconnaissant à l'association des Beaux Arts de Cannes de m'offrir pour la première fois de ma vie l'opportunité de présenter quelques un de mes travaux, hormis un article sur les chapelles peintes. Chapelle peintes que je présenterai bientôt dans l'intégralité de sa recherche en thèse avec ses suites sur le mouvement de fermement des chapelles du XVI° au XIX° siècles dans les Alpes-Maritimes et ses conséquences sur la polychromie architecturale bien évidemment - article que j'avais déjà proposé à Nice Historique mais qui fut refusé. A la vérité ce refus ne fut pas pour moi très important, je n'ai pas non plus beaucoup utilisé les publications de Nice Historique en recherche, même très peu. En revanche je me questionne sur l'intérêt réel de cet organisme pour les recherches vernaculaires dont c'est la vocation. De toute façon l'affaire est close.
Pour vous présenter ces décors de fêtes à Monaco je vais ouvrir une autre page après quelques autres articles. Mais avant que le mois de février se termine, pour rompre avec l'archéologie trop scientifique, je vais d'abord ouvrir une nouvelle page "magazine" avec le charme et la poésie de Porto au Portugal, sur le Duro, et ses azuleros, magnifiques que j'ai photographié pendant plusieurs jours. J'aime la couleur au sens propre comme au sens figuré, je vais essayer de vous la faire partager et à l'occasion de cette page de vous livrer, de façon un peu plus ludique, quelques autres aspects théoriques de ma recherche en thèse.
A tout de suite, on s'embarque pour Porto scintillante de couleurs sous un ciel d'automne pourtant gris mais tellement beau...
Pour un retour en lien
Bonnes lectures et bon voyage dans les merveilles de l'art, le plus souvent totalement inédites et toujours parfaitement originales à l'auteur de ce blog.
Sommaire/Editorial
Des poèmes sur la Riviera aux couleurs des Mots d'Azur : suite des rencontres maralpines de poésie
Festival du Livre à Mouans-Sartoux avec les Mots d'Azur
Festival du Livre à Mouans-Sartoux - 7-8-9 octobre 2016 - avec Les Mots d'Azur
Marie Gay - Pierre-Jean Blazy - Auteurs et Editions - Fondateurs des Mots d'Azur - Marie Gay -
http://coureur2.blogspot.fr/2016/03/marie-gay-pierre-jean-blazy-auteurs-et.html
Renata - Pierre Cardin - Lacoste - Moulin de Sade - Lubéron 2015
Renata - Akira Murata - Espace Auguste Renoir à Essoyes
Renata chez Pierre Cardin - Le regard de Lydia Harambourg Historienne et critiques d'art, correspndans de 'Institut des Beaux Arts de l'Académie de France
Claude Peynaud - Clichés et antithèses...
Claude Peynaud - Jogging - Méthode d'élaboration d'un Jogging
Claude Peynaud - Le cercle des oiseaux
Claude Peynaud - Le don de l'aïeule
Claude Peynaud - Une théorie de Construction
Danielle Benitsa Chaminant - Artiste et mémoire de...
Alliot - Vincent Alliot - Visite d'atelier
Rémy Pénard - Art et souvenirs autour de Pierre Courtaud
Henry Chopin et la bibliothèque de Valérie Peynaud
Sally Ducrow l'année 2018 - en suivant le chemin de l'aventure internationale de Sally Ducrow
Pierre Marchetti magazine...
La pochade - Pierre Marchetti et l'art de la pochade.
H.Wood - un peintre Anglais à Paris au milieu du XIX° siècle
Nus 2014-2015
https://coureur2.blogspot.fr/2014/09/nus-2014-2015-abac-modeles-vivants-nus.html
Nus 2013-2014
https://coureur2.blogspot.fr/2013/09/nus-2012-2013-abac-nus-2012-2013-2012.html
Et pour ceux et celles qui aiment l'archéologie et l'architecture
1° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)
2° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)
Yviers/Charente - Archéologie médiévale - Une synthèse sur l'évolution architecturale du XV° au XVI° et XVII° s. en France - Mutations des donjons et maisons-tours des petits châteaux de la fin de la Guerre de Cent-Ans vers les donjons résidentiels de la fin du XV° siècle au XVI° siècle et des incidences dans le classicisme français.
https://coureur2.blogspot.fr/2018/04/yvierscharente-archeologie-medievale.html
Allemans en Périgord - Manoir du lau - Archéologie Médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2018/09/allemans-en-perigord-manoir-du-lau.html
Fonctions religieuses apotropaïques et traditions funéraires en France -
Pour ceux qui aiment l'iconologie, et l'iconographie
La Véronique - Image ou non de la représentation
Fête de la musique à Nice - Place Garibaldi à Nice - Exposition d'artistes Polonais
La Mourachonne à Pégomas (exercice de recherche iconographique)
Rencontres maralpines de Poésie - Mots d'Azur 2015-2016
Des poèmes sur la Riviera aux couleurs des Mots d'Azur : suite des rencontres maralpines de poésie 2016-2017
Pierre Courtaud - Magazine - Un écrivain, un éditeur un poète, un chercheur en écritures - Un spécialiste de nombreux auteurs.
Henry Chopin et la bibliothèque de Valérie Peynaud
Cannes -1° nuit de la poésie et de la musique au Suquet - 21 juin 2014
3° nuit de la poésie et de la musique au Suquet- Cannes Moulin Forville le 21 juin 2016
Les routards de la baie d'Halong dans la tourmente https://coureur2.blogspot.fr/2013/10/les-routards-de-la-baie-dhalong-dans-la.html
Vietnam - La légende du Dieu des montagnes et du Dieu de la mer
Pour voir des liens avec de nombreux articles sur les 141 que compte ce blog, veuillez vous reporter en bas de page. Merci.
es autres articles de mon travail de recherche en thèse doctorale de l'Université d'Aix-en-Provence, sur onze ans (1990-2001), déjà inscrits sur ce blog sont
"De Guillaume à La Tour-sur-Tinée" mois de janvier 2012 (article que je vais reprendre dans une prochaine page sur l'étude de l'habitat dans le sud-ouest des Alpes.
"Maisons alpines d'économie rurale" mois de novembre
"Maisons alpines d'économie rurale" mois de novembre
"Techniques et vocabulaires de la façade peinte - Porto - 0'Porto" mois de janvier 2012;
"Les vecteurs impériaux de l'art de la façade peinte" mois de juin 2012
"Les chapelles peintes des Alpes-Maritimes - depuis les Primitifs Niçois jusqu'à nos jours" mois de mars 2012
"L'ancienne église Saint-Nicolas de Monaco" mois de octobre
"L'ancienne église Saint-Nicolas de Monaco" mois de octobre
"Le clocher des frères Perret à Saint-Vaury" mois de février 2012
"Histoire de la Principauté de Monaco" mois de juillet 2012
"Histoire de la Principauté de Monaco" mois de juillet 2012
"Versailles - Monaco - Saint-Roch - Carnoles - Menton" mois de septembre2012;
"Le Palais Princier de Monaco" mois de septembre 2012
"Les églises du sud-ouest des Alpes - Alpes-Maritimes et Principauté de Monaco " mois de février 2013.
"Langages de l'Art Contemporain - Répétition ordinaire, translation, bifurcation..., mois de septembre 2013 - Rédaction des articles de ma thèse sur une nouvelle introduction à partir d'éléments d'observation puisés dans la cour de l'ABAC le matin du 13 septembre 2013.
"Sud-Ouest des Alpes - La polychromie architecturale et l'art de la façade peintes des édifices civils". Mois de juillet 2014 - http://coureur2.blogspot.fr/2014/07/sud-ouest-des-alpes-la-polychromie.
"Langages de l'Art Contemporain - Répétition ordinaire, translation, bifurcation..., mois de septembre 2013 - Rédaction des articles de ma thèse sur une nouvelle introduction à partir d'éléments d'observation puisés dans la cour de l'ABAC le matin du 13 septembre 2013.
"Sud-Ouest des Alpes - La polychromie architecturale et l'art de la façade peintes des édifices civils". Mois de juillet 2014 - http://coureur2.blogspot.fr/2014/07/sud-ouest-des-alpes-la-polychromie.
Curac - Les énigmes de son château - Département de la Charente - Archéologie Médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2019/10/curac-les-enigmes-de-son-chateau.html
Varaignes - Le château de Varaignes, le village et son église. Un site rural d'écologie et de culture sur le département de la Dordogne en Périgord Vert. Archéologie Médiévale.
https://coureur2.blogspot.com/2020/03/varaignes-le-chateau-de-varaignes-son.html
Varaignes - Le château de Varaignes, le village et son église. Un site rural d'écologie et de culture sur le département de la Dordogne en Périgord Vert. Archéologie Médiévale.
https://coureur2.blogspot.com/2020/03/varaignes-le-chateau-de-varaignes-son.html
La Tour : un mode architectural français pour la guerre et pour la paix, du XIII° au XVI° siècles. Un exemple à l'Est du département de la Charente.
https://coureur2.blogspot.com/2020/12/la-tour-un-mode-architectural-francais.html
Fonctions religieuses apotropaïques et traditions funéraires en France
http://coureur2.blogspot.fr/2015/08/fonctions-religieuses-apotropaiques-et.html
Iconologie - Un couvercle de sarcophage mérovingien - une corniche de l'église de Saint-Amant-de-Montmoreau (Charente) - Archéologie médiévale.
https://coureur2.blogspot.com/2021/04/iconologie-un-couvercle-de-sarcophage.html
Saint-Amant-de-Montmoreau, Sud-Charente - Des vestiges du Haut-Moyen Âge à la naissance du gothique sur les marches Périgord/Angoumois/Saintonge- une maison tour - Première Renaissance Française.
https://coureur2.blogspot.com/2021/07/saint-amant-de-montmoreau-sud-charente.html
Du médiéval au contemporain, une invention bien avant classement au patrimoine mondial de l'UNESCO :
Claude Peynaud : Le clocher des Frères Perret à Saint-Vaury
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/perret-freres-le-clocher-des-freres_10.html
Je fais cette insertion aujourd'hui car je constate que depuis que j'ai rédigé ces lignes que la page relative à la publication de ma thèse par l'université de Lille apparaît désormais bien en évidence sous mes pages, avec des détails exacts relatifs à ce très important travail uniquement fait sur temps et deniers personnels. L'informatique c'est magique, comme quoi lorsque les informations surviennent seulement par hasard au hasard d'un voyage à l'étranger et en plus dans un aéroport, et bien ce n'est pas du hasard. En tout cas merci à l'université de Lille pour ce rectificatif, mais il est un peu tard pour moi pour trouver du travail. J'espère au moins que ceci servira à d'autres pour trouver des postes sans dépendances d'idéologies ou de "copinages" comme c'est hélas le cas en France par delà tous les filtres qu'on croit bon de faire admettre comme des concours anonymes, et par delà les publications qu'on sait également très bien contrôler. De ça aussi il faudra bien aussi un jour parler, bien que les hommes resteront toujours des hommes, tout comme des nominations dans l'Education Nationale à des postes sans compétences particulières des nominés. L'Histoire de l'Art et l'Archéologie sans reconnaissance au niveau de l'Education Nationale dans un pays qui a le premier patrimoine mondiale : assez étrange. Ces syndicats qui exportent si brillamment le mot français "grève" à l'étranger se font remarquablement discrets sur ces questions. Cela finit par questionner ? On peut ainsi participer à corriger certaines choses qui ne vont pas en France, qui s'additionnent à d'autres et qui font que nous nous retrouvons dans la situation où nous sommes de quasi dépendance culturelle à des grandes puissances qui n'ont pourtant pas souvent grand chose à nous apporter de très nouveau contrairement à ce qu'en diffusent les médias, si on y regarde de près. C'est une démarche citoyenne que je fais ici parce que tout simplement j'aime mon pays et l'art. J'aime aussi Monaco.
Dans un souci d'objectivité la plus totale et puisque la parole me revient en fin d'expérience, et pour éclairer les personnes qui se trouveraient dans ma situation ou que cette situation anormale intéresserait, je propose de produire ici le rapport de ma soutenance. C'est tout de même malheureux qu'après avoir fait des travaux de cette importante, sans aucune aucune aide ni en temps ni en argent et avec des croche-pieds sans nom y compris dans le cadre de mon activité salariée, au moins depuis la maîtrise et même avant, et en exerçant une profession étrangère à ces travaux - au moins jusqu'à ce qu'on en exploite certains aspects sans plus de reconnaissance administrative qu'un laissé pour compte - en totale dévouement aux autres, qu'un chercheur en soit encore à se justifier au sein d'un pays et d'un contexte idéologique (dont Lille est très coloré) qui prétend donner des leçons. Qu'est-ce que c'est désagréable d'être toujours ramené à ce genre de démarche à causes de telles observations récurrentes et évidentes. La société et les institutions françaises sont véritablement en train de perdre l'âme même de ce qui en faisait cette beauté qui pouvait être partagée par le reste du monde. Voila ces sept feuillets de rapport de soutenance. Et je présente mes excuses à ceux qui jugeraient la démarche indélicate ou excessive :
Et je voudrais aussi présenter mes respects au nouveau Prince Son Altesse Sérénissime Albert II de Monaco.
Par un dessin de façade qui clôt cette étude ,j'avais dédié cette recherche à S.A.S. le Prince Rainier III en faisant figurer un homme saluant en ôtant son chapeau devant la façade reconstituée de Saint-Nicolas. Je suis heureux aujourd'hui de pouvoir vous la présenter.
En avant propos, ce 16 mai 2014, je rencontre Jean-Michel Labarre et une de ses élèves qui est en train d'exécuter une sculpture de chapiteau dont le modèle en carte postale provient du monastère de l'île Saint-Honorat au Large de Cannes.
Voici un chapiteau dont j'ai identifié par cet article la famille architecturale. Je dois donc élargir la présence de la famille du Premier Art Gothique Cistercien dans le sud-ouest des Alpes aux îles de Lérins, ce qui est logique puisque j'ai déjà rattaché le premier état architectural de la cathédrale de Grasse, dont l'évêque est aussi le Prieur de Saint-Honorat, à cette même famille architecturale.
Commençons par une présentation sommaire de Monaco
Le ville de Monaco fut fondée en 1215 en marge d'autres occupations monastiques déjà présentes au pied du Rocher. Monaco en latin Monacus oriente simplement vers d'importantes implantations monastiques sur le site. Implantations tout à fait avérées. La légende d'Hercule à Monaco "Port Hercule" est une merveilleuse légende liée à la rade de cette enclave protégée au pied des Alpes et Sainte-Dévote en est la protectrice venue par la mer, guidée par une colombe. L'étude de son église paroissiale Saint-Nicolas nous amène à envisager une autre présence monastique importante sur le Rocher, différente de celle déjà installée à La Condamine (la plaine au pied du rocher, en face du port, où vous suivez le Grand Prix de formule1), et au moins à partir de la seconde moitié du XIII° siècle. Néanmoins la question des rivalités entre Monaco et La Turbie, rélatées par Léon-Honoré Labande ( L.H.Labande Histoire de la Principauté de Monaco. Seconde édition. Publication des Archives du Palais de Monaco, 1934) nous conduisent à penser que cette seconde occupation monastique très probable a dû s'implanter au sein d'une petite communauté constituée de familles de militaires et de premiers colons (Jean-Baptiste Robert La Condamine de Monaco au Moyen Age. Dans, Annales Monégasques - Revue d'histoire de Monaco- Publication des Archives du Palais Princier de Monaco. N°1, 1977, p. 99 à 21, n'envisageant pas une seconde occupation monastique autour de Saint-Nicolas). Ce qui est remarquable c'est que la ville, malgré l'accroissement de sa population et la place disponible sur le Rocher, ne s'étend pratiquement pas en superficie. Le développement du tissu urbain est limité à l'ouest par l'occupation d'un castellan génois et à l'est par un autre castellan installé à Castelnovo. La Rue du Milieu à Monaco également établit la liaison entre les deux châteaux en évitant Saint-Nicolas, gardant son axe privillégié de liaison au Palais. Pour des raisons inconnues mais vraisemblablement d'ordre seigneurial et religieux, le périmètre de la ville sans muraille ne s'étend pas sur les surfaces constructibles voisines des périmètres des abords des châteaux mais se développe en hauteur, recouvrant les ruelles. Monaco est tout de même un cas particulier avec la mutation du château à l'ouest (libérant la grande place actuelle du Palais). En fait, le tissu urbain était bien approximativement, comme à Roquebrune, limité par l'église et le château et les constructions d'habitation civile étaient en quelque sorte coincées entre ces deux monuments clés de l'organisation humaine de l'agglomération. Le second château de Castelnovo n'ayant pas eu de fonction attractive ou de rôle déterminant dans la constitution de la ville, il est fort possible que nous ayons là une des raisons de cette absence d'accroissement du périmètre urbain au profit d'une recherche en hauteur; mais à Menton comme à Roquebrunne (deux seigneuries de la Principauté) ces raisons sont caduques et il faut en revenir à l'interdit seigneurial d'installation hors les murs sans accord de dérogation. Si nous constatons également, à Monaco, que les immeubles enrichis de portails sculptés des XV° et XVI° siècles, dans la ville, sont essentiellement dans cette Rue du Milieu et pour une moindre part dans la rue d'accès à l'église, qu'en revanche il n'y a pas, d'un point de vue des styles, de chronologie franche, linéaire, de progression dans l'aménagement des linteaux de part et d'autre de ces rues et leurs datations ne peuvent pas descendre en dessous de la fin, voire de l'extême fin du XV° siècle, ni en aval dépasser la première moitié du XVI° siècle même avec une large marge d'incertitude : ils témoignent par leurs répertoires de l'arrivée de la Renaissance. Des surcharges presque ciselées témoignent aussi de leur appartenance à la fin de l'art gothique. En plus, l'organisation du bâti de ces immeubles ne rend absolument pas compte d'une introduction de nouveautés architecurales mais au contraire d'un profond attachement aux traditions gothique provençales. A savoir des immeubles bâtis tout en hauteur à partir d'une cave en rez-de-chaussée ou magasin voûté avec accès sur rue, parfois sous une arcade indépendante d'accès aux étages par un vertigineux escalier tout droit, avec ou sans palier, à chaque entrée d'étage. Pour monter encore plus haut, l'escalier bifurque brusquement au fond du bâti et disparaît depuis l'entrée. Des cas d'escaliers secondaires se répètent. Ils témoignent d'une redivision du bâti avec nécessité d'ouvrir d'autres accès aux nouvelles divisions intérieures. En somme ce qui est importé d'Italie, et peut-être de la Ligurie voisine, c'est un répertoire ornemental valorisant, à l'imitation de leurs homologues contemporains gothiques, l'entrée de la maison, et c'est tout. Seuls les décors de linteaux à cuirs et figures religieuses, puis enrichis d'ordres pittoresques et ouvragés, témoignent d'une imprégnation progressive de la ville de Monaco par la Renaissance Italienne depuis la fin du XV° siècle jusqu'à cet autre mobilier sculpté plus évolué que nous verrons avec le portail de l'église Saint-Nicolas, en parallèle d'un conservatisme des répertoires médiévaux par le chapiteau Grimaldi de 1537. La façade des loges du palais surprend incontestablement : laissons son cas particulier et exceptionnel en attente, et réservons son étude en paragraphe de présentation du Palais.
Ci dessous, vue ancienne de Monaco maintes fois publiée.
Ici je ne produis qu'un détail (photo floue)
Circonstances historiques pendant lesquelles l'église Saint-Nicolas aurait pu être au moins partiellement détruite au début du XVI° siècle. Le fut-elle en grande partie ? Quelles sont les probabilités de reconstruction partielle ou quasi totale sur le plan original ?
( je rédigerai ce paragraphe plus tard)
Intéressons nous maintenant à l'église Saint-Nicolas, objet du présent article.
Comme l'insertion de cette étude archéologique dans mon blog n'est motivée que par la volonté de combler un des vides scientifiques importants de l'étude du patrimoine du sud-est de la France, je vous donne ici l'intégral de ma présentation en thèse de cette annexe. En effet, comme je vous l'ai déjà dit en dernier chapitre de mon étude du clocher des frères Perret de Saint-Vaury - juste avant cet article et la place de ces pages sur ce blog n'est donc pas fortuite - pour mener cette recherche sur la polychromie architecturale du sud-ouest des Alpes j'ai du reprendre l'analyse des courants artistiques et culturels - au moins des principaux - qui ont historiquement construits le patrimoine bâti des ces régions. En fait je n'ai même rien repris du tout, j'ai tout recherché et amené mes découvertes sur un terrain scientifique, par la suite réutilisable pour d'autres recherches.
Il fallait que ce travail soit commencé, voilà la première page de cette méthode - il y en aura d'autres - que vous pourrez ensuite réarticuler avec ce que vous trouverez d'insertion dans les pages consacrées à d'autres aspects du patrimoine artistique et culturel du sud-ouest des Alpes.Comme l'insertion de cette étude archéologique dans mon blog n'est motivée que par la volonté de combler un des vides scientifiques importants de l'étude du patrimoine du sud-est de la France, je vous donne ici l'intégral de ma présentation en thèse de cette annexe. En effet, comme je vous l'ai déjà dit en dernier chapitre de mon étude du clocher des frères Perret de Saint-Vaury - juste avant cet article et la place de ces pages sur ce blog n'est donc pas fortuite - pour mener cette recherche sur la polychromie architecturale du sud-ouest des Alpes j'ai du reprendre l'analyse des courants artistiques et culturels - au moins des principaux - qui ont historiquement construits le patrimoine bâti des ces régions. En fait je n'ai même rien repris du tout, j'ai tout recherché et amené mes découvertes sur un terrain scientifique, par la suite réutilisable pour d'autres recherches.
Eglise Saint-Nicolas de Monaco - construite au XIII° siècle et démolie en 1874
Etude archéologique
Etude archéologique
Sources d'archives Supplique des Génois adressée au Pape : document cité plusieurs fois par Léon-Honoré Labande et, entre autres, dans, Histoire de la Principauté de Monaco, 1934, p.23
A.P.M.-D (14) 34. Ensemble de relevés et de textes des Travaux Publics - 1874
A.P.M.-C.385, D(1)73 bis et D(1) 7 bis.
Sources imprimées :
G.Saige, Monaco, ses origines et son histoire - d'après les documents originaux. Monaco, 1987, p.36 et 37;
U.Bosio, Le vieux Monaco - La ville, le port, la banlieue. Nice, 1907, p.18;
H.Chobaut, Essai sur l'autonomie religieuse de la Principauté de Monaco jusqu'à la création de l'évéché. Monaco, 1913, p.4.
L.H.Labande, L'église Saint-Nicolas de Monaco. Dans, Monaco Revue 4° année, N°114, Monaco, 5 septembre 1920.
L.H.Labande, Le vieux Monaco avec les dessins de G.K.Loukomski. Paris, (non daté), p.43.
L.Baudoin, Essai sur le droit de patronat et de collation des bénéfices ecclésiastiques dans la Principauté de Monaco. Monaco, 1954.
C.Passet, Les orgues de l'église Saint-Nicolas de Monaco - Facteur G.Oltrachino. Monte-Carlo, 1979.
Je donne ici mes sources iconographiques que je citerai dans le texte. Toutefois, j'observerai une grande réserve sur la production de ces documents car ce sont ceux de S.A.S. et les publications des Archives du Palais utilisent ces documents. Autant qu'il me sera possible d'éviter la production de ces documents pour étayer ma démonstration je vais le faire, n'utilisant que mes planches originales qui m'appartiennent en totalité et dont j'ai systématiquement déposé des doubles en formats originaux auprès de M Régis Lécuyer Conservateur des Archives du Palais. Bien sûr je ne peux pas éviter la présentation des plans des 3 relevés des Travaux Publics sinon cette démonstration n'aurait aucune valeur scientifique. Et en avançant, et en revoyanat ma démonstration, je crois qu'il faut également que je montre au moins une ou deux images publiées et un document d'archives en noir et blanc (l'original est merveilleusement aquarellé, donc je ne pense pas trahir l'esprit de réserve dans lequel je souhaite me situer en rédigeant ces pages sur Monaco). j'insérerai ces vues au fur et à mesure que la présentation scientifique l'exigera ; sinon j'en ferais l'économie.
Donc, je cite mes sources iconographiques:
Un plan figuré des territoires contestés entre Monaco et La Turbie - dessiné par les Commissaires Elus du 13 mars 1602. Document entièrement publié par Gustave Saige, Documents historiques relatifs à la principauté de Monaco depuis le XVI° siècle - recueillis et publiés par ordre de SA.S. le prince Albert 1°. Monaco, 1891, Tome 3, p.665.
Un plan et trois coupes extraits de A.P.M.-D(14)34
Un plan du chœur extrait de A.P.M.-C-385
Deux vues de Monaco, des XVII° et XVIII° siècles, publiées par Claude Passet, A propos de quelques cartes et vues anciennes de Monaco inédites ou peu connues. Dans Annales Monégasques. Monaco, 1986, N° 10.
Un détail d'une tableau de Joseph Bressan, en 1730;
Un dessin de Sigaldi extrait d'un manuscrit de la liasse A.P.M. (1) 7 bis, photographié à ma demande apr le service photographique des Archives du Palais de Monaco.
Un rapport du curé de la paroisse - 1866.
Un dessin exécuté pendant la démolition de Saint-Nicolas et premièrement publié par G.Saige, 1897, op.cit., p.37.
Trois clichés pris avant démolition et publiés par L.H.Labande, 1920, op.cit., p.181 et 182.
Un cliché de la façade (avant premières démolitions) publié par L.Baudoin, 1954, op.cit., p.41.
L'Annonciation, deux volets d'orgues peints sur toile par Bernardin Mimault - 1640 - publiée dans Petit guide pour visiter la cathédrale. Monaco, p.5.
Un plan codé et daté publié par Inès et Claude Passet, Le giornale de la paroisse de Saint-Nicolas de Monaco (1638-1656) tenu par don Pacchiero - Manuscrit 515 des Archives du Palais de Monaco. Traduction, notes et commentaires. Première partie : 1638-1642. Dans, Annales Monégasques. Moncao, 1994, N°18, p.125;
Mes relevés archéologiques effectués au chevet de l'actuelle cathédrale par autorisation de Monsieur René-Georges Panizzi, Secrétaire Gébéral du Département de l'Intérieur, Ministère d'Etat int.93/1002-RGP/AM - en date du 13 avril 1993.
Une photographie de la façade actuelle de l'église paroissiale Saint-André de Mouans-Sartoux dans la partie occidentale - Provence Orientale- du département des Alpes-Maritimes.
Aides scientifiques :
Madame Marie Thérèse Camus, Professseur Emérite à l'Université de Poitiers - Centre d'Etudes Supérieures de Civilisation Médiévale - Chevalier des Palmes Académiques.
Madame Claude Andrault-Schmitt, Professeur à l'Université de Poitiers - Centre d'Etudes Supérieures de Civilisation Médiévale. (Un avis après consultation déposé aux Archives du Palais de Monaco).
Madame Marie-Christine Gloton (Gloton-Ringère) Docteur en Histoire de l'Art à l'Université d'Aix-en-Provence, Chevalier de la Légion d'Honneur.
Monsieur Jacques Gasc, Agrégé de l'Université, Président de la Compagnie des Ecrivains de la Méditérrannée, Commandeur des Palmes Académiques.
ETUDE ARCHEOLOGIQUE :
1. Saint-Nicolas de Monaco : une église du type Premier Art Gothique Citercien construite par les Domicains de Gênes.
Les documents d'archives que je vais utiliser au fur et à mesure de la progression de l'étude de détails.
Exploration du matériel lithique, organisé en petit musée lapidaire en plein air au chevet de l'actuelle cathédrale.
Comme à mon habitude tous mes dessins d'études ou de relevés archéologiques sont d'abord étudiés et mis en page sur papier millimétré au format raisin en respectant toutes les échelles à ma disposition, et, ensuite, mis au propre à l'encre Rotring sur papier calque. Je n'utilise jamais l'informatique, sauf une fois pour superposer deux documents d'archives. Et encore ce sont deux de mes dessins qui reprennent des documents d'archives que j'ai remis à la même échelle en les redessinant, puis que j'ai décalqués séparémentset ensuite que j'ai superposés pour les scanner l'un sur l'autre, l'un en transparence de l'autre. Je vous présente ce montage scanné dans l'iconographie de cette étude..
a) Trois articulations de transept-nef.
En vue de dessus :
Longueur des blocs hors demi-colonnes - 81, 82 et 84 centimètres,
Rayon moyen des trois demi-colonnes = 24 centimètres,
Largeur moyenne des blocs = autour de 65 centimètres.
Hauteur des corbeilles :
40, 50 et 57 centimètres.
Décor de chapiteaux :
Une corbeille lisse garnie aux angles de deux feuilles d'eau qui montent depuis l'astragale et vont s'enrouler sous les cornes de l'abaque. Des marguerites ornent le centre des volutes formées par l'enroulement des feuilles. Un chapiteau a deux grandes marguerites, l'autre en a deux petites et le troisième n'en possède qu'une seule, moyenne, sur la volute extérieure en profil gauche de mon relevé.
- naissance de la demi-colonne dans le même bloc que le chapiteau,
- environ 7° d'écart entre les deux faces.
Si je ne possède aucun élément béritablement déterminant pour associer ou dissocier les deux articulations droites d'un même chantier, malgrè la différence des blocs (46 à 50 centimètres) et malgrè la différence des marguerites, je peux déjà remarquer l'articulation biaise appartenant à une conception architecturale très différente de celle des articulations droites pour un même site sur un même édifice. Cette articulation biaise semble plus archaïque.
b) Cinq demi-chapiteaux
Hauteur de corbeilles :
Indentiques à celles des articulations droites. Trois sont hautres de 50 centimètres et un l'est de 46 centimètres
Largeur des corbeilles :
Trois chapiteaux hauts de 50 centimètres ont des corbeilles larges de 56, 58 et 60 centimètres alors que ceux d'une hauteur de 46 centimètres ont des corbeilles larges de 65 à 67 centimètres.
Epaisseur des tailoirs :
Les tailloirs des chapiteaux hauts de 50 cetnimètres ont une épaisseur aà peu près suéprieure à 1 centimètre.
Décors :
Le système décoratif est identique à celui des chapiteaux des articulations mais sans aucune marguerite.
(Trois de ces demi-chapiteaux sont présentés sur chacun une demi-base)
C) Un chapiteau entier perché sur une colonne à trois tambours élevés sur une base.
Ce chapiteau étant juché tout en haut de sa colonne il eut été dangereux pour moi et pour la structure d'en risquer un relevé.
Diamètre de la colonne = 3, 10 mètres, environ,
Décor de la corbeille = le même que celui du demi-chapiteau.
D) Trois demi-bases.
Largeurs : 58, 65 et 67 centimètres.
Section à la naissance de la colonne : 48 centimètres (on remarque deux demi-bases s'adaptant parfaitement aux demi-chapiteaux qu'elles supportent dans l'actuel empilement de présentation de ce matériel lithique).
Profondeurs : 30 à 32 centimètres,
Hauteurs : 32, 36 et 49 centimètres (on remarque ici des variations importantes).
Décors : du bas vers le haut le décor est introduit par une plinthe dégagée d'un tore par une gorge. Au-dessus du tore un réglet introduit une sorte de corbeille renversée couronnée par un autre tore recevant directement le tambour de la colonne sans réglet intermédiaire. La pseud corbeille renversée est lisse et ses angles sont garnis de feuilles, pointes en bas. Ces décors de feuilles - taillés en relief ou en réserve - sont d'une facture assez maladroite mais significative d'un répertoire végétal sans effet de styllisation voulue : donc d'un répertoire naturaliste. On peut reconnaître des feuilles d'eau et de chêne.
Le rythme plinthe-tore-corbeille-renversée-tore reste constant quelque soit l'épaisseur de la base.
E) Cinq bases carrées.
Longueurs : de 63 à 66 centimètres pour une moyenne de 64 ou de 64,5 centimètres.
Hauteurs : 36, 39, 41 et 42 centimètres. Deux d'entre elles ont une même hauteur de 36 centimètres. Les écarts observés sont moins importants que sur les demi-bases.
Décors : leur organisation reste identique à celle des demi-bases déjà décrites, sauf pour deux d'entre elles, enrichies d'un réglet spplémentaire entre le tore inférieur et la naissance de la pseudo corbeille renversé.
Trois d'entre elles présentent l'amorce du fût de la collonne dont les diamètres varient de 47 à 48 et 49 centimètres. Deux demi-chapiteaux possèdent également une amorce du fût mais comme les vestiges sont scellés il es probable que certains détails noyés dans le béton aient échappés à mon relevé das composants visibles de ce matérieau lithique.
F) Une base de pile d'articulation transept-nef.
Hauteur : 31 centimètres
Volume : elle épouse parfaitement l'articulation nef-transept au niveau du chapiteau qu'elle supporte.
Décors : Bien que l'organisation de la base soit conforme aux autres modèles décrits, sans apport supplémentaire, les profils et décors sont beaucoup plus soignés et affirmés. La pseudo corbeillede la base évolue vers une véritable scotie sans toutefois en posséder toutes les caractéristiques. Les feuilles d'angles sont belles et grasses, presque de grosses feuilles lesbiques, épaisses, finement sculptées, surchargées de nervures latérales et elles n'épousent pas plus le profil de la pseudo-corbeille renversée. Au contraire, elles présentent un profil en doucine renversée et la lecture de la base en est d'autant plus brouillées que le motif végétal d'ornement se trouve mis en valeur.
Avec cette base nous sommes assez proches du profil antique "tore-scotie-tore sur plinthe ".
G) Un chapiteau sculpté et daté - Chapiteau Grimaldi, 8 août 1537.
Hauteur : 50 centimètres,
Largeur : 64, 5 centimètres.
Ce chapiteau est sculpté sur trois faces seulement. La face lisse est structurée à l'identique de toute la série des demi-chapiteaux et il n'y a pas de marguerite dans les volutes. Les trois faces suivent cette même organisation mais les surfaces lisses sont sculptées, en réserve, de motifs présentés en légers reliefs : ceci interdit de voir ici un remaniement sculpté postérieur à la taille primitive de la corbeille.
Décor de la face armoriée :
C'est la face la plus chargée en sculptures. Les armoiries des Grimaldi sont posées sur une sorte de cuir soutenu par deux moines. C'est ici, selon Honoré Labande (L.H.Labande, 1920, op.cit., p.120) l'exemlpe le plus ancien, connu, de cette représentation de l'écu des Grimaldi. On lit au-dessus de l'écu " 1537 - 8 - AVG ". Claude Passet propose de lire "1537 - 8 Août " (Claude Passet, 1994, op.cit., p. 120). Ceci pourrait ressembler fort à une date de consécration, sauf que la date sculptée ayant été réalisée en même temps que le chapiteau - puisque la sculpture est en réserve - ne peut être que difficilement sculptée pour une date prévisible de cérémonie de consécration. Si tel était le cas cela voudrait dire que l'on a tenu un programme de progression du chantier absolument rigoureux pour pouvoir consacrer l'église à la date précise inscrite en réserve sur le dégagement de la corbeille, des mois auparavant. Ou alors il y a une autre explication que nous découvririons au fur et à mesure de l'étude archéolique des parties les plus anciennes de l'église.
Au-dessous des armoiries sont sculptées en gros caractères les initiales H.G. d'Honoré 1° tout juste fait Marquis de Campagna par l'Empereur dont il essaie toutefois de s'émanciper de 1534 à 1538.
Encore au-dessus du gros astragale (tore), on a inscrit " Steph Gube " : abréviation du nom du tuteur d'Honoré 1° Etienne le Gouvernant.
Ce répertoire consacré à la Maison des Grimaldi est complété par des ornements. On remarque deux feuilles aux angles de la corbeille, entre feuilles de chêne et de houx, et la volute est soulignée par un chapelet en accolade tandis que l'enroulement est orné de petits bourgeonnements continus formant comme une discrète floraison.
Décor de la face droite :
Cette face reçoit un cœur couronné par un tore à utilité de socle ou de base pour une petite corbeille contenant sept clous. La pointe de ce cœur prend appuy sur une flamme d'où est issu un nimbe enveloppant la figure supérieure en s'imbriquant dans la couronne de clous. Ce chœur tourné vers les fidèles de la foi, du Sacré Cœur de Jésus et de la Passion, n'est toutefois pas la représentation du cœur enflammé puisque la flamme ne surmonte pas le cœur (Xavier Léon Dufour, Dictionnaire du Nouveau Testament. Paris, 1975, p.171).
Ce décor est complété, sur la partie de la feuille d'eau en retour sur l'angle de la corbeille, par une feuille pendante au bout de sa tige suspendue à la volute.
Décor de la face gauche :
C'est la face sculptée du I.H.S. enfermé dans un soleil à treize branches. Le H est surmonté en son centre d'une petite croix. Cette abréviation du In Hoc Salus est très fréquente dans la région en décor de linteaux et de toutes autres sortes (L'autre variante du I.H.S. est le Jesus Homines Salvator dont l'usage est codifié depuis Vatican II 1962/65).
Tous ces vestiges archéologiques et ceux postérieurement utilisés à partir du musée lapidaire en plein air de Monaco sont taillés dans la même pierre blanche de La Turbie.
L'orentation que je donne du chapiteau Grimaldi anticipe l'étude qui suit.
Exploration du matériel lithique en fonction d'un croquis publié par Gustave Saige, d'un relevé de 1874 et de clichés publiés par Léon-Honoré Labande.
a) Un dessin publié par Gustave Saige - première planche d'étude
Ce dessin ci-dessus, à côté de ma première planche d'approche d'étude archéologique, a été
exécuté d'après une photographie prise pendant la démolition de l'église. Je n'ai pas retrouvé le cliché original mais les éléments ici dessinés sont suffisamment évocateurs pour que je puisse me risquer à une première estimation globale de l'édifice par la travée intérieure sur nef. Cette reconstitution en proposition d'analyse ou d'étude N°1 n'est, tout compte fait, qu'un croquis hors échelle réelle mais il me semble important de le proposer comme une mise en œuvre de la démonstration en quinze autres propositions et une autre exploration d'un complément de matériel lithique.
Ici le vaisseau se compose d'une nef épaulée par deux collatéraux. Des piles rondes, représentées comme des colonnes monolithes, partent d'une base déprimée aux angles garnis de feuillages. Les chapiteaux de ces colonnes sont représentés à crochets ou à boules issues de feuilles d'angles elles-mêmes issues de l'astragale inférieur. Au-dessus s'articulent la grande arcade à intrados appareillé et la naissance d'un voûtement quadripartite du bas-côté. L'arc de séparation de chaque travée du collatéral nord semble monter à hauteur de celui de la grande arcade : la voûte d'arêtes du collatéral est engendrée par un support invisible sur le dessin qui ne peut-être qu'un culot ou qu'une pénétration dans le mur puisqu'on ne voit aucun organe depuis la base. Dans la nef centrale la grande arcade sert de base à un mur nu percé d'une fenêtre haute de laquelle on ignore le couvrement, mais à la base largement évasée vers le sol. Cette base de baie se situe à hauteur des demi-chapiteaux où reposent les voûtes d'arêtes de la grande nef totalement voûtée suivant le système de quadripartition utilisé pour les collatéraux. L'arc formeret semble, au passage, couvrir la baie alors qu'il revient sur ces demi-chapiteaux de nef, juchés sur les demi-colonnes maçonnées adossées à l'élévation supérieure de la nef centrale. Ces demi-colonnes se retrouvent en encorbellement des colonnes des grandes arcades et elles sont soutenues par un double chanfrein formant une pointe sans valeur de culot.
L'agencement extrêmement cohérent des articulations du mur, des voûtes et des baies, semble avoir été pensé en une seule fois dans un même esprit excessivement sobre et synthétique. Ici rien ne m'oriente vers des chantiers différents ou des voûtements postérieurement adaptés.
La récupération des poussées des voûtes de la grande nef par les collatéraux - à un niveau approximativement identique à celui des demi-chapiteaux - semble justifier cette combinaison très équilibrée et l'évasement de la fenêtre, en allège, est là pour agrandir une baie par laquelle on cherche la lumière. Cette baie ne peut prendre place qu'entre le site, exploité ou non, d'un arc formeret, à l'intérieur de la nef à la naissance de l'appentis de couvrement collatéral.
L'éclairage des collatéraux n'est pas documenté puisque les murs gouttereaux ont été partiellement démolis pour ouvrir des chapelles latérales.
b) Reconstitution de la travée à partir du dessin coté de 1874, soit les trois vues présentées en début d'article dont je reprends celui des coupes transversales ce dessous à côté de ma proposition N° 2, seconde planche d'étude.
A partir de la proposition N° 1 in est aisé d'isoler la travée ancienne de l'église au sein des agrandissements figurés sur le relevé de 1874.
Comme je dispose ds cotes de ces relevés il est alors important de redessiner cette travée isolée en proposition N°1 et de préciser la reconstitution faite d'après le dessin publié par Gustave Saige.
Les cotes reportées sur papier millimétré - à l'échelle de 1cm/mètre - restituent des proportions un peu différentes, concentrent les articulations entre la grande nef et les collatéraux, diminuent l'importance des murs soutenus par les grandes arcades, renforcent les supports et confirment l'extrême cohérence des sites de fenêtres dans la logique des couvrements et des poussées. Les collatéraux apparaissent plus massifs comme des blocs de la structure aérienne de la nef dans une recherche toujours liée à l'alignement des valeurs murales hautes (note : j'ai introduit des contreforts extérieurs collatéraux. Nous verrons par la suite que ce dispositif eut toutes les chances d'exister puisque aucun organe de raidissement intérieur n'est visible, que ces contreforts extérieurs furent également traduits en façade ; contrairement à d'autres exemples des Alpes-Maritimes, sans contreforts extérieurs, mais en accord avec une logique de report des demi-colonnes en raidissement intérieur des murs : voir coupe de l'église Saint-Martin de La Tour-sur-Tinée - Sur ce blog au mois d'octobre 2011).Ces murs sont plus étroits que ceux des grandes arcades servant elles-mêmes de module intermédiaire et constant entre le diamètre de la colonne et l'épaisseur du mur haut de la nef centrale.
Le module de base de la travée est le carré subdivisé en deux rectangles égaux en structures collatérales, dans le sens de la largeur de l'édifice : soit chaque collatéral est égal à un demi module de la grande nef. Les proportions de ce carré sont données par la corde d'un arc diaphragme de la grande nef, répercutés dans les mêmes proportions en grandes arcades. Cette corde reportée aux grandes arcades donne, en plus du carré, la proportion en hauteur et en longueur de chaque travée collatérale, sauf en liaison du transept. En conséquence les arcs diaphragmes en collatéraux sont beaucoup plus brisés que ceux de la grande nef. Cette logique du carré, plus qu'un simple module, limite et organise les surfaces murales de la nef de telle façon que les poussées et les tensions soient transmises dans une zone où leur récupération est possible par les voûtements des collatéraux transmettant, à leur tour, ces forces et tensions aux murs gouttereaux collatéraux.
Les voûtes de la grande nef sont dégagées par des arcs en pénétrations des murs gouttereaux, sans formeret. Leurs retombées sont récupérées par des demi-chapiteaux des demi-colonnes maçonnées en encorbellement à usages de jambes de raidissements des murs hauts de la grande nef. L'épaisseur de ce mur se trouve ainsi portée de 48 centimètres à 48+24 centimètres, soit à 72 centimètres. La poussée verticale des voûtes trouve aussi un point d'appui suffisamment fort par ce système. Nous entrons là dans la logique de l'art gothique avec sa tendance à affiner ou à minimiser les organes non porteurs de l'élévation. Cette veine d'un art gothique de sobre expression, à murs plats ou à faibles contreforts, est un des caractères communs à de nombreuses églises gothiques du sud de la Loire depuis le Limousin vers le bassin méditerranéen.
Nous remarquons, vous et moi, une structure de nef réduite à la seul nécessité architecturale sans aucun recherche d'effets décoratifs hormis celui de la lumière. Ceci va nous conduire, dans mes prochaines propositions de reconstitution (en étapes) à percer les murs gouttereaux collatéraux d'une fenêtre par travée.
c) Mise en relation des nefs, transept et et chœur.
Le plus ancien acte d'autorisation de réparation des édifices religieux de Monaco, Menton et Roquebrune, est donné le 18 mars 1530 à Bologne par Lorenzo Pucci, évêque de Palestrina, au nom du pape Clément VII (A.P.M.-D(1)51)...A Augustin Grimaldi, évêque de Grasse et Archevêque d'Arbona, de permettre aux laïcs de ses églises et diocèses, de Monaco, Menton et Roquebrune d'aider les dimanches et fêtes, après la messe, à l'édification et réparation des églises (je n'ai aucun document relatif à l'édification d'un bâtiment religieux en Principauté dans les années qui suivent cette date de 1530). Cette réquisition des populations, une demie journée par semaine, plus les journées des fêtes religieuses, ne m'oriente pas vers des chantiers très importants malgré la référence à des Edifications. En revanche, les réparations peuvent être suffisamment conséquentes pour qu'il en soit fait appel aux populations. Ceci ferait penser à des dégâts importants causés par le conflit avec les Génois et à des réparations ayant entraînées jusqu'en 1530 et au-delà (le chapiteau Grimaldi est daté de 1537). C'est sur le chevet que ces réparations auraient été les plus importantes. Des remaniements de voûtes, visibles, des irrégularités de travées nord et sud du transept et enfin le changement des articulations nef-transept, m'incitent à penser qu'il y eut là, sinon une édification, pour le moins une réédification importante de parties détruites. L'édifice a dû conserver une certaine fragilité puisqu'un contrefort de réparation figure sur le relevé de 1874 en angle sud-est du transept sud.
Un autre chantier de modification du chœur est connu. Il ne touche que le choeur. Ce chantier est lancé par le Prince Hercule 1° avant son assassinat en 1604, comme le commémorait une plaque jadis apposée à l'entrée de ce chœur, dont les site et texte nous sont connus par un rapport du curé de la paroisse en 1866. Une seconde tranche est terminée en 1620. Les comptes du curé Don Pacchiero précisent...Nota per memoria il choro nuovo con li doï ochi del choro, 1620...e tutto le altre vedriate della chiesa riparate (A.P.M.-D(1)51). Ce sont ces deux oculi que je propose au fond du chœur. D'autres proposeront d'autres sites (?) J'ai également conservé les deux pilastres à l'entrée du chœur, documentés car ils font intégralement partie de structure architecturale en argument d'articulation chœur-transept. Ces deux pilastres signent un nouvel esprit architectural pouvant appartenir au minimum à une autre tranche de travaux terminée en 1614 (date de l'avènement d'Honoré II).
Ce montage, par le dessin, des travées de la nef et du chevet, et leurs projections en coupes verticales superposées fait apparaître, indépendamment du problême posé par l'articulation nef-transept, au sein d'une grande cohérence architecturale, une série d'écarts : d'où cette proposition N°3 ci dessus. Le plus important de ces écarts est celui de l'entrée du chœur où l'arc plein cintre constitue une rupture dans la série des voûtements, ce qui ne surprend puisque le(s) chantier(s) de 1604-1620 a (ont) remanié cette partie de l'édifice. Le second des ces écarts, à-peine perceptible, est celui d'une incohérence d'alignements entre les grandes arcades de la nef et les demi-colonnes maçonnées en flanquement de l'entrée du chœur. Je pense que ces demi-colonnes maçonnées, visibles sur une photographie, sont d'origine et n'ont pas été entièrement refaites, voire modifiées. Le troisième de ces écarts est la profondeur du choeur au regard de celles des chapelles du transept totalement reconstruit, ou très réparé, dans le même esprit des chevets bernardins de l'art cistercien (observation que je dois à Mme Claude Andrault-Schmitt) à une époque où Saint-Nicolas est église paroissiale sans présence attestée ni de chanoines, ni de moines, ni d'autres servants collecteurs de bénéfices ecclésiastiques que le curé et le seigneur. En principe ce chœur, bien que débordant, doit-être moins profond (Une étude de reconstitution du chevet de Saint-Michel-du-Gast dans la valllée de la Vésubie sur le département des Alpes-Maritimes, confirmerait amplement la précédente remarque. Le vaste transept aujourd'hui inexistant de cette église était prévu comme en témoignait la très ample arcade appareillée sur le mur gouttereau sud qui est aujourd'hui masquée par le nouvel enduit du mur).
Cette série d'écarts au sein d'une très grande cohérence architecturale, mise en évidence par les deux premières propositions, orientent déjà vers la recherche d'un édifice du type Premier Art Gothique Cistercien non pas totalement détruit mais modifié.
Ces observations et éléments étant posés et mis en place il faut maintenant se questionner sur leurs significations.
d) Observations techniques sur l'alignement nef-transept-chœur (proposition N°4)
Le problème posé par les mesures relevées au chevet est clair puisque les ingénieurs monégasques ont reporté toutes leurs cotes, y compris celles des piles-dosserets et des demi-colonnes. Dans la nef, en revanche, nous n'avons aucune précision sur les surfaces de références ayant servi de base aux mesures : ces dimension ont-elles été prises à partir de l'axe de chaque demi-colonne des grandes arcades ou à partir de leurs circonférences ?
Afin d'essayer de clarifier cette question j'ai raisonné sous forme de deux observations (figure 1 de la planche ci dessous)
L'observation N°1 est un report des dimensions prises à partir des circonférences des colonnes de la nef. Dans ce cas, en respectant les dimensions données de la nef et des collatéraux, j'obtiens un nouvel écart entre le départ du mur gouttereau collatéral et la pile du chevet lui correspondant afin de recevoir, conformément au relevé de 1874, l'arc de voûtement du transept. En revanche, les piles de part et d'autre de l'entrée du chœur se trouvent parfaitement alignées sur les colonnes de la nef.
L'observation N°2 permet de réajuster les murs gouttereaux collatéraux de réception de l'arc provenant du chevet dans le même alignement. Cette solution me contraint à ne plus prendre les mesures à partir des circonférences mais à partir des axes des colonnes. Malgré ce resserrement des cotes j'obtiens un écart dans l'alignement entre les grandes arcades et les piles en flanquement de l'entrée du choeur : observation conforme à celle ciblée en proposition précédente.
On remarque une largeur du collatéral de 2, 65 mètres, mesurée d'une ces chapelles du chevet : mesure identique aux autres dimensions, ajoutée de 0, 35 mètre, soit d'une demi-largeur de pile du chevet. Ce respect du module de base ne répond plus à la réalité des relevés de cotes si on veut obtenir une largeur de la travée équivalente à 5, 15 mètres. Il faut reconsidérer les cotes de la nef en réajustant les collatéraux à celles des chapelles en encadrement de l'entrée du chœur.
(La figure 2 est une aberration qui montre quel type de problème se poserait en articulation nef-transept si nous acceptions des cotes telles qu'elles sont reportées sur les relevés de 1874)
e) Articulation droite nef-transept vers le chœur (proposition N° 5)
Dans cette figure N°1 de la proposition N°5 ci-dessous, j'ai repris les articulations et je les aies repositionnées d'axe en axe en face de la demi-colonne de l'entrée du choeur. L'écart, relatif, observé en fonction de ce positionnement et celui, théorique, donné par l'observation N°2 de la proposition N°4 est de 28 centimètres : soit 14 centimètres par articulation. Cet intervalle inférieur au diamètre d'une colonne confirme des ingénieurs monégasques prenant leurs mesures dans la nef à partir des axes des colonnes.
Nous sommes tout de même dans un domaine d'incertitudes des mesures variant de 5, 15 à 5, 43 mètres (suivant cette approche). Ceci signifie qu'il n'y a pas de relation linéaire rigoureuse entre la nef et le transept par l'articulation droite.
(La figure 2 repositionne l'articulation normale suivant le relevé de 1874).
f) Recherche d'écart sur l'articulation biaise (proposition N°6)
L'observation technique de l'articulation biaise donne un écart d'angles pouvant être évalué à 7° donnant environ 9 centimètres en mesure reportée de l'autre côté du transept : dimension tout de même assez proche des 14 centimètres observés en proposition N°5
C'est à dire que la taille très particulière de cette articulation biaise est guidée par la nécessité d'un raccordement précis de deux volumes interdépendants mais ne se répondant pas exactement et qu'on a voulu cependant ajuster avec un soin particulier comme si cette particularité appartenait à un projet architectural préalablement pensé, réfléchi et dessiné. Ce dernier caractère oriente très nettement vers un voûtement. L'articulation biaise ne figurant pas sur les relevés de 1874, j'avance vers l'idée d'un bloc très ancien conservé et appartenant à un état antérieur à des reconstitutions en articulations droites de piles transept-nef : cette articulation biaise serait plus ancienne que les remaniements du XVI° siècle.
g) Le choeur, le transept et la nef au XIII° siècle (proposition N°7).
L'observation technique de l'articulation biaise donne un écart évalué à 7°, soit une différence de cote de 9 centimètres entre une pile et sa demi-colonne correspondante au chevet.
Ces quatre figures représentent chacune un chevet possible en fonction de la liaison des arcs de voûtement du transept reliant l'articulation biaise - suivant l'organisation du biais - à sa demi-colonne adossée à l'entrée du chœur. Ici la question du voûtement ne doit pas se poser sur le transept car il semblerait curieux qu'on ait prévu des récepteurs sans songer à lancer les voûtes. Ce voûtement du transept peur s'organiser dans le prolongement de l'écart axial - solution barbare des figures 1 et 2 - ou s'inscrire en un voûtement régulier avec seulement 7° d'écart entre les parallèles des arcs diaphragmes en figures 3 et 4.
Par la figure 3 nous retrouvons seulement 7° d'écart entre les parallèles des arcs diaphragmes.. Par la figure 3 nous retrouvons les dimensions du chevet reportées sur le relevé de 1874. D'où je peux tirer cinq conséquences :
- l'articulation biaise fonctionne parfaitement avec l'articulation de l'entrée du chœur et s'adapte parfaitement à celle de chaque chaque chapelle en prolongement des collatéraux.
- L'orientation du biais du chapiteau vers la profondeur du transept induit un décor de marguerite placé du côté de la grande nef avant d'entrer dans le transept. La marguerite est un discret ornement de mise en valeur de la circulation centrale. Ceci paraît très logique ou normal.
- L'édifice auquel appartient cette articulation biaise subsiste avec son chevet d'origine malgré les travaux postérieurs à 1530 et jusqu'en 1874 par delà les remaniements du choeur.
- La reconstitution de l'édifice au XVI° siècle se situe essentiellement autour de ces articulations nef-transept ; chantier pendant lequel on a changé les articulation biaises en articulations droites d'où, vraisemblablement, un remaniement des voûtes ou une reconstruction.
- le nouveau chœur construit dans le premier quart du XVII° siècle est bel et bien un agrandissement, avec nouveau décor, du chœur antérieur mais seulement dans le sens de la profondeur et de la hauteur (Ce remaniement de l'arc est un axe de recherche fixé par Claude Andrault-Schmitt dans es observations déposées aux Archives du Palais de Monaco après transmission de mes éléments).
En revanche cette série de cinq conséquences ne permet pas de formuler des hypothèses plausibles sur la classification des autres blocs relevés. Si nous remarquons que les sites normalement destinés aux demi-chapiteaux sont ceux des demi-colonnes, il semble difficile d'aller plus loin hormis que des blocs, lors de la reconstruction, ont pu être taillés à l'imitation plus ou moins réussie des blocs antérieurs avec des cotes différentes, des décors plus ou moins prononcés, habiles, des épannelages de corbeilles un peu différents et des naissances de fûts pet-être désolidarisés de leurs bases.
Cette série de cinq figures en proposition N° 7 permet aussi de préciser les raisons de cette dilatation de la travée centrale du transept explorée depuis les propositions 4, 5 et 6.
La largeur du chœur in antis est de 4, 68 mètres. La largeur de la nef, de périmètre de colonne à périmètre de colonne, est de 4, 67 mètres ( 5, 15 m - 0, 48 m = 4, 67). Le diamètre d'une colonne est de 0, 48 mètre et la largeur d'une pile à l'entrée du chœur est de 0, 70 mètre. Il existe une différence d'axe à axe de des retombées des arcs diaphragmes du transept, en travée centrale, de 22 centimètres : soit par support 11 centimètres. Nous sommes là dans un secteur très voisin des 9 centimètres par support constatés en proposition N°6 et ceci me permet de resserrer l'écart de la proposition N° 5 (figure 1) entre 5, 15 mètres pour les 5, 43 mètres précédemment constatés.
Trois facteurs entrent en ligne de compte dans le calcul de la taille de chaque articulation biaise :
- la volonté d'avoir une largeur de chœur équivalente à celle de la nef,
- la nécessité de renforcer les supports des voûtes du transept aux portées plus importantes que celles de chaque travée de nef ( je remarque plus loin une nef ayant toutes les chances d'avoir été voûtée dès l'origine) : 6, 92 mètres de portée pour le transept pour 6, 47 mètres dans la nef,
- la volonté de conserver un même module de diamètres entre les colonnes de la nef et les demi-colonnes adossées du transept.
Nous nous trouvons là face à un bâtiment rigoureusement calculé sur plans et rien n'a été laissé au hasard des aléas du chantier afin d'obtenir un bâtiment parfaitement conforme à l'esprit qui l'a généré. C'est cet esprit qu'on ne trouve plus au XVI° siècle et c'est la raison pour laquelle on a substitué une articulation droite, techniquement possible, à une articulation biaise engendrée par d'autres concepts architecturaux ou par pure perte d'un des deux blocs de l'articulation lors des destructions (?).
b) Premiers éléments de datation du matériel lithique.
Ce besoin qu'avaient éprouvé les bâtisseurs du premier édifice de compenser l'écart d'axe entre les deux demi-colonnes adossées à la travée centrale du transept m'a permis d'isoler, entre articulation biaise et articulation droite, ou d'approcher une église vraisemblablement construite, selon les textes, dans la seconde moitié du XIII° siècle sur un plan qualifié de Cistercien et même de Bernardin par le chevet.
Cette première église était voûtée, au moins sur le sanctuaire. Pour support ces voûtes il y avait des chapiteaux, des colonnes et des demi-colonnes sur bases.
Le chapiteau de l'articulation biaise est très proche par son répertoire décoratif de celui du chapiteau Grimaldi daté de 1537. Nous comprenons ici que ce chapiteau Grimaldi a été taillé à l'imitation de chapiteaux plus anciens. Ces chapiteaux plus anciens se répartissent en chapiteaux et demi-chapiteaux. C'est à dire qu'il y a dans ce matériel lithique des chapiteaux de grandes arcades et des demi-chapiteaux du transept, voire des culots (?);
Claude Andrault-Schmitt donne une diffusion de ce type de chapiteau depuis les Charentes à Lesterps et Lichères (fin XI° et début XII°) à la crypte de San-Miniatio à Florence (où il fallait compléter des séries de réemplois antiques), à San-Antimo (roman d'influence française) et à Nonentola au début du XII° siècle : toujours cet axe d'échanges entre l'ouest de la France et l'Italie.
Les orientations de recherches données par Marie-Thérèse Camus nous entraînent en Italie Centrale et du Nord. En Ombrie, au début du XI° siècle, en l'église San-Nicolo dans le diocèse de Narni on voit apparaître un type de chapiteau où les deux rangées de feuilles d'acanthes, en angles de la corbeille, fusionnent pour ne plus constituer qu'une grande et unique feuille d'eau, à chaque angle, partant depuis l'astragale et montant s'enrouler sous le tailloir [G.Bertelle, Centro Italiano di studi sull'arto medioevo - Corpus della scultura - XII - Le diocesi di Amellia, Narni e Tricoli - Con una premessa di Angiola Maria Romani. Spoleto, 1985, p.181 et 182, tav.XL et XLI.). La crosse à fleurettes - ou à marguerite - apparaît à Civita Castellana à la fin des années 800 (J.Raspi Serra, Centro Italiano di studi sull'arto Lazio - Bagnoregio - Bormazo 6 cASTRO - Civita Castellana - Nepi - Orte - Sutri - Tuscania. Spoleto, 1974, p.87 et 88, tav.LIV et LV), la marguerite appartenant, tout comme la feuille d'acanthen au répertoire des chapiteaux romains. Sans la marguerite, Adriano Peroni retrouve ce type de chapiteau dans le domaine Lombard à Santa-Maria del Popolo (A.Peroni, Pavia - Musei civici del castello visconteo. Pavie, tav.204 et 205]
Nous pourrions aisément classer ces chapiteaux au douzième siècle si un phénomène curieux ne venait troubler cette approche archéologique par les auteurs : l'utilisation de ce type de chapiteau par les Cisterciens au XIII° siècle. En effet, on remarque, au sein de cette attache des Cisterciens aux répertoires végétaux très sobres et parfois frustres, une permanence des corbeilles seulement ornées de grandes feuilles d'eau issues de l'astragale pour monter s'enrouler sous le tailloir indépendamment de l'évolution de la sculpture des XI°, XII° et XIII° siècles. La marguerite appartient également, dans cette récupération par l'art roman des ornements antiques, u répertoire de prédilection des Cisterciens [G.Duby, Saint Bernard - L'art cistercien. Paris, 1976, p.141, fig. 115) // L.Pressouyre, T.N. Kinder, Saint Bernard et l'art cistercien. Paris, 1990, p. 246 à 249 et 258]. Un auteur comme Dom Angelico Surchamp insiste également sur l'importance de l'art floral et végétal dans la formation des répertoires gothiques. Les bases des colonnes avec leurs feuilles grossièrement sculptées appartiennent à ce même esprit [P.M.Anselme, J.Porcher, L'art cistercien. Préface de Dom Angelico Surchamp. La Pierre qui Vire, 1962, p.28; // Au sujet des décors de carrelages récupérant ces répertoires on peut consulter : N.Vanbrugghe, Carrelages cisterciens médiévaux. Dans, Citeaux, 1098-1998 - L'épopée cistercienne - Dossiers d'archéologie n° 229 - Décembre 1997, janvier 1998].
Déjà, à ce stade nous possédons d'importantes orientations qui nous conduisent vers la recherche du type Premier Art Gothique Cistercien.
identification d'une église du type Premier Art Gothique Cistercien au sein des relevés de 1874, d'une vue de Monaco de 1602 et d'un dessin signé Latour (vers 1706). (Propositions N°9, 9 bis et 9 ter.
Conformément à ce que j'ai annoncé en début d'article je ne produis pas les documents d'archives du Palais Princier. Je n'utilise que mes dessins d'études qui prennent en compte ces documents d'archives dont je vous donne toutefois les descriptifs.
a) Une vue de Monaco en 1602
Il s'agit de la représentation des possessions du seigneur de Monaco dressée par Les Commissaires Elus en 1602 lors des contestations territoriales.
Cette question des limites territoriales entre Monaco et La Turbie ne sera définitivement réglée qu'au XVIII° siècle. Des historiens comme Jean-Baptiste Robert accordent à cette vue une valeur de document...Son caractère officiel lui confère une réelle authenticité (J.B.Robert, La Condamine de Monaco au Moyen Age. Dans, Annales monégasques, 1977, op.cit., p.99 à 121). Est-ce à dire que les dessins figurés sur cette vue sont absolument le reflet de la réalité des constructions en place en Principauté en 1602 ? Deux anomalies retiennent l'attention :
- l'absence de bâtiment à l'emplacement d'un fort très ancien appelé Castelnovo, construit sur la face nord-est du Rocher,
- l'absence de la chapelle Saint-Martin sur la pointe sud-est du Rocher ; pourtant la plus ancienne construction documentée du Rocher.
Cette vue représente bien un ensemble de données et on reconnaît la palais assez fidèlement représenté, la chapelle Saint-Elme, la première chapelle Sainte-Barbe, les bâtiments portuaires de la Condamine et le tracé principal des rues de Monaco. Toute la point est du rocher n'a donc pas été représentée au niveau d'une ligne passant apr le chevet de l'église Saint-Nicolas qu'on identifie, bien à sa place, sans aucune difficulté. Cette vue, au niveau du Rocher, est donc une vue escamotée et on comprend que le souci des Commissaires Elus ne devait pas se localiser sur cette partie du territoire monégasque absolument incontestable.
Si nous observons plus précisément Saint-Nicolas nous voyons un édifice à trois vaisseaux bien différenciés, isolé du tissu urbain. En revanche, la représentation que nous avons de cette église ne renseigne pas sur l'orientation de l'édifice : la façade que nous voyons peut aussi bien être celle de d'est que d'ouest. Retenons de cette vue une division franche et nette des trois volumes intérieurs transcrits par une des façades de l'édifice dans son état de 1602, c'est-à-dire avant les chantiers des règnes d'Hercule 1° et d'Honoré II. L'importance des baies est également signalée par ce document tout comme l'absence de campanile ou de clocher effectivement construit en 1626 (A.P.M.-D(1)73bis). Le dessinateur n'a pas non plus représenté de transept différencié.
Les limites de ce document, pour Saint-Nicolas, sont vite atteintes et que que j'ai déjà observé du chevet n'est pas du tout conforme à celui que nous devrions normalement voir figurer en élévation orientale.
b) Exploitations des relevés de 1874 en proposition N° 9
Pour toutes ces propositions de la série 9 j'ai continué à dessiner l'édifice sur papier millimétré suivant les cotes données par les relevés de 1874 rectifiées, ou ajustées, par les observations des propositions précédentes. J'ai également isolé une façade qui, dans son état figurant sur une photographie, n'est absolument pas médiévale.
Le plan que j'ai reconstitué est parfaitement conforme aux plans d'une église de type Premier Art Gothique Cistercien : soit un vaisseau à une nef et deux collatéraux - ici quatre travées carrées - terminé par un ample transept débordant et chevet carré de type Bernardin. Les voûtes des collatéraux sont récupérées par des culots. Chaque travée est éclairée par une fenêtre autant dans les collatéraux (document de 1602) que dans la nef ( dessin publié par G.Saige). De l'éclairage du premier chœur je ne sais strictement rien sinon qu'il devait être dans l'esprit de celui reconstruit au début du XVII° siècle.
L'assiette d'implantation nous donne une nef concave dans laquelle on descend, depuis l'entrée occidentale, par quatre marches. Puis on remonte dans le transept par trois marches et enfin on accède au chœur par deux marches. La nef concave n'est pas une originalité cistercienne mais une habitude assez souvent rencontrée dans l'art roman. En revanche, l'accès au chœur par des marches, comme je l'ai déjà signalé par l'article de T.N.Kinder, est extrêmement fréquent, presqu'obligé, dans les églises cisterciennes bernardines.
Les chapelles en flanquement de l'entrée du chœur sont d'autres permanences des chevets bernardins. La présence de ces chapelles appelle une implantation de type monastique.
Indentiques à celles des articulations droites. Trois sont hautres de 50 centimètres et un l'est de 46 centimètres
Largeur des corbeilles :
Trois chapiteaux hauts de 50 centimètres ont des corbeilles larges de 56, 58 et 60 centimètres alors que ceux d'une hauteur de 46 centimètres ont des corbeilles larges de 65 à 67 centimètres.
Epaisseur des tailoirs :
Les tailloirs des chapiteaux hauts de 50 cetnimètres ont une épaisseur aà peu près suéprieure à 1 centimètre.
Décors :
Le système décoratif est identique à celui des chapiteaux des articulations mais sans aucune marguerite.
(Trois de ces demi-chapiteaux sont présentés sur chacun une demi-base)
C) Un chapiteau entier perché sur une colonne à trois tambours élevés sur une base.
Ce chapiteau étant juché tout en haut de sa colonne il eut été dangereux pour moi et pour la structure d'en risquer un relevé.
Diamètre de la colonne = 3, 10 mètres, environ,
Décor de la corbeille = le même que celui du demi-chapiteau.
D) Trois demi-bases.
Largeurs : 58, 65 et 67 centimètres.
Section à la naissance de la colonne : 48 centimètres (on remarque deux demi-bases s'adaptant parfaitement aux demi-chapiteaux qu'elles supportent dans l'actuel empilement de présentation de ce matériel lithique).
Profondeurs : 30 à 32 centimètres,
Hauteurs : 32, 36 et 49 centimètres (on remarque ici des variations importantes).
Décors : du bas vers le haut le décor est introduit par une plinthe dégagée d'un tore par une gorge. Au-dessus du tore un réglet introduit une sorte de corbeille renversée couronnée par un autre tore recevant directement le tambour de la colonne sans réglet intermédiaire. La pseud corbeille renversée est lisse et ses angles sont garnis de feuilles, pointes en bas. Ces décors de feuilles - taillés en relief ou en réserve - sont d'une facture assez maladroite mais significative d'un répertoire végétal sans effet de styllisation voulue : donc d'un répertoire naturaliste. On peut reconnaître des feuilles d'eau et de chêne.
Le rythme plinthe-tore-corbeille-renversée-tore reste constant quelque soit l'épaisseur de la base.
E) Cinq bases carrées.
Longueurs : de 63 à 66 centimètres pour une moyenne de 64 ou de 64,5 centimètres.
Hauteurs : 36, 39, 41 et 42 centimètres. Deux d'entre elles ont une même hauteur de 36 centimètres. Les écarts observés sont moins importants que sur les demi-bases.
Décors : leur organisation reste identique à celle des demi-bases déjà décrites, sauf pour deux d'entre elles, enrichies d'un réglet spplémentaire entre le tore inférieur et la naissance de la pseudo corbeille renversé.
Trois d'entre elles présentent l'amorce du fût de la collonne dont les diamètres varient de 47 à 48 et 49 centimètres. Deux demi-chapiteaux possèdent également une amorce du fût mais comme les vestiges sont scellés il es probable que certains détails noyés dans le béton aient échappés à mon relevé das composants visibles de ce matérieau lithique.
F) Une base de pile d'articulation transept-nef.
Hauteur : 31 centimètres
Volume : elle épouse parfaitement l'articulation nef-transept au niveau du chapiteau qu'elle supporte.
Décors : Bien que l'organisation de la base soit conforme aux autres modèles décrits, sans apport supplémentaire, les profils et décors sont beaucoup plus soignés et affirmés. La pseudo corbeillede la base évolue vers une véritable scotie sans toutefois en posséder toutes les caractéristiques. Les feuilles d'angles sont belles et grasses, presque de grosses feuilles lesbiques, épaisses, finement sculptées, surchargées de nervures latérales et elles n'épousent pas plus le profil de la pseudo-corbeille renversée. Au contraire, elles présentent un profil en doucine renversée et la lecture de la base en est d'autant plus brouillées que le motif végétal d'ornement se trouve mis en valeur.
Avec cette base nous sommes assez proches du profil antique "tore-scotie-tore sur plinthe ".
G) Un chapiteau sculpté et daté - Chapiteau Grimaldi, 8 août 1537.
Hauteur : 50 centimètres,
Largeur : 64, 5 centimètres.
Ce chapiteau est sculpté sur trois faces seulement. La face lisse est structurée à l'identique de toute la série des demi-chapiteaux et il n'y a pas de marguerite dans les volutes. Les trois faces suivent cette même organisation mais les surfaces lisses sont sculptées, en réserve, de motifs présentés en légers reliefs : ceci interdit de voir ici un remaniement sculpté postérieur à la taille primitive de la corbeille.
Décor de la face armoriée :
C'est la face la plus chargée en sculptures. Les armoiries des Grimaldi sont posées sur une sorte de cuir soutenu par deux moines. C'est ici, selon Honoré Labande (L.H.Labande, 1920, op.cit., p.120) l'exemlpe le plus ancien, connu, de cette représentation de l'écu des Grimaldi. On lit au-dessus de l'écu " 1537 - 8 - AVG ". Claude Passet propose de lire "1537 - 8 Août " (Claude Passet, 1994, op.cit., p. 120). Ceci pourrait ressembler fort à une date de consécration, sauf que la date sculptée ayant été réalisée en même temps que le chapiteau - puisque la sculpture est en réserve - ne peut être que difficilement sculptée pour une date prévisible de cérémonie de consécration. Si tel était le cas cela voudrait dire que l'on a tenu un programme de progression du chantier absolument rigoureux pour pouvoir consacrer l'église à la date précise inscrite en réserve sur le dégagement de la corbeille, des mois auparavant. Ou alors il y a une autre explication que nous découvririons au fur et à mesure de l'étude archéolique des parties les plus anciennes de l'église.
Au-dessous des armoiries sont sculptées en gros caractères les initiales H.G. d'Honoré 1° tout juste fait Marquis de Campagna par l'Empereur dont il essaie toutefois de s'émanciper de 1534 à 1538.
Encore au-dessus du gros astragale (tore), on a inscrit " Steph Gube " : abréviation du nom du tuteur d'Honoré 1° Etienne le Gouvernant.
Ce répertoire consacré à la Maison des Grimaldi est complété par des ornements. On remarque deux feuilles aux angles de la corbeille, entre feuilles de chêne et de houx, et la volute est soulignée par un chapelet en accolade tandis que l'enroulement est orné de petits bourgeonnements continus formant comme une discrète floraison.
Décor de la face droite :
Cette face reçoit un cœur couronné par un tore à utilité de socle ou de base pour une petite corbeille contenant sept clous. La pointe de ce cœur prend appuy sur une flamme d'où est issu un nimbe enveloppant la figure supérieure en s'imbriquant dans la couronne de clous. Ce chœur tourné vers les fidèles de la foi, du Sacré Cœur de Jésus et de la Passion, n'est toutefois pas la représentation du cœur enflammé puisque la flamme ne surmonte pas le cœur (Xavier Léon Dufour, Dictionnaire du Nouveau Testament. Paris, 1975, p.171).
Ce décor est complété, sur la partie de la feuille d'eau en retour sur l'angle de la corbeille, par une feuille pendante au bout de sa tige suspendue à la volute.
Décor de la face gauche :
C'est la face sculptée du I.H.S. enfermé dans un soleil à treize branches. Le H est surmonté en son centre d'une petite croix. Cette abréviation du In Hoc Salus est très fréquente dans la région en décor de linteaux et de toutes autres sortes (L'autre variante du I.H.S. est le Jesus Homines Salvator dont l'usage est codifié depuis Vatican II 1962/65).
Tous ces vestiges archéologiques et ceux postérieurement utilisés à partir du musée lapidaire en plein air de Monaco sont taillés dans la même pierre blanche de La Turbie.
L'orentation que je donne du chapiteau Grimaldi anticipe l'étude qui suit.
Exploration du matériel lithique en fonction d'un croquis publié par Gustave Saige, d'un relevé de 1874 et de clichés publiés par Léon-Honoré Labande.
a) Un dessin publié par Gustave Saige - première planche d'étude
Ce dessin ci-dessus, à côté de ma première planche d'approche d'étude archéologique, a été
exécuté d'après une photographie prise pendant la démolition de l'église. Je n'ai pas retrouvé le cliché original mais les éléments ici dessinés sont suffisamment évocateurs pour que je puisse me risquer à une première estimation globale de l'édifice par la travée intérieure sur nef. Cette reconstitution en proposition d'analyse ou d'étude N°1 n'est, tout compte fait, qu'un croquis hors échelle réelle mais il me semble important de le proposer comme une mise en œuvre de la démonstration en quinze autres propositions et une autre exploration d'un complément de matériel lithique.
Ici le vaisseau se compose d'une nef épaulée par deux collatéraux. Des piles rondes, représentées comme des colonnes monolithes, partent d'une base déprimée aux angles garnis de feuillages. Les chapiteaux de ces colonnes sont représentés à crochets ou à boules issues de feuilles d'angles elles-mêmes issues de l'astragale inférieur. Au-dessus s'articulent la grande arcade à intrados appareillé et la naissance d'un voûtement quadripartite du bas-côté. L'arc de séparation de chaque travée du collatéral nord semble monter à hauteur de celui de la grande arcade : la voûte d'arêtes du collatéral est engendrée par un support invisible sur le dessin qui ne peut-être qu'un culot ou qu'une pénétration dans le mur puisqu'on ne voit aucun organe depuis la base. Dans la nef centrale la grande arcade sert de base à un mur nu percé d'une fenêtre haute de laquelle on ignore le couvrement, mais à la base largement évasée vers le sol. Cette base de baie se situe à hauteur des demi-chapiteaux où reposent les voûtes d'arêtes de la grande nef totalement voûtée suivant le système de quadripartition utilisé pour les collatéraux. L'arc formeret semble, au passage, couvrir la baie alors qu'il revient sur ces demi-chapiteaux de nef, juchés sur les demi-colonnes maçonnées adossées à l'élévation supérieure de la nef centrale. Ces demi-colonnes se retrouvent en encorbellement des colonnes des grandes arcades et elles sont soutenues par un double chanfrein formant une pointe sans valeur de culot.
L'agencement extrêmement cohérent des articulations du mur, des voûtes et des baies, semble avoir été pensé en une seule fois dans un même esprit excessivement sobre et synthétique. Ici rien ne m'oriente vers des chantiers différents ou des voûtements postérieurement adaptés.
La récupération des poussées des voûtes de la grande nef par les collatéraux - à un niveau approximativement identique à celui des demi-chapiteaux - semble justifier cette combinaison très équilibrée et l'évasement de la fenêtre, en allège, est là pour agrandir une baie par laquelle on cherche la lumière. Cette baie ne peut prendre place qu'entre le site, exploité ou non, d'un arc formeret, à l'intérieur de la nef à la naissance de l'appentis de couvrement collatéral.
L'éclairage des collatéraux n'est pas documenté puisque les murs gouttereaux ont été partiellement démolis pour ouvrir des chapelles latérales.
b) Reconstitution de la travée à partir du dessin coté de 1874, soit les trois vues présentées en début d'article dont je reprends celui des coupes transversales ce dessous à côté de ma proposition N° 2, seconde planche d'étude.
A partir de la proposition N° 1 in est aisé d'isoler la travée ancienne de l'église au sein des agrandissements figurés sur le relevé de 1874.
Comme je dispose ds cotes de ces relevés il est alors important de redessiner cette travée isolée en proposition N°1 et de préciser la reconstitution faite d'après le dessin publié par Gustave Saige.
Les cotes reportées sur papier millimétré - à l'échelle de 1cm/mètre - restituent des proportions un peu différentes, concentrent les articulations entre la grande nef et les collatéraux, diminuent l'importance des murs soutenus par les grandes arcades, renforcent les supports et confirment l'extrême cohérence des sites de fenêtres dans la logique des couvrements et des poussées. Les collatéraux apparaissent plus massifs comme des blocs de la structure aérienne de la nef dans une recherche toujours liée à l'alignement des valeurs murales hautes (note : j'ai introduit des contreforts extérieurs collatéraux. Nous verrons par la suite que ce dispositif eut toutes les chances d'exister puisque aucun organe de raidissement intérieur n'est visible, que ces contreforts extérieurs furent également traduits en façade ; contrairement à d'autres exemples des Alpes-Maritimes, sans contreforts extérieurs, mais en accord avec une logique de report des demi-colonnes en raidissement intérieur des murs : voir coupe de l'église Saint-Martin de La Tour-sur-Tinée - Sur ce blog au mois d'octobre 2011).Ces murs sont plus étroits que ceux des grandes arcades servant elles-mêmes de module intermédiaire et constant entre le diamètre de la colonne et l'épaisseur du mur haut de la nef centrale.
Le module de base de la travée est le carré subdivisé en deux rectangles égaux en structures collatérales, dans le sens de la largeur de l'édifice : soit chaque collatéral est égal à un demi module de la grande nef. Les proportions de ce carré sont données par la corde d'un arc diaphragme de la grande nef, répercutés dans les mêmes proportions en grandes arcades. Cette corde reportée aux grandes arcades donne, en plus du carré, la proportion en hauteur et en longueur de chaque travée collatérale, sauf en liaison du transept. En conséquence les arcs diaphragmes en collatéraux sont beaucoup plus brisés que ceux de la grande nef. Cette logique du carré, plus qu'un simple module, limite et organise les surfaces murales de la nef de telle façon que les poussées et les tensions soient transmises dans une zone où leur récupération est possible par les voûtements des collatéraux transmettant, à leur tour, ces forces et tensions aux murs gouttereaux collatéraux.
Les voûtes de la grande nef sont dégagées par des arcs en pénétrations des murs gouttereaux, sans formeret. Leurs retombées sont récupérées par des demi-chapiteaux des demi-colonnes maçonnées en encorbellement à usages de jambes de raidissements des murs hauts de la grande nef. L'épaisseur de ce mur se trouve ainsi portée de 48 centimètres à 48+24 centimètres, soit à 72 centimètres. La poussée verticale des voûtes trouve aussi un point d'appui suffisamment fort par ce système. Nous entrons là dans la logique de l'art gothique avec sa tendance à affiner ou à minimiser les organes non porteurs de l'élévation. Cette veine d'un art gothique de sobre expression, à murs plats ou à faibles contreforts, est un des caractères communs à de nombreuses églises gothiques du sud de la Loire depuis le Limousin vers le bassin méditerranéen.
Nous remarquons, vous et moi, une structure de nef réduite à la seul nécessité architecturale sans aucun recherche d'effets décoratifs hormis celui de la lumière. Ceci va nous conduire, dans mes prochaines propositions de reconstitution (en étapes) à percer les murs gouttereaux collatéraux d'une fenêtre par travée.
c) Mise en relation des nefs, transept et et chœur.
Avec cette planche j'aborde le très délicat problème du remaniement du chevet signalé entre le XVI° et le XVII° siècles par les textes d'archives. Je vais débattre plus loin des chantiers des XVI° et XVII° siècles, mais comme l'état des transept et chœur ici reproduit est celui documenté par le relevé de 1874, auquel j'ai ajouté quelques données d'archives, il faut explique ces hachures et ces oculi. Par ailleurs, je ne tiens pas encore compte des fenêtres, hormis celles documentées par le croquis publié par Gustave Saige.
Au XVI° siècle l'édifice pouvait être déjà vétuste et le siège des Génois de 1507, suivi de l'assaut de 1508, a dû provoquer de très graves dégâts. Certains avanceront une destruction complète de l"édifice : une approche prudente mais nécessaire des destructions et des parties originales est peut-être possible.
Un autre chantier de modification du chœur est connu. Il ne touche que le choeur. Ce chantier est lancé par le Prince Hercule 1° avant son assassinat en 1604, comme le commémorait une plaque jadis apposée à l'entrée de ce chœur, dont les site et texte nous sont connus par un rapport du curé de la paroisse en 1866. Une seconde tranche est terminée en 1620. Les comptes du curé Don Pacchiero précisent...Nota per memoria il choro nuovo con li doï ochi del choro, 1620...e tutto le altre vedriate della chiesa riparate (A.P.M.-D(1)51). Ce sont ces deux oculi que je propose au fond du chœur. D'autres proposeront d'autres sites (?) J'ai également conservé les deux pilastres à l'entrée du chœur, documentés car ils font intégralement partie de structure architecturale en argument d'articulation chœur-transept. Ces deux pilastres signent un nouvel esprit architectural pouvant appartenir au minimum à une autre tranche de travaux terminée en 1614 (date de l'avènement d'Honoré II).
Ce montage, par le dessin, des travées de la nef et du chevet, et leurs projections en coupes verticales superposées fait apparaître, indépendamment du problême posé par l'articulation nef-transept, au sein d'une grande cohérence architecturale, une série d'écarts : d'où cette proposition N°3 ci dessus. Le plus important de ces écarts est celui de l'entrée du chœur où l'arc plein cintre constitue une rupture dans la série des voûtements, ce qui ne surprend puisque le(s) chantier(s) de 1604-1620 a (ont) remanié cette partie de l'édifice. Le second des ces écarts, à-peine perceptible, est celui d'une incohérence d'alignements entre les grandes arcades de la nef et les demi-colonnes maçonnées en flanquement de l'entrée du chœur. Je pense que ces demi-colonnes maçonnées, visibles sur une photographie, sont d'origine et n'ont pas été entièrement refaites, voire modifiées. Le troisième de ces écarts est la profondeur du choeur au regard de celles des chapelles du transept totalement reconstruit, ou très réparé, dans le même esprit des chevets bernardins de l'art cistercien (observation que je dois à Mme Claude Andrault-Schmitt) à une époque où Saint-Nicolas est église paroissiale sans présence attestée ni de chanoines, ni de moines, ni d'autres servants collecteurs de bénéfices ecclésiastiques que le curé et le seigneur. En principe ce chœur, bien que débordant, doit-être moins profond (Une étude de reconstitution du chevet de Saint-Michel-du-Gast dans la valllée de la Vésubie sur le département des Alpes-Maritimes, confirmerait amplement la précédente remarque. Le vaste transept aujourd'hui inexistant de cette église était prévu comme en témoignait la très ample arcade appareillée sur le mur gouttereau sud qui est aujourd'hui masquée par le nouvel enduit du mur).
Cette série d'écarts au sein d'une très grande cohérence architecturale, mise en évidence par les deux premières propositions, orientent déjà vers la recherche d'un édifice du type Premier Art Gothique Cistercien non pas totalement détruit mais modifié.
Ces observations et éléments étant posés et mis en place il faut maintenant se questionner sur leurs significations.
d) Observations techniques sur l'alignement nef-transept-chœur (proposition N°4)
Le problème posé par les mesures relevées au chevet est clair puisque les ingénieurs monégasques ont reporté toutes leurs cotes, y compris celles des piles-dosserets et des demi-colonnes. Dans la nef, en revanche, nous n'avons aucune précision sur les surfaces de références ayant servi de base aux mesures : ces dimension ont-elles été prises à partir de l'axe de chaque demi-colonne des grandes arcades ou à partir de leurs circonférences ?
Afin d'essayer de clarifier cette question j'ai raisonné sous forme de deux observations (figure 1 de la planche ci dessous)
L'observation N°1 est un report des dimensions prises à partir des circonférences des colonnes de la nef. Dans ce cas, en respectant les dimensions données de la nef et des collatéraux, j'obtiens un nouvel écart entre le départ du mur gouttereau collatéral et la pile du chevet lui correspondant afin de recevoir, conformément au relevé de 1874, l'arc de voûtement du transept. En revanche, les piles de part et d'autre de l'entrée du chœur se trouvent parfaitement alignées sur les colonnes de la nef.
L'observation N°2 permet de réajuster les murs gouttereaux collatéraux de réception de l'arc provenant du chevet dans le même alignement. Cette solution me contraint à ne plus prendre les mesures à partir des circonférences mais à partir des axes des colonnes. Malgré ce resserrement des cotes j'obtiens un écart dans l'alignement entre les grandes arcades et les piles en flanquement de l'entrée du choeur : observation conforme à celle ciblée en proposition précédente.
On remarque une largeur du collatéral de 2, 65 mètres, mesurée d'une ces chapelles du chevet : mesure identique aux autres dimensions, ajoutée de 0, 35 mètre, soit d'une demi-largeur de pile du chevet. Ce respect du module de base ne répond plus à la réalité des relevés de cotes si on veut obtenir une largeur de la travée équivalente à 5, 15 mètres. Il faut reconsidérer les cotes de la nef en réajustant les collatéraux à celles des chapelles en encadrement de l'entrée du chœur.
(La figure 2 est une aberration qui montre quel type de problème se poserait en articulation nef-transept si nous acceptions des cotes telles qu'elles sont reportées sur les relevés de 1874)
e) Articulation droite nef-transept vers le chœur (proposition N° 5)
Dans cette figure N°1 de la proposition N°5 ci-dessous, j'ai repris les articulations et je les aies repositionnées d'axe en axe en face de la demi-colonne de l'entrée du choeur. L'écart, relatif, observé en fonction de ce positionnement et celui, théorique, donné par l'observation N°2 de la proposition N°4 est de 28 centimètres : soit 14 centimètres par articulation. Cet intervalle inférieur au diamètre d'une colonne confirme des ingénieurs monégasques prenant leurs mesures dans la nef à partir des axes des colonnes.
Nous sommes tout de même dans un domaine d'incertitudes des mesures variant de 5, 15 à 5, 43 mètres (suivant cette approche). Ceci signifie qu'il n'y a pas de relation linéaire rigoureuse entre la nef et le transept par l'articulation droite.
(La figure 2 repositionne l'articulation normale suivant le relevé de 1874).
f) Recherche d'écart sur l'articulation biaise (proposition N°6)
L'observation technique de l'articulation biaise donne un écart d'angles pouvant être évalué à 7° donnant environ 9 centimètres en mesure reportée de l'autre côté du transept : dimension tout de même assez proche des 14 centimètres observés en proposition N°5
C'est à dire que la taille très particulière de cette articulation biaise est guidée par la nécessité d'un raccordement précis de deux volumes interdépendants mais ne se répondant pas exactement et qu'on a voulu cependant ajuster avec un soin particulier comme si cette particularité appartenait à un projet architectural préalablement pensé, réfléchi et dessiné. Ce dernier caractère oriente très nettement vers un voûtement. L'articulation biaise ne figurant pas sur les relevés de 1874, j'avance vers l'idée d'un bloc très ancien conservé et appartenant à un état antérieur à des reconstitutions en articulations droites de piles transept-nef : cette articulation biaise serait plus ancienne que les remaniements du XVI° siècle.
g) Le choeur, le transept et la nef au XIII° siècle (proposition N°7).
L'observation technique de l'articulation biaise donne un écart évalué à 7°, soit une différence de cote de 9 centimètres entre une pile et sa demi-colonne correspondante au chevet.
Ces quatre figures représentent chacune un chevet possible en fonction de la liaison des arcs de voûtement du transept reliant l'articulation biaise - suivant l'organisation du biais - à sa demi-colonne adossée à l'entrée du chœur. Ici la question du voûtement ne doit pas se poser sur le transept car il semblerait curieux qu'on ait prévu des récepteurs sans songer à lancer les voûtes. Ce voûtement du transept peur s'organiser dans le prolongement de l'écart axial - solution barbare des figures 1 et 2 - ou s'inscrire en un voûtement régulier avec seulement 7° d'écart entre les parallèles des arcs diaphragmes en figures 3 et 4.
Par la figure 3 nous retrouvons seulement 7° d'écart entre les parallèles des arcs diaphragmes.. Par la figure 3 nous retrouvons les dimensions du chevet reportées sur le relevé de 1874. D'où je peux tirer cinq conséquences :
- l'articulation biaise fonctionne parfaitement avec l'articulation de l'entrée du chœur et s'adapte parfaitement à celle de chaque chaque chapelle en prolongement des collatéraux.
- L'orientation du biais du chapiteau vers la profondeur du transept induit un décor de marguerite placé du côté de la grande nef avant d'entrer dans le transept. La marguerite est un discret ornement de mise en valeur de la circulation centrale. Ceci paraît très logique ou normal.
- L'édifice auquel appartient cette articulation biaise subsiste avec son chevet d'origine malgré les travaux postérieurs à 1530 et jusqu'en 1874 par delà les remaniements du choeur.
- La reconstitution de l'édifice au XVI° siècle se situe essentiellement autour de ces articulations nef-transept ; chantier pendant lequel on a changé les articulation biaises en articulations droites d'où, vraisemblablement, un remaniement des voûtes ou une reconstruction.
- le nouveau chœur construit dans le premier quart du XVII° siècle est bel et bien un agrandissement, avec nouveau décor, du chœur antérieur mais seulement dans le sens de la profondeur et de la hauteur (Ce remaniement de l'arc est un axe de recherche fixé par Claude Andrault-Schmitt dans es observations déposées aux Archives du Palais de Monaco après transmission de mes éléments).
En revanche cette série de cinq conséquences ne permet pas de formuler des hypothèses plausibles sur la classification des autres blocs relevés. Si nous remarquons que les sites normalement destinés aux demi-chapiteaux sont ceux des demi-colonnes, il semble difficile d'aller plus loin hormis que des blocs, lors de la reconstruction, ont pu être taillés à l'imitation plus ou moins réussie des blocs antérieurs avec des cotes différentes, des décors plus ou moins prononcés, habiles, des épannelages de corbeilles un peu différents et des naissances de fûts pet-être désolidarisés de leurs bases.
Cette série de cinq figures en proposition N° 7 permet aussi de préciser les raisons de cette dilatation de la travée centrale du transept explorée depuis les propositions 4, 5 et 6.
La largeur du chœur in antis est de 4, 68 mètres. La largeur de la nef, de périmètre de colonne à périmètre de colonne, est de 4, 67 mètres ( 5, 15 m - 0, 48 m = 4, 67). Le diamètre d'une colonne est de 0, 48 mètre et la largeur d'une pile à l'entrée du chœur est de 0, 70 mètre. Il existe une différence d'axe à axe de des retombées des arcs diaphragmes du transept, en travée centrale, de 22 centimètres : soit par support 11 centimètres. Nous sommes là dans un secteur très voisin des 9 centimètres par support constatés en proposition N°6 et ceci me permet de resserrer l'écart de la proposition N° 5 (figure 1) entre 5, 15 mètres pour les 5, 43 mètres précédemment constatés.
Trois facteurs entrent en ligne de compte dans le calcul de la taille de chaque articulation biaise :
- la volonté d'avoir une largeur de chœur équivalente à celle de la nef,
- la nécessité de renforcer les supports des voûtes du transept aux portées plus importantes que celles de chaque travée de nef ( je remarque plus loin une nef ayant toutes les chances d'avoir été voûtée dès l'origine) : 6, 92 mètres de portée pour le transept pour 6, 47 mètres dans la nef,
- la volonté de conserver un même module de diamètres entre les colonnes de la nef et les demi-colonnes adossées du transept.
Nous nous trouvons là face à un bâtiment rigoureusement calculé sur plans et rien n'a été laissé au hasard des aléas du chantier afin d'obtenir un bâtiment parfaitement conforme à l'esprit qui l'a généré. C'est cet esprit qu'on ne trouve plus au XVI° siècle et c'est la raison pour laquelle on a substitué une articulation droite, techniquement possible, à une articulation biaise engendrée par d'autres concepts architecturaux ou par pure perte d'un des deux blocs de l'articulation lors des destructions (?).
b) Premiers éléments de datation du matériel lithique.
Ce besoin qu'avaient éprouvé les bâtisseurs du premier édifice de compenser l'écart d'axe entre les deux demi-colonnes adossées à la travée centrale du transept m'a permis d'isoler, entre articulation biaise et articulation droite, ou d'approcher une église vraisemblablement construite, selon les textes, dans la seconde moitié du XIII° siècle sur un plan qualifié de Cistercien et même de Bernardin par le chevet.
Cette première église était voûtée, au moins sur le sanctuaire. Pour support ces voûtes il y avait des chapiteaux, des colonnes et des demi-colonnes sur bases.
Le chapiteau de l'articulation biaise est très proche par son répertoire décoratif de celui du chapiteau Grimaldi daté de 1537. Nous comprenons ici que ce chapiteau Grimaldi a été taillé à l'imitation de chapiteaux plus anciens. Ces chapiteaux plus anciens se répartissent en chapiteaux et demi-chapiteaux. C'est à dire qu'il y a dans ce matériel lithique des chapiteaux de grandes arcades et des demi-chapiteaux du transept, voire des culots (?);
Claude Andrault-Schmitt donne une diffusion de ce type de chapiteau depuis les Charentes à Lesterps et Lichères (fin XI° et début XII°) à la crypte de San-Miniatio à Florence (où il fallait compléter des séries de réemplois antiques), à San-Antimo (roman d'influence française) et à Nonentola au début du XII° siècle : toujours cet axe d'échanges entre l'ouest de la France et l'Italie.
Les orientations de recherches données par Marie-Thérèse Camus nous entraînent en Italie Centrale et du Nord. En Ombrie, au début du XI° siècle, en l'église San-Nicolo dans le diocèse de Narni on voit apparaître un type de chapiteau où les deux rangées de feuilles d'acanthes, en angles de la corbeille, fusionnent pour ne plus constituer qu'une grande et unique feuille d'eau, à chaque angle, partant depuis l'astragale et montant s'enrouler sous le tailloir [G.Bertelle, Centro Italiano di studi sull'arto medioevo - Corpus della scultura - XII - Le diocesi di Amellia, Narni e Tricoli - Con una premessa di Angiola Maria Romani. Spoleto, 1985, p.181 et 182, tav.XL et XLI.). La crosse à fleurettes - ou à marguerite - apparaît à Civita Castellana à la fin des années 800 (J.Raspi Serra, Centro Italiano di studi sull'arto Lazio - Bagnoregio - Bormazo 6 cASTRO - Civita Castellana - Nepi - Orte - Sutri - Tuscania. Spoleto, 1974, p.87 et 88, tav.LIV et LV), la marguerite appartenant, tout comme la feuille d'acanthen au répertoire des chapiteaux romains. Sans la marguerite, Adriano Peroni retrouve ce type de chapiteau dans le domaine Lombard à Santa-Maria del Popolo (A.Peroni, Pavia - Musei civici del castello visconteo. Pavie, tav.204 et 205]
Nous pourrions aisément classer ces chapiteaux au douzième siècle si un phénomène curieux ne venait troubler cette approche archéologique par les auteurs : l'utilisation de ce type de chapiteau par les Cisterciens au XIII° siècle. En effet, on remarque, au sein de cette attache des Cisterciens aux répertoires végétaux très sobres et parfois frustres, une permanence des corbeilles seulement ornées de grandes feuilles d'eau issues de l'astragale pour monter s'enrouler sous le tailloir indépendamment de l'évolution de la sculpture des XI°, XII° et XIII° siècles. La marguerite appartient également, dans cette récupération par l'art roman des ornements antiques, u répertoire de prédilection des Cisterciens [G.Duby, Saint Bernard - L'art cistercien. Paris, 1976, p.141, fig. 115) // L.Pressouyre, T.N. Kinder, Saint Bernard et l'art cistercien. Paris, 1990, p. 246 à 249 et 258]. Un auteur comme Dom Angelico Surchamp insiste également sur l'importance de l'art floral et végétal dans la formation des répertoires gothiques. Les bases des colonnes avec leurs feuilles grossièrement sculptées appartiennent à ce même esprit [P.M.Anselme, J.Porcher, L'art cistercien. Préface de Dom Angelico Surchamp. La Pierre qui Vire, 1962, p.28; // Au sujet des décors de carrelages récupérant ces répertoires on peut consulter : N.Vanbrugghe, Carrelages cisterciens médiévaux. Dans, Citeaux, 1098-1998 - L'épopée cistercienne - Dossiers d'archéologie n° 229 - Décembre 1997, janvier 1998].
Déjà, à ce stade nous possédons d'importantes orientations qui nous conduisent vers la recherche du type Premier Art Gothique Cistercien.
identification d'une église du type Premier Art Gothique Cistercien au sein des relevés de 1874, d'une vue de Monaco de 1602 et d'un dessin signé Latour (vers 1706). (Propositions N°9, 9 bis et 9 ter.
Conformément à ce que j'ai annoncé en début d'article je ne produis pas les documents d'archives du Palais Princier. Je n'utilise que mes dessins d'études qui prennent en compte ces documents d'archives dont je vous donne toutefois les descriptifs.
a) Une vue de Monaco en 1602
Il s'agit de la représentation des possessions du seigneur de Monaco dressée par Les Commissaires Elus en 1602 lors des contestations territoriales.
Cette question des limites territoriales entre Monaco et La Turbie ne sera définitivement réglée qu'au XVIII° siècle. Des historiens comme Jean-Baptiste Robert accordent à cette vue une valeur de document...Son caractère officiel lui confère une réelle authenticité (J.B.Robert, La Condamine de Monaco au Moyen Age. Dans, Annales monégasques, 1977, op.cit., p.99 à 121). Est-ce à dire que les dessins figurés sur cette vue sont absolument le reflet de la réalité des constructions en place en Principauté en 1602 ? Deux anomalies retiennent l'attention :
- l'absence de bâtiment à l'emplacement d'un fort très ancien appelé Castelnovo, construit sur la face nord-est du Rocher,
- l'absence de la chapelle Saint-Martin sur la pointe sud-est du Rocher ; pourtant la plus ancienne construction documentée du Rocher.
Cette vue représente bien un ensemble de données et on reconnaît la palais assez fidèlement représenté, la chapelle Saint-Elme, la première chapelle Sainte-Barbe, les bâtiments portuaires de la Condamine et le tracé principal des rues de Monaco. Toute la point est du rocher n'a donc pas été représentée au niveau d'une ligne passant apr le chevet de l'église Saint-Nicolas qu'on identifie, bien à sa place, sans aucune difficulté. Cette vue, au niveau du Rocher, est donc une vue escamotée et on comprend que le souci des Commissaires Elus ne devait pas se localiser sur cette partie du territoire monégasque absolument incontestable.
Si nous observons plus précisément Saint-Nicolas nous voyons un édifice à trois vaisseaux bien différenciés, isolé du tissu urbain. En revanche, la représentation que nous avons de cette église ne renseigne pas sur l'orientation de l'édifice : la façade que nous voyons peut aussi bien être celle de d'est que d'ouest. Retenons de cette vue une division franche et nette des trois volumes intérieurs transcrits par une des façades de l'édifice dans son état de 1602, c'est-à-dire avant les chantiers des règnes d'Hercule 1° et d'Honoré II. L'importance des baies est également signalée par ce document tout comme l'absence de campanile ou de clocher effectivement construit en 1626 (A.P.M.-D(1)73bis). Le dessinateur n'a pas non plus représenté de transept différencié.
Les limites de ce document, pour Saint-Nicolas, sont vite atteintes et que que j'ai déjà observé du chevet n'est pas du tout conforme à celui que nous devrions normalement voir figurer en élévation orientale.
b) Exploitations des relevés de 1874 en proposition N° 9
Pour toutes ces propositions de la série 9 j'ai continué à dessiner l'édifice sur papier millimétré suivant les cotes données par les relevés de 1874 rectifiées, ou ajustées, par les observations des propositions précédentes. J'ai également isolé une façade qui, dans son état figurant sur une photographie, n'est absolument pas médiévale.
Le plan que j'ai reconstitué est parfaitement conforme aux plans d'une église de type Premier Art Gothique Cistercien : soit un vaisseau à une nef et deux collatéraux - ici quatre travées carrées - terminé par un ample transept débordant et chevet carré de type Bernardin. Les voûtes des collatéraux sont récupérées par des culots. Chaque travée est éclairée par une fenêtre autant dans les collatéraux (document de 1602) que dans la nef ( dessin publié par G.Saige). De l'éclairage du premier chœur je ne sais strictement rien sinon qu'il devait être dans l'esprit de celui reconstruit au début du XVII° siècle.
L'assiette d'implantation nous donne une nef concave dans laquelle on descend, depuis l'entrée occidentale, par quatre marches. Puis on remonte dans le transept par trois marches et enfin on accède au chœur par deux marches. La nef concave n'est pas une originalité cistercienne mais une habitude assez souvent rencontrée dans l'art roman. En revanche, l'accès au chœur par des marches, comme je l'ai déjà signalé par l'article de T.N.Kinder, est extrêmement fréquent, presqu'obligé, dans les églises cisterciennes bernardines.
Les chapelles en flanquement de l'entrée du chœur sont d'autres permanences des chevets bernardins. La présence de ces chapelles appelle une implantation de type monastique.
Les croisillons nord et sud du transept présentent un écart important et différence d'épaisseur des murs de 0, 20 mètre. La différence d'épaisseur de ces murs ne compense pas l'autre écart important des largeurs entre les chapelles nord et sud (3,75 mètres pour 3, 12 mètres). Le croisillon sud a été renforcé en son angle sud-est par un contrefort de restauration. Dans le pire des cas on peut imaginer une reconstruction de l'un ou de l'autre des murs pignons ; pourquoi pas des deux ? Nous sommes effectivement étonnés par ces irrégularités dans un tel édifice mais le problème de l'extension du transept à l'est et à l'ouest est-il de même importance que le souci de perfection du centre du sanctuaire ? Des questions de place, de terrain, de nature même du sol, fait d'un seul et unique rocher très compact, difficilement modulable en fondations, ont peut-être engendré cette irrégularité de dimensions entre les bras du transept. Des intentions sont difficilement saisissables et nous sommes là encore dans un domaine où une solution satisfaisante échappe obligatoirement à l'étude.
J'ai reconstitué tous les contreforts sauf ceux de la façade et celui de la restauration.
Si les rares auteurs ayant écrit sur Saint-Nicolas ont bien reconnu un plan de type cistercien, il n'en n'est pas de même pour la question de l'élévation. Ma recherche est donc la première consacrée à un essai de clarification de ce problème pour l'église Saint-Nicolas de Monaco.
Le parti adopté pour les coupes AA et BB, est de mettre en évidence le problème de la liaison des murs à la croisée du transept dans l'hypothèse d'un édifice entièrement voûté ; l'élévation de la proposition N°9, telle que je l'ai dessinée, est une aberration dans le système représentatif du dessin technique d'architecture. En effet, on ne peut pas représenter à la fois ce qui est devant et ce qui est derrière (sauf utilisation de pointillés en dessin technique industriel mécanique, mais ici d'un recours absolument impossible par l'emploi des codes hachures). En conséquence, je propose une convention de lecture, en quatre étapes, de cette coupe en élévation :
- La coupe se propose de montrer les deux hauteurs des voûtements dans le collatéral et dans la nef centrale. Ceci a pour but de mettre en évidence la parfaite cohésion des deux voûtements et le rapport de 1/2 en proportions d'élévations des deux parties du vaisseau central entre grandes arcades et murs hauts sous voûtes; caractère cistercien déjà signalé.
- La coupe se propose de mettre en évidence les grandes valeurs murales très sobres et régulièrement percées de fenêtres. La lancette du transept est un parti-pris d'unité dans le percement des baies. Aux planches 9 bis et 9 ter j'ai remplacé cette lancette par u oculus car s'il n'y a bien qu'une seule baie par pignon de transept, la vue de ces pignons sur un dessin de Latour n'est pas suffisamment claire pour trancher en faveur d'un type de baie ou de l'autre.
- La coupe se propose de mettre en évidence la très forte épaisseur du mur ouest du transept venant coiffer l'arc beaucoup plus fin de restauration transept-nef.
- La coupe se propose enfin de mettre en évidence le couvrement rythmé par des arcs diaphragmes caractéristiques de certains des premiers voûtements des églises cisterciennes d'Italie Centrale mais également utilisés dans le sud de la France pour adapter les voûtes en cours de construction;
Pour les explications concernant les hachures je propose de les formuler plus explicitement lors des présentations de proposition 9 ter.
c) Exploration des relevés de 1874 en proposition N°9 bis.
Ici j'ai restitué la coupe AA de la proposition précédente en figure 1 dans sa représentation normale en coupe.
Cette vue fait apparaître des arcs bien appareillés autant en grandes arcades qu'en arcs diaphragmes. Les demi-colonnes en encorbellement de la nef sont maçonnées à l'identique des demi-colonnes adossées du transept.
Au-dessus de l'articulation nef-transept j'ai interrompu le gros mur ouest du croisillon du transept en faveur d'un mur plus fin répondant à l'épaisseur de l'arc diaphragme de support. A ce niveau je n'ai pas rapproché l'arbalétrier de charpente contre le mur du transept pour que cette transition entre mur épais et mur fin soit plus visible. Le double système de charpente en place sur le relevé de 1874, sur le transept, est une indication d'articulation trop importante et il faut en explorer le sens et les raisons, puis les conséquences pour l'intelligence du bâtiment.
Cette dernière observation sur la charpente, en complément de ce changement d'épaisseur du mur occidental du transept est un complément des observations déjà faites sur l'articulation nef-transept, qui justifient la proposition suivante en vue éclatée. L'intérêt supplémentaire de cette vue éclatée sera de faire ressortir les premières lignes directrices qui me permettront de proposer une gamme d'hypothèses plausibles pour approcher la reconstitution de la façade originale de l'édifice au XIII° siècle.
d) Vue éclatée en pseudo-axonométrie - Récapitulatif des propositions précédentes - Proposition N° 9 ter.
La projection à 120° ne permettait pas de conduire ma recherche. J'ai donc opté pour une solution empirique qui, à la construction, offrait l'avantage de donner une vision assez claire des derniers problèmes que j'ai proposé de traiter. La projection en vue de dessus était une expérience qui s'imposait d'elle-même puisque la question des charpentes par leurs liaisons, en association avec les différents volumes, guidait les liaisons des différents murs hauts et des voûtements.
J'ai opté, suivant les indications du relevé de 1874, soit pour une sorte de charpente à arbalétriers faisant chevrons plus allégée que les modèles français traditionnels, soit pour une formule mixte associant le système des pannes, représentée en arbalétriers simples sur la nef - presque des poinçons - pour clarifier ce dessin. Ce système de charpente quasi de règle en France jusqu'à l'apparition des charpentes à pannes (voir sur ce blog la page consacrée aux châteaux de la Creuse et plus précisément le château de Lizières) au XVI° siècle ou à l'extrême fin du XV° siècle, semblerait avoir vécu à Saint-Nicolas jusqu'au XIX° siècle (je dois signaler que je n'ai jamais rencontré, dans les combles des édifices visités dans tout le sud-ouest des Alpes, d'autre exemple de charpente à arbalétriers faisant chevrons. Je n'ai pas eu non plus accès à tous les combles des édifices étudiés par impossibilité d'y accéder faute de liaisons prévues par escaliers, échelles de meuniers ou échelles extérieures. Cette absence liaison des combles au reste des bâtiments est par ailleurs assez curieuse et pourrait être une originalité de ce cette région). Ce système à pannes est là de toue façon le seul apte à rendre compte du doublement de la charpente au-dessus de l'articulation transept-nef. Comme on le voit en figure 1 de doublement est rendu indispensable par la pénétration de la charpente de la nef dans celle, plus haute, du transept. Si, à ce niveau, il n'y avait pas de différence d'épaisseur entre les murs ouest du transept, ce système n'eut pas su tout de raison d'avoir été aménagé car les sablières étant alors sur le plan des murs épais, auraient pu récupérer à la fois l'arbalétrier du transept et la poutre faîtière de la charpente de la nef. Je vérifie bien là qu'il y a eut un ressaut des murs ouest du transept départ et d'autre de l'arc d'articulation nef-transept.
Il faut également signaler que je n'ai pas pu prendre en compte la liaison de l'intérieur de l'église à son comble. Compte-tenu de la position évaluée de l'escalier en bois à travers les archives du XVII° siècle et sa position visible (cage signalée) sur les relevés de 1874, je n'ai pas pu conclure à une liaison primitive des deux niveaux par un escalier traditionnellement en vis dans les édifices cisterciens.
Les gros murs ouest du transept venant couvrir sur les collatéraux, l'articulation nef-transept s'adapte mal. En effet, l'articulation étant moins épaisse que le mur il en résulte n débordement du mur en encorbellement sur le voûtement de la première travée orientale. Le problème envisagé avec l'articulation biaise ne me donne pas de solution plus satisfaisante - fig.3 de la planche 9 ter). il faut certainement ouvrir la réflexion vers une solution, dans le premier édifice rigoureusement pensé en ce site, susceptible de nous échapper et que je ne peux pas bien sûr proposer faute d'éléments.
Ces deux questions associées - charpente et débordement des murs sur les voûtements collatéraux - doivent me conduire à reconsidérer le chantier pendant lequel on a changé l'articulation biaise en articulation droite. Dans un tel système une reprise sous œuvre aurait entraîné des désordres très graves ne serait-ce qu'au niveau de la cohérence des verticales des supports. L'édifice a donc bel et bien été détruit dans cette partie occidentale et probablement dans des proportions telles que le mur du transept a dû être reconstruit (au moins) alors que le mur est conservait sa cohérence. De la même façon si la nef était voûtée, obligatoirement la première travée occidentale aurait subi le même sort que le transept.
L'insertion du chapiteau Grimaldi de 1537, visible sur le documents photographiques, sur la dernière colonne sud des grandes arcades avant l'articulation nef-transept ne doit pas être envisagé sous l'angle d'une reprise sous œuvre mais comme une possibilité offerte pendant la reconstruction et le rétablissement de cette grande arcade. D'où, vraisemblablement, la seconde travée orientale de la nef aurait été endommagée, détruite ?
La modification du chœur peut laisser supposer un nouveau remaniement des voûtes de la travée centrale du transept.
Reste à traiter le problème posé par la façade, associé à celui des voûtements des deux travées occidentales de la grande nef.
Il existe au moins une première trace de l'accès primitif à l'église médiévale : l'emmarchement. Cet emmarchement commence dans l'ébrasement des trois ouvertures d'un mur occidental dont les limites intérieures sont fixées par le respect du module carré des travées. Il est aisé de comprendre que l'élévation dune façade percée de trois portails a toutes les chances d'être originale à une église primitive, soit à celle du XIII° siècle. Les deux fenêtres latérales répondent à cette recherche de la lumière déjà évoquée dans cet édifice - chaque fenêtre éclairant un collatéral. L'oculus central s'insère parfaitement aux tiers de l'élévation intérieure de la grande nef qu'il éclaire. Cet oculus - presque caractéristique des églises cisterciennes en variante de certaines autres partitions - n'est pas un apport baroque puisqu'il mord, à l'extérieur, sur la base du fronton de couronnement de la façade structurée par les ordres, photographiée avant démolition. Cet oculus appartient à un état de la façade avant reconstruction. A ce stade des observations, nous pouvons discerner un édifice conservant au moins deux témoins architecturaux de l'église du XIII° siècle, en plus du plan ; le chevet et la façade. Ces deux témoins ont visiblement servi de jalons en guides essentiels aux reconstruction puisque les volumes s'engendrent de façon absolument caractéristique de ceux des églises du type Premier Art Gothique Cistercien. Tout laisse à penser que les reconstructeurs ont repris l'église à l'imitation de ce qui subsistait sans essayer de faire moderne. Une preuve supplémentaire de ce caractère imitatif nous est donnée par le chapiteau Grimaldi non plus par le choix des répertoires mais par son insertion même dans l'élévation de la grande arcade. En effet les médiévistes font la distinction entre tailloir et abaque alors qu'à la Renaissance le respect des ordres impose une utilisation rationnelle des rythmes corbeille-tailloir ou abaque-sommier de l'arc. A la Renaissance les termes sont synonimes. Pour lapériode médiévale la corbeille est terminée par un abaque venant épouser un tailloir bien différencié inséré entre l'abaque et le sommier de l'arc : c'est ainsi que le chapiteau Grimaldi est positionné en élévation.
Ce qui restait de l'église du XIII° siècle a doc servi de "calque" pour les reconstructeurs. Il faut comprendre que l'édifice a été voûté à l'imitation de ce qui existait avant destruction. En conséquence de quoi de donne, dans mon système de hachures qui doit désormais être clair, les deux voûtements occidentaux de la grande nef comme originaux à l'édifice du XVIII° siècle.
e) Reconstitution de la façade médiévale de Saint-Nicolas - Proposition N°11.
Je laisse la remise à jour du plan général de l'édifice avant destruction (proposition N°10) et j'en reviens à l'exploration de la première travée occidentale.
En essayant de d'évaluer les probabilités (annoncées depuis les travaux de Léon Honoré Labande) d'un édifice d'architecture cistercienne à Monaco depuis le XIII° siècle j'en suis arrivé à une toute première implantation cultuelle d'importance et même capitale pouvant être contemporaine de la première construction de la forteresse génoise si je tiens compte des écarts d'implantation et de constitution des communautés monastiques jusqu'à leur installation définitive dans des bâtiments en dur. Il faudrait ajouter à cette étude celle de la mémoire que Monaco-Ville conserve de l'organisation du Rocher entre l'ancien cimétière et le quartier des Fonderies. J'ai d'ailleurs déjà ciblé un chevet avec ses chapelles en appel à une implantation monastique.
En vue éclatée la relation entre le chœur, la nef et le transept, montre un système de charpente parfaitement adapté à la combinaison des voûtements tout en conservant ces valeurs murales caractéristiques de l'art gothique cistercien, déjà largement évoqué.
La façade de Saint-Nicolas au XIII° siècle reçoit toutes les voûtes. Ces voûtes exerçant des poussées ( j'exclue bien sûr le voûtement en berceau), il me semble impensable qu'on n'ait pas prévu ici, au sein d'une église autant pensée, en l'absence d'organes de raidissement intérieurs, soit des contrebutements, soit des contreforts. La façade déjà rythmée par trois travées, par deux fenêtres et un oculus, recevait donc en plus deux et vraisemblablement quatre contreforts en écho des poussées intérieures. La découpe de la façade se fait également le reflet de la division intérieure et nous nous éloignons ici considérablement des façades écrans de l'ouest de la France qui diffusèrent leur style en Italie.
En observant la photographie de la façade prise avant démolition on remarque, au pied de l'édifice, un bahut mal enduit sur lequel reposent quatre lourds pilastres qui récupèrent la position normale de quatre contreforts. Il semblerait que ce mur bahut, mal adapté aux pilastres, témoigne d'un dispositif plus ancien ( de tels petits murs à la base des façades se retrouvent fréquemment en façades des édifices postérieurs de la Provence Orientale. Ce sont des murs sur lesquels on s'assoit comme dans le cas des chapelles reposoirs en périmètres extérieurs des villages alpins). L'article de Maria-Clotilde Magni, consacré aux survivances carolingiennes et ottoniennes dans l'architecture de l'arc alpin centrale ( M.C.Magni, 1969, p. 41, 77, 78, 79, 80 et 81), met l'accent sur une habitude conservée de faire démarrer des jambes de raidissement des façades à partir d'un muret en serti de tout l'édifice : ce mur bahut serait une trace admissible d'anciens départs de lésènes ou de contreforts, voire des deux en façade de Saint-Nicolas (d'autres églises du sud-ouest des Alpes, dont les Franciscains de Nice-Cimiez, semblent avoir été également structurés en façade par des contreforts. Une étude archéologique sur une population de tels édifices dans le sud-ouest des Alpes et du sud des Alpes en général, fait ici cruellement défaut). En effectuant le report des dimensions (proportionnelles) sur la façade redessinée à l'échelle on se rend compte de la trop grande largeur de ce mur bahut pour recevoir seulement des lésènes, mais convenant parfaitement à une épaisseur de contrefort. Ce système de doubles contreforts adossés sur des très larges lésènes, appellerait alors un couronnement de l'édifice par des bandes lombardes (je précise pour dire que des bandes lombardes ne sont pas des empilements de réseaux horizontaux colorés comme cela est répandu sur les chantiers par des "érudits" locaux qui font leurs effets, mais des bandes continues de de petites d'arcatures qui ornent le haut des murs des églises : ces bandes lombardes se trouvent souvent conjuguées avec des lésènes qui sont des ressauts de raidissement du mur) qui relient chacune des ces lésènes dosserets. Cette spéculation sur parti ornemental obtenu grâce à deux systèmes de raidissements, pouvant se compléter, s'inscrit dans les traditions alpines et ne me semble pas du tout incompatible avec l'esprit cistercien puisqu'on le repère en façade de l'église cistercienne de San-Galgano déjà signalée pour ses voûtements d'arêtes sur arcs diaphragmes. A San Galgano les contreforts de la façade sont même des demi-colonnes maçonnées.
En traçant les verticales des lésènes dans des proportions équivalentes à celles des pilastres je définis un creux du mur parfaitement adapté aux fenêtres et aux portes. On découvre là encore une sorte de module directeur de la façade organisée par ce jeu de lésènes dosserets des contreforts en occupation de toute la la largeur du mur bahut. Les bandes lombardes sont également fréquentes en façades d'édifices des ordres mendiants. Je propose ainsi deux types de façade sans remettre en question ce double jeu lésènes-contreforts. Afin de respecter un certain sens du dépouillement cistercien j'ai différencié, d'une façade de reconstitution à l'autre, les contreforts depuis les demi-colonnes maçonnées jusqu'à des contreforts carrés sans valeur ornementale. En fait, je souhaiterais, à partir de là, faire comprendre une gamme de formules possibles propres à reconstitutions ( comme un "kit" si on me permet de m'exprimer avec ce terme barbare) mais qu'on ne prenne en aucun cas des deux propositions dessinées comme des formes définitives ou accomplies à l'exclusion de toute autre combinaison. On portera alors un regard sur la façade de l'église paroissiale de La Tour-sur-Tinée, presqu'intacte, témoin d'un autre sens de l'ornement à l'économie des répertoires, mais à organes de raidissement internes.
Suivant les exemples fournis par M.C.Magni le système des lésènes reliées au sommet de l'édifice sur un arc simple, coexiste sur un même bâtiment avec le système de lésènes reliées par des arcatures (bandes lombardes). Le système de décor au droit des fenêtres latérales est dans ce cas identique à celui de l'arc unique reliant les deux lésènes. A Saint-Nicolas je pencherais pour une coexistence des deux systèmes au regard du peu d'écart, soigneusement calculé, visible entre deux lésènes de la travée centrale ou travée de la grande nef. Le décor de bandes lombardes sert également à valoriser le point fort de la façade : l'entrée occidentale.
Les trois portails ont un couvrement plat. Pour les deux portails latéraux chaque fenêtre joue le jeu de l'arc de décharge. Pour le portail central, très ample, la question de la décharge du poids du mur, malgré l'oculus, ne peut pas être résolue de la même façon et induit la nécessité de créer un arc de décharge au-dessus du couvrement plat du grand portail. Nous sommes ici dans le cadre de l'aménagement obligatoire d'un tympan traduit ou non en ornement [certaines église baroques des Alpes-Maritimes, comme à Gorbio, ont également un couvrement plat sur leur grand portail, sans arc de décharge visible ou prévu (?)]. Le site possible d'une croix peinte (conforme à l'ornement autorisé par les cisterciens) se profile mai peut-on aller plus loin ? Si j'en reviens à un édifice construit par les Dominicains le sens restrictif du décor change et pourrait être plus nuancé puisque la période de construction de Saint-Nicolas est celle de la Gloria Decoris contemporaine du démarrage des importants décors peints de Saint-François-d'Assise. La porte d'entrée principale a-t-elle été, comme c'est presque la règle en péninsule, enrichie d'un protiro ? Rien ne permettant de trancher cette question du décor de l'entrée principale, j'en reviens à mes propositions sous réserve d'autres solutions.
En mode de conclusion et de synthèse sur la construction du XIII° siècle : des enjeux autour de l'édification de Saint-Nicolas de Monaco : Saint-Nicolas des Moines ?
Je pense l'avoir démontré : Saint-Nicolas de Monaco est bien une église du Premier Art Gothique Cistercien. La commande vient cependant des Gênes avec l'accord du pape suivant la mission évangélique de Saint-Dominique. La nouvelle vague d'implantation religieuse semble s'être constituée à partir d'implantations antérieures monastiques dans la Condamine. Est-il alors raisonnable de voir un investissement monastique du Rocher au moment même où l'Empire s'intéresse, par Gênes, à l'occupation stratégique militaire du site ?
L'édification d'une église comme celle de Saint-Nicolas témoigne du succès remporté par le tout nouvel investissement humain du Rocher. Cette construction de'église signifie bien sûr des bénéfices d'âmes et de biens fonciers à exploiter ou à mettre en valeur. L'aridité des lieux - le Rocher n'ayant aucune source naturelle et la couche végétale y étant très réduite - peut justifier un appel à une économie humaine susceptible de participer à la vie des laïcs (des militaires) et de créer une véritable vie sociale et culturelle telle qu'on l'envisageait au Moyen-Age. Cette construction entre également dans le cadre de tout un investissement contemporain et progressif des Alpes par les communautés monastiques essentiellement mendiantes [cet élément est purement une évaluation de ce que j'ai vu dans le sud-ouest des Alpes. Si la présence des ordres militaires a été étudiée autour des Templiers, il n'y a, à ce jour, aucune étude sur ces bâtiments et ce défrichage des terres alpines par les ordres mendiants, voire par une participation cistercienne directe à ce nouvel ordre économique. C'est là un axe de recherche que je propose aux médiévistes pour clarification].
En poussant dans la recherche des implantations humaines, Monaco pourrait être plus un effet d'installation monastiques que seigneuriales, l'une drainant l'autre et l'appel à des convers est également une réalité ne se satisfaisant pas des moines. Cet embryon d'organisation sociale, tourné vers la Ligurie ou comme un effet de l'expansion génoise, est aussi un enjeu politique entre Guelfes et Gibelins face à une Provence Guelfe. Le Rocher sera administré de moitié par les deux diocèses de Nice et de Vintimille. A l'origine de la suprématie des Grimaldi déjà importants notables de Gênes, il y eut autant le choix du service du pape que le rôle personnel joué ou revendiqué dans l'administration de l'occupation humaine du domaine maritime de la République génoise s'étendant des terres d'Empire organisées et mises en valeur par les monastères et autres implantations religieuses. En fait de rivalités entre Guelfes et Gibelins il y eut aussi une étroite collaboration. Collaboration sans laquelle l'organisation sociale féodale du sud-ouest des Alpes n'eut pas été possible.
Cette implantation médiévale semble, après quelques implantations précoces, dans sa majorité assez tardive si on en croit les vestiges des édifices religieux. Nous aurions cet étagement d'une première implantation chrétienne à partir des Iles de Lérins pendant la période mérovingienne, puis une relais carolingien difficilement évaluable mais à peu près certain à Notre-Dame-du-Brusc, une implantation plus importantes du Premier Art Roman Méridional de Puig Y Cadalfach sur toute la zone géographique entre Var et Tinée, franchissant le var jusqu'à Notre-Dame-de-Vie à côté de Mougins, un relais direct avec le Premier Art Gothique Cistercien entre Var et Tinée, franchissant le Var jusqu'à Grasse, une arrivée d'une vague architecturale probablement issue du roman cistercien par l'ouest et le nord-ouest de la Provence Orientale, une population de clochers murs presqu'exclusivement sur la rive ouest de l'axe Var-Tinée depuis la vallée de l'Ubaye (où nous trouvons aussi une population de tympans peints, en écho de ce qui était fréquent dans le monde médiéval de l'ouest de la France au sud de la péninsule italienne au monde byzantin aux Chalkés peintes à la cire), basculant cependant sur la rive est de la Tinée, de façon discrète, au niveau de Clans (moyenne vallée de la Tinée). Et, au sein de ce panorama parfois très nettement défini en zones géographiques très claires et parfois beaucoup moins, une présence d'édifices religieux médiévaux très difficilement classables et parfois identifiables comme l'église primitive de Guillaume, de Péone, de Puget Théniers, de Beuil, de Clans... toutes sillonnant autour de la vallée supérieure du Var et rayonnant en arc sur tout le sud-ouest des Alpes et dont l'investissement archéologique est limité par les profonds remaniements baroques à partir de l'implantation du modèle Jésuite du Gésù de Nice (église Saint-Jacques-le-Majeur) qui eut une extraordinaire diffusion dans tout le comte de Nice avec des réviseurs du plan romain qui furent parfois très ingénieux jusqu'à redéfinir un panorama complet de l'architecture de l'église, caractéristique de tout le sud-ouest des Alpes entre Var et Tinée et que des auteurs modernes ont cru pouvoir qualifier de "Baroque Niçois". Une présence importante et très originale d'églises aux façades à frontispices polychromes et peints sur portiques, de la période baroque à la fin du XIX° siècle, complète ce premier survol abrégé et non exhaustif de la richesse architecturale des églises du sud-ouest des Alpes. Mon travail en thèse n'est tout compte fait que la première grande tentative de classification par familles, en isolant les remaniements baroques, sur le très important travail archéologique et d'histoire de l'art qui reste à faire dans ce domaine.
Voilà encore une contribution très importante de Saint-Nicolas de Monaco à la compréhension du peuplement ou de l'investissement humain du sud-ouest des Alpes pendant la période médiévale. En continuant d'explorer ce bâtiment nous avançons aussi vers les périodes modernes et le témoignage de Saint-Nicolas et des fêtes et des cérémonies princières dont l'église a été l'un des points forts, apportant encore sa contribution à la connaissance de ce patrimoine architectural polychrome du sud-ouest des Alpes, à sa connaissance historique. D'aucun aura parlé et écrit du haut de sa chaire, sans jamais avoir rien exploré, de sonder les profondeurs de l'histoire pour éclairer la construction du patrimoine architectural polychrome du sud-ouest de Alpes, ou de situer le sujet dans les perspectives de l'histoire, ce qui revient au même : nous y voici avec mon travail, avec ce nouveau pas dans le sujet qui avait commencé bien avant ces allégations d'amphithéâtre qui n'ont d'ailleurs, à ma connaissance, jamais été suivie d'aucune recherche historique conséquente.
II. Saint-Nicolas de Monaco et le XVI° siècle
Monaco tourné vers la péninsule italienne aux XIII° et XIV° siècles aurait pu hériter de l'engouement pour les décors peints développés à cette époque en Lombardie, en Toscane et en Italie Centrale. Malheureusement je ne possède aucun document sur Saint-Nicolas entre 1322 et le chapiteau Grimaldi de 1537. Le texte d'archives de 1530 m'a bien laissé un champ d'exploration de reconstructions et de réparations des édifices paroissiaux après le siège dévastateur de 1507-1508, mais sans plus de précisions. J'aurais eu sans doute bien peu de de chances de trouver des vestiges de décors peints, au cas où on en aurait réalisé, après cet épisode de guerre. Au XVI° siècle aucun texte n'offre de possibilité d'entrevoir le moindre décor peint réalisé en l'église. Il faut donc se tourner vers les chantiers archéologiquement identifiables pour voir évoluer les décors d'un édifice dont l'aspect extérieur et intérieur commence à changer dès la fin du XV° siècle avec l'adjonction d'une chapelle latérale hors oeuvre. Aspect mineur de la transformation de l'église par les chapelles latérales du XVI° siècle qui apparaissent brusquement en évènement majeur au siècle suivant puisque c'est sur la façade de l'édifice qu'en fin de compte ces adjonctions architecturales vont avoir le plus d'incidences dans le secteur de recherche qui me préoccupe.
a) Vestiges d'un portail - Relevé archéologique N° 5
En traçant les verticales des lésènes dans des proportions équivalentes à celles des pilastres je définis un creux du mur parfaitement adapté aux fenêtres et aux portes. On découvre là encore une sorte de module directeur de la façade organisée par ce jeu de lésènes dosserets des contreforts en occupation de toute la la largeur du mur bahut. Les bandes lombardes sont également fréquentes en façades d'édifices des ordres mendiants. Je propose ainsi deux types de façade sans remettre en question ce double jeu lésènes-contreforts. Afin de respecter un certain sens du dépouillement cistercien j'ai différencié, d'une façade de reconstitution à l'autre, les contreforts depuis les demi-colonnes maçonnées jusqu'à des contreforts carrés sans valeur ornementale. En fait, je souhaiterais, à partir de là, faire comprendre une gamme de formules possibles propres à reconstitutions ( comme un "kit" si on me permet de m'exprimer avec ce terme barbare) mais qu'on ne prenne en aucun cas des deux propositions dessinées comme des formes définitives ou accomplies à l'exclusion de toute autre combinaison. On portera alors un regard sur la façade de l'église paroissiale de La Tour-sur-Tinée, presqu'intacte, témoin d'un autre sens de l'ornement à l'économie des répertoires, mais à organes de raidissement internes.
Suivant les exemples fournis par M.C.Magni le système des lésènes reliées au sommet de l'édifice sur un arc simple, coexiste sur un même bâtiment avec le système de lésènes reliées par des arcatures (bandes lombardes). Le système de décor au droit des fenêtres latérales est dans ce cas identique à celui de l'arc unique reliant les deux lésènes. A Saint-Nicolas je pencherais pour une coexistence des deux systèmes au regard du peu d'écart, soigneusement calculé, visible entre deux lésènes de la travée centrale ou travée de la grande nef. Le décor de bandes lombardes sert également à valoriser le point fort de la façade : l'entrée occidentale.
Les trois portails ont un couvrement plat. Pour les deux portails latéraux chaque fenêtre joue le jeu de l'arc de décharge. Pour le portail central, très ample, la question de la décharge du poids du mur, malgré l'oculus, ne peut pas être résolue de la même façon et induit la nécessité de créer un arc de décharge au-dessus du couvrement plat du grand portail. Nous sommes ici dans le cadre de l'aménagement obligatoire d'un tympan traduit ou non en ornement [certaines église baroques des Alpes-Maritimes, comme à Gorbio, ont également un couvrement plat sur leur grand portail, sans arc de décharge visible ou prévu (?)]. Le site possible d'une croix peinte (conforme à l'ornement autorisé par les cisterciens) se profile mai peut-on aller plus loin ? Si j'en reviens à un édifice construit par les Dominicains le sens restrictif du décor change et pourrait être plus nuancé puisque la période de construction de Saint-Nicolas est celle de la Gloria Decoris contemporaine du démarrage des importants décors peints de Saint-François-d'Assise. La porte d'entrée principale a-t-elle été, comme c'est presque la règle en péninsule, enrichie d'un protiro ? Rien ne permettant de trancher cette question du décor de l'entrée principale, j'en reviens à mes propositions sous réserve d'autres solutions.
En mode de conclusion et de synthèse sur la construction du XIII° siècle : des enjeux autour de l'édification de Saint-Nicolas de Monaco : Saint-Nicolas des Moines ?
Je pense l'avoir démontré : Saint-Nicolas de Monaco est bien une église du Premier Art Gothique Cistercien. La commande vient cependant des Gênes avec l'accord du pape suivant la mission évangélique de Saint-Dominique. La nouvelle vague d'implantation religieuse semble s'être constituée à partir d'implantations antérieures monastiques dans la Condamine. Est-il alors raisonnable de voir un investissement monastique du Rocher au moment même où l'Empire s'intéresse, par Gênes, à l'occupation stratégique militaire du site ?
L'édification d'une église comme celle de Saint-Nicolas témoigne du succès remporté par le tout nouvel investissement humain du Rocher. Cette construction de'église signifie bien sûr des bénéfices d'âmes et de biens fonciers à exploiter ou à mettre en valeur. L'aridité des lieux - le Rocher n'ayant aucune source naturelle et la couche végétale y étant très réduite - peut justifier un appel à une économie humaine susceptible de participer à la vie des laïcs (des militaires) et de créer une véritable vie sociale et culturelle telle qu'on l'envisageait au Moyen-Age. Cette construction entre également dans le cadre de tout un investissement contemporain et progressif des Alpes par les communautés monastiques essentiellement mendiantes [cet élément est purement une évaluation de ce que j'ai vu dans le sud-ouest des Alpes. Si la présence des ordres militaires a été étudiée autour des Templiers, il n'y a, à ce jour, aucune étude sur ces bâtiments et ce défrichage des terres alpines par les ordres mendiants, voire par une participation cistercienne directe à ce nouvel ordre économique. C'est là un axe de recherche que je propose aux médiévistes pour clarification].
En poussant dans la recherche des implantations humaines, Monaco pourrait être plus un effet d'installation monastiques que seigneuriales, l'une drainant l'autre et l'appel à des convers est également une réalité ne se satisfaisant pas des moines. Cet embryon d'organisation sociale, tourné vers la Ligurie ou comme un effet de l'expansion génoise, est aussi un enjeu politique entre Guelfes et Gibelins face à une Provence Guelfe. Le Rocher sera administré de moitié par les deux diocèses de Nice et de Vintimille. A l'origine de la suprématie des Grimaldi déjà importants notables de Gênes, il y eut autant le choix du service du pape que le rôle personnel joué ou revendiqué dans l'administration de l'occupation humaine du domaine maritime de la République génoise s'étendant des terres d'Empire organisées et mises en valeur par les monastères et autres implantations religieuses. En fait de rivalités entre Guelfes et Gibelins il y eut aussi une étroite collaboration. Collaboration sans laquelle l'organisation sociale féodale du sud-ouest des Alpes n'eut pas été possible.
Cette implantation médiévale semble, après quelques implantations précoces, dans sa majorité assez tardive si on en croit les vestiges des édifices religieux. Nous aurions cet étagement d'une première implantation chrétienne à partir des Iles de Lérins pendant la période mérovingienne, puis une relais carolingien difficilement évaluable mais à peu près certain à Notre-Dame-du-Brusc, une implantation plus importantes du Premier Art Roman Méridional de Puig Y Cadalfach sur toute la zone géographique entre Var et Tinée, franchissant le var jusqu'à Notre-Dame-de-Vie à côté de Mougins, un relais direct avec le Premier Art Gothique Cistercien entre Var et Tinée, franchissant le Var jusqu'à Grasse, une arrivée d'une vague architecturale probablement issue du roman cistercien par l'ouest et le nord-ouest de la Provence Orientale, une population de clochers murs presqu'exclusivement sur la rive ouest de l'axe Var-Tinée depuis la vallée de l'Ubaye (où nous trouvons aussi une population de tympans peints, en écho de ce qui était fréquent dans le monde médiéval de l'ouest de la France au sud de la péninsule italienne au monde byzantin aux Chalkés peintes à la cire), basculant cependant sur la rive est de la Tinée, de façon discrète, au niveau de Clans (moyenne vallée de la Tinée). Et, au sein de ce panorama parfois très nettement défini en zones géographiques très claires et parfois beaucoup moins, une présence d'édifices religieux médiévaux très difficilement classables et parfois identifiables comme l'église primitive de Guillaume, de Péone, de Puget Théniers, de Beuil, de Clans... toutes sillonnant autour de la vallée supérieure du Var et rayonnant en arc sur tout le sud-ouest des Alpes et dont l'investissement archéologique est limité par les profonds remaniements baroques à partir de l'implantation du modèle Jésuite du Gésù de Nice (église Saint-Jacques-le-Majeur) qui eut une extraordinaire diffusion dans tout le comte de Nice avec des réviseurs du plan romain qui furent parfois très ingénieux jusqu'à redéfinir un panorama complet de l'architecture de l'église, caractéristique de tout le sud-ouest des Alpes entre Var et Tinée et que des auteurs modernes ont cru pouvoir qualifier de "Baroque Niçois". Une présence importante et très originale d'églises aux façades à frontispices polychromes et peints sur portiques, de la période baroque à la fin du XIX° siècle, complète ce premier survol abrégé et non exhaustif de la richesse architecturale des églises du sud-ouest des Alpes. Mon travail en thèse n'est tout compte fait que la première grande tentative de classification par familles, en isolant les remaniements baroques, sur le très important travail archéologique et d'histoire de l'art qui reste à faire dans ce domaine.
Voilà encore une contribution très importante de Saint-Nicolas de Monaco à la compréhension du peuplement ou de l'investissement humain du sud-ouest des Alpes pendant la période médiévale. En continuant d'explorer ce bâtiment nous avançons aussi vers les périodes modernes et le témoignage de Saint-Nicolas et des fêtes et des cérémonies princières dont l'église a été l'un des points forts, apportant encore sa contribution à la connaissance de ce patrimoine architectural polychrome du sud-ouest des Alpes, à sa connaissance historique. D'aucun aura parlé et écrit du haut de sa chaire, sans jamais avoir rien exploré, de sonder les profondeurs de l'histoire pour éclairer la construction du patrimoine architectural polychrome du sud-ouest de Alpes, ou de situer le sujet dans les perspectives de l'histoire, ce qui revient au même : nous y voici avec mon travail, avec ce nouveau pas dans le sujet qui avait commencé bien avant ces allégations d'amphithéâtre qui n'ont d'ailleurs, à ma connaissance, jamais été suivie d'aucune recherche historique conséquente.
II. Saint-Nicolas de Monaco et le XVI° siècle
Monaco tourné vers la péninsule italienne aux XIII° et XIV° siècles aurait pu hériter de l'engouement pour les décors peints développés à cette époque en Lombardie, en Toscane et en Italie Centrale. Malheureusement je ne possède aucun document sur Saint-Nicolas entre 1322 et le chapiteau Grimaldi de 1537. Le texte d'archives de 1530 m'a bien laissé un champ d'exploration de reconstructions et de réparations des édifices paroissiaux après le siège dévastateur de 1507-1508, mais sans plus de précisions. J'aurais eu sans doute bien peu de de chances de trouver des vestiges de décors peints, au cas où on en aurait réalisé, après cet épisode de guerre. Au XVI° siècle aucun texte n'offre de possibilité d'entrevoir le moindre décor peint réalisé en l'église. Il faut donc se tourner vers les chantiers archéologiquement identifiables pour voir évoluer les décors d'un édifice dont l'aspect extérieur et intérieur commence à changer dès la fin du XV° siècle avec l'adjonction d'une chapelle latérale hors oeuvre. Aspect mineur de la transformation de l'église par les chapelles latérales du XVI° siècle qui apparaissent brusquement en évènement majeur au siècle suivant puisque c'est sur la façade de l'édifice qu'en fin de compte ces adjonctions architecturales vont avoir le plus d'incidences dans le secteur de recherche qui me préoccupe.
a) Vestiges d'un portail - Relevé archéologique N° 5
Au chevet de l'actuelle cathédrale, en plus des vestiges de bases, colonnes et chapiteaux, on remarque un groupe de pierres taillées de La Turbie, suivant la règle des ordres.
J'ai fait un relevé de ces blocs et en figure 1 j'ai dessiné un socle de section carrée aux faces décorées de losagnes taillés en réserve dans cette même pierre blanche de La Turbie dans laquelle sont dégagés tous les autres blocs exposés.
Largeur à la base (plinthe) :
57 centimètres,
Largeur de chaque fasce sculptée :
45 centimètres,
Hauteur de la colonne sans la base :
78 centimètres,
Hauteur avec la base de la colonne (même bloc monolithe)
97 centimètres,
Section de départ de la colonne,
40 centimètres environ,
Rythme de la base :
Plinthe-Tore-Filet-Scotie-Filet-Tore.
Un goujon de fer marque le centre du départ de la colonne.
Un dosseret est entièrement conservé. Ce dosseret se divise en un socle grossièrement taillé de face, d'un pilastre sur plinthe à chapiteau toscan. Le pilastre, proprement dit, présente un fort entasis à peu près au 1/3 de sa hauteur depuis le socle ; il est adossé sur le montant issu du socle. L'ensemble est dégagé dans un même bloc monolithe (fig.2).
Largeur à la base :
58 centimètres,
Epaisseur du socle :
33 centimètres,
Largeur du pilastre à la base de la plinthe :
32 centimètres,
Largeur du pilastre sous chapiteau :
27 centimètres,
Largeur de l'entasis :
33 centimètres,
Epaisseur moyenne du pilastre :
4 à 5 centimètres,
Epaisseur de l'entasis :
6 centimètres,
Hauteur totale du pilastre :
223 centimètres,
Hauteur totale depuis la base du socle :
309 centimètres,
Le répertoire ornemental et de modénature étant celui des ordres je dois rechercher dans ma documentation sur Saint-Nicolas les lieux et sites de ces fragments : de toute évidence ce sont là les vestiges du grand portail.
Hauteur du dosseret :
309 centimètres,
Longueur de l'architrave :
314 centimètres,
Epaisseur de l'architrave :
50 centimètres,
A ces trois modules je dois ajouter les dimensions propres à donner des indications sur les agencements des vestiges repérés :
Hauteur du socle losangé jusqu'à la plinthe de la base de la colonne :
85 centimètres,
Hauteur du socle du dosseret :
86 centimètres,
Hauteur de la plinthe à la base du pilastre dosseret :
6 centimètres,
Hauteur du premier tore de la base de la colonne sur le socle losangé :
5 centimètres,
Ces dimensions donnent une première équivalence de cotes depuis la hauteur du socle losangé jusqu'en haut du premier tore de la base de sa colonne et la hauteur du socle dosseret jusqu'en haut de la plinthe soit :
86 centimètres,
Je vérifie par les mesures un socle de dosseret taillé pour s'adapter au socle losangé sur lequel démarre une colonne à base attique sur plinthe. Comme je n'ai pas d'autre information de rythme de ce départ de colonne je donne, sur ma reconstitution, la forme générale de ce départ au-dessus de la scotie.
Je vérifie par les mesures un socle de dosseret taillé pour s'adapter au socle losangé sur lequel démarre une colonne à base attique sur plinthe. Comme je n'ai pas d'autre information de rythme de ce départ de colonne je donne, sur ma reconstitution, la forme générale de ce départ au-dessus de la scotie.
Le dosseret est donc celui de la colonne démarrant sur le socle losangé repéré. La hauteur du socle est en conséquence identique à celle augmentée du pilastre encore ajoutée de centimètres, soit au total :
229 centimètres,
Le diamètre de la colonne étant à peu près de 40 centimètres (la transformation des mesures anciennes en système métrique ne permet pas toujours d'avoir des relevés de dimensions absolument rigoureux), le module de l'ordre retenu est approximativement de 6 diamètres sur socle et de 8 diamètres à la base du même socle.
Une photographie de la façade avant démolition nous montre une colonne lisse, sans entasis et bien droite, peut-être couronnée par un chapiteau toscan. L'ordre toscan est celui utilisé pour le dosseret mais si le pilastre est bien lisse, en revanche il présente un fort entensis bien dissimulé en vue de face derrière la colonne plus grosse de 8 centimètres. Par ailleurs, sur la coupe du relevé de 1874 on voit parfaitement un système de colonne adossée à un pilastre, débordant par les chapiteaux, bien en avant du fronton mais pas sur les côtés. La longueur rectifiée de l'entablement dont nous possédons un fragment, est par conséquent la largeur du portail. La bordure externe du dosseret doit s'aligner à l'aplomb de la bordure externe de cet entablement nous donnant la valeur de l'entrecolonnement. La largeur de la porte peut être évaluée sur les relevés de 1874 à environ 140 centimètres : elle s'inscrit dans les 180 centimètres d'intervalle entre chaque socle.
Ma reconstitution du fronton est beaucoup plus empirique puisque ses dimensions sont proportionnellement celles repérées sur la photographie prise avant démolition. En contrepartie sa saillie sur façade nous est donnée par la dimension de l'entablement dont la profondeur, relevée sur le fragment, est de 63 centimètres. Ce fragment étant cassé on peut l'estimer un peu plus long en pénétration du mur. Réajusté au système colonne-dosseret on ne peut guère faire aller la reconstitution plus en avant du centre du chapiteau de la colonne. Il existe également un léger espace entre le socle du dosseret et le piédestal de la colonne visible sur le relevé de 1874.
c) Les conséquences de cette reconstitution du portail pour l'intelligence de la façade au XVI° siècle.
Si le débordement assez important de la colonne à l'avant du fronton est une première anomalie remarquable, il y en a une seconde certainement aussi significative : la colonne est à fût droit pour un pilastre dosseret à entasis. Visiblement, deux façons e concevoir les ordres coexistent ici. En revanche, la parfaite adaptation des socles de dosserets et colonnes montre bien que les uns ont été taillés pour les autres et, apparemment, c'est le dosseret qui a été postérieurement taillé à l'ordre de la colonne sur piédestal. Le chapiteau toscan donné pour la colonne est pour sa part un effet de ma reconstitution au regard de la photographie prise avant démolition et de l'ordre utilisé pour le pilastre dosseret.
Les répertoires de losanges et de tables rectangulaires terminées par des pointes saillantes et rentrantes, est repérable dans le répertoire ornemental des ordres du XV° siècle en Italie du Nord (Exemples donnés par André Chastel, Renaissance méridionale. Paris, 1965 et A.Chastel, Le grand atelier d'Italie - 1460-1500. Paris, 1965), tout autant que cette façon de jucher un ordre sur piédestal. Ce répertoire ornemental se retrouve également fort tard dans le XVI° siècle mais pas au-delà ( à moins d'exceptions que j'ignorerais). Donc, un ensemble de registres et répertoires assez banals dans la première moitié du XVI° siècle.
L'ordre toscan sur piédestal, au fût assez élancé (ici 6 diamètres) est déjà utilisé en Italie par Raffaël. Toutefois, l'emploi du toscan est accompagné d'un entablement dorique avec triglyphes et métopes sur une base attique de la colonne (Ch.L.Frommel, Raffaelo e gli ordini architettonici. Dans, L'emploi des ordres à la Renaissance - "De Architectura" collection fondée par André Chastel et Jean Guillaume. Paris, 1992, p. 119 à 136). Peut-on, d'une autre façon, envisager un ordre ionique initialement prévu pour accompagner ces décors de losanges ?
Malgré les controverses inévitables dans le cadre d'une reconstitution, on ne peut guère s'écarter d'un esprit initial du portail composé de ces colonnes lisses à fûts droits juchés sur des piédestaux losangés soutenant un entablement décoré sous fronton. Que dans un second temps on ait avancé ces colonnes pour glisser, derrière, des dosserets, semble raisonnable puisqu'en fait on a projeté en avant un portail assez plat.
La datation immédiatement présente à l'esprit est celle d'un chantier réalisé entre 1530 et 1537. Si ces datations, ou des datations voisines, étaient un jour confirmées par des textes ou par d'autres études nous pourrions voir dans ce portail un complément d'apport au mobilier intérieur contemporain dont les photos ont été publiées par C.Passet. Ce portail s'inscrirait également en suite logique stylistique des portails de la rue du Milieu de Monaco-Ville. Je reste bien là dans le cadre d'un apport de la Renaissance par le mobilier (intérieur ou extérieur sir les portails sculptés entrent dans cetet catégorie) sans mise en cause des structures architecturales profondes. Les cas des loges de la façade du Palais que je pourrais évaluer vers 1520-24 ne s'inscrit pas dans cette dynamique des répertoires et semble bien trouver sa place dans un autre courant architectural.
d) La façade de Saint-Nicolas au XVI° siècle.
En tenant compte des cet aspect particulier du portail de l'entrée principale au XVI° siècle, de l'état initial de la façade évaluée, puis proposé à partir de la photographie prise avant démolition et de la recherche d’hypothétiques mais vraisemblables voûtements, je dois comprendre que si les reconstitutions du XVI° siècle ont apporté un élément nouveau à la façade, c'est bien de ce portail dont il s'agit en plus de l'enrichissement d'une partie du mobilier intérieur d'un esprit contraire à celui du chapiteau Grimaldi. C'est dire que le système de lésènes-contreforts en organes de raidissements à arguments décoratifs signe une période d'hésitation dans le choix des répertoires et des manières de construire immédiatement tournées vers la Renaissance Italienne et son avenir.
A la fin du XVI° siècle, en façade, on peut voir également les deux volumes des chapelles construites au nord et au sud de la nef, contre le transept.
D'après Léon-Honoré Labande (L.H.Labande,1920, op.cit, p.181) la toute première chapelle construite en bordure de la nef du XIII° siècle serait celle de Saint-Sébastien au sud-est en angle formé par le transept. Elle aurait été fondée par Lambert Grimaldi en 1461. En 1590 la chapelle devient le lieu des sépultures dynastiques des seigneurs de Monaco, autrement dit, à partir du second quart du XVII° siècle, La chapelle des Princes, par disposition testamentaire de Lambert et de sa veuve Claudine (A.P.M.-D(1)51 / I. et C.Passet, 1994, op.cit;, p.122, note 38). Pour cette première chapelle Inès et Claude Passet donnent un créneau de construction de 1461 à 1487. Il me semble peu probable que l'élévation primitive du XV° siècle n'ait pas souffert des destructions de 1508 : la chapelle telle qu'elle a pu être relevée en 1874 a sans doute été elle aussi un état reconstruit au moins au XVI° siècle comme les observations suivantes en apportent la preuve : deux travées dont une est couverte d'arêtes alors que la seconde l'est d'une coupole sur plan ovale. Si on retient un couvrement sur plan ovale introduit dans l'architecture du XVI° siècle, on doit s'en remettre à l'exemple inaugural de Vignole à Saint-Anne-des-Palefreniers, Rome, vers 1565. Des remaniements tardifs dans le XVI° siècle apparaissent en conséquence.
La seconde chapelle construite avant le XVII° siècle est celle consacrée aux apôtres Jacques et Philippe dont la fondation n'est pas seigneuriale. Après son retour du Nouveau-Monde Jean Vignali la fit construire juste en face de celle de Saint-Sébastien. Plus petite, la chapelle Saint-Jacques et Philippe a également un plan différent de celui de la chapelle des Grimaldi. Une travée voûtée en coupole sur plan ovale constitue une première travée, puis un rétrécissement de l'espace couvert de la coupole donne naissance à une autre très courte travée - sorte de niche d'autel ou de local prévu pour un tombeau - voûtée en plein cintre ou simplement plafonnée. Là encore la coupole sur plan ovale apparaît mais surprend moins dans une architecture du XVI° siècle bien que la date de fondation de 1548 doive sans doute être revue dans ces intervalles fréquents ente fondations et constructions. D'après Léon-Honoré Labande cette chapelle aurait été ornée de marbres sculptés dans le goût de la Renaissance (L.H.Labande, 1920, op.cit., p.181).
Même si je n'en tiens pas compte dans ma reconstitution de la façade au XVI° siècle, il faut signaler d'autres chapelles comme celle de Saint-Joseph commencé en 1599 et terminée en 1614 suivant le plan donné par Inès et Claude Passet. Le testament d'Hercule 1° (le premier seigneur de Monaco à avoir revendiqué le titre princier) est également un document par lequel nous connaissons en date du 13 mai 1598 les noms des chapelles dotes à sa mort (A.P.M.-C.29). En voici la liste complète : (je me plie à la coutume monégasque d'écrire Rocher avec un "R" lorsqu'il s'agit du rocher sur lequel est construite la vieille ville de Monaco)
- Sainte-Dévote,
- Saint-Roch (Menton)
- Notre-Dame-du-Rosaire,
- Saint-Sébastien,
- Saint-Jacques et Saint-Philippe,
- Saint-Joseph,
- Saint-Antoine,
- Chapelle de la Pitié,
- Saint-Roch (Monaco)
- Saint-Jean-Baptiste,
- Saint-Martin ( pointe est du Rocher de Monaco),
- Saint-Elme (bordure sud du Rocher de Monaco),
- Sainte-Marie (Menton),
- Eglise paroissiale de Roquebrune,
- Chapelle de la Vierge (Roquebrune).
Cette liste est complétée de la mention : ...e di Santo Sebastiano mia capella.
Léon-Honoré Labande pense que toutes ces chapelles ont peut-être été d'abord construites au XVI° siècle mais à la lecture du plan de 1874, et au regard des vestiges encore en place (portions de voûtes d'arêtes non détruites encore visibles dans la rue au chevet de la cathédrale) je peux simplement accepter comme construction du XVI° siècle, en complément des deux chapelles déjà citées, la chapelle Saint-Joseph que je donne en plan mais pas en élévation car il n'existe aucune certitude sur la présence d'autres bourgeonnements de la nef avant la fin du XVI° siècle. En revanche on doit remarquer une évolution du plan du XVI° siècle très voisine de l'évolution contemporaine des plans des édifices mendiants en Lombardie (L.Patetta, I temi nuovi del'architettura milanese des quattrocento e il lazzaretto. Dans, Bramante a Milano - 2 - Arte Lombarda. Milano, april 1987, p.75 à 84).
Ces chapelles marquent à leur tour un installation progressive des idées de la Renaissance italienne en Principauté mais par les structures et non plus seulement par les décors. En façade elles vont se traduire par des masses débordantes (deux sur ma reconstitution) d'inégales importances et chacune couverte par un toit bien distinct. Les volumes cisterciens commencent leur lente dissolution en même temps que la façade amorce un tournant vers l'expression d'un nouvel esprit décoratif et architectural. Peu à peu l'imitation servile de l'art médiéval cède sa place à des audaces modernes. La façade de Saint-Nicolas n'évolue cependant pas vers une structure propre à recevoir des décors peints. Reste la question de l'élément métallique qui était fiché sur la partie centrale de la frise d'entablement du grand portail et dont il reste les pattes de scellement : était-ce un décor coloré ? Une croix peinte ?
III. Saint-Nicolas de Monaco et le XVII° siècle
Au XVII° siècle les documents sur la façade de Saint-Nicolas restent rares. Le premier écrit repéré date de 1620. Il est extrait des compte manuscrits du curé de la paroisse don Pacchiero (A.P.M.-D(1)73bis) [ La lecture des textes anciens de Monaco se heurte à deux difficultés majeures en plus de la calligraphie. Les textes sont rédigés en alternance entre le monégasque (qui est une langue d'oc) et l'italien ancien. Les faux amis entre ces deux langues sont nombreux. Heureusement les archives du palais possèdent un très bon dictionnaire du monégasque, sans quoi les recherches seraient rès hasardeuses. On trouve également des textes en français ancien mais généralement ils ne sont pas mélangés à d'autres idiomes. La lecture n'en n'est toutefois pas plus aisée.
Folio 201 : Ho pagato a mastro Francisco Firaro...le bracio del grandoni portali alla cholona.
Folio 116 : Ho pagato a Mario Loreso lo muratori per fare le pertuso nell cholona del bracio chi viri lo giro portali.
Ce chantier est dirigé par Mastro Dominico Martino de qui nous connaissons la date de décès par le partage de ses biens entre ses deux fils Bernardi et Bartolomeo le 27 avril 1657 (A.P.M.-D(2) 185, folio 595). On retrouve une autre fois Domenico Martino, toujours cité en sa qualité de Mastro ou Maestro suivant les orthographes des folios 60 et 61 de la même liasse d'archives.
Les travaux effectués au grand portail font ainsi état d'une sorte de ceinture (bracio chi viri lo giro portali) susceptible de maintenir quelque chose de l'ensemble du portail par des éléments fixés dans des trous ( sens de pertuso en monégasque). L question du remaniement du portail ne peut pas être franchement résolue par ces rares éléments et la question de la datation est loin d'être plus claire par les textes. Néanmoins, il y a bien un remaniement et ne peut-on pas comprendre qu'il s'agit là, probablement, de l'insertion des dosserets derrière les colonnes puisqu'il semble qu'on ait cherché à ceinturer, ou à maintenir, par un dispositif fixe l'ensemble du portail dont l'équilibre devait être quelque peu compromis lors de la projection en avant et latéralement des colonnes sous l'entablement ?
Au XVII° siècle d'autres jalons existent. Je suis à peu près certain de la date de construction de la sacristie en 1639, par-dessus la chapelle des Saints Jacques et Philippe. En 1620 (folio 58 de la même liasse) un Christ fut également sculpté par un certain Magiolo et des travaux de pavement furent exécutés en 1663 et réglés en 1636 alors que des travaux de maçonnerie étaient confiés à Maître Giachimo de Gênes de 1630 à 1632 (folio 127 de la même liasse). Par un autre texte manuscrit du curé don Pacchiero (A.P.M.-MS 515) on apprend également que l'église fut peinte en blanc en 1641 par Maître Jacques Cantone (le premier Cantone d'une dynastie de maîtres-d’œuvres actifs en Principauté jusqu'au XIX° siècle). Jacques Cantone est qualifié en 1654 de Mastro Cantone Tocante.
A part ces jalons nous avons des textes d'auteurs dont ceux de Louis Baudoin et d'Inès et Claude Passet. Ces textes sont parfois contredits par d'autres textes d'archives et en fait tout chercheur ne peut jamais être certain de la très grande rigueur historique des textes par lui dépouillés sur ce sujet. On doit se situer dans une dynamique de réflexion et non dans champ de trop grandes certitudes, mais que des éléments soient fermement établis. La recherche progresse en tiroirs.
La chapelle de la Conception donnée pour être de 1617 est de toute façon antérieure à 1621 puisqu'un soldat de la garnison espagnole y fut enterré à cette date (L.Baudoin, Un curé de Monaco au XVII° siècle : don Dominique Pacchiero (1580-1662). Dans, Annales Monégasques. Monaco, 1977, N°1, P.15.). La datation donnée de de la chapelle de l'Ange Gardien, 1658, est controversée par le testament d'Emanuel Frias du 11 mars 1694 par lequel il fait don à la chapelle de 15 pièces...qu'il faudra débourser à son prieur et quand il construira cette chapelle [Je remercie Madame Noat pur m'avoir transmis cet élément de sa propre recherche - A.P.M.-D2*223 - La recherche de Mme Olivia Noat-Antoni a, depuis cette exploration dans les archives du Palais, été publiée Vivre à Monaco aux XVII°et XVIII° siècles (1675- 1750) - Préface de S.A.S. le Prince Rainier III . Nice, 2000]. La date de 1644 donnée à la chapelle du Mont Carmel est celle à laquelle la chapelle Saint-Roch reçoit son prieur et change de nom (L.Baudoin, 1955, op. cit., p.110). Les chapelles Saint-Antoine et de La Pitié figurent également sur le testament d'Honoré 1° bien qu'elles soient données pour être de 1654 et de 1633. Cet ensemble de dates est compris dans un créneau, pour l'essentiel, allant de 1620 à 1650. Ce serait donc postérieurement au remaniement de la façade qu'un plan régulateur de ces chapelles aurait été entrepris (?). Cette ouverture en profil soudainement dégagé laisse entrevoir une raison probable pour laquelle la façade architecturée ne prend pas en compte les chapelles latérales.
L'architecture d'une façade comme celle photographiée avant démolition surprend au début du XVII° siècle. Spontanément on aurai tendance à la situer à la période néoclassique de la fin du XVIII° siècle, voire au début du siècle suivant. Des documents iconographiques témoignent d'une construction du fronton antérieure à 1730 et les cérémonies, dont Saint-Nicolas est un point fort, tendent à prouver la mise en place définitive du portail en 1640 jusqu'à la présence de l'ordre géant (ou d'un dispositif voisin) en 1657. Comment une telle façade aurait-elle pu être conçue au XVII° siècle ? Faut-il absolument en venir à une influence probable de la nouvelle façade pour Saint-Pierre de Rome de Carlo-Maderna (1607-1614), contemporaine ou légèrement antérieure aux premiers chantiers des remaniements du XVII° siècle ?
Comme j'ai pu repérer par l'étude archéologique que les structures de la façade cistercienne survivent dans l'organisation de la façade photographiée dans la seconde moitié du XIX° siècle, je propose, par habillage des contreforts en pilastres, un ensemble de réflexions techniques susceptibles d'expliquer simplement comment la façade classique est une conséquence de la façade cistercienne. La projection en avant du portail à ordres, en traduction baroque, s'expliquant également pour une compensation des effets de l'ordre géant, massif, lourd et de nature à écraser un trop malingre portail du second quart du XVI° siècle.
Cette façade ne prend pas du tout en compte les chapelles latérales, sauf dans ses liaisons du fronton aux toitures des chapelles, et on peut toujours évoquer les difficultés à concevoir des façades pour des édifices aussi disproportionnés en hauteur et en largeur : la solution de Santa-Maria-Nel-Orto de Rome (Vignole - vers 1565) ne servira de modèle en Principauté que lors des remaniements de la façade de Saint-Michel de Menton dans le premier quart du XIX° siècle.
Néanmoins, des sources contradictoires à une claire affirmation d'une construction antérieure au XIX° siècle doivent être examinées et exposées. Ces sources peuvent peuvent être aussi des arguments solides pour réfuter toutes les logiques, fondées sur l'examen d'autres monuments comparables et sur les règles admises de l'architecture, qui ont été ici exposées et dessinées.
La première de ces sources c'est un projet de restructuration de la façade proposée dans un manuscrit par de Sigaldi en 1822, portant le titre de Objections et projets divers d'un sujet à son souverain et à sa patrie - Fait en février 1822 pour servir de notes ou de comparaison (A.P.M.D(1)7 bis, liasse de Sigaldi, ancienne cote d'archives D(3)30). Le projet dessiné est accompagné d'explications.
La seconde de ces sources c'est celle de Léon-Honoré Labande qui donne la date de 1824 pour souscription publique pour une restructuration de cette façade par quatre pilastres toscans supportant un entablement avec fronton triangulaire où était peint Saint-Nicolas (L.H.Labande, Paris (non daté), op.cit., p.43).
La troisième, enfin, est le modèle donné par la nouvelle façade de l'église paroissiale Saint-André de Mouans-Sartoux (Provence Orientale) qui est construite presque à l'identique de celle de Monaco mais avec des différences notoires qui indiquent clairement que cette façade était bien plate avant restructuration par les ordres. Je donne quelques éclaircissements sur cette façade qui est apparemment la sœur jumelle de celle de Monaco. L'église date de la fin du XV° siècle et, sous l'effet de l'accroissement de la population au XIX° siècle, on agrandit l'édifice dans le périmètre du chevet et on ajoute une travée occidentale. Tant et si bien que les anciens contreforts d'angles se trouvent maintenant dans le déploiement des murs gouttereaux qui n'étaient pas enduits. La façade de cet agrandissement est réalisée en 1861. Pour embellir cette façade on lui donne un simple portail en pierre grise, a discrète corniche sans fronton, dans lequel s'inscrit la porte couverte en segment. Au-dessus le mur est percé de sa baie en fronton et on a prévu des retours horizontaux, sur deux rangs, de la génoise du toit (interrompus ou continus ?). Les chaines d'angles sont des bossages réguliers, sans effet de harpe, en refends horizontaux réguliers et tracés au fer sur un épaississement du mortier d'enduit de la façade [sources : C.R.D.O. Mouans-Sartoux/ Cf M.Gourdon, Mouans-Sartoux - Histoire de deux communautés. Sous la direction de M.Gourdon. Mouans-Sartoux, 1987, p.208 à 227./ M.Gourdon, Souvenirs de Mouans-Sartoux - 1850-1950 - Images du monde rural. Breil-sur-Roya, 1994, p.15 et 16]. Lorsqu'on restructurera cette cette façade par les ordres, pendant la période d'Art Nouveau à Art Déco, entre 1905 et 1935-40, qui est aussi une période forte de retour aux répertoires antiquisants, on reprendra l'idée du fronton, des lignes droites des chaines d'angles, on gardera le portail central et l'ouverture, et on en fera un ordre toscan géant sur piédestaux, à quatre pilastres, bien structuré et parfaitement comparable au programme ornemental réalisé à Monaco cent ans plus tôt. Ces deux façades de Monaco et de Mouans-Sartoux sont aussi singulières l'une que l'autre dans leurs périodes et par ce dernier exemple de Mouans-Sartoux j'ai la preuve que l'idée d'une structure par un ordre à fronton est induite par le modèle embryonnaire antérieur, réalisé en 186. J'ajouterai que la façade de l'une fut réalisée bien après que l'autre fut détruite et que le rôle de modèle de l'une ne peut donc pas être évoqué pour la réalisation de l'autre.
Saint-Nicolas de Monaco
On élèvera si colonnes ou pilastres doriques dont quatre latéralement à la porte du centre, les deux petites portes se trouveront placées dans le dernier entrecolonnement à droite et à gauche. L'entablement aura un fronton au centre duquel sera une gloire avec plusieurs rayons divergents en cuivre doré ayant deux anges en attitude d'adoration; le fronton sera surmonté d'une croix également en cuivre doré.
Dans la frise on lira en grosses lettres Solo Deo ou Deo Dicatum.
Les parties latérales de l'entablement formeront une balustrade qui apuyera (sic) sur les deux colonnes de droite et de gauche, sur les petits piliers seront des boules en des vases, ou plus...quatre statues. En ce cas on emploirait des statues des bains...dans les entrecolonnes du centre seront représentés Saint-Nicolas et Ste Dévore titulaires de la Paroisse.
Le tout peint en camaïeux, ou chiaroscuru (sic), pour éviter...trop forte différence.
... on procédera à la réparation de la façade.
L a porte d'entrée n'est pas dans de justes proportions selon l'ordre d'architecture; l'architrave est beaucoup trop pesante pour les colonnes qui la soutiennent : cependant sa masse à(sic) quelque chose d'antique et d'imposant : on peut la laisser sans maquer de goût (sic) : mais il convient de la regarder (sic). On recrépira la façade ; les trois portes seront placées dans un entrecolonnement, ou pilastres en stuc, qui soutiendront un entablement sur la frise duquel, posera une balustrade, sur la porte du milieu sera peint à fresque en camaïeu dans une niche, St Nicolas titulaire de la paroisse, sur les portes latérales Ste Dévote et St Honoré. On lira sur l'entablement
Solo Deo Dictum
pour désigner que ce lieu est consacré à Dieu seul, et plus bas, le millésim de sa fondation, et celui de sa restauration____(A) voyez c'y après le croquis du projet
La chapelle de la Conception donnée pour être de 1617 est de toute façon antérieure à 1621 puisqu'un soldat de la garnison espagnole y fut enterré à cette date (L.Baudoin, Un curé de Monaco au XVII° siècle : don Dominique Pacchiero (1580-1662). Dans, Annales Monégasques. Monaco, 1977, N°1, P.15.). La datation donnée de de la chapelle de l'Ange Gardien, 1658, est controversée par le testament d'Emanuel Frias du 11 mars 1694 par lequel il fait don à la chapelle de 15 pièces...qu'il faudra débourser à son prieur et quand il construira cette chapelle [Je remercie Madame Noat pur m'avoir transmis cet élément de sa propre recherche - A.P.M.-D2*223 - La recherche de Mme Olivia Noat-Antoni a, depuis cette exploration dans les archives du Palais, été publiée Vivre à Monaco aux XVII°et XVIII° siècles (1675- 1750) - Préface de S.A.S. le Prince Rainier III . Nice, 2000]. La date de 1644 donnée à la chapelle du Mont Carmel est celle à laquelle la chapelle Saint-Roch reçoit son prieur et change de nom (L.Baudoin, 1955, op. cit., p.110). Les chapelles Saint-Antoine et de La Pitié figurent également sur le testament d'Honoré 1° bien qu'elles soient données pour être de 1654 et de 1633. Cet ensemble de dates est compris dans un créneau, pour l'essentiel, allant de 1620 à 1650. Ce serait donc postérieurement au remaniement de la façade qu'un plan régulateur de ces chapelles aurait été entrepris (?). Cette ouverture en profil soudainement dégagé laisse entrevoir une raison probable pour laquelle la façade architecturée ne prend pas en compte les chapelles latérales.
L'architecture d'une façade comme celle photographiée avant démolition surprend au début du XVII° siècle. Spontanément on aurai tendance à la situer à la période néoclassique de la fin du XVIII° siècle, voire au début du siècle suivant. Des documents iconographiques témoignent d'une construction du fronton antérieure à 1730 et les cérémonies, dont Saint-Nicolas est un point fort, tendent à prouver la mise en place définitive du portail en 1640 jusqu'à la présence de l'ordre géant (ou d'un dispositif voisin) en 1657. Comment une telle façade aurait-elle pu être conçue au XVII° siècle ? Faut-il absolument en venir à une influence probable de la nouvelle façade pour Saint-Pierre de Rome de Carlo-Maderna (1607-1614), contemporaine ou légèrement antérieure aux premiers chantiers des remaniements du XVII° siècle ?
Comme j'ai pu repérer par l'étude archéologique que les structures de la façade cistercienne survivent dans l'organisation de la façade photographiée dans la seconde moitié du XIX° siècle, je propose, par habillage des contreforts en pilastres, un ensemble de réflexions techniques susceptibles d'expliquer simplement comment la façade classique est une conséquence de la façade cistercienne. La projection en avant du portail à ordres, en traduction baroque, s'expliquant également pour une compensation des effets de l'ordre géant, massif, lourd et de nature à écraser un trop malingre portail du second quart du XVI° siècle.
Cette façade ne prend pas du tout en compte les chapelles latérales, sauf dans ses liaisons du fronton aux toitures des chapelles, et on peut toujours évoquer les difficultés à concevoir des façades pour des édifices aussi disproportionnés en hauteur et en largeur : la solution de Santa-Maria-Nel-Orto de Rome (Vignole - vers 1565) ne servira de modèle en Principauté que lors des remaniements de la façade de Saint-Michel de Menton dans le premier quart du XIX° siècle.
Néanmoins, des sources contradictoires à une claire affirmation d'une construction antérieure au XIX° siècle doivent être examinées et exposées. Ces sources peuvent peuvent être aussi des arguments solides pour réfuter toutes les logiques, fondées sur l'examen d'autres monuments comparables et sur les règles admises de l'architecture, qui ont été ici exposées et dessinées.
La première de ces sources c'est un projet de restructuration de la façade proposée dans un manuscrit par de Sigaldi en 1822, portant le titre de Objections et projets divers d'un sujet à son souverain et à sa patrie - Fait en février 1822 pour servir de notes ou de comparaison (A.P.M.D(1)7 bis, liasse de Sigaldi, ancienne cote d'archives D(3)30). Le projet dessiné est accompagné d'explications.
La seconde de ces sources c'est celle de Léon-Honoré Labande qui donne la date de 1824 pour souscription publique pour une restructuration de cette façade par quatre pilastres toscans supportant un entablement avec fronton triangulaire où était peint Saint-Nicolas (L.H.Labande, Paris (non daté), op.cit., p.43).
La troisième, enfin, est le modèle donné par la nouvelle façade de l'église paroissiale Saint-André de Mouans-Sartoux (Provence Orientale) qui est construite presque à l'identique de celle de Monaco mais avec des différences notoires qui indiquent clairement que cette façade était bien plate avant restructuration par les ordres. Je donne quelques éclaircissements sur cette façade qui est apparemment la sœur jumelle de celle de Monaco. L'église date de la fin du XV° siècle et, sous l'effet de l'accroissement de la population au XIX° siècle, on agrandit l'édifice dans le périmètre du chevet et on ajoute une travée occidentale. Tant et si bien que les anciens contreforts d'angles se trouvent maintenant dans le déploiement des murs gouttereaux qui n'étaient pas enduits. La façade de cet agrandissement est réalisée en 1861. Pour embellir cette façade on lui donne un simple portail en pierre grise, a discrète corniche sans fronton, dans lequel s'inscrit la porte couverte en segment. Au-dessus le mur est percé de sa baie en fronton et on a prévu des retours horizontaux, sur deux rangs, de la génoise du toit (interrompus ou continus ?). Les chaines d'angles sont des bossages réguliers, sans effet de harpe, en refends horizontaux réguliers et tracés au fer sur un épaississement du mortier d'enduit de la façade [sources : C.R.D.O. Mouans-Sartoux/ Cf M.Gourdon, Mouans-Sartoux - Histoire de deux communautés. Sous la direction de M.Gourdon. Mouans-Sartoux, 1987, p.208 à 227./ M.Gourdon, Souvenirs de Mouans-Sartoux - 1850-1950 - Images du monde rural. Breil-sur-Roya, 1994, p.15 et 16]. Lorsqu'on restructurera cette cette façade par les ordres, pendant la période d'Art Nouveau à Art Déco, entre 1905 et 1935-40, qui est aussi une période forte de retour aux répertoires antiquisants, on reprendra l'idée du fronton, des lignes droites des chaines d'angles, on gardera le portail central et l'ouverture, et on en fera un ordre toscan géant sur piédestaux, à quatre pilastres, bien structuré et parfaitement comparable au programme ornemental réalisé à Monaco cent ans plus tôt. Ces deux façades de Monaco et de Mouans-Sartoux sont aussi singulières l'une que l'autre dans leurs périodes et par ce dernier exemple de Mouans-Sartoux j'ai la preuve que l'idée d'une structure par un ordre à fronton est induite par le modèle embryonnaire antérieur, réalisé en 186. J'ajouterai que la façade de l'une fut réalisée bien après que l'autre fut détruite et que le rôle de modèle de l'une ne peut donc pas être évoqué pour la réalisation de l'autre.
Saint-Nicolas de Monaco
Saint-André de Mouans-Sartoux
Au regard d'autres projets que Sigaldi propose en fabriques de jardins, dits "moulins à vent", pour les espaces verts du Prince, qu'il désigne d'inspiration classique ou japonaise, dans le même manuscrit, j'ai la certitude que Sigaldi est un homme instruit des goûts de l'art du moment et qu'il s'en inspire. J'ai également la certitude que Sigaldi à au moins connu les dessins des monuments des fêtes du mariage du prince Honoré III car par son troisième projet de moulin à vent on devine une inspiration assez nette de la disposition générale en plan du monument à feux d'artifices de présentation des époux lors de de mariage en 1537. Le travail de Sigaldi n'est pas un travail en-nihilo. Il compose ses projets à partir de ce qu'il a sous les yeux et à partir de ce qu'il connaît, de ce qu'il conserve en souvenirs, et ceci constitue sa "culture monégasque" à laquelle il montre qu'il est très attaché et qu'il met au service du prince et de sa patrie. D'autre part ses propositions sont examinées, passent en commission, et elles sont adoptées ou refusées. Si les moulins à vent sont refusés je remarque qu'un de ses projets d'accès au Rocher par une route depuis la Condamine, est bien celui que sera réalisé. Une partie, au moins, de l'idée de restructuration de la façade de Saint-Nicolas qu'il propose répond bien à l'état de la façade photographiée avant démolition. Le projet est accompagné d'un texte intitulé "Projet d'une façade pour l'église" dont voici des extraits...Pour donner de la régularité à cette façade...la chapelle du Carmine qu'on recrépira rustiquement...elle se trouve plus allongée relativement à la partie gauche bornée de la maison de la forme.On élèvera si colonnes ou pilastres doriques dont quatre latéralement à la porte du centre, les deux petites portes se trouveront placées dans le dernier entrecolonnement à droite et à gauche. L'entablement aura un fronton au centre duquel sera une gloire avec plusieurs rayons divergents en cuivre doré ayant deux anges en attitude d'adoration; le fronton sera surmonté d'une croix également en cuivre doré.
Dans la frise on lira en grosses lettres Solo Deo ou Deo Dicatum.
Les parties latérales de l'entablement formeront une balustrade qui apuyera (sic) sur les deux colonnes de droite et de gauche, sur les petits piliers seront des boules en des vases, ou plus...quatre statues. En ce cas on emploirait des statues des bains...dans les entrecolonnes du centre seront représentés Saint-Nicolas et Ste Dévore titulaires de la Paroisse.
Le tout peint en camaïeux, ou chiaroscuru (sic), pour éviter...trop forte différence.
... on procédera à la réparation de la façade.
L a porte d'entrée n'est pas dans de justes proportions selon l'ordre d'architecture; l'architrave est beaucoup trop pesante pour les colonnes qui la soutiennent : cependant sa masse à(sic) quelque chose d'antique et d'imposant : on peut la laisser sans maquer de goût (sic) : mais il convient de la regarder (sic). On recrépira la façade ; les trois portes seront placées dans un entrecolonnement, ou pilastres en stuc, qui soutiendront un entablement sur la frise duquel, posera une balustrade, sur la porte du milieu sera peint à fresque en camaïeu dans une niche, St Nicolas titulaire de la paroisse, sur les portes latérales Ste Dévote et St Honoré. On lira sur l'entablement
Solo Deo Dictum
pour désigner que ce lieu est consacré à Dieu seul, et plus bas, le millésim de sa fondation, et celui de sa restauration____(A) voyez c'y après le croquis du projet
En début de texte on lit bien "recrépir" ce qui signifie que la façade était enduite avant intervention. On comprend mal la différence de longueur des ailes latérales car en plan la chapelle du Carmel a bien la même proportion que celle de l'Ange-Gardien en vis-à-vis. Néanmoins, je constate que pour résoudre un problème d'irrégularité de la façade Sigaldi en fait appel à une différence de qualité des crépis. Cet aspect du traitement différencié des enduits se retrouvera ailleurs et déjà presqu'un siècle plus tôt. En revanche, l'auteur parle bien d'élever six colonnes, ou pilastres qui soutiendront un entablement aura un fronton. Si l'ordre dorique donné par écrit par Sigaldi répond bien à l'ordre en place avant démolition de la l'église, donc effectivement réalisé, il ne correspond pas au croquis qu'il dessine avec un ordre ionique. Lorsqu'il s'en réfère aux proportions de l'ordre du portail d'entrée, que sera laissé tel quel, on voit Sigaldi dessiner une façade qui, si le croquis était strictement à l'échelle, étirerait considérablement la hauteur du monument vu l'emplacement qu'il donne à l'oculus. A moins qu'il n'ai prévu le déplacement de cette baie comme il avait prévu de transformer les grandes fenêtres latérales en niches habitées, ce qui serait peut-être plus juste qu'une absence totale de respect des proportions du bâtiment, comme le montrerait la mise en superposition du dessin à l'échelle de la façade avant démolition et d projet Sigaldi. La façade visible avant démolition a bien quatre pilastres en organe de support d'un fronton sans ressaut ni brisure mais la base du fronton est interrompue par l'ouverture de l'oculus. Les petites portes latérales sont redécorées et enrichies d'un effet de chambranle et de fronton segmentaire à amortissements. Si Sigaldi a assisté à la réalisation de la façade de 1824 qui prend en compte une partie de son projet, on doit alors être surpris qu'il ne soit pas intervenu, ou qu'on ait pris en compte son avis sur les proportions, car en fait le fronton réalisé écrase lourdement la façade et cette "faute de goût" me semble être un premier jalon important pour entrevoir une réfection de la façade en 1824, non pas dans l'esprit de l'installation toute nouvelle d'un ordre géant mais dans l'esprit d'une récupération d'un aménagement antérieur ( le fronton figurant sur le tableau de Jospeh Bressant de 1730). Le budget par collecte de fonds publics, à une époque où Monaco (toute petite localité très pauvre sans la richesse des Princes) fait des efforts considérables pour se rétablir de la période révolutionnaire, semble s'orienter vers des travaux beaucoup moins considérables que ceux envisagés par Sigaldi quand bien même celui-ci prévoirait une récupération des statues du bâtiment des bains (les bains dans le palais) qui est effectivement détruit à cette époque. Le modèle de la façade de l'église Saint-Michel de Menton, qu'on vient juste de terminer et dont certaines idées serviront à refaire le décor de la façade de Sainte-Marguerite de Roquebrune, n'inspire en aucune façon Sigaldi, même pour le traitement des parties débordantes à son ordre géant central. On ne prévoit pas, dans le texte, d'organes de support maçonnés mais stuqués...Le stuc ne pouvant être qu'un revêtement pour soutenir un si lourd fronton et à une hauteur aussi grande que celle prévue sur le projet dessiné et coloré de Sigaldi.
Après mise à une échelle commune du projet Sigaldi et de l'étude de reconstitution de la façade de Saint-Nicolas avant démolition, superposition des deux façades par un système de calques, puis scannés ensemble l'un sur l'autre.
(seule étude faite avec assistance de l'informatique dans ce travail de recherche)
En rose bistre le projet Sigaldi, en noir ma reconstitution de la façade avant démolition.
En rose bistre le projet Sigaldi, en noir ma reconstitution de la façade avant démolition.
Par la superposition du projet de Sigaldi à ma reconstitution de la façade décorée à l'occasion du mariage du Prince Honoré III, il semble bien que ce projet soit en fait à un carrefour entre ce qui existait antérieurement et l'esprit par lequel le chantier de 1824 donnera l'aspect que nous lui connaissons par la photographie prise seulement quarante à cinquante ans plus tard (démolition en 1874).
Pour mon croquis de reconstitution de l'état de la façade au XVII° siècle j'avais repris l'état de la façade photographiée avant démolition, donc dans son état construit ou reconstruit en 1824. Cet état ne me semble pas être trop éloigné de ce que cette façade a pu être avant travaux. Cette façade, et on doit maintenant poser la question plus résolument, avait-elle des oculi à la place des grandes fenêtres d'éclairage des collatéraux ? Ces oculi latéraux de la façade seraient plus conformes à l'esprit des façades cisterciennes et mendiantes, mais rien n'est certain même si, en fait, un tel dispositif de petites baies rondes et hautes aurait donné plus de place entre les portes et les fenêtres pour réaliser le programme peint, en ce site, du mariage d'Honoré III. La question du rééquilibrage des parties hautes de la façade de l'édifice qui traduisaient, dans l'esprit monumental de ces édifices de ces églises d'origine cistercienne au XIII° siècle, les divisions entre nef haute et collatéraux bas et que j'ai essayé de bien mettre en évidence par mes dessins de propositions de reconstitution (propositions 12 et 13), induit nécessairement un remaniement des parties hautes de cette façade pour obtenir les liaisons avec les toitures des chapelles latérales ajoutées au XVII° siècle, telles que nous les voyons sur les relevés avant démolition. Le cliché de la façade contemporain de ces relevés nous montre, en revanche,une partie murale horizontale assez courte qui se trouve brusquement interrompue par la pente du toit. Je lie donc sur ce cliché cette partie horizontale du mur comme une sorte de petit mur bahut qui a pu être élevé pour masquer partiellement les pentes du toit. La question soulevée du "rééquilibrage" de la façade par Sigaldi est son projet qui prévoit une extension de ces murs bahuts à toute la longueur des chapelles en façade, témoignerait aussi que la façade de Saint-Nicolas n'a pas été réellement faite au XIX° siècle, puisque cette question n'est pas résolue sur le cliché avant démolition, mais qu'elle a été partiellement reprise (la solution de Sigaldi avec ses murs bahuts en balustrade est une solution qu'on retrouvera en façade des églises de filiation du Gésù de Nice à la fin du XVII° siècle [ ici j'ouvre une vaste parenthèse pour insérer dans le texte la note de bas de page de ma rédaction en thèse : En fait la question est plus complexe que cela. Je ne connais pas exactement la méthode par laquelle Sigaldi a élaboré son projet mais il est certain que la prise en considération des chapelles latérales pour une intégration à l'architecture centrale de la façade de l'ancien édifice médiéval fut une de ses idées directrices. Si, effectivement, je trouve une parenté très grande entre les solutions du baroque qui s'est pratiqué à Nice (à partir de la seconde moitié du XVII° siècle) jusqu'à leur aboutissement tardif (1850) et postérieur à la proposition de Sigaldi, comme nous le verrons au monastère franciscain de Cimiez à Nice (Eglise du même type architectural originel que Saint-Nicolas de Monaco dont les contreforts de façade furent noyés dans les murs épaissis avant construction du portique en 1662) par une évolution des formes tout à fait vernaculaire ou locale et par laquelle toute comparaison avec un modèle extérieur semblerait de mauvais aloi, il ne faut pas exclure un regard porté, cette fois-ci au XIX° siècle, vers la façade de Saint-Pierre de Rome. Le fronton de Saint-Pierre s'inscrit sur un attique qui est isolé du reste de la façade par un très large entablement à ressauts mais sans casser le défilé linéaire des corps de moulures d'un bout à l'autre du bâtiment. Cet attique est également hérissé de sculptures exactement comme Sigaldi en prévoit l'emploi à Saint-Nicolas. En revanche, les balustrades de Monaco en haut des "joues" latérales ne passant pas par-dessus le ne sont pas de Rome mais rejoignent les solutions que nous verrons peu à peu s'élaborer dans e comté de Nice. L'ordre utilisé à Rome n'est pas un ionique mais les fûts sont lisses : est-ce la raison pour laquelle Sigaldi appelle son ordre ionique un "toscan" ? Là encore l'ambiguïté peut nous renvoyer à ne pas exclure un complément d'un vraisemblable regard de Monaco vers Rome au XVII° siècle (ce qui semblerait normal surtout avant l'arrivée du classicisme et des regards princiers uniquement tournés vers Versailles, tout au plus vers Gênes en matière d'idées polychromes). avant celui porté au XIX° siècle puisque la façade de Carlo Maderna ( 1607-1614) est de toute façon légèrement antérieure aux chantiers signalés à Saint-Nicolas dans le premier quart du XVII° comme je l'ai déjà signalé (à partir de 1620, voire peut-être 1614, suivant les dates retrouvées)]. On ne voit pas non plus de remaniement de maçonnerie sur le cliché pris avant démolition). Il faut donc considérer que cette liaison fut établie dès l'origine par de l'élévation des chapelles sans qu'on songe d'autre liaison qu'une relative continuité entre les rampants du fronton et les pentes des toits mais partiellement réintroduis en façade dans la continuité de horizontale de la base du fronton par un départ horizontal du mur. C'est-à-dire que les décrochements de parties hautes de la façade du XVIII° siècle avaient déjà été refaites en fonction des liaisons nécessaires aux toitures des chapelles ajoutées au XVII° siècle (d'où une nécessité probable de rectifier mes propositions de reconstitution de la façade avec cette courte valeur murale horizontale, non seulement pour le XIX° siècle mais aussi pour le XVII° siècle). Une forme triangulaire globale, coiffant toute la partie ancienne de l'édifice en façade, s'impose d'elle même et de là à une traduction en fronton architecturé quelle marge reste t-il ? Par ailleurs, on a sans doute donné à cette façade un caractère plus structuré par les ordres, plus en accord avec l'emploi d'un ordre toscan déjà présent par le portail central du XVI° siècle (remanié au XVII° siècle) mais on lui a aussi donné un caractère massif et presque gauche qui ne peut en fait - face à l'élégance du projet Sigaldi qui prévoit des remaniements d'ouvertures et de réouvertures, d'intervention peintes et iconographiques assez en filiation avec l'esprit de la façade décorée pour le mariage du Prince Honoré III - qu'être significatifs de la gène qui a été celle d'une structure préalable difficilement modulable comme la répartition des ouvertures, comme ces gros socles sous les pilastres qui écrasent l'entablement des portes latérales et qui ont tendance à enfouir le beau portail central déjà évalué comme lourd et massif.
Mon avis serait que la nécessité d'introduire des organes de raidissements structurels de la façade du XIII° siècle dans le nouveau programme ornemental (compte tenu de l'absence d'organes de raidissement intérieurs présents dans d'autres églises du même type mais à la façade complètement plate), le souci de "donner plus de régularité à la façade", l'économie avec laquelle on a effectivement travaillé sur un programme moins ambitieux que celui de Sigaldi et qui ne reprend pas non plus ses beaux décors peints et sculptés mais qui s'accorde avec l'emploi d'un ordre géant sur piédestaux et fronton uniquement en partie centrale dont la présence semble être attestée par la peinture du XVIII° siècle de Joseph Bressan, en plus des insertions descriptives du même siècle exprimées en termes de "fond de frontispice"., l'idée des parties débordantes en crépis plus grossier et appartenant à un esprit au moins antérieur d'un siècle, seraient en faveur d'une structure très voisine antérieure à la période classique récupérée et reformulée dans les survivances du néoclassicisme du premier quart du XIX° siècle (?).
Pour cette structure ornementale de la façade qui semble être apparue dès la fin des chantiers des chapelles latérales au XVII° siècle, faut-il tout de même porter un regard vers la façade de Carlo Maderna pour Saint-Pierre de Rome qui, à son tour, aurait justifié un nouveau regard porté au XIX° siècle par Sigaldi jusqu'à la solution retenue et réalisée à moindres frais en 1824 ?
Voici la méthode et le sujet de la recherche polychrome architecturale bien introduit. Je vais donc revenir à mes articles précédents laissés en chantier, y compris celui sur les châteaux de la Creuse. Puis j'en viendrai à rédiger la recherche sur les décors de fêtes pour des manifestions colorées éphémères de l'architecture, après quelques autres promenades pour bien installer le sujet. Cet aspect là de la recherche s'articule avec des recherches de bâtiments colorés à cause de leurs destinations dans des parcs, des jardins, des lieux de fêtes et sur lesquels les chercheurs butaient généralement dans la plus grande des incompréhensions, au moins jusqu'à ce colloque international à Maison Lafitte où je fus convié, le dernier d'ailleurs : ce devait être en 2002 ou 2003, je crois. Mais je n'étais pas invité à y présenter mes travaux. J'avais simplement proposé, hors colloque, un article sur les vecteurs polychromes versaillais en Principauté et un autre article sur la fonction du mur de refend dans l'apparition de la tour d'escalier en vis en façade du donjon rectangulaire au XV° siècle alors que déjà tout un colloque avait eu lieu sur le sujet, et en plus publié, sans qu'en aucun cas aucun chercheur n'est jamais évoqué cet organe architectural dans l'apparition de la tour d'escalier en vis hors œuvre en façade du donjon rectangulaire résidentiel français du XV° siècle, et encore moins compris le rôle de ce mur de refend dans les facteurs de l'apparition de la cage d'escalier rampe sur rampe avant même que cet escalier ne soit importé d'Italie en France. Là, j'aurais eu droit aux enfers...sans même passer par le purgatoire... De toute façon, cet exposé très méthodique qui a été le mien en maîtrise et qui ne doit rien à Jean Guillaume (je suis désolé de le préciser même si c'est avec Jean Guillaume que j'ai appris toutes les bases de l'étude architecturale savante, mais pas seulement avec lui puisque c'est mon père qui m'a enseigné le bâtiment et d'autres professeurs qui m'ont donné d'autres bases surtout en archéologie médiévale et moderne) de montrer comment on était passé du donjon de guerre au donjon résidentiel était déjà une originalité de ma recherche. Je n'ai osé aller, progressivement, au bout de mes recherches - en réalité ce que j'avais déjà trouvé mais que par prudence j'avais dilué et même volontairement omis d'exposer - que lorsque je fus admis en thèse et je ne proposais une rédaction de ces dernières longueurs et conclusions, et encore que d'une seule par recherche (maîtrise et thèse), qu'une fois la thèse soutenue. Sujet de recherche en thèse sur lequel j'étais à l'époque le chercheur le plus avancé et là je rends hommage à mes professeurs d'Aix-en-Provence qui m'ont toujours soutenu. Trop pointu et trop scrupuleux en recherche a été pour moi source de misère. Des fois je me prends à songer que si le chercheur qui découvrira le vaccin contre le Sida en arrivait à subir le même sort que le mien pour protéger certains intérêts... Vous imaginez en 20 ans ...! Et encore je n'utilise avec ce blog que des chemins détournés, mais scrupuleusement honnêtes. Alors vous comprendrez que je sois reconnaissant à l'association des Beaux Arts de Cannes de m'offrir pour la première fois de ma vie l'opportunité de présenter quelques un de mes travaux, hormis un article sur les chapelles peintes. Chapelle peintes que je présenterai bientôt dans l'intégralité de sa recherche en thèse avec ses suites sur le mouvement de fermement des chapelles du XVI° au XIX° siècles dans les Alpes-Maritimes et ses conséquences sur la polychromie architecturale bien évidemment - article que j'avais déjà proposé à Nice Historique mais qui fut refusé. A la vérité ce refus ne fut pas pour moi très important, je n'ai pas non plus beaucoup utilisé les publications de Nice Historique en recherche, même très peu. En revanche je me questionne sur l'intérêt réel de cet organisme pour les recherches vernaculaires dont c'est la vocation. De toute façon l'affaire est close.
Pour vous présenter ces décors de fêtes à Monaco je vais ouvrir une autre page après quelques autres articles. Mais avant que le mois de février se termine, pour rompre avec l'archéologie trop scientifique, je vais d'abord ouvrir une nouvelle page "magazine" avec le charme et la poésie de Porto au Portugal, sur le Duro, et ses azuleros, magnifiques que j'ai photographié pendant plusieurs jours. J'aime la couleur au sens propre comme au sens figuré, je vais essayer de vous la faire partager et à l'occasion de cette page de vous livrer, de façon un peu plus ludique, quelques autres aspects théoriques de ma recherche en thèse.
Les recherches sur l'architecture polychrome et les leurres architecturaux jusqu'aux façades peintes, emprunte ces vecteurs et bien d'autres encore très loin des clichés d'appartenances nationales elles aussi en "trompe l’œil" ou en " leurre pittoresques", mais aussi le cas échéant en carrefours de ces rencontres. C'est le sens de tous les autres articles consacrés à ce thème que vous pouvez découvrir sur ce blog. Aucun n'est inutile. Tous sont indispensables et d'une richesse tout à fait inconnue à ce jour, que cette recherche révèle pour la première fois et sur une période allant de la fin du Moyen âge à nos jours (2001) sur des limites géographiques extrêmement contrastées, contrariées aussi, riches et mouvantes au cœur des enjeux de l'histoire de la culture occidentale.
L'ancienne église Saint-Nicolas de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/monaco-ancienne-eglise-saint-Nicolas-le.html
Techniques et vocabulaires de l'art de la façade peinte
http://coureur2.blogspot.fr/2012/08/un-tour-dans-le-massif-central.html
Les Vecteurs Impériaux de la polychromie occidentale
http://coureur2.blogspot.fr/2012/06/philippines-les-Vecteurs-imperiaux-de.html
Le clocher des Frères Perret à Saint-Vaury
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/perret-freres-le-clocher-des-freres_10.html
Histoire de la Principauté de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/07/histoire-de-la-principaute-de-monaco.html
Le Palais Princier de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/palais-princier-de-Monaco-palais-of.html
Versailles - Monaco - Carnolès - Menton: présence de l'art français en Principauté de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/versaillesmonaco-larchitecture.html
Primitifs Niçois - Les chapelles peintes des Alpes Maritimes
http://coureur2.blogspot.fr/2012/03/primitis-nicois-les-Chapelles-facades.html
Eglises du sud-ouest de la France A travers l'art de la polychromie architecturale
http://coureur2.blogspot.fr/2013/02/eglises-du-Sud-Ouest-des-alpes-alpes.html
Des cérémonies et des fêtes Autour de Saint-Nicolas de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2013/09/des-cérémonies-et-des-fêtes-Autour-de.html
Langages de l'art contemporain - répétition, bifurcation, ...
http://coureur2.blogspot.fr/2013/09/repetition-ordinaire-bifurcation-art-du.html
La polychromie architecturale et l'art de la façade peinte (1° partie) - des édifices civils dans les Alpes-Maritimes
http://coureur2.blogspot.fr/2014/07/la-polychromie-architecturale-et-lart.html
Façades peintes - édifices civils du sud-ouest des Alpes - 2° partie - XX° siècle
http://coureur2.blogspot.fr/2015/01/facades-peintes-edifices-civils-du-sud.html
Aspects de l'évolution des seigneuries historiques de la Principauté de Monaco à travers quelques
exemples d'architectures polychromes ponctuelles.
http://coureur2.blogspot.fr/2016/01/aspects-de-levolution-des-seigneuries.html
A tout de suite, on s'embarque pour Porto scintillante de couleurs sous un ciel d'automne pourtant gris mais tellement beau...
Pour un retour en lien
avec quelques articles sur les 143 de ce blog, qui présentent des œuvres, des approches d’œuvres et des artistes
For a return to links
with some 143 articles on this blog, which exhibit works of art and the artists approaches
Pour aller directement sur les articles ou pages, vous pouvez utiliser deux chemins, le clic direct ne fonctionnant pas :
1: Surlignez la ligne http ou le titre de l'article qui vous intéresse, puis faites un copier/coller sur la barre d'adresses en haut de page;
2 : surlignez la ligne http, puis clique droit, et sur la boite de dialogue qui s'ouvre allez à la ligne " accédez à la http..."
c'est simple et vous pouvez le faire avec autant d'articles que vous le souhaitez.
Pour les autres articles encore non inscrits sur la liste ci-dessous vous pouvez allez à droite de la page sur "moteur de recherches" ou "archives du blog" en cliquant sur l'année et le mois qui vous intéressent.
Bonnes lectures et bon voyage dans les merveilles de l'art, le plus souvent totalement inédites et toujours parfaitement originales à l'auteur de ce blog.
C'est aussi un blog d'informations, de culture et de voyages
Sommaire/Editorial
(le blog est sous copyright)
Les Mots d'Azur au château de Mouans-Sartoux - Saison 2017-2018
https://coureur2.blogspot.fr/2017/10/les-mots-dazur-au-chateau-de-mouans.html
Les mots d'azur au printemps des muses - suite 2016/2017 des soirées au Château de Mouans-Sartoux
http://coureur2.blogspot.fr/2017/05/les-mots-dazur-au-printemps-des-muses.html
Des poèmes sur la Riviera aux couleurs des Mots d'Azur : suite des rencontres maralpines de poésie
saison 2016-2017
http://coureur2.blogspot.fr/2016/09/des-poemes-sur-la-riviera-aux-couleurs.html
Festival du Livre à Mouans-Sartoux avec les Mots d'Azur
- 6-7-8 octobre 2017
https://coureur2.blogspot.fr/2017/10/festival-du-livre-de-mouans-sartoux.htmlFestival du Livre à Mouans-Sartoux - 7-8-9 octobre 2016 - avec Les Mots d'Azur
http://coureur2.blogspot.fr/2016/10/festival-du-livre-de-mouans-sartoux-7-8.html
Rencontres maralpines de Poésie - Mots d'Azur 2015-2016
http://coureur2.blogspot.fr/2015/09/rencontres-maralpines-de-poesie-et.html
Marie Gay - Pierre-Jean Blazy - Auteurs et Editions - Fondateurs des Mots d'Azur - Marie Gay -
http://coureur2.blogspot.fr/2016/03/marie-gay-pierre-jean-blazy-auteurs-et.html
Psychiatrie - Une histoire et des concepts - l'humain et l'art en enjeux
http://coureur2.blogspot.fr/2016/11/psychiatrie-une-histoire-et-des.html
Des poèmes sur la Riviera aux couleurs des Mots d'Azur : suite des rencontres maralpines de poésie
saison 2016-2017
http://coureur2.blogspot.fr/2016/09/des-poemes-sur-la-riviera-aux-couleurs.html
Jean-Marie Bouet - Fresselines/Larzac - de la poésie aux planches au festival de Fresselines, au Larzac
https://coureur2.blogspot.fr/2012/06/jean-marie-bouet-des-chansonniers-aux.html
Renata- Sculpture contemporaine
http://coureur2.blogspot.fr/2014/06/sculpture-contemporaine-renata-et-le.html
Renata - Pierre Cardin - Lacoste - Moulin de Sade - Lubéron 2015
http://coureur2.blogspot.fr/2015/07/renata-pierre-cardin-lacoste-moulin-de.html
Renata - Akira Murata - Espace Auguste Renoir à Essoyes
http://coureur2.blogspot.fr/2015/08/renata-akira-murata-essoyes-ville.html
Renata chez Pierre Cardin - Le regard de Lydia Harambourg Historienne et critiques d'art, correspndans de 'Institut des Beaux Arts de l'Académie de France
http://coureur2.blogspot.fr/2016/07/renata-chez-pierre-cardin-le-regard-de.html
Mag-Bert ou la peinture mnémonique de gestualité figurative
http://coureur2.blogspot.fr/2014/10/mag-bert-ou-la-peinture-mnemonique-de.html
Claude Peynaud - Clichés et antithèses...
http://coureur2.blogspot.fr/2015/05/cliches-et-antitheses.html
Claude Peynaud - Jogging - Méthode d'élaboration d'un Jogging
http://coureur2.blogspot.fr/2014/05/methode-delaboration-dun-jogging-method.html
Claude Peynaud - Le cercle des oiseaux
http://coureur2.blogspot.fr/2011/09/le-cercle-des-oiseaux-allegorie-de-la.html
Claude Peynaud - Le don de l'aïeule
http://coureur2.blogspot.fr/2011/07/une-theorie-de-construction.html
Claude Peynaud - Une théorie de Construction
http://coureur2.blogspot.fr/2011/07/une-theorie-de-construction.html
Danielle Benitsa Chaminant - Artiste et mémoire de...
http://coureur2.blogspot.fr/2013/01/danielle-benitsa-chaminant-artiste-et.html
Alliot - Vincent Alliot - Visite d'atelier
http://coureur2.blogspot.fr/2014/02/alio-visite-datelier-une-gestualite.html
Rémy Pénard - Art et souvenirs autour de Pierre Courtaud
http://coureur2.blogspot.fr/2013/12/remy-penard-art-et-souvenirs-autour-de.html
Henry Chopin et la bibliothèque de Valérie Peynaud
http://coureur2.blogspot.fr/2013/12/henri-chopin-et-la-bibliotheque-de.html
Sally Ducrow - Land Art et sculpteur ...
http://coureur2.blogspot.fr/2013/01/sally-ducrow-land-art-et-sculpteur.html
Sally Ducrow l'année 2017 - Nationale et internationale - Sculptures - Land-Art - Installatons - Performances...
https://coureur2.blogspot.fr/2017/08/sally-ducrow-lannee-2017-nationale-et.htmlSally Ducrow l'année 2018 - en suivant le chemin de l'aventure internationale de Sally Ducrow
https://coureur2.blogspot.com/2018/07/sally-ducrow-lannee-2018-de-1017-2018.html
CREPS - Boulouris-Saint-Raphaël - Land Art - Sally Ducrow invitée d'honneur
https://coureur2.blogspot.fr/2017/10/creps-paca-boulouris-saint-raphael-land.html
Sally Ducrow : poésie plastique contemporaine
https://coureur2.blogspot.com/2019/06/sally-ducrow-poesie-plastique.html
Valbonne - Echiquier et Mots d'Azur - Fest'in Val - Festival international de Valbonne
http://coureur2.blogspot.fr/2015/08/renata-akira-murata-essoyes-ville.html
Pierre Marchetti magazine...
http://coureur2.blogspot.fr/2011/12/magazine-pierre-marchetti-un-peintre-un.html
La pochade - Pierre Marchetti et l'art de la pochade.
http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/la-pochade-lart-de-la-pochade-et-pierre.html
L'impressionnisme tardif par les souvenirs de Pierre Teillet - Du plainarisme romantique au
https://coureur2.blogspot.fr/2012/11/limpressionnisme-inedit-par-les.html
L'impressionnisme tardif par les souvenirs de Pierre Teillet - Du plainarisme romantique au
https://coureur2.blogspot.fr/2012/11/limpressionnisme-inedit-par-les.html
Alliance Française - Tiffani Taylor - Savannah Art Walk - ...
http://coureur2.blogspot.fr/2016/01/tiffani-taylor-gallery-une-artiste.html
H.Wood - un peintre Anglais à Paris au milieu du XIX° siècle
http://coureur2.blogspot.fr/2016/05/hwood-un-artiste-peintre-de-lecole.html
Sophie Marty Huguenin, sculpteur et le marché de Noël à Biot - Les crèches de Cannes - Le partage du pain du père Guy Gilbert
http://coureur2.blogspot.fr/2016/12/sophie-marty-huguenin-sculpteur-et-le.html
Evolution de la gravure à Venise et en Europe du XV° au XVI° siècles - Histoire et techniques
http://coureur2.blogspot.fr/2017/02/la-gravure-venise-et-en-europe-du-xv-au.html
Aux aurores de la peinture moderne et contemporaine occidentale - Giorgione - Les Trois Philisophes
http://coureur2.blogspot.fr/2017/03/aux-aurores-de-la-peinture-moderne-et.html
La décoration intérieure ou la démocratie de l'art
https://coureur2.blogspot.fr/2012/11/wall-painting-fast-track-collection-une.html
Magda Igyarto - Vibrations et expériences de la matière : du visible à l'indicible et de l'indécible au dicible - Peintre, poète et sculpteur
https://coureur2.blogspot.fr/2018/01/magda-igyarto-vibrations-et-experiences.html
Pour ceux qui aiment jouer aux experts
Vrai ou faux - Houdon ou Houdon
https://coureur2.blogspot.fr/2014/01/houdon-ou-pas-houdon-jouez-lexpert-en.html
Vrai ou faux - Un tableau inconnu de la Renaissance
https://coureur2.blogspot.fr/2013/01/un-tableau-inconnu-de-la-renaissance.html
Vrai ou faux - Traduction originale du manuscrit de Qumram sur la mer morte ( en cours)
https://coureur2.blogspot.fr/2015/01/vrai-ou-faux-traduction-originale-du.html
Vrai ou faux - Un tableau inconnu de la Renaissance
https://coureur2.blogspot.fr/2013/01/un-tableau-inconnu-de-la-renaissance.html
Vrai ou faux - Traduction originale du manuscrit de Qumram sur la mer morte ( en cours)
https://coureur2.blogspot.fr/2015/01/vrai-ou-faux-traduction-originale-du.html
Pour ceux qui aiment la recherche en académies de nus - modèles vivants
Nus 2015
https://coureur2.blogspot.fr/2015/03/nus-2015-nackt-2015-nude-2015-2015-2015.htmlNus 2014-2015
https://coureur2.blogspot.fr/2014/09/nus-2014-2015-abac-modeles-vivants-nus.html
Nus 2013-2014
https://coureur2.blogspot.fr/2013/09/nus-2012-2013-abac-nus-2012-2013-2012.html
Nus 2012-2013
https://coureur2.blogspot.fr/2012/10/nus-abac-20122013-associations-des.htmlEt pour ceux et celles qui aiment l'archéologie et l'architecture
voici encore un échantillon de mes recherches sur ce blog
And for those who love archeology and architecture
Here again a sample of my research on this blog
L'ancienne église Saint-Nicolas de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/monaco-ancienne-eglise-saint-Nicolas-le.html
Techniques et vocabulaires de l'art de la façade peinte
http://coureur2.blogspot.fr/2012/08/un-tour-dans-le-massif-central.html
Les Vecteurs Impériaux de la polychromie occidentale
http://coureur2.blogspot.fr/2012/06/philippines-les-Vecteurs-imperiaux-de.html
Le clocher des Frères Perret à Saint-Vaury
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/perret-freres-le-clocher-des-freres_10.html
Histoire de la Principauté de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/07/histoire-de-la-principaute-de-monaco.html
Le Palais Princier de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/palais-princier-de-Monaco-palais-of.html
Versailles - Monaco - Carnolès - Menton: présence de l'art français en Principauté de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/versaillesmonaco-larchitecture.html
Primitifs Niçois - Les chapelles peintes des Alpes Maritimes
http://coureur2.blogspot.fr/2012/03/primitis-nicois-les-Chapelles-facades.html
Eglises du sud-ouest de la France A travers l'art de la polychromie architecturale
http://coureur2.blogspot.fr/2013/02/eglises-du-Sud-Ouest-des-alpes-alpes.html
Des cérémonies et des fêtes Autour de Saint-Nicolas de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2013/09/des-cérémonies-et-des-fêtes-Autour-de.html
Langages de l'art contemporain - répétition, bifurcation, ...
http://coureur2.blogspot.fr/2013/09/repetition-ordinaire-bifurcation-art-du.html
La polychromie architecturale et l'art de la façade peinte (1° partie) - des édifices civils dans les Alpes-Maritimes
http://coureur2.blogspot.fr/2014/07/la-polychromie-architecturale-et-lart.html
Façades peintes - édifices civils du sud-ouest des Alpes - 2° partie - XX° siècle
http://coureur2.blogspot.fr/2015/01/facades-peintes-edifices-civils-du-sud.html
Aspects de l'évolution des seigneuries historiques de la Principauté de Monaco à travers quelques
exemples d'architectures polychromes ponctuelles.
http://coureur2.blogspot.fr/2016/01/aspects-de-levolution-des-seigneuries.html
Châteaux de la Creuse - de la fin du moyen âge - XV et XVI° siècle
http://coureur2.blogspot.fr/2011/09/une-histoire-de-lescalier-en-vis.html
1° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)
http://coureur2.blogspot.fr/2013/10/archeologie-medievale-aspects-et.html
2° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)
http://coureur2.blogspot.fr/2014/11/2-partie-archeologie-medievale-aspects.html
3° partie - suite des parties 2 et 3 d'Archéologie Médiévale consacrées aux aspects et singularités du château en France autour des XV° au XVI° siècles
http://coureur2.blogspot.fr/2016/04/3-partie-suite-des-parties-parties-1-et.html
https://coureur2.blogspot.fr/2018/04/yvierscharente-archeologie-medievale.html
Allemans en Périgord - Manoir du lau - Archéologie Médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2018/09/allemans-en-perigord-manoir-du-lau.html
Fonctions religieuses apotropaïques et traditions funéraires en France -
http://coureur2.blogspot.fr/2015/08/fonctions-religieuses-apotropaiques-et.html
Maisons alpines d'économie rurale (Alpes-Maritimes)
https://coureur2.blogspot.com/2011/11/maisons-alpines-deconomie-rurale.htmlCurac - Les énigmes de son château - Département de la Charente - Archéologie Médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2019/10/curac-les-enigmes-de-son-chateau.html
Varaignes - Le château de Varaignes, le village et son église. Un site rural d'écologie et de culture sur le département de la Dordogne en Périgord Vert. Archéologie Médiévale.
https://coureur2.blogspot.com/2020/03/varaignes-le-chateau-de-varaignes-son.html
Varaignes - Le château de Varaignes, le village et son église. Un site rural d'écologie et de culture sur le département de la Dordogne en Périgord Vert. Archéologie Médiévale.
https://coureur2.blogspot.com/2020/03/varaignes-le-chateau-de-varaignes-son.html
La Tour : un mode architectural français pour la guerre et pour la paix, du XIII° au XVI° siècles. Un exemple à l'Est du département de la Charente.
https://coureur2.blogspot.com/2020/12/la-tour-un-mode-architectural-francais.html
Fonctions religieuses apotropaïques et traditions funéraires en France
http://coureur2.blogspot.fr/2015/08/fonctions-religieuses-apotropaiques-et.html
Iconologie - Un couvercle de sarcophage mérovingien - une corniche de l'église de Saint-Amant-de-Montmoreau (Charente) - Archéologie médiévale.
https://coureur2.blogspot.com/2021/04/iconologie-un-couvercle-de-sarcophage.html
Saint-Amant-de-Montmoreau, Sud-Charente - Des vestiges du Haut-Moyen Âge à la naissance du gothique sur les marches Périgord/Angoumois/Saintonge- une maison tour - Première Renaissance Française.
https://coureur2.blogspot.com/2021/07/saint-amant-de-montmoreau-sud-charente.html
Du médiéval au contemporain, une invention bien avant classement au patrimoine mondial de l'UNESCO :
Claude Peynaud : Le clocher des Frères Perret à Saint-Vaury
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/perret-freres-le-clocher-des-freres_10.html
Pour ceux qui aiment l'iconologie, et l'iconographie
For those who like iconology, and inconography
Autour du rocaille. Dessin préparatoire d'étude - Le jugement de Pâris
https://coureur2.blogspot.com/2011/07/dessin-preparatoire-pour-une.html
La Véronique - Image ou non de la représentation
http://coureur2.blogspot.fr/2012/12/la-veronique-de-la-legende-lart.html
Langages de l'art contemporain - Répétition ordinaire - Bifurcations - Translation...
https://coureur2.blogspot.fr/2013/09/repetition-ordinaire-bifurcation-art-du.html
Fête de la musique à Nice - Place Garibaldi à Nice - Exposition d'artistes Polonais
https://coureur2.blogspot.fr/2013/07/la-fete-de-la-musique-expositions.html
La Mourachonne à Pégomas (exercice de recherche iconographique)
https://coureur2.blogspot.fr/2012/05/la-mourachone-pegomas-nouvelles.html
Cannes en 4 perspectives albertiennes recomposées - dessin panoramique à la mine de plomb
https://coureur2.blogspot.fr/2018/02/cannes-en-4-perspectives-albertiennes.html
Pour ceux qui aiment la poésie et qui en plus, comme moi, la reconnaisse comme la mère de tous les arts y compris de l'art contemporain
For those who love poetry and more, as I recognize it as the mother of all arts including contemporary art
Rencontres maralpines de Poésie - Mots d'Azur 2015-2016
http://coureur2.blogspot.fr/2015/09/rencontres-maralpines-de-poesie-et.html
Des poèmes sur la Riviera aux couleurs des Mots d'Azur : suite des rencontres maralpines de poésie 2016-2017
http://coureur2.blogspot.fr/2016/09/des-poemes-sur-la-riviera-aux-couleurs.html
Pierre Courtaud - Magazine - Un écrivain, un éditeur un poète, un chercheur en écritures - Un spécialiste de nombreux auteurs.
http://coureur2.blogspot.fr/2012/03/pierre-courtaud-magazine-un-ecrivain-un.html
Henry Chopin et la bibliothèque de Valérie Peynaud
http://coureur2.blogspot.fr/2013/12/henri-chopin-et-la-bibliotheque-de.html
Cannes -1° nuit de la poésie et de la musique au Suquet - 21 juin 2014
http://coureur2.blogspot.fr/2014/06/cannes-1-nuit-de-la-poesiefete-de-la.html
2° nuit de la musique et de la poésie - Cannes 21 juin 2015
http://coureur2.blogspot.fr/2015/05/2-nuit-de-la-poesie-et-de-la-musique-au.html
3° nuit de la poésie et de la musique au Suquet- Cannes Moulin Forville le 21 juin 2016
http://coureur2.blogspot.fr/2016/06/3-nuit-de-la-poesie-et-de-la-musique-du.html
Golf-Juan - Performance poétique - Brigitte Broc - Cyril Cianciolo
http://coureur2.blogspot.fr/2015/03/golf-juan-performance-poetique-brigitte.html
Marie Gay - Pierre-Jean Blazy - Auteurs et Edition(s) - Fondateurs des Mots d'Azur
http://coureur2.blogspot.fr/2016/03/marie-gay-pierre-jean-blazy-auteurs-et.html
De Vallauris à Cannes - Le Printemps des Poètes sur la Côte d'Azur avec Les Mots d'Azur
http://coureur2.blogspot.fr/2016/03/de-vallauris-cannes-la-cote-dazur-en.html
Christophe Forgeot : Poète - Poésie - Poème
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Zorica Sentic - Poète-romancière Franco-Serbe
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La Corse des poètes
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Magda Igyarto - Vibrations et expériences de la matière : du visible à l'indicible et de l'indécible au dicible - Peintre, poète et sculpteur
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Pour ceux qui aiment les légendes
For those who love legends
The Woodcutter and the Revenant - Sedimentary Memory - Essay - Creuse
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La Creuse - Le Bûcheron et le Revenant - Mémoire sédimentaire - Essai - Creuse
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Les routards de la baie d'Halong dans la tourmente https://coureur2.blogspot.fr/2013/10/les-routards-de-la-baie-dhalong-dans-la.html
Vietnam - La légende du Dieu des montagnes et du Dieu de la mer
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Pour ceux qui aiment les voitures de collection
Vis-à-vis de Dion-Bouton type E 452 - La voiture emmurée aux enchères à Lyon
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Festival d'Avignon à Mouans-Sartoux - Danser Baudelaire - Bruno Niver - Marina Sosnina - Répétition générale
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2 - La France en vrac
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1 - CP La France en vrac 1
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Monsieur, merci pour le développé de votre travail, pourriez-vous répondre à une question que vous pourriez me proposer si cela est pour vous la représentation de quelque chose de réel ?
RépondreSupprimerSavez-vous si dans l'architecture des grands de ce monde, on a déjà observé des différences de style dans le même monument, d'un endroit par rapport à un autre, dans des détails et non pas dans style lui-même ?
Et dont on aurait une signification, une raison pour laquelle on aurait fait une différence ?
Une différence signifiante.
Bonjour Monsieur,
SupprimerMerci pour votre intervention. Comme je suis limité par le texte je vous renvoie à mes études archéologique de ce blog, avec votre permission.
Je vous donne simplement ici ma "méthode d'étude". Les méthodes d'approche des monuments en histoire de l'art, lorsque cet enseignement est effectivement dispensé par de véritables historiens d'arts et non pas par des historiens rebaptisés de l'Education Nationale, se fait d'abord à partir d'un rattachement à des familles stylistiques (tous les architectes construisent en fonction du contexte de leur époque, même les "néos"). Ensuite il y a, ou il n'y a pas, car c'est souvent le cas, de texte d'archives. Ce qu'il y a toujours c'est le cadastre Napoléon - même à Monaco - qui vous oriente sur l'état le plus ancien du bâtiment dans le tissu rural ou urbain. Les vues anciennes sont également précieuses mais elles sont aussi trompeuses car ces vues sont aussi des oeuvres d'art et la part de l'intervention de l'artiste y est toujours possible et même fréquente : on aborde là de plein fouet la pertinence de votre question. Qui a changé quelques chose au bâtiment ? Lorsqu'on repère un détail qui surprend au sein du vocabulaire architectural général du bâtiment, signé ou non signé.
Nous abordons alors l'enquête qui doit se faire à de multiples niveaux, même au niveau des biographies, en se gardant d'y faire intervenir des sciences modernes comme la psychanalyse qui sont des formations intellectuelles de la fin du XIX° siècle et qui ne peuvent en aucun cas servir d'outil d'étude sur des modes de pensées qui sont étrangers à cette construction (par ailleurs très mouvante comme on le voit par les multiples remises en question de ces pratiques). Excusez moi, je vais vite : à partir de là, et lorsque le détail identifiée est bien un détail qui pose question, et non pas une interprétation, évidemment vous tombez sur des repères précieux qui peuvent faire sens, et ce sens si on arrive à l'isoler et à l'identifier de façon claire et scientifique c'est formidable.
Je ne dis pas que mon approche soit la seule plausible mais c'est celle que j'ai apprise avec quelques-uns des plus grands professeurs de France - et même étrangers - entre l'Université de Tours/Centre d'Etudes Supérieures de la Renaissance, l'Université de Poitiers/Centre d'Etudes Supérieures de Civilisation Médiévale, l'Université de Provence/Institut d'Art (disparu), centre d'Aix. J'ai aussi étudié, mais sur d'autres matières, à l'Université de Nice, j'ai un diplôme militaire qui me permet d'aborder les gestions de géographie physique, j'ai un diplôme d'Infirmier du Secteur Psychiatrique en trois ans et je poursuis actuellement un Diplôme Inter Universitaire en Santé Mentale dans la Communauté (CCOMS) pour affiner ces questions "psy" dans la communauté précisément, dont celle des productions artistiques contemporaines. Plus j'ai beaucoup de formations artistiques.
De cette façon je pense vous donner certaines garanties quand à ma réponse. Maintenant si vous avez d'autres éléments je suis preneur, bien sûr.
Espérant avoir répondu au moins partiellement à votre question.
Bien cordialement - Claude Peynaud