Pour voir des liens avec de nombreux articles sur les 141 que compte ce blog, veuillez vous reporter en bas de page. Merci.
Conventions
Pour poursuivre sur les axes de la reconstitution je suis reparti des deux pôles de la constructions de ce bâtiment, reliés par la seconde tour d'escalier. Comme déjà dit la partie ouest du bâtiment n'est pas totalement détruite. Il reste une demie-élévation régulière du dernier étage comme si un phénomène général aux trois murs extérieurs était responsable de cette demie-élévation qui subsiste aujourd'hui. Si on observe les bâtiments de cette époque et les parties démolies sur des demies hauteurs l'observation se porte principalement sur les tours qui ont perdu leurs couronnements de mâchicoulis entraînant dans leur chute l'essentiel du mur dans lequel les corbeaux d'encorbellement étaient scellés. Les murs en parapets sur encorbellement (mâchicoulis) étaient généralement construits en parpaings de pierre de taille épais d'environ 10 à 15 cm d'épaisseur pour 20 cm de haut et 30 à 40 cm de longueur. Je les ai donc restitué ainsi en architecture appareillée. J'ai donc repris ces us et observations pour comprendre l'état actuel des parties hautes. Ainsi le simple rétablissement d'un mur à peu près équivalent à celui actuel ajouté d'un mur qui aurait reçu les corbeaux d'encorbellement (parapet sur consoles) me donne une élévation qui projette le plancher vers le niveau des seuils des portes tout en haut de l'escalier en vis. J'ai donc opté pour un premier étage de comble derrière un parapet appareillé sur encorbellement conforme aux élévations des bâtiments de la génération du XV° siècle auquel appartient le premier volume ouest - bien sûr en relais d'un premier bâtiment plus ancien et dont il reste essentiellement le mur de refend et l'angle sud-ouest, ainsi que les fondations en cave et peut-être jusqu'au premier niveau en mur nord et ouest. Il n'y avait aucune cheminée. Les murs bien appareillées côtoies des murs en petit appareil dissolu. Cet ensemble est bien peu en accord avec la belle construction de la tour d'escalier en grand appareil régulier même si on a récupéré les ébrasements de la première tour pour les réinstaller sur cette seconde tour aux marches intérieures impressionnantes par la maîtrise, l'élégance, la finesse des tailles des marches portant noyaux.
2° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)
Fonctions religieuses apotropaïques et traditions funéraires en France
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Bonnes lectures et bon voyage dans les merveilles de l'art, le plus souvent totalement inédites et toujours parfaitement originales à l'auteur de ce blog.
Sommaire/Editorial
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Festival du Livre à Mouans-Sartoux avec les Mots d'Azur
Festival du Livre à Mouans-Sartoux - 7-8-9 octobre 2016 - avec Les Mots d'Azur
Marie Gay - Pierre-Jean Blazy - Auteurs et Editions - Fondateurs des Mots d'Azur - Marie Gay -
http://coureur2.blogspot.fr/2016/03/marie-gay-pierre-jean-blazy-auteurs-et.html
Renata - Pierre Cardin - Lacoste - Moulin de Sade - Lubéron 2015
Renata - Akira Murata - Espace Auguste Renoir à Essoyes
Renata chez Pierre Cardin - Le regard de Lydia Harambourg Historienne et critiques d'art, correspndans de 'Institut des Beaux Arts de l'Académie de France
Claude Peynaud - Clichés et antithèses...
Claude Peynaud - Jogging - Méthode d'élaboration d'un Jogging
Claude Peynaud - Le cercle des oiseaux
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Claude Peynaud - Une théorie de Construction
Danielle Benitsa Chaminant - Artiste et mémoire de...
Alliot - Vincent Alliot - Visite d'atelier
Rémy Pénard - Art et souvenirs autour de Pierre Courtaud
Henry Chopin et la bibliothèque de Valérie Peynaud
Sally Ducrow l'année 2018 - en suivant le chemin de l'aventure internationale de Sally Ducrow
Pierre Marchetti magazine...
La pochade - Pierre Marchetti et l'art de la pochade.
H.Wood - un peintre Anglais à Paris au milieu du XIX° siècle
Nus 2014-2015
https://coureur2.blogspot.fr/2014/09/nus-2014-2015-abac-modeles-vivants-nus.html
Nus 2013-2014
https://coureur2.blogspot.fr/2013/09/nus-2012-2013-abac-nus-2012-2013-2012.html
Et pour ceux et celles qui aiment l'archéologie et l'architecture
1° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)
2° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)
Allemans en Périgord - Manoir du lau - Archéologie Médiévale
Maisons-tours et donjons-tours - architectures médiévales françaises du XIII°/XIV° au XVI° - Archéologie médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2019/06/maisons-tours-et-donjons-tours.html
Pour ceux qui aiment l'iconologie, et l'iconographie
La Véronique - Image ou non de la représentation
Fête de la musique à Nice - Place Garibaldi à Nice - Exposition d'artistes Polonais
La Mourachonne à Pégomas (exercice de recherche iconographique)
Rencontres maralpines de Poésie - Mots d'Azur 2015-2016
Des poèmes sur la Riviera aux couleurs des Mots d'Azur : suite des rencontres maralpines de poésie 2016-2017
Pierre Courtaud - Magazine - Un écrivain, un éditeur un poète, un chercheur en écritures - Un spécialiste de nombreux auteurs.
Henry Chopin et la bibliothèque de Valérie Peynaud
Cannes -1° nuit de la poésie et de la musique au Suquet - 21 juin 2014
3° nuit de la poésie et de la musique au Suquet- Cannes Moulin Forville le 21 juin 2016
Les routards de la baie d'Halong dans la tourmente https://coureur2.blogspot.fr/2013/10/les-routards-de-la-baie-dhalong-dans-la.html
Vietnam - La légende du Dieu des montagnes et du Dieu de la mer
Conventions
Je situe cet article juste après la présentation des bâtiments de la commune d'Yviers en Charente, et avant d'autres monographies qui pourront utiliser le matériel historique et archéologique exposé sur cette page d'Yviers , développe en synthèse de mes recherches antérieures comme celle sur les châteaux de la Creuse ou pour d'autres bâtiments en France, sur cette page d'Yviers. Et ceci pour des raisons bien compréhensibles de méthode.
Châteaux de la Creuse - de la fin du moyen âge - XV et XVI° siècle - Archéolgie Médiévale
http://coureur2.blogspot.fr/2011/09/une-histoire-de-lescalier-en-vis.html
1° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)
http://coureur2.blogspot.fr/2013/10/archeologie-medievale-aspects-et.html
2° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)
http://coureur2.blogspot.fr/2014/11/2-partie-archeologie-medievale-aspects.html
3° partie - Archéologie Médiévale - suite des parties 2 et 3 d'Archéologie Médiévale consacrées aux aspects et singularités du château en France autour des XV° au XVI° siècles
http://coureur2.blogspot.fr/2016/04/3-partie-suite-des-parties-parties-1-et.html
Yviers/Charente - Archéologie médiévale - Une synthèse sur l'évolution architecturale du XV° au XVI° et XVII° s. en France - Mutations des donjons et maisons-tours des petits châteaux de la fin de la Guerre de Cent-Ans vers les donjons résidentiels de la fin du XV° siècle au XVI° siècle et des incidences dans le classicisme français.
https://coureur2.blogspot.fr/2018/04/yvierscharente-archeologie-medievale.html
Allemans en Périgord - Manoir du lau - Archéologie Médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2018/09/allemans-en-perigord-manoir-du-lau.html
Maisons-tours et donjons-tours - architectures médiévales françaises du XIII°/XIV° au XVI° - Archéologie médiévale
Curac - Les énigmes de son château - Département de la Charente - Archéologie Médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2019/10/curac-les-enigmes-de-son-chateau.html
Varaignes - Le château de Varaignes, le village et son église. Un site rural d'écologie et de culture sur le département de la Dordogne en Périgord Vert. Archéologie Médiévale.
https://coureur2.blogspot.com/2020/03/varaignes-le-chateau-de-varaignes-son.html
Varaignes - Le château de Varaignes, le village et son église. Un site rural d'écologie et de culture sur le département de la Dordogne en Périgord Vert. Archéologie Médiévale.
https://coureur2.blogspot.com/2020/03/varaignes-le-chateau-de-varaignes-son.html
La Tour : un mode architectural français pour la guerre et pour la paix, du XIII° au XVI° siècles. Un exemple à l'Est du département de la Charente.
https://coureur2.blogspot.com/2020/12/la-tour-un-mode-architectural-francais.html
Fonctions religieuses apotropaïques et traditions funéraires en France
http://coureur2.blogspot.fr/2015/08/fonctions-religieuses-apotropaiques-et.html
Iconologie - Un couvercle de sarcophage mérovingien - une corniche de l'église de Saint-Amant-de-Montmoreau (Charente) - Archéologie médiévale.
https://coureur2.blogspot.com/2021/04/iconologie-un-couvercle-de-sarcophage.html
Saint-Amant-de-Montmoreau, Sud-Charente - Des vestiges du Haut-Moyen Âge à la naissance du gothique sur les marches Périgord/Angoumois/Saintonge- une maison tour - Première Renaissance Française.
https://coureur2.blogspot.com/2021/07/saint-amant-de-montmoreau-sud-charente.html
Rioux-Martin - L'église romane - L'implantation de l'abbaye de Fontevraud à la Haute-Lande - Les interventions d'Edouard Warin et de Paul Abadie au XIX° s. - Une approche des escaliers romans dans le bassin de la Tude.
https://coureur2.blogspot.com/2022/06/rioux-martin-leglise-romane.html
Cressac, La Genétouze, Chenaud, Pillac, Montignac le Coq, Saint-Laurent-de-Combes Aspects atypiques de l'évolution de l'architecture religieuse romane en Sud Charente - Bassin de la Tude : contreforts, avant-chœurs, escaliers en vis et passages :
https://coureur2.blogspot.com/2024/01/cressac-la-genetouze-chenaud-pillac.html
Du médiéval au contemporain, une invention bien avant classement au patrimoine mondial de l'UNESCO :
Claude Peynaud : Le clocher des Frères Perret à Saint-Vaury
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/perret-freres-le-clocher-des-freres_10.html
Pour l'étude des décors peints je serai amené à faire appel à d'autres articles de ce blog en plus de la bibliographie d'usage.
depuis Yviers - avec une première synthèse partielle sur mes recherches antérieures - j'ouvre des explorations sur des bâtiments plus complexes, plus difficiles à étudier car souvent très remaniés ou détruits, ignorés des inventaires et autres cas de figures. Bref là où les explorations de plus en plus fines sont nécessaires. Pour réaliser ces explorations je mets à l'épreuve le matériel scientifique que j'ai déjà élaboré par mes seules recherches, photos et dessins, bien sûr sur les bases de travaux plus anciens que je signale en introduction de mes Châteaux de la Creuse et en bibliographie à la fin de cet article, mais qui n'ont jamais abordé la question ni exprimé ce vecteur de recherche de la mutation du donjon du petit château de la fin de la Guerre de Cent Ans vers les donjons résidentiels de la seconde moitié du XV° siècle et du XVI° siècle, jusqu'au Classicisme Français, par une méthodologie rigoureuse de relevés archéologiques précis et inventifs, adaptés à chaque bâtiment, par l'exploration systématique des murs de refends, qui enrichissent encore à leur tour l'inventaire mis à jour par mes seules recherches.
Remerciements:
Monsieur Allain Tricoire Maire d'Allemans en Périgord
Monsieur Jean-François Savier, Président de l'association du Manoir du Lau
Madame Sylvie Ollat Secrétaire de Mairie à Allemans en Périgord
Madame et Monsieur le marquis Du Lau d'Allemans
Monsieur Raymond Rouzeau maçon de la commune.
Bibliothèque Municipale d'Allemans en Périgord.
Bibliothèque Municipale d'Allemans en Périgord.
En cours de restauration - Propriété de la commune. |
Nous y voici dans cette célèbre région du Périgord aux quatre couleurs : noir, blanc, pourpre et vert, aux innombrables châteaux. Tellement innombrables que le manoir du Lau ne figure pas sur les listes courantes des châteaux de ce département. Pourtant c'est lui que j'ai retenu, juste après Yviers en Charente, à une trentaine de kilomètres l'un de l'autre, pour faire avancer ma recherche.
Allemans en Périgord est au sud-ouest du Périgord vert.
Le Périgord c'est l'ancienne région gauloise des Pétorcoriens avec sa capitale Vesunna (Périgueux).
Le nom de la commune semblerait indiquer une dépendance étroite avec l'histoire des Alamans, tribu barbare de l'Europe de l'ouest au V° siècle. Or à cette époque le Périgord moderne était en pays Wisigoth, isolé des territoires des Alamans par ceux des Burgondes.
Le manse médiéval peut-il avoir laissé sa mémoire dans l'organisation agricole de la région et du site aux nombreux puits, traversé par trois rivières La Dronne, La Lizonne et le Ruisseau Du Boulanger, aux réseaux aquatiques souterrains omniprésents comme sur un site anciennement dominé par les sources et les résurgences lieu hypothétique de sédentarisation de barbares vaincus ?
(Je remercie Monsieur Allain Tricoire, Maire d'Allemans, pour m'avoir fait part de son expérience et de ses recherches en matières de réseaux aquatiques souterrains sur sa commune, sur le site de l'agglomération avec une église romane en épicentre).
Qu'elles sont les motivations pour la construction d'une église à file de coupoles au XII° siècle dans une communauté villageoise dont l'étendue actuelle ne laisse en rien supposer une richesse ni une importance suffisantes pour entreprendre l'édification d'une église tout compte fait ambitieuse qui semble avoir plus visé les conquêtes de hauteurs que les étendues du plan ? Quels étaient les revenus de la fabrique ?
En cherchant dans les travaux de Marcel Durliat (M.Durliat, L'art Roman. Paris, 1982, p. 491) on lit au sujet de Saint-Front de Périgueux : "L'explication nous est fournie par le guide du pèlerin de Saint-Jacques de Compostelle " Il nous faut rendre visite dans la ville de Périgueux au bienheureux Front, évêque et confesseur qui, sacré évêque à Rome par l'apôtre Saint-Pierre, fut envoyé prêcher dans cette ville. Certains racontent même qu'il avait fait partie du collège des disciples du Christ. Son tombeau...a été construit avec soin en forme de rotonde comme le Saint-Sépulcre et il surpasse par la beauté de son oeuvre toutes les tombes des autres saints".
Ce mur de refend nous livre en sa face est un ensemble d'ouvertures superposées, étage par étage, depuis une entrée centrale dans la cave ou dans une partie socle partiellement enterrée puisque le niveau des sols à changé. On pourrait pressentir une distribution des étages par une construction hors oeuvre en façade sud de ce mur de refend. Construction en bois (succession d'échelles de meunier) ou déjà escalier en vis hors oeuvre ? Ou autre bâtiment ? [Plus bas dans la page je vais questionner une nouvelle fois ce mur en lien avec l'angle sud-est du donjon ouest].
La voûte de la cave est une seconde construction qui a obstrué partiellement l'accès primitif à la cave. En revanche on ne décèle aucune reprise sous oeuvre pour un percement dans le mur sud déjà très épais augmenté du volume de maçonnerie nécessaire à la construction de la voûte en berceau qui récupère les anciens soupiraux : j'écris ici au sujet de l'accès à la cave voûtée par une travée droite qui part au niveau du mur primitif et mise en relation avec le berceau de la voûte par un couvrement segmentaire en mode de soupirail. Cette partie droite a un couvrement quasiment plat puis articulé en coffrage de voûte surbaissée gagne presque toute les épaisseurs de murs mais pas totalement puisque la voûte en plein cintre de l'escalier s'articule quasiment contre l'ancien mur du donjon, en le pénétrant très peu toutefois étayé par un fort linteau qui cède sous le poids de cette voûte supportant le départ du grand escalier en surcharge en manière de mur d'échiffre, formant l'ébrasement d'une huisserie sans que ce rythmes courbe joue le rôle d'une arc de décharge sur ce linteau. Ce qui conforte l'idée que cette travée droite d'accès à la cave, depuis la base de l'escalier en vis-hors oeuvre, est un second chantier qui a modifié l'accès primitif à la cave par la porte frontale du mur de refend (voir la planche ci-dessus, figures 1 et 3). Cet escalier en vis hors oeuvre est un premier escalier avec un départ de la vis beaucoup plus lié, et je dirais même directement lié, à la volée droite qui descend à la cave (vois reconstitution plus bas)
On a retrouvé dans les décombres de la cave la base polygonale de cette vis et des marches parviennent jusqu'à nous en réemploi dans un palier reposant sur le terre-plein d'accès aux deux pièces en rez-de chaussée après une articulation délicate à la porte d'entrée au château par la tour d'escalier.[deux autres fragments de marches sont également inclus dans les marches des deux volées qui descendent à la cave. J'en donne le relevé et la localisation plus bas sur une autre planche consacrée à l'approche technique de l'escalier ].
Ce type de liaison d'un escalier en vis avec une volée droite en relais, directement liée à la base de la vis, plaide pour un aménagement du quatrième quart du XV° siècle et dans mon inventaire, dans son état actuel, pour une datation à partir de 1480. Un autre élément plaide en faveur d'une première tour d'escalier : c'est le déplacement vers l'est, par rapport à la volée droite, du noyau de la grande vis actuelle. Le muret en face, qui aurait pu faire penser à un vestige de la première tour d'escalier, ne pourrait être, après exploration plus bas dans la page, qu'un muret construit pour caler les marches de la volée qui fait le lien entre le départ de la vis et la volée droite qui descend à la cave. Enfin la porte d'entrée à la tour est très basse et l'enroulement de la grande vis passe très au-dessus de cette porte d'entrée. Ce qui est totalement contraire aux manières de construire de cette époque puisque la hauteur des portes d'entrées au donjon résidentiel par la tour d'escalier était dépendante de l'enroulement intérieur de la vis [cet aspect théorique largement défendu par les historiens d'art qui ont pu avancer par là un argument de l'abandon des escaliers en vis pour préférer l'escalier rampe sur rampe qui offre plus de possibilités pour des entrées plus grandes, plus majestueuses, ne semble pas totalement exhaustif . Nous en avons un témoignage avec ce château puisqu'ayant beaucoup de place pour construire une entrée plus grande avec une nouvelle vis de grande ampleur, on récupère une entrée très basse. Peut-être a t-on tout simplement voulu conserver les liens de la modernité aux origines plus anciennes du château ?].
Plus bas je vais explorer et reprendre ces éléments plus en détail.
Donc un escalier en vis qui a été construit, démoli, puis reconstruit avec un réemploi de la première porte sculptée et armoriée qui fait démarrer les valeurs ornementales de la façade d'entrée de la tour d'escalier en évitant toutefois tout excès puisque ces valeurs décoratives disparaissent au fur et à mesure qu'on s'élève dans les étages (Voir planche ci-dessus, figure 2) jusqu'aux armoiries au départ de l'encorbellement (culot) de l'escalier en vis hors oeuvre, relais de la grande vis pour accéder à la pièce disparue en surcroît de la tour d'escalier. Il y a peut-être très peu d'écart de datation entre les deux constructions de la tour d'escalier car les répertoires ornementaux repérés sur la porte d'entrée sont tout à fait compatibles avec n'importe quelle construction de château dans les deux dernières décennies du XV° siècle, voire au début du XVI° siècle. Et les baquettes qui se recoupent en angles des ébrasements des portes et fenêtres ne sont pas des repères suffisants pour avancer qu'on franchit 1500 dès qu'on les rencontre. Les évolutions ne se font pas de façons linéaire ni brutales de Noël aux Rois, comme déjà dit dans d'autres articles, mais par tendances avec des branches à succès et d'autres qui resteront sans lendemain, avec parfois des points de repères qui restent assez fiables mais que chaque bâtiment peut toujours remettre en question tout en s'inscrivant dans une dynamique générale qui est le propre de cette famille architecturale ici explorée et étudiée.
Toutefois nous commençons à avoir des repères de créneaux historiques fiables entre le mode de liaison de la volée droite au noyau de la vis, le type de marches délardées au regard d'un escalier rampe sur rampe de la Première Renaissance Française (1495-1525), le noyau de la vis torsadée probable dès les deux dernières décennies du XV° siècle, jusqu'au XVI° siècle.
Un autre repère qui confirme ceux que je viens de donner comme datations : celui de l'apparition des escaliers en vis à paliers. Ces paliers, puis repos, qui coupent le déroulement continu de la vis apparaissent à la fin du XV° siècle pour se systématiser au XVI° siècle lorsqu'ils ne sont pas remplacés par des escaliers rampe sur rampe arrivés en France avec la Renaissance Italienne à partir de 1495, soit à partir du départ de Charles VIII de Naples lorsqu'il ramène les premiers répertoires italiens à Amboise . Cette période est dite "Première Renaissance Française" par les auteurs (Gébelin, Hautecoeur, Chastel, Guillaume). Pour la Provence Jean-Jacques Gloton dans sa monumentale étude sur la Renaissance et Baroque en Provence donne une arrivée légèrement plus précoce de la Renaissance Italienne avec le retour de Naples du Roi René ramenant avec lui les italiens dont le célèbre Laurana. La période de 22 ans qui sépare le décès du Roi de Naples Charles d'Anjou (1480) et celle de Laurana (1502) est une période certaine de l'assimilation très progressive des goûts ornementaux italiens alors que l'art gothique flamboyant triomphe incontestablement. Mais la question est plus complexe et je vais m'arrêter là sur cette sensibilisation à l'apparition des nouveaux répertoires sur le royaume à la fin du 15° siècle en citant Jean-Jacques Gloton ( que je remercie vivement pour avoir suivi tous mes travaux de DEA et de thèse doctorale à Aix-en-Provence pendant dix ans alors qu'il était à la retraite et que Monsieur le Professeur Jacques Chabot, ami de Jean-Jacques Gloton et Directeur des Thèses à Aix-en Provence avait bien voulu prendre son relais. Mes remerciements vont aussi à Monsieur le Professeur Jacques Chabot pour avoir accepté cette collaboration en nouvelle direction de mon travail jusqu'à soutenance) " L'intérêt du roi René pour la Renaissance italienne est en somme une conversion tardive. Depuis son retour en France en 1444, son goût avait été essentiellement celui d'un homme de culture septentrionale, formé à l'école de la Bourgogne et surtout de Naples, cette tête de pont de l'art des Flandres en Italie. Ses commandes étaient naturellement allées, on le sait, à des peintres marqués par l'influence flamande (souvent ramenés d'Italie du sud ), à des sculpteurs et à des architectes représentatifs du troisième art gothique français...Dans cette période angevine, la partie la plus novatrice de l'oeuvre du roi René pourrait passer inaperçue, car elle ne se trouve pas dans les constructions de prestige et les témoins qui en subsistent sont peu spectaculaires. Plus que dans les grands châteaux mis au goût du jour, c'est pourtant, on le sait, dans les modestes manoirs de l'ancien roi de Naples, familièrement arrangés, que se préparent dès le milieu du XV° - siècle les transformations décisives : celles qui sous François 1° et Henri II substitueront à la forteresse féodale la maison de plaisance des temps classiques". [J.J.Gloton, Renaissance et baroque à Aix-en-Provence - Recherche sur la culture architecturale dans le midi de la France de la fin du XV° siècle au début du XVIII° siècle - Thèse pour el doctorat d'Etat pprésentée à l'Université de Paris-Sorbonne par Jean-Jacques Gloton ancien élève de l'Ecole normale supérieure - Ancien membre de l'Ecole française de Rome - Professeur à l'Université de Provence". 2 volumes, Ecole française de Rome Palais Farnèse 1979. Bibliothèque des Ecoles françaises d'Athènes et de Rome - Fascicule deux cent trente septième. P.23]
Pour l'instant, hormis une première exploration de la tour d'escalier hors oeuvre du manoir du Lau, nous restons du côté ouest du château, c'est-à-dire, avec le premier petit donjon qui avait été partiellement démoli (accident d'une voûte sommitale trop lourde pour des murs trop fins, ou mal articulée, ou destruction volontaire due à quelque événement violent ?).
Ce premier bâtiment en tour ouest a été agrandi, ou remanié, par une construction à l'est plus vaste en largeur dont il ne nous reste que le rez-de-chaussée et le premier étage, avec la certitude que le bâtiment avait au moins deux étages sur cette partie est en pignon, par l'enroulement d'un petit escalier en encorbellement sur l'angle sud-est qui établissait au moins la liaison avec un second étage.
La question du nombre d'étages du bâtiment à l'ouest va se dégager plus bas de l'analyse;
Ce qui surprend l'archéologue dans une première approche du plan c'est la mise en conformité de l'agrandissement - mal articulé avec le donjon primitif - avec les proportions des pièces dans ces bâtiments de la transition XV°/XVI° siècles. C'est-à-dire que les deux pièces par étage ont entre elles un rapport de dimensions moyennes de 11, 50 / 9 m , soit de 1,28 (voisin du 1,3), soit un rapport commun aux bâtiments construits dans dernier tiers du XV° siècle (au XVI° siècle ce rapport tendra vers le 1/1, puis à la symétrie. Avant les écarts sont plus grands). Tout comme deux étages sur rez-de-chaussée nous entraîneraient dans le même créneau de datations (2, 3 à 4 étages et plus rarement 5, avec en plus, généralement, deux étages de combles charpentés) avant le dernier tiers du XV° siècle. Mais au Manoir du Lau ces proportions ne sont pas le résultat d'un parti architectural voulu. Non. C'est le résultat en plan de la récupération à l'est d'un mur de chapelle détruite dont il subsiste la lancette du chevet plat, et en élévation de la hauteur primitive du premier donjon construit à l'ouest [la question posée par cette lancette dont l'ouverture en mur pignon chevauche le plancher de séparation de l'actuel rez-de-chaussée et le premier étage, est des plus intéressantes mais pas des plus simples. Cette chapelle avec sa lancette en chevet ne peut-être que postérieure à l'édification de la l'église à file de coupoles, toute porche. Ce qui complique encore les choses. La présence d'une chapelle à proximité d'un donjon est la configuration des bâtis des mottes que donnent Michel de Boüard et Joseph Decaëns dans leur article commun sur le château de terre et de charpente au chapitre de la construction des mottes "En premier lieu, rappelons que les textes latins du XI° et du XII° siècles emploient, pour les désigner, le mot castellum., qui ne comporte aucune ambiguïté : la motte était bien considérée par les contemporains comme une résidence fortifiée. Il n'est d'ailleurs pas très rare qu'elle ait été élevée sur le site d'un ancien curtis; dans ce cas, la demeure du seigneur n'a pas changé de site, mais seulement d'aspect, la continuité de la fonction résidentielle apparaît évidente. Cette fonction encore attestée par la présence d'une chapelle dans la basse-cour de la motte et par divers textes appartenant à la littérature narrative ou hagiographique" cf. M. de Boüars, J.Decaëns, "Les château de terre et de charpente". Dans, Le château en France - Sous la direction de Jean-Pierre Babelon. Paris, 1986, p.17 et 18. "Curtis" désigne la centre de la propriété agricole du seigneur au haut moyen-âge en relais des villae de l'antiquité tardive. Les mottes castrales ne signent pas nécessairement des périodes antérieures au monde roman, d'autant plus que la question de ces types d'implantations est encore très mal connue]. Si tant est que le volume est ait été construit jusqu'à égaliser la hauteur du donjon ouest, ou d'un petit bâtiment que nous qualifions de nos jours "donjon" et qui peut-être ne l'a jamais été, ce qui pourrait sembler tout à fait certain puisqu'il y a deux entrées sur le dernier palier au sommet de la tour d'escalier, mais en approfondissant l'exploration archéologique on se trouve orienté vers un troisième niveau qui n'a vraisemblablement jamais été celui de l'élévation initiale du premier volume ouest. Des corbeaux intérieurs existent sous le niveau de ces portes (bouchées) de l'étage absent, tant en ouest qu'en est, et entraîne inévitablement la recherche vers un dernier étage en pan de bois (encorbellement ou pas ?) au moins ainsi construit sur la partie ouest et pourquoi pas à l'est alors que l'analyse archéologique nous entraîne vers un leurre. C'est un leurre. En effet si on analyse plus précisément l e dernier étage de la cage d'escalier on se rend compte que son dernier étage est d'une réalisation différente de celle des étages inférieurs et notamment avec des marches d'environ 5 à 6 cm plus larges que celles des étages inférieurs avec des noyaux également moins épais, de peu mais moins épais. En plus les portes se resserrent sur un mur de refend qui semble considérablement se réduire à ce troisième niveau.
Si nous suivons le nombre d'étages du bâtiment avec son couronnement par un toit en pavillon (croupes), étage en pan de bois et escalier en vis hors oeuvre montant au-dessus du dernier étage par l'intermédiaire d'un escalier en vis en encorbellement relais de la grande vis, nous serions dans un bâtiment du dernier tiers ou quart du XV° siècle et non pas du XVI° siècle, même pas de transition comme à Yviers. Or la conquête des paliers vers des repos et le délardage des marches de la grande vis nous rapproche des marches d'un escalier rampe sur rampe assez extraordinaire d'un château voisin, peut-être antérieur à Azay-le-Rideau. Il y a donc du XV° et du XVI° siècle dans ce château. Du XIV° c'est moins certain, ou pour le moins rien dans l'état actuel des explorations et connaissance du bâtiment permet de l'affirmer sauf cette compréhension d'un site primitivement occupé par plusieurs petites constructions dispersées et réunies au gré des besoins et des nécessités, de leurs caractères qui se dégagent peu à peu des uns et des autres. Pas même la fenêtre du pignon est ne nous permet de descendre dans le XIV° siècle. En revanche nous commençons à toucher du doigt un des aspects très mal connu de la construction du petit château de la période de fin de la Guerre de Cent Ans, du XIV° siècle à la première moitié du XV° siècle, c'est-à-dire des accumulation ou "entassements" de petits bâtiments à l'intérieur d'enceintes. Cette la une voie de recherche, ouverte.
Nous devons retenir que les bâtisseurs du château tel que nous le voyons aujourd'hui ont bien suivi les us et coutumes de la construction ordinaire des donjons résidentiels de la fin du XV° siècle en France en mettant en accord leurs reconstructions avec les modes du royaume et l'évolution de ses manières de construire le petit château; au moins le corps de logis qu'on appellera bientôt à lui seul "château".
L'étude du château du Lau s'inscrit dès lors totalement dans cette étude de la mutation - avec le mot "mutation" jamais aussi bien adapté - du donjon du petit château de la fin de la Guerre de Cent-Ans vers les donjons résidentiels de la seconde moitié du XV° siècle au XVI° s et au-delà avec des incidences dans l'architecture classique en France. Des surprises aussi, propres à enrichir mon inventaire mis à disposition sur ce blog... (sous copyright)
Sommes-nous passés directement du donjon ouest enrichi de sa tour d'escalier en vis hors oeuvre au château agrandi à l'est avec sa grande tour d'escalier polygonal faisant le lien entre les deux constructions ? Il semble qu'il y ait eu encore plusieurs étapes intermédiaires pour en arriver là.
Cette valeur A/A' ne se reporte pas au second étage où on a voulu des entrées sur un même palier. En revanche il faut deux contre-marches intérieures B pour regagner le niveau du sol de la pièce ouest. Ceci est du à l'exceptionnelle ampleur qu'on a voulu donner à la pièce est du premier étage qui, tout en ayant son sol plus bas a aussi un plafond plus haut que celui de la pièce ouest au même étage. En revanche il a fallu sacrifier le passage dans le mur de refend du second étage pour obtenir un équilibre relatif du service des pièces par l'escalier en vis. On a même du très certainement bouger les niveaux des planchers, au moins de la pièce ouest du second étage, sinon dès le premier étage.
Allemans sur la carte de César-François Cassini de Thury pour le roi Louis XV (XIII° siècle) |
Allemans en Périgord est au sud-ouest du Périgord vert.
Le Périgord c'est l'ancienne région gauloise des Pétorcoriens avec sa capitale Vesunna (Périgueux).
Le nom de la commune semblerait indiquer une dépendance étroite avec l'histoire des Alamans, tribu barbare de l'Europe de l'ouest au V° siècle. Or à cette époque le Périgord moderne était en pays Wisigoth, isolé des territoires des Alamans par ceux des Burgondes.
Cette dépendance du nom de la localité est celle généralement retenue par les historiens de la commune, comme Albert Lacombe, Histoire d'Allemans, des origines à la fin du XVIII°s. et annexes - Extrait de la conférence du 18 octobre 2008. Suivant les auteurs le nom des Alamanni apparaît dans l'histoire en 214 ap.J.C. Si une pénétration de ces tribus regroupées sous le nom de Alle Mann (Alemanni ou Alamnni) est signalée sur le territoire romain avant 222, il semblerait que leurs incursions qui durent jusqu'au milieu du IV° s., plus que de réelles invasions, aient été toujours contenues sur les territoires à l'est de la France actuelle jusqu'au plateau de Langres, Strasbourg et dans les Vosges mais pas plus à l'ouest, et presqu'aussitôt refoulés derrière le Rhin et le Danube par les Empereurs Romains.
Ces études qui ne précisent pas leurs sources scientifiques sont toutefois très largement nuancées par des auteurs universitaires comme Gaston d'Eze à travers sa participation à l'histoire du Poitou (G.d'Eze, "Les siècles de romanisation". Dans, Histoire du Poitou, des Limousins et du pays charentais." 1976, sous la Direction de d'Edmon-René Labande , p.78 à 81) "L'on ne peut détailler les chemins que, en 276, suivirent les envahisseurs Francs ou Alamans. L'empereur Probus finit par les refouler, mais après les avoir circonscrits dans les territoires par eux provisoirement conquis, et sans doute ravagés...En 406 ce fut la ruée des Vandales, qui tournoyèrent pendant deux ou trois ans avant d'aller s'abattre sur l'Espagne. Prosper d'Aquitaine écrivait : "nous avons tous endurés les derniers des malheurs. Toi aussi, Aquitaine chargée de fardeaux, tu marchais dans la poussière de la rude voie au milieu des chariots et des armes des Gètes". Puis voici les Saxons...A la transformation de la défense se rattache une nouvelle institution : celles des "Lètes". Il s'agit de tout un semis de colonies constituées de barbares vaincus...Au IV° siècle un beau redressement s'opéra au profit des villes, d'autant plus notable que l'âge ultérieur verra les riches délaisser davantage celles-ci pour les domaines ruraux...toutefois aucune de nos trois capitales régionales ne figure dans l'Ordo nobilium urbium dû à Aussone.
Deux villes nouvelles naissent alors : Tulle héritière de Tintignac et, plus étonnante, Angoulême...Cette dernière, dont le nom Icolisma, apparaît vers 350, est née de rien, peut-être d'un condate...Angoulême est dorénavant chef-lieu d'une "cité" détachée de celle des Santons. Ses limites atteignent au nord Champagne-Mouton, à l'est Montbron, à l'ouest Chateauneuf-sur-Charente, et une pointe poussée au midi jusqu'à Aubeterre".
Ces villes vivaient des campagnes, et celles-ci étaient partiellement remises en valeur grâce aux laboureurs barbares . Constance en 355, Julien en 358...province que Salvien, en 440 encore, proclame Aquitania felix". L'étude nous donne également une carte des destructions des grands invasions depuis le Poitou jusque vers le Limousin mais passe au nord de la Charente et semble ignorer la Dordogne mais pas les environs d'Aubeterre qui pourront peut-être entrer dans le champ des périmètres inclus en limites des pointes sud de l'étude mais sans confirmation de présence Alamane, au bénéfice des invasions franques jusqu'en Espagne et Afrique du Nord pour leur part reconnues par tous les auteurs (?).
Jean Favier dans son dictionnaire médiéval de la France nous donne pour Alamans : " page 27 - "peuple germanique établi sur l'Elbe et le Main au III° siècle, en Alsace et en Suisse au IV° siècle. Repoussés par Julien (357) et Clovis (Zülpich, alias Tolbiac, 496), les Alamans s'installèrent définitivement en Souabe"....(page 517 - " Les Alamans attaquent de tous les cotés les frontière romaines. En 235 ils détruisent Strasbourg. Vers 250 ils sont chez eux dans les anciens champs décumates, entre le limes et le Rhin. Dix ans plus tard on les voit dans la plaine du Pô. Les peuples Francs agissent au contraire en ordre dispersé ; ils parcourent la Gaule...passent même en Espagne...Certains se retrouvent en Afrique".
L'Encyclopédie Universalis, sous la plume de Patrick Périn (édition de 1992) nous donne "Alamans, Thuringiens et Bavarois 'Le nom des Alamans (de Allmänner Almanenn, tous les hommes) n'apparaît qu'au début du III° siècle Jésus-Christ...Dès la seconde moitié du III° siècle, les Alamands opérèrent des raids, souvent repoussés , en direction de l'Empire romain, entreprenant une expansion territoriale qui fut en partie contenue par les empereurs du Bas-Empire. Lors de l'avènement de Clovis (481 ou 482), leur territoire s'était considérablement agrandi, délimité à l'ouest par les Vosges, au sud par les Alpes, à l'est par l'Isar et au nord par le Main. Cette expansion fut alors arrêtée au nord-ouest par les Francs (bataille site à tort de Tolbiac = Zülpich, en 1495 ou 496), mais elle se poursuivit en Suisse, où un processus de colonisation s'instaura au détriment des Burgondes. Des groupes d'Alamans parvinrent à s'établir jusque vers Langres et Besançon. D'autres tentèrent des percées en direction de l'Italie , au milieu du VI° siècle...746, date à laquelle l'aristocratie alamane fut brisée à la bataille de Canndstatt, qui marque la fin de l'histoire des Alamans comme "nation"." (p. 654, vol.1);
Jean Favier dans son dictionnaire médiéval de la France nous donne pour Alamans : " page 27 - "peuple germanique établi sur l'Elbe et le Main au III° siècle, en Alsace et en Suisse au IV° siècle. Repoussés par Julien (357) et Clovis (Zülpich, alias Tolbiac, 496), les Alamans s'installèrent définitivement en Souabe"....(page 517 - " Les Alamans attaquent de tous les cotés les frontière romaines. En 235 ils détruisent Strasbourg. Vers 250 ils sont chez eux dans les anciens champs décumates, entre le limes et le Rhin. Dix ans plus tard on les voit dans la plaine du Pô. Les peuples Francs agissent au contraire en ordre dispersé ; ils parcourent la Gaule...passent même en Espagne...Certains se retrouvent en Afrique".
L'Encyclopédie Universalis, sous la plume de Patrick Périn (édition de 1992) nous donne "Alamans, Thuringiens et Bavarois 'Le nom des Alamans (de Allmänner Almanenn, tous les hommes) n'apparaît qu'au début du III° siècle Jésus-Christ...Dès la seconde moitié du III° siècle, les Alamands opérèrent des raids, souvent repoussés , en direction de l'Empire romain, entreprenant une expansion territoriale qui fut en partie contenue par les empereurs du Bas-Empire. Lors de l'avènement de Clovis (481 ou 482), leur territoire s'était considérablement agrandi, délimité à l'ouest par les Vosges, au sud par les Alpes, à l'est par l'Isar et au nord par le Main. Cette expansion fut alors arrêtée au nord-ouest par les Francs (bataille site à tort de Tolbiac = Zülpich, en 1495 ou 496), mais elle se poursuivit en Suisse, où un processus de colonisation s'instaura au détriment des Burgondes. Des groupes d'Alamans parvinrent à s'établir jusque vers Langres et Besançon. D'autres tentèrent des percées en direction de l'Italie , au milieu du VI° siècle...746, date à laquelle l'aristocratie alamane fut brisée à la bataille de Canndstatt, qui marque la fin de l'histoire des Alamans comme "nation"." (p. 654, vol.1);
Rien, dans l'état des littératures spécialisées consultées et qui font autorité ne permet d'affirmer que le nom d'Allamans en Périgord vient d'un groupe d'Alamans vaincus et sédentarisés entre sud-Charente et Périgord vert, très loin des leurs expansions connues et reconnues, devenus des "laboureurs barbares" d'autant plus que les parcelles médiévales en propriétés à des affranchis et pouvant offrir suffisamment de ressources pour nourrir une famille, sont appelées "manses" à l'époque mérovingienne [Mérovée règne de 412 457, fondateur de la dynastie des mérovingiens. Jean Favier dans son dictionnaire de la France Médiévale nous met cependant en garde en évoquant plus un personnage mythique qu'un roi historique]. Les invasions arabes ayant laissé des traces linguistique plus récentes on peut également penser que le nom Allemans est une contraction de l'article défini de source arabe "Al" avec le mot "manse" : Le manse devenu Allemans : l'association des deux articles définis "Al" et "Le" devant le mot "manse" créant le nom moderne Allemans.
Le manse médiéval peut-il avoir laissé sa mémoire dans l'organisation agricole de la région et du site aux nombreux puits, traversé par trois rivières La Dronne, La Lizonne et le Ruisseau Du Boulanger, aux réseaux aquatiques souterrains omniprésents comme sur un site anciennement dominé par les sources et les résurgences lieu hypothétique de sédentarisation de barbares vaincus ?
(Je remercie Monsieur Allain Tricoire, Maire d'Allemans, pour m'avoir fait part de son expérience et de ses recherches en matières de réseaux aquatiques souterrains sur sa commune, sur le site de l'agglomération avec une église romane en épicentre).
Qu'elles sont les motivations pour la construction d'une église à file de coupoles au XII° siècle dans une communauté villageoise dont l'étendue actuelle ne laisse en rien supposer une richesse ni une importance suffisantes pour entreprendre l'édification d'une église tout compte fait ambitieuse qui semble avoir plus visé les conquêtes de hauteurs que les étendues du plan ? Quels étaient les revenus de la fabrique ?
Bibliographie : Julien Secret, Les églises du Ribéracois. Périgueux 1958, p.109 et 110 |
La basilique Saint-Pierre à Rome fut commencée au IV° siècle lorsque l'Empereur Costantino exprima la volonté de faire édifier une basilique (église cardinale) sur le lieu où l'apôtre Pierre fut enterré. C'était pendant tout le haut moyen âge le principal lieu de pèlerinage.
Les liens de Saint Pierre sont exposés dans la basilique.
C'est donc le choix d'une forme architecturale qui célèbre à la fois le tombeau du Christ et celui de Saint Pierre qui entraîne le parti à file de coupoles de l'église Saint-Pierre aux liens d'Allemans. Il est alors certain que l'église Saint-Pierre d'Allemans est totalement en lien avec la construction de l'église Saint-Front de Périgueux qui fut premièrement édifiée sur un plan en croix latine et sans autre chevet qu'une des quatre travées sur coupole, soit à chevet plat. Il ne faut pas non plus quitter cette église sans faire un tour sur les communes environnantes où le parti architectural des petites églises romanes (fort belles et très émouvantes parfois enrichies de somptueuses fresques romanes comme à Bourg de Bosc ou de tympans peints comme à Epeluche) est presque toujours ponctué par la récupération en chevet plat d'un volume haut, pas très grand, articulé aux angles, sur plan carré, qui s'apparente à un donjon roman (Epeluche, Chassaignes), ou par la construction d'un gros massif carré qui domine une nef unique et l'articule au chevet semi circulaire après une petite travée droite (Bourg de Bosc, Faye, Lusignac).
Avec la construction de cette église à file de coupoles d'Allemans nous sommes très probablement dans la seconde moitié du XII° siècle en arrivant dans le XIII° siècle avec un chevet plat à triplet. Un cimetière autour de l'église recueille les défunts la tête orientée dans les cuves au plus près du sanctuaire (Eléments donnés par Monsieur le Maire) en héritage direct de la tradition mérovingienne.
Le site pourrait être très ancien : récupération à la période mérovingienne d'un lieu de célébration païen ou romain lié aux sources ?
Toutefois le site n'est pas répertorié comme lieu du pouvoir féodal seigneurial aux XIII°-XIV° siècles suivant le document ci dessous
Du XIII° au XV° siècle, peut-être un peu avant, le site ne conserve aucune mémoire connue à ce jour. En revanche la construction d'un bâtiment de fief (château avec donjon) à proximité de l'église, même vraisemblablement immédiatement en bordure du périmètre du cimetière - après exploration archéologique - pourrait laisser présager une petite implantation civile et militaire ou un renforcement militaire vers la fin du XIV° siècle ou dans la première moitié du XV° siècle puisque l'exploration du mur de refend et de la cave du manoir ou donjon résidentiel dit château livre des aspects tout à fait concluants sur l'existence d'un premier donjon rectangulaire construit sur une cave non voûtée, quasiment hors sol, étroit comme si on avait voulu le couvrir d'une voûte sommitale pour avoir une terrasse, de dimensions assez réduites en plan mais élevé assez haut. (Au XV° siècle on construit encore des tours comme ça - Voir sur ce blog Archéologie 1° partie - La tour de Bellegarde, département du Gard).
[Je signale une région très marquée par la présence de cluzeaux qui sont des cavités souterraines bâties et architecturées en salles et couloirs, dites souterrains, très différentes les unes des autres, recensées et relevées par les spéléologues avec parfois des approches archéologiques très pertinentes. Un important et beau travail de recensement et de relevés a été fait et publié par Serge Avrilleau. La cave du Manoir du Lau figure dans cet inventaire : S.Avrilleau, 2013, op.cit. p. 141] Je ne retiens pas cette entrée comme celle d'un cluzeau (mais je n'exclue par pour autant de probables substructions sur la partie en terre plein des pièces est du manoir) pour la simple raison que cet ébrasement qui s'ouvre déjà au-dessus de la voûte de la cave, à travers le mur de refend, se situe en bonne partie hors sol si on restitue les niveaux anciens d'une cave partiellement enterrée. Pour des vérifications il suffit de se reporter aux coupes en relevés archéologiques plus bras produites.
Pour un complément d'étude on peut également consulter la très importante étude de Patrick Piboule "Les souterrains aménagés de la France au moyen âge. Ombres et lumières d'un problème d'archéologie médiévale". Dans, Archéologie médiévale - Tome VII - 1978 - Université de Caen -Revue publiée avec le concours du CNRS et du Service des Fouilles et Antiquités. P. 117 à 163., dont j'extrais ci dessous une des cartes publiées dans cet article, p. 154.
Les liens de Saint Pierre sont exposés dans la basilique.
C'est donc le choix d'une forme architecturale qui célèbre à la fois le tombeau du Christ et celui de Saint Pierre qui entraîne le parti à file de coupoles de l'église Saint-Pierre aux liens d'Allemans. Il est alors certain que l'église Saint-Pierre d'Allemans est totalement en lien avec la construction de l'église Saint-Front de Périgueux qui fut premièrement édifiée sur un plan en croix latine et sans autre chevet qu'une des quatre travées sur coupole, soit à chevet plat. Il ne faut pas non plus quitter cette église sans faire un tour sur les communes environnantes où le parti architectural des petites églises romanes (fort belles et très émouvantes parfois enrichies de somptueuses fresques romanes comme à Bourg de Bosc ou de tympans peints comme à Epeluche) est presque toujours ponctué par la récupération en chevet plat d'un volume haut, pas très grand, articulé aux angles, sur plan carré, qui s'apparente à un donjon roman (Epeluche, Chassaignes), ou par la construction d'un gros massif carré qui domine une nef unique et l'articule au chevet semi circulaire après une petite travée droite (Bourg de Bosc, Faye, Lusignac).
Avec la construction de cette église à file de coupoles d'Allemans nous sommes très probablement dans la seconde moitié du XII° siècle en arrivant dans le XIII° siècle avec un chevet plat à triplet. Un cimetière autour de l'église recueille les défunts la tête orientée dans les cuves au plus près du sanctuaire (Eléments donnés par Monsieur le Maire) en héritage direct de la tradition mérovingienne.
Le site pourrait être très ancien : récupération à la période mérovingienne d'un lieu de célébration païen ou romain lié aux sources ?
Toutefois le site n'est pas répertorié comme lieu du pouvoir féodal seigneurial aux XIII°-XIV° siècles suivant le document ci dessous
Du XIII° au XV° siècle, peut-être un peu avant, le site ne conserve aucune mémoire connue à ce jour. En revanche la construction d'un bâtiment de fief (château avec donjon) à proximité de l'église, même vraisemblablement immédiatement en bordure du périmètre du cimetière - après exploration archéologique - pourrait laisser présager une petite implantation civile et militaire ou un renforcement militaire vers la fin du XIV° siècle ou dans la première moitié du XV° siècle puisque l'exploration du mur de refend et de la cave du manoir ou donjon résidentiel dit château livre des aspects tout à fait concluants sur l'existence d'un premier donjon rectangulaire construit sur une cave non voûtée, quasiment hors sol, étroit comme si on avait voulu le couvrir d'une voûte sommitale pour avoir une terrasse, de dimensions assez réduites en plan mais élevé assez haut. (Au XV° siècle on construit encore des tours comme ça - Voir sur ce blog Archéologie 1° partie - La tour de Bellegarde, département du Gard).
[Je signale une région très marquée par la présence de cluzeaux qui sont des cavités souterraines bâties et architecturées en salles et couloirs, dites souterrains, très différentes les unes des autres, recensées et relevées par les spéléologues avec parfois des approches archéologiques très pertinentes. Un important et beau travail de recensement et de relevés a été fait et publié par Serge Avrilleau. La cave du Manoir du Lau figure dans cet inventaire : S.Avrilleau, 2013, op.cit. p. 141] Je ne retiens pas cette entrée comme celle d'un cluzeau (mais je n'exclue par pour autant de probables substructions sur la partie en terre plein des pièces est du manoir) pour la simple raison que cet ébrasement qui s'ouvre déjà au-dessus de la voûte de la cave, à travers le mur de refend, se situe en bonne partie hors sol si on restitue les niveaux anciens d'une cave partiellement enterrée. Pour des vérifications il suffit de se reporter aux coupes en relevés archéologiques plus bras produites.
Pour un complément d'étude on peut également consulter la très importante étude de Patrick Piboule "Les souterrains aménagés de la France au moyen âge. Ombres et lumières d'un problème d'archéologie médiévale". Dans, Archéologie médiévale - Tome VII - 1978 - Université de Caen -Revue publiée avec le concours du CNRS et du Service des Fouilles et Antiquités. P. 117 à 163., dont j'extrais ci dessous une des cartes publiées dans cet article, p. 154.
Les armoiries, vues du sol, semblent être composées en reliefs sculptés d'une bande et lambel en chef en 2, mais aucun code couleur ne subsiste et le fil qui relie les trois clochettes du lambel semble se poursuivre sur la moitié extérieure de l'écu en lien avec les deux extrémités de la bande ? Toutes mes recherches sur les répertoires de blasons et armoiries disponibles sur le net ne m'ont pas permis d'approcher la moindre composition qui ressemble à celle-ci même avec des compléments d'autres figures peintes (disparues)
Ce mur de refend nous livre en sa face est un ensemble d'ouvertures superposées, étage par étage, depuis une entrée centrale dans la cave ou dans une partie socle partiellement enterrée puisque le niveau des sols à changé. On pourrait pressentir une distribution des étages par une construction hors oeuvre en façade sud de ce mur de refend. Construction en bois (succession d'échelles de meunier) ou déjà escalier en vis hors oeuvre ? Ou autre bâtiment ? [Plus bas dans la page je vais questionner une nouvelle fois ce mur en lien avec l'angle sud-est du donjon ouest].
La voûte de la cave est une seconde construction qui a obstrué partiellement l'accès primitif à la cave. En revanche on ne décèle aucune reprise sous oeuvre pour un percement dans le mur sud déjà très épais augmenté du volume de maçonnerie nécessaire à la construction de la voûte en berceau qui récupère les anciens soupiraux : j'écris ici au sujet de l'accès à la cave voûtée par une travée droite qui part au niveau du mur primitif et mise en relation avec le berceau de la voûte par un couvrement segmentaire en mode de soupirail. Cette partie droite a un couvrement quasiment plat puis articulé en coffrage de voûte surbaissée gagne presque toute les épaisseurs de murs mais pas totalement puisque la voûte en plein cintre de l'escalier s'articule quasiment contre l'ancien mur du donjon, en le pénétrant très peu toutefois étayé par un fort linteau qui cède sous le poids de cette voûte supportant le départ du grand escalier en surcharge en manière de mur d'échiffre, formant l'ébrasement d'une huisserie sans que ce rythmes courbe joue le rôle d'une arc de décharge sur ce linteau. Ce qui conforte l'idée que cette travée droite d'accès à la cave, depuis la base de l'escalier en vis-hors oeuvre, est un second chantier qui a modifié l'accès primitif à la cave par la porte frontale du mur de refend (voir la planche ci-dessus, figures 1 et 3). Cet escalier en vis hors oeuvre est un premier escalier avec un départ de la vis beaucoup plus lié, et je dirais même directement lié, à la volée droite qui descend à la cave (vois reconstitution plus bas)
Ce type de liaison d'un escalier en vis avec une volée droite en relais, directement liée à la base de la vis, plaide pour un aménagement du quatrième quart du XV° siècle et dans mon inventaire, dans son état actuel, pour une datation à partir de 1480. Un autre élément plaide en faveur d'une première tour d'escalier : c'est le déplacement vers l'est, par rapport à la volée droite, du noyau de la grande vis actuelle. Le muret en face, qui aurait pu faire penser à un vestige de la première tour d'escalier, ne pourrait être, après exploration plus bas dans la page, qu'un muret construit pour caler les marches de la volée qui fait le lien entre le départ de la vis et la volée droite qui descend à la cave. Enfin la porte d'entrée à la tour est très basse et l'enroulement de la grande vis passe très au-dessus de cette porte d'entrée. Ce qui est totalement contraire aux manières de construire de cette époque puisque la hauteur des portes d'entrées au donjon résidentiel par la tour d'escalier était dépendante de l'enroulement intérieur de la vis [cet aspect théorique largement défendu par les historiens d'art qui ont pu avancer par là un argument de l'abandon des escaliers en vis pour préférer l'escalier rampe sur rampe qui offre plus de possibilités pour des entrées plus grandes, plus majestueuses, ne semble pas totalement exhaustif . Nous en avons un témoignage avec ce château puisqu'ayant beaucoup de place pour construire une entrée plus grande avec une nouvelle vis de grande ampleur, on récupère une entrée très basse. Peut-être a t-on tout simplement voulu conserver les liens de la modernité aux origines plus anciennes du château ?].
Plus bas je vais explorer et reprendre ces éléments plus en détail.
Toutefois nous commençons à avoir des repères de créneaux historiques fiables entre le mode de liaison de la volée droite au noyau de la vis, le type de marches délardées au regard d'un escalier rampe sur rampe de la Première Renaissance Française (1495-1525), le noyau de la vis torsadée probable dès les deux dernières décennies du XV° siècle, jusqu'au XVI° siècle.
Un autre repère qui confirme ceux que je viens de donner comme datations : celui de l'apparition des escaliers en vis à paliers. Ces paliers, puis repos, qui coupent le déroulement continu de la vis apparaissent à la fin du XV° siècle pour se systématiser au XVI° siècle lorsqu'ils ne sont pas remplacés par des escaliers rampe sur rampe arrivés en France avec la Renaissance Italienne à partir de 1495, soit à partir du départ de Charles VIII de Naples lorsqu'il ramène les premiers répertoires italiens à Amboise . Cette période est dite "Première Renaissance Française" par les auteurs (Gébelin, Hautecoeur, Chastel, Guillaume). Pour la Provence Jean-Jacques Gloton dans sa monumentale étude sur la Renaissance et Baroque en Provence donne une arrivée légèrement plus précoce de la Renaissance Italienne avec le retour de Naples du Roi René ramenant avec lui les italiens dont le célèbre Laurana. La période de 22 ans qui sépare le décès du Roi de Naples Charles d'Anjou (1480) et celle de Laurana (1502) est une période certaine de l'assimilation très progressive des goûts ornementaux italiens alors que l'art gothique flamboyant triomphe incontestablement. Mais la question est plus complexe et je vais m'arrêter là sur cette sensibilisation à l'apparition des nouveaux répertoires sur le royaume à la fin du 15° siècle en citant Jean-Jacques Gloton ( que je remercie vivement pour avoir suivi tous mes travaux de DEA et de thèse doctorale à Aix-en-Provence pendant dix ans alors qu'il était à la retraite et que Monsieur le Professeur Jacques Chabot, ami de Jean-Jacques Gloton et Directeur des Thèses à Aix-en Provence avait bien voulu prendre son relais. Mes remerciements vont aussi à Monsieur le Professeur Jacques Chabot pour avoir accepté cette collaboration en nouvelle direction de mon travail jusqu'à soutenance) " L'intérêt du roi René pour la Renaissance italienne est en somme une conversion tardive. Depuis son retour en France en 1444, son goût avait été essentiellement celui d'un homme de culture septentrionale, formé à l'école de la Bourgogne et surtout de Naples, cette tête de pont de l'art des Flandres en Italie. Ses commandes étaient naturellement allées, on le sait, à des peintres marqués par l'influence flamande (souvent ramenés d'Italie du sud ), à des sculpteurs et à des architectes représentatifs du troisième art gothique français...Dans cette période angevine, la partie la plus novatrice de l'oeuvre du roi René pourrait passer inaperçue, car elle ne se trouve pas dans les constructions de prestige et les témoins qui en subsistent sont peu spectaculaires. Plus que dans les grands châteaux mis au goût du jour, c'est pourtant, on le sait, dans les modestes manoirs de l'ancien roi de Naples, familièrement arrangés, que se préparent dès le milieu du XV° - siècle les transformations décisives : celles qui sous François 1° et Henri II substitueront à la forteresse féodale la maison de plaisance des temps classiques". [J.J.Gloton, Renaissance et baroque à Aix-en-Provence - Recherche sur la culture architecturale dans le midi de la France de la fin du XV° siècle au début du XVIII° siècle - Thèse pour el doctorat d'Etat pprésentée à l'Université de Paris-Sorbonne par Jean-Jacques Gloton ancien élève de l'Ecole normale supérieure - Ancien membre de l'Ecole française de Rome - Professeur à l'Université de Provence". 2 volumes, Ecole française de Rome Palais Farnèse 1979. Bibliothèque des Ecoles françaises d'Athènes et de Rome - Fascicule deux cent trente septième. P.23]
Pour continuer à bien comprendre pourquoi on assiste à un resserrement des tendances apparues en France jusque vers la fin du deuxième tiers du XV° siècle en matière d'architecture civile je dois citer maintenant Louis Hautecœur, autre grand monument de l'histoire de l'art, qui écrit " Il est des persistances qui s'expliquent par les coutumes des corporations et par les habitudes familiales....
Les corporations du bâtiment étaient depuis le XIII° siècle contrôlées par le souverain. Dès cette époque les charpentiers étaient soumis à la juridiction du charpentier royal, qui prit ensuite le titre de maître des œuvres de charpenterie. En 1454, ils dépendirent plus étroitement encore du pouvoir central et furent justiciables au Châtelet. La même année le roi créa six offices de jurés charpentiers élus à vie par les maîtres et douze de jurés maçons. Les rois à la fin du XV° et au XVI°s siècle, accrurent encore leur autorité sur ces corporations : pour des raisons d'ordre fiscal Louis XI accorda des lettres de maîtrises contre fiance à des hommes..." [cf. L.Hautecœur, Histoire de l'architecture classique en France - Nouvelle édition complètement refondue et augmentée - Tome premier - La formation de l'idéal classique - La Première Renaissance (1495 à 1535-1540). Paris, 1963, p.1 et 2.].
Ces bâtiments font généralement appel à une étroite collaboration entre le maçon et le charpentier, mais pas toujours. Tantôt c'est le maçon qui intervient principalement et tantôt c'est le charpentier, mais à un moment ou à un autre - même dans les architectures non appareillées - leurs interventions commues sont visibles.
Nous ne sommes pas sur un secteur de recherche qui joue d'empirismes et de hasards - même si parfois des formules singulières peuvent y faire penser lorsqu'elles s'extirpent de multiples voies issues des petits châteaux de la fin de la Guerre de Cent-Ans - mais bien plus sur un secteur historique qui fait appel à des traditions de métiers, de savoirs faire en liens avec des corporations sous l'autorité de l'administration royale, et sous la vague de puissants mouvements culturels qui modifient peu à peu et parfois pas du tout ce puissant courant venu du XV° siècle, ça et là au gré des cours royales puis des grands seigneurs redescendant en cascade vers la petite noblesse, le bas clergé et la bourgeoisie grande et petite. Voilà pourquoi même des bâtiments très compliqués comme le manoir du Lau se rallient finalement à un esprit architectural national commun, par delà les singularités régionales ou des traditions individuelles et familiales. Pour le moins c'est ce que je découvre et que j'essaie de démontrer à travers toutes ces explorations les plus fines possibles de ces vecteurs qui ont entraînés le mouvement et qui se sont fondus dans cette dynamique qui nous amènera dans l'âge classique jusqu'où je vais. Car en fait, même si les grands auteurs l'ont bien pressenti, aucun ne l'a encore exploré comme j'en ai lancé le procédé en 1988/89 à l'occasion de ma maîtrise sous la direction de Jean Guillaume et l'accès que feu Alain de Reynal de Saint-Michel me permettait d'avoir dans les châteaux de la Creuse avec des bâtiments intacts ou quasi intacts, ou très peu remaniés depuis le XV° siècle. Chose bien sûr tout à fait exceptionnelle dont certainement très très peu de chercheurs ont pu bénéficier et me permettant d'acquérir et de constituer un appareil scientifique fiable, original, qui n'appartient qu'à moi seul par mes dessins et relevés archéologiques, restituant aux propriétaires - indispensables acteurs de cette recherche - les études que j'en fais par le vecteur de ce blog.
Pour l'instant, hormis une première exploration de la tour d'escalier hors oeuvre du manoir du Lau, nous restons du côté ouest du château, c'est-à-dire, avec le premier petit donjon qui avait été partiellement démoli (accident d'une voûte sommitale trop lourde pour des murs trop fins, ou mal articulée, ou destruction volontaire due à quelque événement violent ?).
Ce premier bâtiment en tour ouest a été agrandi, ou remanié, par une construction à l'est plus vaste en largeur dont il ne nous reste que le rez-de-chaussée et le premier étage, avec la certitude que le bâtiment avait au moins deux étages sur cette partie est en pignon, par l'enroulement d'un petit escalier en encorbellement sur l'angle sud-est qui établissait au moins la liaison avec un second étage.
La question du nombre d'étages du bâtiment à l'ouest va se dégager plus bas de l'analyse;
Si nous suivons le nombre d'étages du bâtiment avec son couronnement par un toit en pavillon (croupes), étage en pan de bois et escalier en vis hors oeuvre montant au-dessus du dernier étage par l'intermédiaire d'un escalier en vis en encorbellement relais de la grande vis, nous serions dans un bâtiment du dernier tiers ou quart du XV° siècle et non pas du XVI° siècle, même pas de transition comme à Yviers. Or la conquête des paliers vers des repos et le délardage des marches de la grande vis nous rapproche des marches d'un escalier rampe sur rampe assez extraordinaire d'un château voisin, peut-être antérieur à Azay-le-Rideau. Il y a donc du XV° et du XVI° siècle dans ce château. Du XIV° c'est moins certain, ou pour le moins rien dans l'état actuel des explorations et connaissance du bâtiment permet de l'affirmer sauf cette compréhension d'un site primitivement occupé par plusieurs petites constructions dispersées et réunies au gré des besoins et des nécessités, de leurs caractères qui se dégagent peu à peu des uns et des autres. Pas même la fenêtre du pignon est ne nous permet de descendre dans le XIV° siècle. En revanche nous commençons à toucher du doigt un des aspects très mal connu de la construction du petit château de la période de fin de la Guerre de Cent Ans, du XIV° siècle à la première moitié du XV° siècle, c'est-à-dire des accumulation ou "entassements" de petits bâtiments à l'intérieur d'enceintes. Cette la une voie de recherche, ouverte.
Nous devons retenir que les bâtisseurs du château tel que nous le voyons aujourd'hui ont bien suivi les us et coutumes de la construction ordinaire des donjons résidentiels de la fin du XV° siècle en France en mettant en accord leurs reconstructions avec les modes du royaume et l'évolution de ses manières de construire le petit château; au moins le corps de logis qu'on appellera bientôt à lui seul "château".
L'étude du château du Lau s'inscrit dès lors totalement dans cette étude de la mutation - avec le mot "mutation" jamais aussi bien adapté - du donjon du petit château de la fin de la Guerre de Cent-Ans vers les donjons résidentiels de la seconde moitié du XV° siècle au XVI° s et au-delà avec des incidences dans l'architecture classique en France. Des surprises aussi, propres à enrichir mon inventaire mis à disposition sur ce blog... (sous copyright)
Sommes-nous passés directement du donjon ouest enrichi de sa tour d'escalier en vis hors oeuvre au château agrandi à l'est avec sa grande tour d'escalier polygonal faisant le lien entre les deux constructions ? Il semble qu'il y ait eu encore plusieurs étapes intermédiaires pour en arriver là.
Questionnons alors les niveaux intérieurs pour essayer de voir ce qu'ils peuvent nous donner comme informations supplémentaires
Eratum : avant rectification de la planche, lire un alignement de toutes les portes ouest sur la dernière porte au 4° niveau alignée sur l'entrée à la cave. |
En première analyse les niveaux des planchers aux regards des seuils fait apparaître une première anomalie dès le rez-de-chaussée. En isolant ce niveau avec une présentation schématique des niveaux
en ressorties nous voyons clairement à quel point l'adaptation de la rotation de la vis a été difficile entre les services des pièces est et ouest. C'est véritablement un service qui s'est adapté à "du déjà en place". En poursuivant l'analyse on voit clairement les différences des hauteurs des niveaux des sols entre pièce est et pièce ouest une fois que le nouveau niveau du sol est du couloir - du nouvel accès par la porte arrière en face nord du château - ait été réalisé. Cet écart est très important puisqu'il a fallu un système de contremarches intérieures aux pièces pour rejoindre le niveau des sols des pièces est d'une part et d'autre part qu'il a fallu également deux marches (avant dispositif du plan incliné dans le mur de refend) sinon trois pour passer de la pièce est à la pièce ouest par le mur de refend. C'est à peu près cette valeur qu'on va retrouver au premier étage pour passer de la pièce est à la pièce ouest par le mur de refend.
A ce stade de l'observation on voit parfaitement que les deux parties du châteaux est et ouest n'ont pas été construites en même temps et même pas en fonction l'une de l'autre ou pour le moins d'une première ou d'une seconde tour d'escalier en vis. C'est la tour d'escalier en vis qui a été construite pour s'adapter aux niveaux des pièces des deux constructions successives indépendantes mais cela n'a pas suffit car il a fallu aussi installer des contre-marches intérieures dans certaines pièces.
C'est là l'occasion d'utiliser la grande vis du manoir du Lau pour analyser un mécanisme progressif de l'apparition de ces paliers puisqu'ici nous avons la chance d'en avoir les étapes essentielles : c'est presqu'un cas d'école.
Reprenons le déroulement de l'escalier en vis depuis sa liaison avec la base du noyau de la vis, en lien bien sûr avec l'analyse des niveaux ci-dessus, pour plus de clarté.
Passons maintenant au 3° étage - fin de la vis
En arrivant à ce dernier niveau de la grande vis nous comprenons que nous sommes sur un étage qui a totalement disparu du château actuel et nous n'avons aucune information sur les liaisons internes des seuils des deux portes sur le même palier avec les plancher intérieurs.
Pourquoi redémarrer sur cette question ?
Reprenons la planche des niveaux
et sélectionnons le 3° niveau
Tout simplement parce que nous touchons là des domaines de plus en plus fins qui nous confirment une partie est construite après une partie ouest déjà servie par une escalier en vis hors oeuvre. Comment ?
Si on observe le mouvement des entrées dans les pièces sur la partie ouest on voit que les portes sont régulièrement les unes sous les autres, même le 3° niveau. Mais, si nous nous reportons sur la partie est de la cage d'escalier on voit que les entrées, d'étage en étage depuis le rez-chaussée, réalisent une courbe d'est en ouest assez régulière du bas en haut de la cage d'escalier. C'est donc bien le second escalier qui a été adapté à un service déjà réglé à l'ouest par une tour d'escalier précédente hors oeuvre mais atteignait-elle sa hauteur actuelle. Ce qui devrait m'amener à noircir sur le plan la partie murale ouest de la tour en lien avec la façade ouest. Ce qui serait une erreur car une autre planche d'analyse, plus bas dans la page, montre qu'il a fallu presqu'entièrement détruire la première tour d'escalier pour construire la seconde. Restent les entrées des pièces ouest et leurs liaisons réadaptées aux planchers intérieurs.
En arrivant en haut de cette tour d'escalier les portes d'accès à des pièces d'un étage disparu resserrent et laissent présager une forte diminution d'un mur de refend de seulement 35 cm, probablement poursuivi, ou surélevé pour faire une cloison entre les deux pièces de cet étage, voire pour soutenir les charpentes. Il est possible que ces entrées étaient de biais mais rien n'obligeait à ce dispositif puisque la porte est s'ouvre tout de même à 80 cm de la marche à partir du palier, à l'ouest. C'est bien qu'il y a eu en arrière de ces entrées par la cage d'escalier un dispositif particulier qui a utilisé, ou mis en oeuvre, le mur de refend. Si on suit la progression des plans on a bien une diminution assez importante du mur de refend et une utilisation partielle du mur de refend de l'étage d'en dessous comme des seuils d'entrées dans les pièces est et ouest (A Yviers [Charente] comme à Villemonteix [Creuse] le mur de refend est utilisé comme support du passage pour accéder aux deux pièces de l'étage de combles). Donc nous avons ici des combles à cet étage - compte tenu des supports en corbeaux à l'ouest - mais qui ne sont peut-être pas ceux du 1° petit donjon construit en arrière du mur de refend à l'ouest. Et à l'est nous devrions comprendre qu'il y a eu là aussi un étage de comble plaqué contre le mur de la tour et non pas distant comme à Yviers. Ce qui nous amène vers un étage de combles à pan de bois, à usage de pièces, sous un autre étage de comble sous toit en pavillon charpenté d'arbalétriers faisant chevrons, à la mode du temps.
Donc deux donjons ou peut-être plus prudemment deux bâtiments accolés l'un à l'autre, construits indépendamment l'un de l'autre [il faut en plus tenir compte de la chapelle détruite, sur cette aire de constructions]comme si le mur de refend avait simplement joué le rôle d'un mur mitoyen, par lequel on ne communiquera plus que par la cage d'escalier et non pas par les anciennes entrées directes à travers le mur de refend puisque la construction de ce second bâtiment à l'est en augmentant les niveaux des planchers à l'ouest, entraîne l'obturation de l'ouverture au deuxième étage et une problématique liaison au premier étage.
Ce qui montre que les bâtisseurs, qui ont été chargés de réunir les deux pièces est et ouest dans un même et unique bâtiment par la grande tour d'escalier en vis, sont parvenus à obtenir une relative unité architecturale seulement en jouant tout le temps sur les marches, contre-marches et paliers puis repos, d'étage en étage, en décalant en plus les entrées est vers l'ouest également en montant d'étage en étage. L'unité finale n'étant donnée de l'extérieur que par les étages de combles et par la tour d'escalier triomphante sur
le gros oeuvre : ci-dessous une première évaluation des conséquences de ce chantier
Nous pouvons maintenant envisager d'aller plus loin après avoir proposé une première approche de reconstitution de la première tour d'escalier, au moins dans ses parties basses jusqu'au premier ou second étage.
Passons à la proposition de reconstitution de cette première tour d'escalier, dont nous avons déjà défini le plan et l'accès par perron qui, en plus renverra la construction de salle basse adjacente à une pièce au niveau plus que celle de l'ouest, retrouvant encore ici des schéma de structures des rapports d'étages entre eux comme on vient de le voir avec l'exemple du Chiroux où une des deux salles sert de cave à l'autre.
Les bases des escaliers en vis donnent souvent lieu à des solutions originales car ces blocs sont généralement conçus comme des sculptures autonomes qui peuvent nous laisser croire à un unique soucis d'ornement, d'enrichissement, alors que ces bases ont évidemment une fonction de maintien, voire d'élargissement de la base pour distribuer les pressions du poids de la vis en empilement des noyaux, dans le sol ou socle récepteur (les bases des colonnes des ordres antiques, issus de l'architecture de bois, ne fonctionnent pas différemment). Donc il ne faut peut-être pas, ou il faut le faire, chercher à les mettre spontanément en lien avec des embellissements de l'accès par l'escalier en vis, mais avec le départ réel de l'enroulement de la vis soutenue par la base et les solutions trouvées pour passer d'une section large à une section plus étroite, d'un plan multiple à un plan circulaire régulier.
En arrivant à ce dernier niveau de la grande vis nous comprenons que nous sommes sur un étage qui a totalement disparu du château actuel et nous n'avons aucune information sur les liaisons internes des seuils des deux portes sur le même palier avec les plancher intérieurs.
Pourquoi redémarrer sur cette question ?
Reprenons la planche des niveaux
et sélectionnons le 3° niveau
Si on observe le mouvement des entrées dans les pièces sur la partie ouest on voit que les portes sont régulièrement les unes sous les autres, même le 3° niveau. Mais, si nous nous reportons sur la partie est de la cage d'escalier on voit que les entrées, d'étage en étage depuis le rez-chaussée, réalisent une courbe d'est en ouest assez régulière du bas en haut de la cage d'escalier. C'est donc bien le second escalier qui a été adapté à un service déjà réglé à l'ouest par une tour d'escalier précédente hors oeuvre mais atteignait-elle sa hauteur actuelle. Ce qui devrait m'amener à noircir sur le plan la partie murale ouest de la tour en lien avec la façade ouest. Ce qui serait une erreur car une autre planche d'analyse, plus bas dans la page, montre qu'il a fallu presqu'entièrement détruire la première tour d'escalier pour construire la seconde. Restent les entrées des pièces ouest et leurs liaisons réadaptées aux planchers intérieurs.
En arrivant en haut de cette tour d'escalier les portes d'accès à des pièces d'un étage disparu resserrent et laissent présager une forte diminution d'un mur de refend de seulement 35 cm, probablement poursuivi, ou surélevé pour faire une cloison entre les deux pièces de cet étage, voire pour soutenir les charpentes. Il est possible que ces entrées étaient de biais mais rien n'obligeait à ce dispositif puisque la porte est s'ouvre tout de même à 80 cm de la marche à partir du palier, à l'ouest. C'est bien qu'il y a eu en arrière de ces entrées par la cage d'escalier un dispositif particulier qui a utilisé, ou mis en oeuvre, le mur de refend. Si on suit la progression des plans on a bien une diminution assez importante du mur de refend et une utilisation partielle du mur de refend de l'étage d'en dessous comme des seuils d'entrées dans les pièces est et ouest (A Yviers [Charente] comme à Villemonteix [Creuse] le mur de refend est utilisé comme support du passage pour accéder aux deux pièces de l'étage de combles). Donc nous avons ici des combles à cet étage - compte tenu des supports en corbeaux à l'ouest - mais qui ne sont peut-être pas ceux du 1° petit donjon construit en arrière du mur de refend à l'ouest. Et à l'est nous devrions comprendre qu'il y a eu là aussi un étage de comble plaqué contre le mur de la tour et non pas distant comme à Yviers. Ce qui nous amène vers un étage de combles à pan de bois, à usage de pièces, sous un autre étage de comble sous toit en pavillon charpenté d'arbalétriers faisant chevrons, à la mode du temps.
Donc deux donjons ou peut-être plus prudemment deux bâtiments accolés l'un à l'autre, construits indépendamment l'un de l'autre [il faut en plus tenir compte de la chapelle détruite, sur cette aire de constructions]comme si le mur de refend avait simplement joué le rôle d'un mur mitoyen, par lequel on ne communiquera plus que par la cage d'escalier et non pas par les anciennes entrées directes à travers le mur de refend puisque la construction de ce second bâtiment à l'est en augmentant les niveaux des planchers à l'ouest, entraîne l'obturation de l'ouverture au deuxième étage et une problématique liaison au premier étage.
Ce qui montre que les bâtisseurs, qui ont été chargés de réunir les deux pièces est et ouest dans un même et unique bâtiment par la grande tour d'escalier en vis, sont parvenus à obtenir une relative unité architecturale seulement en jouant tout le temps sur les marches, contre-marches et paliers puis repos, d'étage en étage, en décalant en plus les entrées est vers l'ouest également en montant d'étage en étage. L'unité finale n'étant donnée de l'extérieur que par les étages de combles et par la tour d'escalier triomphante sur
le gros oeuvre : ci-dessous une première évaluation des conséquences de ce chantier
Cette recherche sur l'apparition des paliers au manoir du Lau ne s'arrête pas là. Elle répond à une autre raison technologique, qui se combine à ce que je viens d'exposer. En effet, comme démontré par la planche ci-dessous, ces paliers résultent de nécessités d'un passage d'une vis avec des marches portant noyau moins large qu'un escalier avec des marches de 2,20 m portant noyau pour des largeurs des extrémités des marches constantes à 0,50 m à peu près - hors débords de soutènement de la marche supérieure et hors pénétration dans le mur - pour une hauteur de noyau à peu près constante de 16,5 cm, également hauteur des marches (trois marches auront 13 cm d'épaisseur et d'autres variant entre 15 et 16, 5 sur la dernière volée). Ces marches sont très fines et très longues. Non seulement elles sont très fines mais comme elles sont délardées elles sont encore plus fine sur l'arrière de la marche qui doit soutenir la marche supérieure. Il est évident qu'on a du mal à croire qu'un tel agencement ait pu tenir 500 ans avec une fréquentation quasi journalière de l'escalier aux marches usées, donc avec des charges régulières en plus du poids des marches. Le rapport du noyau à la fixation dans les murs récepteurs des marches est donc la clé de cette solidité et de sa longévité. Sans compter que la question de la provenance de ces pierres très résistantes ne semble pas être locale. Et pourtant le constat est là, il n'y a que très peu de fissures ou d'affaissement de la vis ou des murs supports. Le mur d'échiffre est également extrêmement réduit et adapté à une reconstruction, mais cet aspect technique mérite une exploration beaucoup plus précise pour aborder la question des deux escaliers avec des solutions très astucieuses au manoir du Lau, hélas pas nécessairement bien maîtrisées comme nous allons le voir : voici donc le travail qu'il faut conduire par de nouveaux relevés.
Tout ça doit se régler dans le bâti pré-existant et existant.
Déjà nous comprenons que pour passer d'un escalier à l'autre qu'il ne suffit pas de creuser des saignées dans un mur préexistant pour encastrer des extrémités de marches à partir de leurs superpositions noyau par noyau. Il faut démolir la première tour et la reconstruire degré par degré en élévation qui se fait au gré de la progression de l'enroulement de la vis, qui sert de grue en quelque sorte. A partir d'où cette tour a t-elle été reconstruire ? De nouveaux relevés à des échelles plus grandes et une exploration du matériel lithique dans la cage d'escalier plus précise et plus exhaustive, apporte de nouvelles pistes de recherches ainsi que des réponses fiables pour certaines et plus hypothétiques pour d'autres mais assurément proches des chantiers. Les axes de recherches se resserrent et précisent des questions qui se posaient plus haut.
2° exploration du matériel lithique : ensemble des fragments de marches retrouvés.
Cette nouvelle planche est là pour évaluer - à partir de nouveaux fragments de marches retrouvés dans la descente de l'escalier à la cave, repères A et B sur la coupe profil de l'escalier ci-dessus - les dimensions de la première vis. Déjà nous avons la largeur de la volée droite qui descend à la cave et par-dessus la quelle les marches de la vis devaient passer. Si on ramène le départ de la vis à son lien vertical avec l'aboutissement de la volée droite on déplace l'ancien départ de la vis vers la gauche. On obtient une dimension moyenne des marches de 1, 40 m à 1, 50 m hors noyau pour une largeur maximale de 0,50 m. Ces valeurs se retrouvent par les fragments retrouvés. C'est-à-dire que si on reporte ces valeurs sur l'horloge de la vis actuellement en place nous ne trouvons plus que 19 marches (et un peu plus) par rotation contre 26 actuellement sans compter les interruptions par paliers.
Ces valeurs rapportées aux intervalles réguliers entre les paliers des portes sur la partie ouest de la vis, qui sont approximativement de 3, 80 m, nous donnent la hauteur moyenne entre chaque marche puisqu'une rotation fait 19 marches. Soit une hauteur moyenne des marches de 20 cm, plus ou moins. Ce qui est haut pour des marches, comparées à celles en place de 16, 5 cm. Ce premier résultat doit être révisé par d'autres explorations, mais pas écarté pour l'intelligence e la recherche. Donc une exploration complémentaire, plus bas dans la page va être nécessaire.
L'intervalle entre l'entrée au rez-de-chaussée et le haut de la volée de droite correspond à une demie rotation de la vis en nous amenant sur une position en plan comparable à celle de l'entrée actuelle mais à hauteur du palier actuel de l'accès aux deux-pièces en rez-de-chaussée. Sachant qu'il fallait deux degrés, à peu près, et trois (ou un peu plus) avec le plan incliné de la porte percée dans le mur de refend entre pièces est et ouest, nous retrouvons le nombre de marches qu'il aurait fallu pour un accès à l'entrée par perron. Non seulement nous retrouvons ces valeurs mais en faisant redémarrer la vis au niveau de l'accès à la pièce ouest nous retrouvons aussi la hauteur de la porte d'entrée, puisque j'étais parti de l'axiome que cette porte était le réemploi d'un escalier plus ancien dont les enroulements de la vis auraient fixés la hauteur de la porte : ce qui est vérifié.
Voilà en brouillon d'étude de ces premiers résultats reportés sur papier millimétré.
(Pour le témoignage dans la région d'une entrée par perron par la porte d'une tour d'escalier en vis, se reporter à la page Yviers de ce blog)
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La vis s'enroule à l'inverse des aiguilles d'un montre à partir de son départ dans la descente dans la cave, en remontant vers les étages (plus bas en cours d'étude je vais revenir sur ces dispositions pour créer une étude contradictoire à ce que je trouve ici. Tout simplement pour imiter le discours du philosophe en thèse et antithèse. Nous aurons ainsi une synthèse plus fiable et une plus grande crédibilité d'étude avec des clés pour le lecteur qui aurait d'autres propositions à faire pour enrichir le débat. Mais pour l'instant je reste sur ces bases) |
Tout cela fonctionne déjà presque parfaitement bien - reste à savoir comment la vis se terminait, à quelle hauteur et si elle donnait directement dans un comble ou par une porte dans le comble - mais plus on est précis et plus le bâtiment nous renvoie vers de nouvelles incohérences et j'en retiens deux.
La première incohérence à laquelle je me trouve confrontée est celle de la base de l'escalier en vis ; sa position, son positionnement en plan et en élévation. Je la traite en deux paragraphes et relevés d'étude.
1 - si je positionne la base de la vis sur le palier d'entrée je dois considérer que l'enroulement des marches autour de l'axe de la vis se fait sans noyau dans la partie inférieure de la volée tournante qui descend rejoindre la volée droite d'accès à la cave. C'est--à-dire que les noyaux de la vis ne descendent pas en dessous du niveau du palier d'entrée (position du post-it jaune sur le brouillon ci-dessus). Les marches sont uniquement soutenues par le terre-plein maçonné ou sur la roche en place. En revanche le mur d'échiffre, ou la partie en échiffre nécessaire à cette époque, avant l'apparition des escaliers en vis suspendus depuis la base, n'est pas du tout suffisante pour maintenir le départ de l'escalier en vis à marches portant noyaux malgré la partie construite en réserve par-dessus la voûte qui coiffe la volée droite de la cave. Dans ce cas de figure l'avantage c'est que le diamètre de la base qui est de 40 cm environ ne pose aucun problème d'insertion sur le palier bien qu'il soit supérieur de 20 cm environ au diamètre du noyau des marches qui est de 20 cm, soit 10 cm supplémentaire au rayon du noyau de la vis sans toucher à la longueur des marches estimée à 1, 60 par les premiers et seconds relevés du matériel lithique.
2 - Si la base de la vis est descendue au niveau du départ de l'enroulement des degrés en relais de la volée droite qui descend à la cave, il faut trouver le logement pour ces 40 cm de la base et le rapport des marches à la maçonnerie en place de la cage d'escalier s'en trouve changé. Ce positionnement de cette base augmente la longueur des marches d'environ 10 cm et nous passons alors à des marches portant noyau de 1,60 m si nous prenons les mesures à l'axe du noyau. En mesures rectifiées nous sommes à 1,70 par marche noyau compris, soit un diamètre de la cage d'escalier de 3, 40 m. Le montage ci-dessous explique au lecteur quelles sont les incidences de ces mesures pour une reconstitution du premier escalier en vis le plus près possible de qu'il fut peut-être.
Ce travail de réflexion sur les dimensions de la cage d'escalier et de ses rapports à l'enroulement de la vis nous entraîne vers des recherches de plan et de solutions pour le rapport du départ des degrés à la base de la vis. Car, en effet j'ai anticipé cette recherche en fonction de la position que pourrait prendre la base de la vis à la jonction entre la volée droite et le départ de la montée tournante depuis la cave, comme si l'installation de cette vis ne pouvant pas déborder dans l'espace utile de l'escalier devait projeter dans le bâti l'édification du noyau de la vis au lieu de se trouver en limite de l'élévation actuelle de l'angle.
Pour cela il faut en revenir au plan et aux deux seules constantes qui nous permettent actuellement de réfléchir sur l'ampleur en plan de la cage de ce premier escalier : à savoir l'angle formé par les murs intérieurs ouest et nord de la cage d'escalier. Reprenons l'analyse du plan.
L'état actuel du plan de la grande vis est la figure 3 qui nous permet, en y superposant les études de dimensions précédentes, l'ampleur de la première vis. Le rapport noyaux des deux vis sont totalement cohérents avec le noyau de la grande vis actuellement en place et l'angle évalué de la position du départ du noyau d'un premier escalier en vis avec des marches de 1, 60 m. Il est alors tout à fait clair qu'en amenant la longueur des marches de 1, 60 m à 2, 10, d'axe en axe, qu'on a déplacé les noyaux de 50 cm var la droite (est) et que la cage d'escalier vers l'est a été impactée de ce report de 50 cm ajouté des 50 cm d'agrandissement des marches. Donc il y a eu un déplacement de un mètre (1 m) des dimensions de la cage d'escalier vers l'est. Il y a eu en plus 50 cm pris sur le rayon de la vis au sud, ce qui fait que nous retrouvons en plan un fragment du premier mur sud de la cage d'escalier. Au nord le mur de refend a été progressivement impacté de 50 cm - moins une petite mais importante projection au sud de 10 à 20 cm du noyau de la nouvelle vis - au fur et à mesure que l'agrandissement du nouveau diamètre de la vis gagnait vers le nouveau bâti lorsqu'on a établi la liaison entre la tour qui existait déjà à l'ouest - avec son premier escalier en vis - et les grandes salles construites à l'est et qui vont absorber la chapelle sans maintenir les niveaux verticaux : il ne reste que le mur est du bâtiment et la position de la fenêtre en lancette pour établir cette évaluation mais elle a une valeur archéologique décisive quand au remaniement ouest des bâtiments qu'on va relier au petit donjon est.
Et c'est là que la seconde incohérence apparaît et que je vais également diviser non pas en deux temps mais en trois temps.
1 La première observation en plan nous montre une volée droite élargie à l'ouest dans des proportions utiles à la rotation de la première vis. Cette dimension ne bougera pas lorsqu'on construira le second escalier en vis, puisqu'on déplacera le nouveau noyau de la vis à l'est. C'est aussi probablement lorsqu'on a construit le premier escalier en vis qu'on a ménagé une niche contre l'ancien mur sud-est du petit donjon qui deviendra le mur de refend du bâtiment une fois ses proportions définitives acquises.
2 Cette niche pouvant être le résultat, récupéré en niche fonctionnelle avec feuillure d'huisserie, de la construction du palier d'entrée à la cage d'escalier qui a fait le lien entre l'échiffre en terre plein et l'échiffre construit au départ de l'enroulement vers les étages, par-dessus la voûte qui elle aussi a été construite pour couvrir la volée droite. On voit que cette voûte n'a pas été construite en même temps que le percement de la volée droite car son articulation au mur ne se fait pas par un arc formeret qu'il eut été logique de construire lorsqu'on était dans le plein oeuvre du percement. Au contraire on a "bricolé" un lourd linteau support d'une maçonnerie non appareillée en arc de décharge. Ce qui fait que ce lourd linteau monolithe, non dégagé des poussées du gros oeuvre qu'il était censé supporter, a fini par casser. Donc le remaniement de la volée droite par couvrement d'une voûte en berceau est établi mais pas nécessairement pour le départ du premier ou du second escalier. Voûte qui, une fois de plus, sert de mur d'échiffre au départ de la vis vers les étages.
3 - En construisant la première tour d'escalier - et à plus forte raison la seconde tour - on est allé mordre sur les limites d'une huisserie. à l'ouest. Cette huisserie - reprise en fenêtre moderne - est très ancienne. Elle est comparable par ses moulures à la porte bouchée en angle sud-est de la tour et de la façade sud. Ce qui nous amène à entrer dans le rapport de ces tours d'escalier avec la façade et ses entrées les plus adjacentes.
La porte ci-dessus est toutefois sans larmier, contrairement à la fenêtre ci-dessous.
De part et d'autre de cet escalier les ouvertures se précipitent contre la tour jusqu'à ne plus trouver d'écart entre la tour et les baies. Si on le comprend parfaitement en angle sud-est puisque ce rapprochement des entrées est dû à un agrandissement de la première tour d'escalier vers l'est, elle se comprend beaucoup moins vers l'ouest quand bien même, comme sur mon étude en plan? j'aurais diminué l'épaisseur des murs de la première tour d'escalier, tout en conservant le périmètre intérieur après élargissement de la volée droite, avec une modification en tour circulaire d'angle d'un premier bâtiment, comme c'est souvent le cas sur les tours d'escaliers construites en angles des massifs carrés ou rectangulaires. Par ailleurs les murs de la façade sud-ouest et le départ du mur de l'escalier ne sont pas liés. La tour vient se positionner contre le mur de façade. C'est là une première indication que la tour a été construite, au moins dans son second état, contre la façade et donc en limité d'une baie déjà existante. Mais cette baie dont la modénature nous interdit de descendre trop en-dessous de 1500 est-elle une première baie ou le second état d'un percement, d'une ouverture en rez-de-chaussée de la tour primitive puisqu'on ne repère aucun accès primitif à ce niveau qui était généralement aveugle, quasi aveugle, en liaison seulement avec l'étage par un escalier ou ouvert directement sur la cour, comme un niveau de remise ? Ces amalgames autour de la tour d'escalier que ce soit en premier ou en second état, en plus de la voûte ajoutée sur une volée droite, peuvent amener à un premier état de cave voûtée, construite à l'intérieur d'un bâtiment reconstruit au moins en façade sud, comme on le voit très nettement par les différences d'appareils, avec un rehaut des niveaux des sols intérieurs sur voûte et donc des entrées conservées et d'autres créées avec la voûte dont un accès à la cave par une volée droite prenant naissance directement dans la cour du périmètre fortifié, à proximité d'un accès au rez-de-chaussée socle ou remise d'un petit bâtiment à base talutée à valeur de donjon. A ceci j'ajoute que l'absence de cheminée en rez-de-chaussée ainsi qu'aux étages nous renvoie bien à une génération de bâtiments très différente de celle qui a amené l'aménagement de grandes fenêtres à traverses et meneaux en rez-de-chaussée. En effet une datation antérieurs à la fin de la Guerre de Cent Ans des premiers état des constructions d'un périmètre seigneurial ecclésiastique ou laïc sur ce site, semble désormais assez certaine puisque nous trouvons là, en marge des maisons-tours et donjons rectangulaires ou ronds à accès à l'étage une autre famille de bâtiment très anciens dont l'accès au rez-de-chaussée était direct et positionné sous l'accès à l'étage par passerelle ou petit pont-levis, à partir de construction en bois à l'intérieur du périmètre fortifié (Malval, Montaigut-Le-Blanc, deux exemples de mon étude sur les châteaux de la Creuse).
Donc on fait bien le constat que la construction in fine de ce bâtiment rejoint déjà - alors que nous en sommes à la moitié de l'étude - les standards de l'évolution du donjon résidentiel du petit château de guerre et que cette évolution s'inscrit bien en première conséquence de l'évolution des systèmes de liaisons et des changements de fonctions des pièces dévolues aux aspects résidentiels du château.
Nous pouvons maintenant envisager d'aller plus loin après avoir proposé une première approche de reconstitution de la première tour d'escalier, au moins dans ses parties basses jusqu'au premier ou second étage.
Passons à la proposition de reconstitution de cette première tour d'escalier, dont nous avons déjà défini le plan et l'accès par perron qui, en plus renverra la construction de salle basse adjacente à une pièce au niveau plus que celle de l'ouest, retrouvant encore ici des schéma de structures des rapports d'étages entre eux comme on vient de le voir avec l'exemple du Chiroux où une des deux salles sert de cave à l'autre.
Les bases des escaliers en vis donnent souvent lieu à des solutions originales car ces blocs sont généralement conçus comme des sculptures autonomes qui peuvent nous laisser croire à un unique soucis d'ornement, d'enrichissement, alors que ces bases ont évidemment une fonction de maintien, voire d'élargissement de la base pour distribuer les pressions du poids de la vis en empilement des noyaux, dans le sol ou socle récepteur (les bases des colonnes des ordres antiques, issus de l'architecture de bois, ne fonctionnent pas différemment). Donc il ne faut peut-être pas, ou il faut le faire, chercher à les mettre spontanément en lien avec des embellissements de l'accès par l'escalier en vis, mais avec le départ réel de l'enroulement de la vis soutenue par la base et les solutions trouvées pour passer d'une section large à une section plus étroite, d'un plan multiple à un plan circulaire régulier.
En plus de la seconde solution adoptée pour le départ de la grande-vis qu'on voit actuellement au manoir du Lau, je produis ci-contre la solution du château du Théret (château de la Creuse) qui intègre des départs de marches. Au Théret, construit en bordure de croupe, il y avait une cave sous le rez-de-chaussée aménagée dans la compensation des niveaux de terrain, comme dans le cas des cryptes en quelque sorte. Normalement cette cave, vers 1480 (date évaluée de construction par comparaison avec un autre bâtiment daté sur la région) aurait dû être en lien avec une volée droite qui serait descendue à cette cave, ou pour le moins par un escalier en lien direct avec la grande vis. Ors il n'e subsiste aucune trace au profit de ce départ très soigné et ornemental de la vis, comme si le motif ornemental servait effectivement le décor de l'entrée dans le bâtiment. On retrouve ces bases en entrées sur des escaliers qui sont en lien avec une travée droite. En revanche je ne les aient jamais rencontrées dans le cas d'escaliers en vis continue qui servent le bâtiment de fond en comble même lorsqu'il y a un ou deux étages de caves hors sol en rez-de-chaussée socle quasi aveugle, sous un étage d'accès au bâtiments par pont levis à flèche, comme c'est le cas dans certains donjons de la première moitié du XV° siècle jusque vers 1470 (admettons), qu'il y ait un autre accès direct prévu à la cave (Montaigut le Blanc , Malval) ou qu'il n'y en ait pas (Chamborand).
La vis du Théret utilise un mur plein en échiffre comme à peu près tous les bâtiments où la vis démarre dans l'entrée au rez-de-chaussée. Pour exemple en relevé archéologique je vous propose un autre de mes relevés sur les châteaux de la Creuse, c'est un donjon à pignons dont la construction pourrait se situer vers la fin du XV° siècle : le château de Montlebeau
Première proposition de reconstitution du manoir du Lau
Je vais ensuite décliner cette première proposition en deux autres variantes faisant intervenir les architectures de leurre. Le leurre étant bien sûr un des vecteurs par excellence de la façade peinte, surtout associé au pan de bois ou d'une façon plus générale à l'architecture non appareillée. Je traiterai à part la question des sculptures polychromes (pierre sculptées et stucs) telles que les encadrements de baies. En revanche il faut prendre en compte que cette première proposition fait déjà intervenir les armoiries qui sont bien sûr peintes ou sculptées et peintes sur enduits et pierres mais pour lesquelles je n'ai aucune orientation de couleurs; sur un dessin à la plume cela n'a pas d'importance. Je ne ferai pas non plus intervenir les armoiries actuelles de la famille du Lau d'Allemans car je n'ai aucun repère historique pour chasser les armoiries encore en place sur le bâtiment au profit de celles contemporaines de cette famille titrée qui porte les deux noms du lieu et qui est donc théoriquement la famille historique titulaire du fief. Même au sein d'une même famille entre les différentes branches, les armoiries ayant tellement variées, la substitution d'armoiries ne signifie pas nécessairement changement de seigneurs ni dépossession des droits de fief.
Pour poursuivre sur les axes de la reconstitution je suis reparti des deux pôles de la constructions de ce bâtiment, reliés par la seconde tour d'escalier. Comme déjà dit la partie ouest du bâtiment n'est pas totalement détruite. Il reste une demie-élévation régulière du dernier étage comme si un phénomène général aux trois murs extérieurs était responsable de cette demie-élévation qui subsiste aujourd'hui. Si on observe les bâtiments de cette époque et les parties démolies sur des demies hauteurs l'observation se porte principalement sur les tours qui ont perdu leurs couronnements de mâchicoulis entraînant dans leur chute l'essentiel du mur dans lequel les corbeaux d'encorbellement étaient scellés. Les murs en parapets sur encorbellement (mâchicoulis) étaient généralement construits en parpaings de pierre de taille épais d'environ 10 à 15 cm d'épaisseur pour 20 cm de haut et 30 à 40 cm de longueur. Je les ai donc restitué ainsi en architecture appareillée. J'ai donc repris ces us et observations pour comprendre l'état actuel des parties hautes. Ainsi le simple rétablissement d'un mur à peu près équivalent à celui actuel ajouté d'un mur qui aurait reçu les corbeaux d'encorbellement (parapet sur consoles) me donne une élévation qui projette le plancher vers le niveau des seuils des portes tout en haut de l'escalier en vis. J'ai donc opté pour un premier étage de comble derrière un parapet appareillé sur encorbellement conforme aux élévations des bâtiments de la génération du XV° siècle auquel appartient le premier volume ouest - bien sûr en relais d'un premier bâtiment plus ancien et dont il reste essentiellement le mur de refend et l'angle sud-ouest, ainsi que les fondations en cave et peut-être jusqu'au premier niveau en mur nord et ouest. Il n'y avait aucune cheminée. Les murs bien appareillées côtoies des murs en petit appareil dissolu. Cet ensemble est bien peu en accord avec la belle construction de la tour d'escalier en grand appareil régulier même si on a récupéré les ébrasements de la première tour pour les réinstaller sur cette seconde tour aux marches intérieures impressionnantes par la maîtrise, l'élégance, la finesse des tailles des marches portant noyaux.
Nous sommes sur un bâtiment soigné mais cela ne signifie pas qu'on ait pas cherché l'économie des coûts de construction si ceux-ci sont compatibles avec le résultat qu'on veut obtenir.
Sur la partie est démolie nous avons des marqueurs déjà détaillés. Je reprends les principaux. La tourelle relais de la grande vis par un petit escalier en encorbellement, malgré sa destruction juste au-dessus du larmier de la souche, conserve l'élévation de son mur de soutènement, y compris en angle abattu arrière de la tour et, en façade sud, malgré un mur qui conserve des traces d'arrachement sur toute sa hauteur on comprend mal pourquoi il aurait été continué sur tout l'étage alors que sur la face nord il n'y a aucune trace d'élévation de mur au-dessus du premier étage. Le mur, par le vestige d'une pierre taillée encore liée et appareillée avec la base de la tour, semble confirmer cette observations (photo plus bas avec le détail du revers d'eau à la base de la tour). L'articulation entre les volumes est et ouest sur la façade nord, surprend également par sa finesse. Le mur de refend ne semble pas avoir accompagné une quelconque élévation accompagnant celle du volume ouest. Si on se tourne sur le mur pignon est on voit un mur démoli qui a entraîné l'archivolte de la fenêtre d'apparat dans sa destruction. Il est clair que ce mur s'élevait plus haut, au-dessus du premier étage. Or ce mur accompagne complètement la cage de l'escalier en vis de la tourelle en encorbellement en angle sud-est. Donc un arrêt du mur de la façade sud à la jonction de cette tour ne compromet nullement l'élévation de cette tour. Comme cette tour n'a pas besoin d'être épaulée par un mur de façade au sud il est aisé de comprendre que le mur qui part de dessous la tourelle d'escalier du relais de la grande vis à l'ouest de la façade sud n'a jamais établi de lien avec la tourelle en angle sud-est : s'il en reste une trace à l'ouest il devrait en rester une trace à l'est mais même dans le comble moderne on ne voit rien sauf peut-être (mais compte tenu la configuration moderne de cette charpente c'est très difficile à dire) qu'on devine le seuil de la porte qui faisait le lien entre l'escalier de la tourelle et le second étage . En revanche lors d'une destruction accidentelle du second étage il est fort possible que ce mur - ancien mur est de la chapelle qui avait une orientation cardinale conforme aux églises et chapelles du moyen âge, soit façade occidentale à l'ouest et chevet à l'est - ait eue une première élévation en pignon qui a peut-être été rétablie lorsque le destruction du second étage - comme nous le voyons maintenant - mais qui assurément montait droit pour accompagner l'élévation de la tour d'angle. Je n'ai pas fait le choix de conserver une élévation en pignon et j'ai opté pour une élévation en croupe qui permettait un emploi plus rationnel des charpentes en premier étage de combles qui permettait d'équilibrer les volumes par une toiture à croupes ou en pavillon. En plus la fenêtre sur la façade sud de la salle d'apparat n'a pas été conçue ni intérieurement ni extérieurement pour s'inscrire dans une élévation plus importante d'un mur maçonné. Donc ayant beaucoup plus d'éléments en faveur d'une double élévation partielle en pans de bois sur le volume est à partir du second étage qu'en maçonnerie, j'ai fait ce choix comme on le voit ailleurs sur d'autres châteaux et assez fréquemment même sur de très grands châteaux du croissant alpin.
Evidemment ces choix de constructions et d'appareillage comme de non appareillage entraînent des vecteurs ornementaux différents qui peuvent tous retrouver une unité par le leurre d'enduits différemment traités et par le choix de conserver les valeurs ornementales des pans de bois.
Avant d'en arriver à ces choix que je vais dessiner pour la clarté de l'exposé, je veux articuler ces deux chapitres avec un troisième chapitre qui nous ramène à la grande tour d'escalier et à reprendre les observations de son insertion dans le gros oeuvre.
En effet nous avons la chance d'observer des aspects qui, me semble-t-il, n'ont jamais été véritablement traités, ni même abordés sauf dans mes autres rédactions. Mais ici nous pouvons aller plus loin. Pour cela je vais en revenir à ces trois châteaux de la Creuse, plus un dans les Alpes de Haute Provence, tellement importants pour comprendre les mécanismes du passage du "en oeuvre" au "hors oeuvre" entre première et seconde moitié du XV° siècle par les petits châteaux à deux pièces par étage et leurs mutations. Je veux revenir à Chamborand et à Montaigut-le Blanc, puis à l'exemple du Théret et ensuite à Château Arnoux-Saint-Auban et pour en arriver au manoir du Lau.
Nous sommes sur les parties hautes. Evidemment on va objecter que les parties hautes de ces trois bâtiments manquent, sauf au Théret où seul le toit a été modifié. Comment faire une observation à valeur scientifique sur des parties manquantes et mal ou pratiquement pas documentées de façon directe ?
Lorsque l'escalier est en oeuvre sur des bâtiments à deux pièces par étage c'est un élargissement en "Y" ou en "V" (comme on voudra) du mur de refend à la rencontre de la façade, qui organise une masse propre à recevoir une cage d'escalier étroite. Si le mur de refend est suffisamment large le "Y" n'est pas obligatoire comme à Saint-Maixant (Creuse). Lorsque la vis arrive dans le comble elle se termine par une marche au niveau du plancher. Pour protéger cet accès, ou pour le fermer, on voit encore, parfois, des petites cabanes en planches avec une porte qui protège cet accès au rez du plancher. C'est comme une petite pièce en bois, isolée dans le comble, dont le sol est percé par l'arrivée de la vis. Lorsqu'on passe progressivement au hors oeuvre comme à Montaigut-le-Blanc, on conserve l'évasement du mur de refend et l'axe de la vis se trouve toujours dans le prolongement de celui de la partie évasée. Sauf que la cage étant plus grande elle fait ressaut sur le gros oeuvre comme nous l'avons vu avec le donjon de Crozant et comme cela se passe de Chamborand à Montaigut-le-Blanc. Au sommet hors oeuvre de la tour on aménage un surcroît en encorbellement comme sur une autre tour mais cette petite pièce en encorbellement n'est pas le site de l'arrivée de l'escalier. En revanche comme la tour est partiellement en oeuvre l'accès à la petite pièce en surcroît de la tour est directe depuis le deuxième étage de comble. Mais plus la tour d'escalier va avancer vers le hors oeuvre et plus cette petite pièce va se trouver isolée et sans lien ni avec la fin de la rotation de la vis ni avec le comble du gros oeuvre [ce que j'ai voulu montrer avec le petit montage sur ma reconstitution de la première tour d'escalier du manoir du Lau - J'ai reprécisé cette intention par l'ajout de flèches puisque je ne peux pas étendre mon dessin en largeur compte tenu des formats normalisés des feuilles de calque sur lesquelles je mets ces dessins au propre avant de les photographier pour production sur ce blog]
Sauf cas particuliers comme ci-dessus, qui confirme cependant le mécanisme de ressorti hors oeuvre de la tour d'escalier en oeuvre en continuité du mur de refend (repère des cheminées), voici en fait un mécanisme d'apparition de ces pièces en surcroît qui ne gardent aucun accès avec le reste du bâtiment mais qu'on continue de construire tout au long du XV° siècle et essentiellement dans la seconde moitié du XV° siècle (des auteurs en signalant dans la première moitié du XV° siècle je me range à ces élargissements, mais je ne les ai jamais constatés comme des constructions originales avant 1450, grosso-modo, sur les petits châteaux de province).
Les tourelles en encorbellement en relais de la grande vis pour accéder à ces pièces en surcroît lorsque la tour d'escalier va se trouver collée contre le gros oeuvre, quand elle aura fini sa mutation du "en oeuvre" au "hors oeuvre", vont plus ou moins se généraliser, surtout au XVI° siècle sur les petits châteaux. Et cela deviendra tellement la "marque" de cette évolution qu'on va retrouver ce mécanisme même en façade d'un tout petit château à un seul étage au Maine-Giraud (Charente - Ancien domaine d'Alfred de Vigny).
Au manoir du Lau c'est plus compliqué. Le mur de refend est un ancien mur extérieur donc aucun traitement en "Y" même s'il est trop peu épais pour contenir une cage d'escalier. Nous avons d'abord une tour d'escalier hors oeuvre plaquée dans l'angle d'un premier donjon rectangulaire à une seule pièce par étage. Donc la pièce en surcroît se trouve totalement isolée tant du combe que du haut de l'escalier. A moins de ménager un passage supplémentaire entre le comble et le surcroît, ce que j'ai fait sur mon dessin de reconstitution. Lorsqu'on aménage la seconde tour d'escalier on ne touche pas aux limites ouest de la première cage d'escalier et vraisemblablement assez peu aux limites sud. Donc comme la cage d'escalier est plus large on prend sur l'angle sud-est du premier donjon et on bâtit en oeuvre dans l'angle sud-ouest de l'agrandissement. Ce qui a pour conséquences de déplacer le noyau de la nouvelle vis non pas en projection avant sud mais en translation est quasi parallèle au gros oeuvre. Donc ici nous obtenons un courant inverse en passant du "hors oeuvre" au "en oeuvre" ou plus exactement au "partiellement en oeuvre". Ce qui a pour résultat de remettre la pièce en surcroît en lien directe avec le combe du gros oeuvre. Comme on construit en plus un escalier relais de la grande vis on obtient un double accès à cette pièce en surcroît. J'ai donc fait ce choix de ne pas prévoir d'encorbellement sur une tour en surcroît sur plan, hexagonal mais bien sûr de conserver cette pièce construite non pas en dur mais en pans de bois enduit (l'étage disparu, ici encore, oriente vers une architecture non appareillée). Ceci a pour conséquences, et c'est là que je veux en venir, de concevoir dans le projet architectural un traitement spécifique au surcroît. Soit on laisse le pan de bois à l'état brut, soit on l'enduit et si on l'enduit il faut un traitement de cet enduit. Ce traitement peut être varié mais pour ce sujet je crois qu'un traitement de l'enduit en tracés au fer ou au cordeau imitant le grand appareil régulier doit trouver ici son plein emploi.
Voici donc naturellement amené par la réflexion sur le projet architectural les voies ornementales principales qui seront décidées au manoir du Lau en plus des apports de polychromie des baies et des armoiries peintes (sculptées et peintes selon les cas) ainsi que de leurs sites et accompagnements comme les phylactères pour porter les devises, voire des ornements de toitures.
Je donne encore quatre précisions de reconstitution.
- Compte-tenu des valeurs attachées aux édifices religieux à l'entrée des châteaux j'ai conservé en vestiges apparent la lancette témoins de l'ancienne chapelle, alors que j'ai évacué la première porte d'accès au volume est, porte premièrement construite près de la face est la tour sur la façade sud du corps de bâtiment.
- Compte tenu de cette position de la chapelle en valeur apotropaïque traditionnelle d'entrée dans certains châteaux - et ici à plus forte raison à proximité de la grande église à file de coupoles - ainsi que de la présence des vestiges d'un lien par passerelle entre la courtine est et la tour sud-est à l'étage, j'ai ébauché un dessin d'entrée par porte surmontée de créneaux pour évoquer; je dis bien seulement évoquer, une entrée fortifiée dans l'enceinte qu renferme ce gros bâtiment composite construit sur plusieurs sites de petits bâtiments plus anciens qui ne représentent sans doute pas tous ceux qui étaient renfermés dans ce périmètre assez étendu de murailles dont il reste des vestiges entourant la prairie en face sud du château., dont une photo ci-dessous.
- Comme montré plus haut les baies couvertes en accolades peuvent être plus caractéristiques de la seconde moitié XV° siècle. Ces accolades sont de vecteurs d'armoiries peintes ou sculptées. La grande fenêtre au premier étage en façade sud-ouest, contre la tour d'escalier, est à deux accolades qui semblent avoir contenu un écu peint. Cette fenêtre n'a pas de larmier alors que celle du dessous avec son réseau de baguettes intersectées a un un larmier.
- Evidemment on comprend deux conceptions différentes des baies sur ce volume ouest. Un larmier c'est fait pour évacuer les eaux de pluie. Alors on peut se poser la question pourquoi seulement au rez-de-chaussée. Il me semble que la réponse est en rapport avec la construction de la tour d'escalier. En effet ces baies sont aménagées avant la construction de la première tour d'escalier. Mais la grande baie du rez-de-chaussée semble avoir été d'abord un grand accès au rez-de-chaussée de la tour rectangulaire avant la construction de la première tour d'escalier. Avec cette fenêtre il s'agirait là d'un réaménagement dont les répertoires ornementaux sont en accord avec ceux de la tour d'escalier et on retrouve les bases des ébrasements de cette fenêtre détruite dans les appareils lithiques disséminés dans les abords du bâtiments ; comme ci-dessous en bordure d'une allée.
Ces bases articulées en masselottes sont suffisamment importantes pour qu'on devine au moins un réseau de trois baguettes par ébrasement. Comme je ne "devine" pas d'autre site que cette baie du rez-de-chaussée pour recevoir ces ornements d'une fenêtre importante sur ce bâtiment, je propose de les réajuster à cette baie transformée en fenêtre à larmier pendant la construction de la première tour d'escalier. En plus le système de coyaus en couvrement de la tour renvoie à des rejets des eaux de pluie au droit de ces fenêtres. Les deux premières fenêtres étant déjà aménagées elle ne recevaient pas les eaux de pluie de la tour. En revanche la fenêtre du rez-de-chaussée aménagée lors de la construction de la tour a été pourvue d'un larmier. Cette observation pourra peut-être faire sourire. Je prends le risque de la produire ici car une autre observations m'incite à penser que ce soucis des évacuations des eaux de pluie était bien réel puisque la base de la petite tour d'escalier en relais de la grande vis est traitée en revers d'eau, sinon en bec de corbin. Or s'il est un lieu ou un traitement du toit en charpente à coyau semble peu probable c'est bien sur cette petite tour. En revanche le traitement d'évacuation des eaux a été résolu par la récupération des eaux de ruissellement sur la face de cette tour par un bec de corbin, profil du larmier sous un plan vertical.
D'où, en plus, finalement mon choix de façonner des toits à coyaux, ou non, selon les traitements des ruissellements des eaux que j'ai pu observer en complément des autres encadrements de baies à archivoltes faisant larmiers.
2° et 3° proposition de reconstitutions - Recherches des voies ornementales et propositions
.Après avoir défini les structures on peut avancer vers les finitions du bâtiment. Deux options se présentent, qui peuvent à leur tours être déclinées en possibilités et variantes à partir de ces deux propositions.
La figure en proposition 2/3 (ci dessus) montre le parti pris de laisser les pans de bois apparents, soit de donner aux hourdis des couleurs naturelles du matériau de remplissage soit de lui apporter une couleur, voir des ornements peints ou moulés. Le reste du mur ayant été enduit pour égaliser les discordances esthétiques entres les chantiers de constructions et de reconstructions. Cet enduit est à son tour vecteur de choix ornementaux ne serait-ce que par la couleur en chaux naturelle ou en terre(s) colorée (s) (suivant les gisements disponibles dans la région). Ces enduits sont aussi les récepteurs potentiels de stucs colorés ou de décors peints comme les armoiries. Des figures allégoriques furent-elles possibles comme celles qui ornaient les murs extérieur et dont principalement la façade de la maison natale de Jeanne d'Arc dans la première moitié du XVI° siècle (cf. S.Pressouyre, L'image de la maison dans la littérature du XVI° siècle, 1983, op.cit., p.123). Si les auteurs cités par S.Pressouyre nous renseignent sur des apports ornementaux peints en Europe et moins fréquemment en France (tradition des devises peintes sur les maisons relatées par Montaigne à Bade (cf.S.Pressouyre, 1983, op cit., note 55, p.132) les façades enrichies de peintures ne sont cependant pas étrangères à la tradition française et notamment en matière de leurre architectural par report sur les enduits de tracés au fer ou au cordeau qui donnent l'impression d'un beau bâtiment construit en appareil régulier, et comme le voyageur ne remarque rien il n'en dit mot dans ses récits de voyages. L'apparence de la belle demeure avait beaucoup plus d'importance qu'on ne le croit généralement et on n'hésitait pas à avoir recours au leurre par le décor dans le but de donner au bâtiment une richesse et une solidité de bâtiment entièrement construit en belles pierres de taille avec illusion d'apport de la stéréotomie. Tradition des bâtisseurs qui se perpétuera jusqu'à nos jours, que le mur soit construit en murs maçonnés ou en architecture non appareillée, et même très puissamment renouvelée au XIX° siècle depuis les travaux de Jacques Ignace Hittorff et de Charles Garnier sur les temples antiques, avec l'arrivée des architectures coffrées du béton et béton armé allant de l'expression du faux appareils, aux hourdis de l'architecture de fer richement décorée, a l'expression du béton brut des Frères Perret.
Les constructions en briques seront aussi d'importants vecteurs de l'ornement polychromes et des figures géométriques au même titre que les mélanges de pierres noires et de pierres blanches (en exemple ardoise et tuffeau), les incrustations de marbres qui pourront donner lieu à des imitations peintes. En architecture religieuse la petite église de Saint-Ilpise (Haute Loire, vallée de l'Allier), était entièrement extérieurement enduite en faux marbre dont il subsistent des traces importantes.
Les alternances de rangs de différentes pierres seront imitées en peintures de décors d'enduits : c'est la raison pour laquelle je propose des tourelles qui évoquent ces alternances de bandes qui peuvent reprendre par leur polychromie les couleurs des armoiries peintes sur les façades ou sur les bannières qui flottent sur les parties hautes. Ces décors de bandes horizontales, caractéristiques de la période gothique appartiennent au goût ornemental français et je pose la question du succès des constructions en appareils maçonnés en refends horizontaux de l'architecture classique française dont on nous dit dans les manuels qu'elle vient de l'architecture de Raphaël. Là encore je crois que nous sommes plus dans la rencontre des goûts ornementaux que dans les apports exogènes radicaux.
L'ornement des maisons n'est pas plus italien qu'allemand. En France la polychromie riche ou pauvre, même par des façades enduites à la bouse vache dans les Alpes et ornées de décors végétaux naturels, peints et souvent stylisés, voire détournés des répertoires religieux, fut une réalité. Les riches sculptures en rondes bosses peintes à valeurs de leurres pittoresques avec des personnages sculptés qui se penchent aux fenêtres des maisons de villes et des palais sont courants du nord au sud au XV° siècle, de Bourges à Avignon. La sculpture des programmes des façades des églises, en marge de peintures sur fresques en tympans, sont de plus en plus inventoriées et reconnues. Le château lui-même est un vecteur des supports des valeurs ornementales et François Gebelin en cible l'explosion peu avant 1500 alors que l'architecture de la renaissance italienne n'a pas encore fait son entrée sur le royaume ou très peu en Provence et encore plus rarement même dans le domaine royal Ligérien et pas du tout dans le domaine parisien.
Comme le rappelle Vauban une porte fortifiée aura d'autant plus de force qu'elle sera ornée, peinte et sculptée.
Les tentures, draps et tapisseries dont on paraient les façades pour les pavanes des grandes occasions et célébrations de toutes sortes, suivant la richesse du propriétaire de la maison de qualité, dans les rues ou dans les champs, pouvait laisser des souvenirs ornementaux et par les textes on sait que le blanc (région de Grasse) était la couleur de l'enduit choisit pour une maison ayant sa tour d'escalier en façade. La scénographie qui caractérisera l'architecture française du règne de Louis XIV, peinte ou bien appareillée et finement sculptée, n'est pas étrangère de la mutation de la demeure seigneuriale de transition du château de guerre à la résidence de luxe du royaume unifié. Les livres enluminés nous en livrent quelques beaux exemples, ne serait-ce qu'avec les Très riches heures du du de Berry au XV° siècle, avec les ornements de toits enrichis de plombs et matériaux dorés sur de très hauts toits d'ardoise ou d'autres matériaux même si, par ailleurs, la tuile s'installe dans le pays et principalement dans la région du manoir du Lau alors qu'ailleurs persistent les toitures de chaumes céréaliers ou d'ajoncs coupés dans les marécages.
Les parapets sur encorbellement, dont la construction se poursuit très tard ans le XVI° siècle, n'échappent pas à la règle : ils sont soit en jolies appareils réguliers, soit simplement maçonnés et enduits, soit construits en pans de bois hourdis. Et ces modes de construire peuvent être parfaitement contemporains et même contemporains de l'introduction des ordres dans l'architecture française de la fin du moyen alors que la renaissance avec ses répertoires à l'antique change progressivement les vocabulaires ornementaux des bâtisseurs français. Vocabulaire ornementaux qui, comme le précise François Gibelin (cf. F.Gibelin, op. cit.,1957).
Il faut encore aller regarder du côté de la mise en scène du château et de la demeure qui s'ouvrent sur des panoramas à la Renaissance (Ussé en exemple le plus connu). Le jardin qui accompagne la demeure est lui même un vecteur de décors peints et sculptés tant intérieurs qu'extérieurs et Le Roman de la Rose en est un témoins littéraire important.
En figure 3/3 je redéploie ces valeurs ornementales sur des murs entièrement enduits, y compris sur les pans de bois où je ne restitue pas les encorbellements de la partie ouest du bâtiment. Cette partie ouest est la construction du XVI° siècle avec ses riches sculptures de fenêtres peintes et partiellement enrichies de stucs colorés. En revanche avec la présentation plus bas de trois châteaux de la région je vais enrichir la réflexion de façon documentée pour les bâtiments construits au XVI° siècle ou pouvant,fautes de textes écrits, être rattachés au XVI° siècle.
Le manoir du Lau, malgré une histoire très mouvementée, est un beau château au XVI° siècle dont la résussite de l'intégrations de toutes les différentes constructions détruites ou en réemploi est une véritable réussite de synthèse architecturale et esthétique. Ce qui nous reste de ce manoir n'étant en fait que la partie résidentielle noble du château. Partie résidentielle qui n'est toutefois pas sans poser un certain nombre de questions avec son unique cheminée dans la salle d'apparat du XVI° siècle.
J'ai installé les armoiries de l'actuelle famille du Lau d'Allemans sur le portail d'entrée au château mais j'ai conservé sur la fenêtre d'apparat celles présentes sculptées sur le culot du petit escalier en vis en encorbellement. Pour rappel, ces armoiries peintes sur pierre plate étaient également présente dans le programme polychrome ornemental de la porte d'entrée au château par la tour d'escalier.
Suivant l'héraldique la description des armoiries de cette famille actuelle qui apparaît dans l'armoriale des familles nobles dès 1429, est la suivante : "d'or au laurier de sinople et au lion léopardé de gueules, brochant sur le fut de l'arbre, à la bordure d'azur, chargée de 15 besants d'or. La devise que j'ai faite figurer dans des phylactères accompagnant les écus est la suivante "Vaillance mène à gloire". En principe les devises accompagnent les armoiries et c'est peut-être pour cette raison que Montaigne est tellement surpris de voire des devises peintes sur les maisons apparemment sans armoiries dans la région de Bade. Un auteur comme Marguerite Roques en étudiant les vecteurs iconographiques qui ont orientés les peintures murales des chapelles peintes du sud-ouest des Alpes donne une origine nordique à ces recours aux phylactères peints. J'admets ici que ces phylactères ont également diffusé dans les pays d'ouest.
Pour donner une valeur d'étude historique, géographique et archéologique, à ces recherches de vecteurs ornementaux gothiques du château au XVI° siècle, ainsi que pour faire d'autres propositions documentées et avant d'essayer de réinscrire le périmètre fortifié du site, l'enveloppe du manoir ou du logis, en quelque sorte, j'invite le lecteur à une petite excursion sur trois châteaux de la région nord-ouest du Périgord Vert à environ cinquante kilomètres d'Allemans sur trois communes voisines du périmètre de la petite ville de Nontron (département de la Dordogne en limite nord-est du département de Charente et en articulation sud-ouest/sud-est du Poitou et du Limousin), donc dans la région du manoir du Lau que je vais aussi étendre à quelques régions limitrophes ou pas trop éloignées bien que les zones géographiques changent souvent assez peu les données techniques mais elles existent toutefois. Ainsi ces questions ornementales, même si elles ne sont pas toutes représentées par ces trois nouveaux châteaux que je ne propose que de l'extérieur ou avec de simples évocations de plans - nécessaires cependant pour inscrire l'insertion de ces châteaux dans ma recherche plus générale des mutations du château de guerre vers le château résidentiel sans objectifs de guerre ni passive ni active - puisque je n'y ait fait aucune investigations archéologiques, sembleront-elles plus claires pour le lecteur qui découvrirait cet aspect des châteaux qu'on ne présente généralement pas au XVI° siècle par les vecteurs gothiques. Le lecteur pourra ainsi articuler cet "envoi" en quelque sorte, et s'il le souhaite, avec la brève présentation que j'ai faite plus haut des pénétrations des valeurs ornementales gothiques dans le sud-est de la France en suivant la vallée du Var, où l'arrivée de la renaissance architecturale est encore plus tardive que dans les régions de l'ouest et du centre de la France directement en contacte avec les apports royaux des Guerres d'Italie de l'extrême fin du XV° siècle. Même à Monaco l'église du Premier Art Gothique Cistercien très largement détruite lors du siège de 1508 est reconstruite en gothique et en témoigne le chapitaux Grrmaldi de 1537 (pour une étude complète de cette église disparue voire sur ce blog : L'ancienne église Saint-Nicolas de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/monaco-ancienne-eglise-saint-Nicolas-le.html
. Le lecteur pourra aussi compléter sa propre réflexion et sa propre documentation avec les aspects techniques que je donne sur ma page précédente consacrée à la commune d'Yviers en Charente, à seulement une trentaine de kilomètres du manoir du Lau : Yviers/Charente - Archéologie médiévale - Une synthèse sur l'évolution architecturale du XV° au XVI° et XVII° s. en France - Mutations des donjons et maisons-tours des petits châteaux de la fin de la Guerre de Cent-Ans vers les donjons résidentiels de la fin du XV° siècle au XVI° siècle et des incidences dans le classicisme français.
https://coureur2.blogspot.fr/2018/04/yvierscharente-archeologie-medievale.html
Ces trois châteaux sont dans l'ordre de présentation:
Beauvais, Varaignes et Javerlhac et la Chapelle Saint-Robert.
A 47 km du manoir du Lau, nord est du départemet de la Dordogne.
Beauvais
Hors investigations archéologiques le plan du château offre un très beau témoignage de cette évolution et synthèse des tendances du XV° à la seconde moitié du XVI° siècles entre mutations des donjons résidentiels à tours rondes de flanquements arrières et accès central par une entrée directe - la tour d'escalier en vis en façade ayant disparue - sur un passage qui divise le plan en deux parties encore d'inégales longueurs par passage traversant le bâtiment : voir La Faye dans les petits châteaux de la Creuse et toute l'évolution autour de ce château jusqu'au château des Vieux Mélays - département du Cher - dans le troisième quart du XVII° siècle avant Versailles, châteaux sur pièces de services en compensations des niveaux et à un seul étage d'élévation pour deux à Beauvais répondant à l'évolution dans le XVI° siècle de ces donjons des petits châteaux de la fin de la Guerre de Cent Ans qui passent de quatre voire cinq étages plus deux étages de combles et un ou deux étages de caves hors sol, à un seul étage sur rez-de-chaussée sans cave ni étage de comble habitable et qui redémarrent avec une cave semi-enterrées faisant socle en outil de scénographie d'un accès par un façade débouchant en panorama sur le paysage par l'autre la façade errière. Des pièces en combles à lucarnes viennent compenser la perte des étages de combles sous charpentes en pans de bois.
et que nous retrouverons avec le service de la galerie en façade dans les projets de Robert de Cotte pour Castelnovo sur le Rocher de Monaco en 1713, mais en leurre architectural sur une autre façade et en service de prolongement de la dilatation de l'espace central par vestibule et porche en oeuvre) et châteaux à galeries en façades d'entrées au rez-de-chaussée, pour une évolution des circulations intérieures ( voir également l'aile Pierre Lescot au Louvre - 1552 - pour l'architecture de leurre d'une galerie en trompe l’œil architectural en rez-de-chaussée ).
Pour l'étude complète sur ce blog
Versailles - Monaco - Carnolès - Menton: présence de l'art français en Principauté de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/versaillesmonaco-larchitecture.html
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Donc à Beauvais on découvre encore un château qui a dû bénéficier d'un début de scénographie par entrée par perron et récupération des pièces de compensation des niveaux pour des services et traversé du bâtiment depuis un perron en façade vnt vers une terrasse ou un escalier panoramique en façade arrière. Ce château offre aussi une voie d'insertion des répertoires de la renaissance aux structures gothiques avec permanence des ornements symboliques gothiques : ces vecteurs sont ceux qui nous intéressent pour le manoir du Lau.
Le royaume est unifié, les guerres intérieures sont terminées sauf les guerres de religions. Les provinces se réarment et les châteaux en reviennent aux fortifications. Mais les armes à feu ont remplacé les arcs et les arbalètes. Le Beauvais qu'on construit très probablement dans la seconde moitié du XVI° siècle conserve de grosses tours rondes qui sont autant de prétextes pour s'équiper de bouches à feux en remplacement des archères sur les tours alors que le logis s'expose sans crainte aux nouveautés architecturales qui continent leurs carrières en assimilant peu à peu les nouveautés ornementales transalpines qui font bon ménages avec les héritages des châteaux gothiques qui avancent vers le luxe et le confort en perdant toute vocation guerrière.
A Beauvais les grosses tours sont abondamment pourvues de bouches à feu sagement organisées en damiers réguliers sur deux étages. Les parapets sont aussi percés de petites fenêtres et de petites archères canonnières. Les fenêtres sont organisées en travées verticales avec une lucarne passante. Le traitement du fronton hérissé de petites compositions en substituts des pinacles gothiques amorti les verticales qui sont ainsi intégrées dans le ciel.
Les parapets sur encorbellement sont en belles pierres de tailles alors que les murs construits en petit appareil dissolu sont enduits avec de potentiels décors de faux appareils ou autres.
Ici on voit le point de faiblesse de ces murs en petits appareils dissolus qui, sans entretien, subissent les avaries des intempéries ou les ravages d'un incendie et finissent par ne plus supporter les lourds encorbellements qui s'écroulent entraînant avec eux la partie du mur non appareillée. Il est fort possible que ce fut le cas au manoir du Lau. C'est au moins l'hypothèse à laquelle j'arrive en analysant les hauteurs des murs détruits. Ceci peur relancer l'idée de la destruction non seulement des encorbellements sur la partie occidentale du manoir du Lau mais également sur le pignon est sur lequel je vais revenir en fin d'analyse.
Les valeurs ornementales des sculptures d'ébrasement des baies mutent en décors de chambranles à ordres et fronton en substitution des gables. les amortissement en pinacles sont remplacés par des boules ou des petites pyramides sur socles sur les frontons droits sans ressauts.
Les enduits successifs et différemment colorés, mais vecteurs de couleurs, se superposent sans se détruire et une grosse corniche remplace l'encorbellement de dessous le toit. Au milieu de deux lucarnes non passantes une autre lucarne semble recevoir un décor d'une autre veine : celle du baroque qui conduira jusqu'au XVIII° siècle avec ses ressorts qui associent les copeaux de la renaissance de Fontainebleau sous un couvrement en entablement courbe segmentaire sans amortissements qu'on appellera "chapeau de gendarme". le bâtiment est surélevé en haut d'un perron à deux volées courbes convergentes dans la veine de Caprarola ayant transitée par le bel escalier de Fontainebleau.
Le bâtiment peur entrer dans le XVII° siècle avec beaucoup d'atouts pour former le goût classique de l'architecture française, en plus de l'évolution de son plan. Les voies ornementales sont autant liées à l'évolution architecturale qu'aux emplois des matériaux compensés par des décors potentiels de leurres plus luxueux. Dans un angle on devine les vestige d'une fenêtre ou d'une fausse fenêtre ?
Les façades sont désormais bien organisées mais on remarque toujours que les lucarnes passantes n'existent que sur le tours dont elles exaltent les verticales alors que sur l'horizontale du bâtiment ces lucarnes sont sagement séparées des deux étages sur rez-de-chaussée partiellement enterré, conservant le placide développement linéaire de la façade projeté en avant du plan des tours de flanquements.
Il y a à la fois de fortes attaches à l'évolution gothique du donjon de guerre en donjon résidentiel mais également de puissants témoignages des apports de la réflexion des architectures savantes à la fois sagement organisées et retenues post-trentiennes car nous sommes ici sur les effets esthétiques restrictifs en matière de décors des effets du Concile de Trente. Contrairement à ce qu'on n'écrit jamais, l'évolution de l'architecture gothique connaît les effets sévères de la Réforme par delà les nouveaux goûts ornementaux venus d'Italie et ce château en est un brillant exemple mais il manque tout de même une étude archéologique serrée qui permettrait de mieux comprendre ce bâtiment décidément très intéressant.
Le prochain château n'est pas moins intéressant mais il nous parvient dans un état plus complexe.
_ Varaignes
En découvrant ce bâtiment au hasard de mes errances j'ai eu ce très fort sentiment d'arriver sur un château de conte de fées émergent d'un village endormi avec sa hall abandonnée envahie par les herbes grimpantes. Charles de Perrault a dû venir ici pour inventer une jeune fille recluse en haut d'une tour.
Les pigeons amoureux attendaient sur le seuil de la pièce inaccessible sous les chemins de rondes disparus, alors que de curieux personnages malicieux pendaient aux fenêtres colorées.
J'étais sous le charme de ce village d'un autre temps. Mais voilà j'ai été très choqué et j'ai cru sur le moment à des interventions intempestives du XIX° siècle. Effectivement, brutalement, en entrant dans la cour nous sommes face à une ordonnance totalement écrasée par deux énormes fenêtres à tabernacle sans fronton et sans aucune articulation avec les autres parties de la façade. Puisque nous sommes sur les valeurs ornementales du château au XVI° siècle il est évident que la pénétration de la Renaissance fait partie du panorama et c'est peut-être là une chance de se rendre compte du très profond changement ornemental que l'art transalpin va apporter à l'esprit de la demeure de luxe aux traditions gothiques. Il faut donc reprendre l'analyse de cette cour pour essayer de la comprendre en quatre chantiers dont au moins deux et trois sont tout à fait clairs.
A Varaignes les parties hautes tombent peu à peu en ruine et nous assistons à ce processus de dégradation précédant la disparition des encorbellements faute d'entretien.
Les bases des parapets sur consoles sont sculptées alors que les pierres de consoles en encorbellement ne sont pas articulées ou redéfinies par les traditionnelle baguettes. Les murs étaient enduits y compris les parapets, sauf les bases qui auraient pu recevoir un complément coloré tout comme l'enduit avait lui-même sa propre couleur soit en chaux naturelle soit par la couleur des gisements de terre de la région ou de ceux qui servaient localement et ordinairement à faire les enduits lisses, tracés au fer ou au cordeau ou mouchetés, suivant les choix du propriétaire du château. (les enduit mouchetés sont très anciens. Avant l'apparition des moulinettes mécaniques pour projeter le ciment (aussi appelées "batteuses") les maçons utilisaient des fagots de petits bois liés en balais qu'ils trempaient dans la préparation d'enduit (le ciment n'apparaît qu'au XIX° siècle. Avant il y avait le ciment des fontainier. Pour des repères sur les techniques ornementales monumentales, voire sur ce blog :
Techniques et vocabulaires de l'art de la façade peinte
http://coureur2.blogspot.fr/2012/08/un-tour-dans-le-massif-central.html
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C'est encore un des châteaux construits par la famille qui a édifié Beauvais. Mais à Varaignes nous sommes avant les effets de la Réforme et après la libération des veines ornementales du châteaux à partir de l'extrême fin du XV° siècle, dont un des chantiers de la cour peut effectivement appartenir à ce créneaux d'environ 60 à 70 ans. Au lieu d'écouter ces émissions sur les châteaux qui fleurissent en ce moment sur nos petits écrans (auxquelles parfois, par delà des titres ronflants, s'expriment de très rares véritables savants sur les sujets) je préfère me référer aux grands auteurs dignes de tous nos respects dont François Gébelin qui n'a jamais fait de show-bizz et de lui emprunter de larges extraits dont ceux-ci à partir de sa présentation de Chaumont ; "Chaumont n'est qu'un faux château fort. A l'époque tardive de son édification où il fut achevé, l'âge des forteresses féodales était définitivement révolu, et l'allure guerrière que lui ont imprimé les bâtisseurs n'était plus que survivance traditionnelle. pas une exception. Pendant très longtemps encore on continua de munir les châteaux français d'organes de défense démodés, parfaitement inefficaces...Des questions de de sentiment bous doivent expliquer en grande partie ces survivances...Par lettre du 12 septembre 1520, le marchand Bernard Salviati obtint l'autorisation d'armer son château de Talcy de "murs, tours, créneaux, barbacanes, canonnières, mâchicoulis, pont-levis, boulevards,et autres choses défensables servant à maison forte". A pareille date, en plein cœur du royaume, tout cet attirail guerrier paraît au premier abord un peu ridicule. Mais les lettres ajoutent que l'autorisation est accordée à Salviati "pourvu toutefois que au moyen des dites fortifications il ne puisse, en quelque manière que ce soit, se dore seigneur châtelain, ni avoir droit de guet et garde".... Et cette clause additionnelle nous fait comprendre le sens du pseudo appareil militaire dans nos châteaux : il désignait au passant la maison noble. C'est pourquoi le gentilhomme de race y tenait jalousement, comme à un privilège du sang. C'est aussi pourquoi le parvenu rêvait d'en parer sa maison pour décrasser sa roture"...L'appareil polychrome n'a, cela va de soi, rien de militaire. Les maçons du Plessis-les-Tours avaient eu le bon goût de l'employer dans une résidence dépourvue de toute allure guerrière.. Leurs imitateurs montrèrent moins de sens logique et n'hésitèrent point à faire usage d'appareil décoratifs en de pseudo châteaux-forts". François Gébelin poursuit : "...château de Moulin...L'autorisation de fortifier sa demeure...Cette autorisation paraît donc signifier que le corps de logis fut élevé avant les éléments de fortification; et peut-être faut-il expliquer par là l'usage en ces derniers d'un appareil décoratif, qui se justifierait par le souci d'assortir les parties neuves à celles déjà construites" (Cf.F.Gébelin, 1957, op.cit., p.43 et 44).
Nous voilà donc au manoir du Lau : "assortir les parties neuves à celles déjà construites par le décor". Au décor il faut associer non seulement les appareils défensifs de leurre, sur pans de bois et même construits en dur, aux ornements décoratifs en briques polychromes géométriquement organisées en damier ou en losanges, voire d'autre figures, ou en stucs peints (Herbault, Les Réaux, aile Louis XII à Blois, etc...voir également à ce sujet l'article de J.J.Gloton sur l'architecture normande au XVI° siècle (J.J.Gloton, 1957, op.cit.). Les embellissements du Verger et de Meillant servent de repère pour des démarrages d'explosions ornementales de la demeure privée (le Palais Jacques Coeur à Bourges demeurant une exception de la demeure privée au milieu du XVI° siècle, mais dont les répertoires ornementaux se retrouvèrent dans certains châteaux des provinces reculées encore rivées aux évolutions architecturale de la guerre de Cent Ans pendant la seconde moitié du XV° siècle, et principalement en ornements des cheminées). Et en reprenant François Gébelin ciblant l'explosion des décors architecturaux à partir de Charles VIII soit à l'extrême fin du XV° siècle, je donne cet dernière citation de cet auteur si passionnant "...nous rencontrons ici, dès le règne de Charles VIII, réalisé en style gothique, un exemple de cette transformation - qui deviendra si fréquente sous la Renaissance - d'un organe militaire en motif d'ornement".
Voici donc un peu recadré le sens des valeurs ornementales du château seigneurial, de la demeure noble, du château des nouveaux riches pouvant être appelés "hostels", dans les textes anciens, des palais des nouveaux riches aux riches demeures des ecclésiastiques. A ceci il faut ajouter que le château s'ouvre en belles et larges fenêtres sur l'espace public et non pas seulement par la fenêtre d'apparat d'une aula.
Nous voici revenus à Varaignes
Donc on abandonne ici la partie orangée du plan que j'ai traitée plus haut et sur laquelle je reviendrai avec le troisième château que je présente ici en exercice de recherches valeurs ornementales du château gothique au XVI° siècle. Mais il faut également dire un mot sur l'implantation du château de Vareignes sur le flanc d'un mouvement de terrain autour duquel aurait poussé un village dont certaines maisons qui sont carrément collées contre les courtines et d'autres qui constituent un réseau dense de ruelles en périmètre.
Je ne m'intéresse maintenant qu'aux parties colorées en rouge et en violet. Ce qui surprend, car c'est le château des surprises, c'est que deux tours sur trois sont intégrées au plan, une seule, la tour ronde, est en flanquement d'un angle extérieur. La tour d'escalier est en revers de la façade sur rue, sitôt entré dans le périmètre. Elle n'a donc aucune attache aux habitudes prises dans la seconde moitié du XV° siècle de valorisation des bâtiments d'habitation par la tour de l'escalier en vis en façade du logis. En revanche la petite pièce en surcroît de la tour d'escalier, derrière le parapet d'encorbellement disparu, semble n'avoir jamais été accessible si on en juge par le percement latéral actuellement visible au dessous des consoles. Mais un étage a pu disparaître ou ne jamais avoir été construit. Revant sur le château pour m'intéresser plus particulièrement à la tour carrée en sud-ouest du château (violet du le plan) je découvre un très belle publication : J.L.Delâge et J.M. Warmbourg Varaignes - Varanha - Varenae. Terre de marge et de rencontre du Périgor-Limousin-Angoumois. 2013. J'utilise alors la riche documentation de cette publication pour découvrir et reconstituer l'entrée de la tour avec le somptueux portail en gothique flamboyant qui ornait l'entrée à 'escalier en vis hors oeuvre
La tour carrée (en violet sur le plan d'ensemble) délimite par l'intérieur l'angle intérieur du plan du château. Nous sommes là, dans l'état actuel et hors étude archéologique, sur un bâtiment très atypique et une sérieuse investigation archéologiques ainsi qu'historique semble véritablement une nécessité. Les deux parties gothiques (pour lesquelles on ne signale aucun remaniement au XIX° siècle) sont ouvertes sur rue par de grandes fenêtres à traverses et à meneaux. En revanche si on devine certaines interventions sur les traverses et sur les meneaux on ne décèle rien sur les fenêtres elles-mêmes sauf peut être des bases refaites (?). Toujours en essayant d'aborder des remaniements récents de cette façade on voit qu'il ne subsiste aucune trace d'un traitement particulier de la porte d'entrée dans le périmètre du château. On peut donc se poser la question d'un château dont l'entrée aurait basculée d'une façade à l'autre lors de la restructuration de la cour et qui aurait directement orienté le regard à droite ou à gauche vers la tour d'escalier, première entrée dans le logis du château.
Nous ne sommes donc pas non plus pas dans des systèmes défensifs vu la dimension des baies ouvertes sur l'espace public, la qualité des sculptures des ornements des baies, même si une bouche à feu est à la base de deux fenêtres à l'étage de la tour d'angle (repère violet).
La fenêtre ci-dessous est également enrichie d'un ornement sculpté qui coiffe la fenêtre : c'est une sorte de sur-linteau sculpté de losanges garnis de quatre feuilles, en frise, d'un côté et de mouchettes de l'autre, donc des répertoires puisés tant au rayonnant qu'au flamboyent. Il faut donc imaginer une façade enduite, très soignée, ornée, avec une couleur de façade choisie soit du même ton que la fenêtre et de son ornement sculpté qui renforce les autres décors obligés de la fenêtre gothique, soit dans des tons différents propre à mettre en valeur le travail du sculpteur. Deux fenêtres plus bas nous retrouvons cet enduit peint à l'ocre jaune sous une couche de peinture blanche plus récente. (les traverses et meneaux furent refaits lors des restaurations modernes).
Cette partie gothique du château avec ses encorbellements dont les bases des parapets furent sculptés semble dater au plus tôt de l'extrême fin du XV° siècle, et plus probablement de la première moitié, ou du premier tiers du XVI° siècle. Nous serions donc dans cette période d'explosion des ornements extérieurs des riches demeures avant les freins importants de la Réforme et de la Contre-Réforme. Nous sommes sur la période d'achèvement des chantiers gothiques du manoir du Lau.
Le château réunissait donc tous les ornements du temps : faux appareils défensifs, sculptures ornementales tant sur les baies que sur les mâchicoulis et des murs enduits et colorés sur rue. En revenant sur les fenêtres nous voyons qu'elles étaient enduites d'une fine couche de stuc coloré en ocre jaune mais en plus que le larmier d'une seule fenêtre était en stuc ou en staff coloré (compte tenu des interventions intempestives dans la cour dans un esprit radicalement opposé à celui des ornements gothiques, je n'ai aucune raison de penser que le larmier de cette fenêtre n'est pas d'origine malgré son excellent état de conservation.Dans certaines régions les fenêtres gothiques étaient à âmes de bois recouvertes de stucs colorés, comme j'en ai trouvé des traces en mauvais état dans la vallée du Var à Puget-Théniers que vous pouvez retrouver sur ce blog sur ma page consacrée à la première partie de la polychromie architecturale dans le sud-ouest des Alpes)
Voici donc un peu recadré le sens des valeurs ornementales du château seigneurial, de la demeure noble, du château des nouveaux riches pouvant être appelés "hostels", dans les textes anciens, des palais des nouveaux riches aux riches demeures des ecclésiastiques. A ceci il faut ajouter que le château s'ouvre en belles et larges fenêtres sur l'espace public et non pas seulement par la fenêtre d'apparat d'une aula.
Nous voici revenus à Varaignes
Donc on abandonne ici la partie orangée du plan que j'ai traitée plus haut et sur laquelle je reviendrai avec le troisième château que je présente ici en exercice de recherches valeurs ornementales du château gothique au XVI° siècle. Mais il faut également dire un mot sur l'implantation du château de Vareignes sur le flanc d'un mouvement de terrain autour duquel aurait poussé un village dont certaines maisons qui sont carrément collées contre les courtines et d'autres qui constituent un réseau dense de ruelles en périmètre.
Je ne m'intéresse maintenant qu'aux parties colorées en rouge et en violet. Ce qui surprend, car c'est le château des surprises, c'est que deux tours sur trois sont intégrées au plan, une seule, la tour ronde, est en flanquement d'un angle extérieur. La tour d'escalier est en revers de la façade sur rue, sitôt entré dans le périmètre. Elle n'a donc aucune attache aux habitudes prises dans la seconde moitié du XV° siècle de valorisation des bâtiments d'habitation par la tour de l'escalier en vis en façade du logis. En revanche la petite pièce en surcroît de la tour d'escalier, derrière le parapet d'encorbellement disparu, semble n'avoir jamais été accessible si on en juge par le percement latéral actuellement visible au dessous des consoles. Mais un étage a pu disparaître ou ne jamais avoir été construit. Revant sur le château pour m'intéresser plus particulièrement à la tour carrée en sud-ouest du château (violet du le plan) je découvre un très belle publication : J.L.Delâge et J.M. Warmbourg Varaignes - Varanha - Varenae. Terre de marge et de rencontre du Périgor-Limousin-Angoumois. 2013. J'utilise alors la riche documentation de cette publication pour découvrir et reconstituer l'entrée de la tour avec le somptueux portail en gothique flamboyant qui ornait l'entrée à 'escalier en vis hors oeuvre
La datation avancée pour ce portail est du XV° siècle. Mais les dates archéologiques publiées dépendent de l'échelle historique publiée dans cet ouvrage (p.76) : "Moyen-Âge : 450-1450, Flamboyant : 1450-1500, Seconde Renaissance : 1500-1600, dates approximatives, variables suivant les historiens". Personnellement j'utilise une autre échelle d'estimations historiques des styles et je me conforme à un Moyen-Âge finissant avec le Concile de Trente (1542-1563). C'est-à-dire une fin du Moyen-Âge qui voit le gothique flamboyant s'installer peu à peu en relais du gothique rayonnant tout au long de la seconde partie du XV° siècle pour triompher au XVI° siècle au moment où arrive la Première Renaissance Française que les auteurs publiés au CESR de Tours situent de 1495 à 1525 avant l'architecture savante à ordres qui ira jusqu'aux effets post-trentiens.
Le gothique ne se termine pas au XVI° siècle puisqu'au XVII° siècle on construit encore des églises gothiques.
D'après François Gibelin c'est sur cette période de chevauchement du gothique flamboyant et de l'arrivée de la Première Renaissance Française qu'un climat favorable à l'explosion de l'ornementation architecturale du château privé, et petit château, explose. Ce que tous les auteurs modernes reprennent et que dans le secteur géographique de Varaignes nous voyons de façon spectaculaire à Mareuil
La tour carrée (en violet sur le plan d'ensemble) délimite par l'intérieur l'angle intérieur du plan du château. Nous sommes là, dans l'état actuel et hors étude archéologique, sur un bâtiment très atypique et une sérieuse investigation archéologiques ainsi qu'historique semble véritablement une nécessité. Les deux parties gothiques (pour lesquelles on ne signale aucun remaniement au XIX° siècle) sont ouvertes sur rue par de grandes fenêtres à traverses et à meneaux. En revanche si on devine certaines interventions sur les traverses et sur les meneaux on ne décèle rien sur les fenêtres elles-mêmes sauf peut être des bases refaites (?). Toujours en essayant d'aborder des remaniements récents de cette façade on voit qu'il ne subsiste aucune trace d'un traitement particulier de la porte d'entrée dans le périmètre du château. On peut donc se poser la question d'un château dont l'entrée aurait basculée d'une façade à l'autre lors de la restructuration de la cour et qui aurait directement orienté le regard à droite ou à gauche vers la tour d'escalier, première entrée dans le logis du château.
Nous ne sommes donc pas non plus pas dans des systèmes défensifs vu la dimension des baies ouvertes sur l'espace public, la qualité des sculptures des ornements des baies, même si une bouche à feu est à la base de deux fenêtres à l'étage de la tour d'angle (repère violet).
La fenêtre ci-dessous est également enrichie d'un ornement sculpté qui coiffe la fenêtre : c'est une sorte de sur-linteau sculpté de losanges garnis de quatre feuilles, en frise, d'un côté et de mouchettes de l'autre, donc des répertoires puisés tant au rayonnant qu'au flamboyent. Il faut donc imaginer une façade enduite, très soignée, ornée, avec une couleur de façade choisie soit du même ton que la fenêtre et de son ornement sculpté qui renforce les autres décors obligés de la fenêtre gothique, soit dans des tons différents propre à mettre en valeur le travail du sculpteur. Deux fenêtres plus bas nous retrouvons cet enduit peint à l'ocre jaune sous une couche de peinture blanche plus récente. (les traverses et meneaux furent refaits lors des restaurations modernes).
Les réseaux ainsi que les traverses et meneau ont été refaits mais les indicateurs de moulures smblent relativement fiables ou avoir été recherchés pour la restauration.
Cette partie gothique du château avec ses encorbellements dont les bases des parapets furent sculptés semble dater au plus tôt de l'extrême fin du XV° siècle, et plus probablement de la première moitié, ou du premier tiers du XVI° siècle. Nous serions donc dans cette période d'explosion des ornements extérieurs des riches demeures avant les freins importants de la Réforme et de la Contre-Réforme. Nous sommes sur la période d'achèvement des chantiers gothiques du manoir du Lau.
Le château réunissait donc tous les ornements du temps : faux appareils défensifs, sculptures ornementales tant sur les baies que sur les mâchicoulis et des murs enduits et colorés sur rue. En revenant sur les fenêtres nous voyons qu'elles étaient enduites d'une fine couche de stuc coloré en ocre jaune mais en plus que le larmier d'une seule fenêtre était en stuc ou en staff coloré (compte tenu des interventions intempestives dans la cour dans un esprit radicalement opposé à celui des ornements gothiques, je n'ai aucune raison de penser que le larmier de cette fenêtre n'est pas d'origine malgré son excellent état de conservation.Dans certaines régions les fenêtres gothiques étaient à âmes de bois recouvertes de stucs colorés, comme j'en ai trouvé des traces en mauvais état dans la vallée du Var à Puget-Théniers que vous pouvez retrouver sur ce blog sur ma page consacrée à la première partie de la polychromie architecturale dans le sud-ouest des Alpes)
Un autre grande fenêtre à traverses et meneau qui n'appartient pas au château permet d'élargir encore la réflexion. Cette grande fenêtre est-elle une des fenêtres du château, récupérée et remployée sur une maison du périmètre du château lors des remaniements représentés en orange sur le plan ? C'est très probable. Donc cette fenêtre nous intéresse car elle marque une insertion moderne à la peinture blanche dans une façade de tonalité grise. Au moyen âge alors que nous voyons ce ton ocre jaune ici à Varaignes dominer en couleur des baies peut-on imaginer que ce ton ocre était celui de toute la façade ou peut-on imaginer que cette couleur ocre se limitait au seul traitement chromatique des baies et de leurs périmètres immédiats reportés sur le plat de la façade et insérés dans d'autres couleurs ou ornements peints et sculptés de l'enduit (comme avec l'exemple ci-dessus du linteau sculpté en frise répétitive de losanges garnis de quatre-feuilles) général du mur et qui formeraient une sorte de chambranle peint autour des baies. Cette question me semble essentielle pour avancer vers les recherches ornementales du rapports des riches baies d'apparat du manoir du Lau et changer peut-être un peu l'optique générale que nous avons actuellement d'une opposition radicale des fenêtres gothiques avec de seuls décors d'ébrasements opposées aux fenêtres de la renaissance dépourvues de sculptures d'ébrasement au profit de sculptures en chambranles. Le manoir du Lau avait déjà attiré l'attention sur ces glissements, confirmés à Varaignes mais à Varaignes précisément progresse t-on encore sur la réflexion?
Javerlhac et la chapelle Saint-Robert doit son nom à la réunion de deux communes en 1823.
Les notices historiques disponibles sur le net donnent une occupation très ancienne du site. Le château actuel serait une reconstruction à partir de 1499, sur les bases d'un château plus ancien dont il resterait peu de choses nous dit-on. Le plan est en "L" et partout autour du château on trouve de belles fenêtres sculptées dont certaines ne sont pas sans rappeler celles de Varaignes. Mais ici le luxe ostentatoire des programmes sculptés de certaines baies retient l'attention. La tour actuellement sur rue est terminée par un encorbellement avec un parapet enduit dont les assises en mâchicoulis sont sculptés comme celles de Varaignes.
Pour comprendre ce château il faudrait une exploration archéologique précise. Je ne vais donc pas m'aventurer dans des approches sauvages de chantiers mais me consacrer à l'analyse de deux fenêtres sculptées qui donnent actuellement sur la rue qui part de la place du village avec ses deux églises jumelées, vers le pont qui enjambe la Rivière qui borde le château, le Bandat, sans créer de douve ni de fausse douve humide autour du château.
Donc en ressorties hors échelle, mais en proportions, j'obtiens ces dessins ci-dessus qui me semblent suffisamment intéressants pour en pousser l'exploration jusqu'à un essai de reconstitution partielle ci dessous. Mais avant je propose d'étudier le rapport de ces fenêtres à l'étage aux parties hautes du bâtiment.
Tout d'abord un petit retour dans les châteaux princiers du XV° siècle à travers les enluminures des livres d'heures, dont celles "très riches du duc de Berry", et le château de Mehun-sur-Yèvre.
Les deux allèges enrichies d'ornements sculptés reposent sur le même corps de moulures et nous donnent donc la position exacte d'une fenêtre par rapport à l'autre.
Lorsque les auteurs évoquent des remaniements des parties hautes - vues depuis l'extérieur - ce n'est pas évident. Il faut en effet questionner les bâtiments pour voir si ces présences de mâchicoulis ont eu des chances d'être généralisés à tout le bâtiment où s'ils ne concernent qu'un partie symbolique de la construction en château?
(les remarques de François Gébelin doivent être notre point de départ pour essayer de rentrer dans l'esprit des bâtisseurs et des commanditaires du XVI° et ne pas voir les choses avec nos yeux contemporains que l'étude des sciences de l'âme voudraient uniformisées, même à travers les siècles. Toute la difficulté est là : essayer de rentrer dans la psychologie de ces bâtisseurs mais à leur époque, pas à la notre).
A Beauvais c'est clair les parties hautes du corps de bâtiment ont été construites sans encorbellement mais on a apporté des lucarnes sur le toit, alignées aux travées des façades.
A Javerlhac c'est moins clair car une partie du corps de bâtiment - façade extérieure est - on a construit les mâchicoulis du la façade sous une croupe de pavillon en même temps que la tour et à même hauteur créant un chemin de ronde intérieur régulier - sauf une interruption par une souche de cheminée en façade nord de la tour - bien que les façades soient abondamment percées de fenêtres. Lorsqu'on passe sur la façade extérieure nord du bâtiment le schéma de Beauvais se reproduit. C'est-à-dire que la ligne du toit démarre en dessous des mâchicoulis mais les fenêtres montent au-dessus du niveau du toit créant par les gâbles des fenêtres et leurs pinacles toute une animation verticale qui rompt la ligne horizontale du toit et fait filer les verticales dans le ciel par les amortissements de chaque baie. C'est là quelque chose de très intéressant car, non seulement nous assistons ici à de premiers exemples de travées de fenêtres qui montent sans interruption par-dessus le toit, mais en plus il est clair que ce dispositif de fenêtres à gâbles est incompatible avec un couronnement par mâchicoulis dont le niveau est bien au dessus du toit mais pas au-dessus de celui des gables.
Je donne ici l'exemple tout à fait parlant de ces deux positions architecturales à travers le château de Langeais construit sur ordre de Louis dans le dernier tiers du XV° siècle
Il y aurait là dans un parti architectural un conflit entre mâchicoulis et gables dans la prise de position des parties hautes des façades. Donc ces gâbles créent une rupture à toute ligne horizontale du toit. Le dispositif n'est pas le résultat de remaniement mais d'une réflexion architecturale sur le rôle de la travée de la fenêtre par l'ornement gothique.
Mais on peut aller plus loin et pour cela il faut reconstituer ces fenêtres.
[Les armoiries que je fais figurer sur la fenêtre A ne sont pas produites ici à valeur de document historique mais à titre d'exemple d'insertion d'armoiries dans un gable avec des phylactères support de la devise, de la couronne de marquis - puisqu'il est dit dans les documents consultés que les Texier étaient marquis et qu'ils restèrent dans le château jusqu'en 1821 -,, dont les traces de fixation d'écu peint sur pierre ou sur bois subsistent en plus de la grosse pierre carrée réceptrice de cette fixation et qui est très lisible en gable].
Nous allons quitter ce château des surprises et de trésors cachés pour faire encore avancer notre réflexion sur les valeurs ornementales du château gothique du XVI siècle.
Passons alors au troisième château que j'ai sélectionné pour faire avancer la réflexion autour du Manoir du Lau et des probabilités ornementales que nous pourrions entrevoir pour une troisième proposition de reconstitution qui sera en fait une sorte d'inventaire des possibilités à partir d'exemples concrets et réalisés sur la période en Périgord Vert.
Javerlhac et la Chapelle Saint-Robert
Javerlhac et la chapelle Saint-Robert doit son nom à la réunion de deux communes en 1823.
Les notices historiques disponibles sur le net donnent une occupation très ancienne du site. Le château actuel serait une reconstruction à partir de 1499, sur les bases d'un château plus ancien dont il resterait peu de choses nous dit-on. Le plan est en "L" et partout autour du château on trouve de belles fenêtres sculptées dont certaines ne sont pas sans rappeler celles de Varaignes. Mais ici le luxe ostentatoire des programmes sculptés de certaines baies retient l'attention. La tour actuellement sur rue est terminée par un encorbellement avec un parapet enduit dont les assises en mâchicoulis sont sculptés comme celles de Varaignes.
A l'intérieur de la cour du château, donc dans l'angle rentrant formé par l'architecture en "L" ou on a logé la tour d'escalier hors oeuvre qui a perdu sa pièce en surcroît en encorbellement, on repère deux fenêtres sculptées où se répercutent les répertoires ornementaux visibles sur les fenêtres "sur rue" que je vais vous présenter (repères A et B sur le plan de situation). Ces fenêtres semblent avoir été tout autant modifiées que celles que je vous présente sur rue. Mais comme je n'ai vu ces fenêtres sur cour intérieure que sur internet je ne les présenterai pas, je les signale en complément de deux fenêtres sur rue que j'explore ici non par ailleurs sans risque d'erreur (très mineures il est vrai) car je n'utilise que mes dessins en ressorties d'architectures photographiées depuis la rue. Si je pratique ainsi c'est pour avoir une claire lecture, une base objective de débat, de ce que cet exemple peut apporter en éventail de possibilités ornementales au XVI° siècle, complémentaires aux deux autres châteaux que je viens de vous présenter et pour lesquels j'avais les plans.
Donc en ressorties hors échelle, mais en proportions, j'obtiens ces dessins ci-dessus qui me semblent suffisamment intéressants pour en pousser l'exploration jusqu'à un essai de reconstitution partielle ci dessous. Mais avant je propose d'étudier le rapport de ces fenêtres à l'étage aux parties hautes du bâtiment.
Tout d'abord un petit retour dans les châteaux princiers du XV° siècle à travers les enluminures des livres d'heures, dont celles "très riches du duc de Berry", et le château de Mehun-sur-Yèvre.
Les deux allèges enrichies d'ornements sculptés reposent sur le même corps de moulures et nous donnent donc la position exacte d'une fenêtre par rapport à l'autre.
Lorsque les auteurs évoquent des remaniements des parties hautes - vues depuis l'extérieur - ce n'est pas évident. Il faut en effet questionner les bâtiments pour voir si ces présences de mâchicoulis ont eu des chances d'être généralisés à tout le bâtiment où s'ils ne concernent qu'un partie symbolique de la construction en château?
(les remarques de François Gébelin doivent être notre point de départ pour essayer de rentrer dans l'esprit des bâtisseurs et des commanditaires du XVI° et ne pas voir les choses avec nos yeux contemporains que l'étude des sciences de l'âme voudraient uniformisées, même à travers les siècles. Toute la difficulté est là : essayer de rentrer dans la psychologie de ces bâtisseurs mais à leur époque, pas à la notre).
A Beauvais c'est clair les parties hautes du corps de bâtiment ont été construites sans encorbellement mais on a apporté des lucarnes sur le toit, alignées aux travées des façades.
A Javerlhac c'est moins clair car une partie du corps de bâtiment - façade extérieure est - on a construit les mâchicoulis du la façade sous une croupe de pavillon en même temps que la tour et à même hauteur créant un chemin de ronde intérieur régulier - sauf une interruption par une souche de cheminée en façade nord de la tour - bien que les façades soient abondamment percées de fenêtres. Lorsqu'on passe sur la façade extérieure nord du bâtiment le schéma de Beauvais se reproduit. C'est-à-dire que la ligne du toit démarre en dessous des mâchicoulis mais les fenêtres montent au-dessus du niveau du toit créant par les gâbles des fenêtres et leurs pinacles toute une animation verticale qui rompt la ligne horizontale du toit et fait filer les verticales dans le ciel par les amortissements de chaque baie. C'est là quelque chose de très intéressant car, non seulement nous assistons ici à de premiers exemples de travées de fenêtres qui montent sans interruption par-dessus le toit, mais en plus il est clair que ce dispositif de fenêtres à gâbles est incompatible avec un couronnement par mâchicoulis dont le niveau est bien au dessus du toit mais pas au-dessus de celui des gables.
Je donne ici l'exemple tout à fait parlant de ces deux positions architecturales à travers le château de Langeais construit sur ordre de Louis dans le dernier tiers du XV° siècle
Il y aurait là dans un parti architectural un conflit entre mâchicoulis et gables dans la prise de position des parties hautes des façades. Donc ces gâbles créent une rupture à toute ligne horizontale du toit. Le dispositif n'est pas le résultat de remaniement mais d'une réflexion architecturale sur le rôle de la travée de la fenêtre par l'ornement gothique.
Mais on peut aller plus loin et pour cela il faut reconstituer ces fenêtres.
[Les armoiries que je fais figurer sur la fenêtre A ne sont pas produites ici à valeur de document historique mais à titre d'exemple d'insertion d'armoiries dans un gable avec des phylactères support de la devise, de la couronne de marquis - puisqu'il est dit dans les documents consultés que les Texier étaient marquis et qu'ils restèrent dans le château jusqu'en 1821 -,, dont les traces de fixation d'écu peint sur pierre ou sur bois subsistent en plus de la grosse pierre carrée réceptrice de cette fixation et qui est très lisible en gable].
L'explosion ornementale qui suit les guerres d'Italie n'est pas seulement renaissante, elle est aussi gothique et elle rejaillit tout autant sur le petit château des provinces que sur les châteaux royaux. Il ne faut donc pas voir les veines ornementales de l'évolution du petit donjon de guerre dès le début du XVI° siècle comme une conséquence des apports de la renaissance italienne mais comme des possibilités ornementales élargies au sein même du panorama ornementale gothique, elles-mêmes élargies à partir de traditions romanes d'ornements des encadrements de fenêtres dont subsistent des traces irréfutables sur les pourtours extérieurs des fenêtres de la nef de la chapelle romane de Saint-Robert, l'autre commune fusionnée à Javerlhac. Ces ornements gravés sur la face plate extérieure de la pierre monolithe de couvrement des fenêtres étaient peints en architectures de leurres pour imiter les petits claveaux issus des traditions d'appareillage des couvrements des petites fenêtres du XI° siècle. Ce système ornementale ce retrouve partout dans la France Médiéval de la vallée de l'Allier à Saint-Ilpize en Haute-Loire, à la chapelle du château de Villebois-Lavalette en Charente, et très souvent sur d'autres églises de tout l'hexagone...
En exemple l'ornement de chambranle qu'on se plait à dire être caractéristique des apports ornementaux de la renaissance italienne, opposé à la décoration des ébrasements de fenêtres gothiques, est à revoir au XVI° siècle, puisqu'avec l'exemple de Jarvelhac cette opposition n'a plus aucune raison de figurer dans les manuels, au moins en principe scientifique catégorique même si le principe reste largement valable lorsqu'on reste sur des fenêtres plus modestement ornées, bien qu'encore une fois les fenêtres du manoir du Lau avaient posé la question . La fenêtre gothique richement ornée au XVI° siècle en France peut donc être entièrement gothique avec un enrichissement sur le plat du mur en faisceaux de corps de moulures qui partent de la base de l'allège ou de l'appui de fenêtre et qui montent en pinacles de part et d'autre d'un gâble. Un linteau sculpté peut couvrir la baie et ainsi s’intercaler entre le gable et la fenêtre. Un corps de moulure en pseudo imposte peut ponctuer l'emplacement de la traverse dans le cas des grandes fenêtres à meneaux. Des sortes de copeaux ou formes organiques enroulées peuvent enrichir les gâbles déjà riches de crochets. Des figures peuvent ponctuer des articulations architecturales. Des compositions de feuillages stylisés en tables sculptées peuvent enrichir le vocabulaire ornemental au sein duquel on peut loger des armoiries colorées aux phylactères organisant d'autres assouplissements et ondulations du décor peint. Ces fenêtres, on le voit en dessinant ces sculptures ornementales, n'atteignent à une valeur plastique monumentale réelle que si tous les raccords sont camouflés par des recouvrements en stucs ou staffs et forcément colorés. Les allèges des fenêtres sont elles-mêmes richement sculptées et les encadrements des baies peuvent descendre les encadrer. Enfin la fenêtre repose sur une grosse moulure ou un corps de moulure de division des étages qui est une tradition gothique de certains hôtels de luxe et même de gros châteaux du XVI° au XVI° siècles
On remarquera que les appuis de fenêtres en A et en B ne sont pas à la même hauteur pour un niveau de départ de la fenêtre équivalent sur la même grosse moulure : niveaux intérieurs différents entre A et B ?
Donc toutes les structures propres à recevoir un langage des ordres antiques par les ordres d'architectures (toscan, dorique, ionique, corinthien, composite et plus tard l'ordre à bossages ou rustique de Philibert de l'Orme et autres variantes) sont déjà en place par l'organisation de la fenêtre gothique de luxe ou d'apparat. Ces fenêtres d'apparat sont également enrichies d'un motif qui ne figure plus rarement en allège. Je propose de voir ici une cristallisation dans la pierre des étoffes décorées, ornées à la gravure ou des tapisseries de verdures qu'on faisait pendre aux fenêtres les jours de célébrations et de fêtes.
L'organisation ornementale de la fenêtre gothique est excessivement riche, variée et souple. D'une souplesse et d'une fantaisie au pouvoir créatif bien supérieur à la fenêtre à ordres antiques et comment exclure des sources d'inspiration probables de Michel-Ange ces types d'organisations gothiques pour ses propres créations ? C'est peut-être avancer trop vite, mais il faut bien remarquer que ce qu'on admire chez Michel Ange dans la liberté qu'il prend avec les ordres est bien dans l'esprit de ces organisations gothiques.
Si on isole la petite fenêtre à une seule traverse "fenêtre repère B" (selon la restitution qu'on j'en ai faite en fonction des éléments encore en place, et il était donc important de faire ces restitutions) la fantaisie architecturale est encore plus grande puisque si la moulure qui ponctue la traverse sur la montée du gâble en chambranle a disparue, si les armoiries ont été remplacées par une rosace de feuilles de chênes, il y a deux insertions de tables sculptées : une en allège et une en couvrement. Le couvrement en linteau sculpté sans complément ornemental sculpté sur le plat du mur est déjà présent à Varaignes; nous sommes là dans le registre des choix ornementaux de l'époque. Mais nous avons aussi l'insertion d'une figure très lisible qui pourrait être déjà l'idée d'un portrait presqu'en piedouche (donc ronde bosse) accroché à la fenêtre. Une moulure qui est un rameau bourgeonnant sans feuille relie le portrait de l'homme à une autre figure qui a toutes les chances d'êtres une figure féminine. Donc deux figures, une masculin et une féminine, reliées par un rameau non fleuri qui peut être un écho à l'iconographie du mariage mystique de la Vierge : c'est, parmi les prétendants, celui dont le rameau refleurit qui est choisi pour être l'époux de Marie future mère de Jésus. Ces iconographies peintes ou sculptées sont très rares aussi pour repère et pur exemple je produis ci-dessous une de mes dessins de relevés dans une des chapelles des Alpes-Maritime (1998).
Un complément polychrome de cette sculpture du rameau s'impose naturellement et bien sûr par extension à tout le programme sculpté de la fenêtre pour en rehausser à la fois le caractère symbolique et le caractère architectonique. Certes, on connaissait déjà ces personnages sculptés en ronde bosse qui se penchent par-dessus les appuis de fenêtres de sites réels de fausses fenêtres, mais l'utilisation du portrait en ronde bosse pendante à la fenêtre pour une célébration est plus rare. A Bois-Lamy (tour construite pour la captivité du prince Zizim en 1482/83) deux têtes, une masculine et une féminine, pendant à la plus grande fenêtre à l'étage. Ces deux figures sont les principaux ornements de cette fenêtre très peu ouvragée, en accord avec la difficulté de sculpter finement le granit et conformément aux habitudes du XV° siècle sur les petits châteaux, bien qu'ici la tour fut construite pour un prince. Il y avait un enduit coloré et ces sculptures étaient elle-mêmes colorées.
Un complément polychrome de cette sculpture du rameau s'impose naturellement et bien sûr par extension à tout le programme sculpté de la fenêtre pour en rehausser à la fois le caractère symbolique et le caractère architectonique. Certes, on connaissait déjà ces personnages sculptés en ronde bosse qui se penchent par-dessus les appuis de fenêtres de sites réels de fausses fenêtres, mais l'utilisation du portrait en ronde bosse pendante à la fenêtre pour une célébration est plus rare. A Bois-Lamy (tour construite pour la captivité du prince Zizim en 1482/83) deux têtes, une masculine et une féminine, pendant à la plus grande fenêtre à l'étage. Ces deux figures sont les principaux ornements de cette fenêtre très peu ouvragée, en accord avec la difficulté de sculpter finement le granit et conformément aux habitudes du XV° siècle sur les petits châteaux, bien qu'ici la tour fut construite pour un prince. Il y avait un enduit coloré et ces sculptures étaient elle-mêmes colorées.
A Bois-Lamy ces deux figures qui "pendent" à la plus grande des fenêtres a donné lieu à une légende |
Ainsi nous retrouvons des traditions de l'art gothique français qui conjuguent les figures anthropomorphes et les répertoires végétaux en programmes sculptés et peints avec des motifs complémentaires uniquement peints. Des ornements de compositions pour des occasions exceptionnelles qui mettent en scène des figures ou des événements et à Javerlhac à une union, à un mariage : cette fenêtre fut-elle construite et installée sur l'espace public pour la célébration du mariage signalé dans les archives de Barthélémy Texier et de Jeanne Pastourelle en 1507 ?
Dans l'église à deux architectures de la fin du gothique rayonnant il faut signaler un chateau à frises de masques humains, comme le montre la photo ci dessous. Les autres répertoires sont presque tous végétaux donnant lieu à une figure en fleur de lis insérée dans une bande de feuilles polylobées.
Dans l'église à deux architectures de la fin du gothique rayonnant il faut signaler un chateau à frises de masques humains, comme le montre la photo ci dessous. Les autres répertoires sont presque tous végétaux donnant lieu à une figure en fleur de lis insérée dans une bande de feuilles polylobées.
Dans cet état d'esprit si on en revient à Varaignes on comprend mieux l'insertion de ces deux énormes fenêtres à tabernacles qui devaient être séparées par un grand programme peint sur le mur. Fenêtres qui ont peut être été installées pour célébrer un événement particulier au-dessus du délicat rez-de-chaussée d'architecture savante (également colorée ?) à côté d'un autre mur brut de la cour potentiel récepteur d'un décor peint ou de tentures de cérémonies. Varaignes a dû avoir une cour extrêmement luxueuse mais dans un vocabulaire monumental totalement réinscrit dans les apports des deux renaissances italienne et française, au sein d'un château totalement gothique qui commençait à manifester une certaine ostentation extérieure par des enrichissements d'architectures pseudo-militaires enduites et sculptées et de baies également sculptées, enduites et peintes ouvertes sur l'espace public.
Voici en trois châteaux une sorte de panorama des tendances ornementales en présence dans la région lors de la réalisation du chantier est du manoir du Lau.
Pour ceux ou celles qui contesteraient une construction relais en architecture non appareillée, ça ne change pas grande chose en valeurs ornementales, et chacun peut en faire une architecture appareillée si cela lui convient mieux mais dans la mesure ou le trompe l’œil architectural enduit et peint peut donner toutes les illusions d'un puissant et beau corps de logis au sein d'une enceinte fortifiée, nous pouvons dire que nous restons dans des compléments de recherches plausibles et scientifiques et que l'éventail des possibilités pour le manoir du Lau reste tout de même assez limité et riche cependant sinon suffisamment original pour figurer dans les inventaires de références - à moins d'extrapolations particulières mais qui ne sont pas de mon propos - comme je vais essayer de le montrer par ce dernier dessin de composition pour cette étude.
En dessinant cette dernière planche j'ai été également confronté au choix des répertoires ornementaux des décors des tissus. Ce nouveau problème m'a amenée à faire une recherche sur les étoffes qui pouvaient orner les fenêtres de la salle s'apparat pour les célébrations, les fêtes, les accueils de personnages importants, les cérémonies et tout événement marquant de la vie du château. Comme j'ai beaucoup travaillé sur les organisations des décors peints des chapelles peintes et ouvertes des Alpes-Maritimes dont la production de cette sorte d'iconostase de la peinture religieuse - où domine le culte de Saint-Sébastien de la Légende Dorée de Jacques de Voragine - qui se situe, et ce n'est peut pas anodin, sur la période de l'explosion du décor ornemental architectural et sculpté du château de la fin de la période gothique en France, et qui disparaît également sous les coups de la Réforme, je me suis référé à un de mes dessins produit ci dessus en montage : la chapelle Sainte-Claire de Venanson aux sources de la vallée de la Vésubie (iconographie de Saint-Sébastien). Cette chapelle fut construite et décorée en 1481 suivant les inscriptions de dédicace (voir l'impressionnant travail de Marguerite Roques sur et autour de ces productions peintes), c'est-à-dire à une période qui précède les guerres d'Italie alors que la capitale des Etats de Savoie - auxquels fut très progressivement rattachée la partie orientale de la Provence entre Var et Roya - était encore à Chambéry et que cette nouvelle division politique territoriale de la Provence aux confins de la Ligurie et empiétant sur le duché de Milan par le Piémont, c'est-à-dire aux portes du Duché de Milan, a été un lieu ou l'art de la renaissance, comme montré plus haut, n'est pas arrivé plus tôt que dans le reste de la France, sauf pas les bordures cadres des tableaux d'autels, puis par le décor peint sur le mur et enfin par l'architecture mais assez tard dans le XVI° siècle, Monaco ayant été sans doute un peu plus précoce. A la chapelle Sainte-Claire le peintre est Jean Baleison mais il a beaucoup travaillé ailleurs avec Jean Canavesio. Ce son tous les deux des représentants de deux tendances contemporaines du gothique. Le gothique international pour Jean Baleison et des derniers accents des successeurs de Giotto pour Jean Canavesio : ces deux peintres sont pourtant tous les deux contemporains et originaires du Piémont. Ils travaillèrent souvent ensemble mais les styles des deux artistes sont clairement identifiables.
Pour une approche rapide et synthétique de ces bâtiments je redonne le lien de mon article publié dans Provence Historique, et repris en PDF sur le net :
Propositions finales de reconstitutions du Manoir du Lau - corps de logis du château d'Allemans en Périgord - dans son état après les mutations des siècles antérieurs jusque dans la première moitié du XVI° siècle : voies architecturales et voies ornementales jusqu'à celles des célébrations et fêtes avec les tentures tissées, imprimées ou peintes qui pendent des fenêtres de la salle d'apparat.
Les recherches de structures m'ont conduit vers une architecture polymorphe dont la colonne vertébrale est la succession des adaptations des deux cages d'escaliers en relais d'une première volée droite. Cette volée droite était à l'origine d'une travée de baies au plus près du mur ouest des deux tours d'escaliers. Cette partie sud-ouest était déjà un deuxième état d'une grande maison tour ou d'un petit donjon rectangulaire à une seule pièce par étage. Les pièces n'étaient pas chauffées.
Lors de mes deux premières reconstitution j'avais donc été conduit à donner deux restitutions d'élévations toutes deux réunies par un enduit quadrillé mais les parties hautes des deux bâtiments pouvaient être soit derrière un enduit général soit laisser apparaître les pans de bois de complément de la construction à l'est. Je continue donc sur le travail fait et que j'ai laissé en attente après une recherche ornementale du château au XVI° siècle, château qui a abandonné ses fonctions guerrières pour n'être plus que des résidences de luxes toutefois ornées des traditions militaires d'où ce type de bâtiment est issu.
Donc le bâtiment pouvait être totalement enduit et dans ce cas les pans de bois disparaissaient derrières les enduits restituant l'apparence d'un château entièrement construit en pierre. Toutefois le report des encorbellements de la partie ouest sur l'agrandissement à l'ouest n'était pas possible sur une structure en pans de bois. En revanche la tradition de décaler un étage sur l'autre les élévations en pans de bois offraient l'opportunité de donner au denier étage est un niveau en encorbellement qui pouvait s'inscrire dans la continuité des mâchicoulis de la parties ouest du bâtiment. J'ai donc utilisé cette possibilité pour mes deux dernières reconstitutions.
Voici en trois châteaux une sorte de panorama des tendances ornementales en présence dans la région lors de la réalisation du chantier est du manoir du Lau.
Pour ceux ou celles qui contesteraient une construction relais en architecture non appareillée, ça ne change pas grande chose en valeurs ornementales, et chacun peut en faire une architecture appareillée si cela lui convient mieux mais dans la mesure ou le trompe l’œil architectural enduit et peint peut donner toutes les illusions d'un puissant et beau corps de logis au sein d'une enceinte fortifiée, nous pouvons dire que nous restons dans des compléments de recherches plausibles et scientifiques et que l'éventail des possibilités pour le manoir du Lau reste tout de même assez limité et riche cependant sinon suffisamment original pour figurer dans les inventaires de références - à moins d'extrapolations particulières mais qui ne sont pas de mon propos - comme je vais essayer de le montrer par ce dernier dessin de composition pour cette étude.
En dessinant cette dernière planche j'ai été également confronté au choix des répertoires ornementaux des décors des tissus. Ce nouveau problème m'a amenée à faire une recherche sur les étoffes qui pouvaient orner les fenêtres de la salle s'apparat pour les célébrations, les fêtes, les accueils de personnages importants, les cérémonies et tout événement marquant de la vie du château. Comme j'ai beaucoup travaillé sur les organisations des décors peints des chapelles peintes et ouvertes des Alpes-Maritimes dont la production de cette sorte d'iconostase de la peinture religieuse - où domine le culte de Saint-Sébastien de la Légende Dorée de Jacques de Voragine - qui se situe, et ce n'est peut pas anodin, sur la période de l'explosion du décor ornemental architectural et sculpté du château de la fin de la période gothique en France, et qui disparaît également sous les coups de la Réforme, je me suis référé à un de mes dessins produit ci dessus en montage : la chapelle Sainte-Claire de Venanson aux sources de la vallée de la Vésubie (iconographie de Saint-Sébastien). Cette chapelle fut construite et décorée en 1481 suivant les inscriptions de dédicace (voir l'impressionnant travail de Marguerite Roques sur et autour de ces productions peintes), c'est-à-dire à une période qui précède les guerres d'Italie alors que la capitale des Etats de Savoie - auxquels fut très progressivement rattachée la partie orientale de la Provence entre Var et Roya - était encore à Chambéry et que cette nouvelle division politique territoriale de la Provence aux confins de la Ligurie et empiétant sur le duché de Milan par le Piémont, c'est-à-dire aux portes du Duché de Milan, a été un lieu ou l'art de la renaissance, comme montré plus haut, n'est pas arrivé plus tôt que dans le reste de la France, sauf pas les bordures cadres des tableaux d'autels, puis par le décor peint sur le mur et enfin par l'architecture mais assez tard dans le XVI° siècle, Monaco ayant été sans doute un peu plus précoce. A la chapelle Sainte-Claire le peintre est Jean Baleison mais il a beaucoup travaillé ailleurs avec Jean Canavesio. Ce son tous les deux des représentants de deux tendances contemporaines du gothique. Le gothique international pour Jean Baleison et des derniers accents des successeurs de Giotto pour Jean Canavesio : ces deux peintres sont pourtant tous les deux contemporains et originaires du Piémont. Ils travaillèrent souvent ensemble mais les styles des deux artistes sont clairement identifiables.
Pour une approche rapide et synthétique de ces bâtiments je redonne le lien de mon article publié dans Provence Historique, et repris en PDF sur le net :
CLAUDE PEYNAUD vair apparaître spontanément dès l'approche en façade ou de façon plus sub- tile lorsque l'architecture s'est un peu sophistiquée comme à ...
Pour plus de détails sur une iconographie complète de tous mes relevés archéologiques effectués sur les sites et à l'échelle sur papier millimétré, sans aucun contact avec les décors peints, ainsi que les études de reconstitutions consécutives à ces relevés, voir sur ce blog :
Primitifs Niçois - Les chapelles peintes des Alpes Maritimes
http://coureur2.blogspot.fr/2012/03/primitis-nicois-les-Chapelles-facades.html
Les recherches de structures m'ont conduit vers une architecture polymorphe dont la colonne vertébrale est la succession des adaptations des deux cages d'escaliers en relais d'une première volée droite. Cette volée droite était à l'origine d'une travée de baies au plus près du mur ouest des deux tours d'escaliers. Cette partie sud-ouest était déjà un deuxième état d'une grande maison tour ou d'un petit donjon rectangulaire à une seule pièce par étage. Les pièces n'étaient pas chauffées.
Lors de mes deux premières reconstitution j'avais donc été conduit à donner deux restitutions d'élévations toutes deux réunies par un enduit quadrillé mais les parties hautes des deux bâtiments pouvaient être soit derrière un enduit général soit laisser apparaître les pans de bois de complément de la construction à l'est. Je continue donc sur le travail fait et que j'ai laissé en attente après une recherche ornementale du château au XVI° siècle, château qui a abandonné ses fonctions guerrières pour n'être plus que des résidences de luxes toutefois ornées des traditions militaires d'où ce type de bâtiment est issu.
Donc le bâtiment pouvait être totalement enduit et dans ce cas les pans de bois disparaissaient derrières les enduits restituant l'apparence d'un château entièrement construit en pierre. Toutefois le report des encorbellements de la partie ouest sur l'agrandissement à l'ouest n'était pas possible sur une structure en pans de bois. En revanche la tradition de décaler un étage sur l'autre les élévations en pans de bois offraient l'opportunité de donner au denier étage est un niveau en encorbellement qui pouvait s'inscrire dans la continuité des mâchicoulis de la parties ouest du bâtiment. J'ai donc utilisé cette possibilité pour mes deux dernières reconstitutions.
Le mur est de la grande fenêtre d'apparat est un mur en dur qui montait au moins jusqu'au premier premier étage de comble en pans de bois, ou au second étage de la structure en pans de bois. Donc ce mur est tout à fait capable de recevoir des consoles d'encorbellements. Comme cette possibilité est ouverte j'ai donc restitué une bretèche en pan de bois enduit sur consoles en pierres, projetée en avant de la structure en pan de bois en encorbellement harmonisé aux façade sud et nord, obtenant ici l'effet d'un édicule de bretèche défensive de la fenêtre d'apparat tournée sur le périmètre extérieur du château.
Sur les structures en pierre, des parapets ont parfois été construits sur des consoles ou des corps de moulures continus avec des édicules de tirs projetés en avant comme représentés ci-dessous.
Sur les structures en pierre, des parapets ont parfois été construits sur des consoles ou des corps de moulures continus avec des édicules de tirs projetés en avant comme représentés ci-dessous.
Donc l'imitation est tout à fait possible sur un mur qui monte jusqu'à la base de l'édicule pour un édicule construit pans de bois enduit ou en brique enduite, pour élargir la gamme des possibilités offertes par les architectures non appareillées, si on veut bien admettre qu'une construction en brique, plus légère et d'emploi plus souple que la pierre, est une construction non appareillée
Ces fenêtres d'apparat tournées sur le périmètre extérieur du château étaient défendues par des postes de tirs comme on le voit avec le modèle d'origine, encore intact, du hameau de Challanges sur la commune de Beaune en Côte d'Or. Cette fenêtre d'apparat était protégée par des archères distribuées autour de la fenêtre (photo ci dessous).
En suivant ce principe j'ai donc installé une bretèche de protection de la fenêtre.
Toujours dans le même ordre d'idée j'en ai installé une seconde à la verticale de l'entrée dans le logis par la tour d'escalier. Puis j'ai harmonisé deux fois les parties hautes avec des lucarnes passantes : une fois sur la verticale des fenêtres en façade de la tour d'escalier et une autre fois en continuité de la ligne des fenêtres de la façade sud-est. En revanche je n'en n'ai pas installé sur la face ouest de la tour d'escalier pour rester en accord avec les fenêtres en parapet que je n'ai pas traduites en lucarnes passantes. Mais si le lecteur veut le faire il en a bien sûr tout le loisir puisque ces organisations ont pu être mises en places sur d'autres châteaux ou logis.
En ornements de fenêtres de la partie est j'ai laissé pendre des tissus imprimés ou des tapisseries ornées de répertoires végétaux organisés en différents rinceaux dont j'ai expliqué le choix plus haut dans la page. En façade sud-est j'ai installé un long décor pendant de la fenêtre qui explique aussi le choix des bâtisseurs de décaler le site des armoiries sous larmier de l'axe de la fenêtre. En tombant la tapisserie ou le tissu imprimé ne cache pas les armoiries.
Reste la question de la latrine à l'arrière du bâtiment. En fait je ne sais pas s'il y avait une latrine, mais ce que je sais c'est qu'il y avait une petite ouverture qui répond ailleurs à un accès à la latrine qui complète les éléments de conforts. Comme il n'y a aucune trace d'arrachement ni de construction en lien direct avec cette petite porte aux angles arrondis j'ai suivi le modèle des latrines qu'on trouve parfois installées sur le cours d'eau des grands moulins : soit des latrines en bois suspendues aux façades qui enjambent le cours d'eau . Sur certains châteaux ces latrines en bois ont également été aménagées. Le mode de suspension était le même que celui des échafaudages des couvreurs, des zingueurs et des maçons, voire des sculpteurs et des ornemanistes qui travaillaient sur des parties hautes difficilement aménageables avec des échelles ou avec des constructions d'échafaudages en bois depuis la base du bâtiment, ou sur des façades sur les canaux urbains et sur des façades qui longent les lits des rivières.
Je donne ci-dessous le principe de suspension de ces aménagements que j'ai également pratiqués et installés avec mon père qui était artisan du bâtiment et qui utilisait fréquemment ce type d'échafaudages sur "chevalets" dans les campagnes de la Creuse . "Chevalet": c'est ainsi qu'il appelait ces consoles en bois et ferraillages qu'il fabriquait lui-même. Nous sommes donc là dans les traditions ancestrales des métiers du bâtiment et je pense qu'il est ici pertinent de les amener dans la reconstitution de ce logis du manoir du Lau ne serait-ce que pour expliquer mon choix de latrines en bois suspendues qui n'ont laissé aucune trace sur le mur après démolition.
Voilà, donc le lecteur a ainsi une marge de choix ornementaux en accord avec les possibilités offertes par les recherches de structures et les habitudes des époques et des régions avec des matériaux pris et transformés sur place ou à peu de distances.
A ce stade du travail d'étude et de reconstitution du corps de logis issu des traditions guerrières du petit château, il faudrait resituer ce bâtiment dans le périmètre où il était entre courtine, tours, constructions en revers de courtines, petits bâtiments de service mais point de chapelle puisqu'elle fut détruite pour agrandir le premier donjon ou première maison-tour rectangulaire. A moins qu'une seconde chapelle fut construite en remplacement de cette détruite.
Tous comme les recherches de liens avec le périmètre très proche du cimetière qui jouxtait l'église, la recherche des limites de ce périmètre fortifié et de services appartient aux fouilles de l'archéologue qui pratique ce genre de discipline archéologique et qui en a l'autorisation.
Personnellement, ne pratiquant pas la fouille ni l'archéologie des parties enterrées, mon travail de recherche en archéologie des parties aériennes depuis la cave se termine ici, et je passe le relais.... L'évaluation du périmètre des courtines sera le résultat d'un chantier de fouilles quand il aura lieu.
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Conclusion
Des auteurs ont déjà mis l'accent sur le caractère apparemment très "décousu" de la construction de certains petits châteaux. Nous touchons du doigt un des aspects encore très mal connus de la construction du petit château de la période de fin de la Guerre de Cent Ans, du XIV° siècle à la première moitié du XV° siècle, c'est-à-dire des "accumulations" ou "entassements" - peut-être très ordonnés ou pas du tout mais pas contemporains les uns des autres - de petits bâtiments à l'intérieur d'enceintes complétées par des constructions en bois en revers de courtine, voire à l'intérieur du périmètre bâti établissant des liens entre les petites constructions en dur. L'un de ces bâtiments pouvant supplanter une tour ronde primitive ou d'autres constructions sur plans rectangulaires ou carrés de différentes proportions et adopter des configurations que nous ne pouvons plus découvrir qu'avec de telles explorations tant ces petits "châteaux" ont subi de transformation au XV° siècle. Philippe Contamine par son article "Le château et la guerre" [dans Le château en France op.cit. p.133], évoque cette prolifération de types architecturaux au moyen âge " A toutes les époques coexistèrent des constructions susceptibles de résister à de puissantes attaques...et des édifices insignifiants, anachroniques, hors d'usage, tout juste bons à faire obstacle au simple banditisme dans ses formes élémentaires". Dans cette vacuité des alternatives, en Creuse, je vous au déjà présenté le château de Crozant, je vous présente mainteant Malaval où j'ais fait des relevés en complément de ceux plus anciens du Dr Janicaud. Malval était un château de gué des plus intéressants, sur la Petite Creuse - mais dans un état de ruine qui laissait présager que le site risquait s'altérer rapidement. Pourtant il reste très peu d'exemple avec des dispositifs originaux ou aussi clairement lisibles qu'à Malval (le château supposé des Mauprat du romand e George Sand).
Sur ce site il n'y avait pas eu de modification des petites unités constituant le château, simplement des ajouts dont une très intéressante porte fortifiée qui barrait l'accès au gué par un passage voûté dans la motte - elle même en liaison d'un premier tertre isolé d'une fin de mouvement de terrain en croupe - en manière de petit tunnel ou passage fortifié au-dessous du bâti des petites unités. L'une des ces petites unités avait un escalier en vis, un plan en "L" à cheval sur la courtine et deux accès séparés en rez-de-chaussée et premier étage, l'un sous l'autre. Le lien entre les étages se faisant ensuite uniquement depuis l'intérieur par une tour d'escalier en vis hors oeuvre logée dans l'angle intérieur du plan en "L". Donc un système de circulation doublé, dont un très privé uniquement par l'intérieur du bâtiment. Les explorations archéologiques du château et du périmètre pourraient nous orienter vers des types voisins de ces organisations que nous retrouvons également à Montaigut-le-Blanc, voir à Saint-Maixant (deux châteaux de la Creuse sur un périmètre fermé beaucoup plus petit) mais également vraisemblablement à Yviers autour de la maison-tour avant la construction du grand corps de logis qui récupère des constructions plus anciennes, dont certaines auraient pu être alignées à une grosse courtine dont on repère le plan en sous-sol, dans la cave.
Des auteurs ont déjà mis l'accent sur le caractère apparemment très "décousu" de la construction de certains petits châteaux. Nous touchons du doigt un des aspects encore très mal connus de la construction du petit château de la période de fin de la Guerre de Cent Ans, du XIV° siècle à la première moitié du XV° siècle, c'est-à-dire des "accumulations" ou "entassements" - peut-être très ordonnés ou pas du tout mais pas contemporains les uns des autres - de petits bâtiments à l'intérieur d'enceintes complétées par des constructions en bois en revers de courtine, voire à l'intérieur du périmètre bâti établissant des liens entre les petites constructions en dur. L'un de ces bâtiments pouvant supplanter une tour ronde primitive ou d'autres constructions sur plans rectangulaires ou carrés de différentes proportions et adopter des configurations que nous ne pouvons plus découvrir qu'avec de telles explorations tant ces petits "châteaux" ont subi de transformation au XV° siècle. Philippe Contamine par son article "Le château et la guerre" [dans Le château en France op.cit. p.133], évoque cette prolifération de types architecturaux au moyen âge " A toutes les époques coexistèrent des constructions susceptibles de résister à de puissantes attaques...et des édifices insignifiants, anachroniques, hors d'usage, tout juste bons à faire obstacle au simple banditisme dans ses formes élémentaires". Dans cette vacuité des alternatives, en Creuse, je vous au déjà présenté le château de Crozant, je vous présente mainteant Malaval où j'ais fait des relevés en complément de ceux plus anciens du Dr Janicaud. Malval était un château de gué des plus intéressants, sur la Petite Creuse - mais dans un état de ruine qui laissait présager que le site risquait s'altérer rapidement. Pourtant il reste très peu d'exemple avec des dispositifs originaux ou aussi clairement lisibles qu'à Malval (le château supposé des Mauprat du romand e George Sand).
Sur ce site il n'y avait pas eu de modification des petites unités constituant le château, simplement des ajouts dont une très intéressante porte fortifiée qui barrait l'accès au gué par un passage voûté dans la motte - elle même en liaison d'un premier tertre isolé d'une fin de mouvement de terrain en croupe - en manière de petit tunnel ou passage fortifié au-dessous du bâti des petites unités. L'une des ces petites unités avait un escalier en vis, un plan en "L" à cheval sur la courtine et deux accès séparés en rez-de-chaussée et premier étage, l'un sous l'autre. Le lien entre les étages se faisant ensuite uniquement depuis l'intérieur par une tour d'escalier en vis hors oeuvre logée dans l'angle intérieur du plan en "L". Donc un système de circulation doublé, dont un très privé uniquement par l'intérieur du bâtiment. Les explorations archéologiques du château et du périmètre pourraient nous orienter vers des types voisins de ces organisations que nous retrouvons également à Montaigut-le-Blanc, voir à Saint-Maixant (deux châteaux de la Creuse sur un périmètre fermé beaucoup plus petit) mais également vraisemblablement à Yviers autour de la maison-tour avant la construction du grand corps de logis qui récupère des constructions plus anciennes, dont certaines auraient pu être alignées à une grosse courtine dont on repère le plan en sous-sol, dans la cave.
Le grand château de Crozant, sur un éperon rocheux qui avance dans un méandre de la Creuse (site des impressionnistes et des excursions de G.Sand et de F.Chopin) est lui-même composé de ces petites unités comme j'en ai présenté une : un petite tour romane reconstruite au XV° siècle en maison-tour servie par une tour d'escalier en vis hors oeuvre.
Quand on voit les plans de ces châteaux, leurs proportions aussi, que dire d'un château comme celui qu'il y avait à Allemans en Périgord si près de la grande église. Proximité qui ailleurs annonce une église attenante à un cloître, mais loin d'être systématique. Toutefois à Allemans avec le manque de confort du logis dans son ensemble, en plus avec une première salle non chauffée percée de trois fenêtres dont une sur l'arrière du premier petit donjon rectangulaire (et était-ce la façade arrière à l'époque de sa construction et de sa réédification, car nous sommes là dejà sur une seconde étape de construction avant une troisième avec la cave voûtée ?), la question d'une simple fonction d'habitat ajoutée à une fonction guerrière - traditionnelle sur les châteaux antérieurs, et jusque dans la seconde moitié du XV° s. et au-delà avec les fortification bastionnées - se pose avec une certaine acuité.
Le logis commence à adopter une orientation entre façade avant et façade arrière avec la construction de la cave voûtée et de sa première volée droite (étape 3 d la construction). Puis cette orientation des façades se précise avec la construction d'une première tour d'escalier en vis dans l'angle sud-est du premier bâtiment rectangulaire (après deux et trois phases des construction (étape 4 de la construction) : dont l'accès aux étages se précise en face de l'entrée fortifiée du château (à moins que des fouilles en précise une autre).
Le logis trouve enfin sa configuration bâtiment principal du château avec l'agrandissement à l'est - et suppression de la chapelle - qui donne résolument une façade avant et une façade arrière à un bâtiment qui conserve deux fenêtres en murs de croupes : l'ancienne de la pièce à trois fenêtres sur le mur de croupe ouest et la nouvelle avec la luxueuse fenêtre d'apparat en mur de croupe est. Une nouvelle fenêtre richement sculptée et peinte apparaît en façade sud-est, aus-dessus des armoiries peintes sur le mur, sur le chemin qui conduit de la porte d'entrée du château à la porte d'entrée dans le logis par la tour d'escalier.
Le logis est alors prêt à récupérer à lui seul l'appellation de "château" avec sa salle d'apparat chauffée et son plan qui a rejoint après bien des péripétie le modèle commun de la mutation du donjon du petit château de guerre en petit château uniquement résidentiel, malgré une absence de cheminées autre que celle de la salle d'apparat avant les transformations à partir du XVII° jusqu'au XIX° siècles et finalement à nos jours avec les premiers travaux de réhabilitation du monument par l'actuelle municipalité avec son maire M Alain Tricoire aidé par l'association Manoir du Lau (M. Jean-François Savier Président).
Toutefois le périmètre du château peut être modifié et la porte fortifiée d'entrée être transformée en portail aux allures de portes fortifiées mais qui ne sont qu'un décor symbolique de l'entrée au château défendu par un chemin de ronde derrière un parapet sur mâchicoulis (sur la dernière planche de reconstitution).
En voici trois exemples, et celui au centre sur la photo ci-dessus me sert de lien pour le prochain château que je vais présenter sur ce blog, après l'ouverture d'une page consacrée aux maisons tours : le très surprenant
où là encore je n'aurai que le loisir de vous présenter le corps de logis et très peu du périmètre du château...mais comme dit le fabuliste attendons la suite...vous allez voir, vous allez encore être surpris....qui aurait pu s'attendre à ça ?
Quand on voit les plans de ces châteaux, leurs proportions aussi, que dire d'un château comme celui qu'il y avait à Allemans en Périgord si près de la grande église. Proximité qui ailleurs annonce une église attenante à un cloître, mais loin d'être systématique. Toutefois à Allemans avec le manque de confort du logis dans son ensemble, en plus avec une première salle non chauffée percée de trois fenêtres dont une sur l'arrière du premier petit donjon rectangulaire (et était-ce la façade arrière à l'époque de sa construction et de sa réédification, car nous sommes là dejà sur une seconde étape de construction avant une troisième avec la cave voûtée ?), la question d'une simple fonction d'habitat ajoutée à une fonction guerrière - traditionnelle sur les châteaux antérieurs, et jusque dans la seconde moitié du XV° s. et au-delà avec les fortification bastionnées - se pose avec une certaine acuité.
Le logis commence à adopter une orientation entre façade avant et façade arrière avec la construction de la cave voûtée et de sa première volée droite (étape 3 d la construction). Puis cette orientation des façades se précise avec la construction d'une première tour d'escalier en vis dans l'angle sud-est du premier bâtiment rectangulaire (après deux et trois phases des construction (étape 4 de la construction) : dont l'accès aux étages se précise en face de l'entrée fortifiée du château (à moins que des fouilles en précise une autre).
Le logis trouve enfin sa configuration bâtiment principal du château avec l'agrandissement à l'est - et suppression de la chapelle - qui donne résolument une façade avant et une façade arrière à un bâtiment qui conserve deux fenêtres en murs de croupes : l'ancienne de la pièce à trois fenêtres sur le mur de croupe ouest et la nouvelle avec la luxueuse fenêtre d'apparat en mur de croupe est. Une nouvelle fenêtre richement sculptée et peinte apparaît en façade sud-est, aus-dessus des armoiries peintes sur le mur, sur le chemin qui conduit de la porte d'entrée du château à la porte d'entrée dans le logis par la tour d'escalier.
Le logis est alors prêt à récupérer à lui seul l'appellation de "château" avec sa salle d'apparat chauffée et son plan qui a rejoint après bien des péripétie le modèle commun de la mutation du donjon du petit château de guerre en petit château uniquement résidentiel, malgré une absence de cheminées autre que celle de la salle d'apparat avant les transformations à partir du XVII° jusqu'au XIX° siècles et finalement à nos jours avec les premiers travaux de réhabilitation du monument par l'actuelle municipalité avec son maire M Alain Tricoire aidé par l'association Manoir du Lau (M. Jean-François Savier Président).
Toutefois le périmètre du château peut être modifié et la porte fortifiée d'entrée être transformée en portail aux allures de portes fortifiées mais qui ne sont qu'un décor symbolique de l'entrée au château défendu par un chemin de ronde derrière un parapet sur mâchicoulis (sur la dernière planche de reconstitution).
En voici trois exemples, et celui au centre sur la photo ci-dessus me sert de lien pour le prochain château que je vais présenter sur ce blog, après l'ouverture d'une page consacrée aux maisons tours : le très surprenant
château de Curac - sud Charente,
Bibliographie spécifique au bâtiment du manoir du Lau, à la commune et aux familles
Document "maître d'oeuvre inconnu Référence IA24000655" - Archives communales.
S.Avrillau, Cluzeaux et souterrains du Périgord - Tome 3 - Le Ribéracois (deuxième partie) Canton de Neuvis-sur-l'Isle - Canton de Ribérac. PLB Editeur, Collection Centaurée, Le Bugue. 2013.
J.M.Bélingard, Le Périgord - Maisons fortes. Périgueux 1999, p.187 et 188.
V.Biscarat, Manoir du Lau - Commune d'Allemans. Un mémoire de Master 1 de l'Université de , 20 . Archives municipales d'Allemans.
L.Bolard, Renaissance en Périgord. Châteaux et civilisation, Périgueux. 1996.
J.Chève, "Une famille noble en Périgord à l'époque moderne : les du Lau". Dans, Bulletin de la société historique et archéologique du Périgord - Volume 70. Périgueux 1943.
A.Lacombe, Histoire d'Allemans des origines à la fin du XVIII° s. et annexes.
Extrait de la conférence du 18 octobre 2008.
G.Rocal, J.Secret, Châteaux et manoirs du Périgord. Bordeaux, 1938, p.92.
J.Secret, Le Périgord, manoirs et gentilhommières. Paris, 1966, p.94.
SHAP, bulletin de la SHAP "Démolition des châteaux du Ribéracois en 1793". Tome XXVIII, 1901, p.810 à 813.
A.Tricoire, La vie d'Allemans en Périgord de 1884 à 2013. Tirée des délibérations du Conseil Municipal. Décembre 2013 : pages dactylographiées, Illustrations et blasons couleurs, reliure mécanique. Archives municipales d'Allemans.
Bibliographie générale
Mes articles sur ce blog : lorsqu'une question se posera au lecteur attentif et à laquelle il ne trouverait pas de réponse dans cette nouvelle étude, je l'invite à se rendre systématiquement sur les autres articles signalés ci-dessous, sur ce blog.
Châteaux de la Creuse - de la fin du moyen âge - XV et XVI° siècle
http://coureur2.blogspot.fr/2011/09/une-histoire-de-lescalier-en-vis.html
1° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)
http://coureur2.blogspot.fr/2013/10/archeologie-medievale-aspects-et.html
2° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)
http://coureur2.blogspot.fr/2014/11/2-partie-archeologie-medievale-aspects.html
3° partie - suite des parties 2 et 3 d'Archéologie Médiévale consacrées aux aspects et singularités du château en France autour des XV° au XVI° siècles
http://coureur2.blogspot.fr/2016/04/3-partie-suite-des-parties-parties-1-et.html
Fonctions religieuses apotropaïques et traditions funéraires en France
http://coureur2.blogspot.fr/2015/08/fonctions-religieuses-apotropaiques-et.html
U.Albrecht,Von der big zum schloss,. Französich schloss baukunst in spätmittelalter. Worms, 1986.
J.P.Babelon (sous la direction de...) Le château en France. Paris, 1986
M. de Boüars, J.Decaëns, "Les château de terre et de charpente". P. 15 à 30
Ph. Contamine "Le château et la guerre". P. 133 à 146.
Ph. Chapu, "Le décor intérieur du château au Moyen Âge". P 169 à 178.
J.Guillaume, "La première Renaissance 1495-1525". P.179 à 190.
M. de Boüars, J.Decaëns, "Les château de terre et de charpente". P. 15 à 30
Ph. Contamine "Le château et la guerre". P. 133 à 146.
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J.P. Babelon, Châteaux de France au siècle de la renaissance. Paris, 1989.
A.Blunt, Art et architecture en France - 1500-1700. Editions anglaises 1953, 1970, 1973, 1977, 1980, 1981, 1982. Edition française 1983.
A.Chastel, La crise de la renaissance. Genève, 1968;
A.Chastel, J.Guillaume, L'escalier dans l'architecture de la Renaissance. Actes du colloque tenu à Tours du 22 au 26 mai 1979 - Centre d'Etudes Supérieures de la Renaissance - DE ARCHITECTURA collection dirigée par André Chastel et Jean Guillaume - Ouvrages publié avec le concours de l'Université de Tours. Paris 1985 : Articles extraits des ces actes :
J.Guillaume, Genèse de l'escalier moderne, p.9 à 14.
M.Whiteley, "La grande vis": its development in France from the
mid forteenth to the mid fifteenth centuries. p. 15 à 20.
A.Mussat, La fin du gothique : Nantes et Josselin. p.21 à 26
J.Guillaume, L'escalier dans l'architecture française : la première
moitié du XVI° siècle. p.27 à 48.
F.Boudon, J.Blécon, La vis, la marche et le noyau : leurs relations
au début du XVI° siècle. p. 75 à 82.
J.M.Pérouse de Montclos, La vis de Saint-Gilles et l'escalier suspendu das l'architecture
française du XVI° siècle. p. 83 à 91.
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J.Guillaume, Le système de l'escalier ; grille d'analyse et
vocabulaire international. p. 207 à 2016.
A.Chastel, J.Guillaume, La maison de ville à la renaissanc aux XV° eet XVI° siècles - Recherche sur l'habitat urbain en Europe - Actes du colloque tenu à Tours du 10 au 14 mai 1977 - Ouvrage publié ave le concours de l'Université de Tours et de la Direction de l'Architecture (Secrétariat de la recherche architecturale) Ouvrage publié avec le concours de l'Université de Tours et de la Direcction de l'Architecture (Secrétariat de la recherche architecturale). Paris, 1983;
S.Pressouyre, L'image de la maison dans la littérature du XVI° siècle. P. 117 à 134;
A.Chastel, J.Guillaume, Les chantiers de la Renaissance - Actes du colloque tenu à Tours en 1983-1984 - Centre d'Etudes Supérieures de la Renaissance - DE ARCHITECTURA collection dirigée par André Chastel et Jean Guillaume - Ouvrages publié avec le concours de l'Université de Tours. Paris 1991 : Articles extraits des ces actes :
A.Mussat, "La rivière et la carrière - Exemple des pays de la Loire". P.11 à 26.
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Desvaux-Marteville E., Les manoirs du Perche : D'une image littéraire à la réalité
archéologique. P. 365 à 392.
Archéologie médiévale - Tome VII - 1978 - Caen. Centre de recherches archéologiques médiévales. Université d Caen. Revue publiée avec le concours du CNRS et du Service des Fouilles et Antiquités.
Patrick Piboule "Les souterrains aménagés de la France au moyen âge. Ombres et lumières
d'un problème d'archéologie médiévale", p. 117 à 163;
Arcéologie médiévale - Tome VIII - 1988 - Revue publiée avec le concours du Ministère dela Culture (Sous-Directiond e l'Archéologie) Edition du Centre National de la Recherche Scientifique.
B.fournioux, "Les chevaliers périgordins et leur assise territoriale aux XIII°- XIV° siècles". p. 255 à 272.
Archéologie médiévale - III - IV - 1973-1974 - Caen. Centre de recherches archéologiques médiévales. Université de Caen. Publié avec le concours du CNRS.
Bouard M.de. De l'aula au donjon. Les fouilles de la motte de la chapelle à Doué-la-
Fontaine (X°-XI° siècle). P.5 à 110.
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J.J.Gloton, La polychromie dans l'architecture normande du seizième sècle. Dans, "L'Information de l'Histoire de l'Art. Paris, 1957, N°5, p. 185 à 189.
J.J.Gloton, La Renaissance et l'architecture civile au XVI° siècle en Normandie. Sous la direction d'André Chastel. Paris, 1955.
J.J.Gloton, La polychromie dans l'architecture normande du seizième sècle. Dans, "L'Information de l'Histoire de l'Art. Paris, 1957, N°5, p. 185 à 189.
J.J.Gloton, Renaissance et baroque à Aix-en-Provence - Recherche sur la culture architecturale dans le midi de la France de la fin du XV° siècle au début du XVIII° siècle - Thèse pour el doctorat d'Etat pprésentée à l'Université de Paris-Sorbonne par Jean-Jacques Gloton ancien élève de l'Ecole normale supérieure - Ancien membre de l'Ecole française de Rome - Professeur à l'Université de Provence". 2 volumes, Ecole française de Rome Palais Farnèse 1979. Bibliothèque des Ecoles françaises d'Athènes et de Rome - Fascicule deux cent trente septième.
B.Jestaz, L'art de la renaissance. Paris, 1984.
L.Hautecoeur, Histoire de l'architecture classique en France - Nouvelle édition complètement refondue et augmentée - Tome premier - La formation de l'idéal classique - La Première Renaissance (1495 à 1535-1540). Paris, 1963.
Larousse (Edutions), Dictionnaire d'art et d'archéologie. Paris, 1929.
E.René Labande (sous la direction de...) Histoire du Poitou, du Limousin et des pays charentais. Fontenay-le-Comte, 1976;
- G.Dez, "Les siècles de romanisation". p. 51 à 89.
P.Périn, "Alamans, Thuringiens et Bavarois (Archéologie et art des)". Dans, Encyclopaedia universalis. Paris, 1996, vol.1, p. 654 à 660.
J.M.Pérouse de Montclos, Ministère des Affaires Culturelles - Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France- Principe d'analyse scientifique - Architecture (2 volumes). Sous la direction de Julien Caen et d'André Chastel. Imprimerie Nationale, Paris 1972.
Larousse (Edutions), Dictionnaire d'art et d'archéologie. Paris, 1929.
E.René Labande (sous la direction de...) Histoire du Poitou, du Limousin et des pays charentais. Fontenay-le-Comte, 1976;
- G.Dez, "Les siècles de romanisation". p. 51 à 89.
P.Périn, "Alamans, Thuringiens et Bavarois (Archéologie et art des)". Dans, Encyclopaedia universalis. Paris, 1996, vol.1, p. 654 à 660.
J.M.Pérouse de Montclos, Ministère des Affaires Culturelles - Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France- Principe d'analyse scientifique - Architecture (2 volumes). Sous la direction de Julien Caen et d'André Chastel. Imprimerie Nationale, Paris 1972.
J.M.Pérouse de Montclos, L'architecture à la française - XVI° - XVII° - XVIII° siècles. Paris, 1982.
J.M.Pérouse de Montclos, Histoire de l'architecture française de la Renaissance à la Révolution. Paris 1989.
L.Réau, La renaissance - L'art moderne. Paris 1936.
M.Roques, Les apports néerlandais dans la peinture du Sud-Est de la France, XIV°, XV° et XVI° siècles. Préface de Paul Deschamps membre de l'Institut, Professeur à la Sorbonne. Ouvrage publié avec le concours du Ministère de l'Education Nationale. Bordeaux 1963.
B.Sépulchre, Châteaux, logis et demeures anciennes de la Charente. Librairie B.Sépulchre 2005
E.Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XVI° au XVII° siècles. 1861, vol.V.
M.Roques, Les apports néerlandais dans la peinture du Sud-Est de la France, XIV°, XV° et XVI° siècles. Préface de Paul Deschamps membre de l'Institut, Professeur à la Sorbonne. Ouvrage publié avec le concours du Ministère de l'Education Nationale. Bordeaux 1963.
B.Sépulchre, Châteaux, logis et demeures anciennes de la Charente. Librairie B.Sépulchre 2005
E.Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XVI° au XVII° siècles. 1861, vol.V.
Pour un retour en lien
avec quelques articles sur les 145 de ce blog, qui présentent des œuvres, des approches d’œuvres et des artistes
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Pour les autres articles encore non inscrits sur la liste ci-dessous vous pouvez allez à droite de la page sur "moteur de recherches" ou "archives du blog" en cliquant sur l'année et le mois qui vous intéressent.
Bonnes lectures et bon voyage dans les merveilles de l'art, le plus souvent totalement inédites et toujours parfaitement originales à l'auteur de ce blog.
C'est aussi un blog d'informations, de culture et de voyages
Sommaire/Editorial
(le blog est sous copyright)
Les Mots d'Azur au château de Mouans-Sartoux - Saison 2017-2018
https://coureur2.blogspot.fr/2017/10/les-mots-dazur-au-chateau-de-mouans.html
Les mots d'azur au printemps des muses - suite 2016/2017 des soirées au Château de Mouans-Sartoux
http://coureur2.blogspot.fr/2017/05/les-mots-dazur-au-printemps-des-muses.html
Des poèmes sur la Riviera aux couleurs des Mots d'Azur : suite des rencontres maralpines de poésie
saison 2016-2017
http://coureur2.blogspot.fr/2016/09/des-poemes-sur-la-riviera-aux-couleurs.html
Festival du Livre à Mouans-Sartoux avec les Mots d'Azur
- 6-7-8 octobre 2017
https://coureur2.blogspot.fr/2017/10/festival-du-livre-de-mouans-sartoux.htmlFestival du Livre à Mouans-Sartoux - 7-8-9 octobre 2016 - avec Les Mots d'Azur
http://coureur2.blogspot.fr/2016/10/festival-du-livre-de-mouans-sartoux-7-8.html
Rencontres maralpines de Poésie - Mots d'Azur 2015-2016
http://coureur2.blogspot.fr/2015/09/rencontres-maralpines-de-poesie-et.html
Marie Gay - Pierre-Jean Blazy - Auteurs et Editions - Fondateurs des Mots d'Azur - Marie Gay -
http://coureur2.blogspot.fr/2016/03/marie-gay-pierre-jean-blazy-auteurs-et.html
Psychiatrie - Une histoire et des concepts - l'humain et l'art en enjeux
http://coureur2.blogspot.fr/2016/11/psychiatrie-une-histoire-et-des.html
Des poèmes sur la Riviera aux couleurs des Mots d'Azur : suite des rencontres maralpines de poésie
saison 2016-2017
http://coureur2.blogspot.fr/2016/09/des-poemes-sur-la-riviera-aux-couleurs.html
Jean-Marie Bouet - Fresselines/Larzac - de la poésie aux planches au festival de Fresselines, au Larzac
https://coureur2.blogspot.fr/2012/06/jean-marie-bouet-des-chansonniers-aux.html
Renata- Sculpture contemporaine
http://coureur2.blogspot.fr/2014/06/sculpture-contemporaine-renata-et-le.html
Renata - Pierre Cardin - Lacoste - Moulin de Sade - Lubéron 2015
http://coureur2.blogspot.fr/2015/07/renata-pierre-cardin-lacoste-moulin-de.html
Renata - Akira Murata - Espace Auguste Renoir à Essoyes
http://coureur2.blogspot.fr/2015/08/renata-akira-murata-essoyes-ville.html
Renata chez Pierre Cardin - Le regard de Lydia Harambourg Historienne et critiques d'art, correspndans de 'Institut des Beaux Arts de l'Académie de France
http://coureur2.blogspot.fr/2016/07/renata-chez-pierre-cardin-le-regard-de.html
Mag-Bert ou la peinture mnémonique de gestualité figurative
http://coureur2.blogspot.fr/2014/10/mag-bert-ou-la-peinture-mnemonique-de.html
Claude Peynaud - Clichés et antithèses...
http://coureur2.blogspot.fr/2015/05/cliches-et-antitheses.html
Claude Peynaud - Jogging - Méthode d'élaboration d'un Jogging
http://coureur2.blogspot.fr/2014/05/methode-delaboration-dun-jogging-method.html
Claude Peynaud - Le cercle des oiseaux
http://coureur2.blogspot.fr/2011/09/le-cercle-des-oiseaux-allegorie-de-la.html
Claude Peynaud - Le don de l'aïeule
http://coureur2.blogspot.fr/2011/07/une-theorie-de-construction.html
Claude Peynaud - Une théorie de Construction
http://coureur2.blogspot.fr/2011/07/une-theorie-de-construction.html
Danielle Benitsa Chaminant - Artiste et mémoire de...
http://coureur2.blogspot.fr/2013/01/danielle-benitsa-chaminant-artiste-et.html
Alliot - Vincent Alliot - Visite d'atelier
http://coureur2.blogspot.fr/2014/02/alio-visite-datelier-une-gestualite.html
Rémy Pénard - Art et souvenirs autour de Pierre Courtaud
http://coureur2.blogspot.fr/2013/12/remy-penard-art-et-souvenirs-autour-de.html
Henry Chopin et la bibliothèque de Valérie Peynaud
http://coureur2.blogspot.fr/2013/12/henri-chopin-et-la-bibliotheque-de.html
Sally Ducrow - Land Art et sculpteur ...
http://coureur2.blogspot.fr/2013/01/sally-ducrow-land-art-et-sculpteur.html
Sally Ducrow l'année 2017 - Nationale et internationale - Sculptures - Land-Art - Installatons - Performances...
https://coureur2.blogspot.fr/2017/08/sally-ducrow-lannee-2017-nationale-et.htmlSally Ducrow l'année 2018 - en suivant le chemin de l'aventure internationale de Sally Ducrow
https://coureur2.blogspot.com/2018/07/sally-ducrow-lannee-2018-de-1017-2018.html
CREPS - Boulouris-Saint-Raphaël - Land Art - Sally Ducrow invitée d'honneur
https://coureur2.blogspot.fr/2017/10/creps-paca-boulouris-saint-raphael-land.html
Sally Ducrow : poésie plastique contemporaine
https://coureur2.blogspot.com/2019/06/sally-ducrow-poesie-plastique.html
Valbonne - Echiquier et Mots d'Azur - Fest'in Val - Festival international de Valbonne
http://coureur2.blogspot.fr/2015/08/renata-akira-murata-essoyes-ville.html
Pierre Marchetti magazine...
http://coureur2.blogspot.fr/2011/12/magazine-pierre-marchetti-un-peintre-un.html
La pochade - Pierre Marchetti et l'art de la pochade.
http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/la-pochade-lart-de-la-pochade-et-pierre.html
L'impressionnisme tardif par les souvenirs de Pierre Teillet - Du plainarisme romantique au
https://coureur2.blogspot.fr/2012/11/limpressionnisme-inedit-par-les.html
L'impressionnisme tardif par les souvenirs de Pierre Teillet - Du plainarisme romantique au
https://coureur2.blogspot.fr/2012/11/limpressionnisme-inedit-par-les.html
Alliance Française - Tiffani Taylor - Savannah Art Walk - ...
http://coureur2.blogspot.fr/2016/01/tiffani-taylor-gallery-une-artiste.html
H.Wood - un peintre Anglais à Paris au milieu du XIX° siècle
http://coureur2.blogspot.fr/2016/05/hwood-un-artiste-peintre-de-lecole.html
Sophie Marty Huguenin, sculpteur et le marché de Noël à Biot - Les crèches de Cannes - Le partage du pain du père Guy Gilbert
http://coureur2.blogspot.fr/2016/12/sophie-marty-huguenin-sculpteur-et-le.html
Evolution de la gravure à Venise et en Europe du XV° au XVI° siècles - Histoire et techniques
http://coureur2.blogspot.fr/2017/02/la-gravure-venise-et-en-europe-du-xv-au.html
Aux aurores de la peinture moderne et contemporaine occidentale - Giorgione - Les Trois Philisophes
http://coureur2.blogspot.fr/2017/03/aux-aurores-de-la-peinture-moderne-et.html
La décoration intérieure ou la démocratie de l'art
https://coureur2.blogspot.fr/2012/11/wall-painting-fast-track-collection-une.html
Magda Igyarto - Vibrations et expériences de la matière : du visible à l'indicible et de l'indécible au dicible - Peintre, poète et sculpteur
https://coureur2.blogspot.fr/2018/01/magda-igyarto-vibrations-et-experiences.html
Pour ceux qui aiment jouer aux experts
Vrai ou faux - Houdon ou Houdon
https://coureur2.blogspot.fr/2014/01/houdon-ou-pas-houdon-jouez-lexpert-en.html
Vrai ou faux - Un tableau inconnu de la Renaissance
https://coureur2.blogspot.fr/2013/01/un-tableau-inconnu-de-la-renaissance.html
Vrai ou faux - Traduction originale du manuscrit de Qumram sur la mer morte ( en cours)
https://coureur2.blogspot.fr/2015/01/vrai-ou-faux-traduction-originale-du.html
Vrai ou faux - Un tableau inconnu de la Renaissance
https://coureur2.blogspot.fr/2013/01/un-tableau-inconnu-de-la-renaissance.html
Vrai ou faux - Traduction originale du manuscrit de Qumram sur la mer morte ( en cours)
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Pour ceux qui aiment la recherche en académies de nus - modèles vivants
Nus 2015
https://coureur2.blogspot.fr/2015/03/nus-2015-nackt-2015-nude-2015-2015-2015.htmlNus 2014-2015
https://coureur2.blogspot.fr/2014/09/nus-2014-2015-abac-modeles-vivants-nus.html
Nus 2013-2014
https://coureur2.blogspot.fr/2013/09/nus-2012-2013-abac-nus-2012-2013-2012.html
Nus 2012-2013
https://coureur2.blogspot.fr/2012/10/nus-abac-20122013-associations-des.htmlEt pour ceux et celles qui aiment l'archéologie et l'architecture
voici encore un échantillon de mes recherches sur ce blog
And for those who love archeology and architecture
Here again a sample of my research on this blog
L'ancienne église Saint-Nicolas de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/monaco-ancienne-eglise-saint-Nicolas-le.html
Techniques et vocabulaires de l'art de la façade peinte
http://coureur2.blogspot.fr/2012/08/un-tour-dans-le-massif-central.html
Les Vecteurs Impériaux de la polychromie occidentale
http://coureur2.blogspot.fr/2012/06/philippines-les-Vecteurs-imperiaux-de.html
Le clocher des Frères Perret à Saint-Vaury
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/perret-freres-le-clocher-des-freres_10.html
Histoire de la Principauté de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/07/histoire-de-la-principaute-de-monaco.html
Le Palais Princier de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/palais-princier-de-Monaco-palais-of.html
Versailles - Monaco - Carnolès - Menton: présence de l'art français en Principauté de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/versaillesmonaco-larchitecture.html
Primitifs Niçois - Les chapelles peintes des Alpes Maritimes
http://coureur2.blogspot.fr/2012/03/primitis-nicois-les-Chapelles-facades.html
Eglises du sud-ouest de la France A travers l'art de la polychromie architecturale
http://coureur2.blogspot.fr/2013/02/eglises-du-Sud-Ouest-des-alpes-alpes.html
Des cérémonies et des fêtes Autour de Saint-Nicolas de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2013/09/des-cérémonies-et-des-fêtes-Autour-de.html
Langages de l'art contemporain - répétition, bifurcation, ...
http://coureur2.blogspot.fr/2013/09/repetition-ordinaire-bifurcation-art-du.html
La polychromie architecturale et l'art de la façade peinte (1° partie) - des édifices civils dans les Alpes-Maritimes
http://coureur2.blogspot.fr/2014/07/la-polychromie-architecturale-et-lart.html
Façades peintes - édifices civils du sud-ouest des Alpes - 2° partie - XX° siècle
http://coureur2.blogspot.fr/2015/01/facades-peintes-edifices-civils-du-sud.html
Aspects de l'évolution des seigneuries historiques de la Principauté de Monaco à travers quelques
exemples d'architectures polychromes ponctuelles.
http://coureur2.blogspot.fr/2016/01/aspects-de-levolution-des-seigneuries.html
Châteaux de la Creuse - de la fin du moyen âge - XV et XVI° siècle
http://coureur2.blogspot.fr/2011/09/une-histoire-de-lescalier-en-vis.html
1° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)
http://coureur2.blogspot.fr/2013/10/archeologie-medievale-aspects-et.html
2° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)
http://coureur2.blogspot.fr/2014/11/2-partie-archeologie-medievale-aspects.html
3° partie - suite des parties 2 et 3 d'Archéologie Médiévale consacrées aux aspects et singularités du château en France autour des XV° au XVI° siècles
http://coureur2.blogspot.fr/2016/04/3-partie-suite-des-parties-parties-1-et.html
Yviers/Charente - Archéologie médiévale - Une synthèse sur l'évolution architecturale du XV° au XVI° et XVII° s. en France - Mutations des donjons et maisons-tours des petits châteaux de la fin de la Guerre de Cent-Ans vers les donjons résidentiels de la fin du XV° siècle au XVI° siècle et des incidences dans le classicisme français.
https://coureur2.blogspot.fr/2018/04/yvierscharente-archeologie-medievale.html
Allemans en Périgord - Manoir du lau - Archéologie Médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2018/09/allemans-en-perigord-manoir-du-lau.html
Maisons-tours et donjons-tours - architectures médiévales françaises du XIII°/XIV° au XVI° - Archéologie médiévale
Curac - Les énigmes de son château - Département de la Charente - Archéologie Médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2019/10/curac-les-enigmes-de-son-chateau.htmlLa Tour : un mode architectural français pour la guerre et pour la paix, du XIII° au XVI° siècles. Un exemple à l'Est du département de la Charente.
https://coureur2.blogspot.com/2020/12/la-tour-un-mode-architectural-francais.html
Varaignes - Le château de Varaignes, le village et son église. Un site rural d'écologie et de culture sur le département de la Dordogne en Périgord Vert. Archéologie Médiévale.
Iconologie - Un couvercle de sarcophage mérovingien - une corniche de l'église de Saint-Amant-de-Montmoreau (Charente) - Archéologie médiévale.
https://coureur2.blogspot.com/2021/04/iconologie-un-couvercle-de-sarcophage.html
Saint-Amant-de-Montmoreau, Sud-Charente - Des vestiges du Haut-Moyen Âge à la naissance du gothique sur les marches Périgord/Angoumois/Saintonge- une maison tour - Première Renaissance Française.
https://coureur2.blogspot.com/2021/07/saint-amant-de-montmoreau-sud-charente.html
Rioux-Martin - L'église romane - L'implantation de l'abbaye de Fontevraud à la Haute-Lande - Les interventions d'Edouard Warin et de Paul Abadie au XIX° s. - Une approche des escaliers romans dans le bassin de la Tude.
https://coureur2.blogspot.com/2022/06/rioux-martin-leglise-romane.html
Fonctions religieuses apotropaïques et traditions funéraires en France -
http://coureur2.blogspot.fr/2015/08/fonctions-religieuses-apotropaiques-et.html
Maisons alpines d'économie rurale (Alpes-Maritimes)
https://coureur2.blogspot.com/2011/11/maisons-alpines-deconomie-rurale.htmlPour ceux qui aiment l'iconologie, et l'iconographie
For those who like iconology, and inconography
Autour du rocaille. Dessin préparatoire d'étude - Le jugement de Pâris
https://coureur2.blogspot.com/2011/07/dessin-preparatoire-pour-une.html
La Véronique - Image ou non de la représentation
http://coureur2.blogspot.fr/2012/12/la-veronique-de-la-legende-lart.html
Langages de l'art contemporain - Répétition ordinaire - Bifurcations - Translation...
https://coureur2.blogspot.fr/2013/09/repetition-ordinaire-bifurcation-art-du.html
Fête de la musique à Nice - Place Garibaldi à Nice - Exposition d'artistes Polonais
https://coureur2.blogspot.fr/2013/07/la-fete-de-la-musique-expositions.html
La Mourachonne à Pégomas (exercice de recherche iconographique)
https://coureur2.blogspot.fr/2012/05/la-mourachone-pegomas-nouvelles.html
Cannes en 4 perspectives albertiennes recomposées - dessin panoramique à la mine de plomb
https://coureur2.blogspot.fr/2018/02/cannes-en-4-perspectives-albertiennes.html
Iconologie - Un couvercle de sarcophage mérovingien - une corniche de l'église de Saint-Amant-de-Montmoreau (Charente) - Archéologie médiévale.
https://coureur2.blogspot.com/2021/04/iconologie-un-couvercle-de-sarcophage.html
Pour ceux qui aiment la poésie et qui en plus, comme moi, la reconnaisse comme la mère de tous les arts y compris de l'art contemporain
For those who love poetry and more, as I recognize it as the mother of all arts including contemporary art
Rencontres maralpines de Poésie - Mots d'Azur 2015-2016
http://coureur2.blogspot.fr/2015/09/rencontres-maralpines-de-poesie-et.html
Des poèmes sur la Riviera aux couleurs des Mots d'Azur : suite des rencontres maralpines de poésie 2016-2017
http://coureur2.blogspot.fr/2016/09/des-poemes-sur-la-riviera-aux-couleurs.html
Pierre Courtaud - Magazine - Un écrivain, un éditeur un poète, un chercheur en écritures - Un spécialiste de nombreux auteurs.
http://coureur2.blogspot.fr/2012/03/pierre-courtaud-magazine-un-ecrivain-un.html
Henry Chopin et la bibliothèque de Valérie Peynaud
http://coureur2.blogspot.fr/2013/12/henri-chopin-et-la-bibliotheque-de.html
Cannes -1° nuit de la poésie et de la musique au Suquet - 21 juin 2014
http://coureur2.blogspot.fr/2014/06/cannes-1-nuit-de-la-poesiefete-de-la.html
2° nuit de la musique et de la poésie - Cannes 21 juin 2015
http://coureur2.blogspot.fr/2015/05/2-nuit-de-la-poesie-et-de-la-musique-au.html
3° nuit de la poésie et de la musique au Suquet- Cannes Moulin Forville le 21 juin 2016
http://coureur2.blogspot.fr/2016/06/3-nuit-de-la-poesie-et-de-la-musique-du.html
Golf-Juan - Performance poétique - Brigitte Broc - Cyril Cianciolo
http://coureur2.blogspot.fr/2015/03/golf-juan-performance-poetique-brigitte.html
Marie Gay - Pierre-Jean Blazy - Auteurs et Edition(s) - Fondateurs des Mots d'Azur
http://coureur2.blogspot.fr/2016/03/marie-gay-pierre-jean-blazy-auteurs-et.html
De Vallauris à Cannes - Le Printemps des Poètes sur la Côte d'Azur avec Les Mots d'Azur
http://coureur2.blogspot.fr/2016/03/de-vallauris-cannes-la-cote-dazur-en.html
Christophe Forgeot : Poète - Poésie - Poème
http://coureur2.blogspot.fr/2014/09/christophe-forgeot-un-poete.html
Zorica Sentic - Poète-romancière Franco-Serbe
https://coureur2.blogspot.fr/2012/09/zorica-sentic-poete-romancier.html
La Corse des poètes
https://coureur2.blogspot.fr/2015/08/la-corse-des-poetes-porticcio-village.html
Magda Igyarto - Vibrations et expériences de la matière : du visible à l'indicible et de l'indécible au dicible - Peintre, poète et sculpteur
https://coureur2.blogspot.fr/2018/01/magda-igyarto-vibrations-et-experiences.html
Pour ceux qui aiment les légendes
For those who love legends
The Woodcutter and the Revenant - Sedimentary Memory - Essay - Creuse
Http://coureur2.blogspot.fr/2013/07/la-creuse-memoire-sedimentaire.html
La Creuse - Le Bûcheron et le Revenant - Mémoire sédimentaire - Essai - Creuse
http://coureur2.blogspot.fr/2013/07/la-creuse-memoire-sedimentaire.html
Les routards de la baie d'Halong dans la tourmente https://coureur2.blogspot.fr/2013/10/les-routards-de-la-baie-dhalong-dans-la.html
Vietnam - La légende du Dieu des montagnes et du Dieu de la mer
https://coureur2.blogspot.fr/2014/05/vietnam-la-legende-du-dieu-des.html
Pour ceux qui aiment les voitures de collection
Vis-à-vis de Dion-Bouton type E 452 - La voiture emmurée aux enchères à Lyon
https://coureur2.blogspot.fr/2015/09/1900-vis-vis-de-dion-bouton-type-e-452.html
Pour ceux qui aiment les voitures de collection
Vis-à-vis de Dion-Bouton type E 452 - La voiture emmurée aux enchères à Lyon
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Pour ceux qui aiment l'art lyrique et la musique
Johanna Coutaud (prochainement)
Chanteuse lyrique - Soprano
Elzbieta Dedek - Pianiste virtuose internationale
http://coureur2.blogspot.fr/2016/09/pianiste-virtuose-internationale.html
Pour ceux qui aiment le cinéma
68° festival du cinéma - Alexandra Robin - Léopold Bellanger - Cédric Bouet
http://coureur2.blogspot.fr/2015/05/68-festival-cinema-cannes-2015.html
Pour ceux qui aiment la danse
48° Congrès Mondial de la Recherche en Danse - Avignon du 9 au 13 novembre 2016 - Fabienne Courmont présidente - UNESCO-CID partenaires
http://coureur2.blogspot.fr/2016/11/48-congres-mondial-de-recherche-en.html
Festival d'Avignon à Mouans-Sartoux - Danser Baudelaire - Bruno Niver - Marina Sosnina - Répétition générale
https://coureur2.blogspot.fr/2015/02/du-festival-davignon-mouans-sartoux.html
Pour ceux qui aiment s'habiller et sortir
Eliane Horville - soirées - ville - élégance - conseils - coach
https://coureur2.blogspot.fr/2016/01/soirees-ville-elegance-every-wear.html
Sortir - Manifestations -Performances - Expositions...2012/2017
https://coureur2.blogspot.fr/2013/02/evenements-expositions-manifestations.html
Pour des participations citoyennes
Ordre national infirmier - Recommandations sanitaires
http://coureur2.blogspot.fr/2017/06/ordre-national-infirmier-recommandations.html
Pour ceux qui aiment les multiples beautés de la France
Les oliviers fantastiques de Lucette
https://coureur2.blogspot.fr/2012/10/les-oliviers-fantastiques-de-lucette.html
Carnet de voyage - Ombres et Lumières - L'eau et les Sables, architectures de villégiatures
https://coureur2.blogspot.fr/2014/01/ombres-et-lumieres-leau-et-les-sables.html
2 - La France en vrac
https://coureur2.blogspot.fr/2014/10/visiteurs-des-pages-pour-voir-le-site.html
1 - CP La France en vrac 1
https://coureur2.blogspot.fr/2014/01/la-france-en-vrac-france-in-bulk-franca.html
http://coureur2.blogspot.fr/2017/06/ordre-national-infirmier-recommandations.html
Pour ceux qui aiment les multiples beautés de la France
Les oliviers fantastiques de Lucette
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Carnet de voyage - Ombres et Lumières - L'eau et les Sables, architectures de villégiatures
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2 - La France en vrac
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1 - CP La France en vrac 1
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