dimanche 6 octobre 2013

Archéologie Médiévale 1° partie - Aspects et singularités du château en France au bas Moyen Âge - Medieval Archaeology N°1- Aspects and singularities of the castle in France in the late Middle Ages - Archäologie des Mittelalters - Aspekte und Eigenheiten des Schlosses in Frankreich in den späten Mittelalter - Средневековая археология - Аспекты и особенности замка во Франции в период позднего средневековья - Arqueologia Medieval - Aspectos e singularidades do castelo na França no final da Idade Média - 中世紀考古 - 方面和奇異的城堡在法國中世紀晚期 - Arqueología Medieval - Aspectos y singularidades del castillo en Francia en la Edad Media - Archeologia Medievale - Aspetti e singolarità del castello in Francia alla fine del Medioevo - علم الآثار في القرون الوسطى - الجوانب وشخصياته من القلعة في فرنسا في أواخر العصور الوسطى - मध्यकालीन Archaeology - तत्वे आणि उशिरा मध्यम वयं मध्ये फ्रांस मध्ये किल्ला च्या singularités - 中世考古学 - 後期中世フランスの城の諸相と特異点 -

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 Pour voir des liens avec de nombreux articles sur les 143 que compte ce blog, veuillez vous reporter en bas de page. Merci.

Cet article est la première partie du volet consacré aux singularités et particluarités du château au Bas Moyen Âge (XV° et XVI° s.)

Il est en lien avec :
Châteaux de la Creuse - de la fin du moyen âge - XV et XVI° siècle - Archéolgie Médiévale
http://coureur2.blogspot.fr/2011/09/une-histoire-de-lescalier-en-vis.html


1° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)
http://coureur2.blogspot.fr/2013/10/archeologie-medievale-aspects-et.html


2° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)
http://coureur2.blogspot.fr/2014/11/2-partie-archeologie-medievale-aspects.html


3° partie - Archéologie Médiévale - suite des parties 2 et 3 d'Archéologie Médiévale consacrées aux aspects et singularités du château en France autour des XV° au XVI° siècles
http://coureur2.blogspot.fr/2016/04/3-partie-suite-des-parties-parties-1-et.html


Yviers/Charente - Archéologie médiévale - Une synthèse sur l'évolution architecturale du XV° au XVI° et XVII° s. en France - Mutations des donjons et maisons-tours des petits châteaux de la fin de la Guerre de Cent-Ans vers les donjons résidentiels de la fin du XV° siècle au XVI° siècle et des incidences dans le classicisme français.
https://coureur2.blogspot.fr/2018/04/yvierscharente-archeologie-medievale.html


Allemans en Périgord - Manoir du lau - Archéologie Médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2018/09/allemans-en-perigord-manoir-du-lau.html


Maisons-tours et donjons-tours - architectures médiévales françaises du XIII°/XIV° au XVI° - Archéologie médiévale


Curac - Les énigmes de son château - Département de la Charente - Archéologie Médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2019/10/curac-les-enigmes-de-son-chateau.html

Varaignes - Le château de Varaignes, le village et son église. Un site rural d'écologie et de culture sur le département de la Dordogne en Périgord Vert. Archéologie Médiévale.
https://coureur2.blogspot.com/2020/03/varaignes-le-chateau-de-varaignes-son.html

La Tour : un mode architectural français pour la guerre et pour la paix, du XIII° au XVI° siècles. Un exemple à l'Est du département de la Charente.
https://coureur2.blogspot.com/2020/12/la-tour-un-mode-architectural-francais.html

Fonctions religieuses apotropaïques et traditions funéraires en France 
http://coureur2.blogspot.fr/2015/08/fonctions-religieuses-apotropaiques-et.html 



Châteaux de la Creuse - de la fin du moyen âge - XV et XVI° siècle - Archéolgie Médiévale
http://coureur2.blogspot.fr/2011/09/une-histoire-de-lescalier-en-vis.html

1° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)
http://coureur2.blogspot.fr/2013/10/archeologie-medievale-aspects-et.html

2° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)
http://coureur2.blogspot.fr/2014/11/2-partie-archeologie-medievale-aspects.html

3° partie - Archéologie Médiévale - suite des parties 2 et 3 d'Archéologie Médiévale consacrées aux aspects et singularités du château en France autour des XV° au XVI° siècles
http://coureur2.blogspot.fr/2016/04/3-partie-suite-des-parties-parties-1-et.html

Yviers/Charente - Archéologie médiévale - Une synthèse sur l'évolution architecturale du XV° au XVI° et XVII° s. en France - Mutations des donjons et maisons-tours des petits châteaux de la fin de la Guerre de Cent-Ans vers les donjons résidentiels de la fin du XV° siècle au XVI° siècle et des incidences dans le classicisme français.
https://coureur2.blogspot.fr/2018/04/yvierscharente-archeologie-medievale.html

Allemans en Périgord - Manoir du lau - Archéologie Médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2018/09/allemans-en-perigord-manoir-du-lau.html

Maisons-tours et donjons-tours - architectures médiévales françaises du XIII°/XIV° au XVI° - Archéologie médiévale

Curac - Les énigmes de son château - Département de la Charente - Archéologie Médiévale

Varaignes - Le château de Varaignes, le village et son église. Un site rural d'écologie et de culture sur le département de la Dordogne en Périgord Vert. Archéologie Médiévale.
https://coureur2.blogspot.com/2020/03/varaignes-le-chateau-de-varaignes-son.html

La Tour : un mode architectural français pour la guerre et pour la paix, du XIII° au XVI° siècles. Un exemple à l'Est du département de la Charente.
https://coureur2.blogspot.com/2020/12/la-tour-un-mode-architectural-francais.html

Iconologie - Un couvercle de sarcophage mérovingien - une corniche de l'église de Saint-Amant-de-Montmoreau (Charente) - Archéologie médiévale.
https://coureur2.blogspot.com/2021/04/iconologie-un-couvercle-de-sarcophage.html

Saint-Amant-de-Montmoreau, Sud-Charente - Des vestiges du Haut-Moyen Âge à la naissance du gothique sur les marches Périgord/Angoumois/Saintonge-  une maison tour -  Première Renaissance Française. 
https://coureur2.blogspot.com/2021/07/saint-amant-de-montmoreau-sud-charente.html

Varaignes - Le château de Varaignes, le village et son église. Un site rural d'écologie et de culture sur le département de la Dordogne en Périgord Vert. Archéologie Médiévale.
https://coureur2.blogspot.com/2020/03/varaignes-le-chateau-de-varaignes-son.html

Rioux-Martin - L'église romane - L'implantation de l'abbaye de Fontevraud à la Haute-Lande - Les interventions d'Edouard Warin et de Paul Abadie au XIX° s. - Une approche des escaliers romans dans le bassin de la Tude.
https://coureur2.blogspot.com/2022/06/rioux-martin-leglise-romane.html

Fonctions religieuses apotropaïques et traditions funéraires en France 
http://coureur2.blogspot.fr/2015/08/fonctions-religieuses-apotropaiques-et.html 

Du médiéval au contemporain, une invention bien avant classement au patrimoine mondial de l'UNESCO : 
                                      Claude Peynaud  : Le clocher des Frères Perret à Saint-Vaury
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/perret-freres-le-clocher-des-freres_10.html

Pour l'étude des décors peints je serai amené à faire appel à d'autres articles de ce blog en plus de la bibliographie d'usage.


(si les liens ne fonctionnent pas en cliquant dessus, en faire un un copier/Coller et le placer sur la barre d'adresses)

Le cadre du plateau historique étant fixé, je n'exclue pas des appels à des exemples antérieurs et postérieurs à ce cadre pour des clartés de démonstrations.
En fait je ne veux pas démontrer, je veux montrer des exemples jamais étudiés qui se manifestent dans le panorama architectural français sans qu'on  n'aborde jamais ces particularités qui se greffent parfois avec des éléments plus connus, mais qui toujours sont là comme des questions qui font obstacle à l'approche scientifique de cette période architecturale.


                         Vous pouvez trouver de nombreux compléments sur des aspects inconnus ou mal connus de l'architecture de la fin du moyen âge, en transition ou sans transition avec l'arrivée de la renaissance, sur les pages de mon blog consacrées aux chapelles à façades ouverte et peintes des Alpes-Maritimes, aux églises du sud-ouest de  la France et en architecture civile sur ma page : Sud-Ouest des Alpes - La polychromie architecturale et l'art de la façade peinte de la fin du moyen âge à nos jours .Au mois de juillet 2014 sur ce blog http://coureur2.blogspot.fr/2014/07/sud-ouest-des-alpes-la-polychromie.html - si le lien ne fonctionne pas en cliquant dessus faites un copier collé sur le moteur de recherche, ou bien allez à droite de la page sur le moteur "Recherche" - Bonnes lectures, bonnes aventures et bonnes découvertes sur ces explorations du temps dans les âges de la civilisation occidentale.



Aspects et singularités du château en France au Bas Moyen-Âge
XV° et XVI° siècles
(des débordements avant et après)

Le donjon "carré" du château de Bellegarde dit "La Madone"
département du Gard (30)


Pourquoi ouvrir une page pour revenir sur l'architecture du XV° siècle ?
Le lecteur amateur peut croire que le sujet est épuisé depuis que j'ai inscrit sur ce blog ma recherche sur l'évolution du donjon de guerre - depuis le tout début du XV° siècle., voire la fin du XIV° siècle - en donjon résidentiel et petite demeure ou hôtel gothique caractéristique d'un art de vivre "bourgeois" en France de l'extrême fin du XV° siècle au XVI° siècle, jusqu'au XVII° siècle.

Le département de la Creuse a cette particularité d'être un exceptionnel conservatoire de la mutation de ces types architecturaux qui permettent de comprendre comment au XV° siècle, sur les terres du royaume, on passe du donjon de guerre du petit château de la guerre de  Cent Ans à la belle demeure qui va préparer le terrain de réception de certaines idées  architecturales de la Renaissance Italienne pour créer une Renaissance Française originale a l`origine de son classicisme.
Voir sur ce blog au mois de septembre 2011 - pour aller sur la page cliquez sur le lien ci-dessous 

Châteaux de la Creuse, fin du moyen âge, de la fin du XIV° siècle au début du XVI° siècle

ou faites un copier/collé sur la barre d'adresse - Voir aussi le moteur de recherches.
                 
Au cours de mes voyages je rencontre une diffusion de ces éléments scientifiques d'étude à travers nombre de demeures que je découvre un peu partout en France. 
Et puis, de façon inattendue, surgissent des formules architecturales totalement contemporaines qui permettent de comprendre que le XV° siècle en France, au moins, est un siècle architectural très riche qui peut être très controversé, y compris sur le domaine royal qui a conquis le Languedoc auquel appartient l`actuel département du Gard. D'où, avant ma recherche sur le département de la Creuse et la mise à jour d'un fil directeur de l'évolution de cette architecture, une extrême complexité d'étude de l'architecture civile du XV° siècle en France, ou plus exactement sur ce qui est actuellement le territoire de la France. C`est effectivement cette richesse rayonnante à partir du château de guerre qui se transforme en types architecturaux qui s`éloignent considérablement, se maintiennent ou se rapprochent encore du château de guerre ainsi que du château épicentre du pouvoir féodal des provinces désormais de plus en plus unifiées en un seul Etat par le pouvoir central royal. Ces provinces désormais intégrées au domaine royal, de Charles VII a Louis XI jusqu`à François 1° - fin de la Guerre de Cent Ans, rattachement de la Provence et de la Bourgogne a la France, intégration progressive de la Bretagne au domaine royal -  et n`ayant donc plus a faire la guerre entre elles ou a garder les marches face aux possessions étrangères dont celles des anglais, vont transformer leur art de vivre et s`ouvrir aux paysages contre lesquels elles se dressaient jadis, enfermant leurs jardins derrière les murailles des châteaux. Le monde de la nature hors les murs n`est plus vécu comme un espace barbare (Roman de la Rose) mais comme un espace pouvant apporter son tribut  au raffinement des arts (thème poétique de la fontaine de Pétraque à Charles d`Orléans à Ronsard). Et puis, ailleurs, les nécessités géo-politiques ramènent sur le devant de la scène des conceptions militaires du château et du donjon qui, malgré tout, ont subi l`influence des évolutions qui vont scinder l`idée du château en deux familles architecturales distinctes :
                        - la belle demeure centre d`un fief et d`un domaine agricole ou simplement d`un domaine agricole civil ou religieux,
                         -  la citadelle de guerre dont une nouvelle définition va bientôt être donnée par Vauban.

          comme j'ai commencé à collectionner en documents photos quelques uns des ces châteaux, sans avoir terminé l'analyse de la tour de Bellegarde, ni avoir terminé la mise au propre de son plan, je vous renvoie, pour l'intelligence de la construction de cette page, à la documentation en tiroir que je dépose après cette analyse de la tour. Toutes ces présentations seront obligatoirement en lien avec mon article sur les châteaux de la Creuse, véritable laboratoire des répertoires pour comprendre ces architectures grandes ou petites, du donjon résidentiel de fief seigneurial plus ou moins enfermé fermé dans ses enceintes fortifiées aux "hostels" centres de domaines agricoles, dans les champs et dans les villages, aux maisons de notables dans des centres urbains plus importants. 

Le plan de construction de cet article est donc :
1 - La tour de Bellegarde,
2 - Le Tiroir avec la présentation sommaire d'autres châteaux à travers les anciennes terres du royaume de France.


1 - La tour de Bellegarde

                       Le site de Bellegarde se présente comme une fin de croupe en belvédère sur la plaine de la Petite Camargue au sud-est et vers les Alpilles, au loin, au nord-est. Le site est magnifique mais la route qui y conduit est très mal indiquée. (Si vous voulez vous y rendre passez par les HLM. de la commune de Bellegqrde. Demandez la route de "La Madone" car les gens du bourg appellent ainsi ce bâtiment a cause d`une statue de la Vierge qu`on a posée sur l`un de ses angles).La Province est celle du Languedoc, intégrée au domaine royal en 1299 par un traite entre Raymond VII, comte de Toulouse et Saint-Louis Roi de France. En arrivant on est surpris par les terrassements qui entourent le site. Ces terrassements, en assiettes plates l`une sur l`autre, sans couverture végétale, pourraient être récents. Toujours est-il qu`on peut avoir une impression de site très remanié, avec des niveaux de sols qui ne sont bien sur plus ceux d`origine. Aussi faut-il a la fois faire référence aux autres bâtiments et implantations du XV° siècle sur des sites en croupe pour essayer d`imaginer ce qu`aurait pu être la relation du bâtiment aux terrassements d`origine, voire au ravin qui borde le bâtiment à l`abrupte sur ses faces sud et est.
                          Toutefois les environs conservent des vestiges médiévaux qui pourraient être des traces de l'ancien château féodal dans lequel cette tour fut construite. Ce château, signalé en 1208 par un contrat signé entre les villes d'Arles et de Nîmes occupe un site stratégique face à la Provence et aux remontées des bateaux sur le Rhône.
                           Comme je me suis heurté à des publications qui font état d'une tour du 12° ou du 13° siècle, avec des dimensions qui ne sont pas celles que j'ai relevées sur le site, je me suis livré à un relevé archéologique hâtif mais précis qui clarifiera mes points de vue. L'épaisseur des murs sud de façade et nord sont bien moins larges que les murs est et ouest : 2,10 m pour 3,70.  Cette différence est le résultat de l'installation d'un terrasse sommitale sur berceau et doubleaux dont les poussées sont absorbées par les murs  est et ouest. cette terrasse au sommet de la tour se trouve à une hueteur entre 10 et 15 mètres selon mes évaluations.
                   On peu remarquer que ce type d'élévation qui peut autant surprendre au XV° siècle ne l'est en fait pas tant que ça si on reprend les méthodes d'élévation des murs gouttereaux des églises du sud de la France,  depuis la période gothique jusqu'à la période baroque. En effet, c'est en creusant des chapelles latérales dans ces murs gouttereaux (en les aménageant sur plan, plus exactement), extrêmement puissants, qu'on en arrive au plan des églises de ces régions. Les très fortes valeurs murales réceptrices des poussées de la voûte sommitales se trouvant récupérées par des "contreforts" intérieurs au lieu d'être extérieurs comme dans les églises du nord de la France. La Basilique Sainte-Cécile à Albi pouvant servir de modèle pratique pour illustrer tout le parti qui a pu être tiré de ces types d'élévations, jusqu'au Jésus de Nice au XVII° siècle et encore plus tard comme en l'église Saint-Clément à La Garde-Freinet (Var - Massif des Maures) à la fin du XVIII° siècle en période néo-classique.

PLAN
             Pourquoi m'être arrêté à une tour du XV° siècle alors que tous les documents la donnent pour la période romane ou le début de la période gothique. Parce qu'en aucun cas elle ne ressemble à une tour dite "romane", à ces tours rondes ou carrées qui furent surtout construites au XIII° siècle.
            En plus il y a un élément de datation imparable : c'est la fenêtre à coussiège, à traverse, avec ses moulures d'ébrasement qui sont absolument caractéristiques du XV° siècle. Restait à savoir si l'insertion des cette fenêtre à coussiège, avec une plate-bante totalement appareillée en pierres plates dans toute la profondeur de l'ébrasement, et voûte segmentaire extérieure avec ses sommiers qui font retour sur les montants de l'ébrasement, éait un ajout postérieur ou appartrenait à l'élévation originale de la tour. Car cette fenêtre est une fenêtre haute du denier étage avant la terrase. La fenêtre bien callée entre ses deux rangs de pierre originaux s'articule avec quelques difficultés avec les autres rangs de pierres de taille. Mais une fenêtre sculpté au sol suivant des rythmes canoniques de pierres d'ébrasement, à savoir trois pierres en dessous de la traverse, une plus étroite pour la traverse et deux au dessus de la traverses, et en plus moins larges que celles du bas de la fenêtre, conduit bien sûr à des adaptations lorsque le mur est totalement appareillé. Le larmier au dessus de la fenêtre est en revanche d'un raffinement tout à fait particulier et très inattendu dans une architecture d'esprit totalement militaire à cette époque .
Vue depuis le château sur la plaine de la Petite Camargue
                              A analyser le mur d'élévation on voit parfaitement que cette tour fut construire d'un seul jet avec un plan global de base qui prévoyait l'épaisseur des murs, les arcs doubleaux et les accès. L'unité de chantier et de construction par les techniques de maçonneries et de traitement des appareils est totale.


Deja les murs sont droits, non talutés a la base, et malgré les incertitudes des niveaux des sols il ne semble pas qu`ils aient jamais été talutés. Par cette première observation on se heurte déjà à toutes les logiques de renforcement des bâtiments de guerre depuis les tours de la reconquête du royaume de France sous Philippe Auguste 1165-1223. Ceci étant un argument archéologique développ2 pour dater les constructions militaires. Si nous tournons nos regards sur l`architecture religieuse médiévale, des bases talutées, notamment de certains chevets plats, peuvent apparaître bien avant la période dite "romane" du château en France. D`une autre façon on voit que la mutation du donjon de guerre en donjon résidentiel n`est pas un argument de disparition des bases talutées. Bien au contraire, elles peuvent même, au même titre que les couronnements des tours, entrer dans les valeurs ornementales des bâtiments (Villemonteix, La Chezotte, pour en revenir aux châteaux de la Creuse qui vont me servir d`ancrage pour toutes les études aussi seront présentées sur ces bâtiments).
Retenons alors que l`absence de base talutée sur les élévations des murs des bâtiments de caractère militaire n`est pas un argument a valeur absolue pour renvoyer des murs droits de donjons avant le XIII siècle, ni après non plus. Ces murs droits, tel qu`on les voit actuellement au-dessus du niveau des terrassements sont une originalité de cette tour de Bellegarde. Ce qui ne veut pas dire qu`il n`y en ait pas ailleurs, bien évidemment; ce qui ne veut pas dire qu`il n`y ait pas d`originalité de départ des élévations des murs, encore enfouies sus le sol (?Nous sommes sur l'ancienne province Romaine de la Narbonnaise et les techniques de maçonnerie sont restées celles des l'Empire, très loin du limousinage des châteaux de la Creuse :
Il s'agit d'un nucleus de gravats et appareil dissolu, noyés dans un mortier - technique romaine - bien contenu dans une double parement appareillé en opus quadratum.

                        Regardons maintenant du côté de l`entrée dans le bâtiment.
L'angle est détruit. C'était pourtant là une organisation essentielle pour comprendre le bâtiment.
                             Essayons tout de même d'avancer. 
On remarque déjà une entrée sans pierre de seuil à l'extérieur mais seulement à l'intérieur et sans véritable départ d'ébrasement de porte, à gauche
alors qu'à droite nous avons le véritable vestige d'un mur d'ébrasement et dans cet ébrasement deux  logements pour entrer des pièces de bois propre à bloquer la porte depuis l'intérieur.
Nous sommes là en face de vestiges très altérés mais qui nous font comprendre que l'entrée du bâtiment était bel et bien ici, tournée vers le ravin en face, et que le niveau du seuil de la porte devait être aménagé de telle sorte qu'on entre à un niveau inférieur pour gagner une pierre de seuil intérieure plus haute. A partir de là on redescendait dans une sorte de petit vestibule carré, ou de proportions carrées, qui donnait accès à deux espaces : en face une volée droite dont cinq marchent subsistent, et sur la gauche en entrant vers un espace qu'on prend pour une petite pièce intérieurement vide et qui est difficile à comprendre. 
Ce dispositif nous montre une cavité construire en oeuvre dont une élévation sur les étages intérieurs, pourrait être le logement d'un dispositif de liaison en bois entre les étages puisqu'il n'existe aucun départ d'escalier maçonné en vis en oeuvre.Ce dispositif dans une telle configuration architecturale ne surprend pas au XV° siècle car à cette époque il est de coutume de mettre en lien l'accès à la pièce du rez-de-chaussée - souvent un passage comme à Bridiers, à Chamborand et même plus tard dans le siècle au Chiroux  - avec le système de distribution des étages. 
Evidemment la question d'une cave en différences des niveaux intérieurs se pose dès l'entrée dans le bâtiment. Là, sans fouille, on ne peut pas répondre à cette question, ni essayer de l'envisager, seulement d'en évoquer une possibilité.
On pourra également revenir sur la fonction peut être défensive de cette petite pièce en bordure du passage d'accès au petit escalier qui conduit à la première pièce en rez-de-chaussée de la tour.

Passons à l'intérieur de la tour où nous voyons clairement trois niveaux de planchers sur solives. La tour était donc intérieurement planchéiée. En revanche, l'étage supérieur était couvert d'une voûte bien appareillée de façon à former une terrasse praticable  en haut du bâtiment.




2 - En tiroir,des châteaux, province par province, de l'ancien royaume de France du Bas Moyen-Âge. 
         C'est-à-dire, sur cette période entre le XIV° siècle et le Concile de Trente ( 1545-1563) qui marque la fin du Moyen-Âge et qui inclus la Renaissance Française depuis 1495, ou d'une façon plus générale l'extrême fin du XV° siècle. Des débordements sur les autres siècles pour l'intelligence des sujets.

MONTBROND
(les Bains)
dans les Monts du Forez
Département de la Loire (42)

Pour caler mes observations  entre les appréciations sur des constructions du XII° siècle et d'autres sur les XV°, XVI° et XVII° siècles, je vous propose trois premiers gros châteaux qui font d'entrée déraper mon sujet pour qu'ensuite nous puissions mieux y revenir. Avec ces trois châteaux nous aborderons de premières recherches de scénographies  et de décors propres à l'architecture française qui vont se développer à partir du dernier quart du XV° siècle et qui conduisent à la spectaculaire mise en scène du château par les espaces naturels et les jardins dont l'apogée est bien sûr les châteaux mis en scène par les jardins de Le Nôtre : Vaux le Vicomte et Versailles.
ChÄteau trnsformé en Riche demeuure à partir de 1523;


Le premier de ces châteaux que j'ai retenu c'est 
Montbrond.
(commune de Montbrond-les-Bains )





Les différentes vues sur ce bâtiment nous montrent un gros château, impressionnant, perché sur un mamelon entouré d'une sorte de pénéplaine avant de rejoindre les monts du Forez proprement dits.
Le château aux allures de forteresse est construit sur deux niveaux. Une base ceinturée d'une muraille percée de postes de tirs et une terrasse centrale plus élevée sur laquelle est construit le château, sorte d'énorme "donjon" démultiplié en constructions en revers de courtines et tour ronde et carrée.
Déjà, on comprend qu'il ne s'agit pas d'un bâtiment de guerre mais d'une construction qui garde tous les symboles de la grosse forteresse de guerre avec une recherche d'ouverture des bâtiments des organes de défenses en bâtiments résidentiels largement ouverts sur le paysage avec de très grandes fenêtres à deux traverses et meneaux (fenêtres gothiques s'il en est, et pour le doublement des traverses le type existe  embryonnaire à La Chezotte, château de la Creuse) et peut être une courtine abattue comme ce fut le cas au château d'Ussé au XVI° siècle.
Nous ne sommes donc pas dans le type des châteaux gothiques de la guerre de Cent-Ans, ni dans ceux du règne de Louis XIII mais bel et bien au XVI° siècle où les valeurs nobles liées au château de fief ont mutées sans être abandonnées. Déjà Chambord ne nous semble plus aussi surprenant en 1520. Le lien avec Chambord est d'autant plus pertinent que ce château initialement construit au XIV° siècle est complètement transformé à partir de 1523 par le gouverneur des enfants de François 1°.

Et ceci se confirme dès l'accès au château.

Dès l'entrée nous remarquons bien une porte en tiers point très simple, sans appareil de défense hormis un poste de tir (canonnière) en allège, et encore, placé juste en-dessous d'une belle fenêtre à traverse qui occupe le site traditionnel de la bretèche défensive de la porte d'accès à l'enceinte : évolution ou souvenir du châtelet d'entrée à pont levis. 

Cette première "façade" du château fait écran à la seconde du grand bâtiment perché sur sa terrasse au centre de l'enceinte en muraille périphérique au site, dont la hauteur laisse bien visible le beau château intérieur avec sa façade sur l'entrée qui associe les ordres de la Renaissance aux traditions gothiques qui ont suivi l'évolution de la fin du XV° siècle avec l'affirmation de la travée verticale qui va se terminer en fenêtres passantes entre la muraille et la toiture dont on connait ici  le niveau des sablières par une gargouille de gouttière (pour ces détails archéologiques voir le château de Villemonteix - Château de la Creuse).


L'analyse des répertoires de la travée verticale
nous montre des emplois d'ordres en moulures de chambranles, formant des sortes de fenêtres en tabernacles avec des ordres composites et entablements avec frise et larmier, et des quarts de colonnettes engagées, à bases en masselottes gothiques, dans la profondeur des ébrasements de chaque fenêtre à traverse et meneau.
La table en allège qui lie au moins deux fenêtres supérieures de la travée verticale 
sont sculptées d'un bras brandissant une hache d'arme de tradition gothique.
Les ordres employés pour les pilastres sont  des mélanges de répertoires gothiques et renaissants, avec des bases en masselottes, des pilastres à tables rentrantes et losanges en réserve de la Première Renaissance, des ordres toscans lisses en allèges et des des ordres cannelés à base plus conventionnelles au dernier étage.
La fenêtre en tabernacle isolée à côté de sa gargouille à ordre composite bien constitué et couvert par un fronton régulier au-dessus d'un entablement complet. 
L'état actuel que nous voyons maintenant est bien celui de la reconstruction du second quart d XVI° siècle.
Le second château du XVI° siècle que je veux vous montrer, n'est pas très éloigné de celui-ci.
C'est le château de

SAINT-MARCEL-DE-FELINES
Département de la Haute-Loire (43), dans dans les lisières des monts du Forez 

Contrairement à Montbrond, le château de Saint-Marcel-de-Félines se confond avec la ligne de crête d'une fin de croupe
 en belvédère sur les cuvettes qui rebondissent jusqu'aux monts du Forez

le site est splendide


Le complexe castral se renferme dans son bourg, tant avec façades sur rue que derrière de vastes périmètres de murailles de clôture de propriété où apparaissent des vestiges de scénographies de jardins architecturés et de tours.

L'église du XVII° siècle, est bâtie au plus près du château mais reste indépendante de ses périmètres de murailles basses
En revanche, alors que rien ne signale un château véritablement fortifié, une entrée  apparaît en  porte fortifiée aux allures guerrières

Mais il est évident que cette porte fortifiée - avec sa bretèche couverte en fronton avec amortissements en boules, ses pilastres à ordres autour d'une fenêtre à traverse et meneau, son portail à pilastres et entablement, pilastres qui sont des ressauts du grand appareil régulier- n'est déjà plus dans le Moyen Age mais plus exactement sur ce XVI° siècle, cette fin du Bas Moyen-Âge qui fait transition entre le Moyen-Âge et le monde moderne ( Pour cibler un peu plus les choses : fin théorique du Moyen-âge avec le Concile de Trente [1549-1563], début théorique de la Renaissance Française 1495 avec l'arrivée à Amboise des premiers répertoires ornementaux ramenés d'Italie par Charles VIII). On remarque par ailleurs la dissolution quasi complète des chaînes d'angles dans les manières de construire, ainsi que l'absence d'encorbellement en périmètre supérieur de la porte.
Le château a été très remanié et on repère à partir de là des cohérences de style, d'époques ornementales tout autant que des aberrations de restaurations ou de faux semblants

Cette fenêtre de latrine est tout à fait en désaccord avec l'emploi des ordres sur les parties authentiques
en lucarnes sur la façade principale. Non pas que les latrines ne furent jamais ornées, bien au contraire, elles furent même utilisées comme ornements des demeures au XV° siècle, mais ici les vocabulaires démontrent une probable construction en briques, ajoutée et abusivement ornée
Ici on voit les ornements originaux avec les boules en amortissements que nous retrouvons, et les frontons aux traitements pittoresques en  avatars d'armoiries parfois encadrées dans des accolades qui sont devenues des ressorts affrontés en guise de rampants, le tout modulable suivant la largeur de la baie. On ne supprime aucun ornement si on n'a pas la place de les sculpter : on tasse on compresse. L'idée directrice de la proportion, de la mesure, de la Renaissance Italienne n'a pas pénétré la renaissance du royaume, en tout cas pas ici. Les pilastres lisses, toscans, sont perchés sur de très hautes bases.
En complément d'observation, pour des recherches de sources des répertoires rocailles français autour de 1700 nous avons ici des répertoires protéiformes très intéressants

En revanche, on remarque une absence de régularité des travées sur un corps de bâtiment droit.


Sur la tour adjacente à cette façade, les ordres d'encadrement des fenêtres en travée verticale, mais sans lien par les allèges dont les ornements restent indépendants, sont aussi des ornements post médiévaux..

Le classement du château au XVI° siècle ne surprend donc pas.

Maintenant que je vous ai présenté deux exemples de châteaux qui font voler en éclat les idées reçues sur les forteresses de guerre et sur l'absence de permanences de traditions médiévales sur les châteaux du XVI° siècle, surtout lorsqu'il s'agit des insignes du pouvoir des fiefs, je vais vous entraîner sur d'autres châteaux
mais au XV° siècle
avec le troisième grand château de Fief que je vous présente en préambule de ce tiroir

MAREUIL
(Château de Fief - Baronnie du Périgord - Département de la Dordogne (24))

Très ancien fief, le site, qui pourrait être une sorte de motte castrale en fonds de près marécageux, est signalé dès la période romane (XI° et XII° s). Le bâtiment actuel est une reconstruction du XV° siècle. Cette reconstruction fortifiée est donnée pour être du début du XV° siècle. Cela semble peu probable vu la profusion des décors, la généralisation des travées verticales des fenêtres, les bouches à feu en remplacement des archères et archères canonnières, les larges ouvertures sur la campagne et le style des cheminées. Les chemins de ronde en encorbellement du grand donjon carré rectangulaire, construit en angle des courtines sur le périmètre extérieur, sont en architecture de leurre et parfois avec quelques rares véritables baies.
Les répertoires renaissants sont pratiquement inexistants sauf des revers d'eau sous toitures et certaines corniches en doucines et baguettes qui semblent appeler un achèvement ou un remaniement dans le XVI° siècle. 

Les logis en revers de courtines, mais uniquement sur trois côtés du périmètre, ne forment pas un "U", ni un "U" fermé, à partir de la porte fortifiée, après un second pont levis après avoir franchi le châtelet d'entrée. Au contraire une des branches du "U", séparée de la construction en "L" prend en compte le revers de la porte fortifiée. Le plan en "U" s'interrompt également pour laisser libre une courtine en angle de la porte et une autre portion en retour en revers de la courtine de fond de cour.

Le châtelet d'accès au château est presqu'un élément bastionné, bien en avant du périmètre fortifié proprement dit
Ce châtelet est abondamment percé de postes de tirs mais aussi d'une fenêtre sculptée sur le côté, à traverse. Alors que sur la façade de la porte, la fenêtre est dénuée de tout ornement et symbole.
Cette fenêtre signale une pièce intérieure chauffée, construite au-dessus du passage voûté en oeuvre de la porte, par un cheminée d'un type commun dans le dernier tiers du XV° siècle, comme on le trouve au Fressineaud (château de la Creuse)
 en arrière, après une rampe en angle, après avoir franchi un pont-levis à flèches, on accède au périmètre de la cour fortifiée du château, par une porte fortifiée très décorée. La chapelle est dans une des tours de la porte fortifiée; conformément aux dispositions apotropaïques dans d'autres châteaux depuis le XIV° siècle.

La traduction des verticales sur les grandes toitures par des gâbles qui montent haut jusque sur les combles n'existent plus que sur le corps de bâtiment construit en revers de la porte fortifiée aux encorbellement très ornés .
Le gâble est en plus percé d'une petite fenêtre au-dessus de la lucarne passante

Le haut des tours est très orné, flamboyant, alors que les bases sont pourvues de puissantes bouches à feu sous des décors flamboyants.
L'art de la stéréotomie française trouve alors de multiples terrains d'expression, du plus simple au plus complexe. Ce caractère très soigné du traitement de la pierre sera une constante et même une pierre de touche de toute l'architecture française appareillée, jusqu'au XIX° siècle, et passera dans la qualité des reliefs qui garniront les hourdis contemporains de l'architecture à mailles des frères Perret qui rayonnera à travers le monde entier.

Ce château de Mareuil, présenté après les deux châteaux de Montbrond et de Saint-Marcel-de-Félines,  dans des contrées très éloignées pour l'époque, témoigne des profondes hésitations traduites dans l'architecture française entre ce monde médiéval attaché à ses valeurs guerrières et de chevalerie et ce monde moderne en train de naître où les armées se propulseront loin des provinces intérieures où l'architecture française est en train de se refondre et de se moderniser après la paix retrouvée et le pays réunifié, empruntant plus à la Renaissance Italienne des modes ornementales que structurelles proprement dites, sur un terrain d'éclosion soudaine du goût pour les ornements architecturaux de gothique flamboyant.
Le château français se démolit, bouge, et se transforme en architecture nationale
sous l'impulsion de grands mécènes qui ne sont plus essentiellement les grands seigneurs, mais aussi de riches bourgeois, de grands ecclésiastiques, ou simplement de grands et petits propriétaires terriens. 
L'un cherchant le prestige et la gloire du passé, l'efficacité des nouveaux armements, et l'autre la fonctionnalité et le confort de l'avenir dans un pays réunifié et sécurisé par l'action politique de très grands rois qui offrent au royaume une ère de prospérité soudaine dont l'importance et la variété des chantiers témoignent.

La Ferté Hauterives
(département de l'Allier (03). Province du Bourbonnais)

la tour carrée est en bordure d'un vallon peu profond. Ces implantations pouvaient être liées à des environnements d'étang(s) (viviers hérités des implantations monastiques)
L'ensemble ne semble pas avoir été fortifié, tout au plus inclus dans un périmètre de bâtiments domestiques
et agricoles. 
La tour s'élève sur trois étages à partir d'un accès en rez-de-chaussée par une porte aujourd'hui tournée sur le périmètre extérieur. Un travée verticale semble indiquer la présence intérieure d'un escalier en vis dont les fenêtres auraient pu être très largement agrandies si on en juge la fenêtre terminale dont l'allège est en briques sur un ensemble majoritairement construit en pierre avec des chaines d'angles harpées et très  faibles (la dissolution du grand appareil des donjons carrés du XIII° siècle a ici atteint ses limites). 


Des latrines à tous les étages et une souche sur le toit  qui signale une ou plusieurs cheminées intérieures nous orientent vers une tour résidentielle, des bouches à feu et une archère à la base de la tour nous ramènent vers une de des familles de l'évolution en donjon résidentiel du donjon de guerre, 
Ceci se confirme par des couvrements en parapets sur encorbellements en bois. 

La brique, qu'on retrouve aussi en construction des latrines, sert à terminer les murs d'élévation pour régler le plancher qui sort en encorbellement et sert de support sur sablière au parapet fermé qui fait le tour du bâtiment. La construction de ce parapet en briques et bois est très nettement divisée en deux types d'élévations distincts. Un premier niveau est une sorte d'effet de garde corps sur potelets et croix de Saint -André hourdies de briques. La seconde partie de l'élévation est également hourdie de briques mais d'une valeur totale entre les les potelets qui montent de la sablière (sans croix de Saint-André) en encorbellement extérieur sur sablières, sans nécessairement prendre appui au droit de chaque corbeau en bois (solives sortantes du plancher, - solives formant encorbellement -  qui supportent les sablières). Un corbeau en pierre étaye en angle les réglages de support des parapets.
Le toit en tuiles prend directement appui sur le parapet. La fenêtre au-dessous du parapet est toute à fait caractéristique des fenêtres aux ébrasements chanfreinées qui remontent le XV° siècle depuis le XIV° siècle.
Une pièce de bois saillante sur le mur indique un aménagement intérieur en bois entre la fenêtre et le parapet.
Il faut revenir sur la technique de construction de ce parapet en pan de bois avec ses dissolutions de petits encadrements de bois aveugles ou ouverts de petites fenêtres. C'est là exactement le monde de construction des murs en pans de bois qui supportent les charpentes à arbalétriers faisant chevrons des grands combles des châteaux de la Creuse, derrière des parapets en pierre, relayés avec le grand toit par des coyaux.
Ci-dessus au château du Théret (département de la Creuse), d'une génération antérieure à cette tour de La Ferté Hauterives, ces constructions en comble et support de grandes toitures se trouvent en arrière des murs de pierres construits en parapets sur encorbellement

Donc, ce mur à pans de bois est passé en avant sur encorbellement à la place de l'ancien mur en pierre en encorbellement sur consoles ou corbeaux.
 A partir de ce schémas ci-dessous, on comprend parfaitement la mutation de ce mur en pan de bois vers un encorbellement  en place et lieu des anciens parapets en pierre sur consoles.
On remarquera cependant que les hourdis des châteaux aux pans de bois intra-muros sont en torchis alors que les hourdis extra-muros, comme à La Ferté Hauterives, sont en brique.

En résumé, cette tour est encore une étape vers la disparition progressive des encorbellements en couronnement des donjons résidentiels du XV° siècle, à partir du donjon de guerre.
A La Ferté nous pourrions être dans le cas d'une implantation monastique ou religieuse
alors qu'avec le château suivant nous sommes dans le cas des châteaux de fief.

Version avec tour d'escalier en vis hors oeuvre sur donjon rectangulaire à
Châtel-le-Neuve
(département de l'Allier (03) - Province du Bourbonnais)



LANGERON
Château de fief, comté de Langeron
(Département de la Nièvre (58) - Province du Nivernais)

Le donjon médiéval, vestige d'avant les reconstructions du XVI° siècle
Cette tour ronde, résidentielle comme en témoigne sa très grosse souche de cheminée, est du type qui a évolué de La Tour de Bridiers (Vicomté du Département de la Creuse, province de la Haute-Marche) vers celles du prince Zizim sur le Département de la Creuse : Bois Lamy, Province de la Haute-Marche et Bourganeuf Capital de la  Langue d'Auvergne (Département de la Creuse).
Le système de communication des tours rondes de la Creuse est du type quasi exclusif de l'escalier en vis en oeuvre, bien qu'à Bois-Lamy la cage d'escalier a tendance à bourgeonner en hors oeuvre.
Ici, à Langon, la cage d'escalier sur plan circulaire, engagée dans la tour ronde, va vers le hors oeuvre et suit la même mutation que la cage d'escalier des châteaux rectangulaires, en oeuvre vers le hors oeuvre avec naissance d'une tour d'escalier engagée dans le massif rectangulaire (ici circulaire). En revanche le décrochement des toitures à Langon s'explique totalement par une absence de reconstitution des parties hautes tel qu'elles se sont installées sur les donjons ronds du XV° siècle depuis Bridiers jusqu'à Bourganeuf.
Les restaurateurs n'ont pas compris ces constructions et cette incompréhension est aussi un facteur de leurs mutations, voire de leur abandon de construction.
On remarquera par ailleurs l'absence d'alignement des fenêtres de la tour d'escalier mais cela était aussi le cas à Bois-Lamy. Nous pourrions être dans le cas d'un donjon rond construit dans la seconde moitié du 
XV° siècle.

BANNEGON
Château de fief, lit de justice au XVI° siècle, décrit comme "ruiné" en 1569.
Département du Cher (18) - Fief inscrit aux confins du Berry et du Bourbonnais


Bannegon est un gros et beau château construit dans une plaine marécageuse qui permet
l'aménagement de vastes fossés, en fait un étang au périmètre assez bien défini, sauf sur une bordure où le passage d'une rive à l'autre, par-dessus le cours d'eau qui alimente le bassin est protégé par un pont "fortifié". C'est un pont couvert, gardien de la pelle de l'étang, avec trois ouvertures dont une en poste de tir sur le périmètre extérieur


Ce pont est en vis-à-vis d'un angle du château fortifié d'une grosse tout avec archères à base, grande fenêtre à l'étage, servi par une tour d'escalier en vis sur plan carré qui lui est accolée

l


La tour d'escalier en vis hors oeuvre est très utilisée dans ce château. Soit elle semble plaquée, donc postérieurement ajoutée pour servir les tours,
soit appartenir à des constructions entièrement conçues selon l'évolution du donjon résidentiel au XV° siècle avec une disposition en façade sur le principal organe résidentiel du château
avec une belle porte sculptée en ornements en feuilles de choux, typiquement arrivés de l'Hôtel Jacques Cœur à Bourges qui, en 1450 inaugure ce type de décors en architecture civile.
En revanche la position de la porte en façade semble indiquer qu'on a là aménagé à la mode de l'évolution de ces donjons plus qu'on a construit le bâtiment ex nihilo (voir Saint-Maixant dans les châteaux de la Creuse) .
Ce château aurait donc été construit en plusieurs étapes et aurait même changé d'orientation puisqu'une porte fortifiée se trouve à l'arrière de ce bâtiment, bien que très décalée vers la droite, servie par cette tour d'escalier en vis hors oeuvre. Les grandes fenêtres à traverses et meneaux de l'arrière du bâtiment sont bien sûr incompatibles avec l'idée d'un château à usage militaire, même partiel.
Une autre tour carrée se trouve encore en façade arrière de ce bâtiment. En bordure on trouve la verrière de la chapelle.
Opposé au petit pont fortifié, les bâtiments apparaissent en architecture très dissolue qui montre de nombreux remaniements en ailes de service et le couvrement de la tour d'escalier avec sa toiture à lanternon montre bien sûr des remaniements tardifs, déjà tard dans le XVI° siècle ou dans le XVII° siècle, voire encore plus récents.
La nouvelle porte fortifiée d'entrée au château, qui donne presque directement sur la façade du château avec son entrée par la tour d'escalier en vis hors oeuvre, mérite un regard plus soutenu qu'une acceptation spontanée de porte fortifiée médiévale même si elle en a de nombreuses caractéristiques, comme le pont levis à flèches.

A y regarder de plus près on découvre une lucarne à fronton en clôture de la travée centrale ornée d'une fenêtre à chambranle à crosses au-dessus d'une composition
très médiévale et pittoresque, qui n'est pas tout à fait en accord avec les cartouches qui ne sont pas tout à fait des cuirs et pas tout à fait des fers, et couverte d'une corniche en doucine. La corniche masque ou abrite des bouches à feu mais elle est traitée en encorbellement de fasces sur larmier à revers d'eau.
A ceci il faut ajouter deux portes piétonnes de part et d'autre de la porte cochère. Un escalier en vis, bien logé dans sa tour hors oeuvre, assure la liaison à tous les étages de la porte.
Il est alors très clair que cette porte qui associe les répertoires renaissants, les deux portes piétonnes, autant d'un côte que de l'autre de la tour,  dont une en leurre pour l'équilibre symétrique de l'architecture, est une porte fortifiée du XVI° siècle, au moins, et peut-être de chantiers de reconstruction postérieurs à 1569 quand la symétrie commence à gagner l'architecture française au cœur des provinces.
Les bâtiments agricoles et de service, comme le lavoir, sont à l'extérieur du périmètre fortifié du château.

Idem à

SAGONNE
(Département du Cher (18) - Province du Berry)
Très impressionnant château de fief et environnement conservé
qu'on aborde d'un côté par son magnifique lavoir

qui est une véritable architecture d'économie hydraulique et domestique
et de l'autre par un village qui a conservé ses maisons du XV° siècle
avec leurs répertoires ornementaux, leurs magasins et leur organisations de façades









où l'implantation aquatique est plus complexe qu'au château précédent, avec une recherche évidente de nouvelle scénographie, diamétralement opposée à celle brutalement opposée à l'îlot des constructions villageoises
A partir du lavoir on découvre peu à peu le donjon que nous masquait le périmètre fermé des photos précédentes
Brutalement, le château s'ouvre sur les canaux, les étangs et les panoramas du bocage marécageux  environnant, presque traités en "perspectives", par son grand et imposant donjon avec sa vertigineuse tour d'escalier en façade qui s'est implantée sur une ancienne porte du périmètre fortifié.


qui pourrait être très ancienne - une salle de ce donjon a des peintures murales datées du XIV° siècle. Ce sont les transformations de cette porte en donjon résidentiel au XV° siècle avec une tour d'escalier en vis hors oeuvre, elle même peut-être construite en plusieurs chantiers devant un bâtiment rectangulaire à trois étages, flanquée à l'arrière de deux grosses tours rondes, qui donne cet aspect très singulier à ce donjon seulement enfermé dans ses murailles par les constructions en demis-couronne à l'arrière et sur les côtés du donjon à la façade bien dégagée sur les cours d'eau qui vont jusqu'au lavoir.
Peu à peu ce gros massif de porte, inséré dans un périmètre fortifié, aurait pu être mis à la mode du jour tout en conservant de puissantes traces de la construction primitive, créant ce bâtiment très atypique - désormais ouvert sur la campagne dans une toute nouvelle scénographie de l'unité et de la paix retrouvée du royaume -  dont les derniers chantiers sont évaluables dans la seconde moitié du XV° siècle, c'est-à-dire contemporains des maisons gothiques du village.


Ce plan d'un massif rectangulaire flanqué à l'arrière de deux grosses tours avec en façade avant un tour d'escalier qui monte plus haut que le corps de logis, perd ses étages et ses tours arrières pour constituer peu à peu la maison de notable - civile ou religieux - des tissus urbains bourgeois. On peut suivre cette évolution sur la page des châteaux de la Creuse, jusqu'à Lizières et au Mazaud -


comme on le voit à

Augy-sur-Aubois
(département du Cher (18) - Province du Berry)

La présentation de ce tout petit "château" inaugure la présentation d'une famille de bâtiments, issus du passage du donjon de guerre au donjon résidentiel, 
tous liés aux périmètres immédiats des églises.

Ici, le plan du château n'a gardé que sa tour d'escalier en façade et on a percé une autre porte dans le mur mais on a conservé l'ancienne entrée dans le bâtiment
par la porte de la tour de l'escalier en vis hors oeuvre, ouverte sur la partie latérale de la tour contre le mur de façade. La grosse souche de cheminée indique des dispositions anciennes des foyers de part et d'autre du mur de refend.

A droite, la souche de cheminée plus fine indique un agrandissement du bâtiment au-delà du périmètre en façade fermé par un mur. Les fenêtres ont été modifiées mais les dispositions sont d'origine.
Le périmètre fermé en façade avant ne devait pas être très important car l'église romane est seulement à quelques mètres de 
cette façade
A droite, l'angle du pignon avec la lanterne est celui de ce bâtiment. En face
l'église romane
une petite fenêtre d'origine subsiste sur cette façade à la base de la tour

Rochecourbe
Manoir du département de la Dordogne (24) sur la commune de Vezac
Maison de notable du XVI° siècle, au cœur d'une exploitation agricole.
Province du Périgord
(actuellement Château Hôtel)
Autre exemple dans une autre province de l'évolution au XVI° siècle du donjon de guerre en petit bâtiment de notable. Bâtiment à pignon et une seule tour en façade (tour d'escalier en vis).

Brommat
(département de l'Aveyron (12) - Comté de Carladez)

Exemple typique de ces donjons de transition ou de mutation du donjon de guerre au donjon résidentiel dans la seconde moitié du XV° siècle; ce donjon, tout comme le petit bâtiment d'Augy-sur-Aubois ci-dessus et celui de Rochegourbe, pourrait être de la famille des petits châteaux de la Creuse comme Montlebaud qui est aussi un château où apparaissent les pignons et qui, bien sûr, entraîne aussi la disparition progressive ou radicale des encorbellements de toiture. Ici, ce château a des fenêtres sur au moins un des mur pignons.
En revanche, la porte en bas à droite n'est pas d'origine. On pénétrait dans ces donjons par la porte de l'escalier en vis de la tour hors oeuvre sur demi-plan polygonal (une originalité de ce bâtiment), comme on le voit sur les photos ci-dessous. Cette porte étant canoniquement située au bas de l'escalier, contre le mur de façade.
Ci dessous le lien de ce donjon avec l'église dont la construction pourrait être contemporaine.
Remarquons un simple mur et pas du tout de périmètre fortifié.


Saint-Fraigne
(Département de la Charente (16) - Province : entre Poitou et Aquitaine)

La façade arrière, aujourd'hui ceinturée par un mur laissant peu de place jusqu'au pied du bâtiment, était peut-être ouverte sur de plus grands espaces.

La façade avant nécessite une relecture archéologique pour une reconstitution du bâtiment d'origine


Ci-dessus, les vestiges de la pénétration en oeuvre de la tour d'escalier hors oeuvre.
On retrouve ici les travées verticales avec de grandes baies gothiques à traverses et meneaux, richement sculptées (sculptures bûchées au premier étage), dont celles de l'étage supérieure sont passantes, et des allèges percées de belles bouches à feu aux ébrasements aussi bien sculptés que les que celles du château de Mareuil. La fenêtre au rez-de-chaussée est plus étroite, conservant en cela un schéma c'accroissement des baies au fur et à mesure qu'on monte dans les étages, schéma d'organisation hérité du XIV° siècle comme on le voit à la maisons tour de Saint-Sulpice-le-Dunois (château de la Creuse).
L'accolade s'impose pour amortir les dessus de portes tout en aménageant sa place à un petit décor flamboyant de présentation des armoiries.
Les pignons ne reçoivent pas le même traitement, au moins par ce qui reste visible des constructions.
A gauche le pignon est aveugle alors qu'à droite il est percé deux fois malgré la présence du conduit des cheminées : une première fois par une belle fenêtre à traverse à l'ébrasement terminé en accolade et une seconde fois par le report d'une petite archère canonnière comme on en voit au même niveau supérieur du bâtiment au milieu de la façade arrière.
La bâtiment en sorte de tour carrée ou d'avatar ne semble pas être un rajout mais une particularité de ce bâtiment
en revanche une pièce haute percée deux fois par une petite fenêtre carrée, une à accolade, une sans, avec une archère-canonnière au premier étage, semble accorder à cette construction une fonction particulière dans le dispositif architectural. Il semble par ailleurs difficile de voir ici le départ d'une courtine pour une construction en revers.
L'église à quelques mètres en face du bâtiment a été essentiellement reconstruite au XIX° siècle. Aussi est-il difficile de présenter sa façade en vestige archéologique du lien de ce bâtiment avec le château.
En revanche les vestiges romans du chœur prouvent bien que ce château - avatar en fin d'évolution du donjon de guerre en donjon résidentiel - était bien construit au plus près de l'église


GOURNAY
(Département des Deux-Sèvres (79) - Région historique du Poitou)
Région de plaines animées de petits mouvements (pénéplaine)
Château construit en belvédère sur une fin de mouvement de terrain (croupe).
L'église qui semble d'une construction beaucoup plus récente, est bâtie très près du château mais avec une façade donnant sur la face arrière du château. 
De part et d'autre de la tour d'escalier le château ressemble à deux constructions différentes, même de hauteurs différentes. A droite, on voit de grandes fenêtres à traverses et meneau depuis le rez-de-chaussée jusqu'à une élévation sur un seul étage et un comble.
A gauche le bâtiment s'élève sur trois étages avec une travée verticale de trois fenêtres à une seul traverse, sans meneau, et chambranles à ordres, dont la dernière semble avoir été tronquée : était-elle passante ? 
Si nous restons sur cette façade nous voyons une tour d'escalier en vis hors-oeuvre, assez puissante, aux angles abattus au-dessus desquels s'élèvent des  trompes à degrés qui rétablissent le plan carré de la tour pour l'installation d'une pièce haute à laquelle on accède par un escalier logé dans une tourelle en surplomb, depuis le grand escalier en vis. Cette pièce conserve un lien avec les combles anciens et disparus du bâtiment sous forme d'un amorce maçonnée visible sur le cliché au-dessous. Elle est couronnée par un décor d'arcatures sur culots sculptés, surmontés d'une corniche en successions de profils concaves et convexes séparés par des baquettes,  enrichis de sortes d'éventails ou avatars de coquilles saint-jacques sculptées.
La façade en pignon ou en mur de croupe, surprend. 
On aurait plus tendance à penser à une couverture en croupe vu les arcatures qui semblent indiquer un souvenir d'encorbellement sur mâchicoulis, mais uniquement dans les angles du bâtiments. Ces vestiges d'encorbellements en angles s'inscrivent  dans la disparition progressive, à partir du troisième tiers du XV° siècle jusque dans le XVI° siècle, des chemins de ronde ou encorbellements symboliques qui couronnaient les donjons (voir dans les châteaux de la Creuse l'exemple du Chiroux)
En revanche l'abondance des fenêtres est assez atypique et montre aussi une évolution du goût ornemental au (début) du XVI° siècle entre conservations des fenêtres de tradition gothiques et fenêtres aux chambranles à ordres de la première renaissance française.
Les autres baies sont bien sûr des percements très postérieurs lorsque le bâtiment a dû être divisé en plusieurs propriétaires.
En revenant sur la tour d'escalier, telle qu'on la voit depuis la vue sur le pignon, nous découvrons un très beau morceau d'architecture digne d'un grand château
la volonté ornementale est tellement forte qu'on accumule ici autant les répertoires gothiques d'ébrasement dans la porte d'entrée - avec des réseaux qui ont évolué en réseaux discontinus formant une anse de panier en lien sans interruption ni intersection intermédiaire,  avec les montants de la porte jusqu'au masselottes de bases - avec les chambranles de la première renaissance française en pilastres plats ponctués de gros médaillons et entablement mais sans lien avec les deux fenêtres gothiques, assez sobres et assez grandes pour des fenêtres d'éclairage de cage d'escalier jusqu'à la fenêtre tombantes des encorbellement qui reprend le goût ornemental en chambranle de la porte d'entrée sauf le couvrement en anse de panier qui est remplacé par un linteau sculpté de rinceaux et de losanges.

 Quittons maintenant peu à peu les périmètres des églises tout en restant dans des petits châteaux
seigneuriaux

LES ETOURNEAUX
(Montluçon, département de l'Allier (03) - Province du Bourbonnais)
Clichés transmis pour cette page par
Béatrice Paris de Reynal de Saint-Michel
propriétaire

C'est avec ce château que j'avais conclu, hors soutenance, sur cette dynamique de la tour d'escalier au mur de refend préparant la réception de l'escalier rampe sur rampe de la Renaissance au centre du château gothique (exemple de Josselin), car, comme je l'ai expliqué sur ma page consacrée aux châteaux de la Creuse, j'avais déjà tellement apporté à la connaissance archéologique de la transition entre le donjon de guerre du petit château de la guerre de Cent Ans et le donjon résidentiel à partir de la fin de la guerre de Cent Ans et surtout du règne de Louis XI, que je m'étais gardé des
éléments d'études. Non seulement pour ne pas tout donner aux professeurs mais en plus pour ne pas m'attirer les foudres des chercheurs, dont celles de mon Directeur de Recherches qui n'avait fait qu'engranger et auquel j'avais apporté certaines connaissances apprises de mon père qui lui connaissait parfaitement le bâtiment et qui m'avait beaucoup enseigné lors de cette recherche. En effet, un colloque, plus une très grosse publication allemande, avaient apporté des hypothèses tout à fait différentes à ce que j'avais mis archéologiquement et historiquement à jour sur le département de la Creuse. Effectivement personne n'avait encore pensé à étudier ce passage du "en oeuvre" au "hors oeuvre" de la tour d'escalier du donjon rectangulaire ou rond à la tour d'escalier en vis-hors oeuvre, ni la mutation de la fonction du mur de refend qui accompagnait ces changements. Cette transition qui s'accompagnait d'une remise en question des encorbellements (les chemins de ronde qui n'ont plus de raison d'être sinon un temps comme des symboles du château, jusqu'à l'apparition des pignons puis des charpentes à pannes en relais des énormes charpentes à arbalétriers faisant chevrons) et du mur de refend qui commençait à devenir un organe central de la distribution intérieure du donjon jusqu'à devenir un véritable passage réservé à un couloir ou à une cage d'escalier. Ce couloir constitué était déjà apparu en plusieurs étapes (La Chezotte, Villemonteix, Le Fressinaud, La Faye) mais, en bordure du département de la Creuse, à Montluçon dans ce petit château des Etrouneaux, château à pignons, apparaît un véritable couloir qui distribue à la fois les deux pièces du rez-de-chaussée et qui fait le lien entre la tour d'escalier en vis et un autre escalier en vis mais en oeuvre, qui descend, à l'autre bout, contre la façade arrière du château, dans la cave. A La Faye le couloir traversait bien le rez-de-chaussée du bâtiment de part en part mais il était encombré en son centre par l'escalier en vis en bois et il ne faisait pas le lien entre deux escaliers puisqu'il n'y avait ni tour d'escalier en façade ni cave enterrée.
Le couloir dans le mur de refend qui fait le lien entre la tour d'escalier en vis et l'autre escalier en vis qui descend à la cave, contre la façade arrière du bâtiment. Comme on le voit par l'oculus d'éclairage de la cage de l'escalier qui descend à la cave, cette façade arrière est en défaut de terrain et la cave récupère les différences de niveau entre avant et arrière du bâtiment.


Articulation de la tour d'escalier en vis et le service d'une des pièces de part et d'autre du mur de refend.
On doit remarque que le rythme des baquettes d'ébrasement reprend exactement celui conventionnellement utilisé pour les piédroits des cheminées.
En plus ce château a conservé ses "Terradis" (plancher de terre battue avec de la paille entre plancher et solives et tomettes) ce qui fait qu'il est extrêmement confortable et une simple flambée dans les vastes cheminées permet de chauffer parfaitement chaque volume et sans fumer. Où ces Terradis ont été détruits ces châteaux sont de véritables glacières surtout quand les planchers en ciment armé restent nus : ce sont d'épouvantables ponts thermiques pour le froid comme au château de Montaigut-le-Blanc.


D'un côté le donjon et les tours du château disparaissent  aux angles des courtines puis des façades arrières du donjon qui perd ses étages jusqu'à devenir un petit bâtiment de notable du XVI° au XVII° siècle,
d'un autre côté le grand château du Val de Loire au même moment dégage ses cours de l'encombrant donjon et construit les logis en revers de courtines, ouvrant les murailles sur le paysage avec de larges et grandes baies, renvoyant la tour d'escalier en vis-hors-oeuvre dans un angle des logis au fond de la cour [ là où le donjon résidentiel avec sa tour d'escalier en vis hors oeuvre aux 2/3, 1/3 de la façade avait trouvé sa place à Montaigut-le-Blanc dans la famille des châteaux de la Creuse de la seconde moitié du XV° siècle, depuis de premières installations des donjons sur les périmètres des cours depuis Bridiers et les petits châteaux de la Guerre de Cent Ans-  fin XIV° s./début XV°s.- aux revers de courtines construits en bois de Malval? à Montaigut le Blanc ou entièrement en pierre comme à Chamborand avec un escalier en vis en ouvre sur plan rectangulaire et à Bridiers sur plan circulaire] conserve le pont-levis et  l'entrée fortifiée d'un châtelet qui bascule en façade du château, perpétue d'emplacement de la chapelle en façade de la forteresse comme on le voyait  dans les châteaux des Très Riches Heures du duc de Berry, et survalorise certaines tours aux côtés d'autres tours qui suivent l'évolution générale du petit château et du donjon de guerre en donjon résidentiel.
le grand château aux puissantes courtines et le petit château essentiellement conçu autour de son donjon de guerre ouvrent alors deux voies très distinctes de l'évolution de l'architecture civile française.
Tout cela est presque schématique à la fin du XV° siècle au château du

Plessis-Bourret
(Département du Maine et Loire (49) - Province de l'Anjou)


l'évolution de ces parties hautes des châteaux est encore une évolution des encorbellements sur les donjons ronds comme on le voit de Bridiers à Bourganeuf (châteaux de la Creuse).
En fait c'est le mur en pan de bois, en arrière du mur su parapet en encorbellement, qui, construit en pierre, est surélevé au-dessus du coyau qui reliait auparavant le mur du parapet à la grande toiture de la tour, et qui est survalorisé. Sur ce ce mur on peut ajouter une travée verticale d'une fenêtre, alignée sur celles au dessous de l'encorbellement, et continué par une une lucarne sous gâble qui vient épouser la pointe du toit, en gigogne et qui reconduit l'amortissement des verticales vers le fait du toit, comme on le voit sur la grosse tour du château de

DURTAL
(Département du Maine et Loire (49) - Province de l'Anjou)

Château construit en ravin : le mur en façade et en revers de façade retient un terre-plein deux étages au-dessus de la base de la courtine
avec ce château nous allons avancer vers les nouvelles mises en place de l'architecture française.
D'abord avec les travers verticales qui sont ici combinées avec des assises horizontales, souvenir des modes de constructions romaines (opus latéricum) ou survivances des divisions orthogonales de certaines façades gothiques comme à Guéret (château de la Creuse)
Ces assises nous permettent de repérer facilement l'importances dégressive des baies au fur et à mesure que nous progressons dans les étages. Ce schéma est inversé par rapport à celui de la maison tour de la fin du XIV° siècle à Saint-Sulpice-le-Dunois (relevé archéologique extrait de ma page sur les châteaux de la Creuse, base de référence pour ces présentations et analyses)

alors que la tour, à l'autre bout de la courtine n'a qu'une fenêtre passante sur l'encorbellement
Ses réseaux horizontaux sont là comme de potentielles lignes prêtes à s'intégrer  à l'apport des ordres de la renaissance qui se conjuguent à leur tour à la travée verticale à la française reconstituant une ordonnance orthogonale de la façade avec des verticales montant sur les toits où le fronton a remplacé le gâble.
Toutefois l'escalier en vis hors oeuvre qui permet sur l'autre tour de passer de l'encorbellement en dernier comble en surcroît de la grosse tour ronde ne ressort pas en encorbellement de poivrière comme sur d'autres châteaux. Au contraire, elle se niche dans une articulation de l'aile et de la tour 
En revanche, la multiplication des souches de cheminées sur la tour semble montrer que cette question n'est pas résolue en un seul conduit comme sur des tours de la même époque, ou plus anciennes, d'un nombre d'étages comparables, comme sur la tour construite à Bourganeuf en 1481 pour la captivité du Prince Zizim.
Une dernier aspect de cette aile surplombant le tissu urbain retient l'attention. L'aile est coupée en deux, entre ses deux tours d'angles, par un ressaut de la courtine, large et bien prononcé qui semble garder le souvenir des sites portes monumentales ou châtelets d'entrée des cours de châteaux. En plus ce ressaut a tendance, en construction de pavillon, à rejoindre le milieu de la courtine percée de grandes fenêtres qui forment des travées sans traduction sur le vaste toit. Nous avons là une première division, allant vers une division régulière, de la façade en cinq parties comme cela se mettra en place à l'aile Pierre Lescot du
 Louvre
 Paris début de la décennie 1550, 


créant le modèle de l'architecture française que nous retrouverons dans des châteaux du XVII ° siècle de la région du Val de Loire, comme à
Cheverny 
(Département du Loire-et-Cher (41) - Val de Loire)



ou du XVII° au XIX° siècle au

Plessis-du-Vair
(commune d'Anetz, Département de Loire-Atlantique (44) - Entre les provinces de l'Anjou et de la Bretagne)
où les pavillons carrés ont remplacé les tours d'angles depuis

 Ecouen 
(Val d'Oise  - 1538)

 à
 Ancy-Le-franc 
( Département de l'Yonne (89) -  Région Bourgogne - Serliot 1542)
 Pavillon d'angle que nous retrouvons sur l'aile en retour de


Revenons  au château de
Durtal

qui revient fermer le périmètre de ce beau château à la vaste cour aux appartements en revers de courtine - deux étages au-dessus de la base du mur de façade sur rue -  aux accès par une tour d'escalier en vis hors oeuvre
fermé à la ville par une porte massive 
qui concilie tous les styles du grand et beau château.

Un autre exemple de château  ainsi construit avec sa vaste façade en bordure d'un ravin et cour intérieure très au-dessus de la base de la courtine en façade
avec

Château-l'Evêque
(Premier château construit par l'évêque de Périgueux - Département de la Dordogne (24) - Région Périgord - Commune de l'ordonnance de Prêtre de
Saint Vincent de Paul en 1600)
Entre vision de château des contes de fées, enfoncé dans sa forêt enchantée
et monumental rempart  hérissé de multiples tours de garde, dressé sur la ville moderne derrière son pont-levis à flèches,  ce château, dans son état actuel, n'est pas la forteresse des croisades ni des chevaliers du temple auquel on pourrait s'attendre.
Le pont levis à flèches a perdu ses encorbellements, son dispositif et des appareillages. L'aile dans laquelle il est maintenant inclus est un logis en revers de courtines percées de belles fenêtres à traverses et canonnières en allèges, de la fin du XV° siècle, voire du début du XVI° siècle.
Depuis la cours, en arrière de ces courtines on repère encore plusieurs étapes architecturales dont certaines pourraient être toutes du XV° siècle comme cette tour d'escalier et son entrée très ornée
et ces réseaux flamboyants sur la souche de cheminée sur un toit sur lequel passe une travée verticale avec une lucarne qui n'est déjà plus d'un esprit gothique mais qui est déjà ancrée dans le XVI° siècle.
Plus à gauche, un bâtiment qui se distingue bien du reste de l'aile retient l'attention

en deux clichés de part et d'autre du bouquet d'arbres qui masque la base de sa tour d'escalier , voici le bâtiment reconstitué. Il s'agit  de ces bâtiments issus du passage du donjon de guerre au donjon résidentiel, sur plan rectangulaire, avec sa tour d'escalier en vis hors-oeuvre et ses murs pignons sans aucune tour aux angles, édifié sur trois étages et fenêtres à traverses ouvertes en pignon ainsi que des cheminées alternativement réparties sur les murs pignons et sur le mur de refend. Remarquons encore la grande fenêtre à traverses et meneau du premier étage alors que les deux étages au-dessus poursuivent la travées verticale par deux fenêtres à traverses à droite et une seule à gauche, simplement.
Donc un bâtiment typiquement du dernier tiers, voire du dernier quart du XV° siècle inclus dans une aile qui laisse de nos jours une impression de "château muraille", impression qui n'existe pas à Durtal à cause de son aile en retour de cette "muraille" construite en défaut de terrain

Ci-dessus, dans le déroulement du "château muraille" on isole facilement l'arrière du donjon résidentiel, couronné d'un encorbellement sur mâchicoulis qui prolonge, par un ressaut,  une autre construction à encorbellement qui fait le lien avec la grosse tour carrée en extrémité (à droite de la photo), elle aussi couronnée d'un encorbellement sur mâchicoulis et toit à quatre pans mais sans aucun lien avec les autres encorbellements de l'aile. Le donjon résidentiel à pignons, malgré une conservation des encorbellements en façade arrière, n'a pas de tour d'angles : il ne conserve que sa tour d'escalier en vis hors oeuvre en façade avant ou façade sur cour (de l'autre côté de l'aile en surplomb du ravin).


SAUVE
(commune du département du Gard (30) -  ville de la Seigneurie des Sauve-Anduze, sur les bords de
la Virdoule, aux portes des Cévennes)


sur la tour d'escalier des fenêtres qui vont croissantes au fur et à mesure qu'on s'élève dans les étages, avec apparition de la fenêtre à traverse sur la cage d'escalier alors que les moulures d'ébrasement de la porte évoluent vers l'anse de panier

petit musée lapidaire de l'évolution des décors de baies gothiques jusqu'à l'apparition des loges à ordres sur balcon, entre étage attique ou en galetas
et galerie ouverte en arcades sur rez-de-chaussée socle, postérieurement ouvert de fenêtres et d'une porte moderne.
Ailleurs les rues couvertes

En poussant plus avant dans les Cévennes, on découvre le site non moins magnifique de 

SUMENE

(département du Gard (30), au confluent du Rieutort et du Recodier -  Cité Commerciale du pays Cévenol)

Ce village est riche en vestiges anciens. C'est ici que j'ai trouvé le seul exemple que je connaisse d'une fenêtre à traverse, jumelée sur encoignure et sous larmier et appui de fenêtre (ce dispositif n'appartenant pas au vocabulaire de l'architecture, je le baptise à ma façon)
Autre originalité du village, cette rue couverte qui borde le Rieutort en escarpe
 avec porte fortifiée, en lien avec cette rue couverte, qui protège l'accès à la rive droite du village.
On suit le tracé de cette rue couverte par les petites fenêtres carrées qui passent sous les balcons, d'un côté à l'autre du pont et donc de la porte dont je vous montre ici un accès fortifié

bien gardé !


CANNES
Département des Alpes-Maritimes (06) - Provence Orientale
village du Suquet - Le seigneur de Cannes était l'évêque de Grasse.

La tour d'escalier hors oeuvre s'élève, sans lien, sur une pièce en compensation des niveaux des rues. Cette pièce aurait même été une chapelle.
En descendant cette rue on rencontre cette façade aux huisseries toutes peintes en vert
qui est typiquement une façade de maison provençale à la Renaissance, tel que Jean Jacques Gloton
en a défini les types archéologiques.
A côté j'ai placé l'entrée de la tour d'escalier en vis qui démarre sans lien avec la pièce de compensation des niveaux . Cette porte  couverte en segment à son ébrasement dégagé en chanfrein orné en sa partie supérieure par un vestige d'accolade. Nous pourrions être assez haut dans le XVI° siècle, sinon contemporain de la maison aux volets verts qui a son entrée également couverte en segment.
Ce qui fait l'originalité de ces dispositions c'est que la tour d'escalier est en angle d'un bâtiment urbain ouvert au rez-de-chaussé sur arcade(s) sur place. L'entrée par la tour d'escalier, s'enroulant vers la gauche dès l'entrée, ne sert pas la pièce en rez-de-chaussée en arrière de cette arcade. Cette galerie ouverte en rez-de-chaussée, aurait pu avoir une fonction de portique d'entrée (porche ouvert) à la pièce du rez-de-chaussée sur la place (au-dessus de la pièce de compensation des niveaux, dite ancienne chapelle) puisqu'en fermant les arcs de cette galerie on a été obligé de percer une nouvelle porte moderne d'accès à cette pièce (entre l'arc et l'entrée à la tour hors oeuvre).
Cette disposition inhabituelle de service par une tour d'escalier en vis hors oeuvre en angle d'un îlot  étroit entre deux rues aux niveaux compensés, aux seuls étages au-dessus du rez-de-chaussée du niveau supérieur sur la placette, nous renvoie aux remaniements successifs des traditionnels tissus urbains médiévaux de la Provence Orientale entre Siagne et Roya, jusqu'aux confins de la Ligurie et du Piémont. Tissus traditionnels qui, par la construction de cette tour d'escalier en vis-hors-oeuvre, marquent leur appartenance ou leur rattachement aux manières de construire du royaume.  
La Provence Orientale, entre Siagne et Var, passe au Royaume de France dans le dernier tiers du XV° siècle, sauf le comté de Nice, entre Var et Roya, qui est déjà passé à la Savoie depuis la fin du XIV° siècle.

ORLHAGUET
Eglise Saint-Etienne
Département de l'Aveyron (12) - Plateau de l'Aubrac - entre Cantal et Auvergne
Très intéressant bâtiment qui conjugue plusieurs références stylistiques sur sa façade entre le plein cintre (vestige d'un portail roman - XII° -  ?) et les lancette géminées - d'une hauteur voisinant celle de l'entrée sous plein-cintre à archivoltes sans décor particulier -  jusqu'au somment du puissant clocher-mur commun dans toute la région sur les églises du XV° siècle. La tour d'escalier en vis a une entrée indépendante aux côté de l'entrée dans la nef sous le clocher qui prend la place d'un clocher-porche mais sans parenté avec ceux du Limousin. Cette tour d'escalier en vis hors oeuvre, sur l'angle nord-ouest de la façade, se termine avant d'arriver au niveau des cloches mais semble servir les combles de la nef  et ceux du petit bâtiment en appentis. Le chevet est une puissante tout carrée terminée par deux fenêtres carrées sous le toit - caractéristiques de nombreuses tours carrées des XIV° au XV° siècles -  qui pourrait également être le vestige d'une maison-tour anciennement en lien avec une petite église primitive détruite (église romane? - dans les châteaux de la Creuse voir Saint-Sulpice-le-Dunois pour un lien entre une maison-tour et une église toutefois moins ancienne que celle en références archéologies romanes probables à Orlhaguet ).
Ce bâtiment composite a un charme évident et c'est un point fort dans ce petit village aveyronnais à flanc de colline émaillée de maisons couvertes en lauze et ardoises, de bois et de prairies.
Ce village est surnommé  le "Nice de la montagne"  : il est célèbre pour ses nombreuses croix très anciennes.

pour avancer sur les réemplois de ces massifs carrés ou parfois "maisons-tours" qu'on peut identifier en France depuis la Guerre de Cent Ans je vous propose 

LE CHÂTEAU D'AGOULT  à  LA BEAUME
(département des Hautes-Alpes - 05 - Le fief passe à l'évêque de Grasse au XVII° siècle. En 1339 Jouffroy d'Agout rend hommage au dauphin Humbert du Viennois. Il reçoit ce château, dit "château inférieur de La Beaume". Certainement pas ce bâtimet, mais "un château" sur le site appartint à la famille de Flotte ).
Le bâtiment que je vous présente fut inclus dans un vaste périmètre fortifié dont il reste des vestiges de tours et de portes "fortes".
 La grosse tour carrée qui m'intéresse ici est celle qui se profile dans le fond de l'angle droit de la photo ci-dessus alors que dans l'angle gauche nous voyons une partie du périmètre fortifié avec en vestige une petite tour ronde.
Ci-dessous premier gros plan sur cette tour
Le voici ce petit bâtiment par sa façade arrière très nettement composée de sa grosse tour carrée et à droite d'un bâtIment plus grand qui déborde en façade avant par un important ressaut de sa façade créant une nouvelle entrée au château au XVII° siècle, marqué "1617 CD".




GORDES
(Provence - Département du Vaucluse (84) - château de fief - Construit sur les monts du Vaucluse en face des montagnes du Luberon)

Site signalé dès le XI° siècle - Le Château dans son état actuel est une reconstruction des années 1525 - 1545.
Jean-Jacques Gloton dans on énorme thèse d'Etat sur le baroque aixois présente ce bâtiment en ces termes dans son chapitre
 D. Le style sévère du Luberon (1535-1550)
     ...Rien pourtant dans ce sévère dessin ne laisse présager l'opulence pittoresque de la grande cheminée : à Gordes , le visiteur est surtout frappé par l'austérité de l'architecture extérieure. Il n'existe pas en Provence, dans les années 1525-1550, un seul château qui se départisse de cette apparence farouche : tout le pittoresque et le luxe décoratif sont fermement limités au portail sur cour, aux trompes de l'escalier, aux cheminées des appartements...  
...La Provence a répondu de façon particulière à l'ensemble des propositions qui constituait le style de la Loire. Elle a adopté dès les années 25 le répertoire décoratif, pittoresque et fantaisiste des maîtres-maçons tourangeaux, mais elle m'a employé dans des compositions libres, de tradition gothique. Puis vers 1535, elle a accepté, d'une façon moins générale d'ailleurs, le principe de quadrillage caractéristique de la première Renaissance française...on adopte l'ordonnance blésoise, mais on la simplifie et on lui confère un caractère dépouillé qu'elle n'avait présenté dans le Val de Loire...En Provence, l'ordonnance va demeurer un schéma, une géométrie sévère destinée à régulariser une façade : elle ne donnera lieu à aucune exploitation pittoresque."
[Cf. Jean-Jacques Gloton, Renaissance et Baroque à Aix-en-Provence - Recherche sur la culture architecturale dans le midi de la France de la fin du XV° siècle au début du XVIII° siècle - Thèse de Doctorat d'Etat présentée à l'Univsrsité de Paris-Sorbonne. Ecole Française de Rome - Palais Franèse - 1979, Tome 1, p.52 et 53

A Gordes on est surpris par ces incessants hésitations pourtant si caractéristiques du passage de la forteresse de guerre au château ouvert de grandes et belles fenêtres à partir du premier étage, conservant de fortes valeurs de socle parfois taluté au rez-de-chaussée. Ces hésitations qui doivent se comprendre dans des changements de partis qu'on a conservé au cours de l'édifications ou de remaniements même contemporains comme en témoigne cette échauguette qui fut probablement jadis sur angle et qui n'en n'est plus que son vestige inclus dans les modification de partie architecturale en cours de construction, bien en vis-à-vis de son pendant en angle de la rue et de la petite cour carrée aménagée pour l'accès au château
ce plan faisant à faire comprendre où se situe cette échauguette une fois qu'on est dans la cour carrée
   dans cet angle qui va à la rencontre de la demie tour ronde en articulation des décrochement des façades  de l'arrière du bâtiment, comme si la partie construite dans ce fond de peite cour avait été aussi un nouveau parti pris pour relier deux bâtiments distincts dont un au moins aurait éta antérieur à l'autres. Aussi rien d'étonnant que l'escalier en vis n'apparaissent plus en façade mais derrière l'entrée en fond de cour pourtant décorées de motifs typiques de la 1° renaissance en Val de Loire
Ces hésitations se retrouvent aussi sur les grosses tour à la fois lourdement équipées de postes de tir pour des armes à feu et à la base de simples archères.
Les travées verticales de fenêtres sont aussi dans ce même esprit avec conservations systématique de l'ordonnance d la fenêtre gothique à traverse et meneaux ou simplement à traverse, avec moulures d'ébrasement.
avec report d'une triangle sur le mur de parapet en sommet de façade. Ce triangle pourrait être déjà plus un gâble mais pas encore un fronton, même pas de lien avec le couvrement de baie, que le traitement de l'entourage de fenêtre reste purement gothique ou qu'il s'enrichisse d'ordres en chambranle, constituant une travée verticale avec des allèges de fenêtre en potentiels récepteurs d'ornements ici absents.
Le petits chapiteaux sont pittoresques à la manière de ceux qu'on rencontre à la même époque dans le Val de Loire. 
Pourtant ce château entre plus spontanément en comparaison pour les travées avec Montbrond présenté eu haut de cette page qu'avec les châteaux de la Loire, si toutefois ce qui est d'ornement à Montbrond et d'organisation de la travée verticale ne venait pas des pays ligériens en synthèse des évolutions observées à ce sujet sur les petits châteaux de la Creuse.
Si on retourne sur les tours, bien que nous ayons des hauts de tours ménagés en terrasses derrière des parapets, nous retrouvons ces même hésitations et peut-être certaines incohérences comme un suppression des gargouilles. Les tuyaux qui évacuent les tuyaux qui évacuent les eaux de pluie de ces terrasses sont ils d'origine sir leur emplacement prend la place du fonctionnement logique d'un mâchicoulis : permettre un tir fichant ?

D'autres observations sur ce très riche bâtiment peuvent être faites. Mon objectif est de créer des liens entre toutes ces architectures pour démontrer qu'à travers tous ces aspects dissemblables d'un bâtiment à l'autre, qu'il y a une véritable logique architecturale historique commune au royaume sur cette période de construction de l'unité de la France depuis la guerre de Cent Ans jusqu'aux premières limites géographiques modernes de ce territoire, parfois et toutefois marqué par de forts caractères  régionaux qui ont plus d'importance dans "l'esthétique", dans "l'aspect", dans le "caractère", que dans les détails constitutifs et qui font sens.

UZES
Château de fief - Vicomté d'Uzès, château appelé le Duché -  Département du Gard (30)

Le château dans son entier s'appelle "Le Duché". Les nombreuses phases d'élaboration de ce vaste monument complexe, depuis le castrum romain jusqu'aux tours médiévales, ont fait l'objet d'une étude archéologique fouillée et prudente de Jean Mesqui ne prend en compte ni la chapelle, ni la façade renaissante attribuée à Philibert de l'Orme. D'autres grands auteurs comme Jean-Pierre Babelon n'incluent pas cette façade "renaissance" dans leurs études. Toutefois l'attribution à Philibert de l'Orme se retrouve assez fréquemment pour une datation entre 1546 et 1570, date du décès du célèbre architecte. Je n'entre pas ici dans ces querelles, ce n'est pas mon propos, l'intérêt de ce château pour cet article est toutefois réel.
Dans le cadre de cette présentation les parties architecturales qui nous intéressent sont celles sur cour intérieure, des XV° et XVI° siècles,
plus quelques aspects qui relient ce vaste château à ceux vus plus haut avec d'autres enceintes fortifiées, dont une tour d'escalier en vis-hors-oeuvre isolée dans un angle de l'enceinte et qui donne à l'ensemble un de ses caractères pittoresques, tout autant qu'un toit en tuiles colorées aux armes du fief. Manquent seulement les plombs dorés des rives et faîtages pour retrouver le plein esprit des châteaux des Très Riches Heures du Duc de Berry ou de certains monuments de la Bourgogne.

J'ai retenu l'exemple de ce château car je crois qu'il représente bien trois, voir quatre esprits architecturaux différents qui peuvent se juxtaposer et coexister sur un même site dans les châteaux français, dont un des plus célèbres est celui du château de Blois avec ses trois époques architecturales très distinctes sur cour. Lorsqu'on bâti on ne cherche pas, contrairement à notre époque, à harmoniser les styles : on construit dans le goût du moment ou dans celui qui se perpétue dans la province. La division en époques architecturales est une organisation intellectuelle des études historiques modernes vis-à-vis desquelles il faut parfois prendre une certaines distance et garder à l'esprit qu'on peut construire gothique jusque tard dans le XVII° siècle comme le Poitou en conserve de magnifiques exemples, ou encore qu'on peut construite au XVIII° siècle à la mode du XVII° siècle, voire roman assez tard dans la période gothique comme en Limousin.
Des remarques plus fines s'imposent toutefois sur ce château d'Uzes.
La façade renaissante s'intercale entre la grosse tour carrée médiévale et la chapelle en gothique flamboyant. Les études archéologiques sont assez imprécises quand à l'existence primitive d'un bâtiment sur cet emplacement. Toujours est-il  que c'est le bâtiment le plus récent qui est enclavé dans les deux autres. La façade de la chapelle est sur un plan polygonal : c'est habituellement le plan des chevets alors que les façades sont plates. Cette façade très ornée avec un accès en rez-de-chaussée fait ressaut sur l'ensemble des deux autres façades alignées de la cour de part et d'autre, comme une tour escalier en vis hors oeuvre. La façade de la chapelle est divisée en trois principaux étages d'élévation, bien distincts. Le rez-de-chaussée est lui-même divisé en deux niveaux séparés par une bandeau plat bordé de moulures qui fait effet d'entablement. On a ainsi une travée verticale de trois verrières - une à chaque étage - au-dessus de la porte d'entrée elle-même très ornée. Cette belle architecture religieuse soignée et ornée dans un château seigneurial est donc bien conservée et c'est un peu l'orgueil de cette première organisation en façades plates sur cour, seul ornement permis dans les édifices civils non royaux jusque dans la seconde moitié du XV° siècle. Le Palais Jacques Cœur à Bourges (1450) étant dans ce sens le grand exemple inaugural du démarrage du luxe et de la profusion de l'ornementation architecturale civile "bourgeoise". La seconde façade ornée d'Uzes est celle de la "renaissance" (pour reprendre les prudences de certains auteurs) avec un rez-de-chaussée très peu organisé par les ouvertures, presque uniquement par les ordres à colonnes à peine engagées  - quasi adossées - et pilastres au dernier étage. Ce rez-de-chaussée, malgré une entrée plus soignée sur plan semi-circulaire (à la Philibert de l'Orme), conserve un très fort effet d'étage socle pouvant rappeler tout autant l'organisation des palais florentins que celle des donjons résidentiels français du 3°quart du XV° siècle. En ce sens si on opère une synthèse dans l'esprit des formes on remarque que cette organisation sur cour conserve dans le goût beaucoup de caractères de l'évolution du château français, dans l'esprit et dans le goût. Je m'arrêterais là vu les avis contraires, et faute de documents, sur la façade renaissante.
Je crois tout de même qu'il était important de présenter cet agencement de façades dans un pays où traditionnellement on pense "harmonie" plastique sans penser un seul instant que ce sens de l'harmonie a subi ses étapes de gestation et de formation au cours des siècles, ses avancées et ses archaïsmes conservateurs, et surtout du XV° siècle au XVI° siècle, même si on trouve des châteaux qui vont vers des recherches de régularités architecturales étonnantes dès le XV° siècle comme le Plessis-Bourret ou le grand prototype de l'architecture classique française en leurre architectural qui apparaît dès les années 1550 avec l'aile Pierre Lescot au Louvre. La survenue de scénographies surprenantes purement issues du merveilleux médiéval comme les châteaux de François 1° ou la mise en scène du château de Montbrond au début de cet article qui nous fait rêver aux épopées héroïques disparues depuis bien longtemps, la naissance de nouveaux environnements avec des cours et des jardins repensés,  également architecturés autour des perspectives réelles ou en trompe l’œil, dès les jardins médiévaux, dès Fontainebleau au XVI° siècle et surtout au XVII° siècle, seront les grands moteurs qui achèveront cette gestation de la réalisation des grandes architectures harmoniques, intégrant des bâtiments plus anciens ou entièrement construits de neuf et qui deviendront la règle, ou une pierre de touche de l'art français sous Louis XIV.


On continue la visite architecturale de ce beau pays de France, entre XV° et XVI° siècles pour en découvrir les étonnantes singularités architecturales qui cohabitent, coexistent et souvent contre toute attente de chronologie historique logique ou communément admise, voir enseignée à l'école. Il y a bien une logique historique entre tous ces bâtiments mais il faut la redécouvrir, la redéfinir, en exposer la richesse et la variété pour la comprendre et pour comprendre comment ce si beau pays est devenu l'emblème des arts et du génie artistique dans le monde à travers tant de siècles et sans discontinuité, ce qui est le plus remarquable.

PIERLAS
(Fief du comté Caïs de Pierlas en 1764 - Dans la mouvance du Comté de Beuil dès le XII° siècle - Territoire de la Provence Orientale  intégré au comté de Nice - Rive ouest de l'axe Var-Tinée - Département des Alpes-Maritimes (06) depuis 1861)
S'il est des sites extraordinaires en France, celui de Pierlas en est certainement un des exemples remarquables.
L'aventure archéologique conduit des fois dans des lieux étonnants, perdus au bout du monde sur une route de cols, longue, étroite et sinueuse, le plus souvent en balcon sur des précipices vertigineux qui conduisent des gorges du Cians à la vallée de la Tinée, deux affluents du Var. Les amoureux de sensations fortes et d'aventures insolites seront comblés. Cette route vous amènera aussi vers le village d'Illons en belvédère sur la Tinée où l'église renfermerait une peinture murale d'Andréa da Cella, cachée derrière son bel autel baroque.
Archéologie!

Comment imaginer un seul instant dans ce site admirable - tellement isolé, aux sources de l'affluent du Cians qui donne son nom au village - des témoins de la pénétration de l'architecture française de la fin du moyen âge ?
En arrivant des gorges du Cians, déjà magnifiques, qui montent vers Beuil et qu'on délaisse à mi chemin pour emprunter cette route vertigineuse, on découvre ce petit village nidé, aveuglé de soleil à mi chemin entre adret et ubac, sur une fin de croupe en balcon sur la vallée du Pierlas.
En arrivant sur le site, on est tout de suite interpellé par un petit bâtiment agricole où perce une archère
Une partie de l'ancien rempart a été récupéré pour construire en revers une écurie
En arrivant dans le village on rencontre la porte de l'ancienne enceinte. Une boîte à lettre de la poste bien en évidence sur ce vestige médiéval indique un désintérêt réel des archéologues pour le site : tant mieux !
Nous sommes donc les premiers à franchir cette porte avec un œil d'archéologue. En arrière de cette porte en tiers point on passe dans une rue couverte, commune dans tout le sud-ouest des Alpes : ici on appelle ce dispositif un "portalet". Tout au bout la surprise est de taille : une tour d'escalier en vis-hors-oeuvre.
En arrivant par le passage - droite de la photo - on avance et on découvre un décrochement du bâti de l'îlot, dont la naissance d'un mur puissant - à gauche - semble indiquer que l'entrée de la tour d'escalier, en haut de plusieurs degrés, se situait dans une sorte de petite cour fermée (fortifiée ?). A droite de la tour on voit un dispositif de gué par-dessus un passage voûté. L'arrière de cet édicule sur voûte ne laisse aucun doute sur sa filiation aux dispositifs communs en France de surveillance des portes ou d'espaces en barbacanes
Il est bien sûr difficile d'expliquer sans plus d'investigation la raison de ce double dispositif qui créé un lien architectural entre le bâtiment le plus interne au village du  Portalet  à la tour d'escalier en vis hors oeuvre dont l'accès se trouve en devant de cet accès protégé intra-muros. Si répondre à cette question en l'état est délicat, j'expose toutefois plus bas dans cette page des explorations que j'ai récemment faites de dispositifs de courettes qui pourraient être de la même famille. En effet, un dispositif de courette d'accès à une maison extra-muros à Alet les Bains qui pourrait dater du XVI° siècle  (département de l'Aude) en héritages des grands châteaux fortifiés de la période romane à la période gothique (sur cette page à travers deux exemples des châteaux Cathares sur ce même département de l'Aude) semble être de la même famille que le principe de dispositif de Pierlas . Ainsi d'autres liens se tissent encore avec l'entrée au château de Gordes, plus haut dans la page, plus monumentale certes mais très voisine dans l'organisation.
L'entrée en rez-de-chaussée par la tour d'escalier ne cède la place avant le démarrage de la vis qu'à une seule entrée pour une seule pièce. L'arrière du bâtiment est peu profond mais si la seconde pièce canonique manque, le dispositif de l'entrée des donjons résidentiels de la seconde moitié du XV° siècle en France est tout de même bien en place. Autre particularité vernaculaire de cette entrée c'est sa porte dont le décor en gros appareil est tracé au fer dans l'enduit et ensuite peint en noir (de fumée). Même si cet enduit a été rénové au cours des siècles - et encore que cela n'apparaisse pas véritablement - le principe de l'enduit orné est d'origine puisque le linteau de couvrement de la porte est une âme de bois enduite comme cela se pratiquait également  dans la région pour des fenêtres à traverses et meneaux (Puget-Théniers au pied des gorges du Cians sur la vallée du Var, où on trouve également une tour d'escalier en vis-hors-oeuvre)


Un autre surprise nous attend, à proximité de cette tour, c'est l'accès à une maison par un belle porte sculptée - dont un type voisin se repère à Clans de l'autre côté de la vallée de la Tinée - donnant accès à un escalier à volée tournante qui pourrait être le même que celui de la maison gothique de la rue Beranger  à Guillaumes (haute vallée du Var, mais pris à l'envers sur un niveau de rue.
La porte bouchée montre clairement que l'escalier descendait plus bas et que ce palier est peut-être une interruption postérieure du déroulement de la volée courbe ou tournante
[pour comparaison avec la porte de Clans et  l'escalier de Guillaumes, ainsi que les fenêtres à traverses et meneaux sur âmes de bois enduites, voir sur ce blog  Sud-Ouest des Alpes - La polychromie architecturale et l'art de la façade peinte de la fin du moyen-âge à nos jours. Mois de juillet 2014 http://coureur2.blogspot.fr/2014/07/sud-ouest-des-alpes-la-polychromie.html . Je reprends l'analyse des enduits et de la polychromie de village, entre polychromie médiévale et polychromie alpine dans l'article que je viens de citer sur ce blog ]. Ces dispositifs d'escaliers sont d'autant plus remarquables que nous sommes là dans un contexte d'architecture alpine où il est de tradition d'utiliser la pente naturelle des reliefs pour ménager les accès aux différents étages. Des volées droites peuvent toutefois se repérer.
Enfin des avatars de fenêtres à traverses ou géminées apparaissent ici et là

Dans ce chapitre par lequel je veux montrer - à partir de mon étude sur les châteaux de la Creuse
[sur ce blog mois de septembre 2011 :  Les petits châteaux de la Creuse http://coureur2.blogspot.fr/2011/09/une-histoire-de-lescalier-en-vis.html]
 dans ce passage du donjon du petit château de la Guerre de Cent Ans au donjon résidentiel de la fin de la guerre de Cent Ans et du règne de Louis XI jusqu'aux bâtiments gothiques communs du XVI° siècle dans le royaume de France - les aspects singuliers et les curiosités de l'architecture française de la fin du moyen âge et du début de la renaissance en France - qui se chevauchent au XVI° siècle jusqu'au XVII° siècle - je crois que ce village est tout à fait exemplaire de l'absorption  de la petite architecture fortifiée de fief  par l'habitat  d'économie rurale dans des contrées où le pouvoir des nobles disparaît dès la première moitié du XVII° siècle.
L'art baroque du pouvoir centralisé de Turin répercuté par Nice, apparaît bien alors comme un phénomène politico-culturel d'unification de ces territoires très morcelés en petits fiefs, très difficiles d'accès, où l'architecture médiévale du royaume s'était pourtant implantée sans partage même aux côtés des traditions alpines.
Le clocher mur de l'église de Pierlas est un type architectural qui diffuse dans le sud-ouest des Alpes depuis la vallée de l'Ubaye (Alpes de Haute Provence), sur la face nord du Mercantour, alors qu'ici nous sommes sur les relents de sa face sud,   par la rive droite de l'axe Tinée-Var jusqu'en bord de mer. La présence de cette architecture dans ce village est encore un témoignage de la diffusion de l'architecture française dans ces villages de la montagne alpine de la Provence Orientale. Avec ce dernier type architectural on repère une diffusion ou une pénétration de l'architecture française nord-sud, alors qu'avec la tour d'escalier la diffusion serait ouest-est.


Cette fin de moyen âge en France est pleine de surprises et des éléments auxquels on ne prête généralement pas attention, comme au village alpin de Pierlas, se révèlent être en fait les portes d'entrées vers des recherches beaucoup plus importantes.
Après les bordures occidentales alpines je vais vous entraîner vers les bordures nord-est des Pyrénées, de la haute vallée de l'Aude et du pays Cathare.
Sur le département de l'Aude on s'arrête généralement à la cité de Carcassonne et aux châteaux Cathares. Je vais éviter la première très restaurée par Viollet-le-Duc, mais je redescendrai historiquement sur quelques caractères importants de la construction de certains châteaux Cathares qu'on retrouve de façon très inattendue dans l'architecture civile du XVI° siècle; en fait deux exemples de ces énormes forteresses me seront suffisants. 
et bien sûr l'apport de la Renaissance Française au château gothique de Cuiza.
Nous restons sur le département de l'Aude avec ces sites
d'exception, qui démarrent tout doucement, comme si vous étiez vous-mêmes ces archéologues explorateurs naïfs et passionnés, ces Indiana Jones d'un pays de France qu'on croyait jusqu'à ce jour défriché et qui l'est tout compte fait si peu, tant il est extraordinaire :

CAPENDU
On commence par la vallée et, depuis la route, le regard est attiré par un superbe site en ruine
Une église gothique en ruine, sur un pic rocheux, et une autre à côté en contrebas : deux lieux de cultes dont un a été abandonné ou détruit mais dont a conservé le clocher sur lequel on a même installé l'horloge du village.
Le centre du village en ravin de ce massif est très reconstruit mais sur un flanc les vestiges d'une tour d'escalier en vis hors oeuvre, qui fut un temps inclue dans des reconstructions plustardives, interpelle
Après avoir franchi la porte de seuil cette tour d'escalier ne donnait accès à un autre espace au rez-de-chaussée d'où elle démarre : elle file directement dans les étages.
Certes la tour d'escalier en vis hors oeuvre est utilisée dans l'architecture des églises depuis la période romane et surtout gothique mais en architecture civile les règles d'apparition de cette tour d'escalier en vis hors oeuvre sont différentes, même en architecture militaire.
C'est d'ailleurs assez remarquable que cet organe essentiel de lien entre les parties hautes et basses de l'architecture à plusieurs niveaux ait connue des dynamiques historiques d'apparitions très différentes alors que la technique de construction, même entièrement en appareillages stéréotomiques comme la vis de Saint-Gilles dans le Gard, entre si tardivement dans l'architecture militaire et civile française. Il faut que l'architecture militaires progresse vers des fonctions plus résidentielles et finalement civiles pour que les escaliers à volées tournantes construits dans l'épaisseur des murs finissent par être conçus sur le modèle de la vis - en oeuvre - et mutent dans des tours hors oeuvre, partiellement engagées dans le gros oeuvre, plus hautes en façade que la façade du bâtiments (rond, carré ou rectangulaire) pour que cet organe signe finalement une diffusion culturelle architecturale. 
Nous allons revenir sur ces aspects très particuliers.
Ces dynamiques entraînent vers d'autres observations de mutation ou de conservations de certains aspects architecturaux en observations d'aspects et de singularités du château au bas moyen âge, qui devient demeure.
Voici donc le but ce voyage dans le département de l'Aude.
En revanche je ne vais pas travailler thème par thème mais village par village ou site par site, et au moment de la rencontre de ces particularité je ferai les liens. De la même façon je ne réserverai pas de chapitre aux deux châteaux cathares sur lesquels j'ai travaillé, je les introduirai dans mes chapitres village par village, site par site.
En revenant de cette tour vers l'église de
 Capendu
je rencontre cette maison
marquée 1752 ou 1759

et je remarque une façade organisée sur le modèle gothique du bas moyen âge. On a les deux modèles. Un premier modèle avec l'ébrasement de la fenêtre directement en lien avec celui e la porte et un second modèle avec la fenêtre voûtée séparée de la porte par un trumeau au dessus duquel s'élève l'unique travée verticale de la fenêtre. Cette évolution peut aussi être la conséquence toute simple du remplacement dans beaucoup de cas de la fenêtre voûtée par une porte voûtée de magasin : deux portes ne peuvent pas se confondre donc on les isole par un trumeau. Ce sont des mécanismes d'évolution hyper simples mais conséquents mais qui trouvent aussi leur origine dans l'organisation gothique des maisons de villes et de village vus plus haut autour du château de Sagonne , dispositif sur rue et sous arcades avec deux autres exemples des Alpes-Maritimes

Guillaumes - vallée du Var
  (relevé et étude Claude Peynaud)
Saint-Etienne-de-Tinée -  Haute vallée de la Tinée
(Relevé et étude de l'Agence des Bâtiments de France
des Alpes-Maritimes transmis pour servir mes recherches)
Preuve est donc faite que l'architecture gothique laisse partout sur les territoires de culture française, des traces puissantes depuis l'art de renaissance à celui de l'âge baroque et au delà
 (fin de la période baroque 1715, mort de Louis XIV et Traité d'Utrecht, naissance de la l'art de la Régence)
Cette façade de maison de Capendu est donc réalisée au début du néo-classicisme qui chasse l'art de la Régence.
Plus loin, avec un autre village du département de l'Aude, je vais articuler ces exemples à d'autres exemples sous portiques de la période gothique.

En attendant,
encore une singularité de ce village de Capendu, très discrète : les moulures d'ébrasement de ce garage
Les deux ébrasements sont ils des réemplois gothiques sur lesquels on a posé un grand linteau droit sans lien par des coussinets ? C'est probable à moins qu'on les ai sculptés sur des modèles gothiques présents dans le village. Ce qui m'interpelle en vérité c'est que ce mode de chanfreiner les angles remonte de la période du bas moyen âge et j'en trouve une trace dans un château cathare à Peyrepertuse où l'abondance des petites fenêtres à coussièges et ce type de traitement des ébrasements de portes, et d'autres petits détails archéologiques, pourraient signer des chantiers conséquents du troisième tiers du XIV° au milieu du XV°, voir au XVI° siècle (?).  Le déclassement  du château se situe, selon les bibliographies, après le Traité des Pyrénées (1659)où la forteresse perd son intérêt stratégique frontalier


Nous allons retrouver ces châteaux cathares pour essayer d'éclairer des permanences architecturales dans les châteaux dt l'habitat du bas moyen âge mais

pour l'heure
je voudrais m'arrêter dans ce très beau centre historique de
LIMOUX
patrie de la fameuse Blanquette de Limoux.
mais si son église m'intéresse avec ses deux tours d'escaliers en croisillons nord et sud, le village entier est passionnant pour l'étude de la polychromie architecturale.

Tour d'escalier en vis hors oeuvre calée entre deux
contreforts - croisillon nord.
Tour d'escalier en vis prise dans la façade sud du
 croisillon. En France il y a toujours une voiture
où il ne faudrait pas qu'elle soit. Mais bon !
Comme ce n'est pas le sujet de cette page je vous invite dans un autre village.
Visitez Limoux et ses rues, c'est véritablement très riche et pas trop restauré, alors profitez-en entre deux coupes de blanquette sur sa magnifique place entourée d'arcades.


Le phénomène des places plus ou moins entourées d'arcades est un sujet tout à fait passionnant car les places n'apparaîtraient dans les tissus urbains qu'autour du XVII° siècle. Les études les plus modernes désignent la cathédrale ou l'église comme les seuls espaces publics de la cité, du village intra muros.
Peut-on voir les choses un peu différemment ?
C'est une question qui se pose aux vues des très larges portiques qui occupent les rez-de-chaussée sur rues des maison du village de

Alet-les-Bains


la place centrale n'est pas dégagée que par des portiques, elle l'est aussi par des maison à pans de bois élevée en encorbellement des étages
Que doit-on imaginer sur cet espace central de nos jours bien dégagé ? Un marché couvert ? un îlot bâti ? Les portiques sous les élévations des maisons permettaient une circulation en espace libres, en rues ou en étales, comme les terrasses modernes des cafés. On trouve ce type de maisons sous profondes arcades autour de cette place avec des organisations de façade sous portiques tout à fait comparables à celles exposées plus haut à travers la présentation du village de Capendu
Toutefois nous avons ici les deux systèmes conjugués. La porte à droite d'entrée aux étages d'habitation et la porte à gauche d'entrée au "magasin", quasiment confondue avec sa baie. Une copropriété signerait-elle ce double aménagement ? C'est possible. Toutefois lorsqu'on se recule sur la place on voit apparaître une sorte de courette en façade, alors que la façade par-dessus le portique aurait pu s'élever à la verticale d'une ruelle étroite peu propice au commerce.
Le périmètre de la place n'est pas uniforme. Les immeubles construits en pans de bois ne sont pas non plus toujours édifiés d'un seul jet contrairement aux apparences des premiers regards. 
En exemple, sur la photo ci dessous, cet immeuble, juste à côté de l'immeuble précédent dont on aperçoit l'angle sur la photo, qui a sa porte d'entrée marquée
1743
 La porte d'entrée et les fenêtres du rez-de-chaussée datent de ce remaniement, le reste de l'immeuble est antérieur. On y remarque de curieuses disposition des fenêtres

qui tend à redéfinir une travée centrale de grande fenêtres bordées de fenêtre plus petites. Mais aucun porte ne vient amorcer au rez-de-chaussée cette travée centrale. Au contraire les portes d'accès se trouvent à la verticale des petites fenêtres.

Sur un autre alignement de trois bâtiments à ps de bois articulés sur une rue par bâtiment également construit à pans de bois mais enduit, sur grande arcade, en périmètre de la place 

des éléments de datations semblent assez différents, un peu plus anciens
avec des fenêtres en bois à traverses et meneaux mais à chambranles en bois sculptés sur un répertoire d'ordres canelés (dorique). Les fenêtres au premier étage sont coiffées d'une corniche.
avec au rez-de-chaussée un portail ionique à crosses, surmonté d 'une fasce de frise coiffée d'une corniche, en avatar d'entablement.

Cette porte n'est pas unique dans le village. On la retrouve effectivement hors les murs
sur un très curieux dispositif qui apparemment ne signifie rien et qu'on laisserait bien volontiers tant les immeubles intra muros, ou la magnifique église gothique en ruine, retiennent toute l'attention du chercheur.
Où mène cette porte sous ce vestige de pans de bois monté à l'envers, soit non pas en encorbellement sur rue mais en retraits successifs des murs aux étages ?
Sur la partie latérale, dans la rue, des publicités masquent encore plus une entrée, ou la banalisent à outrance et au lieu de vous attirer vous fait fuir...
Et pourtant c'est là que se cache un trésor d'archéologie !
Derrière cette porte une minuscule courette purement gothique avec quelques apports de moulures de chambranles, sert de vestibule à la distribution intérieure de ce bâtiment, nous renvoyant au dispositif d'accès au château de Gordes (plus haut sur cette page), ni plus ni moins, mais beaucoup plus modeste.
à droite en entrant on remarque cette entrée avec porte et fenêtre surmontée de deux petites fenêtres comme si nous avions là l'interprétation agrandie de la fenêtre à traverse et meneaux
alors qu'au-dessus les étages sont éclairés par d'autres fenêtres à traverses et meneaux, postérieurement 
bouchée un sur deux.
L'autre porte, en face de l'entrée seulement ornée d'un chambranle plat mouluré dans on ébrasement
donne accès à une cage d'escalier rampe sur rampe en bois et au pied de l'escalier à une porte qui semble indiquer une autre pièce indépendante de celle pourtant très étroite éclairée par les baie de l'entrée dans la courette.
Les répertoires moulures étant quasi identiques entre les portes et l'escalier démarrant bien au pied de cette porte le dispositif est d'origine.
Cette netrée d'escalier est éclairée par une petite fenêtre en imposte et l'escalier monte alors à l'étage où le palier est éclairé par une fenêtre à traverse. Ces éclairages se repèrent en façade de cette cage d'escalier. En revanche aucune communication n'est repérée avec la partie gauche (sur la photo ci-dessous) du bâtiment.
Ce qui pose la question de la liaison de cette cage d'escalier avec un probable accès par un passage depuis le beau portail extérieur à crosses.
A défaut de réléves archéologiques qui pourraient rétablir la disposition d'origine apparaissent deux hypothèses qui appartiennent toute deux au monde gothique.
Le mur extérieur qui ferme la courette étant d'origine, soit on accède par une porte percée dans ce mur auquel cas cette courette aurait donné accès directement sur une rue, soit ce mur n'était pas percé de porte et il était mitoyen avec un autre immeuble aujourd'hui détruit.

Dans le cas où la courette d'accès aux étages était fermée au fond d'un passage latéral  nous serions dans le cadre de ces dispositions gothiques repérées au XVI° siècle à partir de la maison de Guillaumes, -déjà citée pour sa façade - mais que je présente ici comme un témoignage archéologique de ces entrées très particulières des immeubles gothique dans les tissus denses et serrés du bas moyen âge
Guillaumes - Haute vallée du Var - détail
des élévations et distributions en coupes
Etude et relevé Claude Peynaud

Maison gothique à Guillaumes - haute vallée du Var -
Plan du rez-de-chaussée
Relevé et étude Claude Peynaud










La seconde hypothèse est peut-être étroitement liée à cette première mais elle se rattache plus rationnellement à la courette de Gordes - qu'on peut entrevoir aussi à Pierlas mais où il faudrait travailler plus en relevés archéologiques - et à l'évolution des organes maîtres du château. Il est alors temps de revenir du les châteaux Cathares
Je vais d'abord vous emmener au château de
Puilaurens
Comme ce sont des sites exceptionnels permettez moi de céder à la beauté et de vous présenter ces châteaux, brièvement, mais pfouuuuuuuuuuu!
Quand non veut accéder à ça, on se dit que l'alpinisme a dû être inventé dans les Pyrénées et on devrait dire le Pyrénéisme : fabuleux !
Ces châteaux sont en fait issus de la transformation in situ de la roche en place. Mais, très curieusement, cette transformation s'inscrit dans des manières historiques partagées dans la culture médiévale française, de construire le château à chacune des leurs époques d'évolution. Et ça c'est ce qui est de plus extraordinaire pour l'archéologue historien d'art qui, nécessairement, va chercher des héritages et de sources en leurs enceintes.
Voilà ce qui vous attend après avoir vaincu les incroyables obstacles qui isolent ces châteaux de tout accès normalement humain (bien que les routes modernes en facilitent maintenant grandement l'accès)
Une courette qui est en fait un second espace défensif en arrière de la muraille, qui double la barbacane.
Si on force la barbacane et la porte d'accès à l'enceinte fortifiée on se trouve pris au piège dans cette courette aux murs percés d'archères. C'est une sorte de souricière très meurtrière pour l'assaillant.


Revenons maintenant au château de
Peyrepertus
pour voir ce que cette courette défensive est devenue

C'est toujours une courette pourvue d'archères dans ses murs, mais avec un logement de garde, comme une conciergerie, dès la porte franchie après la barbacane qui subsiste, comme on le voit à travers la porte d'accès à l'enceinte fortifiée.


Revenons maintenant à 
Alet les Bains

Faut-il plus de démonstration ?

Explorons maintenant un peu plus les rues intra-muros d'
Alet les Bains
En longeant cette rue on découvre d'autres curiosités. La première d'entre elles surgit derrière une grille, au bout d'un passage peu large à travers le bâti de l'îlot vers une construction dans des jardins. C'est un bâtiment "gothique" dont je ne peux vous présenter rien d'autre que cette photo : deux fenêtres à traverses (bûchées) en angle. Ce dispositif je ne l'avais jamais encore rencontré en architecture gothique mais il fait inévitablement penser à la fenêtre de Sumène que je vous ai déjà présentée plus plus haut et que je mets en parallèle avec le dispositif d'Alet les Bains

Alet-les-Bains
Sumène
Etages en encorbellement d'élévation à pans de bois enduits, avec fenêtres gothiques à traverses et meneaux et petites fenêtres en galetas.
Décors gothiques
élévation complète et détails des décors sculptés des encadrements de fenêtres.

De retour sur la place on retrouve une gammes d'immeubles d'époques différentes avec des fenêtres en galetas ou de combles. Il faut en revenir à la construction à pans de bois, plus haut dans la page avec l'exemple de la Ferté Hauterives dont je donne ci-dessous une nouvelle image des parties hautes,
La Ferté Hauterives - département de l'Allier , plus haut dans la page - détails des parties hautes en pan de bois
pour comprendre que ces petites fenêtres de combles, ou de galetas, ne doivent rien aux apports de l'art baroque. En revanche, on ne les rencontre pas partout en haut des constructions en pan de bois - enduites ou sans enduits - et finalement on peut comprendre que cet héritage des disparitions progressives des parties hautes en encorbellement des petits châteaux du XV° siècles, issus de la transformation du donjon de guerre en donjon résidentiel (châteaux de  la Creuse sur ce blog), laisse dans certaines régions cette trace d'aération des combles qui va directement rencontrer les étages attiques apportés en France par la Renaissance Italienne et surtout par l'art baroque comme dans les Alpes-Maritimes.
 A Alet les Bains les gammes sont bien représentées, tan sur murs enduits que sur mur en pans de bois, voire murs appareillés combinés avec des élévations à pans de bois,  du XVI° au XVIII° siècle


Je ne voudrais pas quitter ce petit conservatoire sans vous montrer d'autres aspects de ces constructions comme cette poulie pour monter en combles tout ce qui est nécessaire à l'approvisionnement de la maison, voire à la transformation ou au stockage de denrées agricoles. 
Encore, lorsqu'on rencontre dans les rues intra-muros ces dispositifs de façades
ou hors les murs

après la précaution que j'ai prise de vous montrer au préalable l'exemple de la maison de Capendu, nous ne sommes plus très certains d'être sur la fin de la période gothique chevauchant l'arrivée de la Renaissance Italienne en France, à l'âge Baroque et même tard dans le XVIII° siècle au seuil du retour des médiévismes de la période romantique des néo-romans aux néogothiques, aux styles troubadours, à la rencontre et à la création des classements en arts romans et gothiques pour identifier ces extraordinaires et spectaculaires bâtiments laissés par les XII° et  XIII° siècle comme l'église abbatiale, devenue cathédrale, d'Alet-les Bains dont les splendides ruines sont encore l'orgueil du village hors les murs.

et cette tour d'escalier en vis hors oeuvre qui grimpait sur un angle du clocher sans arriver à le dépasser, c'est elle qu'on retrouvera trois siècles plus tard caracolant orgueilleusement au-dessus des belles demeures gothiques tombées en désuétudes dans les tissus urbains construits et reconstruits intra-muros, jusqu'à la banalité et l'oubli du XXI° siècle.
et là, les vestiges des armoiries d'une famille sur un pan de bois nous enseigne que ce noir des poutres était jadis embelli de vives couleurs

Nous quittons ce très beau village d'Alet-les-Bains
sur une note de couleur
qui nous entraîne vers un lieu de fêtes
au temps des ducs de Joyeuse
en leur très beau château à

COUIZA


qui, dès l'arrivée nous réserve déjà de belles surprises

Ce château est devenu un château hôtel. Il est peu courant que je me laisse aller à la publicité sur ces pages de blog (sauf sur ma page sortir où ces publicités sont gracieusement présentées et où vous retrouverez celle-ci) mais je suis de ceux qui pensent que l'activité archéologique et artistique doit participer au développement économique des régions. En plus c'est grâce à des redirections de services comme celle-ci que beaucoup du patrimoine historique de la France est sauvegardé. L'hôtel organise des formations gastronomiques, c'est dire si la table y est bonne tout autant que l'accueil y est chaleureux et agréable et d'une tenue impeccable. Alors n'hésitez pas à vous arrêter dans ce petit bijou de l'architecture française très représentatif de la pénétration de la Première Renaissance Française du Val-de-Loire dans les châteaux gothiques des provinces les plus éloignées, jetant peut-être aussi un trouble sur les repères historiques classiques des datations archéologiques dont j'ouvrirai la débat.

Pour amener ce château d'exception dans ces régions, dans le sujet de cette page, j'utilise une étude historique faite par Gratien Leblanci, distribuée à la réception de l'hôtel.
Cliché après restauration? accroché dans la cour du château.

La première mention du site apparaît en 1231 lorsque la région est donnée à Pierre de Voisins. C'est avec le mariage de la dernière héritière de cette lignée - Françoise de Voisin - avec Jean de Joyeuse en 1518 que le lieu est mis en valeur. "Jean, descendant d'ambitieux gentilshommes du Vivarais, déjà pair, chambrier et connétable de France, venait d'être nommé par François 1° gouverneur de Narbonne et lieutenant général du Languedoc" précise Gratien Leblanci qui situe la première construction du château entre 1440 et 1450 alors qu'il fait nommer son frère cadet à l’évêché d'Alet (Alet les Bains que nous venons de voir). Le fils de Jean, Guillaume lui-même un temps évêque d'Alet de 1550 à 1557, poursuivit les travaux. Le château pris d'assaut par les protestants d'Alet est pillé en 1577. En 1582 Guillaume y revient avec le titre de maréchal et il entretient une cour brillante dans son château de Couiza. Guillaume décède à Limoux le 24 janvier1592. C'est par Anne, un des célèbres "mignon" d'Henri III - roi de France de 1574 à 1589 - dont il est aussi le beau frère, qu'un des membres de la famille Joyeuse accède au titre et rang de duc et pair de France, à l'âge de 20 ans 
Henri III, roi de France
Anne de Joyeuse, duc et pair de France
Le frère d'Anne, Henri le capuccin, qui reçut le bâton de maréchal des mains d'Henri IV en 1596, semble peu s'intéresser au château. En 1646 sa fille unique, veuve de Charles de Guise, vendit le château à Claude de Rébé archevêque de Narbonne. Le château semble avoir été très peu modifié depuis le XVI° siècle. Passé dans le patrimoine nationale le château fut successivement un hôpital militaire, une gendarmerie et un magasin de laines avant que la toiture s'effondre en 1928. Enfin restauré le château est devenu ce magnifique témoins d'un passé glorieux de l'architecture française et le plus bel héritage d'une de ces grandes familles qui en édifièrent nombre de fleurons.
                      Toutefois ce beau château n'a pas été construit d'un seul jet ni selon un programme ornemental unique. En effet nous allons rencontrer plusieurs chantiers qui correspondent tous à des choix ornementaux différents.
                     Entrons d'abord dans ce château par sa porte fortifiée sur une façade largement ouverte
Belle ordonnance régulière de grandes fenêtres à traverses et meneaux qui s'égrènent en fenêtres plus petites à seulement une traverse sur les tours qui cantonnent cette courtine sans parapet de couvrement mais à rez-de-chaussée qui conserve une réelle valeur de socle comme tout le rez-de-chaussée en périmètre extérieur du château. Déportée sur la droite de la façade entre les second et premier étage, une bretèche nous signale une entrée au dessous, en rez-de-chaussée. Le positionnement de cette bretèche ne signe pas à priori de changement de niveau intérieur entre les pièces et le site d'accès à la bretèche. Cette bretèche appartient bien à la construction de cette façade avec ses grandes fenêtres et son petit portail en rez-de-chaussée, dont il ne reste aucune trace de fortification particulière : ni barbacane ni pont levis. De ce côté du château des bouches à feu en tir direct ou fichant encadrent la porte voûté en plein cintre et dégagée de gorges d'ébrasement. Tout le répertoire est ici gothique et l'appareil défensif hérite de celui des châteaux de guerre.
En revanche la profusion des ouvertures extérieures  nous annonce une demeure qui n'est déjà plus conçue pour soutenir des sièges ou des armées, tout au plus des brigands ou des révoltes populaires comme la région en a connue autour des guerre des religions : des albigeois au cathares, aux conflits entre catholiques et protestants. Si on pénètre dans le passage sur lequel ouvre cette porte on retrouve les bouches à feu défensives du passage sous l'aile construite en revers de courtine. On suit là une veine d'accès au château que j'ai déjà ciblée un peu plus haut dans la page à partir du château cathare de Puilaurens à celui de Peyrepertuis
On ne s'étonne pas alors de trouver dans le passage une porte de service de la pièce d'où on peut utiliser cette bouche à feu, et, directement au sortir de ce passage, la grande cour du château avec une tour d'escalier immédiatement construite dans l'angle en retour de ce côté droit où est logé un des gardiens du passage.
Cette tour d'escalier ne s'adapte pas parfaitement au niveau intérieur qui pourrait être celui de la pièce en arrière de cette porte de service de la bouche à feu
En effet, dans les château à tour d'escalier, avant l'apparition des paliers peu avant ou peu après 1500, les niveaux intérieurs des planchers sont tributaires du déroulement de la vis (voir ce principe technique largement exposé dans mon article sur ce blog, sur les châteaux de la Creuse). Ici on ne fait pas démarrer la vis au niveau du palier de la porte dont le sol pourrait êter celui de la pièce à l'intérieur et d'un même chantier que celui du logement pour le service de cette bouche à feu, mais à un degré après le démarrage de la vis, au-dessous de marches délardés. Ceci montre qu'on a cherché à s'adapter un niveau  du sol d'une sale antérieure à la construction de l'escalier pour  un déroulement de la vis compatible avec les planchers supérieurs. En plus cette vis ne donne pas, au rez-ce-chaussée, accès aux autres pièces de l'aile à droite. 
Cette aile a ses propres portes où on voit que le niveau intérieur des pièces est beaucoup plus élevé que le seuil sur cour de ses portes. Et, au bout de cette aile, prise dans le bâti en revers de la tour d'angle, avec un accès sous arcades de fond de cour, un autre escalier en vis mais en oeuvre démarre avec les plus grandes difficultés d'adaptation à des niveaux antérieurs
cet escalier est éclairé par des fenêtres traduites sur la façade extérieure opposée à celle de l'entré par le passage.
Ce n'est pas tout. Lorsqu'on est dans ce passage on comprend qu'il faut une autre pièce pour service la second bouche à feu pas tout à fait en vis-à-vis de la première
lorsqu'on arrive au bout de ce passage, que trouve t-on directement en revers de façade sur cour, à droite : 
les vestiges d'une conciergerie (qui a pu être modifiée au fil des temps)
Nous avons là alors un autre héritage - dissolu, égrené, avec des dispositions différentes mais conservatrices dans l'esprit- de l'entrée dans les enceintes fortifiées. D'un côté nous avons cette évolution et de l'autre cette de la maison d'Alet ou du château de Gordes.
Dans ce système la tour d'escalier n'est pas l'ornement qu'on recherche sur cour puisque ce n'est pas elle qu'on découvre en entrant dans la cour; au contraire elle est masquée 
Ce qu'on découvre ce sont les façades plates sur portiques avec leurs galeries en balcons. Ces balcons sur encorbellement appareillés en trompes, sans culot au premier étage, sur ressorts au second étages, sont les premières distributions entre les ailes en revers des courtines d'accès au château et de fond de cour par une autre aile de liaison à droite qui reçu secondairement un magnifique décors à ordres sur portique.
Ce qui me permet de dire que ces balcons sont antérieurs à l'aile avec ses ordres superposés - alors qu'on trouve partout en alternance avec des décors gothiques des emplois des ordres en chambranles des fenêtres à traverses et meneaux sur cour - c'est une série de détails archéologiques sur les manières de construire. Pour suivre cette évolution des appareillages jusqu'à la stéréotomie fine je vais, avec votre permission, vous entraîner une nouvelle fois dans le château cathare de Puilaurens.
Avec un rappel qui va nous ramener à l'observation du château de Durtal sur l'importance des baies aux étages (plus haut dans la page) ou pour ceux qui préfèrent se rattacher aux analyses archéologiques des châteaux de la Creuse, à la maison-tour de Saint-Sulpice-de-Dunois.
A Puilaurens l'importance des baies va croissante depuis les étages bas vers les étages hauts
Ces baies, selon leur importance, sont appareillées de deux façons principales.
Depuis l'extérieur, soit avec un linteau qui couvre la fenêtre étroite, soit avec un linteau maintenu par deux corbeaux en quarts de ronds lorsque la fenêtre est plus large. Mais lorsqu'on passe à l'intérieur et que la fenêtre étroite s'élargit, les deux corbeaux ré-apparaissent pour étayer les linteaux afin qu'ils soient plus solides. Le couvrement de la fenêtre est entièrement appareillé de linteaux positionnés les uns à côté des autres sur toute la profondeur de l'ébrasement jusqu'au linteau extérieure qui referme la fenêtre par le haut en effet de diminution de la hauteur de la baie par rapport à son ébrasement intérieur. Voici le système le plus archaïque de couvrement des baies sur les châteaux  bien construits du XIII° siècles.
Détail intérieur d'une des deux travées de fenêtres vues depuis l'extérieur sur la photo au-dessus.

Puis apparaissent d'autres appareillages à claveaux pour des arcs en tiers points, en plein cintre ou segmentaires
La voûte de couvrement  extérieur de la fenêtre reduit toujours par le haut l'ouverture de l'ébrasement intérieur mais la voûte est appreillée dans toute la profondeur de la baie par des claveaux dont les sommiers s'arrêtent franchement sur la première pierre d'ébrasement de la partie droite de la fenêtre.
Ce système évolue alors
et ici sur une porte double permettant la manœuvre d'une grille on voit une arc extérieur dont le sommier s'arrête sur le premier bloc d'ébrasement de la porte alors que sur le second arc le sommier et le départ du montant droit de l'ébrasement de la porte sont taillés dans le même bloc.
C'est ce dernier système qui se généralisera plus ou moins régulièrement au XIV° siècle (comme on le voit au Palais des Papes à Avignon) et qui deviendra la règle dans les petits châteaux de la fin de la Guerre de Cent ans jusque dans le XVI° siècle. Mais cette façon de lier les blocs ne concerne pas les seuls liens entre les couvrements et les ébrasements des portes et des fenêtres. C'est aussi une manière de lier des constructions stéréotomiques aux murs supports des éléments en encorbellement comme on le voit ici à Cuiza sur la partie droite de l'encorbellement, bien liée au mur, et pas du tout sur la partie gauche où les murs sont construits indépendamment l'un de l'autre.
Nous sommes bien dans le cadre de chantiers différents. Et la reprise au dessus du balcon du mur de pierre en petit appareil dissolu collé contre un retour du mur en bel appareil régulier lié au mur de façade à ordres en retour, confirme cette reprise du bâtiment dans cet angle dans un chantier différent.
Jusqu'à maintenant j'ai isolé trois chantiers.
Avant de parler des programmes ornementaux de la cour je vais essayer d'avancer sur la question du percement d'une porte monumentale vermiculée à ordres  en arrière de la façade ordres qui fait retour sur cet angle, soit une façade perpendiculaire à celle de l'entrée par passage fortifié. A l'intérieur de la cour cette ouverture est inscrite dans l'arcade centrale du portique de cette aile et la porte ouvre directement sous ce portique sans aucun dispositif intermédiaire.
 
A l'extérieur cette porte n'est pas au centre de la courtine, devenue façade secondaire du bâtiment. Aujourd'hui façade principale à cause de la richesse de cette porte sculptée et de son accès direct sous portique vers la réception de l'hôtel directement à gauche en entrant (droite de la photo derrière le parasol blanc refermé)
Là encore la façade allait vers une architecture régulière et quasi symétrique par les répartitions de baie. Mais avec cette différence avec la première façade d'accès c'est que les grandes baies sont principalement réparties au premier étage et que le second étage est principalement percé de petites fenêtres. Des bouches à feu persistent mais seulement au pied des tours là où intérieurement il y a des pièces et non pas seulement un portique. Donc une façade organisée dès sa construction pour un éclairage de pièces intérieures dont le premier étage apparaît, comme sur la cour intérieure, comme un étage noble. Les appartements faisaient donc le tour du château et on peut penser à des portiques ménagés en agrandissements de la cour pour des services, voire des écuries avec conciergeries et remises dans les pièces de ce même rez-de-chaussée avec des accès différents de ceux des escaliers en vis. Nous avons grosso-modo le schéma de circulation intérieure aux étages : deux escaliers en vis donnent accès à des pièces et à des galeries superposées sur deux étages, qui se répartissent en "U" autour de la cour intérieure.
Les deux angles d'accès aux escaliers en vis - hors oeuvre à gauche et en oeuvre à droite - et en face les départs des deux galeries superposées, à partir des balcons vers des circulations en galeries devant des pièces sur la façade opposée plus tard restructurée par une belle façade d'architecture savante à ordres.
Le percement de ce portail permet une redirection directe à droite ou à gauche vers les escaliers en vis d'accès aux étages. Ce sont donc là des conceptions très différentes de la mise en valeur du château et de ses fonctionnalités qui en plus supplantent l'accès par le passage fortifié devenu obsolète mais qu'on ne modifie pas.

Pour lancer le débat stylistique ornemental regardons d'abord du côté de ce beau portail à ordres, vermiculé.
Il s'agit d'un ordre miliaire par excellence : l'ordre dorique et plus exactement un avatar de l'ordre toscan car les fûts sont lisses sous les bagues vermiculées.
Ce dorique ou toscan a subi quelques transformations et notamment des jeux de claveaux pendants dans l'arc de couvrement de la porte sans être extradossés à l'architrave et sans la pénétrer non dans l'intérieur du froton. Un jeu des vides et des pleins s'installe donc dans les rythmes de ce portail aux appareils vermiculés qui passent sur les fûts lisses des colonnes, en bagues une sur deux. La frise au-dessus du linteau d'architrave lui aussi vermiculé, n'est pas celle attendue d'un ordre dorique ou toscan en triglyphes et métopes. Non, c'est encore une frise rentrante, vermiculée, ponctuée d'une table rectangulaire en son centre, au droit de la clef de voûte, de deux médaillons de part et d'autre et enfin de deux tables carrées aux extrémités au droit des colonnes. Nous devons imaginer ces tables garnies d'ardoises (peintes ?) à la mode des premiers modèles d'ornements des architectures à ordres de la Première Renaissance Française. Ces modes d'ornements se retrouvent très tardivement. Le fronton vermiculé aux rampants  réguliers est timbré en son centre, entre deux angles vermiculés, d'une autre table (en ardoise peinte?) qui avait toutes les chances d'être la représentation des armoiries de la famille Joyeuse. Les belles portes symboles du pouvoir sont ornées. Au-dessus des rampants, au droit des colonnes, de petits socles montrent qu'il y avait là des amortissements (pots à feu ?). En fait la lourdeur actuelle de la porte n'est qu'une impression laissée par une composition architecturale savante qui a perdu tous ses ornements qui en allégeaient jadis la structure. Nous ne sommes pas alors véritablement dans l'art baroque mais nous ne sommes plus non plus dans l'art de la Première Renaissance Française. Nous sommes très vraisemblablement dans le dernier tiers du XVI° siècle. En effet, si nous suivons les indications données par les publications du Centre d'Etudes Supérieures de la Renaissance de Tours nous commençons à percevoir de tels modèles de portails autour de Philibert de l'Orme avec son ordre à la française aux colonnes baguées, ses jeux pittoresques d'appareillages qui rejoignent l'esprit de certains modèles du traité de Francisco de Hollanda qui nous montre des ordres pittoresques sur le chemin de ce portail de
Couiza.
Document extrait de Françoise Boudon et Jean Blécon, avec le concours de Lydwine Saulnier,  Philibert de l'Orme et le château royal de Saint-Léger en Yvelines - Université de Tours - Centre d'Etudes Supérieures de la Renaissance de Tours - De Architectura - Collection dirigée par André Chastel et Jean Guillaume. P 103, Paris, 1985.



Deux modèles de Philibert de l'Orme
à droite : la colonne à la française : Jean Guillaume, Philibert de l'Orme : un traité différent. P.354
            à gauche : Jean-Marie Pérouse de Montclos, Les éditions du Traité de Philibert de l'Orme.P.364.
Sylvie Deswarte, Francisco de Hollanda ou le Diable vêtu à l'italienne. P.343.

Ces trois articles sont extraits de "Les traités d'architecture à la Renaissance - Actes du colloque tenu à Tours du 1° au 11 juillet 1981 - Etudes réunies par Jean Guillaume. Publié avec l'aide du J.Paul Getty Triust - Université de Tours - Centre d'Etudes Supérieures de la Renaissance de Tours - De Architectura - Collection dirigée par André Chastel et Jean Guillaume. Paris, 1988.

Ce portail serait donc l'ultime transformation du château à la fin du. XVI° siècle, sans que rien ne puisse orienter vers une réalisation au XVII° siècle ou d'esprit baroqie si tant est que cela eut pu être possible selon les repères historiques donnés par Gratien Leblanci.

Cette porte de Couiza est d'un esprit différent de celui de la façade à ordres superposés de la cour à l'intérieur du château, bien qu'on repère des sites de plaques ornementales (en ardoises ?) manquantes dans leurs logements.
Plaques ornementales dont la profusion étonne car on trouve ces logements également en soffite des corniches, là où normalement nous devrions avoir les moulures attendues des revers d'eau en bec de corbins.
La travée centrale de cette façade est seulement valorisée par un rythme de trois tables ornementales dans leur logement : celle du milieu étant plus grande que les deux autres de part et d'autre. Tout en gardant à l'esprit cette question sur la couleur, la nature et l'ornement de ces tables en matériau brut comme l'ardoise ou la pierre colorée, avec des motifs peints ou sculptés en galerie des médailles ou portraits. Si nous restons dans l'esprit de la renaissance nous sommes plus surement sur des tables en ardoise. Avec ces sites en losanges et ces tables en site de décors (d'ardoises) sur les entablements nous sommes dans la diffusion des ornements de l'architecture des années 1540 issues des années 20 et notamment à Chambord avec l'escalier en vis en oeuvre à double révolution attribué à Léonard de Vinci. Les trois ordres superposés en ordres ornementaux croissants toscan (dorique), ionique et corinthien sont de cet esprit de l'architecture savante qui se développe dans cette dernière décennie de la premier moitié du XVI° siècle. En plus on rencontre sur la frise de l'ordre ionique une alternance de consoles sur fasce plate qui reprend en jeu maniériste le rythme métopes et triglyphes qu'on aurait pu attendre sur l'entablement de l'ordre toscan à l'étage inférieur. Au-dessus de l'architrave corinthienne on trouve l'étage en galetas en bois sur potelets d'un modèle déjà vu à Alet. La disposition d'un étage sur potelets a toutes les chances d'être d'origine car elle fait partie du jeu savant maniériste en trompe l’œil de cette façade. En effet l'ordre toscan sur piédestaux au rez-de-chaussée est le plus massif et le plus important de la façade et en ce sens il est d'une conception totalement différente de l'ordre toscan sur simple base du portail extérieur vermiculé. Donc cet ordre toscan intérieur supporte un entablement en allège des fenêtres du premier étage,  en traitement simple de traverses et meneau sans apport renaissant de chambranle mais au contraire de fines moulures d'ébrasement dont l'extrême sobriété ne contrarient en rien la lecture des ordres superposés en façade. L'ordre ionique s'appuie sur cet entablement en allège et un piédestal sur l'allège fait socle en ressaut pour l'ordre ionique du premier étage. Mais cet ordre ionique est en réalité moins haut que l'ordre toscan du rez-de-chaussée. En plus l'architrave de cet ordre ionique, contrairement à l'étage inférieur, ne fait pas allège à l'étage supérieur. Au contraire il supporte l'allège de ce dernier étage où l'ordre corinthien prend sa place sur l'unique hauteur de l'allège du dernier étage terminé par ses ouvertures sur potelets. Cet ordre corinthien s'appuie bien sur un piédestal en ressaut de l'entablement ionique mais celui ci est beaucoup moins haut que celui soutenu par l'ordre toscan. Ce jeu maniériste est très savant et, nécessairement c'est à un architecte d'un réel talent auquel on a fait appel pour concevoir cette façade tout à fait exceptionnelle, au moins dans une région aussi éloignée des grands centres de la Renaissance Française. Ce jeu de diminution des étages au fur et à mesure qu'on progresse dans des étages qui restent en fait tous de la même hauteur (ou à peu près -je n'ai pas mesuré) s'oppose bien sûr à la progression ornementale des ordres mais c'est également un morceau de choix qu'on peut admirer depuis les appartements de l'aile en vis-à-vis, et non plus en entrant dans la cour. La progression de la découverte des valeurs ornementales de la cour est totalement changé en effets de surprises beaucoup plus subtiles avec le percement de la nouvelle porte en dessous de cette aile qu'on ne découvrira finalement qu'près être monté dans les étages en vis-à-vis. Le portail, bien que d'un esprit différent, complète ce dispositif "maniériste" et l'achève en quelque sorte. Donc nous sommes sur un circulation d'accès aux étages nobles totalement bousculé : on entre par le beau portail vermiculé, on se dirige directement à droite ou à gauche, et principalement à gauche car on voit la tour d'escalier hors oeuvre en entrant alors que la tour d'escalier en oeuvre est maquée au regard, on monte à l'étage noble ou au-dessus et on découvre d'un seul coup se spectaculaire morceau d'architecture qui est en fait un jeu intellectuel. C'est du grand art...
On peut compléter les observations sur ces effets inversés : les valeurs ornementales sur les entablements en allèges disparaissent au rythme de l'enrichissement ornemental des ordres (chapiteaux et cannelures et rudentures des colonnes). 
Au rez-de-chaussée les arcs conservent des décors d"ébrasements gothique alors qu'il démarrent sur des impostes, contrairement aux arcs liés aux piédroits des arcs de fond de cour. Ici des arcs sur pilastres et là des arcs sur piédroits
Voilà, malgré ces enchaînements savants et calculés, les chantiers peuvent s'inscrire dans des créneaux historiques différents , même si ce ne sont que des évaluations au regard des traités théoriques disponibles. En revanche nous rejoignons les repères historiques donnés par Gratien Leblanci : un chantier de cette façade sur le milieu du XVI° siècle, un portail vermiculé presque contemporain ou un peu plus tardif, après le Concile de Trente. Qu'en est-il alors du chantier avec l'accès fortifié ? 
Si on porte un regard indiscret sur la façade de la "conciergerie" on remarque les vestiges d'une colonne toscane engagée.
Donc un premier projet de structuration de cette façade par les ordres a été abandonné, à moins que ce soit là un vestige de bâtiment antérieur à la construction du château sur le site. 
Il s'agit du premier grand chantier après de premières constructions qu'on repère uniquement sur l'aile qui reçoit les escaliers en vis qui s'adaptent très mal à ces vestiges, comme vu plus haut.

Ces façade sont d'un sobriété qui tranche avec la façade à ordres. Ici les traditions gothiques vont à-peine être bousculée par les apports de la Renaissance. Cette tour polygonal hors oeuvre engagée dans un angle, divisée par des corps de moulures qui se prolongent sur les deux ailes adjacentes en équerre, sont purement de tradition gothique mais le prolongement des corps de moulure de la tour est abandonné dès le second étage où il n'existe plus que la travée des fenêtres pour structurer la façade à partir des ouvertures en rez-de-chaussée sur les deux façades en vis-à-vis mais pas sur la grande façade en face de la nouvelle entrée par le portail vermiculé. On sait que ces accès sont ceux d'un bâtiment antérieur récupéré dans la nouvelle construction du château. 
Un étage noble est défini au premier étage par la simple importance ornementale en chambranle des fenêtres gothiques à traverses et meneaux. Ces chambranles traités par l'ordre corinthien supportent des entablements sans fronton. Les pilastres cannelés sont posés sur des culots sculptés en figures de séraphins. Les ressorts en fronton qu'on voit seulement sur les fenêtres aux-dessus de la conciergerie sont-ils d'origine? La nature de leur matériau pourrait faire penser au contraire (?). Les chapiteaux sont toutefois plus élaborés que ceux du portail de la conciergerie mais cette
progression ne dure pas car dès qu'on passe sur la tour d'escalier et sur l'autre façade, ainsi que celle en retour, l'ordre dorique ou toscan revient en force sur les entrées des tours d'escalier tant hors oeuvre qu'en eouvre et au premier étage alors que les fenêtres purement gothiques se réinstallent au second étage
L'orde dorique (les fûts sont cannelés) se réinstalle triomphalement sur les façades au-dessous des répertoires purement gothiques. Il faut donc considérer que la façade de la "conciergerie" a d'abord été un projet "d'exception" avorté dont il subsiste une colonne toscane au rez-de-chaussée et qui a été repris plus tard pour élaborer l'idée de la façade à ordres, en leurres. 
Donc, en somme, on part  vers la fin du premier quart du XVI° siècle, sur un premier bâtiment  (peut-être antérieur à 1500), dont on conserve au moins les pièces basses sur une aile et on élabore un nouveau château  entièrement conçu sur un même plan régulateur mais encore dépendant des conceptions du château de guerre pourtant largement ouvert sur les périmètres extérieurs. Le sens ornemental supplante très rapidement cet aspect "militaire" mais pas sans hésitation des choix ornementaux.  A ce stade là le château, même enrichi de plusieurs réflexions ornementales sur les répertoires des ordres, garde des attaches puissantes à l'évolution de l'architecture gothique. Puis, brutalement on ne fait plus appel à des maîtres maçons mais à de véritable(s) architecte(s) qui apporte(nt) dans ce château une réflexion savante fondée sur l'emploi des ordres adaptés aux architectures de leurres déjà connues dans le monde gothique. Les traités d'architectures sont utilisés. On change d'esprit. L'oeuvre devient projet d'architecture savante et en plus on créé une dynamique interne de l'évolution de l'architecture gothique militaire vers l'architecture civile enrichie des idées nouvelles de la renaissances italienne dont on ne prend que des ornements de surface, épidermiques. C'est ensuite la transformation en profondeur de l'architecture gothique qui est ciblée avec un nouveau sens de la circulation dans le château et de découvertes mises en scène de "morceaux d'architectures".  
Nous sommes donc là sur un témoignage extrêmement intéressant de ces mutations entre évolutions gothiques et apparitions de projets architecturaux savants, en profondeur, sur cette période qui voit la fin du moyen âge et la naissance de l'art moderne autour du Concile de Trente fin théorique du moyen âge.
Il fallait s'attarder sur ce château. Maintenant rechercher le nom de l'architecte qui intervient pour installer la façade maniériste savante en substitution d'une façade gothique en galeries superposées à partir d'axes d'axes de circulations par balcons, puis modifier totalement l'accès au château en utilisant les structures de dispositions gothiques déjà en place, est certainement un enjeu auquel Gratien Leblanci essaie d'apporter une solution en avançant le nom du prestigieux architecte  du château de Saint-Jory près de Toulouse :Nicolas Bachelier . Mais autant qu'on puisse en juger par le vocabulaire utilisé par ce grand architecte, nous sommes plus près à Couiza des répertoires fins et très subtiles du Val de Loire ou de l'île de France, voire des traités d'architectures des auteurs de ces régions, que des effets spectaculaires et tumultueux de Nicolas Bachelier. 

Ne quittons pas ce magnifique département de l'Aude sans faire un petit détour par le village mythique de
Rennes-le-Château
et sans saluer son célèbre curé 
Bérenger Saunière

Evidemment je propose ce détour non pas à cause de la richesse de ce curé qui a défrayé la chronique autour de 1900 et qui attire encore les chasseurs de trésors des Templiers, mais simplement à cause d'un joli château du XVI° siècle qui m'a séduit sans pour autant offrir la richesse de Couiza.
J'aime ces châteaux auxquels on ne fait jamais attention. Je n'ai pas pu rentrez à l'intérieur ni même en faire le tour, mais je le soupçonne de réserver de belles surprises archéologiques.
Le château qui semble avoir été à l'origine un quadrilatère flanqué de quatre tours en angles, a été très remanié au cours de siècles mais il reste des éléments fort intéressants comme ces différences entre tours ronde et tour carrée en façade. Seule la tour ronde est aménagée de bouches à feu et principalement à l'étage sous le comble, ancienne site des mâchicoulis et des salles d'armes sur les petits  châteaux de la fin de la Guerre de Cent Ans (Chamborand dans les petits châteaux de la Creuse).
La façade, par delà d'importants remaniements des fenêtres, présente encore des éléments intéressants avec sa porte (aujourd'hui sans caractère particulier) surmontée d'une fenêtre d'impostes, à meneau, et au-dessus, décalé des étages, une grande fenêtre à traverses et meneaux sur le site qui est ailleurs celui de la bretèche de défense de la porte. Cette fenêtre éclaire t-elle un escalier intérieur en revers de façade ? Escalier qui pourrait être rampe sur rampe si cette fenêtre éclaire le palier intermédiaire entre les étages
pour un dernier étage quasiment aveugle en façade ...surprise donc...

Voici quelques remarques en attendant que ce château s'ouvre au public ou à l'étude archéologique de l'architecture gothique de l'extrême fin du moyen âge.

FRESSELINES
Château de Puy Guillon
(Département de la Creuse (23) - Province de la Haute-Marche - Diocèse de Limoges - Château signalé dans le fief du seigneur de la Marche en 1634)


Ce château (en haut à gauche sur la photo), par l'aventure impressionniste, domine le moulin de Puy Guillon (en bas à droite de la photo) où Claude Monet rencontrait Maurice Rollinat - poète musicien symboliste membre des Hydropathes -
sur la vallée de la Petite Creuse, à quelques centaines de mètres de son confluent
avec la Grande Creuse. Claude Monet vint travailler dans ces vallées des deux Creuse en déclarant "C'est le  pays de l'Impressionnisme par excellence" y donnant également une des premières définition de l'acte rapide de peindre. Les tabkeaux que Claude Monet fit dans ces sites sont essentiellement à l'étranger et surtout aux USA. Claude Monet confronté aux lumières et ciels sans arrêt changeants et en mouvements parfois très rapides, devait saisir sur sa toile ces sites dans lesquels il s'installait, en un temps très court, ne prenant souvent que le temps de réaliser des pochades ensuite retravaillées en atelier ou laissées à peu près en l'état.
Pour une information plus compète sur la présence de l'Impressionnisme et de Claude Monet dans les vallées des deux Creuse, voir sur ce blog la page
"L'Impressionisme inédit par la famille de Pierre Teillet, dans les vallées des deux Creuse depuis le pleinairisme Romantique" - mois de novembre 2012
http://coureur2.blogspot.fr/2012/11/limpressionnisme-inedit-par-les.html

Je n'avais pas retenu l'exemple du château de Puy Guillon dans mon étude sur les châteaux de la Creuse car je cherchais à cette époque des exemples directement conducteurs du passage du donjon "de guerre" de la fin de la Guerre de Cent Ans au donjon résidentiel du règne de Louis XI et au delà.
L'ouverture de cette nouvelle page sur des compléments d'observations sur les particularités et singularités du château au Bas Moyen Âge me permet de revenir sur certains détails archéologiques de l'architecture des châteaux de cette période dans cette région, qui complète sans l'achever (beaucoup s'en faut) l'inventaire de la richesse exceptionnelle de ce département - pour l'essentiel la  province de la Haute-Marche, véritable conservatoire sans secteur de recherche CNRS à ma connaissance, dont j'aurais dû normalement être en charge - dont j'ai pu constater que certains exemples et témoins tout à fait exceptionnels ne bénéficient encore d'aucune protection malgré mes recherches, et sont voués à une disparition prochaine irrémédiable : en exemple 
Chamborand 
(département de la Creuse)

Il faut parler de ces richesses nationales tout à fait remarquables et irremplaçables quand on les voit disparaître sous nos yeux / c'est tout bonnement un devoir citoyen.

Le château de 
Puy Guillon
ne livre pas spontanément les originalités qu'il conserve pour nous de l'évolution du château au Bas-Moyen  Âge. Et pourtant ces particularités, discrètes, pas encore observées sur les autres châteaux déjà présentés, sont là bien réelles.
En façade la traditionnelle tour d'escalier en vis hors oeuvre, avec son alignement de petites fenêtres. Le bâtiment sur deux étages oriente vers une construction des premières décennies du XVI° siècle, que confirmerait une absence de couronnement de l'unique tours de flanquement en angle arrière du bâtiment sur plan rectangulaire à toiture en croupes. Ces croupes sont celles des donjons rectangulaires dès la première moitié du XV° avec leurs immenses charpentes à arbalétriers faisant chevrons; mais des toitures à croupes sur charpentes à pannes sont aussi caractéristiques du XVII° au XIX° siècles.  La position des cheminées semble orienter vers un bâtiment primitivement dyssimétrique de part et d'autres de la tour d'escalier en façade. Nous aurions donc une extension extension vers la grosse tour ronde antérieure à la construction d'un donjon résidentiel selon le plan conventionnel adopté à partir de la seconde moitié du XV° siècle. Une analyse plus fine doit nuancer cette question.
Pour rappel le donjon du petit château de guerre de la fin de la Guerre de Cent Ans dont le grand maillon est le château de Chamborand (vers 1445) pour le passage du plan circulaire au plan rectangulaire avec escalier en vis en oeuvre en revers de façade  et sans flanquement de tours contrairement à Montaigut-le-Blanc, légèrement postérieur (vers 1460-70), qui est l'autre grand maillon de l'évolution des tours et des enceintes fortifiés du petit château autour de 1450 [Il me semble, et cela fait polémique, que la datation complète du donjon de Sarzay (1450) dans le département de l'Indre est à revoir en fonctions d'autres traditions qui rejoignent celle-ci, si j'en crois certains détails archéologiques qui ne sont jamais présentés dans les bibliographies, même les plus pointues et les plus officielles. Il est aussi vrai que mon étude est la première du genre] avec apparition de la tour d'escalier en façade en vis hors oeuvre -  évolue et se fixe de façon quasi-générale sur ce type de plan qui sera autant celui du "château" que de "l'hôtel" que de la "maison" de notable. La mutation du donjon résidentiel à toiture en croupe, couronné par des mâchicoulis et pseudo chemins de ronde en donjon résidentiel, puis hôtel, puis maisons, à pignons, ne change pas le plan. Le mur de refend qui s'était élargi  en entonnoir à la rencontre de la façade à Chamborand, pour donner naissance en revers de façade à une cage d'escalier en vis en oeuvre en lien avec le passage d'accès au château par pont-levis à flèche, après s'être stabilisé en simple mur, va de nouveau subir des mutations pour créer un couloir central, un espace dans lequel il n'y aura plus qu'à installer l'escalier rampe sur rampe de la renaissance italienne (voir plus haut dans cette page le château des Etouneaux). L'architecture résidentielle française conserve son entrée solennelle au "château" par un axe central "portail - escalier ".
Montlebeau - Département de la Creuse.
Plan Claude Peynaud "Les petits châteaux de la Haute-Marche aux XV° et XVI° siécle"

 En revanche, les tours en flanquement arrière vont progressivement disparaître. Le plan, adapté à des 
constructions antérieures peut aussi se disloquer comme ici à Etansannes (Creuse)

A Puy Guillon c'est ce type de dislocation - inverse - qu'on observe.

Il faut maintenant approcher cette grande et grosse tour qui fait effet de donjon primitif bien qu'une datation haute soit guère possible.
Lorsqu'on voit ce toit pointu avec ses lucarnes en bretèches couvertes de gables hérissés de pinacles on a envie de croire à un dispositif original conservé jusqu'à nos jours. La chose ne serait pas improbable car  des bretèches sélectives en circonférences des toitures dégagées des encorbellements complets  font partie de l'évolution des parties hautes des tours rondes - et même rectangulaires : Le Chiroux (Creuse) - dans le dernier quart du XV° siècle comme on en voit sur le donjon rond de Bois-Lamy (département de la Creuse) construit pour la captivité du prince Zizim, à partir de 1481.  Une réfection ou une installation dans la mode troubadour du XIX° siècle paraîtrait-elle improbable ? Je n'ai aucune réponse mais j'observe un travée verticale de fenêtres à traverses dont la hiérarchie des baies n'est pas encore bien en place. Par ailleurs, on remarque un périmètre de la tour réservé aux conduits des cheminées comme c'est la tradition sur ces grosses tour rondes résidentielles, donjons,  au moins depuis les premières décennies du XV° siècle comme on le voit sur le donjon rond de Bridiers (Creuse). Toutefois la souche de cheminées au droit du mut semble  n'avoir jamais été entourée d'un encorbellement comme à Bourganeuf construite pour la captivité du prince Zizim (1482). Une évolution du donjon rond avec apparition d'un bourgeonnement hors oeuvre de la cage d'escalier en vis qui sert le bâtiment de fond en comble à Langeron (plus haut dans la page) avec des parties hautes prévues pour des encorbellements, démontre que le passage du donjon au plan rectangulaire n'a pas totalement chassé la tradition du donjon rond mais que ses capacités résidentielles restreintes d'ouvertures vers la modernité font qu'il va disparaître pour finalement être absorbé par le plan rectangulaire comme une tour en flanquement d'un angle arrière du donjon rectangulaire, tel qu'on le voit ici à Puy Guillon.  Nous sommes assurément ici, sur un tournant architectural où nous assistons à la suprématie du donjon résidentiel rectangulaire chassant la tradition pourtant tenace du donjon rond jusqu'à la fin du XV° siècle, et ce malgré les remaniements au siècles suivants. 
Voilà, c'est tout simple : une question posée à l'histoire architecturale de la mutation du donjon du XV° au XVI° siècle.
 C'est ça un procédé scientifique en départ de recherche.
Ce beau château dans un site admirable et historique qui, de profil, ressemble à tellement d'autres de cette période entre XV° et XVI° siècles.

BRIDIERS
(département de la Creuse (23) - Château de Fief - Vicomté de Bridiers - Province de la Haute-Marche)
Je reprends ici un thème qui me fut cher lorsque j'explorais les petits châteaux de la Haute-Marche aux XV° et XVI° siècles, à la fin des années 80.

Cinq châteaux (Bridiers, Malval, Chamborand, Saint-Maixant et Montaigut-le-Blanc), en plus de l'exemple à la fin du XIV° siècle de la maison-tour de Saint-Sulpice-le-Dunois,  me permirent de découvrir comment le passage du plan circulaire au plan rectangulaire est un fait de la mutation architecturale du XV° siècle, du passage de la conception du donjon du  petit château de la fin de la Guerre de Cents Ans (1° moitié du XV° s.), au donjon résidentiel qui a lui seul devient "petit château" de la seconde moitié du même siècle vers une récupération de cette architecture pour construire tant le petit habitat seigneurial que l'hôtel particulier, jusqu'à la maison commune de notable pendant l'arrivée de la Première Renaissance Française au XVI° siècle, voire jusqu'au XVII° siècle.
Le château de Bridiers perdait déjà les puissantes murailles traditionnelles des enceinsse fortifiées pour ne garder qu'un périmètre, certes fermé de murailles, mais déjà inscrit dans une mouvance de disparition progressive de ces enceintes en cours fermées intérieurement construites en bois (de Malval à Montaigut-le-Blanc) pour les services domestiques du donjon.
Depuis mes recherches d''importantes fouilles ont été faites sur le site de Bridiers et des relevés anciens réalisés par les premiers archéologues qui ont étudié ce site,  ont permis des approches de reconstitution du périmètre de la cour fermée jusqu'à la rampe d'accès au donjon dont rien ne précise si elle fut accompagnée de murs en garde-corps hauts et peu pratiques pour un service ordinaire de la tour jusqu'à une fonction défensive par accès à la tour au premier étage (au-dessus de l'étage socle en cave au-dessus du niveau du sol avec un puits en son milieu). Ces accès à l'étage par un passage dans le plein de la muraille sont visibles sur les maisons tours du XIV° dont sur celle de Saint-Sulpice-le Dunois : donc rien qui soit de l'ordre de l'extraordinaire lié à une donjon sur lequel la corvée des tours de garde se maintint cependant jusque vers 1445/1450, période de construction, sur la même seigneurie, du donjon rectangulaire de Chamborand dont la distribution intérieure est tout à fait en ligne directe, en voisine, de celle du donjon de Bridiers avec son passage à l'étage et accès dans ce passage à la cage d'escalier en vis en oeuvre qui sert le bâtiment jusqu'au comble.

 A Chamborand cet escalier sert le bâtiment de fond en comble et il y a deux étages de caves dans le rez-de-chaussée socle pour un seulement à Bridiers. La plus importante différence archéologique entre Chamborand et Brisiers c'est, outre les plans circulaires et rectangulaires, que dans ce dernier château est construit sur deux étages voûtés  divisés en deux étages planchéiés alors qu'à Chamborand tous les étages sont planchéiés : on avance tout de même depuis Bridiers vers des étages tous planchéiés comme on les retrouvera sur la très grande tour ronde de Bourganeuf construite pour la captivité du prince Zizim en 1482 (datée par un texte) et le donjon résidentiel rectangulaire attenant. Dans les tours de la captiviyé du prince nous avons des ponts-levis "à pipe" alors que dans les modèles antérieurs de Bridiers et de Chamborand nous avons un pont-levis à flèches, dont le modèle apparaît en Île de France à la fin du XIV° siècle. La passerelle permettait un accès au donjon en se rabattant sur un édicul en escalier construit à quelques mètres du donjon : à Bridiers c'était une rampe ou une volée droite alors qu'à Chamborand il semblerait que ce fut un escalier en vis construit dans une tour terminée par une plate forme. De Bridiers, vers 1420, à Chamborand, vers 1445, nous sommes passés du plan circulaire du donjon au plan rectangulaire. Une réelle évolution du petit habitat seigneurial dont je n'ai pas encore tous les maillons, se précise néanmoins ici de façon très importante comme un extraordinaire témoignage de cette mutation architecturale du petiti château à la fin de la Guerre de Cent-Ans. Il est alors vrai que si on date le donjon de Bridiers du XII° au XII° siècle que l'analyse scientifique change d'autant, mais ça ne tient pas du tout sur un plan archéologique scientifique : ni pour des liens antérieurs ni pour des liens postérieurs.
La raison en est très simple.
Chamborand est déjà une petite seigneurie de la vicomté de Bridiers et l'évolution de l'enceinte de la cour suit l'évolution amorcée à Bridiers de pertes des repères militaires des enceintes, en plus de celles du donjon. Quelques années après on rencontre à quelques kilomètres le château de Montaigut-le-Blanc qui conserve l'accès à l'étage par pont-levis à flèches complètement collé contre le tour de l'escalier en vis qui est passé du "en œuvre" au "hors œuvre" pour agrandir cette cage d'escalier trop étroite dans un donjon rectangulaire qui n'a pas la même masse de maçonnerie qu'un gros donjon rond. Toutefois même dans les donjons ronds il existe des tentatives de bourgeonnements des périmètres pour dégager la cage de l'escalier en vis des surfaces habitables : plus haut dans la page j'ai déjà présenté l'exemple de Langeron mais je peux aussi vous représenter pour la Haute-Marche la Tour de Bois-Lamy, construite pour la captivité du prince Zizim en 1481. Cette dernière tour conserve le même système de lien entre le passage d'entrée à l'étage - plus un passage d'entrée indépendant à la salle basse voutée en rez-de-de-chaussée - comme à Malval - à la cage d'escalier en vis en œuvre alors qu'à Bourganeuf apparaît une entrée, un véritable vestibule en œuvre qui distribue le service de la grande vis en œuvre et la volée droite, liée au noyau de la vis, qui descend à la cave. A Bridiers la volée qui descend dans la cave est construite dans le plein du mur dont elle épouse la courbe et elle démarre par une porte en vis-à-vis de celle qui va au pied de l'escalier en vis, au milieu du passage d'entrée. Toutes ces distributions évoluent donc de façon absolument cohérente du début à la fin du XV° siècle sur le petite territoire de la Haute-Marche. Nous sommes donc là en face d'un véritable conservatoire de ces mutations archéologiques de la fin de la Guerre de Cent Ans, quasiment du règne de Charles VII à celui de Louis XI. Et bien sûr c'est exceptionnel, cette exception que l'archéologie limousine et le département de la Creuse sont en train de perdre de par leur propre responsabilité.
Le donjon rectangulaire de Montaigut-le-Blanc n'est toutefois pas purement dans la filiation Bridiers/Chamborand. D'autres modes d'apparitions de donjons rectangulaires totalement intégrés à des périmètres de hautes murailles de cours eux-mêmes rectangulaires arrivent à la rencontre de Chamborand (Saint-Maixant) avec des constructions intérieures de cours en bois (Malval) mais d'accès aux parties résidentielles du donjon toujours par un passage à l'étage en bordure de l'escalier en vis en œuvre (A Saint-Maixant l'escalier en vis en œuvre était carrément tourné vers l'extérieur du périmètre du château) alors que le service de l'étage socle pouvait être un autre passage direct en rez-de-chaussé juste au-dessous de l'accès à l'étage (Bois-Lamy sur plan circulaire et Malval sur plan rectangulaire ou carré), puis à une cave voutée enfouie dans le cas où la construction du château s'élevait sur une motte ou sur une terrasse aménagée (toujours Malval).
Il est évident que ce donjon résidentiel rond de Bridiers qui ne possède aucun système de défense véritable - aucune archère - et qui est en plus largement ouvert de fenêtres à traverses - jusqu'en périmètre extérieur des murailles de la cour -  et décors intérieurs typiques du XV° siècle et tout à fait proche de Chamborand avec ses cheminées en œuvre,  ne peut absolument pas être roman ou d'un roman de la première période gothique, ni même être taluté avant les modèles de la reconquête du royaume sous Philippe Auguste dont les extensions territoriales ne sont pas encore arrivées aux frontières de la marche limousine : à la mort de Philippe Auguste la Marche Limousine - Haute et Basse Marche -  est seulement dans la mouvance des fiefs de la couronne alors qu'à la fin du XII° siècle ces territoires sont encore ceux du roi d'Angleterre.
carte evolution france Philippe 1180 1223 
En plus nous possédons le témoignage important des châteaux d'Aubusson et de Crozant pour nous faire une idée de ce que furent les châteaux romans et du XIII° siècle sur la province : rien à voir bien sûr avec le château de Bridiers.
Le pont-levis lui-même, à flèche, n'apparaît que vers la fin du XIV° siècle.
Il faut donc admettre qu'en isolant le donjon de Bridiers par des datations des XII° et XIII° s. de toutes les approches archéologiques des châteaux environnants de la fin du XIV° s. au début du XVI° siècle et au-delà, que nous en arrivons à une véritable impasse archéologique. A contrario, si on rattache les analyses des composantes archéologiques d'un groupe de châteaux géographiquement proches de Bridiers ou de la même province, nous arrivons à la construction d'un outil scientifique archéologique totalement cohérent qui, malgré l'absence de dates précises des chantiers, permet une approche très pertinente des mutations architecturales et donc à des datations relatives, certes, mais tout à fait en rapport avec une réelle évolution architecturale du début à la fin du XV° siècle sur la province. En plus, cette évolution, ce passage du donjon de guerre - déjà devenu résidentiel comme à Bridiers au début du XV° siècle - au donjon purement résidentiel qui devient "château" puis "hôtel", puis "maison", va à la rencontre des autres types architecturaux qui se trouvent sur des territoires beaucoup plus élargis au domaine royale et national sur la même période historique avec des particularités et des singularités parfois tout à fait étonnantes mais se rattachant à d'autres courants à la rencontre de ceux ci-dessus exposés.Carte de la France à l'avènement des Valois.Carte de la France à la mort de Charles VII (1461).

Par ailleurs si nous quittons la méthode scientifique d'analyse au profit d'investigations historiques purement subjectives, ou de "vieillissement" pour donner de la valeur, plus de sensationnel, voire pour obtenir des crédits de restauration - nous n'abordons jamais la réalité de l'architecture du petit château de la fin de la guerre de Cents Ans; cette chance tout à fait exceptionnelle que nous avons pourtant avec ce groupe de châteaux de la Haute-Marche, depuis Bridiers, Chamborand, Saint-Maxant, Malval, Montaigut-le-Blanc, avec la maison-tour de Saint-Sulpice-le-Dunois pour nous rappeler que l'accès au bâtiment par un passage à l'étage n'est pas une exclusivité du donjon ou du château à la fin du XIV° siècle, mais que c'est aussi un mode d'accès à la demeure conçue en simple tour carrée (ou ronde).

Il est donc urgent de restaurer ou de maintenir le donjon de Chamborand qui est, entre Bridiers et Montaigut-le-Blanc, cet unique témoins de l'histoire, indispensable, pour pouvoir continuer à travailler de façon scientifique sur cette mutation architecturale du donjon rond au donjon rectangulaire résidentiel, avant que ce maillon ne disparaisse par simple effet de notre propre irresponsabilité à ne pas regarder les réalités architecturales et archéologiques de façon scientifique, voire à déléguer des chercheurs et des conservateurs compétents sur cette question vu le caractère unique en France de cette population de châteaux du début à la fin du XV° siècle..
 
A bientôt 
sur une nouvelle page

2° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)

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Pour ceux qui aiment jouer aux experts 

Vrai ou faux - Houdon ou Houdon
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Vrai ou faux - Un tableau inconnu de la Renaissance
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Vrai ou faux - Traduction originale du manuscrit de Qumram sur la mer morte ( en cours)
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Pour ceux qui aiment la recherche en académies de nus - modèles vivants
Nus 2015
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Nus 2014-2015
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Nus 2012-2013
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Et pour ceux et celles qui aiment l'archéologie et l'architecture
voici encore un échantillon de mes recherches sur ce blog
And for those who love archeology and architecture
Here again a sample of my research on this blog

L'ancienne église Saint-Nicolas de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/monaco-ancienne-eglise-saint-Nicolas-le.html

Techniques et vocabulaires de l'art de la façade peinte
http://coureur2.blogspot.fr/2012/08/un-tour-dans-le-massif-central.html

Les Vecteurs Impériaux de la polychromie occidentale
http://coureur2.blogspot.fr/2012/06/philippines-les-Vecteurs-imperiaux-de.html

Le clocher des Frères Perret à Saint-Vaury
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/perret-freres-le-clocher-des-freres_10.html

Histoire de la Principauté de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/07/histoire-de-la-principaute-de-monaco.html

Le Palais Princier de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/palais-princier-de-Monaco-palais-of.html

Versailles - Monaco - Carnolès - Menton: présence de l'art français en Principauté de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/versaillesmonaco-larchitecture.html

Primitifs Niçois - Les chapelles peintes des Alpes Maritimes
http://coureur2.blogspot.fr/2012/03/primitis-nicois-les-Chapelles-facades.html

Eglises du sud-ouest de la France A travers l'art de la polychromie architecturale
http://coureur2.blogspot.fr/2013/02/eglises-du-Sud-Ouest-des-alpes-alpes.html

Des cérémonies et des fêtes Autour de Saint-Nicolas de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2013/09/des-cérémonies-et-des-fêtes-Autour-de.html

Langages de l'art contemporain - répétition, bifurcation, ...
http://coureur2.blogspot.fr/2013/09/repetition-ordinaire-bifurcation-art-du.html

La polychromie architecturale et l'art de la façade peinte (1° partie) - des édifices civils dans les Alpes-Maritimes
http://coureur2.blogspot.fr/2014/07/la-polychromie-architecturale-et-lart.html

Façades peintes - édifices civils du sud-ouest des Alpes - 2° partie - XX° siècle
http://coureur2.blogspot.fr/2015/01/facades-peintes-edifices-civils-du-sud.html

Aspects de l'évolution des seigneuries historiques de la Principauté de Monaco à travers quelques 
exemples d'architectures polychromes ponctuelles.
http://coureur2.blogspot.fr/2016/01/aspects-de-levolution-des-seigneuries.html

                                                                  
Châteaux de la Creuse - de la fin du moyen âge - XV et XVI° siècle
http://coureur2.blogspot.fr/2011/09/une-histoire-de-lescalier-en-vis.html


1° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)
http://coureur2.blogspot.fr/2013/10/archeologie-medievale-aspects-et.html

2° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)
http://coureur2.blogspot.fr/2014/11/2-partie-archeologie-medievale-aspects.html


3° partie - suite des parties 2 et 3 d'Archéologie Médiévale consacrées aux aspects et singularités du château en France autour des XV° au XVI° siècles
http://coureur2.blogspot.fr/2016/04/3-partie-suite-des-parties-parties-1-et.html

Yviers/Charente - Archéologie médiévale - Une synthèse sur l'évolution architecturale du XV° au XVI° et XVII° s. en France - Mutations des donjons et maisons-tours des petits châteaux de la fin de la Guerre de Cent-Ans vers les donjons résidentiels de la fin du XV° siècle au XVI° siècle et  des incidences dans le classicisme français.
https://coureur2.blogspot.fr/2018/04/yvierscharente-archeologie-medievale.html

Allemans en Périgord - Manoir du lau - Archéologie Médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2018/09/allemans-en-perigord-manoir-du-lau.html

Maisons-tours et donjons-tours - architectures médiévales françaises du XIII°/XIV° au XVI° - Archéologie médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2019/06/maisons-tours-et-donjons-tours.html

Curac - Les énigmes de son château - Département de la Charente - Archéologie Médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2019/10/curac-les-enigmes-de-son-chateau.html

Varaignes - Le château de Varaignes, le village et son église. Un site rural d'écologie et de culture sur le département de la Dordogne en Périgord Vert. Archéologie Médiévale.
https://coureur2.blogspot.com/2020/03/varaignes-le-chateau-de-varaignes-son.html

La Tour : un mode architectural français pour la guerre et pour la paix, du XIII° au XVI° siècles. Un exemple à l'Est du département de la Charente.
https://coureur2.blogspot.com/2020/12/la-tour-un-mode-architectural-francais.html

Iconologie - Un couvercle de sarcophage mérovingien - une corniche de l'église de Saint-Amant-de-Montmoreau (Charente) - Archéologie médiévale.
https://coureur2.blogspot.com/2021/04/iconologie-un-couvercle-de-sarcophage.html

Saint-Amant-de-Montmoreau, Sud-Charente - Des vestiges du Haut-Moyen Âge à la naissance du gothique sur les marches Périgord/Angoumois/Saintonge-  une maison tour -  Première Renaissance Française. 
https://coureur2.blogspot.com/2021/07/saint-amant-de-montmoreau-sud-charente.html

Fonctions religieuses apotropaïques et traditions funéraires en France -
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Maisons alpines d'économie rurale (Alpes-Maritimes)
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Pour ceux qui aiment l'iconologie, et l'iconographie
For those who like iconology, and inconography


         Autour du rocaille. Dessin préparatoire d'étude - Le jugement de Pâris
             https://coureur2.blogspot.com/2011/07/dessin-preparatoire-pour-une.html  

La Véronique - Image ou non de la représentation
http://coureur2.blogspot.fr/2012/12/la-veronique-de-la-legende-lart.html 

Langages de l'art contemporain - Répétition ordinaire - Bifurcations - Translation...
https://coureur2.blogspot.fr/2013/09/repetition-ordinaire-bifurcation-art-du.html

Fête de la musique à Nice - Place Garibaldi à Nice - Exposition d'artistes Polonais
https://coureur2.blogspot.fr/2013/07/la-fete-de-la-musique-expositions.html

La Mourachonne à Pégomas (exercice de recherche iconographique)
https://coureur2.blogspot.fr/2012/05/la-mourachone-pegomas-nouvelles.html

Cannes en 4 perspectives albertiennes recomposées - dessin panoramique à la mine de plomb
       https://coureur2.blogspot.fr/2018/02/cannes-en-4-perspectives-albertiennes.html 

Pour ceux qui aiment la poésie et qui en plus, comme moi, la reconnaisse comme la mère de tous les arts y compris de l'art contemporain
For those who love poetry and more, as I recognize it as the mother of all arts including contemporary art

Rencontres maralpines de Poésie - Mots d'Azur 2015-2016
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Des poèmes sur la Riviera aux couleurs des Mots d'Azur : suite des rencontres maralpines de poésie 2016-2017
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Pierre Courtaud - Magazine - Un écrivain, un éditeur un poète, un chercheur en écritures - Un spécialiste de nombreux auteurs.
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Henry Chopin et la bibliothèque de Valérie Peynaud
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Cannes -1° nuit de la poésie et de la musique au Suquet - 21 juin 2014
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 2° nuit de la musique et de la poésie - Cannes 21 juin 2015
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3° nuit de la poésie et de la musique  au Suquet- Cannes Moulin Forville le 21 juin 2016
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Golf-Juan - Performance poétique - Brigitte Broc - Cyril Cianciolo
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Marie Gay - Pierre-Jean Blazy - Auteurs et Edition(s) - Fondateurs des Mots d'Azur
http://coureur2.blogspot.fr/2016/03/marie-gay-pierre-jean-blazy-auteurs-et.html

De Vallauris à Cannes - Le Printemps des Poètes sur la Côte d'Azur avec Les Mots d'Azur
http://coureur2.blogspot.fr/2016/03/de-vallauris-cannes-la-cote-dazur-en.html

 Christophe Forgeot : Poète  - Poésie - Poème
http://coureur2.blogspot.fr/2014/09/christophe-forgeot-un-poete.html

Zorica Sentic - Poète-romancière Franco-Serbe
https://coureur2.blogspot.fr/2012/09/zorica-sentic-poete-romancier.html

La Corse des poètes
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Magda Igyarto - Vibrations et expériences de la matière : du visible à l'indicible et de l'indécible au dicible - Peintre, poète et sculpteur
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Pour ceux qui aiment les légendes
For those who love legends

The Woodcutter and the Revenant - Sedimentary Memory - Essay - Creuse
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La Creuse - Le Bûcheron et le Revenant - Mémoire sédimentaire - Essai - Creuse
http://coureur2.blogspot.fr/2013/07/la-creuse-memoire-sedimentaire.html

Les routards de la baie d'Halong dans la tourmente https://coureur2.blogspot.fr/2013/10/les-routards-de-la-baie-dhalong-dans-la.html

Vietnam - La légende du Dieu des montagnes et du Dieu de la mer
https://coureur2.blogspot.fr/2014/05/vietnam-la-legende-du-dieu-des.html

Pour ceux qui aiment les voitures de collection
Vis-à-vis de Dion-Bouton type E 452 - La voiture emmurée aux enchères à Lyon
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Pour ceux qui aiment l'art lyrique et la musique
Johanna Coutaud (prochainement)
Chanteuse lyrique - Soprano

Elzbieta Dedek - Pianiste virtuose internationale
http://coureur2.blogspot.fr/2016/09/pianiste-virtuose-internationale.html

Pour ceux qui aiment le cinéma
68° festival du cinéma - Alexandra Robin - Léopold Bellanger  - Cédric Bouet
http://coureur2.blogspot.fr/2015/05/68-festival-cinema-cannes-2015.html

Pour ceux qui aiment la danse
 48° Congrès Mondial de la Recherche en Danse - Avignon du 9 au 13 novembre 2016 - Fabienne Courmont présidente -  UNESCO-CID partenaires 
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Festival d'Avignon à Mouans-Sartoux - Danser Baudelaire - Bruno Niver - Marina Sosnina - Répétition générale
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Pour ceux qui aiment s'habiller et sortir
Eliane Horville - soirées - ville - élégance - conseils - coach
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Sortir - Manifestations -Performances - Expositions...2012/2017
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Pour des participations citoyennes


Ordre national infirmier - Recommandations sanitaires
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Pour ceux qui aiment les multiples beautés de la France 

Les oliviers fantastiques de Lucette
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Carnet de voyage - Ombres et Lumières - L'eau et les Sables, architectures de villégiatures
https://coureur2.blogspot.fr/2014/01/ombres-et-lumieres-leau-et-les-sables.html

2 - La France en vrac
https://coureur2.blogspot.fr/2014/10/visiteurs-des-pages-pour-voir-le-site.html

1 - CP La France en vrac 1
https://coureur2.blogspot.fr/2014/01/la-france-en-vrac-france-in-bulk-franca.html




                                                              









1 commentaire:

  1. Quand on met en place une méthode d'étude aussi simple sur un sujet aussi difficile, avec une pareille rigueur pour chacun de ses composants (châteaux de la Creuse), et qu'on en vérifie le fonctionnement avec autant d'efficacité et d'aisance sur un territoire très élargit avec une telle richesse (ci dessus), c'est ce qu'il y a de plus brillant d'un point de vue archéologique...Vous faites faire des pas de géants à la recherche sur le château en France. Merci. Maintenant, il faut publier ça : c'est un devoir culturel et patrimonial.
    cordialement

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