Le site complet compte à ce jour 145 articles : il est à votre disposition. Toutes les pages sont issues de mes recherches personnelles et universitaires. Les emprunts à des auteurs sont signalées et il n'y a aucun élément qui tombe sous le coup de la protection des données des lois européennes sans compter que je respecte avant tout la tradition de libertés et de démocratie de la république française. En tant que citoyen français je me conforme à la législation française. Toutes les photos publiées l'ont été avec l'accord des personnes à la date de leurs publications. Ces pages ainsi que tous les documents produits sont assujettis à Copyright et droits d'auteur. Il n'y a aucune raison commerciale, ni déclarée ni cachée, pour la construction de ce blog. Vous pouvez aussi aller sur le moteur de recherche à droite de votre écran sur cette page. Vous pouvez rechercher tout ce qui vous intéresse, du dessin à la peinture, à l'archéologie, à l'architecture, à la poésie, à la sculpture, aux pages magazines, pour votre stricte curiosité ou culture personnelle, et pour toute autre action ne débordant pas le cadre strict de la consultation. Pour les universitaires qui voudraient produire certains de ces travaux, me contacter sur la partie "blogger" en bas de page, en me laissant votre adresse courriel de messagerie. Pour clarifier mes compétences professionnelles, voici le panorama de mes formations. Lycée technique, mécanique, où j'ai appris le dessin industriel que j'ai par la suite appliqué au dessin d'architecture de relevés archéologiques appris à l'université de Poitiers. Formation militaire BMP1 (engagé trois ans dans les Commandos Troupes de Marine - 22° RIMA puis 1° BPCS - Importante formation à la topographie si utile pour mes recherches archéologiques) - Formation d'Infirmier du Secteur Psychiatrique en 28 mois, IDE par Réforme Hospitalière - Nombreux travaux et nombreuses formations avec des maîtres de la peinture (lithographie, gravure, peinture,...) et de la littérature contemporaine. Doctorat Lettres et Arts (mention Très Honorable avec Félicitations), Histoire de l'Art et Archéologie, Université de Provence Centre d'Aix à partir d'autres formations de ce cycle à l'Université de Tours (2 ans - Centre d'Etudes Supérieures de la Renaissance), de l'Université de Poitiers (2 ans - Centre d'Etudes Supérieures de Civilisation Médiévale), et deux ans de formation en lettres à l'université de Nice, et stages divers - Diplôme Inter-Universitaire de la Faculté de Médecine de Lille, "La Santé Mentale dans la Communauté" en lien avec l'OMS/CCOMS. Sur Google "Les budgets aidants..".http://www.ccomssantementalelillefrance.org/sites/ccoms.org/files/Memoire-Peynaud.pdf. J'exerce au C.H.Cannes en tant que coordinateur/responsable des Ateliers Thérapeutiques-Psychothérapie Institutionnelle du Pôle Santé Mentale en Intra Hospitalier)
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Pour mémoire, les articles déjà rédigés sur le blog, extraits de cette thèse sont:
(Si ces liens ne fonctionnent pas en cliquant dessus, faites-en un copié / collé qu vous placez sur la d'adresses )
L'ancienne église Saint-Nicolas de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/monaco-ancienne-eglise-saint-Nicolas-le.html
Techniques et vocabulaires de l'art de la façade peinte
http://coureur2.blogspot.fr/2012/08/un-tour-dans-le-massif-central.html
Les Vecteurs Impériaux de la polychromie occidentale
http://coureur2.blogspot.fr/2012/06/philippines-les-Vecteurs-imperiaux-de.html
Le clocher des Frères Perret à Saint-Vaury
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/perret-freres-le-clocher-des-freres_10.html
Histoire de la Principauté de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/07/histoire-de-la-principaute-de-monaco.html
Le Palais Princier de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/palais-princier-de-Monaco-palais-of.html
Versailles - Monaco - Carnolès - Menton: présence de l'art français en Principauté de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/versaillesmonaco-larchitecture.html
Primitifs Niçois - Les chapelles peintes des Alpes Maritimes
http://coureur2.blogspot.fr/2012/03/primitis-nicois-les-Chapelles-facades.html
Eglises du sud-ouest de la France A travers l'art de la polychromie architecturale
http://coureur2.blogspot.fr/2013/02/eglises-du-Sud-Ouest-des-alpes-alpes.html
Des cérémonies et des fêtes Autour de Saint-Nicolas de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2013/09/des-cérémonies-et-des-fêtes-Autour-de.html
Langages de l'art contemporain - répétition, bifurcation, ...
http://coureur2.blogspot.fr/2013/09/repetition-ordinaire-bifurcation-art-du.html
La polychromie architecturale et l'art de la façade peinte (1° partie) - des édifices civils dans les Alpes-Maritimes
http://coureur2.blogspot.fr/2014/07/la-polychromie-architecturale-et-lart.html
Façades peintes - édifices civils du sud-ouest des Alpes - 2° partie - XX° siècle
http://coureur2.blogspot.fr/2015/01/facades-peintes-edifices-civils-du-sud.html
Aspects de l'évolution des seigneuries historiques de la Principauté de Monaco à travers quelques
exemples d'architectures polychromes ponctuelles.
http://coureur2.blogspot.fr/2016/01/aspects-de-levolution-des-seigneuries.html
Par ce nouvel article je donne un aperçu de ce que pouvaient être les architectures temporaires
des cérémonies et des fêtes pendant - et un peu en aval - la période baroque dans le sud-ouest des Alpes, et principalement autour des célébrations princières à Monaco,
importants vecteurs de réalisations polychromes
confiées à l'art du peintre.
EGLISE SAINT-NICOLAS DE MONACO
Etude archéologique complète, sur ce blog au mois d'octobre 2011
C'est une bulle du pape Innocent IV, du 6 décembre 1247, que la communauté du Rocher de Monaco obtient l'autorisation d'édifier une chapelle, en plus de celle qui existait à Saint-Martin vers la pointe du rocher côté mer, au port et au vallon des Gaumates, afin que les génois de passage puissent recevoir les sacrements d'un prêtre sans être obligés de monter à La Turbie. Le chapelain devra obédience à l'évêque de Nice. La réquisition n'a cependant pas lieu avant le 22 juin 1252. Un cimetière, au sud de l'église, est béni en 1322 : dans ce créneau historique de 1252-1322 Léon-Honoré Labande situe la construction de l'église dédiée à Saint-Nicolas, saint patron des pêcheurs.
Hyacinthe Gobaut précise cependant que la tradition fait état, mais à tort, d'une première église Sainte-Ursule construite sur le lieu avant la mise en chantier de Saint-Nicolas.
L'exploration du matériel lithique - anciennement regroupé au chevet de la nouvelle cathédrale néo-romane édifiée à l'emplacement de Saint-Nicolas à partir de 1875 - nous permet de comprendre qu'il y eut effectivement une église fort ancienne mais partiellement reconstruite au XVI° siècle et au XVII° siècle avant de subir d'autres avatars, mineurs, jusqu'en 1874, date de sa destruction pour deux raisons essentielles : la vétusté de l'édifice et le besoin que Monaco, bientôt érigé en Diocèse, avait de posséder une cathédrale sur le Rocher.
L'importante étude archéologique, présentée sur ce blog, que j'ai consacrée à cette église disparue, totalement ignorée dans les inventaires des églises de type cistercien, plus précisément mendiantes, nous entraîne dans le premier patrimoine architectural monégasque conséquent et scientifiquement observable.C'est aussi par cette église Saint-Nicolas que nous entrons dans le panorama architectural d'un groupe d'églises du sud-ouest des Alpes [voir mon article au mois de février 2013 sur ce blog] à ce jour ignoré, et au pire, daté du XVI° siècle.
Bien qu"à la fin du XIII° siècle la caractère des églises cisterciennes construites par les Dominicains (car c'est bien sûr aux Dominicains qu'on demande de se charger de l'édification de Saint-Nicolas) change par cette demande expresse du pape de donner aux églises de l'ordre de Saint-Dominique une fonction "d'appel", on ne peut pas trop s'aventurer sur une évolution décisivement orientée, à l'exemple des grands modèles italiens, vers un emploi des décors extérieurs même si, par ailleurs, un protiro ne peut pas paraître ici incongru. Le tympan peint, comme nous l'avons vu avec les églises du sud-ouest des Alpes,
Mes deux essais de reconstitution de la façade de Nicolas au XIII° siècle, suivant mon étude archéologie |
Certes, comme le verrons pas la présentation, bien qu'un peu sommaire des villes de la Principauté (sur une autre page), la bordure est du sud-ouest des Alpes connaît assez tôt une influence de la Renaissance architecturale italienne avec des portails à ordres encore pittoresques et imprégnés d'un certain flamboiement gothique, ne serait-ce que par la richesse (bien que relative) des ornements. Peut-être, par ailleurs et au regard des relations complexes internationales que les seigneurs monégasques entretiennent, entre autre avec le royaume de France, des idées renaissantes peuvent aussi venir des pays ligériens au détriment des apports directs et réels d'Italie, mais c'est toutefois à travers le mobilier extérieur et intérieur de Saint-Nicolas, dont le portail à ordres, que le vocabulaire architectural péninsulaire s'affirme et ce de façon à peu près contemporaine à d'autres percées du style plus à l'ouest jusqu'au Var à la rencontre des courants bellifontains venus du nord-ouest. Dans les années 1540-1550 ces répertoires renaissants architecturaux ne sont pas à confondre avec d'autres répertoires ornementaux (déjà évoqués et repris dans l'étude des chapelles peintes du sud-ouest des Alpes). C'est à une diffusion effilochée, thématique et bipolarisée des idées et répertoires de la Renaissance qu'on assiste dans le sud-ouest des Alpes. Et, dans ces méandres, le portail est structuré et simplifié de Saint-Nicolas fait figure de modèle précoce en marge d'autres exemples.
Comme en témoigne le chapiteau Grimaldi de Saint-Nicolas, l'art gothique n'est pas spontanément évacué ou balayé par les répertoires renaissants. La reconstruction de l'église, après l'assaut des Génois de 1508, s'est aussi effectué sur les idée directrices de ce qui restait en place de l'architecture du XIII° siècle. Le contexte est donc ambigu et particulier. Il est alors impossible de séparer, dans ce XVI° siècle monégasque sous protection espagnole, ce qui vient par le choix des seigneurs, ce qui vient naturellement par le flux des mouvements culturels, ce qui vient pour complaire ou pour répondre aux goûts de telle tutelle momentanée...On peut choisir son hypothèse mais pas son artiste car ces œuvres sont anonymes et dans ces régions alpines la circulation des ouvriers, artistes et maîtres en tous genres est un caractère souligné par de nombreux historiens de la région, peut-être parfois avec beaucoup de générosité en attendant des recherches plus serrées. Ce caractère de déplacement des artistes n'étant pas non plus propre au sud-ouest des Alpes l'appel de l'architecte de la cathédrale de Sens, Guillaume, pour édifier la cathédrale de Canterbury, après 1174, est exemplaire dans la renommée internationale que certains d'entre eux pouvaient atteindre au moyen Age. Ce qui semble se dégager de ce caractère décousu d'arrivées et de retours des répertoires, c'est une absence d'attachement particulier à tel ou tel style en l'absence de grands modèles locaux, hormis ceux de l'art gothique. En ce sens Monaco témoigne, à travers ses crises politiques, de la crise culturelle profonde qui est en train de bouleverser l'art du moyen-age vers l'art baroque. Et qu'y a t-il de surprenant que de voir arriver bientôt à Saint-Nicolas les tous premiers décors architecturaux baroques du sud-ouest des Alpes lors du remaniement intérieur du chevet peu avant 1614 et jusqu'autour de 1620.
D'après mon étude archéologique, planche technique d'étude de l'évolution de la façade de Saint-Nicolas entre XVI° et XVII° siècle |
L'entrée triomphale de la Renaissance italienne par Luca Cambiaso au palais de Monaco (autour de 1570-1580, d'après mon étude qui est la seule documentée) ne signe pas non plus une suprématie brutale et unilatérale des influences péninsulaires, et ce malgré le voisinage territorial de la Ligurie, et les observations que je ferai à travers les villes monégasques mais aussi par les fortifications du Rocher dans la première moitié du XVI° siècle.
Ce premier bref panorama de l'état architectural de Saint-Nicolas sur une période allant de la seconde moitié du XIII° siècle au premier quart du XVII° siècle ne sert pas directement le sujet de ma recherche sur cette page. Mais, indirectement cette histoire tend à montrer l'extérieur de Saint-Nicolas plusieurs fois décoré sans possibilité d'en évaluer les programmes permanents exacts (avant le XIX° siècle) ni de conclure à une veine française, bourguignone ou italienne. La Renaissance italienne pénètre cependant le vocabulaire ornemental de la façade à partir des années 1540, sous protection espagnole. Un autre aspect controversé des influences attendues, dans cette contrée géographiquement frontalière ente le duché de Milan et le comté e Provence, va maintenant se situer à l'entrée de la (désormais) en Principauté dans la mouvance française, sans qu'aucun texte ni document interdise de voir dans les manifestations des fêtes e cérémonies, autour de Saint-Nicolas,des survivances de traditions ou installées en traditions, médiévales d'origine impériale.
AUTOUR DE SAINT-NICOLAS DE MONACO
Des cérémonies et des fêtes aux XVII° et XVIII° siècles
Les textes du XVII° siècle que j'exploite ici, recueillis dans le manuscrit 515 des Archives du Palais Princier de Monaco, étaient certainement connus à travers d'importants travaux, publiés ou non, de Louis Baudoin. Depuis 1994 ces textes ont été traduits et publiés dans les Annales monégasques en deux fois (1994 et 1995 - N°18 et 19). Comme j'ai travaillé sur les documents originaux, avant traduction et publication, je ne donnerai pas les traduction littérales, remarquables, d'Inès et Claude Passet. En revanche j'utiliserai ces travaux de traduction pour vérifier et préciser ma propre lecture peut-être plus spécialisée en matière d'histoire de l'art et d'archéologie, mais en tout cas beaucoup moins littéraire et précise dans la transcription des langues anciennes italiennes et monégasques. Je n'écarterai pas, en conséquence, quelques divergences de points de vue, mineures, sur des éclairages différents de traduction selon les disciplines, me situant dans l'optique, non pas restrictive mais enrichissante, de l'apport des ces textes à l'intelligence de mon sujet. Les autres textes explorés, essentiellement ceux du XVIII° siècle, ont déjà fait l'objet d'études publiées ou apparaissent en archives en versions françaises ou italiennes.
En revanche, les éclairages que j'ai extraits de ces textes pour l'étude des décors et ornements temporaires des déroulements des cérémonies à Monaco, d'un point de vue de l'histoire de l'art et de l'archéologie, sont tout à fait nouveaux et inédits.
1 . Les noces d'Hercule II, fils d'Honoré II, et d'Aurélia Spinola - Avril 1641.
C'est un texte manuscrit du curé de Monaco Don Pacchiero (manuscrit 515 des Archives du Palais Princier de Monaco - folios 73 à 77) qui relate les cérémonies d'accueil d'Aurélia Spinola avant ses noves avec Hercule Grimaldi, marquis de Campagna. Ce fils d'Honoré II ne régnera pas puisqu'il sera tué accidentellement à Carnolès en manipulant des armes à feu. De ce mariage naîtra le futur Louis 1°, petit fils et successeur d'Honoré II.
La fiancée arrive au port.
Le débarquement se fait sur un ponton de bois peint de différentes couleurs, installé sous une porte en dur...fata di matteria a muro...Ce ponton s'avance de 84 palmes sur un rythme de cinq piliers. Deux balustrades de part et d'autre du ponton sont composées de 128 balustres. Aux quatre angles quatre pyramides sont enrichies de soixante-quatre hiéroglyphes tous différents. Les piliers supportent également les armoiries des Grimaldi et des Spinola couronnées à la ducale et surmontées de la devise Deo Juvante. Le sol du ponton est recouvert de fins tapis de Venise, entouré de pavements en faux marbre imitant le travertin à la romaine de telle façon que l'ensemble laisse l'impression d'un construction massive ornée d'inscriptions, d'imprese. Des statues poétiques (...statue poetiche...) démarquent l'entrée de la porte peinte de différentes couleurs, à intrados également décoré, et invitent à pénétrer à La Condamine appelée pour la circonstance "jardin de fruits par I. et C. Passet (...invitano al giardino, e frutti...).
Au début du XVII° siècle la plaine côtière de La Condamine est clôturée de murs. Des jardins occupent cet espace au pied du Rocher, fond d'un port naturel bordé à l'est par ce qui sera plus tard appelé le Mont Charles (Monte-Carlo). Pour passer du débarcadère à ces jardins on doit franchir la porte de l'enceinte redécorée et repensée pour la circonstance en architecture provisoire. L'allée qui mène de cette porte au pied du Rocher a été aménagée et décorée d'une perspective qui part exactement du ponton, passe sous la porte de la Tour de la Marine et remonte jusqu'à la porte dite "de l'Avancée".
En 1641, date de ces fêtes et année de l'expulsion de la garnison espagnole (novembre 1641), l'itinéraire allant du port à la plate-forme du Rocher est jalonné de sept portes du dispositif des fortifications. Ce dispositif est décrit par Claude Passet "...Les sept portes à franchir pour arriver en ville sont bien visibles : celle de la Tour de la Marine au port, celle dite de "l'avancée", au bas de la rampe actuelle, en gros celle du milieu, la porte devant la grosse tour carrée du "flancs des prisons, le pont-levis de 1553, les deux portes du Mirador, et du Torrione".[C.Passet, 1979, op.cit., p.125]
Ce site de la tour dite de "l'avancée" est nommé "Porta Prima" par le curé don Pacchiero. Tout un ensemble décoratif complexe est décrit. On peut comprendre qu'il s'agit certainement d'un aménagement particulier positionné au niveau de a tour de 'Avancée mais indépendant ce celle-ci. Le sommet de la perspective est matérialisé par une fontaine (...fonta nova...) et les arbres en bordure de l'allée de cette perspective, nouvellement terrassée, sont décorés. Don Pacchiero parle également de bosquets, d'un village, de figures, toujours "d'imprese", d'inscriptions, d'armoiries et de cette fontaine construite à la gloire des "Excellentissimes époux..." comme si un premier arrêt, au bout de cette perspective, avait été ménagé avant qu'on entreprenne la rude montée sur le Rocher par la Rampe [L'accès actuel à la plate-forme du Rocher depuis la Condamine (indépendamment de la route construite au XIX° siècle) s'effectue par un ancien chemin en escalier en forte pente appelé "Rampe Major", accrochée au flanc du Rocher. Cette rampe fut défendue par plusieurs portes qui s'échelonnèrent sur out son développement depuis le bas jusqu'en haut]. Une sorte de paysage idyllique de débarquement pour Cythère, façonné par un peintre du XVII° siècle [avant le célèbre tableau de Watteau "L'Embarquement pour Cythère"- 1717 - Louvre], semble se profiler. D'ailleurs le curé don Pacchiero n'hésite pas longtemps à nous donner le nom de l'artiste peintre qui a exécuté le décor puisqu'à la fin de ce descriptif on lit "...il pittore de tutte su dite opere Monsù Mimault della cita di Ais..." : il s'agit bien sûr d'un des plus célèbres peintres aixois Bernardin Mimault.
Puis on pend le chemin de la forteresse. Pour inviter la compagnie à emprunter la Rampe Major, des devises, deux statues et des imprese, différemment colorées, ouvrent la voie aux futurs époux et au cortège. Néanmoins on ne trouve aucune indication de décor sur tout l'itinéraire de cette rampe et pas davantage à son débouché sur la place devant le palais. Avec l'étude du palais on peut imaginer un espace en face du palais au milieu du XVII° siècle mais certainement très différent de celui qu'on peut appeler "place" après les travaux régulateurs des princes Louis 1° et Antoine 1°.
Depuis cet espace devant le palais que j'appellerai toutefois "place" pour des commodités de rédaction, pourtant décoré, le texte de don Pacchiero nous entraîne directement à l'entrée de la rue qui conduit à Saint-Nicolas, appelée Strada Honorata et qui répond aujourd'hui à la rue Emile de Loth. L'entrée de la rue est matérialisée par un arc de triomphe en bois en colonnes rondes. De part et d'autre de cet arc , des tapisseries de Damas,cramoisies et azur, complètent l'ornementation des façades adjacentes des immeubles...La rue est parée de tapisseries fines des Flandres. En tout soixante six tapisseries déroulent leurs motifs d'épisodes spirituels, de chasses, de verdures et d'autres ornements (...caprices...). Puis, la rue est coupée par un autre arc de triomphe (...arco rustico...) qui marque le tournant qu'il prendre depuis le rue Emile de Loth pour accéder au parvis de l'église. En tout, cette rue tapissée, d'arc à arc, représente approximativement quatre vint mètres. Au sommet des maisons des colonnes blanches et azur ont été installées pour rehausser l'effet décoratif de la rue. Ces colonnes sont données pour avoir été spécialement faîtes par Son Excellence. L'arc rustique qui fait transition entre la rue Emile de Loth et le "canto" (parvis) a deux façades peintes de différentes couleurs (trompe l'oeil ?). Cet arc est embelli d'arbrisseaux (...di mirto...) de lierre (...hedera...), de croix d'or et d'épitaphes en lettres d'or. Au sommet de cet arc on a installé une statue de la Renommée avec sa trompette. On accède à cet arc au milieu de balustrades en terre cuite. La couleur blanche domine.
Un même arc rustique, orné des mêmes éléments et des mêmes couleurs, est planté au milieu du parvis. Les armoires des Grimaldi et des Spinola, au sommet de l'arc, ont remplacé la statue de la Renommées de l'arc précédent.
La façade de l'église n'est pas peinte. Elle est ornée de verdures, de guirlandes et une banderole, au dessus du portail, porte des inscriptions de bienvenue à Aurélia Spinola en lettres d'or dur fond bleu. Au-dessus, sur une toile, sont peintes les armoiries des Grimaldi et des Spinola sommées de la couronne ducale, de la devise Deo Juvante, flanquée de moines, et tout autour, on a peint la Toison d'Or. Sur les murs de la façade, de part et d'autre du portail, on a tendu des tapisseries de Damas, l'une de couleur cramoisie et l'autre de couleur bleu ciel et frange cramoisie au sommet.
Arrivé ici, on pénètre à l'intérieur de l'église et le curé don Pacchiero donne des détails des décors intérieurs essentiellement réalisés avec les mêmes composants que ceux de l'extérieur. A savoir : parures en tapisserie de toiles de Damas cramoisies ou bleu azur, brocart doré, tapisseries de Naples...de telle sorte qu'à la lecture du texte il reste cette impression d'un décor extérieur qui se prolonge à l'intérieur de l'église.
Puis on sort et on réemprunte au retour le chemin de l'aller et les arcs de triomphe qu'on découvrait sur une face se laissent admirer sur l'autre...On sort de la rue pavoisée de tapisseries et on arrive sur la place devant le palais où une autre perspective attend le cortège.
En 1641, après les travaux d'Honoré II, et avant ceux de Louis 1°, l'entrée du palais se trouve toujours au nord-est de l'ensemble palatial. C'est donc une grande oblique qui traverse la place depuis la rue Emile de Loth jusqu'à l'entrée du palais et on comprend alors pourquoi le texte de don Pacchiero nous entraînait directement à la rue Emile de Lothe en sortant de la Rampe Major. Sur cette oblique, prévue pour être utilisée autant de l'église au palais que du palais à l'église, sont installés des arcs de triomphe, une petite cour bordée d'arcades entre les arcs, de divers ornements et d'une perspective peinte dur toile. Don Pacchiero nous donne les détails de ces installations.
Deux arcs de triomphe marquent, devant le palais, l'entrée et la sortie d'une petite place ceinturée d'arcades en portiques. Le premier de ces arcs de triomphe est en bois à double face, et il a quatre colonnes rondes sur chaque face. La façade extérieure est tournée vers la rue Emile de Lothe. Elle est diversement colorée d'inscriptions, d'imprese, de trophées, d'armoiries des Grimaldi et des Spinola à l'identique du dispositif déjà décrit devant l'église, de devises à la gloire de l'empereur et de la monarchie d'Espagne, des puissances, et surtout d'une statue d'Hercule. L'autre arc est décoré suivant le modèle du premier et ses statues représentent des forces. Ces deux arcs ponctuent l'entrée et le sortie d'une placette, bordée d'arcatures et couverte d'un vélum fait en damas jaune et vert, qui va jusqu'au mur du palais. Sous ce vélum, ou ciel, est peinte, en direction de l'église, sur la toile, toute une très belle perspective au ciel lointain avec terre, jardins et maisons.
Vient ensuite la description sommaire des fastes déployés dans le jardin : profusion d'objets de toutes sortes comme vaisselle en or, argenterie, brocarts, damas, laines, lins, bois peints et dorés, très beaux portraits de personnages célèbres. L'intérieur du palais est qualifié de paradis.
Cet itinéraire somptueux est divisé en deux étapes distinctes : d'abord un arrivée au port et la montée d'une grande perspective jusqu'à la fontaine et au petit village au pied du Rocher, puis, un axe église-palais qui est doublé de son itinéraire inverse, soit l'axe palais-église.µ
L'arrivée au port pour laquelle j'ai pu évoquer un débarquement pour Cythère est organisé suivant une perspective qui monte à la fontaine de jouvence (presque une Carte du Tendre pour une référence à l'univers précieux du temps), mais teintée par l'esprit de ces images du Nord à thèmes de fêtes villageoises : le lieu de la fête commence ici par une sorte d'évocation du pays de cocagne et si la corne d'abondance en est absente les arbres décorés et les fruits chers aux compositions maniériste, baroques et bucoliques sont là en signes avant-coureurs des promesses glorieuses. Depuis le ponton jusqu'à la fontaine cette perspective est une allée de gloire et de riches promesses d'abondance.
Pour la seconde phase du décor, cohérente avec l'accueil depuis le ponton, l'idée d'une forte survivance des célébrations impériales, enrichies d'autres apports médiévaux, domine. Tout dans la réalisation de ce décor n'est pas de l'ordre de la conception. On a effectivement des arcs de triomphe enrichis de statues et peints de différentes manières, mais l'église, la rue, les portes fortifiées, la place, le plais, ont bien imposé leurs réalités tout autant que le site. Ce qui marque cette volonté de transcender la réalité, banale en somme, en ensemble palatial idéal et cohérent. L'arrivée au palais par cette sorte d'atrium matérialisé par la placette bordée d'arcades entre deux arcs de triomphe est là en transition et en accueil de la gloire des futurs époux. La Renommée sonne de sa trompette sur cet axes élise-palais traité pour lui-même mais déjà comme un intérieur très privé et presque annonciateur de ce paradis évoqué par don Pacchiero.
L'itinéraire emprunté par les futurs époux apparaît alors comme une insensible transition, bien que par étapes, entre le monde de la mer d'où vient Aurélia Spinola vers l'Olympe où réside Hercule II appelé à régner, et avant tout à ouvrir à sa promise les portes de son royaume idéalisé sous le sceau de la protection divine en étape principale.
Bernardin Mimault (Draguignan 1609- Aix-en-Provence 1673) est issu d'une famille de peintres dont l'origine remonte au père de Bernardin, François Mimault né dans le Poitou à Parthenay (Deux-Sèvres) vers 1580 et décédé à Aix-en-Provence en 1652. L'arrivée en Provence de François est liée à un voyage à Rome. Le 8 juin 1608 lors de son retour de la Ville Eternelle il se fixe à Draguignan (Var) d'où son activité de peintre va s'exercer essentiellement vers le sud-est de la Provence (Seillans - Var - 1609), c'est-à-dire dans le sud-ouest des Alpes. Entre 1614 et 1620il s'associe à un artiste doreur originaire du diocèse de Turin et installé à Saint-Paul-de-Vence (Alpes-Maritimes). On le retrouve également à Bargemont (Var) en 1616 et, vraisemblablement pendant cette période à Gréolières (Alpes-Maritimes - partie Provence Orientale) en compagnie de cet artiste vençois dénommé Laurent de Canavèse. Des difficultés surgissent avec les Dominicains e Draguignan quand François Mimault, paradoxalement attiré par la protection de Bernardin Geoffroy Gansard, capiscol de l'église métropole d'Aix-en-Provence et originaire de Draguignan, s'installe dans la capitale provençale en 1622 [Ch.Astro, F.L.Thévenon, La peinture au XVII) siècle dans les Alpes-Maritimes. Nice, 1985, p. 26 et 27].
François a deux fils qui seront peintres comme le père : Bernardin, l'aîné, et Jacques, le cadet. Cette filiation d'artistes de la famille Mimault aura des ramifications jusque dans le XVIII° sicle avec un autre Jacques et Jean-François seulement connus pas leurs noms [J.Boyer, La peinture et la gravure à Aix-en-Provence aux XVI°, XVII° et XVIII° siècles (1530-1790). Dans, Gazette des beaux-arts - VI° période - Tome LXXVIII - Cent treizième année - 1230-1232° livraisons. Paris, juillet-septembre 1971, p.7, 43, 44, 151, 152 // Alauzen, La peinture en Provence. Marseille, 1987, p.390].
Bernardin Mimault, formé dans l'atelier paternel, va compléter son apprentissage en Italie. Puis, en 134, il entre au service du prince Honoré II de Monaco et semble y demeurer jusqu'en 1642, ou pour le moins jusqu'à la fin de ces décors de fêtes car cette date de 1642 est celle à laquelle, par les comptes, Bernardin est remercié de ses travaux [A.P.M.-D*18, folio 152.V.]. En 1634 l'oeuvre qu'il exécuta pour la famille Grimaldi est bien connue à travers l'étude de Marie-Christine Gloton [M.Ch.gloton, Portrait de Jeanne Grimaldi, comtesse Trivulce. Dans, La peinture en Provence au XVII° siècle - Catalogue de l'exposition du musée Longchamp - Marseille - 1978. Marseille, 1978, p.105 et 106]; Un trou dans son activité d'artiste apparaît une première fois entre 1634 et 1640, date à laquelle il exécute sur toile les volets peints de l'orge nouvellement installé à Saint-Nicolas de Monaco [C.Passet, Les orgues de l'église Saint-Nicolas de Monaco - Facteur G.Oltrachino, 1639. Monte-Carlo, 1979]. Bernardin, né en 1609 à Draguignan, n'a que vingt-cinq ans lorsqu'il apparaît dans la sphère des Grimaldi. Après 1642, il faut attendre l'année 1658 pour le retrouver à Monaco où, entre temps, on a fait appel à d'autres artistes essentiellement italiens et surtout génois comme Orazio de Ferrari dont la présence en Principauté est signalée, de façon intermitente, de 1642 à 1657, c'est-à-dire jusqu'à sa mort (Volti 1605 - Gênes 1657) [G.Saige, 1897, op.cit., p.230 et 231. // L.H.Labande, 1932, op.cit., p.101].
Bernardin va devenir un personnage et un artiste très important du milieu aixois. Hélas, il ne nous reste de don oeuvre que de bien rares témoignages. Par les textes d'archives dépouillés par Jean Boyer, Jean-Jacques et Marie-Christine Gloton (Gloton-Rinville), nous pouvons cependant suivre son activité aixoise à partir de son service auprès de Pierre Puget dont il fut le représentant dans l'affaire de la Congrégation des Messieurs. Cette congrégation passa commande à Pierre Puget, en 1658, d'une série de peintures et d'ornements pour sa chapelle au collège des Jésuites d'Aix. Des difficultés survinrent entre Pierre Puget et la congrégation. Jean Daret et Reynaud Levieux (peintres aixois) furent chargés de peindre trois toiles et on confia à Bernardin Mimault le soin d'aller à Rome faire exécuter le reste de la commande dans les années 1662-1663. A Rome Bernardin réussit à obtenir le concours de Cino Ferri, élève de Cortone,. Outre les rôles importants que joua Bernardin Mimault en tant que représentant à Aix de Pierre Puget, de médiateur et d'arbitre auprès des congrégations, de délégué privilégié auprès des artistes italiens, on le retrouve en tant que peintre dans la réalisation d'importants décors comme ceux exécutés pour le Procureur Général d'Aix, François de Gantès, en son hôtel, de 1665 à 1667 [J.J.Gloton, 1979, op.cit., p.223, 237, 242, 246, 48, 282, 404 // M.Ch. Gloton Pierre te François Puget - Peintres baroques. Préface de Jacques Thuillet. Aix-en-Provence, 1985, p.35, 59, 91, 138 et 140 // M.Ch. Gloton-Rinville, Restaurations et nouvelles attributions : un tableau aixois rendu à l'école italienne. Dans Seicento - Rencontre de l'Ecole du Louvre. Paris, septembre 1990, p.418.]. Bernardin s'éteindra à Aix-en-Provence en 1673 laissant derrière lui une oeuvre et une activité très mal connues mais qui semblent apparaître, par-delà la documentation très lacunaire dont nous disposons, de plus en plus importante au sein de ce rôle tenu par les artistes aixois dans la diffusion de l'art baroque dans toute la Provence suivant une ligne littorale allant de Rome à Marseille, en passant par Gènes et Monaco (la présence à la cour de Monaco ne doit-elle pas déjà se poser en termes de mécénat du prince Honoré II ?). Cra il faut bien amener ici la Principauté dans ce rôle de trait d'union entre l'art italien et l'art français à une période charnière de l'histoire de l'art en Provence et dans le comté de Nice puisque cette activité des artistes aixois et génois se situe en aval et en amont de ces années 1640 qui voient le démarrage des chantiers baroques du comté de Nice, juste après les remaniement de Saint-Nicolas de Monaco et les années repérées par Jean-Jacques Gloton pendant lesquelles le maniérisme aixois évolue résolument vers son art baroque [J.J.Gloton, 1979, op.cit., p. 127 à 187]. Avec cette mise en scène de l'accueil d'Aurélia Spinola, en ce qui me concerne, j'ai cru pouvoir avancer une veine du courant précieux qu'on retrouve, à peu près à la même époque, à travers d'autres réalisations du prince Honoré II.
Il faut revenir à la fois sur l'activité de Bernardin Mimault et sur cette composition de fêtes pour essayer de saisir quelques aspects complémentaires de cette oeuvre, susceptibles de nous renseigner davantage sur le climat baroque ayant pu régner à Monaco autour de l'expulsion des Espangols en 1641.
La conception de l'itinéraire d'accueil de la fiancée d'Hercule Grimaldi par Bernardin, n'est pas, je l'ai déjà dit, très novatrice malgré certaines idées contemporaines qui sont aussi à envisager du côté de l'influence de la cour lettrée du prince Honoré II qui, on le sait, suivait l'actualité littéraire et artistique du temps. On doit se questionner sur le dispositif de placette carrée entourée de portiques, ponctuée de deux arcs de triomphe qui évoquait l'entrée du complexe palatial par l'atrium. Jean Jacquot, dans un très important article de fond consacré à l'évolution des thèmes et des styles des fêtes et cérémonies, définit un type génois "...L'arc des Génois - Tandis que l'arc espagnol avec ses soldats, ses feux, ses musiciens, ses anges, combine architecture, art figuratif et théâtre, celui des Génois nous fait entrer dans un monde où tout est plastiquement transposé. Large de 70 pieds, profond de 90, haut de 100, entièrement corinthien...il comportait deux galeries ou portiques, l'une devant, l'autre derrière, chacune à deux ordres de colonnes, toutes de marbre bleu veiné, avec bases et chapiteaux dorés. Ces colonnes étaient soutenues par des piédestaux "couleur de cuyvre" et historiés , avec figures des dieux ou déesses pour la première face, gestes du preux Hercule, pour la seconde..." [J.Jacquot, Panorama des fêtes et cérémonies du règne - Evolution des thèmes et des styles. Dans, Les fêtes de la Renaissance - Volume II. Paris, 1960, op.cit., p.458]. Ce texte est suffisamment troublant depuis ses arcs, ses portiques jusqu'à la statue d'Hercule. Cette statue ne devrait susciter aucun commentaire puisque Hercule est un dieu tutélaire de Monaco (Portus Herculis) et que le futur marié s'appelle aussi Hercule. Toutefois, il faut remarquer, suivant le déroulement que nous donne de cet itinéraire le texte du curé don Pacchiero, que cette statue d'Hercule est placée à l'entrée à l'entrée du seul lieu où l'empereur est célébré. Hercule c'est aussi le symbole impérial choisit par Charles de Gand quittant Middelbourg le 8 septembre 1517 pour aller rejoindre son royaume d'Espagne. Hercule n'étant toutefois pas représenté mais il était évoqué dans la devine Plus Oultre campée entre deux colonnes (les colonnes d'Hercule géographiquement situées au détroit de Gibraltar). C'est ainsi que l'empereur apparaissait comme un nouvel Hercule vainqueur et conquérant [M.Bataillon, Plus Oultre; la cour découvre le Nouveau Monde. Dans, Les fêtes de la Reniassanc - Volume II. Paris, 1960, op.cit., p.13 et 24]. Au moment où Honoré II fait établir la généalogie des Grimaldi par Venasque Ferreol donnant à la famille princière monégasque des origines impériales, tout un contexte ambigu apparaît malgré certaines idées probablement génoises. Pour rester prudent j'évoque en fait une sorte de cristallisation possible - entre les aspirations du prince HonoréII (dont ses imminentes vues politiques vis-à-vis de la protection impériale qu'il faut encore ménager), la connaissance de l'art européen de Bernardin Mimault serviteur d'une cour lettrée en pleine mutation, la tradition monégasque - matérialisée autour d'une cérémonie de mariage devenue objet politique de propagande nationale discrète et pouvant passer sous le couvert des traditions et des fastes.
La survivance des traditions médiévales c'est aussi le déploiement de draps blancs et de tapisseries pavoisant les espaces publics. Ces tapisseries, on le sait par les inventaires, proviennent toutes des collections princières. Depuis la fin du Moyen Âge les grands seigneurs et les cours de cette partie de l'Europe, de Chambéry jusqu'à Gènes, sont friands de ces productions tissées, colorées, et pouvoir en posséder pour les montrer est une preuve de richesse et de raffinement suprêmes [M.Roques, 1963, op.cit., p.91 à 93]. Les façades peintes ont été réalisées pour la circonstance et appartiennent au décor extraordinaire de la fête, dans un contexte de culture génoise. L'étude du palais tend à démontrer qu'en fait, il semble bien que l'architecture peinte et de leurre était bien connue à Monaco et qu'on l'utilisait aussi de façon permanente. La description des décors peints est toutefois absente du texte de don Pacchiero en dehors des armoiries et des épigraphes, bien que l'emploi du mot "imprese" appelle des motifs animaliers ou végétaux...La palette des couleurs en peinture est assez pauvrement décrite : le blanc, l'or...Le texte est plus éloquent lorsqu'il nous renseigne sur les couleurs des tentures: bleu, cramoisi, jaune, vert, les couleurs des armoiries dont le rouge des Grimaldi (qu'on devine) et celles des tapisseries (verdures et scènes religieuses). Dans ce texte ce sont plus les tentures que les décors purement peints qui apparaissent en décors extraordinaires sur lesquels le curé don Pacchiero met l'accent.
A travers ce descriptif on devine également deux autres facettes de l'art de Bernardin Mimault : la sculpture et l'architecture. Bernardin Mimault étant le seul artiste qui figure dans le texte ici exploré, nous avons toutes les raisons de croire qu'il fut essentiellement le sculpteur des statues et ornements des portes et des arcs de triomphe tout autant que le concepteur des architectures provisoires, hormis cet intervenant dénommé son excellence. Bernardin pourrait ainsi se situer, à travers ces fêtes, dans cette lignée d'artistes d'inspiration romaine qui, depuis Michel-Ange jusqu'à Pierre Puget, revendiquent la pratique des trois arts majeurs : la peinture, la sculpture et l'architecture.
2 : D'autres décors de la façade de Saint-Nicolas de Monaco au XVII° siècle.
Les autres descriptifs des décors de la façade de Saint-Nicolas, à travers les cérémonies relatées par le manuscrit du curé don Pacchiero, n'apportent pas grand chose de nouveau. Que ce soit lors des cérémonies de deuil de Louis XIII (décédé le 14 mai 1643) célébrées à Monaco le 1° juin, lors du baptème du futur Louis 1° le 13 octobre de la même année ou de celui de sa sœur Jeanne le 11 juin 1645, on retouve toujours ces tentures fixées pour l'occasion sur le mur de la façade de Saint-Nicolas. A_peine si la nature des étoffes change suivant les saisons...En 1645, cependant, pour se protéger des chaleurs on dresse une tente à la turque sur la porte de l'église.
En fait rien n'évolue véritablement dans les traditions d'embellissement de fête des façades depuis la célébration du mariage d'Hercule Grimaldi, marquis de Campagna. On fait même l'économie de peintures en façade en ayant recours à ces tentures inlassablement ressorties pour les grandes occasions et réinstallées aux mêmes emplacements.
3 : L'arrivée de Marie de Lorraine le 25 avril 1701 [A.P.M.-C.385]
Au décès de Louis 1°, son fils Antoine 1°, décide de quitter la cour de Louis XIV et de venir définitivement s'installer à Monaco. Marie de Lorraine, épouse d'Antoine 1°, débarque le 25 avril 1701 au port de Monaco sur le même ponton qui avait accueilli Aurelia Spinola en 1641.
Le texte d'archives relatant cette arrivée est extrêmement bref. On apprend seulement que les vues et les églises étaient ornées et que l'essentiel des architectures provisoires prévues à cette occasion se résumait en trois arcs de triomphe qui semblent avoir été tous installés sur le Rocher à partir de la rue qui mène à Saint-Nicolas.
4 : L'avènement d'Honoré III - Décors des cérémonies du 16 au 30 mai 1734 [A.P.M.-A.456 // R.Lécuyer, L'avènement du prince Honoré III (16-30 mai 1743). Dans, Annales Monégasques. Monaco, 1987, N°11, p.7 à 22]
Le prince Antoine 1° laissait le trône à la fille aînée Louise-Hippolyte qui ne règnera que onze mois et neuf jours, emportée par a petite vérole le 29 décembre 1731. Jacques 1°, né de Goyon-Matignon, époux de Louise Hippolyte, prend la succession sur le trône. Succession absolument impossible tant Antoine 1° avait mis d'obstacles en face de celui qui régnera toutefois quelques mois sous le nom de Jacques 1°. Le pouvoir étant réellement entre les mains d'Antonio Massa Auditeur Général, Jacques 1° abdique le 11 juin 1732 et nomme le chevalier Grimaldi, fils naturel d'Antoine 1°, Gouverneur Général. Deux ans après Jacques 1° fait reconnaître son fils Honoré légitime héritier de la couronne monégasque. Le nouveau prince de Monaco, Honoré III, n'a que treize ans lors de ces cérémonies d'investiture.
L'entrée officielle du nouveau prince de Monaco se fit le 13 mai 1734 par chaloupes, dix jours après son départ de Paris. Les réjouissances commencèrent à cette date mais la cérémonie d'avènement n'eut lieu que le dimanche 16. Les décors sont installés dans les rues avant l'arrivée de l'héritier et, pour la première fois, comme le révèle la lecture des archives, les rues de Menton et de Roquebrune sont également décorées. Ces festivités à Monaco durèrent jusqu'au bal de clôture des cérémonies du 19 mai. Elles reprirent ensuite le 22 mai à Menton et durèrent trois jours jusqu'au serment de fidélité des Mentonnais du 24 mai. Enfin ces cérémonies se terminèrent à Roquebrune six jours plus tard.
A Monaco les rues empruntées par le cortège étaient ornées des deux côtés par des tapisseries issues des collections princières considérablement enrichies depuis 1642, c'est-à-dire depuis les accords de coopération avec la France. Les tapisseries et tentures ne proviennent plus exclusivement des Flandres mais aussi d'ateliers parisiens à la façon des Flandres et plus fréquemment des ateliers marchois d'Aubusson et de Felletin. On remarque également d'importantes commandes d'étoffes précieuses en provenance de Gênes et de Milan. Ce sont là ces ornements qui constituent l'essentiel de la décoration murale de la ville pendant ces cérémonies d'avènement. Régis Lécuyer précise...Notons que la coutume de parer les fenêtres de balcons avec des dessus-de-lit brodés, à l'occasion des fêtes religieuses, était très répandue dans le pays et en particulier dans le pays et en particulier dans la proche Ligurie où la tradition s'est maintenue jusqu'aux années qui ont suivi la fin de la deuxième Guerre Mondiale...Trois arcs de triomphe jalonnent l'itinéraire des cortèges. De nouveaux ornements apparaissent en plus des inscriptions [La traduction en Français de ces inscriptions a été donnée par monsieur Destoutteville, frère de S.A.S. le prince Honoré III. -A.P.M.-A.456.p.2. Pour la publication voir R.Lécuyer, 1987, op.cit. p.14] et guirlandes traditionnelles : des bougies et des flambeaux. L'illumination de ces arcs,prévue pour les fêtes nocturnes, va bientôt donner naissance, à Monaco, à des arcs de triomphe supports de feux d'artifice. En revanche ne n'ai aucun indication sur leurs emplacements respectifs et il faut admettre que la façade de Saint-Nicolas était une nouvelle fois décorée de feuillages, guirlandes et tentures.
Le soir du mardi 18 mai une sorte de grande parade navale fut organisée dans le port de Monaco autour du pinque qu'on utilisait comme garde-côte. Ce pinque fut pavoisée et les canons de son bord tirèrent de nombreuses salves alors que d'autres embarcations plus légères étaient embrasées, tout autour, par du goudron enflammé.
Pour la décoration de la ville de Menton les indications totpgraphiques sont plus précises. Le texte en italien, puis traduit en français, relatant ces cérémonies est dû au prête mentonnais Jean-Charles de Monléon à qui on demanda de concevoir les décors de cérémonies [A.P.M.-A.456].
Deux rues sont décorées : la rue longue anciennement appelée Grande Rue et la rue Mattoni anciennement appelée Rue Supérieure. Seule la rue Longue, qui passe devant le palais des princes dans la ville, était ornée de tapisseries et de tentures également sorties des réserves princières par sollicitaion des Metonnais [M. et P.Palmero, Honoré III reçu à Menton en 1734. Dans, "Ou pais Mentounasc" - Bulletin de la Société d'Art et d'Hsitoire du Mentonnais. Menton, juin 1992, N°62, 17° année, p.3 à 12]. La rue Mattoni recevait pour sa part u décor de rameaux, de feuillages parsemés de jasmin et de roses aux couleurs variées. En revanche, je n'ai aucun indication concernant d'éventuels décors en ornements des différentes places devant les édifices religieux. Aucun descriptif des façades de ces édifices religieux n'est à signaler.
Deux arcs de triomphe sont installés dans la ville. Le premier est situé à la porte d'entrée de la ville, vers Carnolès et Monaco, et le second à proximité du palais des princes, c'est-à-dire dans la rue Longue déjà parée de tapisseries et de tenures. Du premier arc de triomphe je n'ai aucun détail. En revanche, nous savons que le second représentait le Palais Royal d'Apollon. Les Maîtres d'Oeuvre de ces arcs furent deux abbés de la principauté : Jean-Charles Moonléon et Joseph-Antoine Vento.
Les jardins de la villa de Carnolès (villa qui fut appelée Palais de Carnolès) ne font pas l'objet d'un descriptif particulier de décors bien qu'on doive supposer quelques aménagements car des fêtes y furent données par le peuple en liesse accueillant son souverain aux ryhtmes de ses chants, danses et tambourins.
A Roquebrune c'est la façade de l'église Sainte-Marguerite qui a la vedette à côté de la maison du curé où le prince Honoré III est hébergé après la cérémonie. Cette façade de Sainte-Marguerite recevait sur son portail les armes brodées du prince surmontant une inscription latine à la gloire du souverain e de la sainte patronne de l'église. Ce système décoratif est repris sur la maison du curé dont la façade est ornée d'un grand cœur enflammé (thème apparu à Monaco sur le chapiteau Grimaldi de 1537 en l'église Saint-Nicolas) accompagné d'une inscription latine à la gloire d'Honoré III. A cette composition, sur la porte d'entrée, on avait ajouté un autre emblème représentant une coquille renfermant une perle et ce vers...Denro una rosa scorza un gran tresoro...A Roquebrune les rues reçoivent aussi des décors de tapisseries et tentures également sorties des réserves princières. C'est-à-dire la prodigieuse richesse dont les rinces de Monaco étaient capables de faire preuve dans leurs trois seigneuries.
Ces déploiements de fastes nous impressionnent et pourtant ce ne sont pas les derniers car la survivance du merveilleux médiéval, en quelque sorte, va maintenant avoir une autre et dernière occasion de se manifester avec éclat.
4. Le mariage d'Honoré III et de Catherine de Brignole - 1757
Cette famille de Brignole est d'ne maison princière de Gènes et le respect des étiquettes entre les familles génoises et monégasques a donné lieu à des péripéties de rencontre des époux assez particulières comme ce débarquement à Monaco de la future princesse du Rocher. Gustave Saige [G.Saige, 1897, op.cit., p.330 à 332] raconte que la princesse de Brignole avait exigé que son future époux vint la chercher en mer à bord de la galère qui la conduisait, au milieu d'une flottille, de Gênes à Monaco. Le prince Honoré III ayant refusé cette dérogation à son rang, Catherine de Brignole retourna à Gênes...Puis, se ravisant, il fut convenu entre les deux parties que deux pontons serviraient de lieu de rencontre aux deux époux : l'un en débarcadère au port de Monaco et l'autre directement jeté depuis la galère de Catherine de Brignole. Ainsi, au moment de l'abordage les deux futurs époux purent s'avancer l'un vers l'autre à pied d'égalité eut leurs pontons respectifs. Chacun des partis étant entouré de sa cour de gentilshommes. Cet épisode montre de quels soins particuliers ont fit preuve lors des cérémonies de mariage et de leurs fastes. Je n'ai trouvé toutefois aucun texte d'archives décrivant les fastes déployés tant à Roquebrune qu'à Menton. Pour la ville de Menton nous possédons cependant un croquis, schéma ou projet d'arc de triomphe.
Ce sont deux textes, l'un en français et l'autre en italien, qui nous décrivent, parfois avec minutie, les décors réalisés par ces festivités [A.P.M.-C.385]. Ces textes sont de la main du curé Lanciarez de Monaco et ils sont accompagnés de de représentations d'arcs de triomphe réalisés tant à Monaco qu'à Menton. C'est cependant la essentiellement la façade de Saint-Nicolas de Monaco que le curé Lanciarez s'est appliqué à décrire en trois paragraphes donnant les détaisl des motifs apposés sur les trois site peints.
Je donne ici l'intégralité du texte français qui décrit la façade, auquel j'ajoute les traduction en français des devises écrites en latin sur la façade de l'église).
1) Dans le fond du frontispice (Je lis ici dans le fond du fronton) de la dite église il y avait pour emblème une piramide (sic) dont la pointe joignait aux rayons du soleil que se trouvait au dessus (comme le symbole de l'amour divin) et sur le "carré" de la piramide deux mains, qui se joignaient l'une avec l'autre, et à côté une cassolette ou un encençoir (sic) fumant, la devise, qui se trouvait à l'entour de cette piramide, était :
ULTRO CITROQUE SINE FINE
(réciproquement et sans fin)
laquelle était expliquée au-dessous par le diction qui suit :
DEXTRAM ULTRO CITROQUE FIDES SINE FINE PAR AVAS IRADIT, ET CETERNUS PECTORA FLECTIT AMOR
(à droite la foi se transmet réciproquement et sans fin par les aïeules et.... courbe les poitrines)
les supports du susdit emblème étaient deux anges.
2) Au-dessus de la façade du portail de la paroisse on voyait la Concorde descendre du ciel dans un nuage tenant de la mai droite une bague, et avaec la gauche elle soutenait une corne d'abondance appuyée à l'épaule, aux deux angles latéraux du susdit portail entre les colonnes et piliers il y avait à la droite le génie de Monaco qui soutenait ses armes, et à la gauche celui de la République de Gennes qui s'appuyait sur celles de la maison Brignole. L'un et l'autre de ces génies en regardant la déesse de la Concorde, laquelle avec un air riant les observait se trouvant immédiatement au dessus, les deux génies se présentaient réciproquement la droite. Cette décoration s'expliquait par la sentance suivante:
RELIGIONE CONCORDIAE DUCTI
(conduits par la réligion de l'harmonie)
3) Sur les deux portes de la dite église il y avait les deux principaux attributs du Mariage, c'est à dire la Foi et la Religion. La Foi était du côté droit, dirigeant son regard au ciel dont elle était éclairée par un rayon divin, vers lequel elle tendait la main gauche, portant la droite sur la poitrine et ayant devant elle un hôtel tout festonné, par dessus lequel se trouvait la couronne du Prince, avec la trinité, qui répond à celle du DEO JUVANTE des armes de Monaco :
DIVINE FIDENS PRAESIDIO
(confiant en la protection divine)
Du côté gauche se trouvait placé la Religion tenant de la main droite la croix et sous l'épaule gauche le livre des Evangiles, laquelle regardait fixement la Foi, qui était de l'autre côté, avec la devise
CONNUBY FIDIMNA CUSTOS
(gardienne très fidèle du mariage)
Un autre texte, en italien et dans le même document, donne une lecture similaire de ces décors :
La facciata della parrochia eva el pari decorata, e tapezzata, comme la chiesa era dipinta...
...immedieato della Porta Grande du mezzo n'era dipinta la dea della Concordia...
...ed erano dipinto due gran jelani che servinaramo il supporto a tute le décorazioni della faciata...
...alle due porte laterali diessa parrochie...si erano dipinti li due principali attributi del sacremento del matrimonio...
... alla sinistra la Religione rivolta alla fede co soli di simboli, con cui nien comunente rapprisentata visé impugnando la croce colla destra, e el libro degli luangeli collo sinistra col moto
CONNUBY FIDISSIMA CUSTOS
(gardienne très fidèle du mariage)
Pour la première fois nous trouvons donc un programme iconographique complet réalisé à la peinture sur la partie enduite de la façade de Saint-Nicolas. Rien ne surprend véritablement dans le choix des figures et des inscriptions si ce n'est sur une façade d'église une réalisation pompeuse par un programme peint, seulement quatre ans après l'arrivée conséquente des tendances néoclassiques en Principauté. Effectivement, nous retrouvons dans le sud-ouest des Alpes, le même goût pour les ornements colorés et peints sur les monuments dynastiques de la Cour de Turin dans cette seconde moitié du XVIII° siècle, et notamment autour de la réalisation de la Place Royale de Nice. Les tendances néoclassiques n'ont donc pas chassé l'expression peinte du bâtiment luxueux mais au contraire semblent l'avoir renforcé à l'occasion de besoins exceptionnels de prestige. En France les décors provisoires des célébrations des événements dynastiques réalisés par Jacques-Ignace Hittorff dans la première moitié du XIX° siècle appartiennent à cette même veine européenne remontée au moins depuis le monde médiéval. Ces décors peints sur les monuments officiels, à l'occasion des grands événements, ne sont toutefois entretenus et ils disparaissent (contrairement à la conservation et à la réutilisation du pavillon d'Henri VIII au Camp du Drap d'Or), surtout pendant la Révolution Française. Le cas de la conservation des armoiries peintes sur le mur du palais Cravesana à Menton et de celles du prince Honoré III sur la porte de Roquebrune paraît tout à fait exceptionnel...même si ces armoiries n'entrent pas dans le cadre des décors occasionnels et exceptionnels des fêtes, ce sont de toute façon des décors peints de célébrations de familles par des armoiries réalisées sur un matériau très vulnérable (simple enduit gravé sans support de sculpture).
La façade de Saint-Nicolas gardera toutefois un double aspect entre partie centrale enduite et murs en façade des chapelles latérales non enduits ou grossièrement enduits. Ce choix dans la différences des qualités d'enduits entre la partie centrale de l'élévation de la nef et les parties latérales des élévations des chapelles se retrouvera sur la plus grande des chapelles du Calvaire à Vence construite au début du XVIII° siècle, ne prend pas en compte les élévations des chapelles latérales, contrairement à ce qu'on voit à la même époque à Saint-Michel à Menton où on est allé chercher une solution romaine à ce problème de résolution du manque d'harmonie résultant de la largeur disproportionnée à la hauteur. Ce choix, non unanime de façade centrale très soignée pour une relative négligence (peut-être voulue ?) des parties latérales, entre maintenant dans les observations que je pourrais occasionnellement faire sur les choix ornementaux des façades des édifices. Remarquons par ailleurs que les murs gouttereaux et les chevets des édifices religieux du sud-ouest des Alpes ne sont qu'exceptionnellement enduits avant la seconde moitiés du XIX° siècle sauf cas très particuliers d'églises d'exception aux murs gouttereaux et chevets s'offrant en décor évident de l'environnement d'une place ou d'une site. Les clochers à hautes valeurs symboliques et points de mire de tous les regards, surtout depuis l'apparition des horloges mécaniques à cadran à une seule aiguille, dans la seconde moitié du XVIII° siècle, bénéficient encore d'une traitement particulier bien spécifique, mais là encore la règle d'un enduit et d'une couleur n'est certes pas systématique. Le clocher de Saint-Nicolas visible depuis le palais, construit en 1626, est une architecture conçue de façon autonome sur le périmètre de l'église, bien qu'en surélévation de la chapelle antérieure de Saint-Jacques et Philippe. Le haut du clocher est connu par plusieurs documents qui se rejoignent, jusqu'en 1732, vers une élévation en haut de tour ouverte d'une grande baie à chambranle lisse et continu, couverte en plein cintre et surmontée d'un oculus ; ces deux ouvertures s'inscrivant dans une table creusant l'élévation supérieure de la tour différenciée d'une partie basse par un gros corps de moulures. La tour est couverte d'un toit variant, suivant les documents, du bulbe à facettes à la cloche à quatre faces ou pans. Le couvrement en bulbe est commun en Ligurie au moins depuis le XVII° siècle. Le couvrement en cloche ronde est celui déjà rencontré au clocher de la chapelle des Pénitents Noirs de Menton édifié en 1753 [Voir sur ce blog Aspects de l'évolution des seigneuries de la Principauté de Monaco. http://coureur2.blogspot.fr/2016/01/aspects-de-levolution-des-seigneuries.html; mois de janvier 2016]. A Saint-Nicolas les quatre angles supérieurs de l'élévation de la tour sont amortis par quatre pyramides, à arêtes non déprimées, coiffées chacune d'une boule. Ce type de décor en amortissements est déjà très répandu, tant en France qu'en Italie, dès les premières années du XVII° siècle. La polychromie apparente sur le tableau de Joseph Bressan
de 1732 oriente vers un toit couvert en ardoises (bleues) pour un enduit plus claire (jaune) des chaînes d'angles lisses et du chambranle également lisse et continue de la grande baie, pour un enduit plus foncé (rouge ou orangé) de la table dans laquelle s'inscrivent les ouvertures. Ce clocher de Monaco témoigne bien, au moins en 1732, d'une réflexion sur la couleur des revêtements. Au XIX° siècle un autre clocher que j'ai traduit en édicule (en bois ?) à abat-sons est installé sur la croisée du transept...autre couleur et autre décor à valeur de signal puisque cet édicule de cloches est plus haut que la tour du XVII° siècle. Le décor peint de la façade de Saint-Nicolas de Monaco, en surcharge du décor à ordres que je pense être du XVII° siècle, malgré de sérieuses réserves que j'observe face à des dates avancées de 1824 comme je le signale dans mon étude e reconstitution des étapes de construction de cette église jusqu'à sa démolition en 1874, se résume au XIX° siècle [en l'absence de d'indications et de documents sur la couleur des enduits, on remarque cependant des nuances de bleus et rouge/orangé sur le fronton peint de Joseph Bressan, surmonté d'une croix probable, mais non certaine et que j'ai restituée sur mes reconstitutions] en cette différence des qualités d'enduits entre partie centrale et parties latérales, en un fronton orné d'une figure religieuse qui aurait été celle de Saint-Nicolas, selon Léon Honoré Labande , et en un cadran solaire peint documenté par le cliché avant démolition : le choix de l'église comme site privilégié de l'installation d'un cadran solaire peintpublic, en façade, est aussi dû au dégagement de sa façade par une place publique ; souvent c'est le seul espace ensoleillé du tissu urbain dense et serré inlassablement reconstitué au XIX° siècle [Avec mes investigations archéologiques, démographiques, ethnologiques et sociologiques sur l'architecture alpine dans les années 1990, j'ai pu recueillir des témoignages de personnes âgées - hélas décédées depuis comme je le signale plusieurs fois au cours de cette monumentale recherche qui a bien sûr les défauts de ses qualités mais qui est encore en 2016 la seule et la première menée de façon scientifique et historique depuis la fin du Moyen Âge jusqu'à nos jours et sans aucune aide hormis des accès aux fonds d'archives et aux monuments - que les villages pouvaient pouvaient posséder plusieurs cadrans solaires, comme je l'ai vérifié maintes fois. Ces personnes âgées, très naturellement m'indiquaient tel cadran "meilleur que tel autre et encore que tel autre, jusqu'à en préférer un seul sur la totalité. Ainsi, on pouvait préférer au cadran solaire peint sur l'église celui peint sur une maison privée bénéficiant d'un ensoleillement exceptionnel. Et ces habitudes de vies ne furent en rien changées par l'apparition des cadrans mécaniques et numériques, et ce qui est le plus remarquable, jusqu'à la fin des années 2000 !].
Pour conclure ce chapitre sur un air de fêtes revenons maintenant aux arcs de triomphe desquels j'ai pour la première fois, des dessins à l'occasion de ces cérémonies d'investiture de 1757;
Qu'on se tourne du côté des modèles retrouvés par Jean-Jacques Gloton depuis l'entrée royale à Aix-en-Provence en 1622 jusqu'à l'entrée des princes dans la même ville en 1701 [J.J.Gloton, 1979, op.cit., figs 288 à 29&, pl LXXVI, figs 292 à 295, pl LXXVII, figs 753, 754, 758, pl. CLXXX] ou vers ceux édifiés pour les apparats funèbres du duc Charles Emmanuel II de Savoie en 1675 ["VI° centenaire de la dédition de Nice (1388-1988) - La Maison de Savoie à Nice (1388 à 1860) - Palais Lascaris - Nice Action Culturelle Municipale. Palais Lascaris (28 septembre - 11 décembre 1988), Nice, 1988, p.71 et 72], on ne peut pas dire que le type architectural arc de triomphe dans ses emplois en architectures provisoires de célébrations évolue véritablement de façon claire et distincte jusqu'à ceux réalisé en 1757 pour les noves du Prince Honoré III de Monaco. Par delà les enrichissement ornementaux, certainement plus manifestes pendant le règne de Louis XIV, il n'y a pas, dans les structures, de nouveautés très flagrantes, hormis la disparition des niches latérales au profit de trumeaux supports d'inscriptions ; tendances toutefois déjà visibles avec un exemple en 1701 à Aix-en-Provence [J.J.Gloton, 1979, op.cit., fig. 754, pl.CLXXX]. En revanche si on se réfère à quelques exemples du néoclassicisme français on retrouve bien là cette rupture à l'arc romain ayant tendance à faire disparaître les vestiges en niches habitées des antiques passages latéraux, entre les ordres [J.M.Pérouse de Montclos, 1989, op.cit., p.267]. De cette tendance à supprimer les jeux en profondeur il résulte presque une mise en aplat de la façade de l'arc dont le projet dessiné pour Menton présente une sorte de paroxysme.
Trois dessins d'arc sur les quatre retrouvés sont ainsi conçus vers une mise en aplat avec suppression progressive des ordres, autre tendance vers le néoclassicisme français.
Le premier des dessins que je presente, et le plus riche, a tendance à réagir contre cette dynamique de mise en aplat par un trait de conservatisme très début du XVIII° siècle [J.J.Gloton, 1979, op.cit., fig 753, pl. CLXXX] avec une superposition de deux fît très grêles du même ordre (on devine une forme abâtardie entre ionique et composite) : un effet de colonne sur colonne-dosseret, très exagéré, pourrait résulter de cette volonté de projeter les mouvements de la façade de l'arc vers l'avant d'autant plus que les ressauts du socle et de la corniche suivent le mouvement des colonnes accouplées dans le sens de la profondeur.
De parte et d'autre de l'arc central à ordre toscan et agrafe de chambranle en clef de voûte, les ressauts des colonnes définissent deux jeux de trois socles, un rentrant pour deux sortants, creusés de tables ornementales. La corniche est ionique avec frise ornée de rinceaux. Sur les trumeaux entre les ordres on devine des inscriptions et des tableaux encadrés, au nombre de quatre par trumeau, reliés entre eux par des cadres aux découpes très rocailles. Chaque paire de colonne est amortie par une figure en ronde bosse de divinité sur socle (apparemment ce sont les quatre vertus cardinales - de gauche à droite du cliché : la Force appuyée sur une colonne, la Tempérance inclinant une aiguière pour mélanger l'eau et le vin, la Justice brandissant l'épée et la balance, la Prudence avec son serpent et son miroir). Chaque socle de Vertu est orné d'une guirlande alors que ces mêmes socles sont reliés, en rentrants des ressauts, par des tables nues. En arrière de ces rondes bosses se dresse, uniquement sur la partie centrale, un grand cartouche encadré et flanqué de de pilastres à ressauts traités dans l'ordre toscan abrégé. Chaque ressaut de pilastre est introduit dans les parties latérales de l'arc, entre les statues de Vertus, par des ressorts ornés de guirlandes. Autant en amortissement des pilastres que sur les enroulements des ressorts, l'artiste a prévu un ornement particulier sous forme de losanges isolés rappelant les fusées des armoiries de Grimaldi. Le grand cartouche vide, mais certainement prévu pour recevoir des inscriptions, surmontant l'arc central du monument est à découpes faisant crosses aux extrémités des bases. De ces crosses pendent des gouttes. L'agrafe attachant ce cartouche à la composition sommitale en armoiries est également un fragment d'entablement dorique avec gouttes. De part et d'autre de cette agrafe on a prévu un discret ornement en guirlandes. Au-dessus les écus ovales des Grimaldi et des Brignole sont réunis sous le même manteau ducal (Le Valentinois érigé en Duché Pairie) issu de la couronne princière monégasque. On doit remarquer l'absence du collier de l'Ordre du Saint-Esprit, ce qui signifie que le prince Honoré III n'a pas encore été honoré des Ordres Royaux. Ces armoiries sont juchées sur un socle boursouflé de "S" ventrus et feuillus et entre eux on devine une composition de putti et de rinceaux. Cet arc de triomphe provisoire est ici conçu comme un véritable monument à répertoires savants et très savamment agencés. Est-ce la reprise d'un modèle ? Est-ce l'effet d'un artiste qu'on a appelé de Monaco pour la circonstance ? Est-ce une commande faite dans une grande ville proche ou lointaine ? L'ensemble devait être toutefois très haut en couleurs, en faux-semblants et digne en tous points des exigences de la future épouse.
Le second arc est beaucoup plus simple et une conception locale n'étonnerait pas (signé hors dessin De Lima Delineault). C'est plus une porte enrichie qu'un véritable arc de triomphe. Un arc central plein cintre à chambranle périphérique à trois fasces, simplement interrompu par des impostes moulurées à très faibles valeurs de chapiteaux : voici la structure de base.
Cet arc s'inscrit alors dans un portique à ordre corinthien sur piédestaux dépourvus d'ornements. Les fûts sont lisses et les bases sont attiques. Ces deux fûts apportent un entablement dont l'architrave est tangent au chambranle de l'arc : un simple trait marque l'éventuel apport d'une agrafe entre ces deux organes. Si l'architrave est réduite, la frise est plus développée et elle est ornée de guirlandes. Au droit de chacun des fûts, mais en bordure seulement de la frise, sans ressaut de l'architrave, deux socles ornés de figurent supportent deux petits pilastres encadrant l'édicule du cartouche en sorte de fronton. Ces pilastres sont ornés de tables peintes en faux marbre alors que les deux rameaux de feuilles (chêne et lauriers ?) encadrent un cuir dans lequel on voit quelques inscriptions à peu près lisibles "Epitafe à S.A.S.S." (sic). Au-dessus, un corps de moulures en corniche fait ressaut au droit des pilastres. Par-dessus ces ressauts on retrouve ces amortissements en losanges (fusées) vus avec l'arc précédent. L'ensemble se termine par une composition des armoiries également identique à celle de l'arc précédent mais posées sur un socle en "S" horizontaux et dépourvus d'ornements. La composition s'élargit de part et d'autre des pilastres du portique d'encadrement de baie par deux débordements latéraux, plats (comme des joues) et étroits. Ces sortes de joues servent de supports à des compositions feuillues, à pseudo effets de rinceaux dans lesquels s'intègrent des cartouches, tantôt ovales et tantôt rectangulaires, destinés à recevoir des inscriptions. Ces débordements latéraux s'arrêtent juste à la encontre de la base de l'édicule en fronton contenant le cartouche et ils sont reliés à lui par des ressorts non décorés. Contrairement à la composition précédente où les écoinçons de l'arc central ne faisaient l'objet d'aucun soin particulier, hormis un discret clou décoratif, nous avons ici prétexte à inscriptions dans des ovales opacifiants des angles peints en faux marbre. L'ensemble, on le voit, est pittoresque, mais sans plus, et l'idée de la porte ou du portail est ici plus forte que celle de l'arc de triomphe.
Le troisième dessin est un projet réalisé par la municipalité de Menton. Aucun détail architectural n'est donné. Nous avons une simple mise en place de cartouches linéaires d'inscriptions. Néanmoins l'inscription "Arco triomfale eretto in occasione del solenn. Ingresso Onorato terzo Grimaldi, e sotto le 13 : Luglio...questa cita di Mentone in salto de la Serenissime Alteze di Marie Catherina Brignoli. 1757" ne laisse aucun doute sur les intentions de la municipalité de Menton de réaliser un arc de triomphe en l'honneur du mariage du prince Honoré III et de Catherine de Brignole.
On devine alors une reprise plus simplifiée de la composition précédente mais plus chargée en écritures : on se demande même où vont être logées les inscriptions prévues en figure centrale, pointe en bas, et inscrites, visiblement, dans l'arc ? S'agit-il d'une sorte d'étendard flottant au milieu de l'arc ? Au-dessus une sorte de fronton semble bien être prévu. On notera toutefois la liaison triangulaire, n'appartenant à aucun des arcs précédents, prévue, pointe en bas, avec une sore de lambrequin, rocaille ou pseudo rocaille, sur lequel s'inscrivent des évocations des armoiries des deux familles. Aucune place n'est laissée au manteau de pair mais son évocation est peut-être prévue par ces cornes en hermine (?) qui flanquent une couronne princière pour le moins très stylisée. Les représentants de la Municipalité se font ici l'écho de l'hommage que le peuple veut rendre à son seigneur comme si les inscriptions devaient être de toute première importance...question pertinente dans ce cas : le Prince s'arrêtait-il lorsqu'il rencontrait sur son chemin une de ces portes, ou passait-il simplement en triomphateur comme les empereurs t les rois ? Le protocole prévu dans les villes de la Principauté, dans ce type de manifestation, est tout de même celui de l'accueil du Prince, devant la porte, par les dignitaires de la ville qui ont ici un réel pouvoir. Cet hommage rendu au seigneur est loin, dans l'organisation politique traditionnelle de ces contrées à la fois italiotes et occitanes, d'être symbolique ou de simple formalité [Pour un esprit français habitué à l'organisation pyramidale de l'Etat, Ce contre-balancement des pouvoirs seigneuriaux par les pouvoirs bourgeois, voire par les pouvoirs ecclésiastiques, surtout caractéristiques de l'Italie, est quelque chose de très difficile à comprendre, surtout dans ses nuances. Cette Principauté autoproclamée en 1617 puis reconnue par le roi Louis XIII en 1630, à la liaison des cultures d'est et d'ouest, renferme dans toute son histoire cette hésitation permanente entre une organisation politique pyramidale à la française et une organisation beaucoup plus démocratique, mais aussi plus instable ou mouvante, à l'italienne. Tout l'enjeu des seigneurs de Monaco, malgré la conquête du Rocher par les armes et l'achat des seigneuries de Roquebrune et Menton, est de maintenir un consensus entre la volonté populaire et la reconnaissance de leur autorité et droit féodal, par lesquels ils firent valoir leurs de droits sur les cultes jusqu'à l'autonomie diocésaine de Monaco à la fin du XIX° siècle. Ceci me semble important à préciser et semble se retrouver dans l'organisation politique actuelle de la Principauté où très souvent le néophyte ne comprend absolument pourquoi le Prince sur un territoire aussi petit est un monarque souverain qui s'appuie pour gouverner sur une Constitution et une Assemblé Nationale, aidées par un Gouvernement et par une représentation communale démocratiquement élue avec Maire et Conseillers. Sur ces questions de nuances dans les organisations politiques transitoires transalpines les œuvres de Machiavel me semblent tout à fait utiles en lecture, sinon toujours actuelles]. On comprend alors que l'architecture de l'arc de triomphe cède du terrain au message écrit. Il y aurait là comme une mutation du symbolique dans la manifestation de la célébration et forcément un appauvrissement de l'expression colorée du monument au profit de la ferveur du serment.
Avec le dessin du quatrième arc que j'ai retrouvé dans les archives du Palais et qui lui aussi est ici traité pour la première fois, nous franchissons un pas décisif dans la dilution de la forme canonique de l'arc de triomphe utilisée pour les célébrations de rues, mais nous gagnons en colorations. Cet arc est un support de feux d'artifice et par sa présentation sur un socle avec parcourabilités adjacentes nous rejoignons ici plus volontiers le caractère catafalque (reposoir magnifiquement construit et inspiré en fabrique éventuelle de carroussel) ou de niche monumentale que celui du véritable arc de triomphe d'itinéraire : y a-t-il une perte des repères protocolaires ou appel à d'autres sources et traditions pour une recherche de monumentalité festive et ludique plus adaptée à un spectacle sur une place publique, soit sur un espace largement dégagé, contrairement aux autres arcs de triomphes qui jalonnent plus volontiers un parcours et qui sont eux pourvus des petits passages latéraux ?
Nous continuons l'idée de la porte ou niche monumentale mais plus reichement ornée et conçue que l'exemple précédent signé de Lima Deligneault
Il s'agit bien d'un pseudo arc de triomphe construit en massif parallélépipédique autonome percé d'une porte plein cintre en son centre. Cette construction se différencie des autres arcs déjà vus par au moins une première nécessité : être praticable par des artificiers chargés de la mise en oeuvre des effets pyrotechniques tant dans les parties basses que dans les parties hautes. Déjà la lecture du passage central en tant que vide architecturalement construit, se pose : ne s'agit-l pas là d'un simulacre de porte ou de leurre faisant appel au trompe-l’œil ? Ce passage donnant sur une balustrade en terrasse a-t-il une simple fonction architecturale de rappel de la référence à l'arc de triomphe ou est-il aussi prévu comme une loge, ou un écrin en avant duquel les époux vont être présentés unis lors d'une cérémonie nocturne devant la porte du palais, c'est-à-dire sur la grande place d'Armes ? [autre caractère envisageable de la célébration du mariage princier. En effet, avec le projet de Jacques V Gabriel pour Carnoles nous voyons très clairement à l'analyse des plans et élévations que cette célébration, ou présentation du prince, appartenait au projet architectural; qui ne fut toutefois pas véritablement retenu dans la forme par Latour pour le projet finalement construit. Latour préféra - avec le prince - une mise en scène par un escalier à montées doubles convergentes vers l'entrée à l'étage noble du bâtiment. Comme le modèle de Gabriel est étroitement lié à l'esprit de Marly pour Louis XIV, nous voyons que c'est là l'esprit du règne du Soleil que maîtrise et met en scène Jules Hardoin Mansart Premier Architecte du Roi.] L'arc est planté sur un socle à deux niveaux. Les murs de ces deux étages de socle sont traités en faux grand appareil régulier. Le premier niveau du socle est constitué d'un escalier à trois volées à deux montées. Il s'agit bien de deux montées car les marches, bien qu'assez larges comme dans le cas des degrés des rampes, sont dessinées. Deux personnes peuvent donc emprunter la première volée, large et dégagée, et se séparer sur le palier de la division de la volée pour accéder à la plate-forme supérieure chacune par sa montée dans un souci protocolaire d'égalité des étiquettes e de solennité. Le mur de soutènement de la plate-forme supérieure, démarrant en bordure de la montée des rampes, est percé de trois niches pouvant éventuellement être habitée ou servir d'écrin dans le but d'une quelconque valorisation de présentation. Il n'est pas non plus exclu que ces niches soient de simples ornements, voire des leurres. En haut des rampes deux corbeilles enflammées ponctuent avec force l'arrivée des parcours en arrière de l'arc, puisque cet arc, dessiné en perspective, a son mur arrière finissant au même niveau dessiné que l'aboutissement des rampes. En arrière de cette ligne plus rien n'est apparent comme si nous nous heurtions à un fond de scène de théâtre. En avant de cette ligne de fond de scène la perspective de l'arc est projetée en avant sur une terrasse en demie-lune, bordée d'un garde corps à gros balustres. De part et d'autre de l'arc la plate-forme accueille également deux pots à fusées au droit de la rampe et au même niveau que les pots enflammés déjà signalés, et entre l'arc et ces ports à fusées deux tourniquets fixés sur des colonnes enroulées de bandeaux colorés : ces espaces latéraux entre la balustrade et les joues de l'arc de triomphe ne sont prévus que pour l'illumination et en aucun cas pour être utilisés en parcours. S'il y a parcours, c'est donc bien de derrière l'arc que l'on peut accéder à l'avant de la plate-forme ou terrasse, en empruntant obligatoirement le passage de l'arc de triomphe si toutefois ce passage n'est pas une simple niche de présentation des époux. Les indications dessinées de feux en tourniquets débordent en avant de la façade de l'arc, montrent bien que toute la partie centrale de l'arc est alors éclairée dès la mise à feu des artifices. Cette partie en avant de l'arc est donc le site ciblé privilégié par les artificiers. Les grosses colonnes sur piédestaux ne sont pas en relief mais elles sont peintes en leurres comme l'indique le dessin de la base de la colonne à la droite du passage sous arc par lequel on voit la ligne de sol perspectif de la base, en profondeur, sur un même plan que l'avant de l'a façade du monument, des piédestaux de l'épaisseur totale de l'arc et ds repères au sol sui sont sans commune mesure avec
avec des projets d'architectures réelles. Aucune saillie réelle de ces colonnes ne vient opacifier l'éclairage direct des feux de tourniquets sur l'entrée de l'arc. Deux autres pots à feux, en amortissement des angles supérieurs les plus extérieurs du monument, éclairent à leur tour la pyramide en surélévation du parallélépipède de construction.
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En arrière plan on voit jaillir des fusées en bouquet ne laissant aucun doute sur l'utilisation pyrotechnique du fond de scène. Tous les artifices se concentrant à partir de la plate-forme en valorisation de l'axe central de l'arc, vers une dissolution triangulaire vers le haut et valorisant les armoiries des Grimaldi. On peut revenir sur cet aspect particulier armorié de cet arc de vraisemblable présentation des époux sous les seules armes des Grimaldi alors que Catherine de Brignole s'était montrée si exigeante sur les représentations à égalité des armoiries deux familles au moment du débarquement sur le port. Une fois les époux unis Catherine de Brignole, conformément à la loi monégasque, se range sous l'unique bannière des Grimaldi comme l'avait fait Jacques Matignon avant elle et comme le fera Pierre de Polignac au XX° siècle bien que la princesse Caroline n'ait jamais régnée contrairement à la princesse Hippolyte, épouse de Jacques Matignon, au très court règne intermédiaire entre ceux des princes Antoine 1° et Honoré III.
Repérons maintenant d'autres détails ornementaux.
Le modèle de constructions des motifs de la pyramide est bien sûr d'une veine néoclassique de ces représentation pyramidale avec au centre un œil irisé. Le motif de l’œil irisé a glissé à la pointe de la pyramide et à sa place on a dessiné les symboles de l'amour. Ainsi, comme déjà dit, le site exclusif des armoiries des Grimaldi sur fond de pseudo balustrade d'une construction en terrasse support d'une pyramide terminale d'une construction à ordre autour d'un passage ou niche ne doit pas nous car une fois les cérémonies du mariage terminées Catherine de Brignole sera bien une princesse de Monaco à Monaco. Ces armoiries, en nocturne, ne sont d'ailleurs valorisées par aucun motif particulier mai symbolisent l'union accomplie des deux familles sur un thème architectural - ici traité en trompe l’œil et leurre - qui reprend ce lui du garde corps en arrière duquel les époux sont présentés. Les grosses colonnes ne sont pas torsadées mais enroulées de rubans colorés, comme des sucres d'orge, et reliés par deux guirlandes accrochées aux chapiteaux, appartiennent aux types des colonnes de fêtes et de célébrations. La Révolution Française fera bon usage de ces colonnes enrubannées et de nos jours, dans la zone géographique de l'Aveyron la tradition s'est perpétuée de célébrer la maison du maire du village par l'installation dans son jardin d'une semblable colonne fleurie en son sommet ; cette colonne restant en place pendant toute la durée du mandat de l'élu avec l'inscription "Honneur à notre maire". On voit ici qu'un peu plus de trente ans avant la Révolution Française qu'on utilisait déjà ce type ornemental de célébration qui remontait en fait aux colonnes des tournois de la période médiévale. Ce type de colonne est également celui utilisé en support des tourniquets ds artificiers pour ses valeurs décoratives. La traduction sur socle à chapiteaux d'allure corinthienne ne restant qu'une question de vocabulaire architectural de la référence à l'arc de triomphe en effet de survalorisation.
A travers ces quatre arcs de triomphe nous avons un échantillon assez exceptionnel de ce pouvait encore apporter l'héritage antique et médiéval dans la célébration des fêtes pendant la période néoclassique. Héritages antiques évidents mais plus remarquables héritages médiévaux bien sûr dilués dans l'évolution des formes et adaptés aux consciences locales, bien vivaces. La polychromie, la richesse colorée et le recours aux trompe-l’œil et leurres, ne s'inscrivent pas véritablement dans un régionalisme ou dans un nationalisme de la production des décors peints en façade des bâtiments mais plus exactement dans la tradition des architectures provisoires de célébrations toujours hautes en couleurs et en effets.
Ceci pourra peut-être paraître futile à certains historiens d'art ou chercheurs aux regards des grands modèles. Eh bien il n'es n'est rien car en fait en face de chaque document peint ou dessiné il faut maintenant se poser la question du rapport du leurre au réel. Et j'en donne pour preuve certaines architectures monumentales de jardins qui ont été prises très fréquemment pour des bâtiments construits en dur alors qu'il s'agissait d'architectures peintes sur panneaux de bois ou en simple toile calicot en représentant qu'une façade tenant debout par des étais en chevalet derrière le panneau décoré, comme un décor de théâtre en plein air. Ceci nous permet de revenir sur ces architectures provisoires des rencontre royales comme le Camp du Drap d'Or en fut une pour la rencontre de des rois de France et d'Angleterre : François 1° et Henri VIII. En effet de retour, avec la montée des modes troubadours au XIX° siècle nous avons pu voir que l'architecture militaire pouvait emprunter de riches ornements colorés très pittoresques pour construire de simples casernes comme celles qui furent édifiées au XIX° siècle, sur un modèle parisien, par le Prince de Monaco sur son domaine de Carnolès près de Menton.
Les recherches sur l'architecture polychrome et les leurres architecturaux jusqu'aux façades peintes, emprunte ces vecteurs et bien d'autres encore très loin des clichés d'appartenances nationales elles aussi en "trompe l’œil" ou en " leurre pittoresques", mais aussi le cas échéant en carrefours de ces rencontres. C'est le sens de tous les autres articles consacrés à ce thème que vous pouvez découvrir sur ce blog. Aucun n'est inutile. Tous sont indispensables et d'une richesse tout à fait inconnue à ce jour, que cette recherche révèle pour la première fois et sur une période allant de la fin du Moyen âge à nos jours (2001) sur des limites géographiques extrêmement contrastées, contrariées aussi, riches et mouvantes au cœur des enjeux de l'histoire de la culture occidentale.
L'ancienne église Saint-Nicolas de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/monaco-ancienne-eglise-saint-Nicolas-le.html
Techniques et vocabulaires de l'art de la façade peinte
http://coureur2.blogspot.fr/2012/08/un-tour-dans-le-massif-central.html
Les Vecteurs Impériaux de la polychromie occidentale
http://coureur2.blogspot.fr/2012/06/philippines-les-Vecteurs-imperiaux-de.html
Le clocher des Frères Perret à Saint-Vaury
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/perret-freres-le-clocher-des-freres_10.html
Histoire de la Principauté de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/07/histoire-de-la-principaute-de-monaco.html
Le Palais Princier de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/palais-princier-de-Monaco-palais-of.html
Versailles - Monaco - Carnolès - Menton: présence de l'art français en Principauté de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/versaillesmonaco-larchitecture.html
Primitifs Niçois - Les chapelles peintes des Alpes Maritimes
http://coureur2.blogspot.fr/2012/03/primitis-nicois-les-Chapelles-facades.html
Eglises du sud-ouest de la France A travers l'art de la polychromie architecturale
http://coureur2.blogspot.fr/2013/02/eglises-du-Sud-Ouest-des-alpes-alpes.html
Des cérémonies et des fêtes Autour de Saint-Nicolas de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2013/09/des-cérémonies-et-des-fêtes-Autour-de.html
Langages de l'art contemporain - répétition, bifurcation, ...
http://coureur2.blogspot.fr/2013/09/repetition-ordinaire-bifurcation-art-du.html
La polychromie architecturale et l'art de la façade peinte (1° partie) - des édifices civils dans les Alpes-Maritimes
http://coureur2.blogspot.fr/2014/07/la-polychromie-architecturale-et-lart.html
Façades peintes - édifices civils du sud-ouest des Alpes - 2° partie - XX° siècle
http://coureur2.blogspot.fr/2015/01/facades-peintes-edifices-civils-du-sud.html
Aspects de l'évolution des seigneuries historiques de la Principauté de Monaco à travers quelques
exemples d'architectures polychromes ponctuelles.
http://coureur2.blogspot.fr/2016/01/aspects-de-levolution-des-seigneuries.html
A BIENTÔT SUR LES AUTRES ARTICLES DE CE BLOG
Pour un retour en lien
avec quelques articles sur les 145 de ce blog, qui présentent des œuvres, des approches d’œuvres et des artistes
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Pour les autres articles encore non inscrits sur la liste ci-dessous vous pouvez allez à droite de la page sur "moteur de recherches" ou "archives du blog" en cliquant sur l'année et le mois qui vous intéressent.
Bonnes lectures et bon voyage dans les merveilles de l'art, le plus souvent totalement inédites et toujours parfaitement originales à l'auteur de ce blog.
C'est aussi un blog d'informations, de culture et de voyages
Sommaire/Editorial
(le blog est sous copyright)
Les Mots d'Azur au château de Mouans-Sartoux - Saison 2017-2018
https://coureur2.blogspot.fr/2017/10/les-mots-dazur-au-chateau-de-mouans.html
Les mots d'azur au printemps des muses - suite 2016/2017 des soirées au Château de Mouans-Sartoux
http://coureur2.blogspot.fr/2017/05/les-mots-dazur-au-printemps-des-muses.html
Des poèmes sur la Riviera aux couleurs des Mots d'Azur : suite des rencontres maralpines de poésie
saison 2016-2017
http://coureur2.blogspot.fr/2016/09/des-poemes-sur-la-riviera-aux-couleurs.html
Festival du Livre à Mouans-Sartoux avec les Mots d'Azur
- 6-7-8 octobre 2017
https://coureur2.blogspot.fr/2017/10/festival-du-livre-de-mouans-sartoux.htmlFestival du Livre à Mouans-Sartoux - 7-8-9 octobre 2016 - avec Les Mots d'Azur
http://coureur2.blogspot.fr/2016/10/festival-du-livre-de-mouans-sartoux-7-8.html
Rencontres maralpines de Poésie - Mots d'Azur 2015-2016
http://coureur2.blogspot.fr/2015/09/rencontres-maralpines-de-poesie-et.html
Marie Gay - Pierre-Jean Blazy - Auteurs et Editions - Fondateurs des Mots d'Azur - Marie Gay -
http://coureur2.blogspot.fr/2016/03/marie-gay-pierre-jean-blazy-auteurs-et.html
Psychiatrie - Une histoire et des concepts - l'humain et l'art en enjeux
http://coureur2.blogspot.fr/2016/11/psychiatrie-une-histoire-et-des.html
Des poèmes sur la Riviera aux couleurs des Mots d'Azur : suite des rencontres maralpines de poésie
saison 2016-2017
http://coureur2.blogspot.fr/2016/09/des-poemes-sur-la-riviera-aux-couleurs.html
Jean-Marie Bouet - Fresselines/Larzac - de la poésie aux planches au festival de Fresselines, au Larzac
https://coureur2.blogspot.fr/2012/06/jean-marie-bouet-des-chansonniers-aux.html
Renata- Sculpture contemporaine
http://coureur2.blogspot.fr/2014/06/sculpture-contemporaine-renata-et-le.html
Renata - Pierre Cardin - Lacoste - Moulin de Sade - Lubéron 2015
http://coureur2.blogspot.fr/2015/07/renata-pierre-cardin-lacoste-moulin-de.html
Renata - Akira Murata - Espace Auguste Renoir à Essoyes
http://coureur2.blogspot.fr/2015/08/renata-akira-murata-essoyes-ville.html
Renata chez Pierre Cardin - Le regard de Lydia Harambourg Historienne et critiques d'art, correspndans de 'Institut des Beaux Arts de l'Académie de France
http://coureur2.blogspot.fr/2016/07/renata-chez-pierre-cardin-le-regard-de.html
Mag-Bert ou la peinture mnémonique de gestualité figurative
http://coureur2.blogspot.fr/2014/10/mag-bert-ou-la-peinture-mnemonique-de.html
Claude Peynaud - Clichés et antithèses...
http://coureur2.blogspot.fr/2015/05/cliches-et-antitheses.html
Claude Peynaud - Jogging - Méthode d'élaboration d'un Jogging
http://coureur2.blogspot.fr/2014/05/methode-delaboration-dun-jogging-method.html
Claude Peynaud - Le cercle des oiseaux
http://coureur2.blogspot.fr/2011/09/le-cercle-des-oiseaux-allegorie-de-la.html
Claude Peynaud - Le don de l'aïeule
http://coureur2.blogspot.fr/2011/07/une-theorie-de-construction.html
Claude Peynaud - Une théorie de Construction
http://coureur2.blogspot.fr/2011/07/une-theorie-de-construction.html
Danielle Benitsa Chaminant - Artiste et mémoire de...
http://coureur2.blogspot.fr/2013/01/danielle-benitsa-chaminant-artiste-et.html
Alliot - Vincent Alliot - Visite d'atelier
http://coureur2.blogspot.fr/2014/02/alio-visite-datelier-une-gestualite.html
Rémy Pénard - Art et souvenirs autour de Pierre Courtaud
http://coureur2.blogspot.fr/2013/12/remy-penard-art-et-souvenirs-autour-de.html
Henry Chopin et la bibliothèque de Valérie Peynaud
http://coureur2.blogspot.fr/2013/12/henri-chopin-et-la-bibliotheque-de.html
Sally Ducrow - Land Art et sculpteur ...
http://coureur2.blogspot.fr/2013/01/sally-ducrow-land-art-et-sculpteur.html
Sally Ducrow l'année 2017 - Nationale et internationale - Sculptures - Land-Art - Installatons - Performances...
https://coureur2.blogspot.fr/2017/08/sally-ducrow-lannee-2017-nationale-et.htmlSally Ducrow l'année 2018 - en suivant le chemin de l'aventure internationale de Sally Ducrow
https://coureur2.blogspot.com/2018/07/sally-ducrow-lannee-2018-de-1017-2018.html
CREPS - Boulouris-Saint-Raphaël - Land Art - Sally Ducrow invitée d'honneur
https://coureur2.blogspot.fr/2017/10/creps-paca-boulouris-saint-raphael-land.html
Sally Ducrow : poésie plastique contemporaine
https://coureur2.blogspot.com/2019/06/sally-ducrow-poesie-plastique.html
Valbonne - Echiquier et Mots d'Azur - Fest'in Val - Festival international de Valbonne
http://coureur2.blogspot.fr/2015/08/renata-akira-murata-essoyes-ville.html
Pierre Marchetti magazine...
http://coureur2.blogspot.fr/2011/12/magazine-pierre-marchetti-un-peintre-un.html
La pochade - Pierre Marchetti et l'art de la pochade.
http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/la-pochade-lart-de-la-pochade-et-pierre.html
L'impressionnisme tardif par les souvenirs de Pierre Teillet - Du plainarisme romantique au
https://coureur2.blogspot.fr/2012/11/limpressionnisme-inedit-par-les.html
L'impressionnisme tardif par les souvenirs de Pierre Teillet - Du plainarisme romantique au
https://coureur2.blogspot.fr/2012/11/limpressionnisme-inedit-par-les.html
Alliance Française - Tiffani Taylor - Savannah Art Walk - ...
http://coureur2.blogspot.fr/2016/01/tiffani-taylor-gallery-une-artiste.html
H.Wood - un peintre Anglais à Paris au milieu du XIX° siècle
http://coureur2.blogspot.fr/2016/05/hwood-un-artiste-peintre-de-lecole.html
Sophie Marty Huguenin, sculpteur et le marché de Noël à Biot - Les crèches de Cannes - Le partage du pain du père Guy Gilbert
http://coureur2.blogspot.fr/2016/12/sophie-marty-huguenin-sculpteur-et-le.html
Evolution de la gravure à Venise et en Europe du XV° au XVI° siècles - Histoire et techniques
http://coureur2.blogspot.fr/2017/02/la-gravure-venise-et-en-europe-du-xv-au.html
Aux aurores de la peinture moderne et contemporaine occidentale - Giorgione - Les Trois Philisophes
http://coureur2.blogspot.fr/2017/03/aux-aurores-de-la-peinture-moderne-et.html
La décoration intérieure ou la démocratie de l'art
https://coureur2.blogspot.fr/2012/11/wall-painting-fast-track-collection-une.html
Magda Igyarto - Vibrations et expériences de la matière : du visible à l'indicible et de l'indécible au dicible - Peintre, poète et sculpteur
https://coureur2.blogspot.fr/2018/01/magda-igyarto-vibrations-et-experiences.html
Pour ceux qui aiment jouer aux experts
Vrai ou faux - Houdon ou Houdon
https://coureur2.blogspot.fr/2014/01/houdon-ou-pas-houdon-jouez-lexpert-en.html
Vrai ou faux - Un tableau inconnu de la Renaissance
https://coureur2.blogspot.fr/2013/01/un-tableau-inconnu-de-la-renaissance.html
Vrai ou faux - Traduction originale du manuscrit de Qumram sur la mer morte ( en cours)
https://coureur2.blogspot.fr/2015/01/vrai-ou-faux-traduction-originale-du.html
Vrai ou faux - Un tableau inconnu de la Renaissance
https://coureur2.blogspot.fr/2013/01/un-tableau-inconnu-de-la-renaissance.html
Vrai ou faux - Traduction originale du manuscrit de Qumram sur la mer morte ( en cours)
https://coureur2.blogspot.fr/2015/01/vrai-ou-faux-traduction-originale-du.html
Pour ceux qui aiment la recherche en académies de nus - modèles vivants
Nus 2015
https://coureur2.blogspot.fr/2015/03/nus-2015-nackt-2015-nude-2015-2015-2015.htmlNus 2014-2015
https://coureur2.blogspot.fr/2014/09/nus-2014-2015-abac-modeles-vivants-nus.html
Nus 2013-2014
https://coureur2.blogspot.fr/2013/09/nus-2012-2013-abac-nus-2012-2013-2012.html
Nus 2012-2013
https://coureur2.blogspot.fr/2012/10/nus-abac-20122013-associations-des.htmlEt pour ceux et celles qui aiment l'archéologie et l'architecture
voici encore un échantillon de mes recherches sur ce blog
And for those who love archeology and architecture
Here again a sample of my research on this blog
L'ancienne église Saint-Nicolas de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/monaco-ancienne-eglise-saint-Nicolas-le.html
Techniques et vocabulaires de l'art de la façade peinte
http://coureur2.blogspot.fr/2012/08/un-tour-dans-le-massif-central.html
Les Vecteurs Impériaux de la polychromie occidentale
http://coureur2.blogspot.fr/2012/06/philippines-les-Vecteurs-imperiaux-de.html
Le clocher des Frères Perret à Saint-Vaury
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/perret-freres-le-clocher-des-freres_10.html
Histoire de la Principauté de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/07/histoire-de-la-principaute-de-monaco.html
Le Palais Princier de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/palais-princier-de-Monaco-palais-of.html
Versailles - Monaco - Carnolès - Menton: présence de l'art français en Principauté de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/versaillesmonaco-larchitecture.html
Primitifs Niçois - Les chapelles peintes des Alpes Maritimes
http://coureur2.blogspot.fr/2012/03/primitis-nicois-les-Chapelles-facades.html
Eglises du sud-ouest de la France A travers l'art de la polychromie architecturale
http://coureur2.blogspot.fr/2013/02/eglises-du-Sud-Ouest-des-alpes-alpes.html
Des cérémonies et des fêtes Autour de Saint-Nicolas de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2013/09/des-cérémonies-et-des-fêtes-Autour-de.html
Langages de l'art contemporain - répétition, bifurcation, ...
http://coureur2.blogspot.fr/2013/09/repetition-ordinaire-bifurcation-art-du.html
La polychromie architecturale et l'art de la façade peinte (1° partie) - des édifices civils dans les Alpes-Maritimes
http://coureur2.blogspot.fr/2014/07/la-polychromie-architecturale-et-lart.html
Façades peintes - édifices civils du sud-ouest des Alpes - 2° partie - XX° siècle
http://coureur2.blogspot.fr/2015/01/facades-peintes-edifices-civils-du-sud.html
Aspects de l'évolution des seigneuries historiques de la Principauté de Monaco à travers quelques
exemples d'architectures polychromes ponctuelles.
http://coureur2.blogspot.fr/2016/01/aspects-de-levolution-des-seigneuries.html
Châteaux de la Creuse - de la fin du moyen âge - XV et XVI° siècle
http://coureur2.blogspot.fr/2011/09/une-histoire-de-lescalier-en-vis.html
1° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)
http://coureur2.blogspot.fr/2013/10/archeologie-medievale-aspects-et.html
2° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)
http://coureur2.blogspot.fr/2014/11/2-partie-archeologie-medievale-aspects.html
3° partie - suite des parties 2 et 3 d'Archéologie Médiévale consacrées aux aspects et singularités du château en France autour des XV° au XVI° siècles
http://coureur2.blogspot.fr/2016/04/3-partie-suite-des-parties-parties-1-et.html
Yviers/Charente - Archéologie médiévale - Une synthèse sur l'évolution architecturale du XV° au XVI° et XVII° s. en France - Mutations des donjons et maisons-tours des petits châteaux de la fin de la Guerre de Cent-Ans vers les donjons résidentiels de la fin du XV° siècle au XVI° siècle et des incidences dans le classicisme français.
https://coureur2.blogspot.fr/2018/04/yvierscharente-archeologie-medievale.html
Allemans en Périgord - Manoir du lau - Archéologie Médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2018/09/allemans-en-perigord-manoir-du-lau.html
Maisons-tours et donjons-tours - architectures médiévales françaises du XIII°/XIV° au XVI° - Archéologie médiévale
Curac - Les énigmes de son château - Département de la Charente - Archéologie Médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2019/10/curac-les-enigmes-de-son-chateau.html
Fonctions religieuses apotropaïques et traditions funéraires en France -
http://coureur2.blogspot.fr/2015/08/fonctions-religieuses-apotropaiques-et.html
Maisons alpines d'économie rurale (Alpes-Maritimes)
https://coureur2.blogspot.com/2011/11/maisons-alpines-deconomie-rurale.htmlPour ceux qui aiment l'iconologie, et l'iconographie
For those who like iconology, and inconography
Autour du rocaille. Dessin préparatoire d'étude - Le jugement de Pâris
https://coureur2.blogspot.com/2011/07/dessin-preparatoire-pour-une.html
La Véronique - Image ou non de la représentation
http://coureur2.blogspot.fr/2012/12/la-veronique-de-la-legende-lart.html
Langages de l'art contemporain - Répétition ordinaire - Bifurcations - Translation...
https://coureur2.blogspot.fr/2013/09/repetition-ordinaire-bifurcation-art-du.html
Fête de la musique à Nice - Place Garibaldi à Nice - Exposition d'artistes Polonais
https://coureur2.blogspot.fr/2013/07/la-fete-de-la-musique-expositions.html
La Mourachonne à Pégomas (exercice de recherche iconographique)
https://coureur2.blogspot.fr/2012/05/la-mourachone-pegomas-nouvelles.html
Cannes en 4 perspectives albertiennes recomposées - dessin panoramique à la mine de plomb
https://coureur2.blogspot.fr/2018/02/cannes-en-4-perspectives-albertiennes.html
Pour ceux qui aiment la poésie et qui en plus, comme moi, la reconnaisse comme la mère de tous les arts y compris de l'art contemporain
For those who love poetry and more, as I recognize it as the mother of all arts including contemporary art
Rencontres maralpines de Poésie - Mots d'Azur 2015-2016
http://coureur2.blogspot.fr/2015/09/rencontres-maralpines-de-poesie-et.html
Des poèmes sur la Riviera aux couleurs des Mots d'Azur : suite des rencontres maralpines de poésie 2016-2017
http://coureur2.blogspot.fr/2016/09/des-poemes-sur-la-riviera-aux-couleurs.html
Pierre Courtaud - Magazine - Un écrivain, un éditeur un poète, un chercheur en écritures - Un spécialiste de nombreux auteurs.
http://coureur2.blogspot.fr/2012/03/pierre-courtaud-magazine-un-ecrivain-un.html
Henry Chopin et la bibliothèque de Valérie Peynaud
http://coureur2.blogspot.fr/2013/12/henri-chopin-et-la-bibliotheque-de.html
Cannes -1° nuit de la poésie et de la musique au Suquet - 21 juin 2014
http://coureur2.blogspot.fr/2014/06/cannes-1-nuit-de-la-poesiefete-de-la.html
2° nuit de la musique et de la poésie - Cannes 21 juin 2015
http://coureur2.blogspot.fr/2015/05/2-nuit-de-la-poesie-et-de-la-musique-au.html
3° nuit de la poésie et de la musique au Suquet- Cannes Moulin Forville le 21 juin 2016
http://coureur2.blogspot.fr/2016/06/3-nuit-de-la-poesie-et-de-la-musique-du.html
Golf-Juan - Performance poétique - Brigitte Broc - Cyril Cianciolo
http://coureur2.blogspot.fr/2015/03/golf-juan-performance-poetique-brigitte.html
Marie Gay - Pierre-Jean Blazy - Auteurs et Edition(s) - Fondateurs des Mots d'Azur
http://coureur2.blogspot.fr/2016/03/marie-gay-pierre-jean-blazy-auteurs-et.html
De Vallauris à Cannes - Le Printemps des Poètes sur la Côte d'Azur avec Les Mots d'Azur
http://coureur2.blogspot.fr/2016/03/de-vallauris-cannes-la-cote-dazur-en.html
Christophe Forgeot : Poète - Poésie - Poème
http://coureur2.blogspot.fr/2014/09/christophe-forgeot-un-poete.html
Zorica Sentic - Poète-romancière Franco-Serbe
https://coureur2.blogspot.fr/2012/09/zorica-sentic-poete-romancier.html
La Corse des poètes
https://coureur2.blogspot.fr/2015/08/la-corse-des-poetes-porticcio-village.html
Magda Igyarto - Vibrations et expériences de la matière : du visible à l'indicible et de l'indécible au dicible - Peintre, poète et sculpteur
https://coureur2.blogspot.fr/2018/01/magda-igyarto-vibrations-et-experiences.html
Pour ceux qui aiment les légendes
For those who love legends
The Woodcutter and the Revenant - Sedimentary Memory - Essay - Creuse
Http://coureur2.blogspot.fr/2013/07/la-creuse-memoire-sedimentaire.html
La Creuse - Le Bûcheron et le Revenant - Mémoire sédimentaire - Essai - Creuse
http://coureur2.blogspot.fr/2013/07/la-creuse-memoire-sedimentaire.html
Les routards de la baie d'Halong dans la tourmente https://coureur2.blogspot.fr/2013/10/les-routards-de-la-baie-dhalong-dans-la.html
Vietnam - La légende du Dieu des montagnes et du Dieu de la mer
https://coureur2.blogspot.fr/2014/05/vietnam-la-legende-du-dieu-des.html
Pour ceux qui aiment les voitures de collection
Vis-à-vis de Dion-Bouton type E 452 - La voiture emmurée aux enchères à Lyon
https://coureur2.blogspot.fr/2015/09/1900-vis-vis-de-dion-bouton-type-e-452.html
Pour ceux qui aiment les voitures de collection
Vis-à-vis de Dion-Bouton type E 452 - La voiture emmurée aux enchères à Lyon
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Pour ceux qui aiment l'art lyrique et la musique
Johanna Coutaud (prochainement)
Chanteuse lyrique - Soprano
Elzbieta Dedek - Pianiste virtuose internationale
http://coureur2.blogspot.fr/2016/09/pianiste-virtuose-internationale.html
Pour ceux qui aiment le cinéma
68° festival du cinéma - Alexandra Robin - Léopold Bellanger - Cédric Bouet
http://coureur2.blogspot.fr/2015/05/68-festival-cinema-cannes-2015.html
Pour ceux qui aiment la danse
48° Congrès Mondial de la Recherche en Danse - Avignon du 9 au 13 novembre 2016 - Fabienne Courmont présidente - UNESCO-CID partenaires
http://coureur2.blogspot.fr/2016/11/48-congres-mondial-de-recherche-en.html
Festival d'Avignon à Mouans-Sartoux - Danser Baudelaire - Bruno Niver - Marina Sosnina - Répétition générale
https://coureur2.blogspot.fr/2015/02/du-festival-davignon-mouans-sartoux.html
Pour ceux qui aiment s'habiller et sortir
Eliane Horville - soirées - ville - élégance - conseils - coach
https://coureur2.blogspot.fr/2016/01/soirees-ville-elegance-every-wear.html
Sortir - Manifestations -Performances - Expositions...2012/2017
https://coureur2.blogspot.fr/2013/02/evenements-expositions-manifestations.html
Pour des participations citoyennes
Ordre national infirmier - Recommandations sanitaires
http://coureur2.blogspot.fr/2017/06/ordre-national-infirmier-recommandations.html
Pour ceux qui aiment les multiples beautés de la France
Les oliviers fantastiques de Lucette
https://coureur2.blogspot.fr/2012/10/les-oliviers-fantastiques-de-lucette.html
Carnet de voyage - Ombres et Lumières - L'eau et les Sables, architectures de villégiatures
https://coureur2.blogspot.fr/2014/01/ombres-et-lumieres-leau-et-les-sables.html
2 - La France en vrac
https://coureur2.blogspot.fr/2014/10/visiteurs-des-pages-pour-voir-le-site.html
1 - CP La France en vrac 1
https://coureur2.blogspot.fr/2014/01/la-france-en-vrac-france-in-bulk-franca.html
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Pour ceux qui aiment les multiples beautés de la France
Les oliviers fantastiques de Lucette
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Carnet de voyage - Ombres et Lumières - L'eau et les Sables, architectures de villégiatures
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2 - La France en vrac
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1 - CP La France en vrac 1
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