dimanche 28 janvier 2024

Cressac, La Genétouze, Chenaud, Pillac, Montignac-le-Coq, Saint-Laurent-des-Combes : premiers éléments d'étapes de fusions avant-choeurs/clochers/escaliers pour une apparition architecturale progressive des églises romanes à nef unique sans transept, du bassin de la Tude, Sud-Charente - Cressac, La Genétouze, Chenaud, Pillac, Montignac-le-Coq, Saint-Laurent-des-Combes: first elements of stages of mergers before choirs/bell towers/stairs for a progressive architectural appearance of Romanesque churches with a single nave without transept , from the Tude basin, South-Charente. - Cressac, La Genétouze, Chenaud, Pillac, Montignac-le-Coq, Saint-Laurent-des-Combes: erste Elemente der Fusionsstufen vor Chören/Glockentürmen/Treppen für ein fortschrittliches architektonisches Erscheinungsbild romanischer Kirchen mit einem Kirchenschiff ohne Querschiff , aus dem Tude-Becken, Süd-Charente. - Cressac, La Genétouze, Chenaud, Pillac, Montignac-le-Coq, Saint-Laurent-des-Combes: primi elementi di fasi di fusioni prima di cori/campanili/scale per un aspetto architettonico progressivo delle chiese romaniche a navata unica senza transetto , del bacino del Tude, Sud-Charente. Cressac, La Genétouze, Chenaud, Pillac, Montignac-le-Coq, Saint-Laurent-des-Combes: primeros elementos de etapas de fusión antes de coros/campanarios/escaleras para una apariencia arquitectónica progresiva de las iglesias románicas de una sola nave sin crucero , de la cuenca del Tude, Charente Sur. - Cressac, La Genétouze, Chenaud, Pillac, Montignac-le-Coq, Saint-Laurent-des-Combes: primeiros elementos de etapas de fusões antes de coros/torres sineiras/escadas para um aspecto arquitetônico progressivo de igrejas românicas de nave única sem transepto , da bacia do Tude, Sul-Charente. -Крессак, Ла Женетуз, Шено, Пиллак, Монтиньяк-ле-Кок, Сен-Лоран-де-Комб: первые элементы этапов слияния перед хорами/колокольнями/лестницами для прогрессивного архитектурного облика романских церквей с одним нефом без трансепта , из бассейна Туде, Южная Шаранта. - Cressac、La Genétouze、Chenaud、Pillac、Montignac-le-Coq、Saint-Laurent-des-Combes:唱诗班/钟楼/楼梯之前合并阶段的第一个元素,形成罗马式教堂的渐进式建筑外观,只有一个中殿,没有耳堂,来自南夏朗德省图德盆地。- Cressac، La Genétouze، Chenaud، Pillac، Montignac-le-Coq، Saint-Laurent-des-Combes: العناصر الأولى لمراحل الاندماج قبل الجوقات / أبراج الجرس / السلالم للحصول على مظهر معماري تقدمي للكنائس الرومانية مع صحن واحد بدون جناح ، من حوض تود، جنوب شارانت. - क्रेसैक, ला जेनेटौज़, चेनॉड, पिलैक, मोंटिग्नैक-ले-कॉक, सेंट-लॉरेंट-डेस-कॉम्ब्स: रोमनस्क चर्चों की एक प्रगतिशील वास्तुशिल्प उपस्थिति के लिए गाना बजानेवालों/घंटी टावरों/सीढ़ियों से पहले विलय के चरणों के पहले तत्व, बिना ट्रान्ससेप्ट के एकल नेव के साथ , ट्यूड बेसिन से, साउथ-चारेंटे। .

 

Le site complet compte à ce jour 142 articles : il est à votre disposition. Toutes les pages sont issues de mes recherches personnelles et universitaires. Les emprunts à des auteurs sont signalées et il n'y a aucun élément qui tombe sous le coup de la protection des données des lois européennes sans compter que je respecte avant tout la tradition de libertés et de démocratie de la république française. En tant que citoyen français je me conforme à la législation française. Toutes les photos publiées l'ont été avec l'accord des personnes à la date de leurs publications. Ces pages ainsi que tous les documents produits sont assujettis à Copyright et droits d'auteur. Il n'y a aucune raison commerciale, ni déclarée ni cachée, pour la construction de ce blog.  Vous pouvez aussi aller sur le moteur de recherche à droite de votre écran sur cette page. Vous pouvez rechercher tout ce qui vous intéresse, du dessin à la peinture, à l'archéologie, à l'architecture, à la poésie, à la sculpture, aux pages magazines, pour votre stricte curiosité ou culture personnelle, et pour toute autre action ne débordant pas le cadre strict de la consultation. Pour les universitaires qui voudraient produire certains de ces travaux, me contacter sur la partie "blogger" en bas de page, en me laissant votre adresse courriel de messagerie. Pour clarifier mes compétences professionnelles, voici le panorama de mes formations. Lycée technique, mécanique, où j'ai appris le dessin industriel que j'ai par la suite appliqué au dessin d'architecture de relevés archéologiques appris à l'université de Poitiers. Formation militaire BMP1 (engagé trois ans dans les Commandos Troupes de Marine - 22° RIMA puis 1° BPCS - Importante formation à la topographie si utile pour mes recherches archéologiques) - Formation d'Infirmier du Secteur Psychiatrique en 28 mois, IDE par Réforme Hospitalière -  Nombreux travaux et nombreuses formations avec des maîtres de la peinture (lithographie, gravure, peinture,...) et de la littérature contemporaine. Doctorat Lettres et Arts  (mention Très Honorable avec Félicitations), Histoire de l'Art et Archéologie, Université de Provence Centre d'Aix à partir d'autres formations de ce cycle à l'Université de Tours (2 ans - Centre d'Etudes Supérieures de la Renaissance), de l'Université de Poitiers (2 ans - Centre d'Etudes Supérieures de Civilisation Médiévale), et deux ans de formation en lettres à l'université de Nice, et stages divers - Diplôme Inter-Universitaire de la Faculté de Médecine de Lille, "La Santé Mentale dans la Communauté" en lien avec l'OMS/CCOMS. Sur Google "Les budgets aidants..".http://www.ccomssantementalelillefrance.org/sites/ccoms.org/files/Memoire-Peynaud.pdfJ'exerçais au C.H.Cannes en tant que coordinateur/responsable des Ateliers Thérapeutiques-Psychothérapie Institutionnelle du Pôle Santé Mentale en Intra Hospitalier). Au printemps 2017 j'ai été également élu au Conseil de l'Ordre Infirmier des Alpes-Maritimes. Depuis le 1° avril 2018 je suis en retraite.

Articles de ce blog pouvant intervenir dans cette rédaction ou en reprise de bâtiments déjà publiés
Ces articles entrent totalement en complément de la bibliographie publiée et imprimé présentée plus bas et à part de cette liste ci dessous.

                   " Comment et pourquoi une "pratique constructive" dont l'archéologie et l'histoire nous permettent de suivre le développement au cours du Moyen-Âge se métamorphose-t-elle en "pratique artistique" ? Où et quand cesse-t-on d'être archéologue pour coiffer la casquette de l'historien d'art ? A l'évidence, la réponse est trop ambigüe  pour que, afin de pouvoir se risquer à la formuler, l'historien de l'art ne ressente pas la nécessité de s'abriter derrière une démarche rigoureusement objective d'archéologue, et la question est trop stimulante pour que l'archéologue ne soit pas irrésistiblement poussée à devenir, ne serait-ce que le temps d'une conclusion, historien d'art". Remarque de clôture de l'introduction de Philippe Araguas à sa thèse Brique et architectures dans l'Espagne médiévale (XII°-XV° siècle). Préface de Jean-Louis BigetCasa de Velazquez - Madrid 2003 - p. 11

Châteaux de la Creuse - de la fin du moyen âge - XV et XVI° siècle - Archéologie Médiévale
http://coureur2.blogspot.fr/2011/09/une-histoire-de-lescalier-en-vis.html

1° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)
http://coureur2.blogspot.fr/2013/10/archeologie-medievale-aspects-et.html

2° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)
http://coureur2.blogspot.fr/2014/11/2-partie-archeologie-medievale-aspects.html

3° partie - Archéologie Médiévale - suite des parties 2 et 3 d'Archéologie Médiévale consacrées aux aspects et singularités du château en France autour des XV° au XVI° siècles
http://coureur2.blogspot.fr/2016/04/3-partie-suite-des-parties-parties-1-et.html

Yviers/Charente - Archéologie médiévale - Une synthèse sur l'évolution architecturale du XV° au XVI° et XVII° s. en France - Mutations des donjons et maisons-tours des petits châteaux de la fin de la Guerre de Cent-Ans vers les donjons résidentiels de la fin du XV° siècle au XVI° siècle et des incidences dans le classicisme français.
https://coureur2.blogspot.fr/2018/04/yvierscharente-archeologie-medievale.html

Allemans en Périgord - Manoir du lau - Archéologie Médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2018/09/allemans-en-perigord-manoir-du-lau.html

Maisons-tours et donjons-tours - architectures médiévales françaises du XIII°/XIV° au XVI° - Archéologie médiévale

Curac - Les énigmes de son château - Département de la Charente - Archéologie Médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2019/10/curac-les-enigmes-de-son-chateau.html

Varaignes - Le château de Varaignes, le village et son église. Un site rural d'écologie et de culture sur le département de la Dordogne en Périgord Vert. Archéologie Médiévale.
https://coureur2.blogspot.com/2020/03/varaignes-le-chateau-de-varaignes-son.html

La Tour : un mode architectural français pour la guerre et pour la paix, du XIII° au XVI° siècles. Un exemple à l'Est du département de la Charente.
https://coureur2.blogspot.com/2020/12/la-tour-un-mode-architectural-francais.html

Fonctions religieuses apotropaïques et traditions funéraires en France 
http://coureur2.blogspot.fr/2015/08/fonctions-religieuses-apotropaiques-et.html 

Primitifs Niçois - Les chapelles peintes des Alpes Maritimes
http://coureur2.blogspot.fr/2012/03/primitis-nicois-les-Chapelles-facades.html

Iconologie - Un couvercle de sarcophage mérovingien - une corniche de l'église de Saint-Amant-de-Montmoreau (Charente) - Archéologie médiévale.
https://coureur2.blogspot.com/2021/04/iconologie-un-couvercle-de-sarcophage.html

Saint-Amant-de-Montmoreau, Sud-Charente - Des vestiges du Haut-Moyen Âge à la naissance du gothique sur les marches Périgord/Angoumois/Saintonge-  une maison tour -  Première Renaissance Française. 
https://coureur2.blogspot.com/2021/07/saint-amant-de-montmoreau-sud-charente.html

Rioux-Martin - L'église romane - L'implantation de l'abbaye de Fontevraud à la Haute-Lande - Les interventions d'Edouard Warin et de Paul Abadie au XIX° s. - Une approche des escaliers romans dans le bassin de la Tude.
https://coureur2.blogspot.com/2022/06/rioux-martin-leglise-romane.html

Bors-de-Montmoreau - Eglise Notre-Dame - Une introduction aux chapelles de routes - Identification d'une chapelle romane ouverte aux mouvements de fermements  des petits sanctuaires du XVII°s. - Charente et versants alpins français.
https://coureur2.blogspot.com/2022/10/bors-de-montmoreau-eglise-notre-dame-un.html

Eglise Saint-Martin à Poullignac - Architecture et décors peints - Une source de recherches pour les églises des diocèses du Sud-Charente et principalement du bassin de la Tude entre Diocèses de Saintes, d'Angoulême et de Périgueux, de leurs origines aux évolutions et modifications du XIX° siècle.https://coureur2.blogspot.com/2023/06/eglise-de-saint-martin-de-poullignac.html

Cressac, La Genétouze, Chenaud, Pillac, Montignac le Coq, Saint-Laurent-de-Combes Aspects atypiques de l'évolution de l'architecture religieuse romane en Sud Charente - Bassin de la Tude : contreforts, avant-chœurs, escaliers en vis et passages :
  https://coureur2.blogspot.com/2024/01/cressac-la-genetouze-chenaud-pillac.html

 
Du médiéval au contemporain, une invention bien avant classement au patrimoine mondial de l'UNESCO : 

                                      Claude Peynaud  : Le clocher des Frères Perret à Saint-Vaury
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/perret-freres-le-clocher-des-freres_10.html

Avec un détour par le Land-Art pour fêter la nouvelle année 2024 en article inaugural 





Remerciements

Commune de La Genétouze (Cressac et La Genétouze)

Monsieur Michel Marty, maire de la commune
Madame Valérie Poumeyrau, Secrétaire de Mairie,
Monsieur Raphaël Flandrin, technicien des services de la Mairie,
Monsieur le Révérend-Père Bernard Houffet, curé de la Paroisse
Mesdames les secrétaires de la Mairie annexe de Saint-Aulaye Puymangou

Monsieur Jean-Louis Mercadet descendant direct de la famille Frichou qui donna plusieurs maires à la commune de La Genétouze, descendants des Ecossais venus s'installer sur les terres de La Genétouze à la fin du XVII° siècle au hameau de La Maurine (Frichou La Maurine) eux mêmes descendants d'une branche cadette des ducs d'Hamilton, avec le titre de marquis. 
Une généalogie historique de cette famille est donnée par l'instituteur David aux pages 108 et 116 de son ouvrage sur La Genétouze publié en 1909.

Madame Colette Tardat, professeur en retraite, historienne d'art, élève et amie de Monsieur le Professeur Jacques Lacoste de l'Université de Bordeaux, spécialiste de l'art roman du Sud-Ouest de la France et du Nord de l'Espagne. Madame Tardat et son mari sont à l'origine de la réouverture au public de la chapelle des Templiers de Cressac. Madame Colette Tardat anime les visites depuis plus de quinze ans et continue actuellement. Ce sont ses propres approches et analyses qui sont utilisées par de nouvelles bénévoles  qui se greffent sur l'action de Madame Tardat.
 
Monsieur Yves-Michel Foucaud pour une série de documents relatifs à la Commune.

Monsieur Roland Body agriculteur propriétaire à Cressac, retraité. pour des informations orales sur l'état architectural de la chapelle de Cressac avant la suppression du clocher en avril ou mai 1953. Monsieur Body ne possède pas de clichés anciens ciblés sur l'architecture de la chapelle. 

Madame Pénélope Cartier : deux clichés intérieurs de la chapelle de Cressac, publiés sur le Net.

La famille Cogo, père, frère et fils, pour leurs autorisations à photographier et à publier mes clichés pris au village de Tournier dont ils sont propriétaires. Village qui fut le lieu de résidence de Lanza del Vasto et de sa communauté de l'Arche en Charente-Maritime. Monsieur Cogo père et frère m'ont également donné beaucoup d'informations inédites sur le quotidien de la communauté à Tournier et la personnalité "bien trempée" de Lanza del Vasto, en épisodes assez contrastés du message de douceur et de paix du poète. Les sites identifiés sont ceux donnés par Monsieur Cogo père. C'est dans ce village, dans un site admirable et bucolique à souhait, que Lanza del Vasto réalisa ses vitraux, pour l'église de La Génetouze dont je vous présente un compte rendu en fin de rédaction de l'étude archéologique des monuments de La Génetouze.

Commune de Parcoul-Chenaud

Monsieur Jean-Jacques Gendreau, maire de la commune,
Monsieur Joël Trufley, maire délégué sur le site de Chenaud,
Madame  Nathalie Bruneau, Secrétaire de Mairie à Chenaud,
Madame Gina Schuster Directrice de la bibliothèque de Parcoul.
Messieurs les techniciens de la commune 
Monsieur le Révérend-Père Philipe Doumenge, Curé de la Paroisse.
Madame Janie Piens, pour une somme documentaire sur l'église et sur la peinture que j'ai découverte lors de cette recherche, ainsi que pour des échanges d'avis éclairés.
Monsieur Stéphane Perry, pour un premier avis concordant avec ma relecture de la devise des armoiries de la Chaire.
Monsieur Eric Guilbaud, propriétaire des terrains au chevet de l'église sur les berges de la Dronne.
Madame Annie Duflot et son mari Marc Duflot, respectivement professeur d'Histoire et Ingénieur des Collectivité Locales, pour une première et spontanée participation à la recherche sur la peinture murale païenne de l'église que j'ai  découverte lors de cette recherche.

Commune de Pillac

Monsieur Dominique Streiff, maire de la commune,
Monsieur le Révérend Père Benoît Lecomte, Doyen Sud-Charente
Madame Anne Lirio pour de premières informations sur l'église et premiers contacts.
Monsieur Benoit Le Grelle brocanteur "L'incontournable" à Bors-de-Montmoreau, pour avoir initié l'étude de l'église et les prises de contacts avec les autorités de tutelle et modalités d'interventions, ainsi que pour son aide très efficace et pertinente dans l'exercice des relevés des cotes pour la réalisation du synoptique de l'église. Qu'il en soit vivement remercié.
Monsieur le Révérend-Père Benoît Lecomte, Doyen du Sud-Charente.

Commune de Montignac-le-Coq

Monsieur Alain Desert, maire de la commune,

Monsieur le Révérend-Père Benoît Lecomte, Curé de la Paroisse.

Monsieur Jean-Marie Gillaiseau, ancien maire, pour des informations historiques sur le site.
Monsieur Gilles Prezat, employé communal, pour une assistance technique sur le site.

Commune de Saint-Laurent-de-Combes

Monsieur Christophe Damour, Maire de la commune,

Monsieur le  Révérend-Père Benoît Lecomte, Doyen du Sud-Charente

Monsieur Alain Ménager, Conseiller Municipal, et son épouse Nelly, propriétaires du terrain d'où s'élève le chevet de l'église.
Madame Véronique Delorme-Lewis et Monsieur Nicholas Lewis, pour la gestion des clés de l'église, leur courtoisie et leur disponibilité. Madame Delorme-Lewis est Conseillère Municipale.
Monsieur Gérard Giret, habitant de la commune, pour des informations historiques et
géographiques du site. Leur propriété, qui est l'ancien site militaire des contrôles aériens d'avant les radars,  est exactement en bordure du chemin qui sépare l'Angoumois de la Saintonge et les communes de Saint-Laurent-des-Combes et de Saint-Martial. 
Monsieur Jean-Claude Chaumet et son épouse Michèle, propriétaires du Petit Moulin à la queue de l'ancien étang de la commune, pour des informations historiques et géographiques.
Monsieur Jean-Pascal Pontéry propriétaire d'une maison au chevet de l'église, pour son autorisation à produire des photos de ses murs extérieurs en rapport avec l'histoire médiévale du site.

Pour les communes des autres monuments présentés sur cette page, je renvoie le lecteur aux remerciements qui figurent sur ces pages


Une fois n'est pas coutume, je donne en page de garde de cette étude deux extraits d'une publication de Gaston Bachelard Le nouvel esprit scientifique, Paris, 1934.
"Les rapports entre la théorie et l'expérience sont si étroits qu'aucune méthode, soit expérimentale, soit rationnelle, n'est assurée de garder sa valeur. On peut même aller plus loin: une méthode excellente finit par perdre sa fécondité si on ne renouvelle pas son objet".
p.14.
" Cette mobilité des saines méthodes  doit être inscrite à la base même de toute psychologie de l'esprit scientifique car l'esprit scientifique est strictement  contemporain de la méthode explicitée. Il ne faut rien confier aux habitudes quand on observe. La méthode fait corps avec son application. Même sur le plan de la pensée pure, la réflexion sur la méthode doit rester active. Comme le dit très bien M.Dupréel " une vérité démontrée demeure constamment soutenue non sur son évidence propre, mais sur sa démonstration".
p. 140.

En épilogue


 Le secteur géographique sur trois départements au sud du bassin de la Tude aux environs de son confluent avec la Dronne
précis de la zone géographique



1 - La Commune de La Genétouze
Charente Maritime

L'essentiel de cette présentation historique de la commune de la Genétouze provient de "Monographies communales - Historique et Géographique sur la commune de La Genétouze (Charente Inférieure)". Par David (instituteur). Saintes 1909.

Pour une bibliographie utile à l'ensemble de cet article :

Eugène Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XI° au XV° siècle. Edition de 1997.

Jean George et Alexis Guérin-Boutaud, Les églises romanes de l'ancien diocèse d'Angoulême. Paris, 1928.

Vincent Flipo, Mémento pratique d'archéologie française. Paris, 1930. 

Jean George, Les églises de France - Charente. Paris 1933.

Louis Papy, Aunis et Saintonge. Paris, 1937.

Jean Secret, Les églises du Ribéracois. Périgueux, 1958.

 Charles Connoué, Les églises de la Saintonge - Jonzac et ses environs - Le roman saintongeais en Gironde. Saintes, 1961, p. 72, 73.

André Mussat, Le style gothique de l'Ouest de la France (XII°-XIII° siècles) Paris, 1963.

Zodiaques (éditions) Itinéraires romans en Périgord. La Pierre qui Vire, 1977.

Eliane Vergnolle, L'art roman en France. Paris 1994/2003.
Eliane Vergnolle,  "Passages muraux et escaliers : première expériences dans l'architecture du XI° siècle". Dans, Cahiers de Civilisation Médiévale. Centre d'Etudes Supérieures des Civilisation médiévale, Poitiers, Année 1989 - 32-125, p 43 à 60

Jean Flori, Aliénor d'Aquitaine - La reine insoumise. Paris, 2004.
              
Sylvie Ternet, Les églises romanes d'Angoumois - Bâtisseurs et modes de constructions en Angoumois roman - Deux volumes. Ouvrage publié grace au soutien du Conseil Général de Charente. Paris 2006.

Nicolas Reveyron, "Culture technique et architecture monumentale : analyse structurelle des types de contreforts dans l'architecture romane ". Dans, Actes du VI° Congrès international d'Archéologie Médiévale (1-5 octobre 1996, Dijon - Mont Beuvray - Chenôve - Le Creusot - Montbard). L'innovation technique au Moyen-Âge.  Année 1998 - 6 - pp.211-218

Guy Penaud, Histoire des diocèses du Périgord et des évêques de Périgueux Sarlat - Préface de Monseigneur Michel Mouïsse Evêque de Périgueux et de Sarlat. Bergerac 2010;

Pour des présences contemporaines : Arnaud de Mareuil, Lanza del Vasto - Sa vie, son œuvre, son message. Paris, 1998.

Pour des mémoires de la culture locale et vernaculaire Revue poitevine et saintongeaise - Histoire - Archéologie - Beaux-Arts et Littérature - Revue mensuelle. : 7° année, cinq articles :
              -  un article de A.F.Lièvre, "La motte, les tours et les châteaux de Ganne", article publié dans le Tome VII, 7° année, n°77 du 15 mai 1890, p. 129 à 131. 
           - Quatre articles sous le même titre de J.-L.-M. Noguès, "Les mœurs populaires d'autrefois en Saintonge et en Aunis",
                           1 - 7°année, tome VII n°80, 15 août 1890, p. 230 à 247.  
                                          2 - 7° année, Tome VII n° 81, 15 septembre 1890, p. 265 à 277, 
                                           3 - 7° année, n° 82 du 15 octobre 1890, p. 299 à 314, 
                                          4 -  7° année, n° 83 du 15 novembre 1890, p. 324 à  338 avec cette très rare information sur l'emploi de la graisse humaine à fins thérapeutiques et esthétiques ainsi que contraceptives "C'était aussi un préservatif " (sic) (p.324). C'étaient les bourreaux qui tenaient négoces à prix d'or de ces prélèvements humains. Ceci n'étant qu'un épisode qui illustre les pouvoirs accordés aux prélèvements et restes humains (voire l'étonnante histoire des mains de gloire). D'une façon élargie à d'autres pratiques et usages de traditions elles constituent un second champ scientifique iconologique complémentaire aux apocryphes et texte bibliques. Pour un investissement de la zone historico-géographique sur laquelle je développe cette étude archéologique je propose une nouvelle référence bibliographique avec la très belle étude ethnographique de Robert Colle,  Sorciers, sourciers et guérisseurs en Aunis et en Saintonge. La Rochelle, 1979. On peut mesurer l'importance que prennent dans le champ scientifique moderne ces recueils et ces études dont l'émergence la plus célèbre au XIX° siècle est celle des Légendes rustiques de George Sand avec les dessins de son fils Maurice élève de Delacroix, publiées en 1858. Ces recherches et recueils de mémoires qui ont investi l'ethnologie ou que l'ethnologie a investie ont depuis le XIX° siècle alimenté nombres d'articles publiés par les Sociétés Savantes. La publication la plus spectaculaire, la plus documentée d'un point de vue de l'iconographie chrétienne  étant sans doute l'énorme et non moins  somptueuse publication des éditions Mazenod : Maria-Christina Boerner, Angolus & diobolus - Anges diables et démons dans l'art chrétien occidental. Sous la direction de Rolf Tornan, avec la collaboration de Bruno Boerner, de Johann Ev. Afner, Thomas Rusner. Photographies d'Achim Berdnorz. Conception de Thomas Paffen. Paris 2015. 

Hélas si le secteur de La Genétouze est riche en traditions écrites et orales inscrites dans la culture de ces régions frontalières des diocèses et des guerres du XII° siècle entre royaumes de France et d'Angleterre, entre Plantagenets et Capétiens se disputant l'Aquitaine, dont l'épisode le plus célèbre est lié à Aliénor d'Aquitaine, l'ornementation et donc l'iconographie parvenant jusqu'à nous reste très pauvre, tant sculptée que peinte. 

La commune de la Genétouze est très étendue. Elle est le résultat de la réunion  en 1790 de trois paroisses : Haut-Mont, Cressac et La Genétouze qui doit son nom au paysage de landes couvertes de genêts et de bois, cadre de son environnement principal. Une autre source donnée par Monsieur Yves-Michel Foucaud est celle d'un lien avec les Plantagenêts desquels dépendaient ces territoires au XII° siècle. Siècle de la construction admise des deux églises qui restent encore visibles : église ou chapelle Saint-Léonard à Cressac et église Saint--Antoine à La Génetouse, celle de Haut-Mont étant détruite depuis fort longtemps . Ces deux églises vont être le point de départ d'une étude qui a pour objet de poursuivre la recherche que j'ai entreprise sur le Bassin de La Tude en Sud Charente sur le passage de l'art roman à l'art gothique qui infiltre la région de façon très sinueuse, discrète aux très fortes résistances romanes d'autant plus que le gothique plantagenêt y a son mot à dire pendant la période romane du XII° siècle avant qu'on ne ressente les accents du gothique parisien, voire des courants languedociens du début du XIII° siècle.[A ce sujet voir la thèse de Marylise Ortiz, Les débuts de l'architecture religieuse gothique et l'introduction du gothique du Nord dans la diocèse d'Angoulême (fin XII°-Début XV° siècle) sous la direction de Jacques Lacoste. Université de Bordeaux 3, 2001].
Si des vecteurs architecturaux de la période romane sur ce bassin de la Tude franchissent les étapes de la formation admise de l'art roman par des héritages directs de la période carolingienne brutalement relayés par de premiers accents gothiques mis en chantiers à Poullignac sans véritable transition romane, d'autres vecteurs y sont néanmoins présents dont la découverte à partir de l'église Notre-Dame de l'Assomption à Bors-de-Montmoreau d'une veine de chapelles de routes et d'escaliers romans à partir de Saint-Amant-de-Montmoreau en descendant au sud de la zone géographique jusqu'à Rioux-Martin à la rencontre de la construction d'une dépendance de l'abbaye de Fontevraud à la Haute Lande sur un secteur compris entre Médillac, Rioux-Martin et La Genétouze, sans que nous ne sachions rien de l'architecture de cette dépendance sinon une datation évaluée dans la seconde moitié du XII° siècle par les vestiges conservés par les agriculteurs propriétaires des terrains où s'implantait cette communauté mixte. 
Et encore, pour l'intelligence du sujet je dois écarter la belle église de Médillac qui offre une singulière voûte en berceau continu et un accès haut à un escalier de clocher, par-dessus la corniche de la nef, ce qui définit une autre variante de l'art roman très présent dans le bassin de la Tude mais pour lequel il faudra ouvrir une autre page (Sylvie Ternet avance que ces berceaux continus sont plus caractéristiques des églises des Templiers. S.Ternet, op.cit. T.1, p.117).
Ces régions de genêts de la Double Saintongeaise sont pauvres, très pauvres et de petites chapelles de routes peuvent avoir fait office d'églises paroissiales alors que l'église de La Genétouze fut une plus grande église que celle que nous voyons actuellement, au moins par une nef plus importante prévue, avec des raffinements d'architecture qui surprennent pour une décoration ancienne qui reste pauvre, au moins dans l'état,  jusqu'à un brutal et inattendu enrichissement par les vitraux de Lanza del Vasto au XX° siècle, 
L'histoire médiévale de l'architecture de ce petit territoire est donc à construire et à mettre en lien avec d'autres et pour ma modeste part avec des outils d'investigations en archéologie du bâti, tels que je les ais élaborés et perfectionnés depuis 1986, d'où cette double citation de Gaston Bachelard que je produis en début de cette étude.
Des textes de légendes compensent cette pauvreté toute en contraste et le principal développé pour Cressac me semble par des détails d'architectures, comme les distributions en couloirs, être né entre les origines romanesque et l'esprit romantique éclos du XVIII° au XIX° siècle, depuis la naissance du roman picaresque avec La vie de Lazarillo de Tormes du milieu du XVI° siècle en Espagne suivi du Don Quichotte de Cervantes au XVII° siècle et enfin le basculement dans la littérature française du début du XVIII° siècle par le Gil Blas de Santillane et Le Diable Boiteux d'Alain-René Lesage avant le Mauprat de George Sand au XIX° siècle,
délaissant la veine française pré-romanesque du XVII° siècle par le roman psychologique à partir du Page Disgracié de Tristan L'Hermite à celle du roman précieux avec la Princesse de Clèves de Madame de La Fayette en passant dans le XVIII° siècle avec Manon Lescaut de l'Abbé Prévost.
Ce texte rapporté par l'instituteur David est un très beau morceau de littérature française à lire comme on lit les romans périgourdins de la veine de Jacquou le Croquant.. Un extrait est repris sur le cartel signalétique devant la chapelle de Cressac (ci dessous)
Je conserverai donc ce texte à sa place devant la chapelle, comme une construction littéraire qui aurait, pourquoi pas, une assise sur un site en tertre sur une crête de distribution des vallons en carrefour de routes, tel l'implantation d'un château de Motte contrôlant un site stratégique, voire aussi à fonction d'épicentre d'une petite économie agricole, détruit et remplacé par une chapelle de routes. 
Le dimanche qui suit le 6 novembre, jour de la Saint-Léonard, la chapelle et tout le village était
le site d'une importante fête (frairie) dont l'instituteur David nous
donne les détails : David, 1909, op.cit., p. 60 et 61. 
"Des marchands et des jeux forains sont installés dans les rues du village, jusqu'au cinématographe nantais; dans un pré on lance des coqs et des tireurs
 venus de loin, parfois même de la Ville-Lumière...chaque coups de fusil rapporte deux sous
  à l'éleveur et, comme la distance est d'au moins 100 mètres, que les tireurs manquent d'adresse, par suite de libations ou de parties fines...les patients
résistent longtemps à la fusillade...
Je suis arrivé sur le champ de tir à 6 heures du soir, le 9 novembre 1908; j'estime à 1500 les personnes présentes...
  les hommes avec leurs fusils au dos, ils ressemblaient à ces Vendéens de mon pays...
Les baraques regorgeaient de monde et dans la salle transformée en auberge 300 chasseurs au moins avec leurs armes s'apprêtaient à faire le bigage,
à échanger leurs fusils contre d'autres armes ou objets quelconques.
 Plusieurs bals s'ouvrirent ensuite sous des tentes avec planchers
 bien installés, entrée : 0 fr.75." 

Les monuments qui sont à l'origine de belles histoires et d'une part de rêve ont en eux l'essence même de leurs pérennité face aux hommes et à l'histoire.
Il faut absolument préserver ces contes, ces légendes voire faire revivre ces coutumes.

En allant plus avant dans ces recherches de l'âme populaire dont j'ai assez étendu le sujet avec la présentation des chapelles de routes et des croyances liées aux sources et aux fontaines miraculeuses associées, au sein même de la rédaction archéologique de mon article sur l'église de Bors-de- Montmoreau, aux approches ethnologiques et autres digressions, nous avons pu comprendre comment cette famille architecturale des chapelles de routes intimement liée à l'âme chrétienne et populaire des survivances païennes avait eu autant d'importance dans la transmission des usages, coutumes, patrimoine bâti et oralité des cultures loin des normalisations sèches, scolaires et de l'université.

Un article de Revue poitevine et Saintongeaise - Histoire - Archéologie - Beaux-Arts et Littérature - Revue mensuelle, intitulée "La motte, les tours et les châteaux de Ganne" (1890, op.cit, p. 129 à 131) nous ramène aux regards portés sur les usages et brigandages des seigneurs hobereaux, un retour vers des sources "picaresques à la française"  : "Il y a dans la commune de Vivonne un petit fortin en terre qu'on appelle de Ganne. C'est un tertre circulaire, de quatre mètres de haut, entouré d'un fossé où s'égouttent les terrains alentours...Nous ne parlons de celle de Vivonne qu'à cause de son nom mentionné dès 1469 et qui a été chez nous appliqué à d'autres constructions anciennes, toutes en ruines... M. de Longuemar, a cru pouvoir rattacher ce nom de Ganne au mot latin "Ganea", que Du Cange, à l'en croire aurait ainsi défini : "Loca occulta subterranea et meretricia" ["Lieux souterrains cachés et bordels"], et il ajoute sûr de son fait : "Voilà donc la trace non équivoque de lieux de débauche anciens retrouvée dans cette contrée, débauches qui s'accomplissaient dans des lieux souterrains assez voisins des lieux habités"...[...]...Voilà bien des mauvais lieux, s'il est vrai que Ganne vienne de Ganea, et les vilains du moyen-âge nous paraitraient , dans ce cas avoir été singulièrement osés d'appeler ainsi la  demeure de leurs maîtres".
Surpris par ces concordances des regards et des récits 
et
fort de ce succès à travers la littérature vernaculaire publiée en articles de Sociétés Savantes,
continuant mes investigations, dans l'esprit de la même recherche que celle autour des chapelles de routes assez fréquemment accompagnées de leurs fontaines de guérison, mais cette fois-ci avec comme cible la chapelle dite église de Cressac sur son petit tertre pouvant évoquer un autre dispositif soit celui du site primitif d'une motte gardienne de mémoire, je rencontre un troisième texte, moins local, qu'il me plait pourtant de signaler au lecteur; une façon de lutter contre l'oubli et de savoir d'où nous venons. Il s'agit d'un texte sur 17 pages, signé J.-L.-M. Noguès, publié dans la  7°année, tome VII n°80 du 15 août 1890, p. 230 à 247.  de la même Revue Poitevine et Saintongeaise  (1890) qui , après avoir établi une liste des artistes poitevins ou ayant travaillé en Poitou, cède la place à un second article intitulé "Les mœurs populaires d'autrefois en Saintonge et en Aunis". VII - Le Merveilleux. Croyances et préjugés. : Faire planer sur un évènement , sur une circonstance quelconque, une influence surhumaine , mystérieuse, accorder à des actes ou a des moyens futiles ou vains une vertu extraordinaire, surnaturelle ; tel était le côté vraiment légendaire du caractère de nos bons aïeux. Ils avaient jusqu'à l'excès, le goût, la peur du merveilleux; ils en voyaient partout...Nous devons maintenant entrer dans le cœur du sujet.
On a voulu distinguer trois sortes de merveilleux : le religieux, l'allégorique, le fantastique...

Chers lecteurs souffrez donc qu'avec le merveilleux de l'archéologie religieuse et de ses récits populaires entrés dans les outils scientifiques des Sociétés Savantes, par les églises de Cressac et de La Genétouse avant celles de Chenaud et de Pillac, que  je poursuive le chemin de ma jolie fable pour vous ravir ou vous faire sourire,
 comme il vous plaira ...

1. A : Cressac
Eglise Saint-Léonard sur la commune de La Genétouze
Pour des approches comparatives d'architectures et de sites entre les églises à nefs uniques, voûtées, sans transept et chevets plats du bassin de la Tude avec l'originalité de l'église ou chapelle - selon les appellations - Saint-Léonard à Cressac.

Nous pouvons introduire la méthode comparative avec les autres églises du bassin de la Tude par l'église de
Sérignac
et ensuite continuer en exposant les autres exemples.

 L'église romane de Sérignac est voutée en trois travées en plein cintre sur doubleaux, au cœur du bassin de la Tude près de Chalais. La commune de Sérignac a été la première à avoir été intégrée à la communauté de communes de Chalais.
Synoptique de restitution à mettre en parallèle avec les relevés in situ de l'état actuel de l'église de Cressac. Les proportions sont déjà très différentes.

 Cette église de
Sérignac 
est la parente de celle de
La Ménècle 
sur l'actuelle commune de Rouffiac - Sud-Charente - Bassin de la Tude.
Cadastre de 1838 par lequel nous voyons que l'église est complètement intégrée au village avec le cimetière en bord du seul axe de circulation qui provient d'un carrefour hors agglomération et sans chapelle de route. La chapelle de route la plus proche est celle de La Fontaine de Guérison au creux du vallon au bout de la piste au sud-est du village.
Voire sur ce blog :  Bors-de-Montmoreau - Eglise Notre-Dame - Une introduction aux chapelles de routes - Identification d'une chapelle romane ouverte aux mouvements de fermements  des petits sanctuaires du XVII°s. - Charente et versants alpins français.
                                  https://coureur2.blogspot.com/2022/10/bors-de-montmoreau-eglise-notre-dame-un.html
La partie centrale de l'église s'étant effondrée il ne reste d'origine que les façades occidentale et orientale.
L'église était voûtée en plein cintre.

Le voûtement en berceau plein cintre sur ce type de monument, plus développé que Cressac, s'étend aux transformations intérieures en travées voûtées sur ogives, très vraisemblablement sous l'impulsion du gothique angevin, comme l'analyse André Mussat.
Sur ce registre nous pouvons avancer vers 

MARTRON

L'église est reculée du bord de la route qui vient de Chalais. Une piste contourne en cul de sac la parcelle d'implantation de l'église entourée d'un cimetière, à l'écart du carrefour où il n'y a pas de chapelle de route.
Cette façade atypique avec son seul portail sous arcs articulés au caractère roman conservé n'est peut-être qu'un vestige ou une évolution de la façade romane qui accompagne les contreforts d'angles qui sont également différents de ceux du chevet qui pour leurs parts sont conformes à ceux rencontrés sur les édifices romans intérieurement voûtés en plein cintre ou sur travées d'ogives. Cette façade peut tout autant appartenir à la famille des façades sans divisions [S.Ternet, 2006, op.cit., T.1, p. 150
Sur la présentation plus bas des modèles produits dans le Dictionnaire Raisonné de Viollet le Duc nous pouvons repérer la figure 8.
Il y aurait donc sur le bassin de la Tude non pas deux mais trois systèmes de contreforts d'angles. Je reviendrai sur cette question après la présentation de l'église ou chapelle de Cressac

Puyfoucaud

En 1834 l'église n'est plus recensée comme bâtiment religieux.
Elle est actuellement en ruine incorporée en bordure des
bâtiments agricoles de la ferme.
Sud-Charente - Ancien Diocèse de Périgueux - Bassin de la Tude 
Eglise dans un domaine privé. L'architecture de cette église rejoint certaines caractéristiques architecturales de Martron.
Cette église était un prieuré dépendant de La Couronne

Marylise Ortiz, "L'abbaye Notre-Dame de La Couronne - Les parties médiévales". Dans, Société française d'archéologie  - Congrès archéologique de France - Charente. Paris, 1999, p. 189 à 208.
Christian Taillard, " Les bâtiments monastiques de l'abbaye de La Couronne". Dans, Société française d'archéologie - Congrès archéologique de France - Charente. Paris, 1999, p. 209 à 216.
Marylise Ortiz, Les débuts de l'architecture religieuse gothique et l'introduction du gothique du Nord dans le diocèse d'Angoulême (fin XII° - début XV° siècle) Thèse pour l'obtention du doctorat de l'Université Michel de Montaigne, sous la direction  de M. le professeur Jacques Lacoste. Université de Bordeaux III - Michel de Montaigne, 2000, 6 t, 581 p., 588 planches.
 
Marylise Ortiz, Christian Vernou, L'abbaye Notre-Dame de La Couronne - Charente. (non daté). 

Pierre Pommarède, Richesses insoupçonnées - Tome III - Le Périgord des églises et des chapelles oubliées - Préface du cardinal Paul Poupard Président du Conseil Pontifical de la Culture. Photographies de Jacques Brachet. Périgueux 2007. 

Voir François Tarda ....
(Pour une articulation avec les origines de la recherche sur la transition roman-gothique sur le bassin de la Tude, sur ce blog, nous  retrouvons ces monuments sur la première page d'introduction à ce sujet qui est celle de l'église de Saint-Amant-de-Montmoreau : Saint-Amant-de-Montmoreau, Sud-Charente - Des vestiges du Haut-Moyen Âge à la naissance du gothique sur les marches Périgord/Angoumois/Saintonge-  une maison tour -  Première Renaissance Française. 
                             https://coureur2.blogspot.com/2021/07/saint-amant-de-montmoreau-sud-charente.html )


1. B : Cressac
Etude en cours de construction/rédaction
Etude en archéologie du bâti
Chapelle ou église Saint-Léonard
Un seul premier regard nous fait comprendre que cette église ou chapelle de Cressac n'appartient à aucune des deux familles à nef unique sans transept et chevet plat éclairé par des lancettes, présentes sur le bassin de la Tude
C'est encore une autre architecture originale. Mais quelle en est l'origine ?
L'enduit blanc qui va tant "déranger" la lecture archéologique de ce bâtiment pour l'étude est toutefois la reconstitution d'une certaine réalité des édifices médiévaux. Eliane Vergnolle le souligne et le précise "Au Moyen Âge, en effet, une église n'était pas terminée tant qu'elle n'était pas enduite et peinte. Les textes désignent cette opération  sous le nom de "dealbatio"* qui suggère, sinon l'éclat du blanc pur, du moins une certaine clarté de ton, ce que confirment de nombreux vestiges." [E.Vergnolle, op.cit., 1994/2003, p. 140]. Nous garderons en mémoire cette citation de cette éminente spécialiste de l'art roman et médiéval en général, pour toutes les approches des églises déjà étudiées ou en devenir d'études. [*de-albô (inf  albare; de albus) v blanchir, peindre, crépir.].
A ceci il faut ajouter les résultats de mes propres recherches en thèse doctorale de 3° cycle, soutenue en 2001, sur la polychromie architecturale - la première du genre - et les façades peintes de la fin du Moyen-Âge/Renaissance à nos jours dans le Sud-Ouest des Alpes. Recherche par laquelle j'avais été amené à chercher dans les provinces françaises où j'avais mis à jour des programmes peints historiés ou à thèmes iconographiques en frontispices et tympans peints associés ou non à des programmes sculptés. Dans d'autres pays autour de ce secteur de recherches ces ornements peints extérieurs, tant sur les édifices civils que religieux que militaires que temporaires et encore en ornements de fabriques de jardins ne sont pas rares, ces programmes extérieurs étant  indépendants des programmes ornementaux intérieurs. Ces apports de programmes peints polychromes n'étant pas limités aux seules façades ou en sites sélectionnés (fenêtres, portes, frises, corniches, soubassements, cadrans solaires, etc...).
Sur ce blog le lecteur peut trouver les résultats de ces recherches :

Techniques et vocabulaires de l'art de la façade peinte
http://coureur2.blogspot.fr/2012/08/un-tour-dans-le-massif-central.html

Les Vecteurs Impériaux de la polychromie occidentale
http://coureur2.blogspot.fr/2012/06/philippines-les-Vecteurs-imperiaux-de.html

Le clocher des Frères Perret à Saint-Vaury
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/perret-freres-le-clocher-des-freres_10.html

Le Palais Princier de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/palais-princier-de-Monaco-palais-of.html

Versailles - Monaco - Carnolès - Menton: présence de l'art français en Principauté de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/versaillesmonaco-larchitecture.html

Primitifs Niçois - Les chapelles peintes des Alpes Maritimes
http://coureur2.blogspot.fr/2012/03/primitis-nicois-les-Chapelles-facades.html

Eglises du sud-ouest des Alpes A travers l'art de la polychromie architecturale
http://coureur2.blogspot.fr/2013/02/eglises-du-Sud-Ouest-des-alpes-alpes.html

Des cérémonies et des fêtes Autour de Saint-Nicolas de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2013/09/des-cérémonies-et-des-fêtes-Autour-de.html

Langages de l'art contemporain - répétition, bifurcation, ...
http://coureur2.blogspot.fr/2013/09/repetition-ordinaire-bifurcation-art-du.html

La polychromie architecturale et l'art de la façade peinte (1° partie) - des édifices civils dans les Alpes-Maritimes
http://coureur2.blogspot.fr/2014/07/la-polychromie-architecturale-et-lart.html

Façades peintes - édifices civils du sud-ouest des Alpes - 2° partie - XX° siècle
http://coureur2.blogspot.fr/2015/01/facades-peintes-edifices-civils-du-sud.html

Aspects de l'évolution des seigneuries historiques de la Principauté de Monaco à travers quelques 
exemples d'architectures polychromes ponctuelles.
http://coureur2.blogspot.fr/2016/01/aspects-de-levolution-des-seigneuries.html

L'entrée de la partie voûtée est marquée par une demi-colonne sur dosseret. Ce dispositif projette le voûtement plus avant sur l'espace intérieur que le second voûtement supporté par un pilastre plat à chapiteau également plat très peu saillant du pilastre, avant de finir de s'enfoncer dans le fond du sanctuaire avec un mur légèrement oblique qui achève ce jeu à partir d'une entrée resserrée, des volumes dilatés une fois la demi-colonne sur dosseret dépassée et rétrécie depuis le pilastre plat, pour finir en oblique contre le mur plat de fond alors que les murs extérieurs sont parfaitement alignés [peut-on voir ici une diffusion des idées de certains chevets de l'angoumois qui ont des absides intérieures semi circulaires pour des enveloppes extérieures carrées ? Voir S.Ternet, 2006, op.cit. T.1 p.126 - Nanclars, Bougneau] . C'est un système rare et extrêmement sophistiqué pour un si petit bâtiment. Et bien sûr cette recherche a une raison d'isolement et de claire distinction du sanctuaire voûté d'un vestibule ou porche sous charpente ou planchéiée bien que des culots soient à remarquer directement articulés avec le chapiteau des demi-colonnes Ouest. Cette dernière observation réorientant fermement vers un porche voûté sur nervures.
 Cette apparente ou réelle continuité architecturale en deux temps peut faire partie d'un autre raffinement de cette architecture qui surprend, en relai architectural d'un support de nervures d'un porche directement positionnées dans la continuité, dans le prolongement du retrait du mur support des arcs de la voûte en berceau du sanctuaire proprement dit. 
La première étape pour une approche restitutive du parti architectural d'origine c'est de rétablir la coexistence contemporaine des deux voûtements : Est en berceau sur doubleaux et Ouest sur nervures - en noir et hachures sur le relevé in situ - en prenant en compte le témoignage de Monsieur Roland Body d'un ancien clocher détruit en 1953,  élevé sur une partie centrale du bâtiment, à deux mètres de haut environ précise encore Monsieur Roland Body.
Jusqu'ici, en ce qui concerne l'organisation intérieure de la partie orientale voûtée nous avons tous les marqueurs d'un édifice de la période romane ou romano-gothique, bien qu'atypique si on s'en réfère aux modèles directeurs ci dessus produits.
Pour ce qui est de la partie occidentale le voûtement en ogives sur nervures doit être retenu avec la plus grande prudence pour une attribution à la période gothique à partir du XIII° siècle. En effet Vincent Flipo nous livre une réflexion qui doit retenir notre attention : " Voûtes de pierre sur la nef : la voûte d'ogives n'a pas d'autre origine que la voûte d'arêtes déjà employée dans la période romane. Les arêtes sont soutenues par dessous  au moyen de deux arcs ou ogives qui se coupent à la façon d'un X, et on ne peut en aucun cas, désigner l'arc brisé, comme certains auteurs l'avaient cru autrefois...Le style gothique emploie ce type de voûtes à l'exclusion de tout autre, sauf dans le Midi de la France qui conserve longtemps encore ses méthodes de construction romanes. Dès son apparition dans la première moitié du XII° siècle (Morienval) ...". [ Vincent Flipo, Mémento pratique d'archéologie française. Paris, 1930, p. 149]  Le gothique angevin nait également à la même époque romane et nous sommes sur le diocèse de Saintes.
    
Atypique aussi et très sophistiqué en véritable réflexion architecturale originale par le jeux des volumes du sanctuaire qui se dilatent et se resserrent sous la voûte en berceau sur doubleaux jusqu'au fond du sanctuaire : deuxième travée voûtée. Autre aspect singulier : la travée resserrée sur fond du sanctuaire, éclairée par une seul grande verrière plus d'esprit gothique que roman, est précédée d'une travée d'entrée aux murs non enduits dont on a conservé le parement en grand appareil régulier à valeur ornementale et traces d'une niche récupérée pour une plaque commémorative sur le mur Nord [sur deux photos anciennes publiées sur le net par Pénélope Cartier nous voyons sous des enduits blancs de ces parties sous arcades les tracés d'organisation du mur Nord par une niche centrale. Cette trace nous oriente assez fermement vers un total traitement ancien d'origine des  deux murs tels qu'ils  apparaissent de nos jours dégagés de l'enduit blanc]   Sommes nous ici dans un probable substitut d'avant-chœur sans traces de débordement de couvertures articulées entre avant-chœur et chœur ?
(une même niche était à l'entrée de la chapelle de route isolée à Bors-de-Montmoreau - J'y ai proposé une niche pour une statue de dédicace ?)

Des traces de polychromie principalement rouges sont encore visibles sur le mur de fond de la chapelle.

A partir de là on doit pouvoir avancer fermement que la chapelle a été conçue et murement réfléchie en deux parties distinctes pour un même plan d'ensemble d'origine. 
Nous entrons là, déjà dans les conception des chapelles de routes en plusieurs temps architecturaux : soit porche charpenté, sanctuaire voûté, soit porche voûté sur nervures, sanctuaire voûté en berceau, soit porche voûté en berceau, sanctuaire voûté sur arêtes ou en ogives.
A ceci il faut ajour une autre travée possible de portique ou auvent en dur ou en bois.  

Il  faut  encore remarquer un mur plus fin sur la partie actuellement non voûtée entre le contrefort sud-ouest du sanctuaire voûté et le contrefort oblique de façade Ouest, c'est-à-dire sur toute la partie qui aurait pu être voûtée en ogive offrant la possibilité d'une large ouverture sur la façade Sud-Ouest de la chapelle. Il y a là, sur une conception aussi pensée et réfléchie, une intention, une raison architecturale. La diminution du mur est de 35 cm entre la plus grande épaisseur du contrefort à l'Ouest (90 cm) et son épaisseur la moins importante à la rencontre du mur du sanctuaire (55cm). C'est comme l'assise d'un mur qui n'a jamais été poursuivie en élévation mais qui rétablit la parfaite géométrie rectangulaire de l'ensemble, celle de la chape d'une dalle de béton pour l'implantation des élévations d'un bâtiment dirions nous de nos jours. Ce débordement au pied du mur Sud-Ouest extérieur joue en contrario du départ d'une nervure sur culot (disparue dans le remaniement de1953 lorsqu'on a supprimé le clocher en surélévation, clocher auquel on accédait par une échelle nous précise l'instituteur David). Forcément le traitement particulier de ce mur en retrait bas extérieur et en adaptation haute intérieure nous oriente vers un accès ancien muré ou reconstruit et ce remaniement est en faveur d'une ancienne ouverture sur une bonne proportion du mur. Autre indicateur d'un mur entièrement ouvert c'est l'articulation courbe du contrefort qui ne fait pas ressaut par son oblique sur l'espace intérieur mais qui accompagne le départ du mur Ouest. Cette ouverture accompagnait selon toute vraisemblance toute la face Sud- Ouest du monument. Les culots ne se repèrent pas sur les angles intérieurs de la façade Ouest. On doit alors admettre que ces angles ont été remaniés et que dans ces remaniements les culots récepteurs occidentaux ont été supprimés.

[Pour une claire lecture de l'outil je n'ai pas restitué l'épaisseur des voûtes sur les arêtes du porche, ménageant un
choix possible de voûtes en tiers points, puisque la voûte est sur plan rectangulaire. Pour la restitution finale je proposerai un lien entre la clé
de voûte centrale
 et celles des formerets que je dessinerai en cintres brisés pour des questions de cohérence des quartiers et des deux départs sur culots parfaitement
 documentés en articulation des supports de la voûte en berceau,
au bénéfice d'une combinaison tiers-point/plein cintre, émancipée des voûtes
 uniquement sur plan carré des débuts du gothique, suivant la remarque plus haut citée de Vincent Flipo.
Pour une restitution des voûtes si le lecteur le souhaite qu'il ajoute simplement 25 à 30 cm au-dessus des nervures.
Cette épaisseur des voûtes reprend la hauteur des claveaux des voûtes appareillées en simple
rangée unique d'une multiplication de claveaux posés côte à côte. Technique que nous allons retrouver à La Genétouze
]
La démonstration est convaincante, non seulement nous retrouvons l'exacte configuration en deux volumes distincts
identifiés à Bors-de-Montmoreau
sur un porche largement ouvert en façade Sud-Ouest, mais en plus les hauteurs des
 contreforts d'angles extérieurs Ouest à Cressac prennent en compte les points précis d'impacts
intérieurs des retombées des nervures sur les culots : ces contreforts sont rigoureusement
d'origine.
Tous les éléments d'étude pris au plus près des relevés terrains vont encore dans le sens
d'une première construction en chapelle de route.
La façade actuelle, elle-même, ne répond en rien à l'usage traditionnel des rangées d'arcs en façade, sur un ou plusieurs niveaux, qui signent le style roman des églises de toute la région.
Même si la façade de l'église de Martron est à un seul portail il est dans l'esprit roman de multiplication des arcs et dans l'esprit des façades sans divisions de l'Angoumois [ [S.Ternet, 2006, op.cit., T.1, p. 150] . Celui de Cressac est d'un esprit très différent, sans ressaut d'ébrasement. Avec beaucoup de paramètres de probabilités cette façade, même en place, n'est pas d'origine romane. Elle a été fermée ou ouverte d'un portail dans un chantier bien plus tardif que celui de la première construction. Et ce percement peut-être assez récent vu la succession de linteaux plats en bois qui couvrent le passage dans le mur épais. [Pouvons nous essayer de nous orienter vers un portail récupéré en 1809 dans la destruction de la chapelle de Haut-Mont ?]

Nous devons également remarquer que cette ouverture d'un style tardif est associée à deux départs de corniches de part et d'autre des impostes de la porte,
sans chapiteau.  Ce type de dispositif existe dans l'art roman comme en façade occidentale de Notre-Dame d'Oulmes en Vendée. Toutefois le portail lui-même est d'un caractère roman très affirmé, ce qui n'est pas le cas du portail de Cressac. Aussi je propose d'aller chercher des éléments de sources beaucoup plus modernes et géographiquement plus proches.  Compte tenu des recherches antérieures sur ce blog nous devons prendre ces
éléments en compte en tant qu'improbables ou
précieux vestiges vers un dispositif non repris ou fermé de baies à claustras, telle l'organisation
de la petite chapelle Saint-Jean de la Fontaine de Guérison (1° moitié du XVII° s.)
  sur l'ancien domaine de La Ménècle en propose un modèle en vestige très rare mais in situ
(fig.2 du relevé ci-dessous)
 en architecture partielle à pan de bois. A Cressac nous pourrions avoir
ce vestige d'une cristallisation architecturale en pierre
 (sur le modèle des thèses retenues du passage des architectures de bois en architectures en
 pierre de la constitution des ordres de l'architecture grecque; voire inversement
)
Pour une étude complète de cette chapelle voir sur ce blog :
Bors-de-Montmoreau - Eglise Notre-Dame - Une introduction aux chapelles de routes -
 Identification d'une chapelle romane ouverte aux mouvements de fermements  des petits 
sanctuaires du XVII°s. - Charente et versants alpins français.
https://coureur2.blogspot.com/2022/10/bors-de-montmoreau-eglise-notre-dame-un.html
Les structures ornementales extérieures du XVII° siècle ne sont plus celles décrites 
par Eliane Vergnolle pour le Moyen-Âge. Il n'en reste que la façade et le mur latéral
 exposé sur le passage des voyageurs avec son préau. 


Si nous reprenons l'essentiel des éléments caractéristiques de ce bâtiment pour réévaluer la partie non voûtée, quelle lecture peut-on alors en faire plus précisément ?

Les éléments jusqu'ici recueillis et révisés au fur et à mesure de l'avancée de la recherche qui conserve sa cohérence vers l'identification d'une chapelle de route permet d'émettre plusieurs hypothèses plausibles mais qui prennent obligatoirement en compte un monument en deux temps : un secteur sous deux travées en berceau et un secteur qui démarre par une travée sous nervures. 

Nous sommes là encore au plus près, avec une situation en carrefour de chemins ou de routes, d'une chapelle de routes ouverte en porche sur au moins la face Sud, de la période apparemment de transition roman-gothique ce qui expliquerait que l'instituteur David date cette chapelle du XIII° siècle (p.61). Une chapelle de route de transition roman/gothique, ce qui serait en somme la première trace d'une conception architecturale originale encore en place de cette période. Cette appréciation peut également se conforter par des manières de tailles des chapiteaux qui rejoignent à la fois les chapiteaux et les bases des remaniements gothiques de l'église de Poullignac, avec cet accompagnement du tore d'astragale sur tous les organes de la sculpture.
 Sur ce blog : Eglise Saint-Martin à Poullignac - Architecture et décors peints - Une source de recherches pour
 les églises des diocèses du Sud-Charente et principalement du bassin de la Tude entre Diocèses
 de Saintes, d'Angoulême et de Périgueux, de leurs origines aux évolutions et modifications du XIX° siècle
.https://coureur2.blogspot.com/2023/06/eglise-de-saint-martin-de-poullignac.html

Il faut maintenant avancer vers le clocher signalé par Monsieur Body, auquel on accédait par une échelle, précise l'instituteur David. Seulement la partie centrale, peut-être déjà surélevée en valorisation d'un porche sous nervure, aurait été transformée en clocher rejoignant ici les dynamiques repérées à Bors-de-Montmoreau, pas totalement cependant, mais nous donnant une sérieuse indication sur le dispositif original des deux élévations distinctes Est et Ouest. 
C'est d'abord ce dispositif original de la partie occidentale qu'il faut retrouver avant d'entreprendre des hypothèses d'insertion d'un clocher "au milieu du bâtiment", clocher en surélévation de "2 mètres environ" au dessus du toit, précise M Body.
Il nous faut un ancrage pour avancer

Pour de plus amples explications voir sur ce blog Bors-de-Montmoreau - Eglise Notre-Dame -
 Une introduction aux chapelles de routes -
 Identification d'une chapelle romane ouverte aux mouvements
de fermements  des petits sanctuaires du XVII°s. - Charente et versants alpins français.
https://coureur2.blogspot.com/2022/10/bors-de-montmoreau-eglise-notre-dame-un.html

Ce cheminement c'est celui que nous reprenons à Cressac, après Bors-de-Montmoreau, au plus près, avec une situation en carrefour de chemins ou de routes, d'une chapelle de route ouverte en porche sur nervures, en face Sud-Ouest, de la période de transition roman-gothique, avec un couvrement du porche sur nervures que l'instituteur David donne au XIII° siècle comme déjà dit. Une chapelle de route dont le schéma directeur isolé sur ce blog à Bors-de-Montmoreau serait plus fermement exprimé à Cressac en choix des deux couvrements de transition roman/gothique des deux organes principaux composants d'un module de base commun. Ce qui serait en somme la première trace d'une conception architecturale originale en terme de nouvelle famille architecturale, encore en place, de cette période sur la région. Cette évaluation historique se trouve également confortée par les manières ornementales de tailles des chapiteaux qui rejoignent à la fois les chapiteaux et les bases des remaniements gothiques de l'église de Poullignac, avec cet accompagnement du tore d'astragale et la corbeille à collerettes des chapiteaux des demi-colonnes.

C'est donc ici une recherche, en complément de l'étude de Bors-de-Montmoreau, à considérer comme un point de départ archéologique - en l'absence de traces plus anciennes sauf par les textes - pour une recherche d'autres partis architecturaux de la même famille et de la même époque, parents des chapelles ouvertes en abris du voyageur.
L'instituteur David signale une importante voie de communication dont il donne l'itinéraire(op.cit. 1909, p.8) :"On mentionne une voie romaine, ou chemin de Charlemagne, de Périgueux (Vésonne) à Bordeaux par Coutras (Carterate) station militaire des Romains.
"En partant de Burdiglia (Bordeaux) cette route se dirigeait sur Varatedo (Vayres), traversait la Duranius (Dronne)...et franchissait à quelque pas de là le Lary sur un pont dont il ne reste plus qu'un bloc en forme...Après avoir franchi les côteaux qui surplombent la vallée de la Donne ... et passé para Corterate (Coutras) ...C'est le tracé de la table théodosienne, 70 milles gaulois, environ 103 kilomètres. Cette voie , dont la largeur suffisait  à trois chariots  de front, était formée de plusieurs couches de pierre carrées, revêtues d'un lit épais de ciment". 

Ce qui va articuler ce premier édifice de Cressac à l'église de La Genétouze jusqu'à Pillac, sur un mode de constructions romanes, c'est l'emploi des contreforts d'angles.
S'ils se justifient pleinement en façade Ouest avec les retombées de la voûte d'ogive du porche, ils sont plus sujets à controverses en façade orientale recevant les poussées d'une voûte en berceau.

Nous laisserons pour l'instant la probabilité à Cressac d'une division du sanctuaire en chœur et avant-chœur sous une même voûte en berceau, bien que cette restructuration du sanctuaire en deux espaces sous un même voûtement plein cintre enrichisse considérablement le modèle initial de référence à Bors-de-Montmoreau.
La variante en porche, avant-chœur ou travée intermédiaire entre le porche et le chœur à valeur de courte nef existe et même avec une chapelle partiellement fermée, ouverte d'une simple arcade décalée en façade occidentale sous porche maçonné en trois arcades et couvert sous charpente à Sigale, vallée de l'Estéron dans les Alpes-Maritimes ( 1536 : datation inscrite des décors peints).
Le porche bien que charpenté est épaulé de contreforts d'angles 

La chapelle, après un porche en dur et charpenté donne accès par l'angle Sud de sa  façade occidentale, à une travée unique couverte en berceau
alors que la travée unique du sanctuaire est voûtée sur nervures.
Ce qui est un plan inversé et très simplifié de la chapelle de Cressac.
On comprend alors que ce parti architectural, moins ancien, est issu de la période Cressac/Bors-de-Montmoreau, bien que la façade soit ouverte à l'Ouest. Ouverture justifiée par la présence directe du très profond ravin au départ géré en restanques sur la face Sud de la chapelle.
En revanche la question d'un toit à plusieurs niveaux n'apparaît qu'avec le couvrement du porche ouvert en arcades sur trois faces.
 Ce type d'architecture se forme et s'isole depuis au moins la période romane, voire de transition roman/gothique, comme une famille à part entière, qui va
évoluer en fonction des configurations particulières locales des implantations et terrains,
voire des particularités climatiques (vents dominants, pluie, neige, etc...). 

L'église de La Genétouze nous en apprendra beaucoup plus sur cette question de l'apparition des avant-chœurs supports de tours de cloches, reliés par des escaliers.

La question des contreforts d'angles.
Bibliographie complémentaire :
Pour ma part je peux reprendre l'étude des voûtements et supports de Saint-Amant-de-Montmoreau qui régit à peu-près tous les contreforts des chevets plats et façades du bassin de la Tude. Nous retrouvons essentiellement la figure 6 des modèles de Viollet Le Duc alors que nous sommes plus en plan sur la recherche d'un avatar de la figure 8.
Il n'y a aucune ogive dans l'église de Saint-Amant-de-Montmoreau, tout le chœur et l'avant-chœur
sont voûtés d'une succession de berceaux articulés comme en témoigne la
 photographie ci dessous que j'ai prise en extrados de cette succession de voûtes. La partie centrale a été refaite en 1999, date inscrite sur le site de la réfection.
L'avant-chœur modifié est couvert d'une coupole sur pendentifs, percée d'un oculus zénithal et la nef est charpentée.
On ne peut rédiger des études archéologiques en monographies d'églises et autres monuments, mises à disposition du public et des chercheurs ainsi qu'aux autorités de tutelles, qu'avec des éléments archéologiques répertoriés sur les sites, fiables et prouvés ainsi qu'avec des éléments de bibliographie et d'archives tracés en sources et publiés en outils scientifiques, dûment cités dans le compte rendu pour vérifications si besoin.
Tout le reste n'est que fantaisie et vue de l'esprit, abus des lecteurs ainsi que des caisses et clients payants.

Les contreforts d'angles obliques en sont absents sur la période romane.
Il y a donc une autre origine aux contreforts obliques romans de Cressac.

Cherchons dans les zones limitrophes des diocèses de Saintes, de Périgueux et d'Angoulême, 
 
A travers les églises romanes du Ribéracois, publiées par Jean Secret (1958)

Type figure 8 de Viollet le Duc :
Chevet plat de Saint-Pierre-ès-Liens à Douchapt, p.16.
Chevet plat et file de coupole de Saint-Pierre et Paul à Grand-Brassac, p.22.
File de coupoles chevet plat de Saint-Thimothée à Palissac-et-Saint-Vivien, p.30.
Chevet plat de Saint-Pierre-ès-liens à Chanterac ancien voutement en berceau, p.86.
Chevet plat de Saint-Germain à Saint-Germain-du-Salembre p.99.
Ancien chevet plat et ancienne façade plate, file de coupoles, de Saint-Pierre-ès-Liens à Allemans-en-Périgord, p.109.
Façade plate de Saint-Martin à Villetoureix, p.135.
Façade plate de Saint-Pierre-ès-Liens à Gouts-Rossignol p. 182.
Ancien chevet plat de Saint-Eutrope à Lusignac, p.184.

Soit un total de 10 églises avec ce type de contreforts sur chevets 7 plats
pour 3 églises à façades plates
pour 1 églises à chevet plat et façade plate

voutées en berceaux dont trois à files de coupoles.

Types figures 2 et 6 de Viollet-le Duc

Un seul contrefort en façade Saint-Pierre-ès-Liens à Chanterac, p.85.
Façade plate occidentale de Notre-Dame-du-Bouquet à Bourg-du-Bost, p.113.
En façade animée à Saint-Pierre-de-Faye à Ribérac, p.121.
Chevet plat et façade plate pour deux travées uniques en files de coupoles de Saint-Martin à Ribérac, p.123.
Chevet plat animé de Sainte-Marie, alias Saint-Barthélémy à Bourg-des-Maisons, p. 165.
Façade plate de Saint-Cybard à Cercles, p.167.
Chevet plat et façade plate pour file de deux coupoles encadrées d'un chevet en berceau et narthex sur arrêtes de Saint-Martial à Saint-Martial-de-Viveyrol, p. 187.
Façade plate animée de Notre-Dame-de-l'Assomption à Vendoire, p.193.

Ces types de contreforts qui peuvent être confondus sont systématiquement utilisés aux quatre angles d'églises à nef unique seulement sur deux églises sur 8 où on en repère l'emploi.

Tous les contreforts obliques d'angles, qui ne figurent pas au chapitre des contreforts romans chez Viollet-le-Duc, sont donnés aux XV° et XVI° siècles par Jean-Secret sur le Ribéracois - diocèse de Périgueux - voisin de la Genétouze.

Pour la Saintonge dans l'état actuel des publications de
Charles Connoué (1952 à 1955) - secteur de Cognac/ Barbézieux/ Jonzac et ses environs. 
 Les volumes publiés sont indépendants par secteurs. Donc les références de pages doivent suivre le choix de l'auteur en plusieurs volumes qui renvoient les documents iconographiques regroupées à la fin des volumes rédigés. Dans les rédactions les types de contreforts  n'étant pas souvent pris en compte il ne reste que les  vues d'ensemble (photographies ou dessins) pour les repérer lorsqu'il n'y a pas de plan. Ce qui est le cas des publications de Charles Connoué, contrairement à celles de Jean Secret. L'inventaire s'en trouve donc un peu appauvri et moins scientifique mais fiable tout de même).

Commençons par le secteur de
Jonzac
 qui est celui dans lequel nous trouvons les pages relatives aux deux églises de La Genétouze (p.72 et 73) mais sans aucune vue publiée des deux églises ou église et chapelle. Les documents que je produis sur cette page pour ces deux monuments en plans, coupes et élévations sont donc les premiers mis à disposition du public.
La présentation suit l'ordre de publication des planches

Type figure 8 de Viollet le Duc

Façade de Saint-Pierre de Bois à Bois texte p.45, planche 3.
Façade de Saint-Etienne à Chepniers p.57, planche 8.
Façade de Saint-Séverin à Nieul-le-Virouil, texte p.104, planche 26.
Façade de Saint-Palais - nef lambrissée - à Saint-Palais-de-Mirambeau, p.149, planche 65.
 
Une seule église sur quatre est signalée avec une nef planchéiée (lambrissée).
 
Type figure 2 et 6 de Viollet le Duc

Façade de Saint-Martin - en croix latine du XII° s, anciennement voûtée en berceau - à Arthenac, p.39 et 40, planche 2.
Façade de La Vierge de la Nativité, très remaniée au XIX°s., à Boresse-Martron, p. 47, planche 4,
Façade de Saint-Pierre - plan en croix latine du XII° s. -  à Champagnolles, p. 53 à 55, planche 7.
Façade de Saint-Christophe à Celles, p.51, planche 14.
Chevet plat de Saint-Christophe à Léoville, p. 85 et 86, planche 18.
Façade de la Vierge de l'Assomption à Neulles, p. 101, 102, planche 25.
Chevet plat de Saint-Christophe à Rouffignac, p. 117,118, planche 29.
Façade de Sainte-Colombe à Sainte-Colombe, p. 121, planche 30.
Façade de Saint-Philippe et Saint-Jacques à Saint-Simon-de-Bordes, p. 154 et 155, planche 39.
Façade de Saint-Palais à Saint-Palais-de-Phiolin, p.150 et 151, planche 42.
Façade de Saint-Christophe - énormes contreforts - à Villexavier, p.167, 168, planche 47.
Façade de Saint-Seurin à Galgon (Gironde), p.55, planche 55.
Façade et bras du transept de Saint-Denis à Saint-Denis-de-Piles, p.122,123, planche 62.

Treize églises pour de groupe 2 et 6, auquel nous pourrions rattacher des églises contreforts-colonnes en façade pour des contreforts carrés en départs de murs gouttereaux : les avatars ne sont pas rares.
Les chevet plats sont moins fréquents mais ils existent.

Voici qu'apparait ce nouveau groupe des contreforts obliques d'angles, contreforts associés à des constructions romanes, celui que nous recherchons pour Cressac.
Toujours en explorant la même publication de Charles Connoué sur le secteur de Jonzac.
L'écueil dans les lectures architecturales c'est que les auteurs ont tendance à attribuer systématiquement ces contreforts d'angles à des remaniements d'esprit gothique du XIII° au XVI° s., sans débattre de ces questions. Une fois de plus nous trouvons pages blanches sur ces contreforts. De rares exemples conservés, d'après les littérature publiées, inscrivent cette position en faux. 

Façade de Saint-Romain (nef du XII°s. voûté en berceaux brisés appareillés à Guitinières, p.75 à 75, planche 56.
Façade de Sainte-Lheurine - présentée comme très reconstruite aux XV° et XVI° conserve néanmoins un très cohérent programme roman entre la façade et le mur gouttereau sud articulés par un très gros contrefort oblique en angle. La photo présente le même contrefort au Nord-Ouest. L'auteur ne dit mot de ce programme. Le choix d'une modification des voûtes intérieures peut avoir pris en compte ce programme d'origine sans le modifier ou alors avec peut-être des renforcements de ces contreforts mais pas le contraire, soit des changements radicaux de parti architectural extérieur -  à Sainte-Lheurine, p137 à 139, planche 37.
Façade de Saint-Vincent à Réaux - L'auteur ne remet pas en question l'origine romane des  contreforts de biais en angle mais signale seulement la modification du portail central à la période gothique. Avec une nef intérieure re-voûtée au début du XV° siècle, nous pourrions nous retrouver dans le cas évoqué pour Sainte-Lheurine - p.116, planche 46.

Nous passons au second volume sélectionné dans l'ensemble des publications par secteurs de Charles Connoué.
Ici le secteur de Cognac et Barbezieux 

Façade de Saint-Hilaire à Mouthiers-sur-Boëme - cette façade épaulées de deux puissants contreforts obliques n'est pas datée hors construction au XII° siècle. Elle dépendait de l'abbaye bénédictine de Limoges - p. 104, planche 38.

En conclusion de ces deux explorations d'un auteur qui a beaucoup travaillé sur le secteur de la Saintonge, nous devons admettre des contreforts obliques en façades romanes, et peut-être aussi sur certains autres organes comme les clochers (Moulidars) et pour tous les diocèses sur les chevets semi-circulaire par destination et nécessité. 
Evidemment lorsque les façades se trouvent amputées de ces gros contreforts comme à Berneuil il ne fait aucun doute qu'ils appartiennent au remaniement de la façade, mais lorsqu'il s'inscrivent en articulation de deux programmes cohérents (Sainte-Lheurine) ou parfaitement intégrés au programme de la seule façade (Saint-Hilaire) nous devons admettre que l'emploi des contreforts obliques commencent avec des églises romanes, d'autant plus que ces contreforts sont plus propres à compenser des terrains mal stabilisés (tertre, croupes, ou autres bordures propres à des glissements) que des contreforts droits qui sont souvent des lésènes épaissies - ou en variations de fasceaux de colonnes et colonnettes propres à envelopper les angles -  avec des traitements particuliers des bases et des réintégrations sommitales dans les murs, voire des supports d'arcades de renforcement des parties hautes de murs recevant des voûtes intérieures.
Voire aussi une réflexion que j'ai menée à Rioux-Martin et Curac (deux églises de deux localités du bassin de la Tude en Charente sur l'ancien diocèse de Saintes) par mes relevés archéologiques sur le rôle de ces angles et contreforts d'angles en impacts sur les proportions des travées intérieures de la nef, principalement. Sur ce blog :
Rioux-Martin - L'église romane - L'implantation de l'abbaye de Fontevraud à la Haute-Lande - Les interventions d'Edouard Warin et de Paul Abadie au XIX° s. - Une approche des escaliers romans dans le bassin de la Tude.
https://coureur2.blogspot.com/2022/06/rioux-martin-leglise-romane.html
Par précaution, pour évaluer des vecteurs de diffusions de ce type de contrefort à la période romane ou chevauchant le XIII° siècle avec des conservations de manières romanes sur la zone géographique que je me propose d'investir avec ce nouvel article, regardons du côté de l'étude de Sylvie Ternet sur l'Angoumois qui est la troisième entité diocésaine qui coiffe le bassin de la Tude par le Nord. 
Sylvie Ternet, Les églises romanes d'Angoumois - Tome premier - Bâtisseurs et mode de construction en Angoumois roman - Tome second - 75 églises de l'Angoumois roman. Ouvrage publié grâce au soutien du Conseil Général de la Charente. Paris 2006.

Avec cette publication l'auteur inventorie les types de plans par des figures noires, empruntées à différents auteurs, publiés par J.George en 1933. Bien que la publication soit consacrée aux églises romanes on peut supposer que tous les plans ne sont pas entièrement romans.
 Ils sont publiés aux page 119, 124, 126, 128, 129, 131, 133, 134, 136.
 L'essentiel des contreforts sont très majoritairement des types 2, 6 et 8.

Les contreforts obliques en façade se rencontrent une fois seulement sur l'angle Sud-Ouest de Malleyrand (p.119) pour lequel il faut toutefois remarquer un plan de la famille de Sérignac en trois travées voûtées en berceaux sur doubleaux et chevet plat éclairé de trois lancettes. Ce qui évidemment créé un lien avec Cressac, mais avec des appréciations différentes sur la datation du contrefort d'angle

  Plus une seule fois en double en façade à Rivières à nef charpentée pour un chevet plat épaulé par le type représenté en figure 1 des planches de Viollet-le-Duc (p. 129). Hélas nous rencontrons la même différence d'appréciation sur les chantiers qu'à Malleyrand et vu ces écarts je ne peux pas l'inclure dans cette recherche en statistique fiable.

Les contreforts obliques se trouvent maintenant employés en chevets plats une seule fois sur l'angle Sud-Est de Brie voûté en berceau (p.126), en contreforts de chapelles latérales Nord et voutée en voûte sexpartite à Châteauneuf (p.131) et à Montbron (p.134)
 
En synthèse de ces explorations qu'il faudrait certainement affiner, nous pouvons avancer que les influences périgourdines et angoumoises sont plus improbables sur le secteur de La Genétouze que celles venues de La Saintonge. 
Sur ce secteur du bassin de La Tude il nous faudra pourtant basculer sur le diocèse de Périgueux, avec Chenaud et Pillac pour trouver une suite architecturale à l'étude de ces bâtiments de la commune de La Genétouze.

En tout état de cause les contreforts obliques en façades plates ou chevets plats entrent bel et bien dans les caractères qui peuvent appartenir autant à l'art roman qu'à l'art gothique même s'ils sont plus fréquents dans l'art gothique. 

En manière de chapitre de synthèse sur cette église de Cressac

On peut admettre que l'ensemble des marqueurs de l'architecture de Cressac sont romans avec toutefois un risque cependant minime avec des contreforts obliques qui de toute façon appartiennent à l'art roman d'Ouest (Connoué - diocèse de Saintes)  car la réunion des tracés des contreforts ne constituent pas une reprise dans la même maçonnerie oblique de contreforts plats et  droits en lésènes agrandies ou plus épaisses avec ou sans ressaut de l'angle du bâtiment bien que des remaniements de contreforts d'angles ou d'adaption romane des contreforts d'angle au profil du tertre étroit bordé de ravins sur toutes ses faces restent possibles. 
Une voûte sur nervures couvrait la partie occidentale de la chapelle. Les ogives appartiennent autant à l'art angevin du XII° siècle qu'à la période romane du Nord. Nous avons également vu que les hauteurs des contreforts en façade Ouest sont parfaitement adaptés aux points de rencontre des nervures sur des culots (bien que disparus) en angles intérieurs Sud-Ouest et Nord-Ouest. 
A ces observations il faut inclure la verrière unique au chevet. Le détail de cette baie qui fut par la suite bouchée par ses 2/3 inférieurs ne modifie en rien ou confirme l'appartenance architecturale de cette chapelle à la transition roman/gothique, avançant vers une chapelle selon toute vraisemblance conçue à l'origine de sa construction comme une chapelle de route ouverte par un porche en façade sur un tertre en carrefour de routes, puis fermée et progressivement réaffectée en église paroissiale lorsque Cressac devint paroisse et siège d'une juridiction relevant en appel de Chalais [David, 1909, op.cit, p. 72] puis une des trois églises de la paroisse de La Genétouze qui devint une commune unique en 1790 avec la réunion de la chapelle ou église de Haut-Mont aux deux autres. En 1809 des réparations furent faites à Cressac avec des matériaux prélevés sur l'église de Haut-Mont déjà tombée en ruine. Compte tenu des dotations faites en plus pour l'achat d'objets sacrés on peut entrevoir une même datation pour le beau tableau qui enrichit l'autel. L'instituteur David écrit p.64 "...et les hormaux qui sont sur le cimetière de Cressac pour le produit être employé tant aux réparations urgentes et nécessaires à l'église de Cressac qu'en achats d'ornements et vazes sacrés nécessaires à l'exercice du culte  catholique  aux offres que font les habitants des communes de Cressac et le haut Mont de fournir lexedent pour faire faire les dites réparations, achats d'ornements et vazes sacrés" (sic). Ce texte nous invite à comprendre que la chapelle était vide, ce qui va dans le sens d'une chapelle anciennement ouverte qui fut toutefois utilisée pour la célébration des cultes comme le précise encore un complément du texte recueilli  par David.

Nouvelle icône  pour un essai de restitution de la chapelle d'origine sans le clocher signalé par monsieur Body.  Pour une restitution d'un clocher tel que Monsieur Body m'en a donné l'emplacement, il faut diviser par deux l'élévation Ouest et ne garder que la partie Est en fermant le mur manquant à l'ouest par un dispositif en abat-sons ou par un mur en pan-de-bois, léger, au droit de la clé de voûte du porche en œuvre, sur toute sa largeur, tel le dispositif qui est en place en l'église Saint-Martial sur le commune de Rouffiac.
Essayer de comprendre les caractères de ces bâtiments à l'origine de leurs constructions pourrait faciliter les recherches de la chapelle ou de l'église disparue de Haut-Mont, qui dépendait aussi de l'archiprêtré de Chalais, dont il ne reste apparemment aucune trace, sauf peut-être un cimetière (David op.cit., p 76).

L'étude de ces monuments tout au sud du bassin de la Tude situe également le prieuré de la Haute-Lande actuellement sur la commune de Rioux-Martin au Nord de la Genétouze  (Voir Rioux-Martin  - département de la Charente - sur ce blog) , prieuré de Fontevraud, sur le Diocèse de Saintes en dépendance de la juridiction de Chalais encore plus au Nord, au cœur du Bassin de La Tude alors que la commune de La Genétouze avec ses trois localités se trouve actuellement sur le département de la Charente-Maritime. Mais l'approche spécifique du secteur de La Genétouze va nous apporter d'autres éléments de la gestion de ces territoires dans l'histoire jusqu'à ne plus confondre le secteur de Cressac de celui de La Genétouze.

Les premières impulsions données à l'exceptionnelle densité des constructions religieuses romanes (XII° siècle),
 sur ces territoires principalement regroupés dans les limites du département de la Charente
 et bordures,
sont d'ordinaire des historiens attribuées à Monseigneur Girard, Evêque d'Angoulême,
  Légat du Saint-Siège, vers 1060-1136.
En 1202 Philippe Auguste confisque toutes les possessions continentales du roi d'Angleterre, déstabilisation des pouvoirs qui sont suivis en 1206 d'une attaque du roi de Castille contre Bordeaux.


Nous sommes bien ici avec cette nouvelle recherche dans la continuité de l'incontournable et précieuse étude de l'instituteur David,  en rectification historique de la cohérence des territoires et des dépendances juridiques et religieuses du bassin de la Tude.

Nous ne quitterons pas Cressac, ce minuscule très joli conservatoire de l'architecture de tradition (vernaculaire) remontée depuis la nuit des temps, sans avoir signalé deux autres architectures remarquables présentes sur le site.
Autour de l'antique chapelle blanche du voyageur, gardienne des légendes,
 église du paroissien dans un écrin de verdures :

 
1. B La Genétouze
Eglise Saint-Antoine
 Quelques repères historiques et d'implantation.

"La Saintonge était partagée entre les généralités de Limoges et de Bordeaux lorsque par un édit du mois d'avril 1694, une généralité distinct fut créée à La Rochelle. Elle s'étendait de Marans à Coutras, donc la Genétouze en dépendait. A ce moment le représentant du pouvoir central dans  chaque généralité était l'intendant de justice, police et finance. Au XVIII° siècle, elle est de l'élection de Barbezieux." La gestion administrative de La Genétouze nous éloigne de celle de Cressac " La gendarmerie fait partie de la brigade des gendarmes de Saint-Aigulin, du 18° corps d'armée dont le siège est à Bordeaux, du recrutement de Saintes.  Les différentes contestations et contraventions sont jugées au tribunal du juge de paix à Montguyon et les affaires civiles plus graves et délits à Jonzac, au tribunal de Première instance. La commune avec tout le département dépend de l'Académie de Poitiers et de la 35° division militaire, police et finance. Elle est desservie par le bureau de poste de Saint-Aigulin" (deux extraits de David, p.38)  
L'église Saint-Antoine - anciennement Sainte-Marie ou Notre-Dame -  est construite sur une fin de croupe bordée d'un ravin dont une route épouse la courbe. L'ancien cimetière s'étendait en façade Ouest de l'église, à partir de cette route qui contourne actuellement la façade Ouest de l'église, dévalant le ravin qui s'enfonce beaucoup plus profondément sur toute la face Ouest pour remonter en ligne de crête site d'une autre route qui vient directement de Rioux-Martin jusqu'à Saint-Aigulin, laissant le secteur de la Haute-Lande à l'Est qui n'est plus en lien direct avec la Genétouze. De cette route sur l'autre ligne de crête on voit l'église Saint-Antoine ainsi que les bâtiments de l'ancien presbytère qui ne semblait pas très ancien à l'instituteur David lorsqu'il le décrivait avec ses difficultés de réinvestissement par le prêtre suite à la Loi de Séparation de l'Eglise et de l'Etat "D'après le Concordat de 1801,, signé entre Bonaparte et le pape Pie VII, les curés avaient droit à un logement dans les communes, mais la loi de séparation de 1905 leur a enlevé cet avantage" (David, 1909, op.cit., p. 35) " Ainsi cette petite église de la Genétouze, ou de la plaine des genêts, que ne distingue pas une architecture brillante que le touriste dédaigne sans nul doute...avant d'arriver à la Sainte table, à droite et à gauche , se montraient jadis des armoiries représentant avec une couronne de comte un léopard ou une levrette; elles étaient à-peine visible il y a quelque vingt ans  et leurs restes sont  recouverts par  la chaux; si c'est un léopard, c'est une armoirie anglaise; si c'est une levrette, c'est une armoirie française" (David p. 22 et 23). 
Le polygone développé en face de l'église sur le cadastre de 1841 correspond donc à l'ancien site du cimetière récupéré pour la construction de fermes lorsque le cimetière est déplacé à l'écart du chevet de l'église, soit à l'Est.

L'état actuel de la documentation publiée ainsi que celui des archives ne nous permet donc pas de remonter aux sources de l'implantation de la plus importante église de ce secteur, et peut-être la seule si Cressac et Haut-Mont ne furent que des chapelles de routes récupérées en lieux paroissiaux du culte catholique. Ce bâtiment apparaît bien avoir été, sur ces territoires assez étendus, et à la fois restreints, l'unique église émergeante de ce paysage de genêts, de landes, de forêts de pins et de bruyères avec cependant un cimetière qui signe bien la présence d'âmes et de foyers à moins que ce ne fût l'église d'une communauté religieuse dont on aurait perdu la trace mais que nous ne pouvons pas confondre avec l'implantation de Fontevraud à La Haute-Lande bien que s'inscrivant dans le périmètre assez réduit des églises construites à et autour de la Haute-Lande.
Les architectures de ces églises qui appartiennent à une même période romane témoignent de réflexions architecturales autonomes mais qui doivent cependant être intégrées dans la réflexion globale d'une implantation religieuse conséquente à partir de la seconde moitié du XII° siècle.

Pour amener une première conclusion à cette étude sur le périmètre de la Haute-Lande, qui sera déjà bien avancée avec l'étude du secteur de La Génetouze en suite de Rioux-Martin, il faudrait consacrer un article à la seule église de Médillac en lien avec son environnement géographique et de gestion d'économie agricole très particulier; mais aussi, à partir de là, en y incluant d'autres églises du bassin de La Tude, ouvrant une nouvelle sous-famille architecturale redistribuée dans la panorama des églises en accès hauts des clochers par des escaliers architecturés que le visiteur ne voit jamais. 
Il n'y a bien sûr que l'archéologie du bâti qui permet de telles approches et comptes-rendus. 

Ainsi, pour retrouver tout l'intérêt de cette implantation, de cette église de La Genétouze, il ne nous reste plus que le secours de l'archéologie du bâti et nous allons voir que ça en vaut la peine vu le contraste qu'il y a entre cette zone géographique toujours présentée comme très pauvre, ingrate, et la richesse ou la surprenante réflexion qu'il a fallu développer au XII° siècle pour inscrire ce monument dans les principales expériences le l'art roman local, voire participer à leurs éclosions serait encore plus juste.
Entre l'église de Rioux-Martin et celle de La Genétouze, en l'absence de textes fondateurs il nous faudra discourir : est-ce à dire que là où une avance l'autre recule et inversement. Ce n'est pas si simple mais c'est absolument passionnant tellement c'est surprenant, vertigineux sur un plan historico-archéologique pour deux monuments aussi proches de part et d'autre du tout petit secteur géographie de la Haute-Lande, en évaluations contemporaines.
Et ensuite les réponses et les voies de recherches à Chenaud et à Pillac : une phrase sans verbe.

Etude de l'Eglise en archéologie du bâti.
Moyens et relevés manuels

Cette église de La Genétouze, tout comme les autres églises jusqu'alors sélectionnées sur le bassin de La Tude et exposées sur ce blog, est encore un laboratoire de recherches que complètent bien sûr la très sophistiquée chapelle de route romane de Cressac, l'élaboration très subtile de l'église de Chenaud et celle très surprenante de Pillac. Donc des canons d'architectures qui, rassemblés sur ce petit territoire délaissé par les chercheurs, offre une gamme tout à fait exceptionnelle d'observations dans la construction de l'architecture romane vers sa réception très délicate et finalement tardive des courants gothiques dont témoigne le superbe exemple de Cressac.

Les points forts sur lesquels vont porter les recherches en archéologie du bâti sur cette église se répartissent en cinq axes articulés et pourtant bien distincts, qui constituent le plan de l'étude :

1 - A partir d'un plan actuel tout compte fait assez banal d'une église à nef unique et chœur précédé d'une travée droite, la mise à jour d'un parti original qui nous amène vers la construction d'une nef à travée d'avant chœur sans constitution d'un avant-chœur architecturalement composé mais porteur des éléments qui en seront un temps caractéristiques sur le bassin de la Tude dont l'entrée haute d'un passage menant à un escalier en vis logé derrière l'avant dernière pile Est de la nef, sans traitement particulier,
2 - Un escalier en vis introduit par une travée droite et plate intra muros, qui conduit à un comble dont la base dans la nef n'est pas constituée en articulation ou en support d'une tour de cloche,
3 -  Un accès par cet escalier en vis à volée droite, intra-muros, de lien à l'extrados de la voûte par une volée droite directement articulée sur la vis et très réduite.
4 - Un accès au comble dont on ne pourra pas déterminer si la partie aujourd'hui en élévation de la dernière travée avant le chœur fut celle d'un clocher, ce qui confirme bien le choix de vocabulaire de Jean-Marie Pérouse de Montclos  d'appeler cette travée "avant-chœur" puisqu'elle précède et s'articule directement avec une réduction de l'espace construit en travée droite devant une abside circulaire : le chœur.
5 - Un comble de clocher dont on ne pourra effectivement pas décider fermement si l'extrados du berceau de la nef - une fois celle-ci reconstituée à partir de la travée originale encore en place - était partiellement sur la travée d'avant-chœur ou totalement constituée d'un seul et unique comble sur quatre travées voûtées en berceau sur doubleaux, à l'origine du projet à quatre travées et même de la construction qui fut limitée à trois travées dont deux seront remplacées par des travées plus basses de réparations, voûtées sur nervures après effondrement des deux tiers du berceau. 

Ces cinq points seront regroupé en trois chapitres 1a, 1b et 1c.

Nous pourrons ajouter une petite rédaction en fin d'étude pour les vitraux de Lanza del Vasto tout à fait originaux dans leur conception et contribution à l'art contemporain.

Ces cinq chapitres d'observations - après le préambule de Cressac qui confirme l'expérience romane de Bors-de-Montmoreau et introduit modestement des détails pour les études à venir - vont nous amener à nous interroger sur la validité exclusive des théories admises pour la constitution d'un panorama d'architectures religieuses romanes dans le Sud-Ouest de la France.
Les autres églises présentées sur ce blog, seront appelées en outils de réflexions et de tentatives d'approches des idées qui pourraient éventuellement être à l'origine de ce choix architectural de l'église de La Genétouze qui semble, dans l'état actuel des exposés disponibles, rare et pourtant décisif.

Nous allons commencer par la présentation d'un synoptique de reconstitution du parti architectural initialement prévu et réalisé, les deux états sur une même planche élaborée à partir de la planche synoptique de l'état actuel déjà présentée.
Et ensuite nous utiliserons cet outil étape par étape plus un  autre outil, celui de la présentation du relevé archéologique de l'escalier en vis intra-muros jusqu'à son débordement sur l'extrados de la voûte appareillée en claveaux.

1 - Une nef plus grande en longueur et en hauteur.

1a : La longueur de la nef



En fait, comme le démontre la construction ci-dessus, la nef était prévue plus longue d'une travée. Elle aurait pu s'allonger indéfiniment comme un bâtiment moderne conçu par modules. Ici chaque module est une travée rectangulaire couverte en berceau qui s'articule à la précédente et ainsi de suite. Ce système très moderne ne varie qu'en ses travées les plus externes pour s'articuler par un jeu de ressauts avec soit la façade, soit l'entrée dans le chœur suivant le modèle en place à l'est des travées de nef.
                   Ce système ne prend jamais en compte une articulation redondante de part et d'autre de la nef pour isoler une tour de cloche comme à Rioux-Martin ou un avant chœur comme à Curac sans prolongement en clocher. 

                   En conséquence, nous allons aborder graduellement cette question de la hauteur modifiée de la nef, et nous allons commencer par présenter l'organe qui établi une liaison de fond en comble de l'église : soit l'escalier.


1b: la question de l'escalier, son organisation et une première inscription dans la famille des escaliers séquencés à partir d'un accès surélevé, dans le bassin de la Tude.


Sur ce secteur qui enveloppe en quelque sorte le site investi pour le prieuré de la Haute-Lande dépendant de l'abbaye de Fontevraud, l'église de Rioux-Martin est l'autre grand exemple construit avec un escalier intra-muros qui établit une liaison avec le sommet de l'édifice à partir de la nef.
Cet escalier commence au fond d'un passage auquel on accède par une porte à 1, 87 m du sol de la travée Est de la nef architecturalement constituée en avant-choeur base d'une tour de cloche.
On remarque tout de suite qui si l'accès à 1, 87 m du sol est de la même famille que celle de La Genétouze, à savoir un passage plat qui permet de gagner le départ de l'escalier en vis logé dans le plein du mur, derrière le contrefort renforcé qui isole l'avant-choeur de la travée Ouest de la nef.
       Mais une différence  surgit spontanément, bien que les diamètres des escaliers soient voisins, entre 40 et 50 cm par marche portant noyau : contrairement à La Genétouze, à Rioux-Martin l'escalier s'émancipe très vitre du mur d'échiffre, comme si on avait acquis une réelle maîtrise des cages appareillées car la cage de l'escalier de Rioux-Martin est aussi totalement appareillée avec des blocs taillés en arrondis du diamètre bien que la vis soit ici aussi limitée à deux rotations. Lorsqu'on a accompli deux rotations on ne va pas plus loin, on trouve d'autres articulations avant et après la vis mais on ne change pas le développé et les échappées sont seulement dépendantes des hauteurs empilées des marches qui restent irrégulières et souvent hautes, jusqu'à 30 cm. Ainsi, soit on démarre plus haut comme à La Genétouze, soit on trouve une autre articulation pour terminer le cheminement jusque dans le comble perché sur la voûte  ou sur la coupole s'il y a avant-choeur ou clocher.

                               A La Genétouze on commence plus haut et on termine avec une courte volée droite directement articulée avec la fin de la rotation de la vis. A Rioux-Martin, articulée par un court repos à la fin de la vis, on invente une volée droite puis tournante qui va se développer en oblique sur toute la face sud de la tour de cloche pour tourner sur la face Est avant d'arriver dans le clocher. Le très bel appareillage de Rioux-Martin a certainement permis cette sophistication absolument invisible tant du dedans que du dehors, sauf une petite fenêtre d'éclairage. Insertion très réfléchie car bloquée entre la coupole et les façade Sud et Est et passe par-dessus la fenêtre d'éclairage de l'avant-choeur au Sud. Cet escalier est encore un élément de l'architecture que l'on cache, qu'on dissimule. A Rioux-Martin nous pouvons également voir l'évolution des couvrements appareillés des volées droites, en amorce des marches délardées qui aboutiront au XVI° siècle à des couvrements plats et lisses des volées tournantes et droites, propres à recevoir des programmes plafonants sculptés ou peints, voire les deux. Ainsi, ces repérages concernent l'évolution des décors dans les demeures tant privées que publiques que civiles que religieuses depuis les escaliers de la période romane jusqu'au gothique chevauchant l'arrivée de la Renaissance.
                               Plus haut dans le bassin de La Tude, sur l'ancien diocèse de Périgueux l'escalier de l'église de Saint-Amant-de-Montmoreau offre une autre variante. L'escalier en vis est détruit mais on peut le reconstituer et on retrouve par les calculs des limites existantes des hauteurs les deux rotations de la vis entre un accès haut et un redéploiement pour achever la liaison avec le comble. En revanche les cages d'escaliers ne sont pas appareillées mais construites majoritairement en petits appareils dissolus ce qui au regard de La Genétouze ne peut pas constituer un argument fiable pour justifier un rôle important ou mineur du mur d'échiffre de la vis, puisqu'en deux fois sur des cages d'escaliers appareillés les échiffres ont un rôle important sur les 2/3 de la volée tournante et sur l'autre à 1/3. Nous avons en plus des accès chiffrables à partir de la nef ainsi que des hauteurs des vis avant les relais en départs de volées droites qui se modifient par la suite pour atteindre le comble: Rioux-Martin un accès à 1,87 m pour une hauteur de la vis de 4,00 m , La Genétouze un accès à 2, 21 m pour une hauteur de la vis de 5,00 m , Saint-Amant de Montmoreau un accès à 2, 60 m (environ) pour une hauteur de la vis de 3 m (estimée). Ces premiers résultats vont bien sûr être complétés avec les deux prochains relevés de Chenaud et de Pillac; ils pourront être utilisés pour d'autres relevés dans d'autres études. Comme ce sont des valeurs exprimées en "séquences" de division totale des escaliers, les hauteurs des monuments avec des compléments de dispositifs d'accès aux combles sont compensées par différentes systèmes de volées droites qui constituent une ou plusieurs autres "séquences" caractéristiques des organisions des escaliers romans et qui n'entrent pas en concurrence de ces premiers résultats [ces valeurs sont celles recueillies avec un mètre classique et combinées avec des reports d'estimations pour Saint-Amant-de-Montmoreau puisque l'intra-muros est inaccessible et que la base de l'accès depuis la nef est recouverte d'un enduit peint].
En rouge les parties reconstituées. En bleu les relevés des parties visibles et praticables. En noir le plan général actuel du monument.
Evidemment l'état actuel de la recherche ne permet pas de vérifier à Saint-Amant-de-Montmoreau la constitution de la vis intra muros mais nous avons la volée rampe sur rampe émancipée pour établir le lien avec la fin de la vis et le comble. Pour construire cette volée rampe-sur-rampe il a fallu construire une tour hors oeuvre.
                      
                        Les prises d'audace et de maîtrises des bâtisseurs vont nous entraîner vers des remises en questions des renforcements de réparations extérieures des cages d'escaliers comme nous en voyons une à La Genétouze. En effet cette question va se retrouve à Chenaud et nous serons donc amenés à revenir sur cette première famille de trois églises à escaliers en oeuvre pour un passage hors oeuvre.
                       
1c : La question de la hauteur modifiée des 2/3 de la nef actuelle en l'église Saint-Antoine de La Genétouze.
En reprenant l'étude technique de l'escalier en arrivant au comble nous avons là un point essentiel de l'étude qu'il faut reprendre avec les relevés de l'escalier. Il faut compléter ces relevés dans leur phase d'arrivée sur la voûte en berceau, seule travée subsistante de la voûte en berceau d'origine de la nef.
Nous devrons également procéder à une analyse archéologique des parties effondrées clairement lisibles sur les murs extérieur décrépis et consolidés par de très lourds contreforts de réparations.
Les deux hypothèses en rouge et en bleu prennent en compte un mur construit par-dessus le premier arc de séparation des travées. Ce mur a donc toutes les chances d'avoir défini une élévation particulière en cet endroit, en bordure Est où arrive l'escalier à 70 cm au-dessous du niveau supérieur de l'arrondi de la voûte appareillée, laissant des passages praticables qui augmentent les hauteurs de circulation de part d'autre du berceau dans le comble, d'une hauteur non négligeable au regard de la taille d'un homme.
                        On voit ici quelle nécessité il y a à retravailler toute cette histoire d'églises prétendues fortifiées alors que le plus fréquemment ce sont des modification des parties hautes à valeurs esthétiques ou de greniers, voire de changements ou établissements de voûtes non prévues à la construction.
                       Le choix de cet emplacement s'accompagne d'une récupération d'une articulation inférieure forte de la transition nef-chœur à l'Est. Le choix d'au moins un emplacement bénéficiant d'une élévation forte de fond - depuis le sol de la nef - est aussi celui des choix des clochers porches en massifs occidentaux avec la façade en construction forte de soutien. Dans certaines église romanes c'est même la façade qui est le site récepteur de l'escalier du comble et éventuellement du clocher en volées droites ou en vis au bout d'un passage intra-muros. A La Genétouze le mur gouttereau Nord récepteur de l'escalier est plus large que le mur gouttereau Sud. Et pourtant c'est lui qui porte les plus importantes traces d'un écroulement responsable de la chute de la voûte en berceau seulement après avoir dépassé vers l'ouest le site de l'escalier, mais qui a résisté à l'Est, précisément où les aménagements de la travée ont été les plus sophistiqués et les plus travaillés.
Sur la travée Est, avant d'entrer dans le choeur, il y a bien là une intention de valoriser un surcroît (icône ci-dessus), voire de créer un espace particulier isolé du reste du comble de la nef, pour lequel on ne repère pas de trace de porte de communication ancienne bouchée entre les deux divisions des extrados des voûtes. Nous serions donc dans l'obligation de comprendre que ces toitures de nef inaccessibles depuis l'intérieur sont des modes de constructions romans d'origine laissant le volume du clocher se détacher des toitures de la nef et du chœur ce qui oriente vers un choix de ligne de fait rouge plutôt que bleue. Le bleu absorberait le volume du clocher, alors qu'à contrario et de toute évidence, tous les éléments préparant la travée Est de la nef à recevoir un traitement architectural particulier, spécifique, sont en germe, y compris la place de l'accès à l'escalier, pour concevoir soit un avant-chœur architecturalement isolé, renouant plus ou moins avec la tradition carolingienne des passages intermédiaires entre la nef et le chœur, soit un avant-choeur-tour-de-cloche avec son escalier, sachant que le système peut apparaître  dès la fin du XI° siècle à Porcheresse sans escalier, dans le panorama de l'architecture romane du Sud-Charente site du bassin de La Tude (d'après les auteurs). 
Sur une église à nef unique ces observations nuancent considérablement les théories antérieurement développées de la tour lanterne qui devient clocher à la croisée du transept, en substitution ou en complément des clochers porches.
Il était ainsi très important de clarifier cette question pour l'insérer dans les observations sur la constitution de l'architecture romane avec des expériences beaucoup plus nuancées et riches d'enseignements dont l'exemple de La Genétouze apporte la preuve par son témoignage, au moins dans le cadre d'étude que je me suis fixé sur le bassin de La Tude et lisières. C'est aussi la preuve d'une réflexion que les bâtisseurs du XII° siècle ont menée à chaque nouveau chantier; et cette dernière observation vaut pour comprendre tout l'intérêt que représentent les chapelles dont celle de Cressac sur la même commune, aussi proche et contemporaine de ce qui a pu être un important foyer intellectuel pour la région avec l'implantation d'une dépendance de Fontevraud à la Haute-Lande.

1d : deux points importants pour terminer cette première approche archéologique de l'église Saint-Antoine à La Genètouze : la façade  et le chevet.

La façade va donc être dépendante de ces observations antérieures mais pas le chevet.
Il faut ajouter que ce bâtiment est construit en un matériau local "capricieux" la pierre de grison.

1da : La façade
Compte tenu des observations faites il faut comprendre que la façade a subi l'effet des démolitions de la nef sur ses deux travées occidentales. Mais dans quelles proportions et qu'elles sont les réparations pour en arriver à la façade actuelle ?
Tout se passe au niveau des observations des murs gouttereaux. Ici j'utilise préférentiellement mes relevés archéologiques puisque le mur gouttereau Nord encastré dans l'étroit espace de la ruelle n'est pas photographiable.
Nous voyons clairement que c'est le mur gouttereau Nord qui a été le plus endommagé depuis l'angle de la façade Ouest jusqu'à la travée Est qui elle semble avoir été plus contrebutée de façon préventive que pour la réparer. Récemment le couvrement de la tour d'escalier a été recomposé ainsi que le ressaut qui accompagne la montée de l'escalier. Cet élément est très important car en fait, et nous ne cesserons jamais de la remarquer lorsque les cages d'escaliers passeront hors oeuvre, que le maintien des volées n'est pas le fait principal de la cage d'escalier. A partir du moment où la cage de l'escalier est fermement encrée dans le gros oeuvre par un demi ou même un quart de son diamètre, le mur extérieur peut être réduit jusqu'à 10 cm d'épaisseur et n'a donc qu'une fonction d'enveloppe, C'est l'empilement des marches portant noyau qui constitue l'essentiel de la solidité de l'ensemble, ce qui permettra la construction des tours d'escaliers en encorbellement d'angles rentrant ou sortants, ornements de choix des architectures civiles du XV°s. au XVI° siècle.
Donc, en façade Nord l'angle a été reconstruit en alignement de l'effondrement du mur Nord et les deux contreforts plats ont été réunis dans une même maçonnerie de fond sans apparemment en changer le niveau supérieur d'élévation.
Le mur gouttereau Sud a été moins démoli et pourtant c'est le plus fin. L'angle avec la façade n'a pas été touché et nous devons alors regarder le contrefort d'angle, de biais, comme totalement original à l'élévation romane lorsque toutes les voûtes intérieures étaient en berceau. Ce qui nous ramène à la recherche faite sur l'étude de la chapelle de Cressac, étude qui précède celle-ci sur cette même page de ce blog.
Vu la hauteur intérieure de la nef la façade elle-même semble simplement avoir été réduite en hauteur sans réorganisation du portail ni de la baie, bien qu'un vestige de moulure sculptée apparaisse encore en bordure saillante extérieure Sud de l'ébrasement du portail, en départ de chambranle pourrait t-on dire.

1 db: Les réparations de la nef et le chevet (contrepied de 1da)

Ces observations en 1 da (façade) sont donc conséquentes pour présenter le chevet et tracer un bilan 
des réparations avant de proposer les reconstitutions en projet prévu et église construite à la période romane.
Le synoptique ci-dessous est très clair. L'essentiel, sinon tous les renforcements par des contreforts épaissis, a été reporté contre le mur le plus fin, le mur le moins détruit par l'effondrement des voûtes en berceau. C'est aussi sur la face Sud- Sud-Ouest que le terrain en croupe amorce sa descente dans le ravin. L'épaisseur du mur Nord ne serait en conséquence que le résultat de l'insertion de la cage d'escalier intra-muros ?
Il y a là quelque chose de paradoxal qui échappe à la logique et qui pourtant a été pris en compte par les restaurateurs. D'autant plus qu'une gestion du rééquilibrage symétrique de la façade en compensation de ces différences d'épaisseurs, en passage de l'intérieur à l'extérieur a été gérée en trompe l'œil architectural par les bâtisseurs romans. Doit-on imaginer des bâtiments monastiques ou conventuels en face Nord avec une communication par une ouverture aujourd'hui bouchée sur la travée Est de la nef ?
Evidemment un établissement monastique "au désert" en conséquences d'une évolution érémétique de prime occupation du site résoudrait cette question, mais encore en faudrait t-il une preuve plus étayée.


Nous voyons que le chevet n'a pas été concerné par ces réparations et que seule son articulation avec la première travée de la nef a été renforcée en face Sud. Ceci a également pour conséquence d'induire, ou d'orienter vers une élévation originale du clocher contrairement aux premières évaluations proposées par les hachures du premier synoptiques, que je conserve toutefois aux vues des changements d'appareillages entre le haut extérieur de la nef et le départ de l'élévation du clocher.
Le chevet semi-circulaire est rythmé de contreforts sur bahut sans liens supérieurs par des arcades mais avec diminution de leurs épaisseurs. Une litre directement peinte sur les pierres répond à la tradition des peintures sur appareils bruts de la tradition française. Toutefois si une autre tradition médiévale, également citée sur cette page au sujet de la chapelle de Cressac
 rapportée par Eliane Vergnolle est d'enduire et de peindre principalement en blanc les édifices religieux, nous devons penser que ces ornements avaient déjà disparus lorsqu'on peignit cette litre qui devrait faire référence, nous l'avons déjà vu avec l'instituteur David, à la dépendance d'un fief soit français soit anglais.
Les fenêtres ne sont ornées ni à l'intérieur ni à l'extérieur
Les ornements intérieurs à La Genétouze sont rares. Ne subsistent que les chapiteaux de l'articulation de la nef au chœur, les autres ayant disparus dans l'effondrement du berceau jusqu'à la première travée qui fait le lien avec le chœur, qui a conservé sa voûte romane. 

                       Fig.1 : vue d'ensemble de la nef depuis la première travée en revers de façade.
                       Fig.2 : Vue de l'intérieur de la nef depuis le chœur sous un angle qui évite les deux 
                                   fenêtres étroites des deux premières travées de la nef depuis le chœur.
                                   Cet angle rapporté au précédent nous montre que le chœur récupère la
                                    lumière de l'église avec une seul fenêtre de face, visible depuis l'entrée, et
                                   deux autres latérales et invisibles dans le chœur. Ce qui donne trois fenêtres 
                                   l'espace réduit circulaire du chœur pour trois fenêtres réparties sur deux
                                   murs de la nef : une en façade et deux sur les deux travées avant le chœur et 
                                  les deux du côté Sud, su le mur le plus fin ( le niveau auquel on repère 
                                  extérieurement la hauteur de démolition du mur Nord interdit de voir sur ce
                                  cite le pendant en équivalent de baies Nord-Sud. Toutefois la réflexion sur la
                                  lumière existe bien à La Genétouze.
                     Fig.3 : l'entrée dans le chœur avec les piles articulées à demi-colonnes de réduction des
                                 largeurs du plan de la nef au chœur. Les chapiteaux sont d'un type commune
                                  "à collerettes" de la seconde moitié du XII° s. jusqu'au début du XIII° s. dans 
                                  les églises du bassin de La Tude et lisières.
                     Fig.4    Les chapiteaux sont les mêmes de la Fig.3 à la Fig.4 qui subsistent 
                                  en bordure Ouest de la travée relayée par un collage gothique Est sur le
                                 mur Sud et Nord.
                     Figs.5, 7 et 8 : Les bases des supports intérieurs sont celles conservées en leur site
                                 de la construction romane.
                     Fig.6 : En passant à l'extérieur les ordres d'architecture du portail sont les mêmes que
                                 ceux décrits en fig.3. 
                     Fig.9 : les supports qui articulent les changements de travées de la période romane, 
                                  repris à la période gothique avec des formes en demi-lunes en guise de chapiteaux 
                              n'ont pas donné lieu à un changement de programme tel qu'en articulation de la dernière travée romane avant le chœur. figure qui fait retour des supports entre les travées de la
                                  Fig.1.

                              Les nervures carrées dégagées d'un cavet sur chacune de leurs faces est d'un profil très ordinaire sur toute la période gothique et ne signent pas un période qui pourrait aider à dater ce chantier de réparation.
                                                            
                                                             

1e : Icônes de restitutions. Déclinaisons des propositions depuis une approche du projet initial. Compléments photos.



Vers la construction initiale réalisée.
On passe d'un église prévue à quatre travées voûtées en berceau à une église construite à trois travées voûtées en berceau, pour un hauteur sous voûtes qui demeure identique, donc sans isoler une travée d'avant chœur quand bien même elle ne sera pas structurée en tour, mais traduite en élévation extérieure des toitures.


Seconde modification : reconstruction après effondrement ou destruction des deux travées occidentales de la nef.
Un impact sur la nouvelle organisation du bâtiments

2 : pour une inscription complémentaire dans les premières observations sur l'évolution architecturale des églises romanes et de transition XII°/XIII° s. du bassin de la Tude.

 Nous voici donc en présence de la quatrième variante de l'articulation de la nef au chœur depuis Poullignac, Curac et Rioux-Martin, sans reprendre l'exemple précédent de la chapelle de Cressac qui pourrait entrer dans ce même cadre d'observation mais qui ne concerne pas une grande église du culte régulier.

Par cette icône nous voyons que le travail d'Edouard Warin a essentiellement porté sur la dernière travée avant le chœur, donc un traitement en "avant-chœur". Tous les supports de la voûte en berceau depuis la première travée en revers de façade Ouest à celle à l'Est à l'entrée du chœur sont uniformément des demi-colonnes sur dosserets (comme à La Genétouze) qui portent ou articulent les retombées des arcatures qui habillent les parements intérieurs de la nef.
 Pour monter son clocher Edouard Warin prévoit un renforcement des piles Ouest de la dernière travée mais il ne les réalise pas (figs.6 et 5). Il a finalement recours à un rééquilibrage des voûtes de la nef et du chœur ( figs. 2 et 3) qui viennent encadrer une surélévation de l'ogive ou coupole (le dessin ne permet pas une exacte lecture) qui couvre en tiers point la travée Est de la nef qui s'ouvre sur l'ancienne chapelle castrale qu'Edouard Warin reconstruit sur son site au Sud. La lancette (fenêtre du mur Nord) de cette dernière travée est bouchée pour construire la tour hors œuvre de l'escalier qui monte au clocher tout neuf, avec une liaison assez problématique entre la fin de l'escalier et son accès à la base de la coupole. Auparavant, y avait-il un décrochement du toit au droit de cette travée particulière non isolée dans la nef par un changement de support mais seulement par un couvrement différent des deux berceaux latéraux décalés comme le montre la photo ci dessous ?
Ici Edouard Warin aurait fait preuve d'un certain génie architectural tant les modifications sur ce site passeraient inaperçues si nous n'avions pas les dessins et croquis de l'architecte, avant et prévus en restauration, bien qu'il nous maque le projet d'élévation du clocher de la restauration du XIX° siècle, toutefois simple à compenser par le dossier photos ci-dessus. 
Ainsi nous voyons par ces exemples, à partir de l'héritage carolingien à Poullignac, que la constitution d'une véritable tour de cloche montée de fond en avant-chœur, dont l'exemple de Porcheresse, voire de Blanzac avec son élévation en gâble limousin - deux exemples de tours constituées sans escalier - peuvent être aussi une ramification de la réflexion vers cet autre rameau qui se greffe sur le second pour l'étoffer avec un lien quasi de fond en comble par un escalier architecturé à Rioux-Martin. Toute cette évolution ne s'est pas imposée sans étapes, sans hésitations, sans expériences et malgré l'articulation à Curac d'une chapelle castrale latérale qui aurait pu tenir lieu de bras de transept, sans aller et retour entre les choix de couvrements ni de supports ni d'aménagements pour en arriver au résultat final à Rioux-Martin mais avec un escalier intra-muros sinueux en plusieurs phases (entrée en hauteur par un passage plat, repos entre vis et volée droite puis tournante) et toujours invisible tant en extérieur qu'en intérieur; cet avant-choeur à Rioux-Martin étant conçu comme une véritable tour d'escalier distincte, insérée entre la nef et le chœur, sans transept. Cette idée centrale d'insertion d'une tour de clocher encore plus affirmée est celle que nous rencontrerons finalement à Pillac.
Ce qui s'est passé à Saint-Amant-de-Montmoreau pouvant marquer une autre étape qui pourrait être transitoire avec ces exemples mais surtout s'articuler - peut-être en germe à La Genétouze - avec ce que nous allons voir à Chenaud, toujours dépendant de cette même trajectoire des exemples ici présentés : il n'y a pas rupture mais fusions et évolutions bourgeonnantes des idées, des réflexions et des solutions architecturales recherchées et trouvées - pour certaines abandonnées et pour d'autres conservées -  vers la réception d'une idée conceptuelle architecturale quasi définitive admise au XIX° siècle d'une église romane, mais bien sûr à revoir et peu à peu effritée par les grands auteurs comme Eliane Vergnolle pour l'architecture, associée aux autres domaines d'études comme la sculpture et la peinture.
Les plus petits bâtiments ayant autant d'importance que les grands, tant sur le plan de la progression des réflexions architecturales que d'un point de vue de leurs fonctions politiques et sociales comme en témoigne la chapelle de Cressac après celle de Bors-de-Montmoreau, et les autres qui suivent d'autres évolutions comme en témoignent encore celles des familles de Sérignac et de Martron assimilables à de petites églises là où les frontières se font plus par les services entre curés et chapelains, entre différences d'importances des bâtis adaptés aux populations lors de leurs édifications [Dans ce registre des volumes des églises suivant leurs attributions du chapelain, au curé, à l'évêque au cardinal, voir, pour en fixer une bonne idée, la cathédrale de Senez dans les Alpes-de-Haute-Provence, qui n'est pas plus grande que certaines des petites églises du bassin de La Tude].

L'église Saint-Antoine à La Genétouze permet donc de comprendre comment ces structures romanes ont également pu être, à l'occasion d'un retour par des restaurations à la période gothique, des axes de réflexions en attente, rétroactifs qui bousculent les idées reçues d'un art roman resté au raz du sol pour une envolée vers les cieux de l'art gothique. Si ces théories sont celles certainement majoritairement immédiatement visibles pour les auteurs il n'en reste pas moins vrai qu'elles n'ont qu'une valeur relative de leurs rédactions à la rencontre d'exemple comme à La Genétouze.  La Genétouze témoigne : c'est l'art roman qui créé la hauteur, pas l'art gothique. Autre caractère de La Genétouze : les reconstructions gothiques n'apportent aucun nouvel éclairage à l'intérieur du monument qui reste sombre. Les vitraux de Lanza del Vasto seront à La Genétouze les seules nouveautés dans ce domaine, mais dans la seconde moitié du XX° siècle


Nous pouvons conclure cette première approche en étude archéologique du bâti par des hypothèses fondées sur les observations d'autres implantations du bassin de La Tude et Lisières.
En effet, la construction d'une église en dur en bordure d'un ravin qui limite une proéminence du terrain en plateau de fin de croupe n'est pas sans rappeler celle de Curac en bordure de la motte castrale dont le château (résidence et servitudes) fut aussi progressivement reconstruit en dur, occupant la plus grande part du plateau terrassé bordé par les glacis, renvoyant la construction en dur de l'église sur une bordure quasi abrupte. Nous avons rencontré ce type d'implantation à Poullignac, à Saint-Amant-de-Montmoreau dont le village en extension sur le plateau conserve d'importants vestiges de murs très épais noyés dans des constructions plus récentes. Nous pourrions avancer vers un même constat avec Sérignac et Médillac.
Ainsi La Genétouze pourrait être l'unique vestige d'une implantation de volonté seigneuriale conséquente revendiquée par les armoiries signalées à l'intérieure de l'église par l'instituteur David.
Tout comme à Poullignac l'église de La Genétouze était extérieurement ceinturée d'une litre seigneuriale.
Ce qui nous orienterait vers des voies de recherches probables en hypothèses de bâtiments plus détruits ou partiellement détruits qu'écroulés tant à La Genétouze qu'à Saint-Amant-de-Montmoreau par des conflits armés entre français et anglais autour de 1200 ou plus tardifs pendant la guerre de Cent-Ans, sans oublier les épisodes sanglants des écorcheurs, alors que les autres implantations similaires auraient été épargnées ou mieux défendues. Si de telles traces sur ce ou ces conflits armés étaient récupérables en témoins d'archives nous aurions des datations plus précises sur les reconstructions, dont celles en imbroglio de styles différents et cependant conséquents pour l'étude à Saint-Amant-de-Montmoreau, dont celles pour les ogives assez grossièrement installées sur des nervures sans style particulier et sans chapiteau à La Genétouze. Car dans l'état actuelle de la fiabilité des lectures offertes par les mobiliers archéologiques s'aventurer vers une datation des ogives serait peu raisonnable.

Si ce n'était la crainte d'un programme ornemental peint conséquent, jusqu'à imiter la sculpture et autres trompe-l'œil fréquents à la période médiévale en France, la tentation pourrait être grande de voir ici un monument construit par des moines de l'Ordre Cistercien et par extension de voir une implantation cistercienne au plus près d'une implantation contemporaine mixte des moines et des moniales de Fontevraud. Cette hypothèse qui pourrait être étayée par la venue sur ce secteur géographique de Bernard de Clervaux peut être creusée car si les auteurs parlent beaucoup des occupations anglaises (Plantagenets) on trouve plus rarement cet épisode albigeois ou cathare dont le support est un mouvement appelé "Henricien" qui monte tout au long du XII° siècle. Cet épisode atteindrait une première maturité autour de 1182 à 1187, par la personnalité et l'action de l'évêque de Périgueux Raymond de Pons frère de l'évêque de Saintes. L'épisode bascule sur le XIII° s. En 1207 le comte de Toulouse  est sommé par un légat du pape Innocent III, de chasser les hérétiques. En 1258 un procès est encore instruit à ce sujet"[ Cf. Guy Penaud, Histoire des diocèses du Périgord et des évêques de Périgueux et Sarlat - Préface de Monseigneur Michel Mouïsse, Evêque de Périgueux et de Sarlat". Bergerac 2010, p. 36 à 41]. 
Dans un tel climat, entre Cisterciens et Henriciens, le temps n'était pas à la richesse des décors qui se manifeste cependant de façon plus fournie autour de la Haute-Lande. Cette veine est celle que nous allons retrouver à Chenaud.
La Genétouze témoigne d'une implantation très particulière qui participe néanmoins à la construction du panorama roman du bassin de la Tude et bordures.

Ce secteur Sud-Ouest du bassin de La Tue - aujourd'hui disputé par deux départements - aurait eu un attrait monastique particulier qui se dégage encore mal de l'étude des monuments de ce secteur dont toutes les monographies en archéologie du bâti ne sont pas encore faites avec au moins celle de l'église Saint-Laurent de Médillac (et son très riche entourage sur un site probablement d'origine carolingienne) aux modénatures ornementales qui lui sont très personnelles au sein de ce groupe (Rioux-Martin, La Genétouze, La Haute-Lande, Médillac) renvoient à des sources qui viendraient de la Dordogne depuis au moins Saint-Privas-des-près en Périgord.

Cette zone qu'on dit de nos jours très défavorisée et pauvre apparaît maintenant comme un secteur carrefour de terres à défricher et d'enjeux de courants des confessions. La présence d'une chapelle de routes à l'architecture très sophistiquée à Cressac trouve sa pleine justification historique complémentaire sur la même période d'édification des 
quatre principales églises du secteur de la Haute-Lande, soit entre la fin du XII° et le début du XIII° siècle.
Si nous sommes sur les terres angevines comme les églises le sont sur le diocèse de Saintes, nous pouvons reconsidérer le patronyme "Génetouze" en terres pauvres couvertes de genêts (alors que de nos jours les vignobles s'y expriment tout aussi bien que les bois, les prairies et les forêts) et en revenir à l'idée d'Yves-Michel Foucault d'une terre en fief aux Plantagenets.

Si les monuments de La Génetouze semblent avoir été des implantations sur des mottes, ou avatars, l'un épargné par les démolitions médiévales et l'autre non, nous allons voir, avec les trois autres monuments en étapes principales de cette étude des occupations et des sites bien différents.
Mais aussi d'autres dynamiques.
Nous allons aussi passer à une conception hors œuvre de l'escalier en vis, de lien entre la nef et le clocher. Et contrairement à ce qu'on pourrait penser cette mutation est complexe et met en jeu une nouvelle réflexion sur l'avant-chœur-tour de cloche, qui ici sera finalement bien construit mais là encore avec des étapes : ce sont ces étapes qui vont occuper la majeure partie de cette étude et que nous allons essayer de décrypter à Chenaud pour passer de La Genétouze à Pillac.

Mais d'abord, sans quitter l'église de La Genétouze, laissons nous bercer par un peu de poésie spirituelle contemporaine et de paix universelle.

3 : Les vitraux de Lanza del Vasto

Ces sont des familles de formes géométriques et de gammes chromatiques qui ne modifient pas les ébrasements romans. Les vitraux sont au nombre de six pour les six lancettes en baies d'éclairage de l'église : trois dans le chœur,
une en façade et les deux autres sur les murs Sud des deux travées orientales de la nef.


Lanza del Vasto
est né en 1901 à San Vito dei Normanni dans la province de Brindisi dans les Pouilles. Il est décédé le 5 janvier 1981 à Murcie dans le sud-est de l'Espagne.

C'est un écrivain français d'origine italienne, poète, qui se fit surtout connaître par ses prises de position pour des combats non violents 
en disciple du Mahatma Gandhi né à Porbandar le 2 octobre 1869 et assassiné à Delhi le 30 janvier 1948. Ghandi fut le guide spirituel de l'indépendance de l'Inde.
L'oeuvre poétique de Lanza del Vasto figure dans la collection des "Poètes d'Aujourd'hui" de chez Seghers. Il publia un recueil de poésie en français, deux en italien et un resta à l'état de manuscrit en anglais.
Sur les pas de Lanza del Vasto
Son engagement dans les combats non violents débute par des publications des années 1932 à 35 avec les 100 pages de "L'histoire d'une amitié" qui est une introduction à "L'injuste grandeur" de Luc Dietrich.
Puis vint à la fin des années 30 la publication qui est encore de nos jours la plus connue de Lanza del Vasto "Le pèlerinage aux sources" du voyage aux Indes de 1937 et 1938, à partir duquel naît son association des  "Compagnons de l'Arche" qui marquèrent toutes les années 40 " L'Arche avait pour voilure une vigne".
Les années 1950 sont marquées par un nouveau voyage en Inde et un Nouveau pèlerinage aux sources.
A partir de 1952 c'est par le "Journal de l'Arche", et pendant les 30 dernières années de sa vie, qu'il donna de nombreux projets et récits de voyages.
"La Passion sur la colline" :
une oeuvre Evangélique dont il reçoit la commande en 1949 pour la Radio, dont le texte est publié en 1951.
Au village de Tournier, la métairie de Saintonge (sic), sur la commune de La Genétouze, en 1948, il fonde son premier village rural. 
La foi de l'Arche est catholique, la tache quotidienne est celle de la maintenance des locaux et du travail aux champs, de la prière.
Ce n'est toutefois pas à l'église Saint-Antoine à la Genétouze que se rend la communauté pour assister chaque dimanche à la messe dominicale mais à Rioux-Martin de l'autre côté de La Haute-Lande en Charente. 

La communauté de l'Arche quittera Tournier en 1953 pour s'installer à Tourrettes-sur-Loup dans le 06.

L'église Saint-Pierre et Saint-Paul à Chenaud
(Nouvelle commune de Parcoul-Chenaud)
Diocèse de Périgueux - Département de la Dordogne


Anciennement Saints Côme et Damien.
Cosme et Damien sont des frères jumeaux appartenant à la famille des saints Thaumaturges, c'est à dire qui soignent, et dans leur cas gratuitement ce qui en fait des saints à la fois thaumaturges et anargyres (sans argent).
Nés en Arabie au III° s. après Jésus Christ, morts en martyres (décapités) leur culte fut très rependu au Moyen-Âge dès le V° siècle.
Ce sont des médecins de la tradition médicale orientale. Il semble important de conserver la mémoire de cette première dédicace à des saints thaumaturges frères jumeaux  (médecins qui soignaient gratuitement)  dans cette enquête ethnologique que j'essaie plus ou moins d'associer à l'étude de ces monuments, dont les dédicaces à des saints thaumaturges et pratiques miraculeuses liées aux cultes des eaux, comme les chapelles de routes en sont les plus fréquents exemples sans caractère obligatoire bien évidemment.  Ce qui semble avoir une résonnance particulière sur le site artificiel très ancien de Chenaud sur lequel l'église semble avoir pris la place d'autres organisations de dévotions et de cultes païens ou de transition.
Province du Périgord (Vert).
Lisières Sud-Est du confluent Tude-Dronne.

Pourquoi, après la conclusion sur l'étude des monuments ayant eu comme pivot et premier support de synthèse les église et chapelle de La Genétouze, poursuivre cette recherche avec deux autres églises du même secteur géographique et créneau historique;

Pour rétablir le lien avec la fin de l'étude de La Genétouze et les remarques sur les implantations, 
nous allons y associer les mutations et les réflexions architecturales qui vont faire sortir d'un des murs gouttereaux l'escalier en vis de liaison entre la nef et le comble, que cette tour d'escalier soit en germe à la période romane à "La Genétouze" ou parfaitement constituée en tour de clocher insérée entre la nef et le chœur, formant un avant-chœur architecturé, à peu près à la même période qu'à Rioux-Martin et  ainsi passer  d'une conception en œuvre de l'escalier en vis, de lien entre la nef et le clocher, à une construction hors œuvre. Nous allons ainsi pouvoir récupérer des outils scientifiques utiles pour d'autres études, commencer à analyser par l'exemple de Chenaud quels sont les points de détails que les bâtisseurs ont eu à traiter et à résoudre pour obtenir en fait cette nouvelle architecture d'une tour d'escalier collée à une tour de cloche, au milieu ou sur un tiers de la longueur de l'église où la tour et sa toiture font ressaut sans qu'il y ait nécessairement de transept. Ce sera déjà l'articulation d'une nouvelle ramification sur le tronc de la construction romane lorsque j'aborderai une et deux prochaines pages de ce blog qui seront consacrées à d'autres étapes présentes sur le bassin de la Tude.
Ici nous abordons une implantation d'église radicalement différente de celles de La Genétouze. 
L'histoire de la construction de l'église Saint-Pierre et Saint-Paul à Chenaud, par sa seule implantation, est uniquement liée au sacré, du paganisme probable au christianisme affirmé. 

C'est aussi probablement une rupture avec l'ensemble des dévotions cristallisées, amoncelées et ramifiées autour des chapelles de routes. Mais l'héritage lié aux sources et dévotions de substitution des dévotions païennes par les cultes chrétiens est assez fréquemment un tronc commun [exemple déjà évoqué sur la page de Bors-de-Montmoreau avec la remontée des édicules de dévotion sur les routes et carrefours à Mercure par une appellation médiévale chrétienne limousine en ouradours ]. Tout comme les Romains avaient conservé les temples gaulois dans leurs enceintes sacrées avec les nouvelles architectures de leurs propres temples [sur le département de La Charente voir le site des Bouchauds], l'église peut elle aussi se superposer et absorber totalement un site plus ancien. 

Les bordures sont marquées par des résurgences qui ont été récupérées en aménagements divers, dont ici en lavoir qui ne figure pas au cadastre Napoléon.
 Cette résurgence se trouve en bordure Nord du chemin 
le plus au Sud du plan, celui qui relie le chevet de l'église : voir la vidéo ci-dessous : 
D'après la tradition orale locale le nom de de cette ancienne commune, et actuelle paroisse, aurait ces chenaux souterrains d'écoulement des eaux pour origine.
Nous sommes ici sur un site d'héritages anciens sinon païens des cultes liés aux sources et aux résurgences, dont la construction de l'église sur un tertre isolé  - qui fait verrou à la circulation sur berge - en belvédère sur la vallée de la Dronne aux importantes crues qui se répartissent sur toute la plaine, peut être significative d'une première fonction apotropaïques plus ancienne reprise par le culte chrétien
La question peut-être  posée en esprit scientifique sans faire outrage ni à la chrétienté ni à l'Eglise.
La zone inondable à son niveau le moins haut sur le lit débordant de la Dronne au pied Est de la terrasse artificielle, site d'implantation de l'église que nous voyons sur la vidéo précédente.

Les vestiges du grand escalier aux marches très usées qui borde la terrasse d'implantation de l'église au Sud vers le chemin de berge devraient peut-être être regardés comme l'unique vestige encore apparent, avec la terrasse elle même, de pratiques de processions d'un culte très ancien.
On peut associer à ces vestiges celui d'une pierre en remploi (plus une seconde moins significative) dans la construction du gros œuvre de l'église.
Cette pierre brut directement peinte en différents tons d'ocres est insérée à l'envers. La photo que je vous propose est donc une photo renversée qui fait apparaître des compositions de main d'artiste. La pierre bien protégée est inégalement effacée mais on peut lire un programme composé de sortes de têtes zoomorphes - chat huant et tête à petites cornes (mouton, caprin ?) ou chien à oreilles droites (?). On peut lire encore, en basculant la peinture et en la remettant dans sa position sur site, voire dans la figure du chat huant, une tête de déesse (mécanique du Rorschach en quelque sorte, mais aussi procédé de déchiffrage des peintures rupestres). En marge de cette composition de têtes dans des tons qui échappent à la palette des ocres, sauf par les noirs de fumée, des cercles concentriques de différents tons ocrés se meuvent dans une sorte de cosmogonie de figures mouvantes, plus ou moins définies. Les tracés au bâton de braise (tison) semblent évidents et d'une certaine élégance, surtout en cerne des gros yeux du "chat huant", à moins qu'il s'agisse d'un figure diabolique, des enfers.
Quoiqu'il en soit la peinture semble bien peu liée au culte chrétien et pourrait d'avantage s'apparenter à des pratiques populaires de sources païennes.
Ce qui serait un nouveau jalon pour aller vers l'occupation et la création du site pour des cultes païens très anciens, animistes (?).

Vu que le cliché est ici une représentation inversée de la réalité sur site, qui peut aussi se remettre dans sa position sur site, je dois
signaler que la partie des cercles concentriques est celle qui est la plus exposée
à la lumière et que cette exposition pourrait être un facteur d'éclosion de moisissures
 qui se mêleraient à l'iconographie.
Ce cliché est celui renversé de l'état actuellement visible non modifié par des études de
laboratoire.   
 
La première église a été consacrée en 1100 par Renaud de Thiviers d'après le compte-rendu qu'en donne Jean Secret, [Périgueux 1958, op.cit., p. 139 à 141]. L'église figure au cartulaire de Baignes. Jean Secret signale une nef lambrissée au XVII° siècle et une large restauration en 1897 qui apporta une voûte sur la nef ainsi qu'une nouvelle façade. L'architecte de cette restauration est Pierre Texier, architecte de Chalais, que nous avons déjà rencontré à Bors-de-Montmoreau, au vocabulaire très identifiable.
La sacristie bourgeonnante sur le plan Napoléon, a été démolie et le service en est assuré par un aménagement en bois de deux pièces sous tribune, en revers de façade occidentale.

Un autre point important de cette église et qui retient des auteurs comme Jean Secret et Pierre Pommarède c'est la chaire armoriée.
 Si une relecture de la devise des armoiries sculptées sur la face centrale du garde-corps - qui ne peut pas être une date puisque les devises ne sont pas des dates ni des noms ["La devise héraldique est une courte sentence, une phrase, deux mots quelquefois, qui se place au bas des armoiries"  écrit H.Gourdon de Genouillac, L'art héraldique. Paris 1889-1910, p. 156 ] - par les gravures et non pas par les repeints nous lisons I.C.I.N. et non pas "1615". Ce I.C.I.N. signifie en toute logique du site "Iesus Christus In Nomine" soir "Au nom de Jésus Christ" : du haut de la chaire le prêtre parle au nom du Christ. Cette question simple étant résolue une autre se profile avec le compte rendu de Pierre Pommarède qui cible des restaurations sans donner de date " Ainsi à Chenaud, l'abbé de Caqueray fait l'éloge de sa petite église : "elle a été restaurée intérieurement avec un goût parfait et les étrangers admirent  surtout la chaire en pierre du XVII° siècle...Toujours est-il que du haut de cette chaire, les curés s'époumonèrent à maintenir le culte des saints Côme et Damien, à rappeler à leurs devoirs ceux qui travaillaient " sans scrupule" le dimanche et les énoiseuses (sic) qui lors des veillées , étaient pas assez réservées [Cf. Pierre Pommarède "La chaire armoriée de Chenaud". Dans, Richesses insoupçonnées - Tome III - Le Périgord des églises et des chapelles oubliées - Préface du cardinal Paul Poupard. Président du Conseil Pontifical de la Culture. Périgueux, 1951, p. 79 ]


Pour aborder les premières questions qui font suite à l'implantation de l'église sur un tertre naturel structuré en terrasse terminée par des terres de remblais (qui sont aussi actuellement celles de l'ancien cimetière) contenues par de puissants murs maçonnés ouverts au Sud par un large escalier d'accès au cheminement qui conduit à l'actuel lavoir (moderne) et se prolonge par un chemin ancien "de berge"  - si je puis m'exprimer ainsi - en limite des inondations saisonnières, je propose au lecteur une première analyse des appareils du chevet.

Analyse des appareils du chevet, face Nord-Est
Sur ces deux icônes qui vont du bâtiment complet aux détails des incohérences des appareillages entre mur et contreforts, nous pensons inévitablement à un chantier en deux temps puisque les lits de poses en obliques sur le mur du gros œuvre sont droits sur les contreforts qui reprennent toutefois les niveaux des lits de poses ainsi que les hauteurs des grands appareils.  Si des contreforts donnant lieu à un motif ornemental d'arcades extérieures tant sur les chevet que sur les nefs est commun dans l'art roman de l'Ouest de la France il n'est certainement pas toujours lié aux appareils des murs et l'église de Parcoul toute proche en est un bel exemple, tout autant que les arcs de la face sud de la nef de l'église de Chenaud (cette partie de l'édifice sera analysée plus bas dans le texte).
A Parcoul les lits des contreforts et des parties droites des supports d'arcades sont alignés et ils s'accordent aux lits de poses du mur plein sans y être liés par une même construction. L'église étant construite sur un éperon (rocheux) sa stabilité est plus grande qu'à Chenaud construite, nous l'avons vu et analysé, sur un remblai en terrasse.
                                        A Poullignac, nous l'avons vu sur la page consacrée à l'étude de ce monument sur ce blog, les arcs sont des apports très postérieurs des débuts de la période gothique, ou des influences gothiques, sans transition romane depuis les héritages carolingiens, en conséquence du remplacement du chevet outrepassé en chevet plat qui par son élévation entraîne d'autres conséquences en accord avec la construction d'une voûte de nef sur culots.

Voici les alternatives dans lesquelles nous pouvons situer le cas particulier de Chenaud qui s'ajoute sans appartenir à aucun des exemples de Parcoul à Poullignac et ceci est certainement en conséquence de la nature des terrains sur lesquels sont construits ces monuments ainsi que les périodes
 sur lesquelles ces arcades sont  ajoutées, de toute façon ne signant pas nécessairement des chantiers contemporains. 
Si nous ne regardons que l'aspect stylistique des chevets nous pouvons amener dans la réflexion celui de La Genétouze qui est construit avec des contreforts plats, quasi lésènes, mais sans arcade ni grande ni petites (bandes lombardes).

Ce mouvement des lits de poses à Parcoul se retrouvent à l'intérieur du chevet sur toute sa partie Nord, avec des niveaux qui commencent à 1, 80 et vont en oblique jusqu'à 1, 56 m sous la fenêtre centrale du chevet.
Les arcatures intérieures sont d'un autre chantier - tout comme les arcs extérieurs - et ils s'ajustent mal aux ébrasement des fenêtres 
Comme en témoignent les traces de décors peints, le chœur était entièrement décoré de peintures murales peintes à même la pierre.
Les répertoires sculptés sont de la même veine que ceux extérieurs, soit de la famille de ceux de Rioux-Martin et de la Haute-Lande.

Cette analyse des appareillages du chœur permet de ne plus voir un chœur entièrement construit et consacré en 1100 comme l'indique Jean Secret, mais un chœur consacré en 1100 et, par la mobilité des terrains de la terrasse artificielle, remanié au cours du XII° siècle jusqu'à rejoindre les courants ornementaux et les réflexions architecturales venues du secteur de la Haute-Lande autour de 1200.
L'église de Chenaud par les chantiers du chœur jusqu'à ses piles aux chapiteaux "à collerettes" et ses bases en interprétations pittoresques du canonique tore-scotie-tore sur plinthe rejoint la famille des monuments romans édifiés autour du secteur Sud du bassin de La Tude.


L'analyse de son escalier et de son rapport à l'avant-chœur va conforter cette rencontre avec ces monuments construits ou achevés à la rencontre de 1200, plus ou moins, mais aussi l'émanciper par des remaniements postérieurs entre XV° et XVI° siècles avant les adaptations de fortunes des XVII° et XIX° siècles.



Les rapports de l'escalier à l'avant-chœur


Nous remarquons que les dimensions de l'escalier sur les deux premières séquences sont sensiblement les mêmes avec celles de La Genétouze [un peu supérieures d'une  quinzaine de centimètres seulement].
En revanche à La Genétouze l'escalier est en œuvre (intra-muros) alors qu'à Chenaud l'escalier est hors-œuvre (extra-muros). Ce simple constat pour des largeurs de volées sensiblement les mêmes,  entre 45 et 50 cm et un appareillage de la cage d'escalier en gros blocs, situe les deux escaliers dans la même génération avec des marches gironnées portant noyau et non délardées.
On remarque également que le passage du hors œuvre au en œuvre tout en haut de l'escalier nécessite ou donne lieu à un réaménagement de ce secteur. Ici on a créé une amorce de palier en réunissant sur un même niveau la marche de liaison au noyau et ce qui apparait être la dernière marche du déroulement de la vis, ces deux marches sur un même niveau portées par l'avant dernière marche, soit deux noyaux pour trois marches.
Ce détail du traitement particulier du haut de la cage d'escalier à Chenaud est un début de réflexion sur le lien par paliers des entrées à partir des escaliers en vis hors œuvre qui ne trouveront leur formule définitive dans les petits donjons résidentiels qu'à la fin du XV° siècle et plus surement au début du XVI° siècle lorsque plusieurs marches seront assemblées à partir d'un noyau unique au même niveau plat d'entrée aux pièces de part et d'autre du mur de refend. Auparavant les entrées suivaient les  niveaux atteints par le déroulement de la vis, ce qui fait que deux portes voisines d'accès à deux pièces contigües étaient décalées du nombre de marches nécessaires à franchir l'arrivée du mur de refend dans la cage d'escalier, avec des planchers décalés au même étage sauf degrés intérieurs des pièces de compensation des niveaux (La Chezotte - Creuse). Les solutions avancent vers la cage d'escalier centrale dans le mur de refend en passage de distribution des deux pièces à l'étage, qui doublent la distribution de l'escalier en vis hors œuvre  par une volée droite en œuvre (Le Fressineaud - Creuse) évoluant par un passage plat en rez-de-chaussée qui double également la distribution par l'escalier en vis hors œuvre mais seulement en rez-de-chaussée ( Les Étourneaux - Allier).  Par ce rétablissement des niveaux avec ce système embryonnaire à Chenaud à la fin du XII° siècle nous avons là un témoins du début de la réflexion qui eut pour conséquence dans les petits châteaux résidentiels du dernier tiers du  XV° s. au XVI° s., d'établir des pièces au même niveau, étage par étage, par l'agencement définitif des paliers qui coupent le déroulement régulier de la vis et de pouvoir aménager des passages intra-muros tout le long du mur de refend (voir des passages plats de latrines, sur un seul étage pour commencer) d'une façade à l'autre entrainant la disparition de la tour d'escalier pour une récupération en œuvre de l'escalier en vis dans un passage plat traversant de part en part (La Faye - Creuse) préparant l'architecture gothique contemporaine de la Première Renaissance Française (1495-1525 jusqu'à 1550 suivant les auteurs)  à la réception des cages d'escalier rampe sur rampe qui reviennent dans l'architecture française par le vecteur de la Renaissance Italienne (voir sur ce blog : Châteaux de la Creuse - de la fin du moyen âge - XV et XVI° siècle
http://coureur2.blogspot.fr/2011/09/une-histoire-de-lescalier-en-vis.html
On peut également consulter à ce sujet - toujours sur ce blog - quatre autres articles en castellologie :
Yviers/Charente - Archéologie médiévale - Une synthèse sur l'évolution architecturale du XV° au XVI° et XVII° s. en France - Mutations des donjons et maisons-tours des petits châteaux de la fin de la Guerre de Cent-Ans vers les donjons résidentiels de la fin du XV° siècle au XVI° siècle et  des incidences dans le classicisme français.
https://coureur2.blogspot.fr/2018/04/yvierscharente-archeologie-medievale.html

Allemans en Périgord - Manoir du lau - Archéologie Médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2018/09/allemans-en-perigord-manoir-du-lau.html

Maisons-tours et donjons-tours - architectures médiévales françaises du XIII°/XIV° au XVI° - Archéologie médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2019/06/maisons-tours-et-donjons-tours.html
Varaignes - Le château de Varaignes, le village et son église. Un site rural d'écologie et de culture sur le département de la Dordogne en Périgord Vert. Archéologie Médiévale.
https://coureur2.blogspot.com/2020/03/varaignes-le-chateau-de-varaignes-son.html

La Tour : un mode architectural français pour la guerre et pour la paix, du XIII° au XVI° siècles. Un exemple à l'Est du département de la Charente.
https://coureur2.blogspot.com/2020/12/la-tour-un-mode-architectural-francais.html

Ainsi que le développement sur l'évolution des escaliers et passages dans l'architecture française en suite de l'article sur léglise de Rioux-Martin. Sur ce blog : 
Rioux-Martin - L'église romane - L'implantation de l'abbaye de Fontevraud à la Haute-Lande - Les interventions d'Edouard Warin et de Paul Abadie au XIX° s. - Une approche des escaliers romans dans le bassin de la Tude.
https://coureur2.blogspot.com/2022/06/rioux-martin-leglise-romane.html

Il est également important de noter, pour des escaliers qui sont au Nord à La Genétouze et au Sud à Chenaud, que nous passons en plus du en œuvre au hors œuvre et que la volée droite d'accès au comble s'appuie sur le départ du mur Ouest du clocher démarré au niveau du noyau à La Genétouze et de la dernière marche recomposée à Chenaud, ce qui a pour conséquence de maintenir la position de la vis en lien avec une des piles de la travée intérieure avant le chœur, augmentant la puissance murale du mur.
 A cette observation s'en ajoute une autre : c'est la faible épaisseur du mur de la cage d'escalier hors œuvre qui n'est à Chenaud que de 15 à 18 cm. Ces prises de conscience des bâtisseurs sur les structures de force qui régissent la construction romane se retrouveront bien sûr répercutées sur les tours d'escaliers construites en encorbellement et surtout aux XV°/XVI° siècles, que ces encorbellements soient en mode rentrant des angles ou en mode saillant des angles, qu'ils soient en lien entre le surcroit et la fin de la grande vis (Manoir du Lau à Allemans en Périgord) ou simplement en lien par l'angle d'une maison tour à Varaignes (Dordogne) ou à la tour dite du Nord-Ouest de la Charente. Et ces étapes de réflexions peuvent s'enrichir avec le modèle de la Tour d'Yviers (Charente bassin de La Tude) où la partie en encorbellement est prise sur l'espace intérieur dans l'angle des pièces pour des accès à ces pièces par des passages plats en revers de façade à partir du déroulement de la vis en angle.


           L'apport d'une tour d'escalier en vis sur plan polygonal peut s'adapter à l'ancien dispositif d'une distribution des pièces suivant les hauteurs atteintes par les degrés sur le déroulement de la vis continue comme à Château-Arnoux-Saint-Auban (Alpes-de-Haute-Provence - Rive droite de la Durance), ou modifier la distribution intérieure par des paliers de degrés assemblés à plat, sur la valeur d'un seul noyau, insérés dans le déroulement de la vis à chaque niveau d'étage tout en conservant les anciens accès d'une tour d'escalier hors-œuvre sur un autre plan (rond ou carré)  comme à Neuvicq-le-Château (Charente); voire encore lorsqu'on modifie le service d'une maison tour à une seule pièce par étage en un service de donjon résidentiel à deux pièces par étage et donc en élargissant la première tour d'escalier sur le même site par un plan polygonal accompagné de la modification du déroulement de la première vis à déroulement continu en un escalier en vis élargi ct fragmenté par des paliers à chaque niveau 
 Allemans-en-Périgord - Manoir du Lau.
[remarquons que le spectaculaire et très audacieux escalier en vis de La Rochefoucauld (Charente) ne bénéficie pas de ces progrès et en ce sens conforte un lien archaïque avec le modèle de Varaignes (Dordogne) d'un escalier en vis qui commence à se fragmenter au service de pièces d'une part et d'accès à trois niveaux de galeries d'autre part, par le déroulement continu de la vis. Les deux systèmes se côtoient à Varaignes pour des paliers qui ne servent qu'une seule pièce par étage.]
Ci dessous, deux figures extraites de l'étude du château de Varaignes (Dordogne limite Charente) - sur ce blog - montrant l'aspect transitoire des escaliers en vis autour de 1500 pendant la période gothique qui chevauche l'arrivée de la Renaissance, et en quoi l'étude de Varaignes peut servir celle de La Rochefoucauld.
Ces deux figures clarifient aussi les sources architecturales des paliers d'escaliers des escaliers en vis dans l'art roman, ici par l'exemple de Chenaud jusqu'à Varaignes et  Allemans en Périgord au Manoir du Lau au XVI° siècle
Ces deux cas de figures montrent que la réflexion ne s'est pas seulement appliquée à des modifications de services de tours d'escaliers agrandies sur plan polygonal pour le service de deux pièces par étage, aux entrées très voisines, mais que la question du service de deux espaces opposés au même étage pour une tour sur plan polygonal construite de neuf a d'abord entraîné la création d'un palier d'un côté et la reprise du déroulement continu de la vis de l'autre. A Varaignes nous avons l'exact passage d'un système continu à un système fragmenté de la vis alors qu'à Allemans en Périgord nous allons vers des multiplications de fragmentations pour le service des accès à deux pièces du même étage et vaste pallier pour le service de l'unique entrée au sommet de la vis. 


                Si l'escalier de Chenaud participe au démarrage d'une nouvelle réflexion sur le lien aux étages dès les apparitions des tours d'escaliers hors-œuvre, il participe aussi à la mise en place d'un allègement des étayages des volées tournantes , comme le montre les relevés comparés entre Chenaud et La Genétouze, qui iront jusqu'aux escalier suspendus en vis sans mur de cage. En revanche à Chenaud pas plus qu'à La Genétouze on n'a pas encore commencé à abattre l'angle vif au revers de la marche, c'est à dire que les marches ne sont pas encore délardées, ce qui sera la grande caractéristique de la fin de la période gothique entre XV° et XVI° s par laquelle on obtiendra des marches extrêmement fines et résistantes jusqu'aux plafonds lisses propres à recevoir ornements sculptés et peints. Les superbes mouvement ondulants des dessous d'escalier en vis comme à Allemans en Périgord au manoir du Lau sont le résultat de cette évolution.
                                                                   

En reprenant tous ces éléments nous devons comprendre que cette liaison entre la fin de l'escalier en vis et le départ de la volée droite qui traverse le mur jusqu'à sa division de part et d'autre de l'extrados de la coupole est à Chenaud d'origine et d'expression romane. Tout autant qu'en 2° séquence  l'élaboration de la montée des volées dès leur départ sur un seul mur d'échiffre par un changement du démarrage de la vis qui devra passer par dessus le passage d'entrée de lien avec la 1° séquence. 
Pour cela il faut trouver une autre solution.
La 2° séquence  reste articulée à la 1° séquence d'accès en hauteur. Cette 1° séquence varie dans les mêmes proportions que celle de la hauteur de la vis de la 2° séquence entre La Genétouze et Chenaud. Nous pourrions croire à un état stabilisé atteint mais cette impression par les chiffres est fausse puisque nous passons d'un côté à l'autre du noyau pour les départs des deux vis. Ce basculement des entrées dans la vis a une conséquence directe sur l'allègement des structures en réduisant la valeur de l'échiffre du départ de la vis dès la fin du premier enroulement. Et c'est un système de jeu sur les marches et des linteaux d'étais qui est trouvé pour soutenir les degrés qui se trouvent brutalement sur le vide, que le simple enroulement de la vis avec sa superposition des noyaux résoudra automatiquement en montant vers l'accès au clocher. Système qui s'inscrit dans l'esprit de la recherche du lien de la vis à la volée droite de comble.
Ainsi cette cohérence des réflexions qui s'articulent entre La Genétouze et Chenaud, malgré un passage du en œuvre au hors œuvre, témoigne d'une appartenance à une même période historique, soit à l'art roman, et ici très certainement vers la fin du XII° siècle.
  
 En revanche, à Chenaud, le travail sur la fin des séquences - 4° séquence - doit être reconsidéré en conséquence des remaniements de la travée d'avant-chœur entre piles romanes à l'Est et piles gothiques à l'Ouest. Ce remaniement pourrait être contemporain d'un changement ou d'une réparation du couvrement en pointe en pierres taillées appareillées de la cage d'escalier dont on voit les reprises intérieures au-dessus de la volée tournante terminées à l'extérieur par un amortissement - probable support d'une croix puisqu'il n'y a qu'un socle pour deux saints, que ces saints soient Côme et Damien ou Pierre et Paul   - rythme des moulures de la famille des chapiteaux des demies colonnes  adossées aux piles Ouest de l'avant-chœur.
L'architecture de l'escalier de fond jusqu'au niveau de la repise du couvrement est également identifié comme un chantier roman par Jean Secret. Ces caractères sont aussi en accord avec un héritage immédiat des caractéristiques exposées par l'article d'Eliane Vergnolle ,  "Passages muraux et escaliers : premières expériences dans l'architecture du XI° siècle". Dans, Cahiers de Civilisation Médiévale. Centre d'Etudes Supérieures de Civilisation médiévale, Poitiers, Année 1989 - 32-125, p 43 à 60.
Compte tenu de ces derniers éléments associés à ceux de l'évolution des marches et des volées, exposée un peu plus haut, nous avons une base solide d'un chantier roman intérieurement modifié à la fin de la période gothique, mais aussi en reconstruction de son couvrement comme nous le voyons avec l'icônes ci dessous et les conséquences pour l'exposé d'étude qu'entrainement ces observations.


Nous renouons avec le plan du monument pour une première élaboration d'un synoptique qui va pouvoir nous permettre d'avancer sur les parties blanches du plan de Jean Secret.
Mais auparavant il nous faut proposer une nouvelle analyse par les photos car nous avons là tous les éléments nécessaires avant de proposer un premier synoptique analytique de résumé en plan, coupes et élévations.
Il est évident que cette dernière icône s'articule avec un chevet repris en maçonnerie ou consolidé compte tenu de la datation possible de l'ordre roman dans la seconde moitié du XII° siècle pour un chapiteau et base entrant dans les répertoires proposés plus haut pour la chapelle de Cressac mais que je redonne ici pour la souplesse de la lecture d'une rédaction sur blog
Le décor qui oriente vers un chœur de la fin du XII° siècle ne s'accorde pas avec une consécration du monument en 1100 mais avec un remaniement du mur d'origine par des arcades extérieures sculptées, dont les lits de poses sont horizontaux pour ceux du gros œuvre plein qui tombent en oblique, et une nef également aux murs extérieurs épaulés par des arcades mais qui présente une autre originalité. Avec correspondance intérieure.
En conséquence nous allons être amenés à coder le chœur avec deux systèmes de hachures ainsi que l'avant-chœur, mais avec des écritures différents, au sein d'un premier dispositif roman qui avait amené un premier clocher accessible par un escalier hors œuvre en hauteur du mur Nord de l'avant-chœur, face à un mur Sud d'avant-chœur trop fin au travers duquel on accédait toutefois au départ d'un escalier rejeté dans une tour hors œuvre qui est à la place de ce qui aurait déjà été en contrepoint d'une pile articulée intérieure. Mais ce mur était il si fin qu'on puisse l'imaginer après les remaniements gothiques ?
Les questions posées par l'église de Chenaud sont nombreuses et au cœur des réflexions de l'architecture romane et de ses mutations, nous voyons également que les murs très épais ne sont pas de règle en architecture romane et que leur manque de masse de réserve - contrairement à la Genétouze et peut-être pouvant justifier l'originalité de Pillac ou vers Pillac - ne sont pas des obstacles à la construction d'escaliers en vis qu'ont sait précocement renvoyer dans des tours et en articuler les volées tournantes à celles droites en inventant déjà des solutions riches d'avenir, comme la dernière étude de cette page avec  son épilogue par l'église Saint-Laurent à Saint-Laurent-des-Combes le repositionnera.
Quoiqu'il en soit le renforcement de  la pile articulée à l'Ouest de la dernière travée de la nef avant le chœur, semble avoir été avec l'escalier, un chemin privilégié pour l'évolution de la réflexion des bâtisseurs romans, puis gothiques comme la première planche d'étude nous en donne une orientation qui va nous permettre d'en proposer une seconde rectificative, avant publication du synoptique.
Cette première planche serait l'aspect théorique de la réflexion sur plan qui a toute sa valeur sauf qu'elle se heurte à la réflexion en élévation. Cette réflexion en plan doit être d'abord posée, et ensuite requestionnée.
Avant de donner une suite à cette planche regardons d'abord les icônes photographiées
A part un traitement différencié des profils des arcs doubleaux - qui ne fait pas véritablement sens sinon une très probable réalisation contemporaine des deux piles du XII°s., ce qui serait logique en arc de transition avec le chœur voûté - nous ne voyons pas de réajustement comme c'est généralement le cas lorsqu'on veut adapter une coupole à des structures majoritairement antérieures. Nous voyons clairement que les murs Sud et Nord sont une nouvelle fois élargis par chacun un arc support de la corniche de la coupole. En revanche, en accompagnement des arcs de transition Chœur-Avant-chœur et avant-chœur -nef nous avons un système qui est celui normal d'un arc au doubleau diminué de l'arc. . Ce qui va encore dans le sens d'un chantier de la coupole contemporain de celui des piles gothiques, de fond en comble, comme en témoignent les répertoires des bases (seule celle au nord est d'origine, elle a été refaite à l'imitation au Sud) et des chapiteaux. En revanche une coupole du XV° siècle sans oculus zénithal peut surprendre.
Il faut donc lire une coupole adaptée aux niveaux du service de l'escalier roman.

Avant ces remaniements gothiques cet escalier servait t-il déjà un niveau de clocher roman sur voûte et quel type de voûte aurait t-on mis en place sur des murs "fins" qui ne furent peut-être pas tant que ça ? 

En reprenant le profil du mur remanié nous voyons qu'il y a deux élévations sur arcs et non pas une seule. Ce qui a pour conséquence d'épaissir deux fois les murs Sud et Nord en ramenant le plan de la coupole vers un plan rond quasi régulier. 
Et si on pousse l'analyse plus loin, celle qui devient totalement cohérente avec l'icône d'étude ci dessous, nous remarquons que la base du départ du ressaut de la pile Est en bordure de l'arc du mur Sud, n'occupe à peu près que la moitié de la profondeur totale de l'arc d'élévation. Ce qui signifie que ce mur a été élevé deux fois sur (le même ?) arc. 
En prolongeant par le dessin le niveau du premier mur sur arc nous arrivons, mais pas tout à fait, au niveau de la dernière marche la plus ancienne de la volée droite qui franchit le mur d'élévation jusqu'à l'entrée dans le comble (icône ci-dessus). Il manquerait en fait un peu plus de 5 cm, soit la valeur du formeret d'une voûte sur nervure.
Mais avant de monter dans le clocher ces valeurs se répercutent ailleurs et notamment en seuil  et ébrasement du passage qui conduit de l'avant-chœur à la base de l'escalier en vis pour une largeur de 20 cm ainsi  qu'en nouvel habillage ou entourage de l'ébrasement de la fenêtre romane pour une épaisseur de 15 cm avec une très nette différence des appareillages.
(Les dimensions peuvent toutefois être assujetties à réajustement sur des maçonneries tantôt régulières et tantôt irrégulières malgré une belle perception de l'ensemble très soigné. Toutefois, dans l'esprit, nous sommes là au plus près de l'histoire archéologique de ce monument).

C'est  l'objet de cette nouvelle planche d'étude  en coupes-élévations de l'escalier/organes de supports intérieurs jusqu'aux escaliers par-dessus la coupole, en deux vues affrontées, repositionnées dans l'exact déroulement des volées et passage, sur la même planche dessinée. Planche qui reprécise l'ensemble des chantiers superposés en passage des chantiers romans à ceux de la fin de la période gothique, ainsi que la première planche en plan (méthodologie). La zone du clocher en grisé vertical est la zone en réserve pour une précision de compensation des épaisseurs sur une seconde publication de la même vue qui amènera l'épaisseur du mur Sud du clocher à sa réelle épaisseur augmentée des 15 cm du renforcement gothique, depuis les mesures du mur prises dans le passage d'accès à l'escalier, lors de l'étude du clocher : nous passerons ainsi des 80 cm actuellement reportés aux 95 cm réels de la totalité de l'épaisseur du mur Sud du clocher (voir les détails des mesures au paragraphe du clocher).




1 - Les conclusions d'étude du secteur chœur-avant-chœur par la lecture de l'icône ci-dessus.
Nous voyons que l'escalier est pris dans un conflit d'articulations de murs plus ou moins épais et que seul un ressorti hors œuvre d'une masse murale supplémentaire permet de loger un escalier en vis dans une cage d'escalier qui n'a pas elle-même les mêmes épaisseurs de murs sur son périmètre à base "carrée" élargie par un plan intérieur qui passe du rond au rectangle. dans sa dernière demie volée.
Il y a là une étude à reprendre en complément des observations sur les premières recherches des paliers à deux noyaux pour trois marches. En fait il y a comme une autre marche qui est insérée de biais dans le mur d'élévation Nord qui va accompagner l'appui de la flèche de couvrement contre l'angle Sud-Ouest du mur du clocher. Il y a pu avoir là un complément de réflexion qui nous aurait amené à quatre marches pour deux noyaux. Mais la réflexion n'a pas été conduite  jusqu'au bout et cette marche, qui ne fait pas toutefois toute la largeur du pan de mur qu'elle supporte, sert simplement au décrochement du mur d'élévation intérieur de la flèche de couvrement.

1a : Le passage du plan circulaire au plan carré entraîne une diminution d'épaisseur du mur Ouest de l'escalier; ce qui en ramène l'épaisseur à la même valeur moyenne que les murs Sud et Est de la cage d'escalier. Ceci aurait pu avoir pour conséquence de comprendre que le couvrement en pointe aurait été déjà réalisée avec trois pans égaux appareillés sur la construction romane. Donc que ce couvrement gothique serait une reconstruction - plus ou moins identique mais dans le même esprit - du toit roman en demi-pavillon adossé avec un nouvel ornement en amortissement. En fait d'autres éléments s'opposent à cette conclusion et notamment des traces de support de pièces de bois autour de l'entrée dans la volée droite et autres décrochements des murs.
Icône pour les  deux sous paragraphes 1a et 1b.
Donc deux hypothèses : 
a) une avec un passage au plan carré qui se justifierait par un premier couvrement pyramidal en pierres appareillées,
b) Une sans couvrement pyramidal en pierre appareillée au bénéfice d'un toit charpenté dont certains supports auraient laissé des traces dans le haut de la cage d'escalier autour de l'accès à la volée droite. Dans ce cas le décrochement du mur aurait pu également supporter une pièce de charpente mais d'autres aspects se comprennent mal et en premier chef ce soucis de murs d'égales épaisseurs. La construction de la pyramide gothique étant adaptée au support roman déjà en place.

1b : le passage du plan circulaire au plan carré abandonne une pierre concave taillée en triangle qui épouse parfaitement l'arrondi du premier plan de la cage d'escalier avant un décrochement vers le mur de plan carré. On ne peut pas voir là une marche abandonnée ou réemployée. En revanche on peut questionner un écart entre la pointe de cette pierre et le plat du mur : écart garni par une petite maçonnerie en arrondi qui pourrait évoquer le support d'un noyau.
Ce dispositif pose certaines questions mais ne permet pas, toutefois, d'avancer plus avant vers une possible tentative de réflexion vers une petite vis relais.
Avec Montignac-le-Coq nous verrons un escalier à service double mais l'organisation en est très différente. A Magnac-Lavalette (secteur Nord-Est du bassin de La Tude) l'escalier en vis qui démarre de fond dans la travée d'avant-choeur, monte au clocher mais il faut sortir de cet escalier et passer dans le comble pour rejoindre à peu de distance l'accès à la petite vis relais des ou du niveau supérieur (église pas encore étudiée en archéologie du bâti). 

1c : l'incidence du doublement gothique des murs Sud et Nord de l'avant-chœur.
Un nouveau couvrement pour l'avant-chœur
 En figure 2 de l'icône de synthèse autour de l'escalier, nous voyons parfaitement que la fenêtre de l'avant-choeur a été enrichie d'un nouvel ébrasement intérieur, correspondant à l'élargissement des murs Sud et Nord de cette structure déjà prévue dans la construction romane, sans que nous puissions fermement affirmer un couvrement plutôt qu'un autre à l'exclusion toutefois d'un plafond planchéié comme peut en témoigner le relais de la fin de la vis par un volée droite intra-muros d'origine romane.
L'alignement en coupe de ce doublement du mur nous conduit aux première marches qui sortent de la travée intra-muros romane. Cet alignement montre parfaitement que la coupole en place, sans oculus zénithal, date totalement de la période gothique de constructions des piles Ouest de l'avant-chœur.
 
Cette dernière question s'articule directement avec l'analyse qui suit et qui va reprendre la question de l'élévation originale du clocher à celle modifiée par les épaisseurs.

1d : la question de l'élévation du clocher. 


Il est important de cibler ces réflexions à Chenaud puisqu'elles vont revenir dans le débat des réflexions des fins d'escaliers romans avec les exemples de Montignac-le-Coq et de Saint-Laurent-de-Combes qui terminent cette première étude. A Pillac - prochaine église sur cette page -  l'escalier détruit à sa liaison avec le passage à degrés dans le comble ne permet pas cette recherche, mais il en permet d'autres complémentaires; c'est un ensemble depuis la chapelle de Cressac sur la commune de La Genétouze. Ainsi pour ce sujet spécifique de lien entre Chenaud et Montignac-le-Coq est en quelque sorte direct et remonte vers Magnac-Lavalette, mais l'église de Saint-Laurent-des-Combes va considérablement modifier cette trajectoire en la façonnant en base géographique triangulaire le cadre de ces premières études   (dans l'état actuel de la connaissance archéologique des inventaires des églises du bassin de La Tude et lisières, dont les exposés sur cette page de blog sont les toutes premières investigations en relevés spécialisés). 

Comme tout est extrêmement imbriqué  reprenons l'étude dans le passage d'accès à la base de la vis.

Grimpons dans le comble et examinons les parements intérieurs du clocher. 

Nous pouvons proposer une seconde icône de l'escalier qui précise les premières conclusions. Sans le dessiner nous pouvons comprendre que l'élévation du clocher reprend les supports romans et gothiques qui composent les nouveaux murs Sud et Nord de l'avant-chœur. Le niveau d'élévation au-dessus des fenêtres du clocher pouvant être uniquement gothiques ou combiner une association des maçonneries romanes et gothiques.
Toutefois ce n'est encore qu'une étape avant l'étude de la nef et les hypothèses qui pourront une fois de plus modifier ce codage.
Dans cette attente nous nous trouvons confrontés à un autre problème, après des traitements d'articulations d'escalier de trois marches pour deux noyaux, a une technique d'élévation intérieure du mur pr l'intermédiaire d'une assise différentes de blocs réguliers qui forme une ceinture sous le niveau des appuis de fenêtres : en alignement sans retrait avec le reste de l'élévation du mur à Chenaud, et à retrait à Saint-Laurent-des-Combes.
 

L'analyse des parements intérieurs du clocher nous donne donc des compléments d'information importants.
 En effet, l'ensemble de l'intérieur du clocher est paré en grand appareil quasi régulier, bien dressé. Ce soin porté à l'élévation intérieure se divise en deux étapes séparées par cette ceinture d'assises régulières, qui fait tout le tour du clocher, sur un seul rang.
Il faudrait donc attendre l'étude de Saint-Laurent-des-Combes avant de pouvoir avancer sur les hypothèses d'élévations du clocher qui pourraient être descendues vers 1150 puisqu'à Saint-Laurent-des-combes, comme nous allons le voir, la datation des chapiteaux sculptés renvoie au premier projet de l'église de Bors-de-Montmoreau avant qu'elle ne soit récupérée et transformée en chapelle de route,, soit dans la première moitié du XII° siècle [Le plus récent compte-rendu, avant mon étude sur cette page de blog,  rédigé sur le net sur l'église de Saint-Laurent-des-Combes, autour des restaurations de 2015 par une association est curieuse sauf sur la question du transept et du financement. C'est la raison pour laquelle je ne l'ai pas retenue en bibliographie. Cependant la datation des chapiteaux est quand à elle beaucoup plus fiable car faite par Jean-René Gaborit, ancien conservateur du département des sculptures du musée du Louvre, qui donne ce groupe sculpté de Saint-Laurent-des-Combes à une veine présente en angoumois dans la première moitié du XII° siècle, en évaluation cohérente avec d'autres avis d'auteurs sur d'autres exemples de la région, tous aussi éminents] En revanche les chapiteaux de Chenaud ne concordent pas avec ces datations car tous postérieurs. 
    Dans l'attente de l'étude de l'église Saint-Laurent à Saint-Laurent-des Combes (à la fin de cette page) nous pouvons retenir des techniques, des procédés, des styles et des usages qui appartiennent à une même famille romane du XII° siècle [sauf pour ceux de la période gothique bien évidemment].
Le rapport de cette icône d'analyse intérieure à une seconde icône d'analyse extérieure, nous apporte d'autres éléments.

Les éléments qui précèdent ne sont pas encore suffisants pour avancer vers la compréhension du dispositif original du couvrement de l'avant-choeur, de son élaboration progressive,  support ou structure basse de la tour de cloche dont la conception globale actuelle se termine par l'établissement de la coupole ressortie en dôme sous comble charpenté,  sur deux supports d'ordres différénts (roman et gothique) à au moins deux à trois siècles d'interval.
Pour cela il faut que je renvoie le lecteur à des études antérieures (terminées et sur des églises d'autres pages de ce blog)) et postérieures encore en cours de réflexion et d'élaboration. 
Je veux parler de la travée qui associe la fin de l'escalier en vis à a volée "droite" qui monte sur la voûte et sur la coupole, car leurs dispositifs changent selon un cas ou l'autre et Pillac présentant encore sa voie de reflexion.
Je propose donc ici, ci dessous, un jeu d'icônes qui tiennent compte de ces études antérieures et de celles en devenir sur cette page , du début à la fin, si on veut. 
ICÔNE



1d - La question de la circulation entre la nef et la chaire.

Bien que la question de la nef sera le prochain paragraphe d'étude de cette église j'ai déjà amené le relevé de sa porte gothique Sud-Est dans l'iconographie globale du périmètre de l'escalier.
Ce qui est certain c'est que cette porte était aménagée bien avant - et peut-être déjà bouchée - que l'on construise une rampe droite d'accès extérieur à la base de l'escalier en vis.
Ces deux fonctions de circulations n'ont rien à voir l'une avec l'autre et n'ont jamais fonctionnées en semble.
Ce qui change tout c'est uniquement l'apport de la chaire qui n'était pas comme nous la voyons actuellement, certainement pas suspendue sans accès depuis la nef.
Il faut d'abord comprendre que la réalisation de cette chaire - si elle se situe entre XVI° et début du XVII° siècle suivant les auteurs - est aménagée dans l'esprit de la Réforme-Contre-Réforme avec un rappel en devise que la parole du prêtre en chaire est celle qui transmet celle du Christ " Iésus Christus In nomine".
Les armoiries qui accompagnent la devise surprennent les auteurs. Peuvent-elles autant nous surprendre après ces lignes " Ainsi, dans la tourmente des guerres civiles, prenait légalement forme un culte nobiliaire et seigneurial. Jamais, dans la France des Temps modernes, pareille dépendance n'avait été aussi affirmée. Les Hauts-Justiciers devenaient responsables d'une cellule religieuse définie par ses fidèles, son lieu de culte et le rythme de ses cérémonies [...] Comment les seigneurs restés catholiques n'auraient-ils pas eu eux aussi le souci de protéger leur Eglise et leur religion avec tout l'intérêt que leur conférait pareille vocation ? La Ligue leur en fournira l'occasion dès 1576." [Cf. Anne-Marie Cocula-Vaillieres " L'église et le château en Périgord et dans les régions voisines XV°-XVIII° siècles" Dans, L'église et le château X°-XVIII° siècle - Sud Ouest - Les cahiers de Commarque. Sous la direction d'André Chastel. Bordeaux, 1988, p. 51 (article p. 45 à 57)]
 
C'est la période historique post-trentienne pendant laquelle les chaires commencent à remplacer les jubés.

Le cadastre napoléonien, hélas non daté, mais qui a toutes les chances d'avoir été réalisé comme les autres avant 1893 - 1893 étant la date des dernières restaurations de l'église de Chenaud au XIX° siècle -  représente bien la sacristie détruite dont il reste le percement de la porte dans le chœur, Ces sacristies bourgeonnantes aux chevets ne sont pas très anciennes dans la région. Elles datent tout au plus du XVIII° siècle et le plus fréquemment du XIX° siècle. Cette sacristie ne peut donc pas être un autre vecteur de circulation par l'extérieur pour un accès à l'escalier, contemporain de la réalisation de la chaire plus ancienne d'au moins un à deux siècles. L'autre décrochement de la façade Sud du plan napoléonien c'est le petit carré de la tour d'escalier qui n'est absorbé par aucune autre construction, dont normalement le plan de l'escalier d'accès extérieur à cette tour carrée, ce qui donnerait en rendu de plan un ressaut rectangulaire et non pas un carré isolé puisque cette rampe droite est ajustée à la face extérieure de la tour d'escalier.  

Il faut alors comprendre que la rampe droite, grossière et enduite en ciment moucheté tant sur son mur d'échiffre que sur le parement du mur roman accompagnant la montée extérieure, avec ses marches aux arêtes vives, c'est-à-dire qui ont très peu servies, ne s'accorde guère avec le raffinement des répertoires de la chaire, est beaucoup plus récente et qu'elle n'a été construite que lorsqu'on a projeté ou construit l'escalier intérieur de 1893 et qu'on a créé deux accès séparés à la chaire et à l'escalier en vis du clocher, qui fut un temps confondus à partir de l'intérieur par un escalier qui fut remplacé en 1893 par un monumental escalier en pierre à balustres. 

En fait, si toute cette mécanique d'un accès intérieur par un circuit passant par l'extérieur flatte
les esprits rêveurs shakespeariens d'une Juliette apparaissant sur son balcon au clair de lune, en plus à partir d'un circuit passant par une porte gothique très soignée, percée sur le mur gouttereau Sud, mais déjà anciennement murée vue l'usure des appareils érodés par les intempéries de plusieurs siècles, au moment de la construction de cette chaire qui continue le luxe des jubés, il faut comprendre que les prêtres qui utilisaient cette chaire renouaient également avec la solennité du cérémonial de la messe de Saint Grégoire et abandonnaient la représentation de la foi dans les nefs des églises par le vecteur du théâtre des Mystères. 

Il faut encore noter que le sol de la chaire est 38 cm au dessous du palier d'accès dans le passage vers le départ de la vis qui est déjà à 63 cm du sol du passage, et, en conséquence, que ce décrochement ne semble pas avoir été pensé comme un emmarchement d'usage courant qui fait plus "tomber" le prêtre dans la chaire qu'il ne l'y accompagne graduellement pour la solennité d'un sermon. Si des marches en bois ont pu faire le lien entre le passage et le départ de la vis, cette question est exclue d'office pour une liaison facilitée entre le sol de la chaire et celui du passage vu l'exiguïté des espaces.

Enfin une dernière question qui n'a pas été encore soulevée mais qui se pose pour une approche plus fine de la datation de la chaire : le garde corps à panneaux rectangulaires qui porte les armoiries et sa devise, plus dans l'esprit classique avant que ses angles soient amortis de quarts de ronds à la période baroque, s'accorde t-il avec le culot de plan  polygonal à répertoires très denses de baquettes et profils de petites doucines et petits talons enchaînés, plus dans l'esprit gothique flamboyant que les chapiteaux gothiques plus sages mais aussi sur plan polygonal de la pile contre laquelle la chaire est construite ? [ces deux manières gothiques coexistent du XV° au XVI° s. [On peut consulter à ce sujet Jan Bialostocki, L'art du XV° siècle des Parler à Dürer. Turin 1989, Paris 1993 - le compte rendu des Actes de quatrième Rencontre d'architecture européenne - Paris 12-16 juin 2007 - Le Gothique de la Renaissance - Etudes réunies par Monique Chatenet, Krista de Jonge, Ethan Matt Kavaler, Norbert Nubraun - Collection De Architectura dirigée par Jean Guillaume - Centre André Chastel. Paris, 2007.]
En un mot, avant la réalisation de l'escalier de 1893, cette chaire est-elle déjà la conséquence  d'une réalisation en un seul jet ou déjà de remaniements, voire de compositions ?


Les conséquences d'une reprise ou d'une réalisation complète de l'avant-chœur à la fin de la période gothique (XV° s.), dans la configuration qui est actuellement la sienne, nous incite à envisager une incidence sur le choix de l'organisation et du couvrement de la nef, 
ainsi que de son étude de manière générale car l'aspect que nous en avons actuellement est intérieurement celui de deux murs construits en petits appareils dissolus qui s'opposent assez violemment avec les beaux grands appareils réguliers (opus quadratum) tant du chœur que de l'avant-chœur.  
En revanche le rapport à l'édification extérieure est différent.

Pour amorcer une réflexion qui me semble importante pour avancer sur le cheminement de l'avancée de conception finale de cette église je propose dors et déjà cette nouvelle réflexion par les icônes de ce blog

Cette seconde avancée sur cette page, pour un essai d'approche de la constitution fusionnelle de l'avant-choeur/tour de cloche/escalier, ne doit pas nous faire perdre de vue que d'autres ramifications peuvent se greffer sur l'ébauche de ce tronc commun à plusieurs volets. 
En effet d'autres tours de cloches récupérées sont sans articulations directes avec les deux pôles Est et Ouest de l'église, bien qu'elles occupent une position théorique d'avant-choeur comme à Blanzac 
[je conserve autant ce peut le cadre géographique de mon étude de base, soit le bassin de La Tude et lisières]
L'ouverture à l'étude sur ce blog des chapelles de routes de la transition XII°/XIII° siècles fait archéologiquement apparaître des possibilités de clochers porches de Bors-de-Montmoreau à Cressac sur la commune de La Genétouze. Si nous passons à des architectures un peu plus ambitieuses et à fonctions paroissiales nous rencontrons la seule église à clocher porche en Sud-Charente à Peudry.
La dimension des églises n'est pas un facteur de choix de ces organisations. La petite église de Saint-Avit ( au coeur du bassin de la Tude) n'a qu'une seule travée de nef et un choeur circulaire, séparés par une tour de cloche sans escalier. 
D'autres sources architecturales existent :
-avec les escaliers doubles ou simples en oeuvre en façades occidentales, 
- avec les escaliers de fond en comble dont le départ est logé dans les piles articulées des églises à nefs uniques et transepts. 
- avec des escaliers qui démarrent par dessus les passages intra-muros entre les bras du transept sur les églises à nef unique.
Si nous nous cantonnons ici aux églises à nef unique sans transept nous devons nous préparer à admettre d'autres organisations transitoires avant la mise en place  - qui ne sera finalement définitive qu'au XIX° siècle comme le montre l'église de Curac ou de Gurat que je n'ai aps encore abordée sur ce blog et qui fait pourtant le lien avec certaines organisations de l'architecture carolingienne ciblées à Poullignac - d'autres ressources, ce qui est l'objet de cette page qui va d'abord nous conduire vers l'étude du synoptique de Chenaud, ensuite à Pillac, puis à Montignac-le-Coq, puis à Saint-Laurent-des-combes. 
En conséquence, pour une relecture de l'église de Chenaud, compt-tenu des analyses préparatoires ici faites, nous pouvons commencer par proposer ce codage du synoptique jusqu'à l'entrée dans la nef.
 
SYNOPTIQUE
(en cours de mise au propre)

Les phases de réflexion et de recherche m'entraînent dans un synoptique pour lequel une première étape d'analyse des outils de démarrages d'études et de compositions des documents photographiés et dessinés en ont composé une part de l'élaboration, en ouverture. Ce qui est un peu différent de mes méthodes habituelles ou peu à peu élaborées. Disons qu'avec ce nouvel article depuis Cressac jusqu'à Saint-Laurent-des-Combes, j'ai encore recherché des ruptures qui permettent d'avancer, d'aller plus loin tout en restant très prudent. Un chercheur qui met en place ses propres outils et ses répertoires, ne doit pas se renfermer dans ses certitudes, mais, pour être digne de ce nom, évoluer vers la quête de l'inconnu (un peu une reformulation de la pensée de Gaston Bachelard, en préambule de cette page d'étude).
 Pierre Courtaud me répétait souvent " Claude, il faut creuser le vide" . et comme il avait raison !
Nous allons utiliser cette méthode et je rends ici hommage à mon défunt ami de recherches, de littérature et de poésie Pierre Courtaud qui a su m'enseigner bien des audaces de méthodes.

 Pour ce qui est du vocabulaire de l'architecture je m'en réfère principalement et presqu'exclusivement à celui élaboré par Jean-Marie Pérouse de Montclos pour le Ministère de la Culture : ma pioche, mon mètre et mon compas.
Que je complète pour d'autres approches parallèles à l'architecture en deux documents de référence :
 - le Dictionnaire de l'Archéologie de Larousse.
- Les grilles d'analyses des escaliers par la publication du C.E.S.R. de Tours - collection De Architectura.
 la nef
Puisque je viens de terminer l'étude des deux premières phases architecturales de l'église - chœur et avant-chœur - par des réajustements de vocabulaires, je veux commencer cette troisième étape par un autre débat de vocabulaire que nous offre l'excellent ouvrage de Jean Secret sur les églises du Ribéracois (Périgueux 1958). A la page 139 cet éminent auteur commence son exposé par une courte présentation de la nef associée à celle de la façade occidentale, écrivant : " La nef. Elle a été probablement voûtée en berceau qui s'est effondré (au XVII° siècle, la nef est dite lambrissée). Les goutterots (sic) élégis extérieurement par des arcs d'applique plein cintre, reliant les contreforts plats (trois de ces arcs subsistent). En 1897 on restaura largement la nef, qu'on couvrit d'un berceau brisé, avec deux doubleaux retombant sur des colonnes engagées à dosserets. Toute la façade occidentale fut alors refaite dans le style saintongeais...(sans qu'on sache si on a recopié l'économie de l'ancienne façade - Architecte Pierre Texier)". Ce terme "élégis" renverrait dans son acceptation du dictionnaire à un mur allégé par une contre-construction d'arcades sur contreforts. Ce qui est exactement le schéma inverse de Poullignac (mais qui semble être celui de Parcoul de la localité voisine) où les arcs sur "contreforts" servent à élargir le plan de l'avant-chœur pour l'édification d'un clocher avec comme conséquence l'élargissement et le renforcement sur plan de la nef pour la voûter d'ogives sur culots. Nous voyons là que pour deux constructions absolument similaires et contemporaines que les appréciations de chantiers sont diamétralement opposées, en tous cas très différentes. 
                                                                                    Si nous reconstituons ces arcades extérieures nous voyons qu'effectivement elles suivent mal le plan actuel de la nef et on peut revenir sur la question d'un apport postérieur à la construction du mur plus qu'à un apport contemporain d'allégement des structures.
L'autre aspect qui surprend est celui d'une voûte intérieure sur une largeur de nef somme toute conséquente sans plus d'étais de compensations des poussées, sans que le moindre dévers d'effondrement soit observable; contrairement au chœur les terrains de fondations semblent ici bien stables comme si on avait construit sur le haut du rocher de ce qui servira à une extension en plate forme remblayée et donc instable à l'Est. Il faudrait donc renverser la progression des chantiers avec comme conséquences regarder un chevet réétayé dès les affaissements des lits de pose du gros œuvre par des contreforts extérieurs et intérieurs sous forme d'arcades d'accompagnement construites avec un souci ornemental compensatoire. Ce système nous renvoie, en comparaison, au voûtement baroque de la nef gothique de l'église de Puget-Théniers (église de construction cistercienne sur la période gothique) dans la vallée du Var. La largeur de la nef primitive est telle qu'une absence de contreforts extérieurs interdit toute tentative de voûte appareillée ou en blocage. La solution qui fut trouvée à la période baroque fut la création (sur le modèle directeur Jésuite envoyé de Rome à Nice)  de chapelles intérieures dont les murs de séparations jouent le rôle de contreforts intérieurs à l'imitation du gothique méridional (ex basilique Sainte-Cécile à Albi  ).
Pour un support bibliographique à cette question des voûtes en berceau,
 
voire l'introduction à la nef de Montignac-le-Coq, chapitre de cette page
 à la suite du prochain chapitre d'analyse de l'église de Pillac
.
                                  Enfin le dernier aspect technique auquel nous aurons à répondre, ou plus exactement à signaler, c'est une très nette différence d'appareillage intérieur des murs gouttereaux associé à un élargissement maximal de l'église sur la nef.
                      Les archives municipales nous renseignent sur plusieurs points :
                                 - La nef était sous charpente puisqu'en 1688 à l'occasion de la visite canonique du diocèse on lit sur le compte-rendu "nef sans lambris, ny vitres, mal pavée" (sic). En 1888 cette "voûte en lambris tombe de vétusté" [Registre de délibération du Conseil  archives de la commune].
                                      - En 1888 la baronne Desgraviers fait un leg testamentaire de 2000 Francs pour faire des réparations à l'église. L'architecte Texier dépose un projet  de reconstruction de la façade de l'église, de la construction d'un plafond pour la nef , d'enduits des murs, de remaniement conséquent de la couverture et pour plusieurs autres travaux de construction et de réparations, "tant à l'intérieur qu'à l'extérieur". Les travaux sont effectués à partir de 1893 pour un devis estimatif de 4200 Francs.
                                          Lors de ces travaux des sondages sont effectués sous le contrôle d'un archéologue qui évalue une reconstruction du mur Sud de la nef sur des fondations romanes. Ce qui ne modifierait en rien la largeur de la nef, soit par l'extérieur soit par l'intérieur.
                                           - Un document de 1688, exploité, est estimé en confusion d'un autre monument. Ces informations ne sont donc pas totalement fiables. Reste la lecture archéologique en place.
                                        Pour ce qui est des autres informations données par le document des Archives Municipales de Chenaud nous avons vu l'importance de la relecture archéologique qui nous permet d'avancer sur des voies nouvelles, sauf une précision et qui est d'importance : le mur Nord sous arcade de l'avant-Chœur a été reconstruit par Mr Ribière. A cette occasion une niche avait été découverte sous le plâtre. Cette niche étant encore en place on peut estimer que cette "reconstruction" n'affecte pas la largeur originale de l'avant-chœur sous arcade qui est actuellement de 6,10 m et qu'une réduction bilatérale par deux premiers arcs (avant la construction de l'arc gothique) amènera sensiblement à la même largeur que la travée droite du chœur. En ce sens nous pouvons entrevoir que les murs sous arcades construits en grand appareil régulier sont anciens, voire très anciens. Cette largeur de 6,10 m est celle que nous retrouverons exactement à Montignac le Coq mais pour une largeur de la nef qui est elle-même, à l'origine et par delà les importants remaniements postérieurs à son édification, construite en petit appareil dissolu sur ses deux faces. Cette technique de construction serait pour Jean George un repère d'édification avant l'an 1000, ou pour le moins un repère qu'il avance pour d'autres églises de son étude sur la Charente, comme il le publie pour l'église de Mouthiers : "Ce qui est certain, c'est que presque toutes les travées de la nef présentent, sur leurs deux faces, du petit appareil, permettant de croire à une église antérieure à l'an 1000..." Cf. Jean George, 1933, op.cit., p.176]. Dans leurs publication commune de 1928 Jean Georges et Alexis Guérin-Boutaud écrivent p. 117 : " Une autre remarque à faire , c'est que l'appareil soigné se trouve plutôt sur les nefs avec voûtes ; et l'appareil simple, sur les édifices pauvres et non voûtés". Mais là encore cette question va revenir sur la table des questions archéologiques par la  dernière église sélectionnée de ce groupe d'étude, soit avec l'église Saint-Hilaire à Montignac le Coq.
                    A Chenaud il faut ajouter une nef aveugle, sans autre éclairage probable que celui d'une ouverture sur la façade. Mais comme nous ne savons rien de la façade ce ne peut être qu'une hypothèse.
                     
Nous voici arrivés sur la seconde rupture de méthode à titre d'essai.
Cet essai consiste à reprendre la chronologie à l'envers. C'est-à-dire en considérant que ce n'est pas le chœur la partie la plus ancienne de l'église mais que c'est la nef et pour cela j'ai un argument de poids avec une publication de la Société archéologique et historique de La  Charente.
Spontanément le plan nous fait penser à celui de Chenaud, mais il faut le relire avec les analyses de Pierre Dubourg-Noves. Déjà l'escalier en vis est une invention du dessinateur car cet escalier n'existe pas (sic)  " Cette nef mesure 6,76 m de large sur 9,80 m de long dans œuvre [à Chenaud la nef intérieurement mesure 6,71 m de large pour une longueur qui sera rectifiée en cours d'étude pour 8,20 m actuellement]...les murs sont minces  [à Chenaud les murs fond 0, 85 m ce qui est "mince" pour des murs romans]...Deux ressauts, à l'Est de cette nef couverte d'une charpente maintenant comme à l'origine, déterminent un chœur plus étroit sensiblement carré en plan, également bâti en moellon...Ces dispositions, comme il en existe encore  de semblables dans la partie rectiligne du chœur de Jarnac, grand monument du premier art roman,, ceux de bougneau et de Saint-Thomas de Conac, précédaient sans doute une simple abside." (p.23).

Ces dimensions à Chenaud vont nous permettre de nous orienter vers des remarques utiles, en plus d'une absence de dévers des murs gouttereaux qui restent parfaitement droits pour des arcs de contreforts largement disparus ou jamais construits (?) [Rque. Jean George publie des plans d'église à nefs voûtées sur arcs doubleaux, sans contreforts extérieurs pour des murs relativement fins et des organes de supports intérieurs qui compensent assez peu la faiblesses des murs (?)] . 

Nous allons maintenant reprendre l'ensemble de ces informations avec les relevés du synoptique sur lequel je ne donne encore aucune évaluation de périodes ni de chantier pour la nef, sauf pour sa façade moderne.




______________


PILLAC
Eglise Saint-Aignan
Archiprêtré du diocèse de Périgueux -  Arrondissement d'Angoulême - Canton d'Aubeterre.
Sud-Charente - Secteur Est du bassin de La Tude

Des dates du XIII° siècle, secteur d'Aubeterre, qui précèdent celle du document d'archives de 1365  [Cf. Georges Thomas, Cartulaire des comtés de la Marche et d'Angoulême - Société Archéologique et Historique de La Charente. Angoulême 1934]
1246 :  "P. vicomte de Castillon, fait hommage lige à Hugue le Brun, comte d'Angoulême, du château et de la ville d'Aubeterre et lui donne les pleiges pour cinq cents marcs d'or (n°LVIII)." (p. 13).
1246 et 1254 : texte latin "Littera vicecomitis Castellionis de castro et villa Albe [terre]. (p.566). (p.126). On remarquera l'origine du nom d'Aubeterre : terre blanche
 1254,17 mars Angoulême : " Confirmation de la chartre de 1246 où P. vicomte de Castillon, fait hommage à Hugue le Brun, comte d'Angoulême, du château et de la ville d'Aubeterre (n° LVIII)" (p. 15)

Bibliographie

Abbé J.H. Michon, Statistique Monumentale de la Charente. J.H.Michon Correspondant du Ministère de l'Instruction Publique pour les Travaux Historiques, membre de La Société Française pour la conservation des Monuments Historiques. Angoulême 1844, p. 274. : "Pilhac : Abside voûtée. Portail à ornements géométriques. Nef dont le lambris est peint en décoration dans le genre italien. Ce travail est de 1684 : il est fait avec assez de soin. Le sujet du milieu représente  une Assomption" (sic).
Bulletin de la Société Archéologique de Charente, Angoulême 1862, p. 258.
Jean George, Les églises de France - Charente. Paris 1933, p. 191 et 192. Aux relevés archéologiques contemporains pour cette étude, le commentaire de Jean George surprend, bouleversant l'ordre architectural, faisant passer l'avant- chœur (appelé "carré") entre le transept et l'abside du chœur " Les bas-côtés qui ont été prolongés sur les croisillons" ce dispositif si tant est qu'il eut existé se trouverait actuellement, selon ce descriptif, en avant de ce que l'auteur appelle "le carré", donc pas du tout sur une croisée de transept. Je signale cette originalité de rédaction car c'est là le principal intérêt de cette église très singulière mais combien importante pour conclure l'évolution que nous suivons depuis l'exemple des monuments du bassin de la Tude appelés en renforts des études des non moins importants monuments de La Genétouze,  à condition de remettre ses organes d'architecture en leurs places et fonctions. L'Abbé Michon ne s'y aventure pas.

Toujours est-il que nous voyons là combien cette église a surpris les rares auteurs qui s'y sont confrontés. 
La surprise est moins grande si on va à la rencontre archéologique d'autres monuments du secteur géographique de cette vaste dépression dans laquelle l'église de Pillac a été édifiée avec un clocher pour un chevalet à 4 cloches et 2 cloches (encore en place) à Montignac-le-Coq.
La chaîne d'études et de présentations des monuments sur cette page a aussi pour effet de clarifier l'émergence de cette architecture singulière à Pillac qui semble ne pas avoir eu localement de suite dans l'art roman sinon des aspects qui peuvent se retrouver dans le périmètre de Pillac à Montignac-le-Coq et fermer la boucle avec les monuments de La Genétouze par une autre variante de l'emploi du contrefort oblique, dont l'articulation avec l'art gothique de la région semble très improbable dans l'état actuel de l'étude archéologique des inventaires.
 Ci dessous : vue de Pillac dans la vaste dépression depuis Montignac-le-Coq en sentinelle sur une crète qui borde l'Auzonne affluent de La Dronne. 



Configuration générale actuelle du monument
 synoptique

Les premiers éléments mis en place font apparaître, entre le cadastre de 1838 et la publication du texte de l'Abbé Michon en 1844, que la nef avait déjà été agrandie de deux collatéraux et on peut supposer que c'est sur la nef centrale que portait l'essentiel du décor peint signalé par l'abbé Michon. La nef a été une nouvelle fois remaniée pour remplacement du lambris par une voûte sur la travée centrale (fig.9 du synoptique ci dessous). Ce second chantier pourrait être contemporain de celui dont la date  figure sur la coupole de l'avant-choeur, soit 1881 [Cette coupole n'a pas été refaite mais uniquement "réparée" ou plus exactement réenduite et redécorée de l'intérieur comme en atteste son épaisseur propre à soutenir le très important et très lourd dispositif du chevalet des 4 carillons du clocher, sans doute à l'origine de ce choix de puissants contreforts d'angles] dont celui très ingénieux faisant office de tour d'escalier en vis hors œuvre, rendant cet escalier invisible depuis l'extérieur hormis par deux petites fenêtres d'éclairage de la cage - voir figures 1, 8 et 11 du synoptique ci dessous Ce hors œuvre rejoignant un peu l'esprit du en œuvre de Rioux-Martin. Ce qui montre aussi le changement d'attitude de l'architecture française et de la fonction de l'escalier dans le royaume :  à la période romane l'escalier est un organe de service sophistiqué qui s'associe peu à peu à l'avant-choeur et lui fait tenir le rôle mixte de tour d'escalier et de tour de cloches dans l'architecture religieuse, alors qu'à partir du quatrième quart du XV° siècle dans l'architecture civile (qui peut aussi être celle des demeures des ecclésiastiques - l'escalier devient en quelque sorte l'orgueil des façades des petits châteaux résidentiels  et des recherches de portails d'entrées survalorisés  - ]. Lui même contemporain du chantier de la sacristie qui ne figure pas non plus sur le cadastre de 1838 (figs : 3, 4, 5, 6, 7, 8 et 12 du synoptique).


Il faut, en conséquence, lire le premier état du synoptique ci dessous en fonction de ces premières observations car à la simple lecture du relevé des incohérences apparaissent dans les piles de la nef et contraignent l'archéologue à un codage différent pour les piles Nord et Sud des ouvertures collatérales de la nef centrale; compte tenu des alignements romans fixés par la façade d'origine au moins dans son rez-de-chaussée rythmé par un niveau d'arcades totalement romanes où on remarque, entre l'extrados des arcs et le soffite de la première corniche, un opus vittatum d'héritage carolingien [R
emontée des techniques de constructions romaines Cf. Abbé Gabriel Plat, L'art de bâtir en France, des Romains à l'an 1100, d'après les monuments anciens de l'Anjou et du Vendômois. Paris, 1939].

Synoptique de l'état actuel de l'église avec premières estimations par codage.

Pour que ce synoptique soit un outil d'étude il faut d'abord qu'il soit clairement lisible après en avoir montré le principe par une vue d'ensemble. Je vais maintenant le décomposer suivant les quatre phases codées produites en prédelle qi nécessiter d'autres regroupements de figures.

Phase 1 - le chantier roman codé : 

             Le parti pris architectural est celui d'édifier une puissante tour capable de soutenir une pièce haute avec la très lourde structure d'un chevalet pour quatre cloches "AB".
On commence donc par concevoir cette structure épaulée de quatre contreforts d'angles dans le même chantier de maçonnerie des faces plates Sud et Nord, percées des ouvertures, comme le montrent les rangs de grands appareils quasi régulier bien alignés du bas en haut de la structure. Cette structure qui forme intérieurement avant-choeur, se termine par une pièce de clocher déjà conçue avec la grande baie d'entrée des cloches et une structure complémentaire  de chevalet en bois parfaitement adaptée à l'entrée et à la manipulation des cloches tant depuis l'extérieur qu'à l'intérieur de la pièce.
          On accède à cette pièce haute par un escalier en vis aménagé dans un contrefort d'angle Sud-Ouest élargi, tout comme le mur qui relie les deux contreforts sud (voir l'étude de l'escalier de conception romane qui est présentée un peu plus bas). Pour obtenir un plan carré de la pièce haute du clocher on construit un très puissant arc à l'Ouest qui reprend les arrivées obliques des contreforts et les amènes sur plan carré par deux portions de murs en "triangles" régulateurs du plan (entre "E" et "A") issu du prolongement du demi-cercle de l'abside romane sans contrefort. Le tout est construit imbriqué dans le même chantier "B" avec un couvrement de l'avant-chœur en coupole sur plan ovale sous un tas de charge composite puissant qui est aussi le plancher du clocher. Les murs Est et Ouest du clocher sont portés à l'Ouest par le gros arc "E" et à l'Est par la multiplication des arcs de transition avant-chœur-chœur "E' " tel que nous en avons dégagé la fonction avec l'étude de La Genétouze.
          En plus le gros arc "E", par lequel on fait l'économie d'une pile d'articulation avec la nef, est du type de celui de Saint-Amant de Montmoreau construit pour élargir l'articulation de l'avant-choeur avec une nef charpentée ou planchéiée.
        Une petite pile carrée subsiste contre la structure du gros arc en son angle au Sud-Ouest avec la naissance de la courte partie droite qui conduit à la nef élargie,  mais il est impossible de l'interpréter sauf en vestige d'un des supports du plancher ou de la charpente de cette courte partie droite avec la nef élargie dont ne subsiste que le souvenir en "F".
         Au bout de l'alignement "F" on retrouve le chantier roman par la partie centrale de la façade qui se trouve décalée de l'axe de l'abside et de l'avant-chœur et qu'un alignement "J" rétablira lors de la modification de la nef : premier chantier de la transformation  de la nef, appréhendable en méthode archéologique. 
           Cette façade est d'origine jusqu'à la première corniche. Elle est composée de trois arcades et le manque de soins aux appareillages interne vont dans le sens d'un apport d'enduit ornemental à figures, tel que nous pouvons encore en voir un fragment original en façade de l'église de Saint-Hérie à Matha (Charente-Maritime).
Au-dessus de cette rangée d'arcades la maçonnerie est du type opus vittatum. Cette référence à l'héritage antique surprend, tout autant que l'élévation de la façade en gâble au-dessus de la corniche qui a perdu ses modillons (sauf deux aux extrémités). Les probables colonnes d'angles n'existent pas non plus. Il y a alors deux possibilités :
- soit la façade était très simple (avec ou sans colonnes ou colonnes disparues avec les archivoltes) avec un ornement peint sur enduit ou sur le mur brut comme Eliane Vergnolle en signale des caractéristiques régionales, voire nationales, et que nous retrouvons en portique de l'église de Challignac (secteur Est du bassin de La Tude - Diocèse de Saintes),
- soit la façade avait un apport en stuc en relief blancs ou colorés. Le blanc étant, d'après Eliane Vergnolle, la couleur la plus fréquente comme vu en début d'article avec la chapelle de route de Cressac. 
Cette cohérence de la façade avec l'élévation du clocher est encore un argument pour comprendre que cette élévation sur gros contreforts de l'avant-chœur-tour de cloches avec escalier intégré dans un contrefort est le même et unique chantier roman, en plus des caractéristiques romanes de l'escalier que nous verrons plus bas..
En revanche si nous trouvons des réminiscences de l'art romain avec l'opus du premier niveau de la façade, nous pouvons voir, ce qui est généralement admis par les auteurs, que la présence d'un gâble est de vecteur limousin. Ces gâbles ne sont pas fréquents sur le département de la Charente : un  de la période romane en élévation de la tour de cloche de Blanzac, un entre XV° et XVI° s. en décor du portail du petit château résidentiel de l'abbaye de Bourné. En revanche, pour exemples, on les rencontre plus volontiers en chevets des élévations de la transition roman-gothique à Poullignac et du gothique flamboyant à Chevanceaux (Sud-Ouest Charente). Si ce gâble de façade a une origine romane à Pillac, et l'étude de reconstitution d'un premier état de l'église ne s'y opposera pas, le changement d'appareil entre le rez-de-chaussée et l'élévation au-dessus de la corniche pourrait se justifier par le choix d'un site orné d'une grande fresque en frontispice dont l'irrégularité de l'appareil serait un facteur d'accrochage des lourdes préparations de mortiers, ce que nous retrouvons probablement pour deux états des murs des travées droites du chœur de Saint-Amant-de-Montmoreau articulées avec un avant-chœur qui fut entièrement peint mais vraisemblablement au XIV° siècle [l'étude est encore en suspend sur ce blog à la page Saint-Amant-de-Montmoreau]). 

Nous pouvons donc commencer à associer pour poursuivre l'analyse
F                             J

Il faut d'abord poser une première icône pour comprendre la suite du raisonnement pour les codages. L'icône des alignements primitifs entre la façade et l'avant-chœur. 
Comme c'est très simple c'est facile à comprendre  :






 





Etude de l'escalier

Par ces deux icônes nous pouvons exposer une seule et unique réflexion totalement originale à la construction romane, de fond en comble, en plus des liens des appareils extérieurs entre les murs droits et ceux obliques des contreforts qui prouvent à leur tour un seul et unique chantier jamais modifié, sauf par une nouvelle entrée dans l'escalier en vis et condamnation de l'ancienne entrée par l'avant-choeur..
Cette tour d'escalier est un cas rare d'architecture complète purement romane arrivée jusqu'à nous. Que nous apporterait comme datation la dendrométrie sur la charpente du chevalet si ce chevalet à la conception originale n'avait jamais été remplacé par des pièces de bois neuves reprenant le schéma de construction d'origine ?
L'expérience mérite d'être tentée.
Nous pouvons ainsi établir la famille des tours d'escaliers pendant les phases de réflexion de la fin de la période romane

Icônes

Le cas - comme je l'ai fait avec  Chenaud et ce paragraphe en est un complément qui montre la richesse du sujet - mérite d'être questionné plus avant sans pour autant voir là une digression puisque ces aspects techniques sont des permanences architecturales quelques soient les destinations des bâtiments, religieux, civil ou "civil" dans l'enceinte religieuse, voire militaire. Ce système d'intégration d'un escalier de clocher dans un contrefort d'angle à Pillac - sans quitter la période romane - nous amène  au contrefort d'angle faisant office de tour d'escalier en vis hors œuvre. Par ce simple dispositif de glissement de deux structures architecturales habituellement étrangères l'une à l'autre - contrefort d'angle et escalier -  l'escalier est rendu invisible depuis l'extérieur - sauf deux petites fenêtres d'éclairage de la cage d'escalier - voir figures 1, 3, 8 et 11 du synoptique ci dessus. Ce hors œuvre invisible rejoint un esprit d'escalier sophistiqué mais invisible du en œuvre de Rioux-Martin. Ce qui montre, de façon très claire, le changement d'attitude de l'architecture française et de la fonction de l'escalier dans le royaume qui passe de l'organe de structure architecturale de service à une valeur de statut social:  à la période romane l'escalier est un organe de service sophistiqué, mais ni permanent ni obligatoire, qui évolue et qui s'associe peu à peu à l'avant-chœur en lui faisant tenir le rôle mixte de tour d'escalier et de tour de cloches dans l'architecture religieuse, alors qu'à partir du quatrième quart du XV° siècle ou du règne de Louis XI, que ce soit dans l'architecture civile ou religieuse on le retrouve en même mode de construction des logis des nobles comme des ecclésiastiques ou des riches bourgeois, à la campagne ou dans les tissus urbains encore serrés. L'escalier devient en quelque sorte un signe d'appartenance sociale et l'orgueil des façades des petits châteaux résidentiels ainsi que des recherches de portails d'entrées survalorisés.
En revanche il n'est pas l'unique forme.
 La tour d'escalier en vis ajourée sur balcons, au fond d'un passage ou dans l'angle d'une cour fermée (Châteaudun) ou en pleine façade sur cour fermée (Blois) qu'on rencontre de façon plus modeste tout au fond d'un passage couvert, en variante à volées tournantes à paliers sur balcons sur courette intérieure à valeur de puits de lumière, jusque dans le XVI° siècle dans les régions alpines, comme ci dessous à Guillaumes dans le 06, laisse son beau portail sculpté en bordure d'une façade étroite de magasin sur rue, ne se laissant même pas soupçonner depuis l'espace public extérieur linéaire très réduit. Ces attitudes paradoxales liées aux traditions imposent encore leurs manières en pleine conquête de La Renaissance jusqu'à des incidences de choix dans le baroque construit à Nice (Palais Lascaris).

Cet état d'esprit, et cela ne peut pas surprendre, est celui qu'on rencontre également  en descendant dans le XV° siècle avec les petits châteaux de la Creuse jusqu'à l'émergence triomphale de la tour d'escalier en façade - de 1480 à 1500 environ - 
qui loge son entrée sur une des faces latérales du plan carré  ou rond, mais jamais en façade frontale de la tour d'escalier sauf remaniements de la tour, notamment celles sur plan polygonal.
D'après une trace d'archives on prétend que la tour d'escalier de Sarzay [Indre - Vallée Noire] serait de 1450. En fait un plan se superpose à l'autre (?). Quoiqu'il en soit c'est à partir de la fin de la Guerre de Cent Ans que les choses bougent puisqu'on évalue aussi Montaigut-le-Blanc autour de 1470 pour Chamborand 1435-1440 environ, à quelques kilomètres l'un de l'autre.
En revanche avec les tours résidentielles rondes l'escalier en vis peut rester intégré au gros œuvre avec accès par l'étage [avec pont-levis à flèche ou avatar "à pipe"] aux pièces d'habitation ou descendre au rez-de-chaussée sans faire ressortir l'escalier sur le périmètre ( A deux ans d'écart autour de 1480/82 pour les tours construites pour la captivité du prince Zizim à Bois-Lamy puis à Bourganeuf, deux réalisations neuves du dernier tiers du XV° siècle en Haute-Marche actuel département de la Creuse. (Voir sur ce blog Les petits châteaux de La Creuse). Mais aussi la cage d'escalier en vis peut bourgeonner sur le périmètre de la grosse tour résidentielle ronde (Langeron, Nivernais département de la Nièvre)
Tant que le rez-de-chaussée de ces bâtiments conserve une valeur de socle hors sol, aveugle ou
faiblement éclairé, le service de ou des caves est assuré par le même déroulement
 de la vis mais seulement à partir du niveau des premières pièces d'habitation à l'étage. Assez fréquemment ce service du bâtiment est doublé
 au rez-de-chaussée par une entrée indépendante en façade qui peut se combiner avec le service de la vis ( Malval) ou se compléter sans lien
avec le service indépendant du rez-de-chaussée (Bois-Lamy). 
 Les entrées au rez-de-chaussée par la tour d'escalier suivront la mutation des
caves du socle en pièces intégrées à l'habitat et ouvertures de fenêtres ,
 d'abord une des deux pièces du rez-de-chaussée (répercutées à tous les étages sauf au dernier étage avant 1450) puis les deux pièces avec
 les tours d'angles
 lorsqu'elles sont présentes, dans le cas des donjons résidentiels rectangulaires à
 deux pièces par étage de fond en comble, après 1450 environ.
. Ce mouvement sera également
contemporain d'une diminution des étages de ces gros donjons résidentiels jusqu'à devenir
de petits bâtiments de l'habitat gothique de qualité qui seront chauffés par de belles cheminées
 sculptées hors œuvre dans la seconde moitié du XV° siècle pour un démarrage
 en œuvre dans la première moitié du même siècle. L'installation de ces cheminées aux conduits en œuvre auront pour effet de fragmenter
les chemins de rondes sur machicoulis qui demeurent en valeurs symboliques traditionnelles et ornementales avec autorisations royales
(François Gébelin - 1957). 
Ce changement d'esprit par l'escalier de service du bâtiment noble et de qualité (appelé château, chastel, hostel, maison, GrandMaison dans le 37 en dépendance de l'abbaye de Noirmoutier, etc...) dont l'entrée descend au rez-de-chaussée jusqu'à servir les caves enterrées ou semi-enterrées en socle des logements nobles  - qui deviendront le site quasi obligé des cuisines de l'âge classique - par une volée droite relais de la vis, soit de fond en comble, devient la caractéristique du petit habitat gothique français de qualité jusqu'à ce que ses propres mutations de structures l'entraîne vers l'intégration de la Renaissance puis la naissance du classicisme français avec l'aile Pierre Lescot au Louvre (1554) ayant assimilé les divisions en cinq corps d'autres formules architecturales traduites en façades gothiques de châteaux plus importants comme à Durtal mans le Maine et Loire. Toutefois dans le plan de Pierre Lescot l'escalier est rejeté derrière un des avant-corps au bout de la façade, et non pas derrière le ressaut de la partie centrale du bâtiment. Il y a là encore un effet trompe l'œil qui s'accorde avec les fausses galeries sous arcades du rez-de-chaussée et qui va évoluer vers une prise d'importance de l'avant-corps central réorganisé depuis Azay-le-Rideau, en logement de l'escalier rampe sur rampe. Ces usages du trompe l'œil dans l'architecture française remontent à la tradition romane, au moins, et concernent autant la structure du gros œuvre que le décor extérieur [Sur les lisières Ouest du bassin de la Tude, sur la route de Chalais à Barbezieux, voire le superbe et très subtile exemple de l'église romane de Passirac - Parties hautes restaurées par Texier au XIX° s.]
On comprend alors combien il est important d'étudier les escaliers des églises romanes, suivant la voie tracée ou inaugurée par Eliane Vergnolle depuis Viollet-le-Duc, jusqu'au colloque du CESR de Tours ( 1979, publié en1985)  et leurs rapports intégrés aux autres composantes architecturales des bâtiments (ici des avant- chœurs/tours de cloches), qu'ils soient civils ou religieux, pour pouvoir amener dans le champ scientifique l'analyse de l'évolution de l'architecture française pour laquelle l'escalier va prendre une place prépondérante dans ses organisations. Le lecteur intéressé par ces dynamiques peut rattacher les deux chapitres de ce même article, qui traitent de ces évolutions techniques et de leurs places dans le bâti, au développement que je propose en relais, à la suite de l'étude de l'église de Rioux-Martin, sur ce blog  :
Rioux-Martin - L'église romane - L'implantation de l'abbaye de Fontevraud à la Haute-Lande - Les interventions d'Edouard Warin et de Paul Abadie au XIX° s. - Une approche des escaliers romans dans le bassin de la Tude.
https://coureur2.blogspot.com/2022/06/rioux-martin-leglise-romane.html.

En reprenant le fil de l'étude de l'église Saint-Aignan à Pillac, dans sa vaste pénéplaine, dépression des bordures Est du
bassin de la Tude de l'ancien diocèse de Périgueux
Deuxième synoptique
pour un essai d'approche de l'architecture originale de l'église.


Troisième synoptique
pour un résumé d'approche des premières transformations de l'église.




 Avec la dernière église de cette page en recherches, celle de Montignac le Coq, par delà une reconstruction de la nef,  nous allons retrouver cette dialectique chœur-avant-chœur-escalier des techniques de constructions qui se diversifient, voire qui se perfectionnent peu à peu, au fur et à mesure que les enjeux architecturaux changent et un autre rapport de l'escalier en vis au gros œuvre du bâtiment et contrefort d'angle.

L'église de Montignac le Coq sera le monument qui articulera la présente recherche à celle qui va suivre sur d'autres aspects de la présence de l'escalier roman dans ses rapports à l'architecture des églises.
Cette nouvelle recherche devra à son tour s'articuler vers un troisième volet avec Le bassin de la Tude - Sud-Charente -  en épicentre et unité de terrain de recherche géographique et historique sur ses trois diocèses. 


MONTIGNAC-LE-COQ
Eglise de l'exaltation-de-la-Sainte-Croix qu'on trouve aussi sous le patronage de Saint-Hilaire.


C.Claude Peynaud
Sud-Charente - Extrême Est des lisières du bassin de la Tude en limites de la Dordogne et du Limousin.
Arrondissement d'Angoulême - Canton d'Aubeterre

 Bibliographie
"Abside voûtée. Coupole à demi abattue, arceaux légèrement ogivés. Nef moderne avec lambris". Cf. Abbé Michon, Statistique monumentale de La Charente. Angoulême, 1844, p.274.

Bulletin de la Société archéologique des Charente. 1892, p. 258.

Abbé Nanglard, Pouillé historique du diocèse d'Angoulême. Angoulême 1894, T.III p.125 et T.IV p.361.

" Eglise Saint-Hilaire , - Cédée vers le milieu du X° siècle à l'abbaye Saint-Cybard d'Angoulême par le comte d'Angoulême, elle dépendait du diocèse de Périgueux.
La nef sans contreforts, a reçu en 1858, en place de son lambris, une voûte d'arêtes en briques sur consoles, à trois travées, ayant une baie de chaque côté. La coupole de son faux carré (sic), en partie abattue, a été réparée..." Cf. Jean George Les églises de France - Charente. Paris 1933, p. 168 et 169.

Bibliographie complémentaire :
Jean George et Alexis Guérin-Boutaud, Les églises romanes de l'ancien diocèse d'Angoulême. Paris, 1928.

Eliane Vergnolle, L'art roman en France. Paris, 1994, 2003.


Malgré quelques différences entre les reports sur le plan d'ensemble et sur la feuille de parcelle on ne peut que remarquer le plan massé de la petite agglomération, au milieu de vastes parcelles vides. 
L'église et son périmètre occupent la pointe d'un mamelon sur une ligne de crête. Autour de l'église, le village occupe une position quasi stratégique ou militaire, voire à vocation cultuelle, qui domine ou contrôle un vaste panorama circulaire ondoyant.
L'enquête locale ne fait état d'aucune mémoire de château mais d'une plausible villa. La prise de contrôle du site à la période médiévale pourrait être uniquement religieuse ou en pouvoirs confondus religieux/seigneuriaux. La tradition orale évoque des sépultures mérovingiennes creusées dans la roche en place, sur le périmètre de l'église qui fut celui de l'ancien cimetière mais uniquement sur la face Nord, tel que nous le voyons sur le cadastre napoléonien ci dessous. Ces tombes aux cuves creusées, beaucoup plus anciennes, données pour une période couvrant les V° et VIII° siècles après J.C., en vestiges plus dispersés et enfouis, auraient été de la famille de celles retrouvées dans la périphérie d'Angoulême près de Soyaux, au cimetière mérovingien de Pétureau.
Si nous nous nous risquons à une approche de la création de la paroisse de Montignac-le-Coq, sur la base hypothétique d'une villa relayée par un cimetière mérovingien et une église au vocable affirmé de la Sainte-Croix avec un titre interchangé en Saint-Hilaire, nous trouvons plusieurs avis.
1 -  Le premier est celui ci : "Les plus anciens titres d'églises évoquent les mystères de la religion, la Trinité, le Sauveur, et souvent d'ailleurs, ces personnages ont été interchangés...[...]...Les églises anciennes titrées des vocables que l'on vient d'énumérer ne sont pas toutes des édifices paroissiaux, c'est-à-dire des sanctuaires où le baptême était conféré aux deux fêtes de Pâques et de la Pentecôte : de nombreux oratoires privés y sont inclus. Pour identifier une église paroissiale antique il faudrait pouvoir retrouver le baptistère ancien grâce au vocable de Saint-Jean-Baptiste auquel ils étaient tous consacrés." D'où le relevé détaillé que j'ai fait des très beaux fonts baptismaux qui ne sont pas antérieurs au XVIII° siècle mais qui peuvent avoir remplacé une autre cuve plus ancienne comme on en voit sur plans polygonaux dans le bassin de la Tude, et tout près en arcades enrichies à Salles-Lavalette, ou plus près de La Tude à Brossac et à Saint-Martin, ornées d'un périmètre en périptère, qui reprend la valorisation des personnages nobles dans un péristyle d'atrium basculé en périptère [en répertoire iconographie de décor voir la mosaïque de la villa du IV° s. de Conimbriga au Portugal. Voir sur ce blog l'étude de l'église de Poullignac].[Cf. Michel Aubrun, La paroisse en France des origines au XV° siècle. Paris, 2008, p. 18 et 19]




A tire d'exemple de baptistère roman sur plan polygonal orné d'arcades
en périptère. Dans l'atrium (cour intérieure romaine) c'est le péristyle
 qui est bordé d'un passage périphérique sur arcades (en portique continu). C'est ce
schéma qui est en frise périphérique aux entrelacs de la mosaïque de Conimbriga, ruine
 d'une ville antique auprès de Coïmbra au Portugal où est cette villa (IV° s. Après J.C.).
L'Empereur carolingien pouvait être représenté dans ces arcades, tout comme les galeries de rois,
de saints ou d'apôtres sur les façades romanes ( Exemple de Ruffec - Eglise Saint-André XII°s. - Charente,
à Notre-Dame de Paris - 2° quart du XIII° s.)

C.Claude Peynaud 2010 - Voir sur ce blog mois d'avril 2021 (vers bas de page) :
Iconologie - Un couvercle de sarcophage mérovingien - une corniche de l'église de Saint-Amant-de-Montmoreau 
(Charente) - Archéologie médiévale.
https://coureur2.blogspot.com/2021/04/iconologie-un-couvercle-de-sarcophage.html
De l'héritage carolingien à la fin de la période baroque nous passons pour le mobilier du
 Baptême qui accompagne toute la symbolique d'entrée dans la vie chrétienne, de la référence
 à l'atrium des cours impériales et célestes des enluminures et mosaïques murales carolingiennes, 
avec le Phénix en référence centrale - Pascal 1° - au calice de la
 transsubstantiation de l'Eucharistie.
 
2 - Voici le second " La paroisse...Cette division territoriale ecclésiastique devint rapidement indispensable à la vie du pays. C'était le centre de la vie collective, toute l'existence quotidienne (travail ou fête) s'organisait dans son cadre. La paroisse du Moyen-Âge avait le plus souvent pour origine une exploitation agricole remontant à la civilisation gallo-romaine. C'était le cas de bon nombre de lieux dont le nom se termine par la finale en "ac", qui vient de la désinence latine "actum". Les vestiges romains, quand ils existent, viennent confirmer cette hypothèse". [ Cf. Marie Marie, "L'occupation du sol dans la vallée de la Charente". Dans, Annales du G.R.E.H. - Groupe de recherches et d'Etudes Historiques de la Charente Saintongeaise N° 17 - 1996. C. les auteurs du G.R.EG.H. 1997, p. 67, article p.35 à 134.] Montignac le Coq est sur le diocèse de Périgueux mais dans ce secteur de la Charente les noms en "ac" y sont aussi fréquents qu'en Angoumois comme nous venons de le voir avec Pillac..

L'église se situe sur la route de Saint-Jacques de Compostelle qui vient d'Angoulême, qui passe par Montmoreau puis Bors-de Montmoreau et sa chapelle de route
avant l'étape de Montignac-le-Coq vers Aubeterre.

Si j'en reviens aux remarques d'auteurs reportées en introduction à l'étude de la nef de l'église de Chenaud (sur cette page, avant l'étude de l'église de Pillac) je dois considérer que la nef a des chances d'être du XI° siècle tant par la nature de la construction de ses murs que par son plan. Bien sûr ces murs ont été très modifiés jusqu'à la période moderne, mais ce sont eux que nous voyons majoritairement en élévations, et leurs faces intérieures conservent des traces de colonnes ou de demi-colonnes adossées signant, malgré une absence de traces extérieures de contreforts, un probable voûtement primitif de division de la nef en deux travées régulières. Ce qui donne en proportions, et le mieux c'est de produire le brouillon coté du relevé du plan sur le site
La nef fait 6,60 m de large (pour 6,70 à Chenaud et 6,76 m  à Saint-Trojan), pour une longueur de 13,20 m [avec cet aspect technique je me réfère aux traités géométriques de l'architecture qui se développèrent et qui diffusèrent du XI° au XII° s. La pensée chrétienne se trouvant enrichie et revivifiée par un début d'appels aux auteurs antiques pendant la Renaissance Carolingienne - résolution du conflit entre la foi et la raison - Vitruve va y trouver une place de choix. Ce sont là les ferments de l'éclosion de la Scolastique autour de l'Abbé Suger à Saint-Denis, de Chartres et de Soisson dans la première moitié du XII° jusqu'à l'arrivée à une première maturité autour de 1200 pour  un classicisme éclos à partir de la mort de Saint-Louis ou de Saint Bonaventure (1270), dont Erwin Panofsky nous livrera son exposé et sa réflexion dans une publication traduite en français en 1967 avec une nouvelle publication en 1986 Architecture et pensée scolastique. Cette publication s'articule avec celle en langue anglaise du même E. Panofsky, Abbot Suger on t he abbaye chruch of St-Demis and its arts treasures - Edited, translated, and anotated by Erwin Panofsky. Princeton University Press 1946, 1948, 1973, 1979. Second édition by Gerda Panofsky-Soergel // Pour d'autres approches de la pensée médiévale, de la scolastique, à la période romane et transitions : Jacques Le Goff, Les intellectuels au Moyen Âge; Paris, 1957, 1985. /  Philippe Wolff, L'éveil intellectuel de l'Europe du XI° au XII° siècle. Paris, 1971]. La nef est coupée en deux parties égales par les vestiges d'un support, comme dit plus haut. On obtient ainsi deux travées carrées, régulières de 6,60 m de côtés (repère A).
Si cette nef a des parentés évidentes avec les nefs du XI° siècle (petit appareil dissolu sur les deux parements extérieurs et intérieurs,  et mêmes largeurs) un voûtement en berceau sans contrefort pour des murs épais de seulement 90 cm sur une hauteur que nous pourrons estimer proche de celle du clocher (même si cette hauteur est atteinte par un potentiel surcroît en charpente), semble curieux alors que le mur n'accuse aucun dévers. Ces contreforts peuvent toutefois avoir disparus dans des remaniements. En revanche si on admet deux travées couvertes en voûtes d'arrêtes à quatre voutains nous sommes davantage dans des résolutions avec un plus fort pourcentage de probabilités, sans en exclure d'autres.
 
A partir de la liaison de la nef et de l'avant-choeur les repères archéologiques changent et l'articulation semble partiellement artificielle. Ce qui projetterait la partie orientale de l'église dans le XII° siècle.
En revenant sur l'hypothèse d'une nef du XI° siècle,
Eliane Vergnolle [E.V. 1994/2003, op.cit., p. 96] nous donne des repères intéressants : voûtes en berceau "Un tel choix ne posait d'ailleurs pas de problèmes techniques majeurs dans les nefs de dimensions réduites, comme celle de l'église de Fuilla (Roussillon), consacrée en 1031, dont le vaisseau central, haut de 9,70 m, n'excède par 4,50 de large. Mais lorsque l'espace voûté était de plus grande ampleur , le succès était plus aléatoire. Certaines expériences furent néanmoins réussies... l'église haute de la Galilée de Saint-Philibert de Tournus (environ 6,25m de large et 12,50m de haut) appartient à celle-ci, probablement grâce au contrebutement efficace des voûtes en demi-berceau des bas-côtés venant s'appuyer sur les fenêtres hautes." 
A Montignac le Coq nous avons une nef unique. Un vestige du mur gouttereau Nord, sur sa partie Est, que nous pouvons évaluer comme celui de la partie inférieure d'un ébrasement de fenêtre,  nous renseigne sur un niveau bas de la baie pour une élévation du vaisseau sous comble fonctionnel à une hauteur proche de celle du clocher, comme nous le verrons avec l'étude de l'avant-choeur.
S'il y eut une voûte il faut donc exclure, une fois de plus, la voûte en berceau. Il faudrait se rabattre sur une voûte composée de deux travées de voûtes d'arrêtes à quatre voûtains (en briques ?). Mais l'autre aspect important de cette question c'est que nous sommes ici en rupture avec les nefs, soit planchéiées, ou voûtées en berceau, à combles perdus, soit directement sous charpente traditionnelle dans les secteurs Ouest du Sud-Charente [Par charpente traditionnelle il faut peut-être plus se diriger vers des charpentes à arbalétriers faisant chevrons plus que vers des charpentes à pannes qui semblent se généraliser seulement à partir du XVI° siècle : la différence de poids entre ces deux systèmes, comme vu à Chenaud, peut-être conséquent pour des épaisseurs de murs et étayages]. Cette rupture, au sein de permanences, ne sera pas la seule.
Cette originalité de la nef de Montignac-le-Coq est donc le premier caractère à prendre en compte pour avancer vers l'organisation de son avant choeur d'une construction postérieure.
La voûte de la nef elle-même est-elle après ou avant 1100 ? 
Le premier repère que nous ayons sur les successions de chantiers nous est donné par la nature des appareils qui se superposent dans les élévations extérieures. 
A savoir : les petits appareils dissolus de la nef se poursuivent sur les parties basses de la face Nord de l'avant-choeur et aussi sur la partie nord de l'exèdre du choeur. Nous avons là deux indications : un premier chantier construit en petits appareils dissolus dans le prolongement de celui de la nef initiale, et un choeur allongé, plus étroit, qui se termine en mur arrondi mais uniquement en partie Nord. Toute la face sud du choeur est en grand appareil régulier, sauf les parties les plus hautes reconstruites.
Ainsi nous partons sur les bases solides de deux chantiers qui se superposent et se conjuguent avec des modes de constructions différents pour des plans voisins mais l'un à contrefort et l'autre sans. Donc, à priori, un bâtiments charpenté ou planchéié et un bâtiment voûté dans le  choeur quasi totalement reconstruit jusqu'à son articulation avec la nef qui elle a simplement été remaniée plusieurs fois sans remise en cause du gros oeuvre ni du plan, sauf en façade occidentale. 



Synoptique

icône 

Etude de l'escalier et son incidence sur l'organisation primitive de l'église


Icône







En manière d'épilogue

L'église Saint-Laurent
à Saint-Laurent-des-Combes
Sud Charente, secteur Ouest du bassin de La Tude
ancien diocèse de Saintes
Arrondissement de Cognac, canton de Brossac
Dépendance de l'abbaye de Brantôme


Voici ce qu'en écrit l'Abbé Nanglard, repris par Jean George dans les Eglises de France [J.George, 1933; op.cit, p141]
Eglise Saint-Laurent : "L'église de l'ancien diocèse de Saintes et commune à la paroisse et au prieuré du lieu, dépendait de l'abbaye de Brantôme. Elle est signalée dès le XI° siècle. Elle a eu beaucoup à souffrir des Anglais, aussi dut elle être reconstruite en grande partie au XVI° siècle. Elle a reçu quelques restaurations en 1840. Elle forme un long rectangle sans grand intérêt".
Cet unique signalement est celui repris par la publication moderne de Jean-Paul Condamine et Anne Marie Treny, Petite histoire du Brossacais (1900-1990). Rioux-Martin 2019, p.33 et 34, qui étoffe un peu plus le descriptif, modifiant le XVI° siècle en XV° siècle, mais surtout qui a le mérite de dresser un bel inventaire du patrimoine bâti du Brossacais.

Charles Connoué est plus loquace et s'il décrit un monument très délabré, il l'enrichit d'un transept disparu "Une coupole sur pendentifs recouvre le faux carré. Elle repose sur de massifs arcs en plein cintre. L'église avait jadis des croisillons. On voit encore les colonnes qui soutenaient les arcs d'entrée avec quelques tracés de leurs chapiteaux" [Charles Connoué, Les églises de Saintonge - Cognac et Barbezieux - Préface par Germain Gaborit. Saintes 1952/55, p. 134
Rque : des traces désormais visibles d'un arc bas dans le mur sud de l'avant-chœur, pouvant être un arc de décharge ou de niche comme dans le mur Nord du même avant- chœur, ferme la lecture émancipatrice de Charles Connoué mais je ne l'exclue pas avant étude archéologique que je démarre comme celle d'une église à nef unique sans transept. 
On remarquera que le bourg et son église avec son cimetière et son presbytère sont construits
en bordure Sud d'un axe de circulation qui borde au Nord des terrains marécageux qui sont 
actuellement en cours de remblayages. Ces investissements ne sont pas récents comme le montre le tableau d'assemblage dont je propose plus bas un extrait en seconde documentation des sources puisées au plan cadastral de 1837.
L'église elle même est construite sur une terrasse en défaut de terrain compensé
par ses fondations au chevet. Quelle raison pour ces importants travaux de terrassements
pour implanter cette église à cet endroit précis ? Avait on prévu une crypte pour une
église qui occupe la partie médiane d'un chemin qui fait la liaison entre deux carrefours de 
quatre routes  ? 
Cette implantation sur terrassement qui ne s'étend pas aux fondations du presbytère
pourtant construit près du chevet, en face d'un marécage artificiellement contenu par
une route (chemin sur digue), qui a pu être le site d'un étang donc d'une ressource
 piscicole, 
pose de premières questions alors que cette église est très isolée au milieu d'un vaste
 paysage de combes aux villages généralement discrètement perchés sur les hauteurs, blottis
dans les taillis.
La question de la stabilité des terrains terrassés du lotissement au sein d'un domaine agricole
de fond de vallée marécageuse apparaît avant tout investissement archéologique du bâti.
Comme écrit plus haut un extrait du tableau d'assemblage nous donne d'autres informations.
Nous voyons que le début d'investissement de la zone marécageuse se situe avant le second quart du XIX° siècle. Ces bâtiments ne présentent actuellement aucun caractère très ancien et ne repositionnent pas la présence d'un étang aux origines de l'implantation de l'église et de l'aménagement de son environnement. L'abandon de cet étang ou sa réduction, serait ancienne jusqu'à la disparition de sa pelle qui fut convertie en passage à gué.
Nous avons en plus deux informations : celle du Petit Moulin, suivant son appellation actuelle, qui est nommé "Moulin du Bourg"  et qui pourrait être très ancien puisque de son bief il n'en reste apparemment que des pointillés sur le cadastre de 1837. Le cours d'eau étant toujours le Reteuil. il suit le tracé de la route goudronnée.

L'économie des moulins qui émerge de façon importante au XII° siècle est responsable d'un nouvel enrichissement, d'un nouvel essor économique. D'après son propriétaire il ne reste qu'une seule meule témoin de cette activité, et le nom du site avec des zones partiellement inondables. Ce qui montre bien que c'était toute la vallée aux approches de l'église qui était investie d'une économie liée à la gestion de l'eau. Jacques Le Goff insiste sur ce point [La civilisation de l'Occident Médiéval - Chapitre VII - La vie matérielle - X°-XIII° siècle. Paris, 1988, p. 224 à 289] : "Des "inventions médiévales", les deux plus spectaculaires et révolutionnaires dataient de l'antiquité, mais pour l'historien leur date de naissance qui est celle de la diffusion, non de la découverte, est bien le Moyen Âge. Le moulin à eau est connu en Illyrie dès le II° siècle avant Jésus-Christ, en Asie Mineure dès le 1° siècle...Vitruve décrit, et sa description montre que les romains  avaient apporté aux premiers moulins à eau un perfectionnement notable en remplaçant les roues horizontales primitives par des roues verticales qui reliaient..." Dans le Sud-Charente il y a au moins un vestige de bief avec chute d'eau (creusé dans le roc et aujourd'hui à sec mais qui conserve des traces de pierres assemblées par des mortiers). Les moulins à eau et roue verticale, à la période romane, étaient donc connus sur cette zone géographique. L'économie de l'eau est également une règle de savoir vivre qui entre en complément des autarcies monastiques (La vie cénobitique est une des conséquences des vies ermites et des anachorètes). Toujours en explorant le travail de Jacques le Goff  (p.240-241) "Ajoutons que d'autres facteurs  que nous retrouvons ajoutent à la faible productivité de la terre médiévale. C'est par exemple la tendance des domaines médiévaux à l'autarcie...Avoir recours  à l'extérieur, ne pas produire tout ce dont on a besoin n'est pas seulement une faiblesse, c'est un déshonneur. Dans le cas des propriétés monastiques, éviter tout contact avec l'extérieur découle directement de l'idéal spirituel de solitude, l'isolement économique étant la condition de la pureté spirituelle".  Citant Saint Benoît " le monastère, s'il est possible, soit organisé de manière à produire tout le nécessaire : eau, moulin, jardin et divers métiers, de façon à ce que les moines ne soient pas obligés d'aller à l'extérieur, ce qui est désastreux pour leurs âmes". La citation exacte suivant la traduction de Soeur Marie- Pascal Dickson [La règne de saint Benoit - Chapitre soixante huitième - Des portiers du monastère. Paris 2014, p. 191 - 6, 7, 8] est la suivante : " 6/ Dans la mesure du possible, que le monastère soit organisé de telle sorte que tous les services nécessaires puissent y être exercés à l'intérieur, c'est-à-dire qu'on y trouve l'eau, un moulin, un jardin et des ateliers divers./7/ Ainsi n'est-il pas besoin pour les moines de sortir au dehors, car cela ne leur est d'aucun profit./8/ Nous voulons que cette règle soit lue assez souvent en communauté, afin qu'aucun des frères ne puisse s'excuser sous prétexte d'ignorance". Cette règle a t-elle, d'une manière ou d'une autre, influencé la construction de l'église, en avoir orienté l'architecture, peu ou prou, car c'est une question qui pourra se poser de façon très pertinente à Saint-Laurent-des-Combes, comme elle s'est déjà posée à Montignac-le-Coq. 
Cette solitude liée à la vie monastique, une fois le cadre de vie installé, n'exclue pas les apports extérieurs, et l'église de Saint-Laurent-des-Combes isolée dans ses vastes paysages en témoigne, comme  nous allons le constater par les liens architecturaux qu'elle présente avec les autres églises du groupe de cette page pour laquelle je la présente en épilogue, et ses caractères qui lui sont propres. 

La commune possède un autre vestige de moulin: le moulin du Portail qui ne figure pas sur le tableau d'assemblage du cadastre napoléonien de 1837 mais que j'y ai ajouté de façon approximative. 
C'est un moulin à vent à deux étages, de faible diamètre, construit tout en haut d'un mamelon . Un écrit signale la direction au visiteur et la présence du moulin en 1870. Sa construction hérite des modes romains avec un nucléus contenu entre deux parements.

Cette église m'intéresse car elle présente ou précise, ou reprend l'essentiel des thèmes que nous avons vu se construire et se modifier, depuis la chapelle de Cressac et les églises de La Genétouze, Chenaud, Pillac et Montignac-le-Coq autour de la fusion architecturale du clocher et de l'avant-choeur, de l'évolution de la place de l'escalier dans l'avant-choeur jusqu'au comble, en fait par les trois principaux organes qui vont caractériser le développement - entre la façade et le chœur - de l'architecture romane de l'église à une seule nef sans transept, car si l'église de Saint-Laurent-des-Combes ne fut pas reconstruite, sauf sa façade, elle fut sauvegardée par ré étayages et surtout par l'un de ses arcs de l'avant- chœur/tour de clocher, et abandon de la voûte en berceau effondrée de la nef, malgré des contreforts extérieurs et des arcs saillants intérieurs qui reprennent le souvenir des arcs en péristyles des atriums que nous avons déjà ciblé à Poullignac en relais des modes architecturaux carolingiens/romans ou préromans car l'église, ou une implantation religieuse,  est signalée au XI° siècle (élément de l'abbé Nanglard et Jean George non repris par Ch.Connoué). La place de son escalier de clocher apportera de nouveaux éléments ou confirmera ceux de Montignac-le-Coq.
En revanche les sculptures des chapiteaux, cohérentes entre extérieur et intérieur, la richesse même de son programme sculpté tel que nous pouvons encore l'évaluer entre fragments et tailles neuves de restaurations, qui peut nous ramener à d'autres vestiges d'églises du secteur entre les diocèses d'Angoulême, de Périgueux et de Saintes, nous feraient redescendre avant l'apparition théorique des chapiteaux "à collerettes" majoritairement rencontrés dans les églises étudiées sur ce blog entre dernier quart du XII° siècle et probables débordements sur le début du XIII° siècle. 
Tous ces aspects et d'autres très surprenants qui apparaîtront en cours d'étude, si cette église pouvait être évaluée comme une construction romane de la première moitié du XII° siècle, bouleverseraient une suite logique de prise de place par les escaliers dans les programmes architecturaux des bâtis. Toutefois nous ne pourrons pas conclure à une progression historique linéaire tant que tous les types d'escaliers de ce secteur n'auront pas été relevés et analysés en fonctions des programmes architecturaux, par la rareté même des documents écrits et de la possibilité de les mettre nettement en relation avec les étapes de constructions, voire de fondations et d'origine même des fondations qui se pose à nouveau avec cette nouvelle église étudiée.
Avant d'entrer dans le vif du sujet de l'étude en archéologie du bâti et histoire de l'art, je signale que cette église a été restaurée récemment à l'extérieur avec de nombreuses pierres neuves qui reprennent les tailles anciennes.
A l'intérieur comme à l'extérieur il y a eu des remaniements plus anciens dont la reconstruction de la façade (début XVI° s.) dont on voit clairement les limites en comble de la nef.
Des pierres blanches qui apparaissent étonnement neuves sont employées surtout dans les parties les plus délicates du clocher et de son escalier et pour les marches qui paraissent très peu usées [vu la position de l'escalier du clocher et les comptes-rendus d'auteurs qui n'y sont jamais montés je doute que cet escalier ait connu une abondante fréquentation malgré un service double en surcroît de la nef et en comble du clocher].Personnellement j'ai d'abord adhéré, non sans hésitations il est vrai,  à cette théorie admise de "murs reconstruits", et puis en examinant un peu plus l'ensemble des combinaisons, voire des pierres d'appoints pour caler certains éléments disparus, et chapiteaux réalisés dans cette pierre blanche, je mets cette question en réserve. N'étant pas géologue je ne peux pas y répondre fermement. Mais je doute, au moins pour une bonne part de cette ressource. Toutefois j'ai beaucoup prospecté dans les bâtiments de la Loire ligérienne et auvergnate, et on ne peut pas dire que le château de Chambord, ni celui de Villandry,  ni ceux exposés aux aléas d'une rivière comme Chenonceau enjambant le Cher,  ni tout autre château ait été reconstruit. A l'abri des intempéries ou exposés certains calcaires dont le Tuffeau ont cette particularité de rester blanc ou de conserver les couleurs des calcaires d'origine. A Saint-Laurent-des-Combes, ces pierres étant fréquemment employées dans les constructions les plus soignées, alternées avec d'autres pierres grises, je pense qu'il est temps de poser la question, vu que ces pierres ont circulé par gabares qui étaient les bateaux de transports traditionnels des réseaux des rivières périphériques à la Loire dont la Dordogne pour laquelle la Dronne et la Tude sont des affluents et des sous affluents. Et nous avons vu l'importance de la gestion des ressources aquatiques pour les Bénédictins de Saint-Laurent-des-combes.

En fait nous en arrivons à ce point de recherche de la vie des formes évoluées au XII° siècle vers l'art gothique tel qu'Erwin Panofsky le formule [Architecture gothique et pensée scolastique. Traduction et postface de Pierre Bourdieu. Paris 1986, p. 104] : "Cette homologie fait apercevoir ce qui correspond à la hiérarchie des "niveaux logiques" dans un traité scolastique bien organisé. Si, selon la tradition de l'époque, on divise l'ensemble en trois parties principales, la nef, le transept et le chevet (qui comprend encore l'avant-choeur et le choeur proprement dit et si l'on distingue..." (L'auteur développe ensuite sa pensée vers des églises plus complexes à collatéraux, transept et chapelles "en couronnes" (sic), tout en restant dans sa logique qu'il soutient en fil conducteur, c'est à-dire dans celle qu'il dégage en pensée scolastique).
La recherche ici entreprise est sur ce point totalement cohérente à travers l'étude de ce groupe de petites églises (et chapelles) du bassin de la Tude. Le prochain article, toujours à partir d'exemples d'églises du bassin de La Tude, étudiera d'autres vies des formes vers un nouveau pas qui s'avancera progressivement plus clairement vers l'art gothique avec des propositions et des proportions de monuments dégagées et élaborées depuis l'art roman et des organisations plus audacieuses qui se fixeront néanmoins sur celles ici étudiées.
[Il n'y a pas de cathédrale gothique dans le bassin de la Tude]
"Architecture gothique et pensée scolastique est sans nul doute un des plus beaux défis qui ait jamais été lancé au positivisme. Prétendre que la somme et la cathédrale peuvent être comparées, au titre d'ensembles intelligibles composés selon des méthodes identiques,  avec, en autres traits, la séparation rigoureuse que s'y établit entre les parties. la clarté expresse et explicite des hiérarchies formelles et la conciliation harmonieuse des contraires, c'est en effet s'exposer à recevoir, dans le meilleur des cas, l'hommage respectueux et prudent que mérite "une très belle vue de l'esprit"
.     L'idée que, entre les différents aspects d'une totalité historique il existe, pour parler comme Max Weber, une parenté de choix, ou comme disent les linguistes une affinité structurelle n'est pas nouvelle. Mais la recherche du lieu géométrique de toutes les formes d'expression symbolique propres à une société et à une époque est partie plus souvent d'une inspiration métaphysique ou mystique que d'une intention proprement scientifique."  [ E.Panofsky, 1986, op.cit., p. 135].


L'église de Saint-Laurent-des-Combes est construite en talweg, au bord d'un petit ruisseau, le Reteuil, d'où le complément à sa dédicace "combes". "Combe" signifiant le fond en versants concaves, voire convexes, du vallon. Ainsi se combinent des mouvements puissants du paysage, qui s'enchaînent sans transitions.
Voici pour l'essentiel. Ces paysages ondulants, très animés, partagés entre les bois, les prairies, les vergers et les cultures de maïs et de tournesols, principalement, sont spectaculaires et magnifiques. L'habitat s'y égrène en grosses fermes dont les ressources architecturales traditionnelles restent à étudier dans le champ scientifique des richesses de cette région très pittoresque et très isolée. 
Cette église en est l'épicentre, l'âme et l'histoire, d'où la recherche des premières structures d'implantations à laquelle je me suis hasardée.
 
l'Abbaye de Brantôme au bord de la Dronne dans le Périgord
Département de La Dordogne.
(Jean Secret, Brantôme en Périgord. Préface de L. Grillon, avec les participations de Jacques, Pierre Bourdeilles, Petit. Imprimerie de la Vézère, Emmanuel Leymarie, Montignac, Les éditions du Périgord Noir, 1962.)
 L'abbaye de Brantôme est fondée autour des deux premières décennies de l'an 800. Le pape Léon III la consacre en 804. Charlemagne dépose les reliques d'un enfant saint Sicaire qui sera la dédicace de l'église associées à celle de Saint-Pierre. Par les textes nous retrouvons cette église dans la dépendance de La Chaise Dieu en Auvergne (département de la Haute-Loire) de 1157 à 1178, qui pourrait être un des créneaux de datations (moins que plus) retenues pour la construction de l'église de Saint-Laurent-des-Combes. L'autre fondation de Brantôme en Charente (l'une sur le diocèse de Saintes et l'autre sur celui d'Angoulème pour Brantôme sur le diocèse de Périgueux avec un clocher limousin monté sur gâbles et plan romboïdal originaire du Quercy nous précise Viollet-le-Duc, ), soit Saint-Amant-de-Boixe cousine avec les dates de constructions de Saint-Laurent-des-Combes puisque les auteurs et les notices les donnent entre XI° et XII° siècles. Saint-Amant-de-Boixe donné pour un roman angoumois a eu son chevet reconstruit au XVI° siècle. Apparemment ces deux églises romanes n'ont pas grand chose en commun d'un point de vue esthétique,  si ce n'est qu'elles on été principalement construites sur la période romane avec des réparations entre XV° et XV° siècles, voire XIX° siècle par Abadie à Brantôme.
Compte tenu de ces informations imprimées, je vais conduire mon étude par les strictes données archéologiques rlevées sur les ite, comme pour les autres monnuments étudiés sur ce blog. 

Le premier lien auquel on pense entre Brantôme et Saint-Laurent-des-Combes  c'est celui de la voie fluviale par la Dronne qui a son confluent avec la Tude au Sud-Charente à la jonction entre les diocèses de Saintes et de Périgueux. Mais une voie terrestre plus courte passe par Montignac-le-Coq qui est aussi une route de pèlerinage à Saint-Jacques, comme nous l'avons vu avec cette église précédemment ici étudiée.
Ces deux églises de Montignac-le-Coq et de Saint-Laurent-des-combes, ont, comme nous allons le découvrir, des architectures romanes très différentes sauf une organisation en nef unique sans transept-avant-chœur/clocher et chœur, et surtout leurs escaliers en vis - accessibles au bout d'une très courte travée droite dont le départ se situé à 6 m au dessus du sol de la nef à Saint-Laurent-de-Combes -  qui se divisent  pour servir le clocher et un espace sur nef mais ces espaces sur nefs sont tous les deux disparus; reste l'accès et une ouverture d'ébrasement murée pour l'une et fermée par un abat-son (moderne) pour l'autre. Ces escaliers en vis démarrent aussi très haut dans la nef et non pas dans l'avant-chœur. Ces deux églises auraient eu à l'époque de leurs constructions soit une nef prévue voûtée soit voûtée, mais dans les deux cas les voûtes sont détruites.

L'Escalier

Cette première réflexion sur les liens en recherches architecturales communes à ce groupe d'églises ici sélectionnées sur cette page, s'enrichit et rétablit un lien avec l'exemple de deux noyaux pour trois marches déjà exposé à Chenaud, et ses conséquences sur l'évolution des escaliers en vis de l'architecture civile de la fin du XV° siècle. L'escalier de Saint-Laurent-des-Combes s'enrichit d'un véritable palier [qui est l'accès à une pièce contrairement au repos , deux termes précis du vocabulaire de l'architecture que les architectes modernes emploient indifféremment, tant et si bien que parfois on ne sait plus de quoi ils parlent et par voie de conséquences ce qu'ils vont vous bâtir. Voir les grilles du vocabulaire de l'architecture du CESR de Tours ou tous les vocabulaires de l'architecture sérieux dont celui de J.M. Pérouse de Montclos mais encore le dictionnaire d'archéologie Larousse], et perfectionne la solution au même problème de l'escalier de Montignac-le-Coq au service d'un espace intermédiaire entre la fin de la vis et son articulation à une travée droite
En fait, les solutions seraient les mêmes si en lieu et place nous avions en fin de vis  à Chenaud un accès direct à une pièce et un départ de volée droite en angle droit. Toutefois l'émancipation du système à Saint-Laurent-des-Combes fait appel à deux noyaux distincts de part et d'autre de l'arrivée de la volée tournante de la vis, et décalés de 30 cm en profondeur pour faire redémarrer une volée droite à partir de trois degrés tournants. Encore un témoignage que l'art roman, pour des solutions techniques très voisines, peut inventer et s'adapter sans trahir sa famille architecturale.
Tout comme à Montignac-le-Coq le clocher est ici architecturalement conçu comme une tour à deux niveaux de distributions, mais a accès en entrée encore plus haute dans l'élévation du mur porteur que dans les exemples précédents des églises du bassin de la Tude, étudiées sur ce blog.
Dès lors nous voyons que lorsque la tour de clocher se structure et se confond avec une  architecture composée à partir d'une mutation de la dernière travée de la nef en avant-choeur, ou reprend partiellement la structure d'héritage carolingien vue à Poullignac, que l'art roman approche sa première constitution achevée suivant les principes de la Scholastique analysés par E. Panofsky. Composée mais aussi isolée du chœur et de la nef en avant-chœur en souche [en thème évolué de La Genétouze] et décomposée en séquences principales d'un escalier en vis relayé par une volée droite qui achève la montée dans le comble par-dessus une voûte en berceau [La Genétouze, et "phase deux" de Chenaud] ou la coupole, avec une cage d'escalier invisible et parfois néanmoins spectaculaire comme à Rioux-Martin où la tour de cloche/avant-choeur est récupérée pour moitié comme tour ou cage d'escalier, ou visible mais intégrée dans des contreforts d'angles comme à Pillac, ou ressortis en tour d'escalier hors-oeuvre comme à Chenaud. A Saint-Laurent-des-Combes, tout comme à Montignac-le-Coq, nous franchissons une étape d'un clocher avec son escalier conçu pour deux niveaux d'accès à des espaces en combles et alternés (le surcroît de la nef et le comble du clocher). Nous avançons vers les cages en oeuvre puis tours d'escaliers hors oeuvre de l'architecture civile du XV° siècle qui distribueront en façade et de fond en comble deux pièces décalées par étages avant que l'aboutissement de la réflexion des volées divisées par des paliers totalement plats rétablisse des niveaux équivalents de part et d'autre de la vis (sur ce blog voir Les petits châteaux de la Creuse - septembre 2011).
La réapparition des escaliers rampe sur rampe à la Renaissance en France (1495) apportera des solutions différentes. Ces escaliers réintroduits dans l'architecture française ne fermeront toutefois pas la réflexion à cette dynamique sur l'équilibre des niveaux à partir d'un déroulement régulier de vis, engagée depuis l'art roman, puisque c'est en jouant sur les paliers alternés ou pas avec les repos des escaliers rampe sur rampe que les pièces d'étage en étage offriront un nouvel espace intérieur à la demeure, au bâti de façon plus générale (voir sur ce blog : château de Varaignes, mars 2020, Périgord Nord-Est Charente), dont les distributions en enfilades de salons que nous avons cependant vu apparaître au château de Curac (bassin de La Tude, sur ce blog octobre 2019) avec une enfilade de pièces d'apparats et de justice et logements également chauffés dans au moins une tour, en architecture gothique, et indépendantes des escaliers que je n'ai pas pu retrouver - excepté la rampe d'accès extérieure à la première aula -  dans l'étude archéologique du bâti des vestiges de ce château des comtes d'Angoulême.
Maintenant que nous avons la réflexion en plan et la filiation entre Chenaud, Montignac-le-Coq et Saint-Laurent-des-Combes, nous allons carrément abandonner Chenaud. 
Nous allons ainsi glisser vers l'originalité de Montignac-le-Coq dont l'architecture est en fait aboutie à Saint-Laurent-des-Combes par un bâtiment cette fois-ci globalement pensé et totalement construit ex nihilo, contrairement à Montignac-le-Coq. C'est cette performance de son escalier pour l'époque, sur un aussi petit bâtiment mais très soigné et original, perdu dans les marécages aux creux de mouvements de terrains puissants et de pénétrations chaotiques, invisible tant de l'extérieur que
 de l'intérieur, que nous allons rendre visible. Réalisation du bassin de la Tude en ses bordures entre Angoumois et Saintonge, vraisemblablement postérieure pour le projet de seulement une génération à l'église Saint-Cybard à Porcheresse qui est, suivant les auteurs, la première souche en tour d'avant-choeur continuée en tour de clocher, donc ayant fusionnées, mais sans escalier de service. Même si le territoire que j'explore est relativement réduit on constate, si les influences peuvent se côtoyer, comme avec les exemples de Pillac et de Montignac-le-Coq, qu'elle ne s'installent pas forcément par proximités géographiques mais par d'autres vecteurs, et en ce sens ce qui s'est construit vers la fin du XII° siècle autour de la Haute-Lande en est une convaincante illustration, après investigations en archéologie du bâti (reste l'église de Médillac à étudier mais avec un environnement qui ne peut lui être dissocié et qui s'inscrit cependant dans le secteur de la Haute-Lande). 
Cette triple figure nous apporte seulement des compléments d'informations importants sur la conception de l'insertion des escaliers en vis dans les organes de liaison entre le mur gouttereau et une des piles de l'avant-choeur lorsque ce dernier est constitué en tour de clocher de fond. Mais elle ouvre aussi vers la recherche des valeurs murales ressources, dans le bâti. Et cette recherche sera aussi celle de la rencontre des murs de refend et de façade au XV° siècle.
(Remarque sur l'icône : le mur épais de 1,35 m ne monte pas en mur plein jusqu'au 2° niveau du Comble, contrairement à ce que ma coupe pourrait laisser croire. Sur son premier niveau ce mur d'élévation du clocher est allégé par des jeux d'arcades dont les colonnes des arcs reprennent cependant l'essentiel de l'épaisseur du mur de fond. Cet autre aspect du clocher, pour des questions de méthodes d'étude sera  traité à part et donnera lieu à d'autres icônes complémentaires qui préciseront celle-ci, dont celle de la place exacte de l'escalier dans l'élévation globale de l'église qui sera également précisée). 
Déjà, nous comprenons l'épaisseur plus importante du mur gouttereau au Nord qu'au Sud (voir le synoptique - 1m au Sud et 1,35m au Nord) puisque c'est ici que l'escalier est inséré. Mais à Saint-Laurent-des-Combes l'escalier en vis n'a pas de marche portant noyau avant celles du couvrement de la volée tournante. Donc la solidité et la cohérence de l'empilement tournant des marches ne provient pas du noyau mais de la cage d'escalier, le noyau n'étant pour les degrés de la montée que le guide interne pour la verticalité de l'ensemble. C'est donc la raison principale pour laquelle nous pouvons voir - comme à La Genétouze où cependant les marches portent les noyaux - que le mur qui recevra l'escalier en vis sera plus épais même si l'évolution va vers des prises de conscience que c'est l'empilement des marches portant noyaux qui est la structure de l'escalier et que la cage peut progressivement se réduire à une simple enveloppe de 15 à 20 cm de large à partir du XV° siècle, comme déjà exposé avec l'église de Chenaud sur cette même page. Les habitudes de métiers ne changent pas si facilement et La Genétouze en apporte son témoignage par un escalier de clocher, en vis et droit terminé par une courte volée droite d'accès à l'extrados de la voûte en berceau, à l'entrée plus basse dans le mur Nord  mais toujours après un court passage plat:  toutefois à La Genétouze la travée sous clocher en avant du chœur ne constitue pas une tour de clocher-avant-chœur de fond, structurellement constituée.

Toujours dans le cadre d'un paragraphe en épilogue d'étude par la présentation de l'église de Saint-Laurent-des-Combes, si nous faisons un retour sur la question posée à Pillac et à Montignac-le-Coq nous nous rendons compte que ce sont bien les solutions apportées à ce problème qui font l'originalité de l'un et de l'autre des choix architecturaux, et finalement donnent une réponse aux statistiques posées en début d'article sur les potentialités des contreforts obliques en angles des églises romanes, de la région et d'ailleurs.

On peut donc dire que Saint-Laurent-des-Combes est bien l'outil qui nous manquait sur cette page, pour achever de comprendre le passage en oeuvre au hors oeuvre des escaliers en vis à la période romane. Au XV° siècle, en architecture civile, ce sera un gain d'espace dans les vis - dont les marches portant noyau qui passeront de 0,48 m jusqu'aux alentours de  2 m et plus à La Rochefoucauld, avec des délardements très poussés jusqu'à l'obtention de plafonds plats d'escaliers; ce qui fera que le site de la cage d'escalier sera agrandi par un ressorti hors oeuvre en tour à la jonction du mur de refend et de la façade, site de l'escalier en vis de fond en comble.
A Saint-Laurent-des-Combes, tout comme à Saint-Amant-de-Montmoreau, sans que la volée inférieure soit continuée par une seconde volée montante de recouvrement, les contre-marches de couvrements ne sont pas délardées, tant en couvrement de volées tournantes que de volées droites.
La grande invention ce serait donc de tailler dans le même bloc la marche gironnée et le noyau, vers l'allègement complet des valeurs murales des cages qui pourront se percher sans crainte en encorbellement, en angle entrant ou saillant [voir cette question traitée sur ce blog :  Allemans en Périgord - Manoir du Lau , septembre 2018, également La tour, un mode architectural français pour la guerre et pour la paix, décembre 2020] pour peu que le noyau ait une assise solide dans le gros oeuvre et qu'un quart ( en principe) de la rotation soit maintenue par un engagement en oeuvre, en fait comme pour les colonnes adossées. Et chose curieuse à Saint-Laurent-des-Combes les grosses colonnes de supports des arcs de la nef sont en délits, peu ou prou projetées en avant de massifs dosserets carrés, non articulés. Et, sans être soutenue par un engagement sur le dosseret, ça tient. Sauf pour l'arc qui soutient une part de l'escalier dans le pendentif Nord-Ouest de la coupole, qui a dû être doublé d'un arc plus épais de restauration, comme à Saint-amant-de-Montmoreau (bassin de la Tude, sur ce blog publié en Juillet 2021); ce qui est absolument le parti contraire de Montignac-le-Coq avec ses piles massivement articulées de colonnes solidaires aux trois quarts, créant un plan très dense trilobé et même quadrilobé, pour une solution voisine de son escalier de clocher. 
Nous voyons ici que ces aspects techniques ne sont pas sans importance et qu'ils concernent même la question du transept posée par les auteurs qui n'avaient pas les clés pour comprendre ces mécanismes. Et surtout pas cette dernière remarque sur le premier noyau qui n'est pas un organe de support structurel de l'escalier mais un simple outil d'alignement vertical des marches comme le précise la coupe extraite de la planche des coupes et qui sera également reprise sur la planche du synoptiques (deux planches plus bas dans le texte), par laquelle nous voyons que le noyau ne prend appui sur aucun mur mais seulement sur la verticale de la colonne de l'angle Nord-Ouest de l'avant-chœur. En revanche ce noyau est maçonné avec la partie murale qui repose sur le départ du dosseret de transition avec le mur gouttereau Nord. Les équilibres sont toutefois maintenus.
Cette colonne construite en délit accuse des affaissements que traduisent des ondulations de la verticalité de son fût. Ces affaissements sont simplement le résultat du surpoids qu'elle porte une charge complémentaire - des arcs et du pendentif supports de la coupole - qui est celle du noyau de la vis qui ressort à la verticale du centre du premier niveau de la cage d'escalier. Une part de la rotation de la vis étant elle-même construite dans la demi cage d'escalier sur pendentif.
                    Mais dès que nous avons franchi la volée tournante en vis le système des marches portant noyau reprend sa place, entièrement ou partiellement, dans l'édification de l'escalier. C'est bien qu'il y a là une raison à cette succession des manières de construire.

Peut-on essayer de la comprendre ?

Ce gros noyau prend appui sur la verticale de la colonne de l'angle Nord-Ouest de l'avant-choeur : un accès à l'escalier par travée droite suivi d'un accès direct à la première marche de l'enroulement de la vis - juchée sur une marche du passage droit  - projette l'escalier dans l'épaisseur de la pile d'articulation de la nef et de l'avant-choeur. Un tiers (le plan de la volée tournante n'occupe que trois quarts du plan total)  de la montée tournante de l'escalier se trouve en grande partie construite dans l'épaisseur du pendentif de la coupole de l'avant-chœur.
Ce système pourrait avoir une parenté - sinon identique - avec la construction en encorbellement en angles rentrants des tours en surcroît et en encorbellement des tours d'escaliers en vis des constructions civiles du XV° siècle, comme ci dessous analysées pour le manoir du Lau à Allemans-en-Périgord (Sur ce blog mois de septembre 2018)

Nous voyons que le principe est bien le même d'un logement dans l'angle rentrant de deux
murs adjacents. Sauf qu'au manoir du Lau le noyau de la vis prend appui sur la bordure du
mur montant de la tour d'escalier de la grande vis, alors qu'en l'église de Saint-Laurent-des-Combes le noyau se trouve déporté à la verticale de la colonne de l'angle rentrant de l'avant- chœur, comme le montrent les icônes ci-dessous. A moins qu'un culot intermédiaire fasse console entre le chapiteau de la tour et la rotation de l'escalier débordante dans le pendentif (voir plus bas le relevé de la maison-tour d'Yviers).
Sur un système d'angle sortant, comme à la maison tour de La Chaise ou à celle de Varaignes, le noyau prend appui sur l'angle saillant des deux murs de la tour et la cage d'escalier n'ayant que très peu de fonction porteuse s'élève simplement sur un culot d'encorbellement. L'épaisseur du mur peut donc se réduire comme en la tour d'escalier romane de Chenaud. Ces expériences romanes sont celles, une fois de plus, qui vont servir l'architecture civile du XV° siècle.
C'est ce système qui se met progressivement en place dans le pendentif de Saint-Laurent-des-Combes et qui justifie la recherche de puissance articulée des piles de Montignac-le-Coq.
Puisque le noyau n'a pas de fonction porteuse, il est allégé d'autant du poids des marches bien que sa section soit plus importante que celle des autres noyaux portant des marches , et nous comprenons donc pourquoi le poids des marches est ramené dans l'appareillage stéréotomique régulier de la cage d'escalier jusqu'à un couvrement plat d'une marche très élargie mais qui ne sera pas encore utilisée en marche palier comme le montre le montage de trois marches pour deux noyaux retrouvé en modèle à Chenaud. En revanche je dois ici introduire dans le débat l'exemple de l'église de Rioux-Martin où une marche plate élargie fait repos ( et non pas en palier) entre la fin de l'escalier en vis et le départ décalé de la volée droite d'accès au comble du clocher.
Donc, l'a montée de l'escalier ne repart pas sur cette couverture plate mais sur un plan décalé en sens inverse entre un mur relais de la bordure de la cage d'escalier et une autre maçonnerie dans l'élévation de la pile d'articulation de la nef et de l'avant-coeur jusqu'à former le mur d'un premier niveau du clocher : à ce stade le plan médian intérieur du clocher ne varie par d'Est-en Ouest ( 5,25 m en comble pour 5,54 en avant-choeur avec une valeur ajoutée de 0,29 m de différence entre l'arc et l'arc doubleau qui supporte la totalité de l'élévation en comble) alors qu'il en est tout autrement du Nord au Sud. (7,31 m en avant-choeur pour 5,73 en premier niveau du comble - voire icône d'étude plus bas dans la page). Je précise "plan médian" car nous allons découvrir, avec l'étude du clocher, un plan très particulier qui est très vraisemblablement la conséquence de cette combinaison d'un escalier haut perché dans l'angle de deux murs qui n'ont pas comme fonction de loger et d'articuler un pendentif et l'insertion par dessus, ou plus exactement en bordure et au dessus d'une unique colonne d'angle en étais. Une recherche chez Viollet-le-Duc pourra également permettre d'apporter un autre regard pas plus décisif, toutefois complémentaire et précieux.
La volée droite de passage du niveau du comble de la nef à celui du clocher, n'ayant à peu près qu'un peu plus de la moitié de la hauteur de l'échappée de la volée en vis, les bâtisseurs, également soucieux de continuer d'alléger le poids des marches de la vis sur son noyau, ont détourné la rotation sur la partie murale de montée au mur du clocher. En fait il  y a là également la conservation des séquences de constructions des escaliers romans du bassin de la Tude depuis que j'en expose les principes sur ce blog : un accès en hauteur et une entrée par une travée droite, plate (à Saint-Laurent-des-Combes cette base plate de la travée est toutefois articulée par une marche), un escalier en vis ne dépassant pas deux rotations ( A St-Laurent-des-Combes. un trois quart de rotation) et en fin de séquence une volée droite d'accès au clocher comme à La Genétouze, à Chenaud et à Montignac-le-Coq, mais qui peut toutefois comporter une courbe dans sa trajectoire : au départ de la volée droite comme à Saint-Laurent-des-Combes, au milieu de la volée droite comme à Pillac, ou en fin de volée droite comme à Rioux-Martin, ou rampe sur rampe comme à Saint-Amant-de-Montmoreau.

INSERTION 
de l'Escalier dans le bâti
(schéma)

Cette construction entièrement appareillée est beaucoup plus élaborée qu'à Montignac le Coq mais il est délicat d'en avancer une quelconque raison (lorsque l'accès pour relevés d'études sera possible à Montignac-le-Coq nous aurons sans doute d'autres résultats).
Ce qui est certain c'est que le programme architectural extérieur de l'élévation du clocher de Saint-Laurent-des-Combes est beaucoup plus travaillé qu'à Montignac-le-Coq qui demeure toutefois très important pour la recherche sur la progression de la réflexion médiévale en matière d'architecture puisque nous constatons une fois de plus que c'est l'architecture religieuse qui est le moteur et le laboratoire des recherches qui se répercuteront ensuite dans l'architecture civile et militaire des siècles suivants. 
Alors qu'à La Chaise l'escalier en vis est en encorbellement hors oeuvre avec accès par un passage qui établit lui aussi le lien entre l'intérieur et l'extérieur, toujours avec accès dans un passage plat : A Montignac-le-Coq tout comme à Saint-Laurent-des-Combes, le passage ne sert qu'un seul accès au premier niveau d'entrée dans la cage d'escalier.
Sur ce blog : décembre 2020

    En restant et en revenant sur les églises du bassin de la Tude et lisières : certes des escaliers en vis seront logés dans les piles d'articulation du chœur et du transept (en hauteur à Bellon, de fond à Conzac, à Nonac) - voire avec des accès hauts ou au-dessus des passages intra-muros entre le bras du transept et le départ du chœur (Pérignac), voire avec des accès très haut perchés par-dessus la corniche d'un départ de transept voûté (Saint-Quentin) ou par-dessus la corniche de la voûte en berceau continu de la nef unique (Médillac) - mais aucun n'auront de pile carrée articulée en angle droit avec un support de noyau sur une colonne en délit dans l'angle (pour le moins aucun autre exemple n'a encore été identifié et personnellement je n'en suis qu'au début de ma recherche). A moins bien sûr que l'exemple de Saint-Laurent-des-Combes fasse partie d'une famille en proto-organisation des futures piles articulées avec colonnes ou demi-colonnes, voire quart de colonnes, engagées dans le dosseret comme nous le voyons par le premier projet architectural de Bors-de-Montmoreau, avant sa transformation en chapelle de route (sur ce blog octobre 2022), sur lequel nous reviendrons pour ses chapiteaux de la famille de ceux de Saint-Laurent-des-Combes, sur la route qui conduit par Montmoreau à Montignac-le-Coq et Brantôme, à Saint-Jacques-de-Compostelle.
Pour cette dernière question d'un transept prévu, construit, détruit, nous avons un argument supplémentaire qui conforte celui des colonnes en délit en avant des dosserets.
Ce sont les valeurs ornementales des murs Nord et Sud de l'avant-choeur qui nous disent encore "stop", non jamais de projet ni de construction de transept. Et cet aspect architectural est encore une voie qui nous ramène vers l'indépendance architecturale des églises bénédictines en comparaison des églises à larges transepts débordants et absorbant les chevets qui sera pour une bonne part celle de l'évolution de l'architecture cistercienne, au cœur des défrichements et de la constitution  de nouveaux domaines (agricoles) à la même époque.

Les valeurs ornementales

La Vierge au Rosaire est une ronde-bosse sur console, en vis-à-vis mais plus grande et plus élancée que le Jésus du Sacré-Coeur qui lui regarde les fidèles contrairement à la Vierge qui regarde le ciel.
Quand on voit la place laissée pour un transept, soit 3 , 50 m entre les piles carrées qui devront nécessairement faire ressaut dans l'espace de l'entrée du transept- sans même évoquer les maçonneries du bas du mur - il ne semble pas très opportun d'en dire plus : il n'y a jamais eu de transept.
Nous sommes donc bien dans le cadre d'une église à nef unique sans transept.
Les murs sud et nord ont été peints très tôt. Les vestiges que j'ai dessinés sont ceux qui apparaissent actuellement sous les enduits qui commencent à se dégrader, dont la couche de peinture bleue ajoutée très tardivement sur tous les murs intérieurs de l'église (XIX° s. ?).
En collaboration de la photographie et des dessins de relevés j'ai replacé les quelques figures qui sont actuellement identifiables. Compte tenu de la lecture que nous pouvons en faire peut-on  s'orienter vers une évocation de l'Epiphanie ?
Icône
Les coloris majoritairement ocrés pourraient faire penser à une iconographie du XV° siècle. Toutefois l'emploi des petites figures aux tracés élégants qui semblent avoir été composées en accumulations rythmés par des courbes, n'est pas sans évoquer les fragments de la peinture murale en couche superficielle - hélas également fort détruite mais ayant gardé des couleurs - du mur Sud de l'avant- choeur de Saint-Amant-de- Montmoreau
Travailler sur des peintures dans cet état lacunaire de conservation ou de dégagement,  comporte de nombreux risques. Toutefois nous comprenons que nous nous éloignons des grandes figures et des rigueurs de l'art roman pour entrer dans un monde de la courbe et de l'élégance qui vient se confondre avec les organisations des tableaux. Aussi nous pouvons voir des accumulations de petits personnages qui sont, suivant certains auteurs, caractéristiques du XIII° siècle. Pour rester prudent je donne tout de même cet extrait qui me semble tout juste pertinent et articulable avec les développements qui seront donnés de la peinture gothique française par les auteurs, dès ses premières mutations vers ses influences internationales "Dès que l'école des miniaturistes parisiens se consolide autour de la royauté resplendissante de Saint-Louis (1214-1270), cette esthétique tournée  vers la vie donne des fruits merveilleux, Le Psautier de Saint-Louis vers 1256, ou la Somme du Roi montrent un style nouveau et complet...Le dessin ne vise pas la seule beauté calligraphique par l'agrément et la cadence de son parcours; mais souple aigu, il précise la forme dans ce qu'elle a d'essentiel, ne l'alourdit ni ne la complique jamais. Ce trait choisi qui coule sans effort et s'arrête au point juste, sera l'apanage de la peinture française".[Cf.  Charles Sterling, La peinture française- Les Primitifs. Paris 1938, p.14]. La référence au programme sculpté de Saint-Laurent-des-Com bes peut nuancer ces sources directes aux enluminures disponibles au XIII°s.
               Pour la sculpture l'influence des manuscrits ne semble pas réellement en décalage, et même plus précoce depuis la première moitié du XII° siècle au moins, puisque c'est à ses entrelacs et arabesques que certains auteurs comme Philippe Wolf font références [Paris, 1971, op.cit., p.46] : " La célèbre bible offerte à Charles le Chauve reste un des plus beaux exemples  de l'art du livre tel qu'on sut le pratiquer à Tours au IX° siècle. Mais on connaît encore une trentaine de bibles sorties de cet atelier.[...] Déjà se manifeste ici, autour du Dieu révélé, la ferveur qui animera les constructeurs d'églises , tandis que les miniatures  constituent comme une anthologie dans laquelle puisera l'inspiration des sculpteurs de tympans et de chapiteaux".
              Ce sont ces deux tendances de la peinture et de la sculpture, plus orientées sur les arabesques et les volutes en compositions des figures que sur les entrelacs, que nous retrouvons à Saint-Laurent-des-Combes dès la première moitié du XII° siècle pour la sculpture - tout comme à Bors-de-Montmoreau, du diocèse de Saintes à celui de Périgueux - qu'au XIII° siècle en hypothèse pour la peinture. Bien que les repères en sources et styles soient relativement proches.

SUITE DE L'ETUDE DES VALEURS ORNEMENTALES :

                 LE PROGRAMME SCULPTE DE SAINT-LAURENT-DES-COMBES

La sculpture romane dans les églises du Sud Charente échappe souvent à l'intérêt des rédacteurs sauf pour les façades de Montmoreau, de Chalais et d'Aubeterre.
La frise ornementale romane y est pourtant bien représentée dans des versions très différentes pour des églises pourtant parfois proches comme autour de la Haute-Lande,   de Rioux-Martin à Médillac. Les autres églises sont plus avares en programmes sculptés; la pierre locale s'y prête mal.
Avec Saint-Laurent-des-Combes le changement est radical même si nous pouvons  regretter la disparition d'une très grande partie de son programme sculpté. Ce serait cependant une grave erreur d'en abandonner l'étude rien qu'à l'examen des deux groupes qui encadrent l'extérieur du portail Ouest. Ils sont là en réemplois qui nous conservent - sous notre nez si je puis m'exprimer ainsi - une des plus belles prouesses des sculpteurs romans en Charente.
Certes Bors-de-Montmoreau nous avait alerté sur la qualité de cette production et personne n'ôse trop s'aventurer sur le programme de Montmoreau après les interventions d'Abadie au XIX° siècle. 
A Saint-Laurent-des-Combes nous avons encore quelques modèles de vocabulaires in situ, mais décisifs. Et c'est une grande surprise de regarder un art roman monumental qui a autant fouillé la pierre dans de petits formats sur trois niveaux de profondeurs où, dans cet espace sculpté ainsi crée, se superposent lianes,  s'agitent figures entières et membres superposés d'animaux et d'humains, figures souvent de fantaisie à vocation certainement plus ornementale que théologique (ce qui différencie principalement le programme de Bors-de-Montmoreau de celui de Saint-Laurent des combes, au moins pour les chapiteaux) en tout cas des programmes très décoratifs et pittoresques tant dans les thèmes que dans les expressions avec des volutes et des méandres qui réclament leur sources aux entrelacs qui se sont assouplis et qui donneront plus tard ces putti en balançoires dans les guirlandes de fleurs et de fruits de la Renaissance. Cette prouesse de la sculpture en mouvement de surfaces et de profondeurs, sortie et mise en relief des rinceaux des enluminures des manuscrits, n'est que rarement dépassée ( A Bors-de-Montmoreau la sculpture est plus nerveuse mais les niveaux de fouille de la pierre sont moins profonds pour des appels à des répertoires de même registre et les tailloirs sont également lisses profilés en cavets) et le Jubé de la basilique Sainte-Cécile à Albi fait, au XVI° siècle, exemple d'exception avec quatre niveaux de profondeurs.
La règle de saint Benoit imposait aux moines la lecture quotidienne. Et que lisait t-on dans les bibliothèques des monastères : des manuscrits enluminés aux catalogues historiques archivés par les mêmes centres producteurs de la peinture médiévale en France.
Qu'y a t-il alors d'étonnant à ce que le programme peint à Saint-Laurent des Combes rejoigne celui de son programme sculpté.
Ce programme sculpté de l'église Saint-Laurent, de la première moitié du XII° siècle, ce qui en reste et qui parvient jusqu'à nous, mérite donc toute notre attention. 
Bien sûr les oeuvres sculptées des copistes et des restaurateurs nous aurons conservé les grandes lignes des constructions et des figures mais d'autres sont encore intactes et les uns complétant les autres nous pouvons avoir actuellement une belle galerie à "dépercher des colonnes et des corniches" pour la mettre à la portée de nos regards curieux sinon émerveillés. 

LECTURES DES PROGRAMMES SCULPTES
 
1 - les sculptures romanes en réemplois de part et d'autre du portail occidental


1a : le groupe Nord.


1 b : le groupe Sud


Suite du programme sculpté

Le reste du programme sculpté se réparti sur les chapiteaux intérieurs et extérieurs.
Ceux de l'intérieur ont été intentionnellement bûchés - sauf pour le chœur qui sera étudié à part - alors que ceux extérieurs ont été usés par les intempéries. Des chapiteaux extérieurs ont été retaillés suivant la commande des restaurations qui semblent ne s'être intéressées qu'à l'aspect ornemental. Mais à la décharge de ces restaurateurs nous allons voir que les programmes iconographiques sont essentiellement répétitifs et n'offrent pas, dans l'état où il peuvent être appréhendés, la même richesse de composition que les deux groupes de sculptures que nous venons d'analyser, quand bien même des figures y seraient empruntées.
Tout d'abord quelques remarques sur la structure de ces chapiteaux.
De façon majoritaire c'est le modèle corinthien auquel il est fait appel. Cette "tradition" n'est pas une exclusivité romane mais remonte localement de l'antiquité tardive comme nous le voyons dans le bassin de La Tude avec la plus ancienne représentation connue à ce jour de La Véronique, par une corniche de sarcophage réemployée en ornement d'imposte dans l'église de Saint-Amant-de-Montmoreau (sur ce blog voir l'étude  au mois d'avril 2021, précédée d'une étude de couvercle de sarcophage mérovingien);
[Pour un regard plus général sur l'évolution des figures humaines, animales et végétales dans les rinceaux, volutes et corbeilles depuis l'antiquité vers le monde roman dans le royaume de France et marches, qui peuvent compléter une réflexion sur les chapiteaux de Saint-Laurent-des-Combes et de Bors-de-Montmoreau,  en plus de la bibliographie publiée sur la page de Bors-de-Montmoreau,  on peut encore consulter : Pierre-Yves Le Pisé, Images de pierre - Le langage des sculpteurs romans - Essai d'un voyage dans l'invisible. Cahors 2010, p. 151, 152,  158 et ]


Ce qui nous intéresse avec ce calque c'est la récupération en frise symbolique à la tête d'un sarcophage de la guirlande qui est une recomposition linéaire, en liane, des réseaux ornementaux du chapiteau corinthien, détournés vers une représentation végétale unique de la vigne.
L'art carolingien exploitera ces mêmes structures pour des entrelacs et l'art roman pour organiser les corbeilles entières des chapiteaux en variations humaines, animalières et (ou) végétales, composites ainsi que pour représenter des scènes de la Bible ou des textes apocryphes.
Les chapiteaux de Saint-Laurent-des-Combes s'inscrivent dans cette permanence et ces évolutions de l'emploi de ces références au chapiteau corinthien.
A ceci il faut ajouter que des figures fortes des deux compositions sont employées plusieurs fois en ornements de structures des chapiteaux, comme les onagres qui devaient avoir un sens très fort dans ces contrées isolées et sauvages, récemment défrichées et aménagées pour la création d'un établissement religieux de moines, monastère ou abbaye, antenne de Brantôme.

 






Les parties hautes de Saint-Laurent


Derrière les parapets en pierre - machicoulis - des donjons résidentiels et maisons-tours du XV° siècle, les étages en combles sont des constructions en pans de bois, à un ou deux, voire plus de niveaux
comme au dessus des deux étages de galeries du XVII° siècle, superposées à celle gothique du rez-de-chaussée, du château de Chalais (bassin de La Tude).



L'architecture/élévation intérieure du clocher

Bien que je commence mon étude de ce clocher par l'intérieur, en suite logique de l'escalier intra muros qui y conduit, je dois préciser que nous ne sommes pas loin de Blanzac qui a un clocher élevé en gables extérieurs qui est le schéma d'élévation du spectaculaire clocher de Brantôme. 
En revenant sur la présentation de Brantôme par la publication de Jean Secret en 1962, nous trouvons bien sûr la référence à Viollet le Duc [Eugène Viollet-le-Duc, Dictionnaire Raisonné de l'Architecture française du XI au XVI° siècle - Tome troisième - Illustré de354 gravures sur bois. Publie de 1854 à 1868.  Nouvelle édition de 1997. Volume 1, p. 293 et suivantes.] : "Il existe, sur le flanc de l'abbatiale de Brantôme (Dordogne), non loin de Périgueux, un gros clocher bâti sur le roc  qui longe cette église et sans communication avec elle. C'est une tour isolée... Le plan de ce clocher n'est pas un carré parfait, mais un parallélogramme, afin de laisser le mouvement libre aux cloches. Suivant un usage fort ancien qui appartient au Quercy, et que nous voyons encore adopté aujourd'hui tout entier construit en pierre de taille d'appareil...Postérieurement à la construction du clocher de Saint-Léonard on élève à Uzerches (Corrèze) un clocher porche qui conserve encore  les caractères principaux du clocher de Brantôme...Préoccupés de l'idée de superposer, dans la constructions des clochers, des étages en retrait les uns des autres, les architectes limousins...Le clocher central normand, celui qui est posé à l'intersection des bras de croix, n'est pas seulement une tour s'élevant au-dessus des voûtes de l'église et portant sur les quatre piliers principaux ; ils contribuent également encore à l'effet intérieur du monument en laissant au dessus de la croisée une vaste lanterne". J'interromps ici ma lecture pour cibler le probable mécanisme que nous avons pu analyser à la chapelle de Cressac et son clocher-porche (en quelque sorte, peut-être sur le schéma de Bors-de-Montmoreau ou sur une idée élaborée à partir du type  peu à peu mis en place par les chantiers successifs de cette "proto chapelle" récupérée sur les vestiges des piles sur plan carré d'une grande église prévue, si on me permet de m'exprimer ainsi) aux travées sur berceaux en avant du chœur de La Genétouze à la phase "2" de Chenaud : la coupole répondant à ce sens de l'élévation avant le chœur. En revenant vers Viollet-le-Duc (p.306) : " Nous nous occuperons d'abord de ces clochers centraux, qui paraissent avoir été adoptés en France, dans les provinces du Centre, de l'Est et en Normandie, vers le commencement du XI° siècle. Ainsi que nous l'avons dit, cette construction eut une influence sur la plupart de celles qui furent élevées, pendant les XI° et XII° siècles, dans le Périgord, la Saintonge, l'Angoumois et le Poitou".
Bien sûr nous n'allons pas imaginer une tour de cloche couverte en pierres appareillées et les élévations extérieures très ajourées sont visibles tout près de là à Pérignac (réouvertes par la belle restauration d'Edouard Warin), dans une moindre mesure à Médillac, pour des élévations en gâble à Blanzac toute aussi voisine, mais une architecture tout de même très particulière qui reprend, quoi que de façon discrète les plans carrés irréguliers et les retraites des murs autant intérieures qu'extérieures, sur une tour de cloches conçue de fond en fusion de l'avant-chœur aux vaste espaces qu'il faut aussi réduire pour en arriver à ce clocher qui conserve à la fois les proportions extérieures et les réductions intérieures des plans
C'est ce mouvement architectural de réduction des espaces en plan déjà "disloqué" au dernier niveau et de renforcement/évidement des valeurs murales hautes que nous allons commencer à regarder depuis l'intérieur, en tenant compte de l'aménagement de l'escalier.
A Saint-Laurent-des-Combes c'est une vraie recherche, et une recherche savante qui aurait pu s'inscrire dans les développements de Viollet-le-Duc. Cette recherche entre dans celle des ressources au trompe l'œil roman  - bien représentée à Passirac en bordure Ouest du bassin de La Tude - et c'est encore le modèle du pseudo-périptère antique qui est appelé pour le décor extérieur du premier étage du clocher de Saint-Laurent-des-Combes mais, comme une voie de conséquence, avec des ouvertures pour libérer le son des cloches, reportées dans le second étage du clocher (Il n'y a aucun béton dans ce clocher sauf peut-être dans la réparation de certains joints. Tout est appareillé, et pas n'importe comment ). A tel point que ce décor haut perché qui fait tout le tour du clocher avec seulement une interruption en façade - en fait comme pour un temple antique, très décoratif et même beau mais surtout insolite pour la perception actuelle du bâtiment - n'aurait t-il pas été un complément ou un écho du décor d'arcades plates de la façade détruite, voire du chevet ? Cet emploi récurrent des modèles antiques que nous retrouvons sur les fonts baptismaux et dont l'antiquité tardive avait fait usage dans les décors de mosaïques, comme vu avec les cuves présentées depuis Montignac-le-Coq jusqu'à Saint-Laurent-des-Combes, est certainement la source iconographique ornementale du clocher de Saint-Laurent-des-Combes. Son emploi en est toutefois complexe et astucieux.

Mais revenons d'abord vers l'analyse intérieure de cette élévation.

Pour bien clarifier cette question du clocher je vous propose ma méthode d'analyse qui nous ramène par ses relevés à l'article d'Eugène Viollet-le-Duc dont je viens de produire des extraits.


Il faut bien reconnaître que nous sommes en plein dans le sujet du tout premier archéologue du bâti de l'histoire de l'art/archéologie.
Eu égard à ce grand maître, ma méthode ne mériterait pas tant de précautions si l'assemblage des deux figures ne permettait pas de mettre à jour une utilisation très astucieuse de cette combinaison de plans qui, ne l'oublions pas, représente l'aboutissement d'un escalier de clocher qui nous a déjà livré beaucoup de surprises et de génie ou d'inventions architecturales dans une église où personne ne pouvait s'y attendre.

L'assemblage des figures

Cet assemblage complète la vue séparée des plans. En y ajustant le plan de l'escalier on comprend alors que le plan rhomboïdal du premier niveau a été également utilisé pour aménager une réduction du mur sur l'arc de transition de la nef qui est aussi celui qui fait le lien avec le mur Nord sur un angle porté, ou partiellement porté, par la verticale du gros noyau de la vis et la colonne d'angle de l'avant-chœur. Le mur Nord qui diminue le plan du comble à son premier niveau est aussi celui qui réduit le cadre porteur de la coupole, en accompagnement complémentaire des pendentifs. Et tout cela est totalement insensible dans l'espace dilaté depuis l'entrée dans l'église. 
La question de l'originalité intérieure du clocher ne se pose plus : ce clocher, à part quelques réparations mineures, plus importantes à l'extérieur, est d'origine.
                                 Avec les planches d'étude ci-dessous (photos et relevés archéologiques in situ) nous progressons encore dans la compréhension de ces jeux de murs qui se combinent, se superposent, qui ont une fonction entre eux, savamment orchestrée, et souvent avec une surprenante audace. Et nous avançons aussi dans l'entrée en scène architecturale de la nef. 
 Ci-dessous
Planche d'étude par les plans et coupes, sur l'incidence des trois icônes ci-dessus dans l'organisation générale du monument avec comme axe central la réunion/fusion de ces fonctions sur la travée de la nef qui précède le chœur  - lui même précédé par une travée droite spécifique - structurée d'abord par des piles qui s'allient à celles d'entrée dans le clocher et qui se différencient très nettement de celles de la nef, c'est-à-dire en avant-chœur monté en tour de clocher [comme l'énonce Jean-Marie Pérouse de Montclos dans son vocabulaire de l'architecture] constituée de fond avec le service d'un escalier spécifiquement étudié pour servir les seules organisations supérieures au-dessus des voûtes de la nef et du chœur (redéveloppement de Montignac-le-Coq)









Icône du synoptique de l'état actuel du monument



Icône du synoptique de proposition de reconstitution du monument.








exhibit works of art and the artists approaches
Pour aller directement sur les articles ou pages, vous pouvez utiliser deux chemins, le clic direct ne fonctionnant pas :
1: Surlignez la ligne http ou le titre de l'article qui vous intéresse, puis faites un copier/coller sur la barre d'adresses en haut de page;
2 : surlignez la ligne http, puis clique droit, et sur la boite de dialogue qui s'ouvre, allez à la ligne " accédez à la http..."

c'est simple et vous pouvez le faire avec autant d'articles que vous le souhaitez. 
Pour les autres articles encore non inscrits sur la liste ci-dessous vous pouvez allez à droite de la page sur "moteur de recherches" ou "archives du blog" en cliquant sur l'année et le mois qui vous intéressent. 

Bonnes lectures et bon voyage dans les merveilles de l'art, le plus souvent totalement inédites et toujours parfaitement originales à l'auteur de ce blog.
C'est aussi un blog d'informations, de culture et de voyages
Un petit coucou à mon amie pianiste virtuose internationale Elzbieta Dedek dont vous pouvez retrouver les grandes lignes de sa carrière sur ce blog, et ici interprétant une adaptation pour piano du Concerto de Varsovie de Richard Addinsell. 
La video fonctionne, sinon pour en entendre plus dont de Frédéric Chopin, RDV sur You Tube ou sur la page de ce blog qui lui est consacrée.
Quand j'y pense  ....... - je ne comprends pas moi même comment est -ce possible de jouer 10 notes à la seconde ( p ex ; dans Etude Révolutionnaire  de Chopin) mémoriser tant de partitions , prendre des avions dans tous les sens ,  grimper à  Machu Pichou ,
jouer en Amazonie  , dans des Palais des Maharadjahs  , saluer le Pape  au Vatican , réaliser  500 émissions radio  ..... etc ....  (Elzbieta Dedek : lignes d'un courrier privé, récent, publiées avec son autorisation)
Mag-Bert ...a rose is a rose is a rose is a rose is a rose....Gertrude Stein

Un merveilleux conte contemporain





Sommaire/Editorial

(le blog est sous copyright) 

Les Mots d'Azur au château de Mouans-Sartoux - Saison 2017-2018
https://coureur2.blogspot.fr/2017/10/les-mots-dazur-au-chateau-de-mouans.html

  Les mots d'azur au printemps des muses - suite 2016/2017 des soirées au Château de Mouans-Sartoux
    http://coureur2.blogspot.fr/2017/05/les-mots-dazur-au-printemps-des-muses.html

Des poèmes sur la Riviera aux couleurs des Mots d'Azur : suite des rencontres maralpines de poésie
saison 2016-2017
http://coureur2.blogspot.fr/2016/09/des-poemes-sur-la-riviera-aux-couleurs.html

Festival du Livre à Mouans-Sartoux avec les Mots d'Azur
 - 6-7-8 octobre 2017
https://coureur2.blogspot.fr/2017/10/festival-du-livre-de-mouans-sartoux.html

Festival du Livre à Mouans-Sartoux - 7-8-9 octobre 2016 - avec Les Mots d'Azur
http://coureur2.blogspot.fr/2016/10/festival-du-livre-de-mouans-sartoux-7-8.html

Rencontres maralpines de Poésie - Mots d'Azur 2015-2016
http://coureur2.blogspot.fr/2015/09/rencontres-maralpines-de-poesie-et.html

Marie Gay - Pierre-Jean Blazy - Auteurs et Editions - Fondateurs des Mots d'Azur - Marie Gay -
http://coureur2.blogspot.fr/2016/03/marie-gay-pierre-jean-blazy-auteurs-et.html

Psychiatrie - Une histoire et des concepts - l'humain et l'art en enjeux
http://coureur2.blogspot.fr/2016/11/psychiatrie-une-histoire-et-des.html

Des poèmes sur la Riviera aux couleurs des Mots d'Azur : suite des rencontres maralpines de poésie
saison 2016-2017
http://coureur2.blogspot.fr/2016/09/des-poemes-sur-la-riviera-aux-couleurs.html

Jean-Marie Bouet - Fresselines/Larzac - de la poésie aux planches au festival de Fresselines, au Larzac
https://coureur2.blogspot.fr/2012/06/jean-marie-bouet-des-chansonniers-aux.html

Renata- Sculpture contemporaine
http://coureur2.blogspot.fr/2014/06/sculpture-contemporaine-renata-et-le.html

Renata - Pierre Cardin Lacoste - Moulin de Sade - Lubéron 2015
http://coureur2.blogspot.fr/2015/07/renata-pierre-cardin-lacoste-moulin-de.html

Renata - Akira Murata - Espace Auguste Renoir à Essoyes
http://coureur2.blogspot.fr/2015/08/renata-akira-murata-essoyes-ville.html

Renata chez Pierre Cardin - Le regard de Lydia Harambourg Historienne et critiques d'art, correspndans de 'Institut des Beaux Arts de l'Académie de France
http://coureur2.blogspot.fr/2016/07/renata-chez-pierre-cardin-le-regard-de.html

Mag-Bert ou la peinture mnémonique de gestualité figurative
http://coureur2.blogspot.fr/2014/10/mag-bert-ou-la-peinture-mnemonique-de.html

Claude Peynaud - Clichés et antithèses...
http://coureur2.blogspot.fr/2015/05/cliches-et-antitheses.html

Claude Peynaud - Jogging - Méthode d'élaboration d'un Jogging
http://coureur2.blogspot.fr/2014/05/methode-delaboration-dun-jogging-method.html

Claude Peynaud - Le cercle des oiseaux
http://coureur2.blogspot.fr/2011/09/le-cercle-des-oiseaux-allegorie-de-la.html

Claude Peynaud - Le don de l'aïeule
http://coureur2.blogspot.fr/2011/07/une-theorie-de-construction.html

Claude Peynaud - Une théorie de Construction
http://coureur2.blogspot.fr/2011/07/une-theorie-de-construction.html

Danielle Benitsa Chaminant - Artiste et mémoire de...
http://coureur2.blogspot.fr/2013/01/danielle-benitsa-chaminant-artiste-et.html

Alliot - Vincent Alliot - Visite d'atelier
http://coureur2.blogspot.fr/2014/02/alio-visite-datelier-une-gestualite.html

Rémy Pénard - Art et souvenirs autour de Pierre Courtaud
http://coureur2.blogspot.fr/2013/12/remy-penard-art-et-souvenirs-autour-de.html

Henry Chopin et la bibliothèque de Valérie Peynaud
http://coureur2.blogspot.fr/2013/12/henri-chopin-et-la-bibliotheque-de.html

Sally Ducrow - Land Art et sculpteur ...
http://coureur2.blogspot.fr/2013/01/sally-ducrow-land-art-et-sculpteur.html

Sally Ducrow l'année 2017 - Nationale et internationale - Sculptures - Land-Art - Installatons - Performances...
https://coureur2.blogspot.fr/2017/08/sally-ducrow-lannee-2017-nationale-et.html

Sally Ducrow l'année 2018 - en suivant le chemin de l'aventure internationale de Sally Ducrow
https://coureur2.blogspot.com/2018/07/sally-ducrow-lannee-2018-de-1017-2018.html

CREPS - Boulouris-Saint-Raphaël - Land Art - Sally Ducrow invitée d'honneur
https://coureur2.blogspot.fr/2017/10/creps-paca-boulouris-saint-raphael-land.html

Sally Ducrow : poésie plastique contemporaine
https://coureur2.blogspot.com/2019/06/sally-ducrow-poesie-plastique.html
Valbonne - Echiquier et Mots d'Azur - Fest'in Val - Festival international de Valbonne
http://coureur2.blogspot.fr/2015/08/renata-akira-murata-essoyes-ville.html

Pierre Marchetti magazine...
http://coureur2.blogspot.fr/2011/12/magazine-pierre-marchetti-un-peintre-un.html

La pochade - Pierre Marchetti et l'art de la pochade.
 http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/la-pochade-lart-de-la-pochade-et-pierre.html

L'impressionnisme tardif par les souvenirs de Pierre Teillet - Du plainarisme romantique au
 https://coureur2.blogspot.fr/2012/11/limpressionnisme-inedit-par-les.html

Alliance Française - Tiffani Taylor - Savannah Art Walk - ...
http://coureur2.blogspot.fr/2016/01/tiffani-taylor-gallery-une-artiste.html

H.Wood  - un peintre Anglais à Paris au milieu du XIX° siècle
http://coureur2.blogspot.fr/2016/05/hwood-un-artiste-peintre-de-lecole.html

Sophie Marty Huguenin, sculpteur et le marché de Noël à Biot - Les crèches de Cannes - Le partage du pain du père Guy Gilbert
http://coureur2.blogspot.fr/2016/12/sophie-marty-huguenin-sculpteur-et-le.html

Evolution de la gravure à Venise et en Europe du XV° au XVI° siècles - Histoire et techniques
http://coureur2.blogspot.fr/2017/02/la-gravure-venise-et-en-europe-du-xv-au.html

Aux aurores de la peinture moderne et contemporaine occidentale - Giorgione - Les Trois Philisophes
http://coureur2.blogspot.fr/2017/03/aux-aurores-de-la-peinture-moderne-et.html

La décoration intérieure ou la démocratie de l'art
https://coureur2.blogspot.fr/2012/11/wall-painting-fast-track-collection-une.html

Magda Igyarto - Vibrations et expériences de la matière : du visible à l'indicible et de l'indécible au dicible - Peintre, poète et sculpteur
https://coureur2.blogspot.fr/2018/01/magda-igyarto-vibrations-et-experiences.html

Pour ceux qui aiment jouer aux experts 

Vrai ou faux - Houdon ou Houdon
https://coureur2.blogspot.fr/2014/01/houdon-ou-pas-houdon-jouez-lexpert-en.html

Vrai ou faux - Un tableau inconnu de la Renaissance
https://coureur2.blogspot.fr/2013/01/un-tableau-inconnu-de-la-renaissance.html

Vrai ou faux - Traduction originale du manuscrit de Qumram sur la mer morte ( en cours)
https://coureur2.blogspot.fr/2015/01/vrai-ou-faux-traduction-originale-du.html

Pour ceux qui aiment la recherche en académies de nus - modèles vivants
Nus 2015
https://coureur2.blogspot.fr/2015/03/nus-2015-nackt-2015-nude-2015-2015-2015.html
Nus 2014-2015
https://coureur2.blogspot.fr/2014/09/nus-2014-2015-abac-modeles-vivants-nus.html
Nus 2013-2014
https://coureur2.blogspot.fr/2013/09/nus-2012-2013-abac-nus-2012-2013-2012.html 
Nus 2012-2013
https://coureur2.blogspot.fr/2012/10/nus-abac-20122013-associations-des.html

Et pour ceux et celles qui aiment l'archéologie et l'architecture
voici encore un échantillon de mes recherches sur ce blog
And for those who love archeology and architecture
Here again a sample of my research on this blog

L'ancienne église Saint-Nicolas de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/monaco-ancienne-eglise-saint-Nicolas-le.html

Techniques et vocabulaires de l'art de la façade peinte
http://coureur2.blogspot.fr/2012/08/un-tour-dans-le-massif-central.html

Les Vecteurs Impériaux de la polychromie occidentale
http://coureur2.blogspot.fr/2012/06/philippines-les-Vecteurs-imperiaux-de.html

Le clocher des Frères Perret à Saint-Vaury
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/perret-freres-le-clocher-des-freres_10.html

Histoire de la Principauté de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/07/histoire-de-la-principaute-de-monaco.html

Le Palais Princier de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/palais-princier-de-Monaco-palais-of.html

Versailles - Monaco - Carnolès - Menton: présence de l'art français en Principauté de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/versaillesmonaco-larchitecture.html

Primitifs Niçois - Les chapelles peintes des Alpes Maritimes
http://coureur2.blogspot.fr/2012/03/primitis-nicois-les-Chapelles-facades.html

Eglises du sud-ouest des Alpes A travers l'art de la polychromie architecturale
http://coureur2.blogspot.fr/2013/02/eglises-du-Sud-Ouest-des-alpes-alpes.html

Des cérémonies et des fêtes Autour de Saint-Nicolas de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2013/09/des-cérémonies-et-des-fêtes-Autour-de.html

Langages de l'art contemporain - répétition, bifurcation, ...
http://coureur2.blogspot.fr/2013/09/repetition-ordinaire-bifurcation-art-du.html

La polychromie architecturale et l'art de la façade peinte (1° partie) - des édifices civils dans les Alpes-Maritimes
http://coureur2.blogspot.fr/2014/07/la-polychromie-architecturale-et-lart.html

Façades peintes - édifices civils du sud-ouest des Alpes - 2° partie - XX° siècle
http://coureur2.blogspot.fr/2015/01/facades-peintes-edifices-civils-du-sud.html

Aspects de l'évolution des seigneuries historiques de la Principauté de Monaco à travers quelques 
exemples d'architectures polychromes ponctuelles.
http://coureur2.blogspot.fr/2016/01/aspects-de-levolution-des-seigneuries.html

                                                                  
Châteaux de la Creuse - de la fin du moyen âge - XV et XVI° siècle
http://coureur2.blogspot.fr/2011/09/une-histoire-de-lescalier-en-vis.html


1° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)
http://coureur2.blogspot.fr/2013/10/archeologie-medievale-aspects-et.html

2° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)
http://coureur2.blogspot.fr/2014/11/2-partie-archeologie-medievale-aspects.html


3° partie - suite des parties 2 et 3 d'Archéologie Médiévale consacrées aux aspects et singularités du château en France autour des XV° au XVI° siècles
http://coureur2.blogspot.fr/2016/04/3-partie-suite-des-parties-parties-1-et.html

Yviers/Charente - Archéologie médiévale - Une synthèse sur l'évolution architecturale du XV° au XVI° et XVII° s. en France - Mutations des donjons et maisons-tours des petits châteaux de la fin de la Guerre de Cent-Ans vers les donjons résidentiels de la fin du XV° siècle au XVI° siècle et  des incidences dans le classicisme français.
https://coureur2.blogspot.fr/2018/04/yvierscharente-archeologie-medievale.html

Allemans en Périgord - Manoir du lau - Archéologie Médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2018/09/allemans-en-perigord-manoir-du-lau.html

Maisons-tours et donjons-tours - architectures médiévales françaises du XIII°/XIV° au XVI° - Archéologie médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2019/06/maisons-tours-et-donjons-tours.html

Curac - Les énigmes de son château - Département de la Charente - Archéologie Médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2019/10/curac-les-enigmes-de-son-chateau.html

Varaignes - Le château de Varaignes, le village et son église. Un site rural d'écologie et de culture sur le département de la Dordogne en Périgord Vert. Archéologie Médiévale.
https://coureur2.blogspot.com/2020/03/varaignes-le-chateau-de-varaignes-son.html

La Tour : un mode architectural français pour la guerre et pour la paix, du XIII° au XVI° siècles. Un exemple à l'Est du département de la Charente.
https://coureur2.blogspot.com/2020/12/la-tour-un-mode-architectural-francais.html

Iconologie - Un couvercle de sarcophage mérovingien - une corniche de l'église de Saint-Amant-de-Montmoreau (Charente) - Archéologie médiévale.
https://coureur2.blogspot.com/2021/04/iconologie-un-couvercle-de-sarcophage.html

Saint-Amant-de-Montmoreau, Sud-Charente - Des vestiges du Haut-Moyen Âge à la naissance du gothique sur les marches Périgord/Angoumois/Saintonge-  une maison tour -  Première Renaissance Française. 
https://coureur2.blogspot.com/2021/07/saint-amant-de-montmoreau-sud-charente.html

Rioux-Martin - L'église romane - L'implantation de l'abbaye de Fontevraud à la Haute-Lande - Les interventions d'Edouard Warin et de Paul Abadie au XIX° s. - Une approche des escaliers romans dans le bassin de la Tude.
https://coureur2.blogspot.com/2022/06/rioux-martin-leglise-romane.html


Fonctions religieuses apotropaïques et traditions funéraires en France -
http://coureur2.blogspot.fr/2015/08/fonctions-religieuses-apotropaiques-et.html 

Maisons alpines d'économie rurale (Alpes-Maritimes)
https://coureur2.blogspot.com/2011/11/maisons-alpines-deconomie-rurale.html

Pour ceux qui aiment l'iconologie, et l'iconographie
For those who like iconology, and iconography

         Autour du rocaille. Dessin préparatoire d'étude - Le jugement de Pâris
             https://coureur2.blogspot.com/2011/07/dessin-preparatoire-pour-une.html  

La Véronique - Image ou non de la représentation
http://coureur2.blogspot.fr/2012/12/la-veronique-de-la-legende-lart.html 

Langages de l'art contemporain - Répétition ordinaire - Bifurcations - Translation...
https://coureur2.blogspot.fr/2013/09/repetition-ordinaire-bifurcation-art-du.html

Fête de la musique à Nice - Place Garibaldi à Nice - Exposition d'artistes Polonais
https://coureur2.blogspot.fr/2013/07/la-fete-de-la-musique-expositions.html

La Mourachonne à Pégomas (exercice de recherche iconographique)
https://coureur2.blogspot.fr/2012/05/la-mourachone-pegomas-nouvelles.html

Cannes en 4 perspectives albertiennes recomposées - dessin panoramique à la mine de plomb
       https://coureur2.blogspot.fr/2018/02/cannes-en-4-perspectives-albertiennes.html 

Iconologie - Un couvercle de sarcophage mérovingien - une corniche de l'église de Saint-Amant-de-Montmoreau (Charente) - Archéologie médiévale.
https://coureur2.blogspot.com/2021/04/iconologie-un-couvercle-de-sarcophage.html

Pour ceux qui aiment la poésie et qui en plus, comme moi, la reconnaisse comme la mère de tous les arts y compris de l'art contemporain
For those who love poetry and more, as I recognize it as the mother of all arts including contemporary art

Rencontres maralpines de Poésie - Mots d'Azur 2015-2016
http://coureur2.blogspot.fr/2015/09/rencontres-maralpines-de-poesie-et.html

Des poèmes sur la Riviera aux couleurs des Mots d'Azur : suite des rencontres maralpines de poésie 2016-2017
http://coureur2.blogspot.fr/2016/09/des-poemes-sur-la-riviera-aux-couleurs.html

Pierre Courtaud - Magazine - Un écrivain, un éditeur un poète, un chercheur en écritures - Un spécialiste de nombreux auteurs.
http://coureur2.blogspot.fr/2012/03/pierre-courtaud-magazine-un-ecrivain-un.html

Henry Chopin et la bibliothèque de Valérie Peynaud
http://coureur2.blogspot.fr/2013/12/henri-chopin-et-la-bibliotheque-de.html

Cannes -1° nuit de la poésie et de la musique au Suquet - 21 juin 2014
http://coureur2.blogspot.fr/2014/06/cannes-1-nuit-de-la-poesiefete-de-la.html

 2° nuit de la musique et de la poésie - Cannes 21 juin 2015
http://coureur2.blogspot.fr/2015/05/2-nuit-de-la-poesie-et-de-la-musique-au.html

3° nuit de la poésie et de la musique  au Suquet- Cannes Moulin Forville le 21 juin 2016
http://coureur2.blogspot.fr/2016/06/3-nuit-de-la-poesie-et-de-la-musique-du.html

Golf-Juan - Performance poétique - Brigitte Broc - Cyril Cianciolo
http://coureur2.blogspot.fr/2015/03/golf-juan-performance-poetique-brigitte.html

Marie Gay - Pierre-Jean Blazy - Auteurs et Edition(s) - Fondateurs des Mots d'Azur
http://coureur2.blogspot.fr/2016/03/marie-gay-pierre-jean-blazy-auteurs-et.html

De Vallauris à Cannes - Le Printemps des Poètes sur la Côte d'Azur avec Les Mots d'Azur
http://coureur2.blogspot.fr/2016/03/de-vallauris-cannes-la-cote-dazur-en.html

 Christophe Forgeot : Poète  - Poésie - Poème
http://coureur2.blogspot.fr/2014/09/christophe-forgeot-un-poete.html

Zorica Sentic - Poète-romancière Franco-Serbe
https://coureur2.blogspot.fr/2012/09/zorica-sentic-poete-romancier.html

La Corse des poètes
https://coureur2.blogspot.fr/2015/08/la-corse-des-poetes-porticcio-village.html

Magda Igyarto - Vibrations et expériences de la matière : du visible à l'indicible et de l'indécible au dicible - Peintre, poète et sculpteur
https://coureur2.blogspot.fr/2018/01/magda-igyarto-vibrations-et-experiences.html

Pour ceux qui aiment les légendes
For those who love legends

The Woodcutter and the Revenant - Sedimentary Memory - Essay - Creuse
Http://coureur2.blogspot.fr/2013/07/la-creuse-memoire-sedimentaire.html

La Creuse - Le Bûcheron et le Revenant - Mémoire sédimentaire - Essai - Creuse
http://coureur2.blogspot.fr/2013/07/la-creuse-memoire-sedimentaire.html

Les routards de la baie d'Halong dans la tourmente https://coureur2.blogspot.fr/2013/10/les-routards

Vietnam - La légende du Dieu des montagnes et du Dieu de la mer
https://coureur2.blogspot.fr/2014/05/vietnam-la-legende-du-dieu-des.html

Pour ceux qui aiment les voitures de collection
Vis-à-vis de Dion-Bouton type E 452 - La voiture emmurée aux enchères à Lyon
https://coureur2.blogspot.fr/2015/09/1900-vis-vis-de-dion-bouton-type-e-452.html

Pour ceux qui aiment l'art lyrique et la musique
Elzbieta Dedek - Pianiste virtuose internationale
http://coureur2.blogspot.fr/2016/09/pianiste-virtuose-internationale.html

Pour ceux qui aiment le cinéma
68° festival du cinéma - Alexandra Robin - Léopold Bellanger  - Cédric Bouet
http://coureur2.blogspot.fr/2015/05/68-festival-cinema-cannes-2015.html

Pour ceux qui aiment la danse
 48° Congrès Mondial de la Recherche en Danse - Avignon du 9 au 13 novembre 2016 - Fabienne Courmont présidente -  UNESCO-CID partenaires 
http://coureur2.blogspot.fr/2016/11/48-congres-mondial-de-recherche-en.html  

Festival d'Avignon à Mouans-Sartoux - Danser Baudelaire - Bruno Niver - Marina Sosnina - Répétition générale
https://coureur2.blogspot.fr/2015/02/du-festival-davignon-mouans-sartoux.html


Pour ceux qui aiment s'habiller et sortir
Eliane Horville - soirées - ville - élégance - conseils - coach
https://coureur2.blogspot.fr/2016/01/soirees-ville-elegance-every-wear.html

Sortir - Manifestations -Performances - Expositions...2012/2017
https://coureur2.blogspot.fr/2013/02/evenements-expositions-manifestations.html


Pour des participations citoyennes


Ordre national infirmier - Recommandations sanitaires
http://coureur2.blogspot.fr/2017/06/ordre-national-infirmier-recommandations.html

Pour ceux qui aiment les multiples beautés de la France 

Les oliviers fantastiques de Lucette
https://coureur2.blogspot.fr/2012/10/les-oliviers-fantastiques-de-lucette.html

Carnet de voyage - Ombres et Lumières - L'eau et les Sables, architectures de villégiatures
https://coureur2.blogspot.fr/2014/01/ombres-et-lumieres-leau-et-les-sables.html

2 - La France en vrac
https://coureur2.blogspot.fr/2014/10/visiteurs-des-pages-pour-voir-le-site.html

1 - CP La France en vrac 1
https://coureur2.blogspot.fr/2014/01/la-france-en-vrac-france-in-bulk-franca.html












==================