L'atelier Claude Peynaud

Ceci est une présentation partielle et abrégée de mon parcours artistique et des questions qui nourrissent mes recherches

vendredi 21 juin 2019

Maisons tours et donjons tours - Architectures médiévales françaises du XIII°/XIV° au XVI° - Archéologie médiévale - Casas torres y mazmorras torres - arquitecturas medievales francesas del XIII ° / XIV ° al XVI ° - arqueología medieval - und Kerkertürme - Mittelalterliche französische Architekturen des XIII ° / XIV ° bis XVI ° - Mittelalterliche Archäologie - Houses towers and dungeons towers - Medieval French architectures of the XIII ° / XIV ° to the XVI ° - Medieval archeology - Casas torres e torres de masmorras - Arquiteturas medievais francesas do XIII ° / XIV ° ao XVI ° - Arqueologia Medieval - Дома башни и подземелья башни - средневековые французские архитектуры XIII ° / XIV ° до XVI ° - средневековая археология - أبراج المنازل وأبراج الأبراج المحصنة - المباني الفرنسية في العصور الوسطى من القرن الثالث عشر / الرابع عشر إلى القرن السادس عشر - علم الآثار في العصور الوسطى - Будинки веж і веж підземель - Середньовічні французькі архітектури XIII ° / XIV ° до XVI ° - Середньовічна археологія - - 房屋塔樓和地牢塔樓 - 中世紀法國建築的XIII°/ XIV°至XVI° - 中世紀考古學 - หอคอยบ้านและหอคอยดันเจี้ยน - สถาปัตยกรรมฝรั่งเศสยุคกลางของ XIII ° / XIV °ถึง XVI ° - โบราณคดียุคกลาง - Torri di case e torri di case sotterranee - Architetture francesi medioevali del XIII ° / XIV ° al XVI ° - Archeologia medievale - گھرين ٽاور ۽ دجنجن ٽاورز - وچين وچين فرانسيسي آر تعميرات XIII جي الء XVI / ° XIV تائين. - وچولو آثار آرڪيولوجي - Turnuri de turnuri și dungeoni turnuri - Arhitecturi medievale franceze de la XIII / XIV ° la XVI ° - Arheologie medievală - Nhà tháp và ngục tối - Các kiến ​​trúc Pháp thời trung cổ từ XIII ° / XIV ° đến XVI ° - Khảo cổ học thời trung cổ - 家の塔とダンジョンの塔 - XIII°/ XIV°からXVI°の中世フランス建築 - 中世考古学 - Husstorn och dungeons torn - Medeltida franska arkitekturer av XIII ° / XIV ° till XVI ° - Medeltida arkeologi - Wieże domów i wieże lochów - średniowieczne francuskie architektury XIII ° / XIV ° do XVI ° - archeologia średniowieczna - מגדלי בתים ומגדלי מבוכים - ארכיטקטורות צרפתית מימי הביניים של XIII / XIV ° ל XVI ° - ארכיאולוגיה של ימי הביניים - Σπίτια πύργοι και πύργοι μπουντρούμι - Μεσαιωνική γαλλική αρχιτεκτονική του XIII ° / XIV ° έως το XVI ° - Μεσαιωνική αρχαιολογία - Izindonga zemibhoshongo nemibhoshongo yamasongo - Izakhiwo ze-Medieval zaseFrance ze-XIII ° / XIV ° kuya kwe-XVI ° - Ukuvubukulwa kwe-Medieval - 주택 타워와 지하 감옥 타워 - 중세 프랑스 건축 XIII ° / XIV ° - XVI ° - 중세 고고학 - Evler kuleleri ve zindan kuleleri - XIII ° / XIV ° 'nin Ortaçağ Fransız mimarileri - XVI ° - Ortaçağ arkeolojisi - -



Le site complet compte à ce jour 145 articles : il est à votre disposition. Toutes les pages sont issues de mes recherches personnelles et universitaires. Les emprunts à des auteurs sont signalées et il n'y a aucun élément qui tombe sous le coup de la protection des données des lois européennes sans compter que je respecte avant tout la tradition de libertés et de démocratie de la république française. En tant que citoyen français je me conforme à la législation française. Toutes les photos publiées l'ont été avec l'accord des personnes à la date de leurs publications. Ces pages ainsi que tous les documents produits sont assujettis à Copyright et droits d'auteur. Il n'y a aucune raison commerciale, ni déclarée ni cachée, pour la construction de ce blog.  Vous pouvez aussi aller sur le moteur de recherche à droite de votre écran sur cette page. Vous pouvez rechercher tout ce qui vous intéresse, du dessin à la peinture, à l'archéologie, à l'architecture, à la poésie, à la sculpture, aux pages magazines, pour votre stricte curiosité ou culture personnelle, et pour toute autre action ne débordant pas le cadre strict de la consultation. Pour les universitaires qui voudraient produire certains de ces travaux, me contacter sur la partie "blogger" en bas de page, en me laissant votre adresse courriel de messagerie. Pour clarifier mes compétences professionnelles, voici le panorama de mes formations. Lycée technique, mécanique, où j'ai appris le dessin industriel que j'ai par la suite appliqué au dessin d'architecture de relevés archéologiques appris à l'université de Poitiers. Formation militaire BMP1 (engagé trois ans dans les Commandos Troupes de Marine - 22° RIMA puis 1° BPCS - Importante formation à la topographie si utile pour mes recherches archéologiques) - Formation d'Infirmier du Secteur Psychiatrique en 28 mois, IDE par Réforme Hospitalière -  Nombreux travaux et nombreuses formations avec des maîtres de la peinture (lithographie, gravure, peinture,...) et de la littérature contemporaine. Doctorat Lettres et Arts  (mention Très Honorable avec Félicitations), Histoire de l'Art et Archéologie, Université de Provence Centre d'Aix à partir d'autres formations de ce cycle à l'Université de Tours (2 ans - Centre d'Etudes Supérieures de la Renaissance), de l'Université de Poitiers (2 ans - Centre d'Etudes Supérieures de Civilisation Médiévale), et deux ans de formation en lettres à l'université de Nice, et stages divers - Diplôme Inter-Universitaire de la Faculté de Médecine de Lille, "La Santé Mentale dans la Communauté" en lien avec l'OMS/CCOMS. Sur Google "Les budgets aidants..".http://www.ccomssantementalelillefrance.org/sites/ccoms.org/files/Memoire-Peynaud.pdf. J'exerçais au C.H.Cannes en tant que coordinateur/responsable des Ateliers Thérapeutiques-Psychothérapie Institutionnelle du Pôle Santé Mentale en Intra Hospitalier). Au printemps 2017 j'ai été également élu au Conseil de l'Ordre Infirmier des Alpes-Martimes. Depuis le 1° avril 2018 je suis en retraite.

 Pour voir des liens avec de nombreux articles sur les 145 que compte ce blog, veuillez vous reporter en bas de page. Merci.

Articles de ce blog pouvant intervenir dans cette rédaction ou en reprise de bâtiments déjà publiés.

Article en cours de construction.
La méthode de récherche
induira une mise à jour à chaque recherche de bâtiment et chaque année
que durera la mise à jour de l'inventaire
qui sera toujours perfectible
puisque depuis que j'ai ouvert cette page les profils de la famille des maison-tours et des donjons-tours se précisent, se distinguent très nettement, et parfois un peu moins car les variantes peuvent élargir le champ des recherches, l'enrichir et l'étendre à la fois sur plusieurs siècles et sur une grande partie du territoire de la France contemporaine.
En fait c'est un sujet qui semble chaque jour, à chaque pas fait dans cette direction, réellement important et qui va bousculer beaucoup d'idées reçues sur les donjons et l'habitat seigneurial du XV° siècle au moins, et du XVI° siècle assurément, pendant la conquête de la Renaissance française, avec des avancées et des retours.
Les pages qui vont être ouvertes après celle-ci sur ce blog ne scelleront nullement une fin de recherche puisqu'elles mettront dans la panière des évolutions et des mutations d'autres arborescences de l'idée du"château"du XIV au XVI°siècles au moins. En effet je serai amené par d'autres études et articles à investir et à dégager d'autres aspects qui nous entraînerons "avant" et "après".
Peut-être faudra t-il plusieurs articles sur ce blog et sur ce seul sujet pour conduire cette recherche.
Je sollicite donc la participation du lecteur.


Châteaux de la Creuse - de la fin du moyen âge - XV et XVI° siècle - Archéologie Médiévale
http://coureur2.blogspot.fr/2011/09/une-histoire-de-lescalier-en-vis.html


1° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)
http://coureur2.blogspot.fr/2013/10/archeologie-medievale-aspects-et.html


2° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)
http://coureur2.blogspot.fr/2014/11/2-partie-archeologie-medievale-aspects.html


3° partie - Archéologie Médiévale - suite des parties 2 et 3 d'Archéologie Médiévale consacrées aux aspects et singularités du château en France autour des XV° au XVI° siècles
http://coureur2.blogspot.fr/2016/04/3-partie-suite-des-parties-parties-1-et.html


Yviers/Charente - Archéologie médiévale - Une synthèse sur l'évolution architecturale du XV° au XVI° et XVII° s. en France - Mutations des donjons et maisons-tours des petits châteaux de la fin de la Guerre de Cent-Ans vers les donjons résidentiels de la fin du XV° siècle au XVI° siècle et des incidences dans le classicisme français.
https://coureur2.blogspot.fr/2018/04/yvierscharente-archeologie-medievale.html


Allemans en Périgord - Manoir du lau - Archéologie Médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2018/09/allemans-en-perigord-manoir-du-lau.html


Maisons-tours et donjons-tours - architectures médiévales françaises du XIII°/XIV° au XVI° - Archéologie médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2019/06/maisons-tours-et-donjons-tours.html


Curac - Les énigmes de son château - Département de la Charente - Archéologie Médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2019/10/curac-les-enigmes-de-son-chateau.html

Varaignes - Le château de Varaignes, le village et son église. Un site rural d'écologie et de culture sur le département de la Dordogne en Périgord Vert. Archéologie Médiévale.
https://coureur2.blogspot.com/2020/03/varaignes-le-chateau-de-varaignes-son.html

La Tour : un mode architectural français pour la guerre et pour la paix, du XIII° au XVI° siècles. Un exemple à l'Est du département de la Charente.
https://coureur2.blogspot.com/2020/12/la-tour-un-mode-architectural-francais.html

Fonctions religieuses apotropaïques et traditions funéraires en France 
http://coureur2.blogspot.fr/2015/08/fonctions-religieuses-apotropaiques-et.html 

Iconologie - Un couvercle de sarcophage mérovingien - une corniche de l'église de Saint-Amant-de-Montmoreau (Charente) - Archéologie médiévale.
https://coureur2.blogspot.com/2021/04/iconologie-un-couvercle-de-sarcophage.html

Saint-Amant-de-Montmoreau, Sud-Charente - Des vestiges du Haut-Moyen Âge à la naissance du gothique sur les marches Périgord/Angoumois/Saintonge-  une maison tour -  Première Renaissance Française. 
https://coureur2.blogspot.com/2021/07/saint-amant-de-montmoreau-sud-charente.html

Rioux-Martin - L'église romane - L'implantation de l'abbaye de Fontevraud à la Haute-Lande - Les interventions d'Edouard Warin et de Paul Abadie au XIX° s. - Une approche des escaliers romans dans le bassin de la Tude.
https://coureur2.blogspot.com/2022/06/rioux-martin-leglise-romane.html

Du médiéval au contemporain, une invention bien avant classement au patrimoine mondial de l'UNESCO : 
                                      Claude Peynaud  : Le clocher des Frères Perret à Saint-Vaury
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/perret-freres-le-clocher-des-freres_10.html


Pour l'étude des décors peints je serai amené à faire appel à d'autres articles de ce blog en plus de la bibliographie d'usage.



⟹ Avec ce nouvel article ⏬ :
J'invente ou je formule par la pratique archéologique d'architecture un nouveau secteur de recherches en archéologie médiévale, en plus de celui que je conduis sur les mutations architecturales du passage du donjon du petit château de guerre de la fin de la Guerre de Cent Ans (architectures)  au donjon résidentiel, dit château, de la seconde moitié du XV° siècle au XVI° puis XVII° siècle et des incidences encore perceptibles au XVIII° siècle.




Maisons tours
et
donjons tours
du XIII°/XIV° au XVI° siècles avec un mode d'habitat qui se poursuit jusqu'au XX° siècle.
Ces types architecturaux ont-ils survécu au XVII° siècle et au-delà, et quelles sont ces architectures ? Il s'agit d'un habitat indépendant des modèles connus en Italie du Nord mais aussi d'autres régions d'Europe : c'est ce que révèlent les premières études sur cette page.

Les chercheurs ont beaucoup questionné l'architecture médiévale de guerre, moins celle de l'habitat noble pour lui-même ayant souvent fait ce raccourci : les châteaux de guerre avaient aussi une vocation résidentielle.
L'important travail de recherches fait en Wallonie sur l'habitat noble au Moyen-Âge, offre un large éventail de thèmes et de réflexions sur le sujet.
Cf : Luc Francis Génicot (dir.), Raphaël Spède et Philippe Weber, Les tours d'habitations seigneuriales du Moyen Âge en Wallonie - Analyse archéologique d'une typologie - Etudes , Monuments et sites, 9 - Ministère  de la Région Wallone - Direction générale de l'Aménagement  du Territoire, du logement et du Patrimoine - Division du patrimoine. Namur, 2002.

En France, c'est surtout avec l'étude de l'arrivée de la Renaissance que le château résidentiel a été étudié pour lui-même comme une architecture autonome et aussi comme un château à part entière.
A ce sujet voir sur ce blog les aspects évolutifs de la petite demeure seigneuriale du XIV° au XV° siècle
Claude Peynaud, Les petits châteaux de la Haute-Marche (département de la Creuse) Université de Poitiers 1989, Jean-Guillaume Directeur. 
Ces maisons-tours, ces petits bâtiments dont les plans peuvent porter à des édifications tout à fait surprenantes, ne sont en principe jamais classés et le plus souvent ignorés des inscriptions aux inventaires et lorsqu'on les rencontres toujours bâtis aux XVIII° et XIX° siècles - avec des organisations ayant finalement assez peu évoluées si ce n'est la conquête du rez-de-chaussée en pièce habitable - on ne s'y intéresse pas. 

En maraudes dans les campagnes de France je découvre des églises qui sont désignées "églises fortifiées" et je ne comprends pas. Je ne vois aucun système défensif ni actif ni passif. 
J'ai un peu le sentiment qu'on se trouve "forcé" de donner des noms à des bâtiments qui échappent à toutes classifications, faute d'approches spécialisées.

Si on travaille sur ces bâtiments en analyses architecturales on ne retrouve aucun élément pour confirmer ces désignations qui semblent être celles des relents du romantisme.

Je vais donner un premier  exemple qui me semble constitué dès le XIV° siècle par la maison-tour de
 Saint-Sulpice-le-Dunois

mais auparavant je vais vous proposer de descendre dans le XIII° siècle pour aller à la rencontre d'une probable  
proto-organisation architecturale de la maison-tour avec l'exemple de

L'église 
 Saint-Sulpice de Saint-Sulpice-Laurière 

en Haute-Vienne, diocèse de Limoges.
Province du Limousin.
Au pied de la tour construite en continuité du mur gouttereau sud-est de la nef unique sans transept, avec accès extérieur à l'étage, on lit ceci
si on fait le tour du bâtiment
on ne voit pour ainsi dire aucune fenêtre d'éclairage des volumes intérieurs sauf deux toutes petites fenêtres étroites au sommet des façades est et ouest et un oculus en façade sud qui semble un aménagement assez tardif.
Une seule grande baie est au rez-de-chaussée et elle éclaire une chapelle latérale sud aménagée dans la base de la tour voûtée en berceau perpendiculaire à la nef, voûte qui est aussi un organe



 de support de l'escalier de l'accès extérieur parallèle au mur gouttereau.
En construisant le mur de la tour par-dessus, ou en continuité du mur gouttereau de l'église on a bien une forme d'intention de gagner de l'espace intérieur pour une tour construite en défaut de terrain au sud, épaulée par de puissantes bases talutées; de créer des pièces.
En ce sens nous serions sur une construction qui est à la fois à plusieurs fonctions pour une seule structure.
Plusieurs fonctions : une fonction de chapelle latérale à sa base pour une église conçue sans transept,
                                 une fonction de pièces (habitables bien que très obscures) aux étages avec une pièce plus éclairée au sommet de la tour. Toutefois l'étroitesse des baies du dernier étage semble à nos yeux contemporains bien peu compatible avec l'évacuation des sons d'une cloche. Donc retenir d'emblée une intention de clocher semble délicate d'autant plus qu'on ne peut pas tirer la corde des cloches depuis l'intérieur de l'église. En revanche en comparaison avec des donjons ronds proches de la région Limousin (Piégut plus bas dans cette page) l'idée d'un donjon de plan rectangulaire ne semble pas fausse mais celle d'une autre organisation architecturale de la maison s'impose si on projette ce mode architecturale - et cela semble pertinent - vers les maisons-tours qui vont se constituer en type architectural bien distinct à partir de ces modes inauguraux dont Saint-Sulpice-Laurière dans la montagne limousine est de toute évidence un des prototypes encore quasi intacte.

 Une structure unique : Une tour carrée (ou proche du carré) construite sur une pièce voûtée en berceau en rez-de-chaussée avec un accès indépendant également en rez-de-chaussée (absorbé par l'arc en tiers point de lien de cette base avec la nef de l'église).
                                         Un accès à l'étage indépendant de la circulation intérieure de l'église.
                                         Des pièces en élévation avec des systèmes de communications intérieures et seulement la pièce supérieure éclairée de deux fenêtres (toutefois très étroites).
                                          Bâtiment couronné de pierres sculptées en rampants qui forment deux gâbles en pignons qui masquent la toiture. Cette toiture - donc le comble de la tour - étant lui-même liée par une autre toiture à celle de l'église.      
         
En dissociant structures et fonctions - fonctions qui ont pu varier au cours des siècles, mais pas la structure - nous pourrions voir ici une proto-organisation architecturale véritable qui pourrait être un des vecteurs de l'apparition des maisons-tours à partir du XIII° siècle.


M'intéressant depuis la fin des années 1980 à ces mutations architecturales du passage du petit donjon de guerre de la fin de la Guerre de Cent-Ans au XVI° siècle et au-delà, je ne les rencontre peut-être pas très souvent ou plus souvent depuis que j'y accorde plus d'importance. Et ces observations vont me conduire à reprendre des bâtiments précédemment étudiés dans mes recherches antérieures pour les inclure dans ce nouveau chapitre. D'autres chercheurs également les ont rencontrées et généralement ils ne savent qu'en faire, quand ils n'en font pas une tour supplémentaire dans le dispositif des châteaux dont on abrège l'étude en reconnaissant qu'ils sont constitués de courtines et de plusieurs petits bâtiments souvent d'époques différentes, quand on associe pas des tours d'époques différentes pour forcer la dépendance architecturale d'une reconstitution à l'occupation anglaise de l'Aquitaine....
La question est effectivement complexe car si on trouve  très rarement des archives sur les petits châteaux entre les XIII° et XVII° siècles, on en trouve encore plus rarement sur les maisons-tours et sur les donjons-tours (je reprends ici la terminologie "donjon tours" d'Uwe Albrecht dans son étude sur le château en France, alors que l'expression "maison tours" est une sorte de vague appellation qui traîne dans le langage de certains chercheurs qui n'ont en fait - d'après ma documentation - jamais véritablement abordé le sujet, ou qui l'ont rattaché aux maisons tours d'Italie du Nord le plus souvent, alors que ces types architecturaux ici isolés naissent dans l'architecture médiévale française, peut-être en marge ou en parenté plus certaine avec les massifs carrés de la Wallonie, suivant les études diponibleS..
C'est donc à une véritable aventure de recherche en archéologie médiévale que je vous convie ici, avec toutes les hésitations et les domaines d'incertitudes qu'une première étude et expérience peuvent exposer en recherches et prises de risques.
Comme déjà évoqué pus haut, le XV° siècle architectural noble ou de vecteur ecclésiastique a également cette particularité d'offrir brutalement des modèles surdimensionnés d'architectures mises au point dans une sorte d'évolution des familles des petits châteaux ou des petits bâtiments résidentiels : je donne en exemple la Grand-Maison de Saint-Laurent en Gâtines (Indre et Loire) ou la grosse maison-tour  du château de Polignac (Haute-Loire), mais encore le donjon-tour  dit château d'Anjony (Cantal), le château de Sarzey dans la Vallée Noire de George Sand (département de l'Indre). Ces observations vont ouvrir vers un nouvel étalonnage dimensionnel de ces bâtiments que d'autres observations m'avaient permis de classer chronologiquement en fonction de leurs nombres d'étages et de la disparition de ces étages au fur et à mesure qu'on s'avançait vers le XVI° siècle et la petite demeure civile qui pouvait toutefois conserver de solides attaches aux périmètres fortifiés (Château de La Faye - Département de la Creuse - Province de la Haute-Marche).
On n'avait pas non plus fait attention que des tours rondes pouvaient s'inscrire dans cette famille architecturale aux contours encore difficiles à définir, tout autant que ceux des donjons-tours, tout autant qu'une filiation donnant lieu à une nouvelle branche architectural de cette grosse arborescence des évolutions si tant est qu'il y ait un seul tronc commun dans cette forêt si riche et si complexe. 
Toutefois dans des études scientifiques non centrées sur ce sujet on peut trouver l'évocation de ces maisons-tours mais le sujet en reste là. Cependant ces traces sont précieuses comme celles que nous donne Elisabeth Delvaux-Marteville dans son étude "Les manoirs du Perche. D'une image littéraire à la réalité archéologique". Dans, Archéologie médiévale III-IV 1973-1974, Caen, CRAM  (pages 380 et 381 de l'article complet page 365 à 392, avec iconographies en fin d'article) :"Rares en effet sont les manoirs du Perche que ne distingue pas une tour, emblème essentiel de l'autorité seigneuriale. A la limite, cette tour peut constituer à elle seule le logis : plus fréquemment un petit bâtiment quadrangulaire s'appuie contre une tour massive , construction défensive initiale". (le texte continue par une bifurcation non dépourvue d'intérêt puisque c'est celle qu'on trouve dans les périmètres des constructions neuves des châteaux de la Loire à la Renaissance :  " La structure la plus répandue par les manoirs édifiés en une seule fois et selon une conception plus moderne , ôte à la tour son caractère exclusivement défensif  pour en faire une élément décoratif, symbolique et utilitaire.)  
La province du Perche s'étend de nos jours du département de l'Orne à celui de l'Eure et Loire au sud-ouest de la Normandie. 
Le Bulletin Monumental de l'année 2002  (160-2, p.200) sous la plume de  Pierre Garrigou Granchamp nous donne encore des repérages en Bourgogne. Mains aucune approche architecturale qui pourrait ouvrir sur l'identifications de familles.
Ces cas de figures présentés par E.Delvaux-Marteville  et Pierre Garrigou Gandchamp vont nous intéresser car il vont être l'objet d'autres observations au cours de cette présentation qui ira le plus souvent vers des pistes d'études plus fermes et décisives et notamment par la pratique du relevé archéologique systématique lorsque cela a été possible, et en attente pour certains bâtiments repérés et présentés sur cette page.  
Ainsi la publication en 2002 de Luc François Génicot, Raphaël Spède et Philippe Weber est la principale ressource sur laquelle on peut véritablement se reposer pour isoler des familles régionales entre pays du Nord, pays d'Ouest et Italie du Nord.
Je conduis cette recherche comme autonome, à la fois antérieure et postérieures  à celle sur citée en Wallonie.
J'ai émaillé parfois mes comptes-rendus d'exemples de maisons-tours, plus rarement de donjons-tours, jusqu'à mon article sur Yviers avec l'exemple de la Tour d'Yviers.
Je récupère ces éléments pour les recomposer en base de cet article. 

Je viens de faire un autre relevé de maison-tour qui me conforte dans l'idée qu'il faut maintenant
isoler l'étude de ces bâtiments pour creuser le sujet jusqu'au XX° siècle où l'on trouve des structures en maisons-trous ayant conquis le rez-de-chaussée avec des pièces chauffées au moins sur deux étages, plâtrées et couvertes de papier peint, creuser la compréhension de l'architecture noble du XIII°/XIV° au XVI° siècles jusqu'au XX° siècle et de ses modes de vies en France ou dans les territoires enclins à l'influence française. Ces petits bâtiments - souvent difficiles à trouver - lorsqu'ils subsistent sont fréquemment dans des états de conservations assez remarquables et permettent donc des approches typologiques qui nous renvoient dans les conditions de vie des nobles et notables de la fin de la période médiévale étant entendu que la période médiévale architecturale se termine théoriquement avec le Concile de Trente (1542-1563). 
En revanche l'étude archéologie de ces maisons tours est souvent périlleuse, dangereuse et ces bâtiments souvent très hauts - jusqu'à six étages -  sont parfois et même fréquemment totalement inaccessibles car les services de l'architecture ont pu en interdire les accès avec des entrées qui se situent généralement - pour les pièces résidentielles - à l'étage par passerelle ou pont-levis qui ont généralement disparu ainsi que les tours d'escaliers en bois ou en dur, voire les simples volées droites ou les courtines, qui permettaient de se mettre au niveau des seuils d'où on entrait directement ou indirectement dans la première pièce d'habitation; la liaison entre les étages va de la simple échelle de meunier, à l'échelle ce n'est pas tout à fait improbable, à d'autres raffinements architecturaux parfois assez surprenants et inattendus sur de si petites architectures aux pièces chauffées ou non chauffées, aux fenêtres souvent modifiées ou arrachées.
Il faut également parler de l'insertion de ces architectures dans les complexes civiles, militaires ou ecclésiastiques : doit-on définir des familles architecturales selon les insertions ou doit-on se contenter de cibler les proximités et les appartenances ?


Doit on confondre cette grosse tour carrée avec un clocher pour cette très belle petite église construite à partir du XII° siècle ?
Bien sûr que non, les proportions parlent d'elles mêmes, tout autant que les percements des baies sur le périmètre de la tour.
Toutefois une récente restauration de 2009 a installé des abats-sons sur toutes les baies à partir d'une certaine dimension et quelque soit l'étage ?
On retrouve quelques lignes plus bas, en introduction de cet article, cet exceptionnel témoignage d'une maison-tour quasi intacte de la fin du XIV° siècle (par delà les apports modernes qui faussent totalement la perception originale de ce bâtiment exceptionnellement conservé).

Voici donc cet article en cours de construction, dont la présentation se fera au fur et à mesure des nouvelles découvertes, le temps de trouver et d'identifier ces petites architectures et d'en faire si possible des relevés architecturaux souvent très difficiles à réaliser tant en accès qu'en mode de pratique d'archéologie architecturale (archéologie ne veut pas dire "fouille" ; je ne pratique pas la fouille, tout comme nombres d'autres auteurs archéologues et historiens d'art quand les disciplines se rencontrent et s'enrichissent mutuellement, pratique globale à laquelle je voudrais parvenir à chaque présentation mais sur le terrain c'est plus compliqué que dans les livres) 

Pour donner de premiers étais et un premier cadre archéologique et historique à cette nouvelle étude je vais dans un premier temps reprendre la présentation de la maison-tour de Saint-Sulpice-Le-Dunois qui était ma première approche du sujet dans le cadre de mon étude à l'Université de Poitiers en 1988/89 sur les châteaux de la Creuse, et dans un second temps je vais présenter mon dernier relevé fait en Charente en ce mois de juin 2019. Et je poursuivrai jusqu'aux bâtiments construits aux XVIII°, XIX° encore habités jusqu'au mons dans la première partie du XX° siècle.
Il faut parfois trente ans de recherches pour commencer à avoir une claire conscience de thèmes et de sujets originaux au service de la connaissance scientifique qui pourra être rediscutée et enrichie par la suite : le tout c'est de lancer le sujet avec méthode.

Je vais diviser cette approche en plusieurs familles :

- 1 les maisons-tours de plan carré ou voisins du carré,

- 2 Les maisons-tours de plan circulaire,

Ces deux premiers types, que nous pouvons rencontrer totalement isolés, étaient-ils toujours intégrés ou véritablement isolés ou dans des périmètres fortifiés, voire accolées à d'autres bâtiments et de quelle nature ?.

- 3 Les donjons-tours

- 4 les constructions sur-dimensionnées élevées sur des modèles de  maisons-tours, de donjons-tours et d'autres plans traditionnels du donjon résidentiel du petit château de la seconde moitié du XV° siècle.

- 5  l'héritage des maisons-tours médiévales - Une architecture transitoire d'évolutions à partir du XVIII° siècle environ, habitées jusqu'au XX° siècle. De l'architecture seigneuriale à l'habitat rural.

 - 6  la maison-tour des frères Perret. Y a t-il un rapport entre les maisons-tours d'origine médiévale et les projets des frères Perret; comme le clocher-porche du Raincy a ses sources dans l'architecture médiévale en Limousin ?

1 - Les maisons-tours de plan carré ou voisins du carré, isolés ou intégrés et comment ?

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Saint-Sulpice-le-Dunois

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Département de la Creuse - Province de la Haute-Marche - Diocèse de Limoges

J'ai déjà présenté cette maison-tour dans mon compte-rendu sur les châteaux de la Creuse. Ce n'est pas un château, c'était ma première réflexion sur la recherche de petits bâtiments qui auraient pu entrer dans les familles architecturales susceptibles d'avoir peu à peu transformé la conception résidentielle du donjon du petit château de la fin de la Guerre de Cent-Ans. En fait, après les décennies qui me séparent de cette première approche et mes nouvelles découvertes ou explorations, je réfléchis un peu différemment. Je crois que je m'oriente plus vers un accompagnement aux mutations des donjons par ces petites  architectures qui ont elles-aussi suivi leur propre dynamique d'évolution tout en entrant parfois en fusion avec l'évolution du château. D'où la difficulté et la complexité du sujet pour essayer d'avoir la vision la plus claire possible de ce qui s'est passé au XV° siècle en France en matière d'évolution de l'architecture civile noble, ecclésiastique ou de riches bourgeois ou notables.
Tout de suite je fais une autre mise en garde. Ce n'est parce qu'on découvre de nos jours ces bâtiments dans des états dégradés qu'ils n'ont pas participé au luxe du train de vie d'une société aisée et parfois très riche. Je suis surpris de voir des restaurations à l'économie des moyens qui prétendent "restaurer" des châteaux médiévaux ou de la fin de la période médiévale en leur donnant un aspect rustique avec des portes de greniers pour ouvrir sur des salles d'apparat. Il y a quelque chose dans notre culture historique de la fin de la période gothique qui déraille complètement.

Donc mon point de vue ne sera pas de prendre ces bâtiments pour des "rusticités", des "pauvretés", des "archaïsmes" de la petite noblesse pauvre avant la panacée luxueuse de la Renaissance des grands seigneurs, mais d'essayer d'approcher des modes de vies d'élites et de privilégiés qui nous échappent encore. Et ce point de vue va m'entraîner, non sans prudence et non sans prise de risques aussi, à reconsidérer les appellations traditionnelles en "donjon" et "châteaux" des demeures nobles. En somme essayer d'y regarder de plus près et de comprendre autrement l'architecture française du XV° siècle avant la présentation du prochain article consacré à une tentative d'approche du château de Curac (sud Charente) qui nous réserve de belles surprises.

Oui bien sûr je vous entraînerai dans des digressions pour étayer et enrichir la réflexion jusqu'à vous ramener parfois dans le monde contemporain, car nous sommes des êtres du monde contemporain avec nos propres structures mentales qui sont amenées à réfléchir sur des modes de vies et des structures mentales différentes et que nous ne pouvons pas bien sûr réinventer mais que nous pouvons essayer d'approcher. Je ne vais pas jusqu'à l'archéologie expérimentale médiévale qui me semble passablement tourner vers une nouvelle forme d'économie du folklore, voire à des redites ou à des reformulations des traditions du compagnonnage et des artisans de métiers... Donc pas grand chose à apprendre de ce côté là surtout avec des constructions de faux châteaux qu'on veut faire passer pour des vrais comme les archéologues de la fin du XIX° siècle et du début du XX° siècle en réalisèrent à travers toute la France, comme si le nombre et la variété des originaux n'étaient pas suffisants vu tout le travail, rien que d'inventaire, qu'il reste à faire et d'études archéologiques absolument énormes à formuler et à reformuler pas la pratique du relevé systématique d'archéologie architecturale comme celle que je conduis, en solitaire il est vrai...Seule l'étude de l'histoire en lien avec celle de l'histoire en place peut nous conduire sur ces voies de recherches et de découvertes. La société Française est une société historique et culturelle à part entière avec ses évolutions en avant et ses retours sur le passé qui ont paradoxalement conduit la modernité de certains siècles (néo-gothique, néo-roman et tous les néos en attestent) mais elle fut et est encore au contact d'autres cultures, quand elle-même n'est pas parfois une mosaïque de cultures qui se dispersent et participent à une sorte d'unité culturelle du royaume à la république par les modes culturels, des familles qui ont dirigé et organisé ce pays sous l'autorité de monarques et de présidents, même si certains ne sont certes pas des exemples à suivre ni des références de vertus étatiques. 

Ainsi ce premier exemple de Saint-Sulpice-le-Dunois est lié à un périmètre d'église. Collée contre la nef, coincée entre la nef du XII° siècle et des chapelles bourgeonnantes du XV° siècle, la datation estimée de la maison-tour vient dans le XIV° siècle et par ces petites fenêtres rectangulaires dans la seconde moitié du XIV° siècle.

L'accès se faisait sur la face est de la tour carrée, c'est-à-dire qu'actuellement cette entrée à l'étage est absorbée par une des chapelles du XV° siècle et une seconde entrée au rez-de-chaussée a été percée. Cette porte couverte en tiers point ne présente aucun dispositif d'accès par passerelle mobile.

La maison tour n'est pas chauffée 

L'intérieur de la maison-tour est entièrement planchéié, et il semble qu'il en fut ainsi à la construction du bâtiment. La communication entre les étages se faisait par des échelles de meuniers.

Ce qui est exceptionnel à Saint-Sulpice-le-Dunois c'est que nous avons le dispositif d'éclairage intérieur et d'accès totalement original à la construction de la maison-tour. Egalement, bien que les planchers aient tous disparus, il nous reste une évaluation possible des hauteurs de chaque étages et on remarque qu'il y en a au moins deux qui sont plus bas que les autres - d'une hauteur sensiblement égale à la hauteur de la cave hors-sol - que je marque d'un * : 
*  - On part d'un rez-de-chaussée en cave hors sol, quasi aveugle,
                        - On passe l'étage d'accès où il n'y a aucune fenêtre d'éclairage intérieur, seulement une porte en tiers point de passage dans le mur.
                        *  -   On accède ensuite au second étage où la fenêtre d'éclairage est sensiblement la même que celle de la cave hors sol, (premier étage plus bas que les autres)
                             - Puis, au troisième étage, la fenêtre rectangulaire est sensiblement plus grande, 
                        *   - Puis, au quatrième niveau, on retrouve une fenêtre équivalente à celle de la cave et du second étage, (second étage plus bas que les autres)
                            - Puis au cinquième niveau on trouve une fenêtre plus grande couverte en plein cintre.
                            - Enfin, au sixième niveau directement sous le comble en pavillon, on découvre deux grandes baies jumelées de la dimension de deux portes fenêtres, chacune couverte en plein cintre surélevé et à impostes, dont la partie basse a été postérieurement garnie en allège.

Les ouvertures progressent donc au fur et à mesure qu'on monte dans les étages avec des alternances de petites fenêtres sauf entre le cinquième et le sixième niveau.

Les petits donjons résidentiels à deux pièces par étages de la première moitié du XV° siècle ou de la fin de la Guerre de Cent-Ans, servis par des escaliers en vis en oeuvre, récupèrent ce même schéma de progression des baies du bas en haut. Et j'en reviens toujours à cet extraordinaire exemple de Chamborand qui ne cesse d'agoniser dans l'indifférence générale. On peut retrouver des types de structures voisines faussement appelées "maisons tours" dans le nord de l'Europe, Ecosse et Irlande. En France le type de structure de Chamborand s'inscrit dans la mutation du donjon de guerre du petit château vers le donjon résidentiel qui à lui seul va devenir "château".
Voir sur ce blog : Yviers/Charente - Archéologie médiévale - Une synthèse sur l'évolution architecturale du XV° au XVI° et XVII° s. en France - Mutations des donjons et maisons-tours des petits châteaux de la fin de la Guerre de Cent-Ans vers les donjons résidentiels de la fin du XV° siècle au XVI° siècle jusqu'à la demeure de petits notables et ecclésiastiques, et  des incidences dans le classicisme français.
https://coureur2.blogspot.fr/2018/04/yvierscharente-archeologie-medievale.html
Chamborand tout comme les maisons-tours ne sont pas non plus dans la lignée de ce qui a pu être appelé "maisons-fortes" avec l'article de William Ubreght si on en reste à la seule iconographie des photos des façades extérieures que nous livre l'auteur
[W.Ubreght, "Quelques idées sur la castellologie lotharingienne", dans, Château Gaillard - Etudes d'archéolgie médiévale - VIII - Actes du colloque international teu à Bad Muenstereifl (RFA) - 30 août-4septembre 1976". Centre de Recherches Archéologiques Médiévales - Université de Caen 1977].
En revanche l'étude sur l'habitat seigNeurial en Wallonie pourrait intégrer ce type de bâtiment pour lequel j'ai une articulation directer avec un autre château de la région et qui nous conduit vers le donjon résidentiel que va s'isoler en tant que 'château".

Y avait-il un dispositif en balcon en bois à Saint-Sulpice-le-Dunois ?
C'est très vraisemblable.
[pour un exposé technique de tels aménagements voire en bas de page sur ce blog :
Allemans en Périgord - Manoir du lau - Archéologie Médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2018/09/allemans-en-perigord-manoir-du-lau.html ]

Ci dessous, Le Chiroux,  un autre exemple de l'architecture française. Ce bâtiment rectangulaire à deux pièces par étage servi par un escalier en vis en oeuvre pourrait également être faussement appelé "maison-tour" ou "tour maison". En fait c'est encore un bâtiment du XV° siècle qui entre dans la famille qui regroupe ou rassemble les ramifications des évolutions du donjon du petit château de guerre en donjon résidentiel puis "château" entre le XIV° et le XVI° siècles où la trajectoire évolutive de la famille architecturale médiévale française continue à marquer de façon très importante le panorama du bâti français, soit en parallèle aux apports de la Renaissance, soit en supports ou en s'intégrant à d'autres  mutations de l'architecture Française sous l'effet d'idées nouvelles venues d'Italie, voire des Pays Bas ou plus au nord,  ou nées en France, vers son classicisme
Ces ouvertures en manière de ce qu'on pourrait appeler "loggia" à la renaissance, repositionne la question des pièces hautes ouvertes sans allèges, en portes fenêtres, dans l'architecture médiévale française d'autant plus qu'on en retrouve parfois des traces, mais dans des dispositifs un peu différents, dans l'architecture civile de la fin du XV° siècle au Chiroux (château de la Creuse) qui est un château de la fin du XV° siècle, comme déjà dit avec un escalier en vis en oeuvre et une grande porte fenêtre au premier étage de sa grande salle chauffée (salle d'apparat ou vestige ?). Cet étage est beaucoup plus haut que les autres et ceci n'a rien à voir avec un apport de la Renaissance Italienne (piano nobile)
Et on retrouve des dispositifs en portes-fenêtres ouvertes sur balcon autour de 1500,  au château
d'Ainay-le-Viel
(département du Cher - château de fief - Bourbonnais)

Non seulement on trouve un étage noble au 1° étage avec ces baies sur les corps de logis, composées en balcons appareillés, donc inclues dans le parti architectural appareillé  des façades mais en plus les baies de la tour d'escalier conservent le souvenir des types de baies géminées et droites à traverse de Saint-Sulpice-le-Dunois au Chiroux.

Que dire alors de cette maison-tour de Saint-Sulpice-le-Dunois ? 
S'agit-il d'un bâtiment construit pour le logement du curé ?
Cela se pourrait vu l'importance qui est donnée à la progression architecturale vers le sommet du bâtiment avec des ouvertures toutes tournées vers l'est, c'est-à-dire vers le tombeau du Christ, suivant l'alignement cardinal de l'église.
Mais n'est-ce pas exagéré pour un prêtre de campagne ?
Doit-on voir ici un logement seigneurial, affirmant son privilège de titulaire des cultes ?
Remarquons également que la dédicace du lieu à Saint-Sulpice peut appartenir à l'église primitive ainsi qu'à la maison-tour, mais que "le Dunois" est nécessairement une appellation au moins du milieu du XV° siècle puisque le Beau Dunois fut le compagnon d'armes de Jeanne-d'Arc. Non loin de là sur la commune  - au Mas Saint-Jean - on trouve une chapelle dont la tradition dit que Jeanne-d'Arc s'y arrêta pour prier (au moins sur le lieu car la chapelle semble plus tardive et pourrait-être une commémoration d'un épisode de la Guerre de Cent-Ans comme cette dédicace de Saint-Sulpice-le-Dunois).

La question de l'origine de la construction de cette maison-tour de Saint-Sulpice-le-Dunois n'est pas claire mais elle est le témoignage extraordinaire d'une maison-tour encore entière et quasi intacte du XIV° siècle, aux ouvertures allant croissant jusqu'à une sorte de balcon ouvert regardant l'Orient vers Jérusalem : le merveilleux médiéval est toujours dans nos vies et nous le voyons rarement.

Bibliographie et sources iconographiques

- C.Peynaud, Les petits châteaux de la Haute-Marche du XV° au XVI° siècles. Direction Jean Guillaume. Poitiers 1988/89
                   - C.Peynaud Châteaux de la Creuse - de la fin du moyen âge - XV et XVI° siècle
http://coureur2.blogspot.fr/2011/09/une-histoire-de-lescalier-en-vis.html

Et uniquement pour le plaisir de ces coins secrets de ce si beau
pays de France
Je ne résiste pas à vous montrer le coin de la maison-tour de Saint-Sulpice-le-Dunois où le visiteur peut rencontrer
ce magnifique témoignage de l'habitat issu du médiéval, côte à côte avec la maison-tour et l'église, qui arrive jusqu'à nous : quel ensemble, quel magnifique témoignage sur cette petite commune perdue dans ce somptueux département de la Creuse en cette fin d'automne 2019.

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Est-Charente
Construite en bordure d'une falaise dominant une rivière

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(En apports scientifiques : Vers une  approche d'un donjon-tour à Piégut, les "couleuvrines" du château de Lusignac,  indentification/Invention de la maison-tour intégrée au château de Varaignes postérieurement constitué, un regard sur la modénature et sur la tour d'entrée du château de Mareuil, des appels aux structures du château de Curac et de la Tour Zizim/maison-tour de Bourganeuf)

(Remerciements au propriétaire de la maison-tour, )

Avertissement au lecteur
Il ne subsiste aucun plancher dans la tour. Le respect des mesures de sécurité pour relever un bâtiment médiéval d'une telle hauteur ainsi dépourvu d'assises intérieures ne permet pas toujours des mesures directes au mètre et au décamètre. Ces compléments de relevés se font surtout par report des mesures des assises de pierres rapportées à la hauteur des portes ouvertes sur la cage d'escalier et par télémètre lorsque cela est rarement possible. Une mesure directe intérieure n'est pas non plus possible du bas en haut de la tour à cause d'un espace intermédiaire encombré par une très grosse cuve rouillée, vestige d'une ancienne exploitation de la tour en château d'eau. Mes relevés archéologiques sont toutefois "justes" par corrections reportées de pages en pages de relevés et mesures prises directement dans la cage d'escalier très étroite; technique que j'ai peu à peu mise au point par ma pratique ancienne du relevé archéologique d'architecture et de décors peints sans contact. Le respect des mesures de sécurité s'étend également à l'exploitation des abords de la tour dont le sous sol est le site d'importantes grottes répertoriées et relevées par les spéléologues. Ces grottes très profondes peuvent affleurer le sol et donc le fragiliser. En conséquence le recul nécessaire à l'estimation des rangs de pierres en élévations extérieures est très problématique et devient vite de l'ordre du calcul dès les premiers mètres. Ces grottes sous la tour ont peut être été exploitées au moyen âge et pourraient avoir été intégrées à l'aménagement fortifiée du site en château dont il ne subsisterait en surface que cette tour. [Je ne pratique pas la fouille et j'opère seul sur le chantier, sans aucune intervention d'aide]. Il pourrait y avoir eu ici un important château en extension ouest de cette tour, plusieurs fois construit et reconstruit en extension sud-ouest. 


La tour Est Charente  se dresse sur une fin de mouvement de terrain, en bordure d'un petit plateau, site d'implantation d'autres bâtiments apparemment moins anciens distants au minimum d'environ cent cinquante à deux cents mètres.  A l'est le profond ravin au pied duquel coule la rivière, est bordé en sa partie supérieure d'un sentier isolé du petit plateau par un mur chaotique qui ne va pas jusqu'à la tour. Ce sentier forme un passage entre le pied de la tour et le haut du ravin, circulant nord-sud.  La tour elle-même est juchée sur un petit tertre irrégulier, comme un petit piédestal informel aux abords qu'on devine maçonnés sous l'herbe et les quelques buissons qui bordent le périmètre immédiat de ce petit bâtiment carré qui s'élève actuellement à plus de 14 m à partir d'une base quasi régulière de 5, 60/65 m avec une épaisseur moyenne des murs de 1,80 m. C'est-à-dire que l'espace intérieur est réduit à environ 2 m x 2 m (figures 7 et 8) très peu élargi d'étage en étage par de très légères retraites des murs pour soutenir les planchers. Ces dimensions sont celles d'origine de la construction de la tour qui a été élargie à partir du 2° niveau (figure 6) par une conquête intérieure sur le mur sud percé d'une fenêtre basse et régulièrement appareillée sans moulures ni intérieures ni extérieures, sauf en appui de fenêtre . A partir du 3° niveau  (figures 9,10 ) les deux autres pièces supérieures ont été intérieurement élargies sur les quatre côtés, et chaque étage est éclairé par une de ces fenêtres basses sans ornement, avec des allèges réduites au minimum.
 On restitue ainsi aisément l'ancienne configuration de sites de postes de tirs dont les ébrasements ont disparu avec les élargissements des pièces . Enfin une pièce en surcroît a été aménagée et servie par le même escalier en vis qui dessert les pièces supérieures à partir du niveau 3.
Un inventaire de 1761 fait par un notaire donne un descriptif de la  tour de La Chaise. Bruno Sépulchre le publie " Cette pièce est voûtée et elle est à trois mètres au-dessus du sol "de cette première voûte à une distance assez considérable était une autre voûte qui a été détruite et au-dessus de cette dernière partie un plancher...il y a dans cette dernière partie une cheminée de pierre de taille...cette tour a une charpente et couverture...il y a des ouvertures  à la tour en forme de portes et de fenêtres qui n'ont pas de fermetures (Cf. Bruno Sépulchre,"Châteaux, logis et demeures anciennes de la Charente" 2005, p. 850). Cet inventaire qui ignore l'escalier en vis donne deux voûtes intérieures. Je n'en n'ai repéré aucune trace ni en départ de voûte d'arrêtes, ni en départ de berceau, ni en départ de nervures, ni en casemate. Au contraire on remarque des retraites droites du mur, très peu profondes et propres à soutenir des lambourdes de plancher à 2, 65 m pour le premier niveau intérieur et à 5,30 m au second niveau estimé en hauteur moyenne des arasements plats des rangs de murs qui sont d'avantage détruits en mur sud mais sans répondant en mur nord.

. Y eut-il un temps une sorte de voûte en bois ou un plancher effondré, comme un terradis percé par une trappe comme je le propose en restitution, ayant pu faire penser à une voûte vu d'en bas ? En conclusion, d'après mes relevés archéologiques il y a quelque chose qui ne correspond pas à la réalité dans cet inventaire  qui donne en plus  une voûte à un niveau supérieur qui a été élargi : c'est-à-dire là où les murs de la tour étaient bien trop peu épais pour recevoir les poussées d'une voûte, sur des murs de 0,80/0,90  m à 14 mètres de hauteur sans contrefort... Ces épaisseurs de murs en réserve du mur partiellement démoli, donc affaibli d'un parement intérieur - même si le mur est limousiné - est en revanche utile pour maintenir un chemin  de ronde en mâchicoulis couverts même si leurs fonctions est symbolique puisqu'encombrés par le passage des conduits de cheminées. En revanche puisque la question de l'objectivité de cet inventaire est ici débattue on comprend que les pièces ont été seulement élargies sur les deux derniers niveaux pour ne pas fragiliser le bâtiment. En plus il n'y a pas une cheminée en partie supérieure comme le précise l'inventaire mais deux cheminées l'une sous l'autre donc sur les deux derniers étages et forcément celle du dessous n'a pas été aménagée avant celle du dessus ce que confirme l'analyse des montages. Mais ces deux cheminées ne sont pas contemporaines ce qui pose déjà la question d'autres réaménagements après les modifications qui ont entraîné la création de la tour d'escalier. Après analyse archéologique il y a beaucoup d'interprétations dans cet inventaire ou de regards très hâtifs. Puisque l'escalier en vis n'est pas signalé, ni son accès à l'étage, dans les distributions intérieures je lis cet inventaire comme ayant été  fait à partir du rez-de-chaussée de la tour, avec des élévations strictement repérées et estimées à partir de ce rez-de-chaussée à travers des planchers effondrés et partiellement effondrés (qu'il a pu confondre avec des voûtes dans son compte-rendu), ou encore percés de trappes en place aux premiers niveaux, qui ont permis au notaire d'avoir un aperçu d'ensemble de l'élévation de la tour et de faire son inventaire depuis la base du bâtiment sans monter dans les étages, ni au premier ni au cinquième ce qui fait qu'il a vu une cheminée où il y en avait deux l'une sous l'autre [si la seconde cheminée n'a pas été aménagée après cet inventaire, ce qui semble peu probable puisque d'après le texte de B.Sépulchre on comprend qu'à l'époque de l'inventnaire que le site est occupé par un "boulanger" "La seigneurie de La Chaise est saisie en 1761 et Jean Maumais, maître boulanger à la Bussatte, fermier "judiciaire", occupe les lieux. Et  qu'en 1761 le bâtiment était déjà fort dégradé de l'intérieur et sans accès à l'étage depuis l'extérieur]. Et par expérience du bâtiment je confirme que c'est un exercice assez délicat, voire périlleux de monter dans la tour d'escalier par l'intérieur et en plus si ce notaire était équipé de ses documents.
Nous allons retrouver ce problème de la lecture des textes d'archives avec un autre inventaire publié par Bruno Sépulchre pour le château de Curac. Peut-être au cours de mes recherches serais-je amené à en signaler d'autres.
Le relevé ci-dessus a pour objectif de montrer intérieurement la construction originale de la tour de guerre que j'ai estimée par techniques de maçonnerie et appareillage de l'ébrasement du poste de tir qui subsiste, au XIII° ou XIV° siècle. L'appareillage des grandes fenêtres de la nef de l'église de Montbron au  nord-est du département de Charente, dont la nef est donnée au XIII° siècle, est le même que celui de l'ébrasement du poste de tir qui subsiste à La Chaise. 
Sur ce relevé on voit également que l'ébrasement de la porte est appareillée de deux façons différentes. A l'ouest c'est le gros appareil général de la construction qui se prolonge dans l'ébrasement jusqu'à ce qu'il disparaisse au profit d'un petit appareil dissolu lorsqu'on arrive à la porte. De l'autre côté, à l'est, l'appareillage de l'ébrasement est constitué de pierres plates très bien taillées qui ne sont pas sans rappeler l'ébrasement du passage à l'étage entre la base de l'escalier en vis et de la pièce agrandie du 2° niveau. Peut-on alors avoir tendance à dire que ces trois ébrasements, passage, porte et fenêtre sont contemporains ?

A mon avis il faut bien s'en garder car l'appareillage du passage de la base de l'escalier à la pièce du niveau 2 et celui de l'ébrasement de la fenêtre sont d'époques différentes. Donc ceci ne nous permet pas de conclure que l'appareillage de ces trois ébrasements sont contemporains de la construction de la tour d'escalier en encorbellement qui elle est autour de 1500 alors que l'ébrasement de la fenêtre sans aucune moulure et sans aucune possibilité de séquençage par un rythme à traverse et encore moins à meneau apparaît plus comme un remaniement à une époque plus tardive qui pourrait nous conduire soit à la fin du XVII° siècle soit au XVIII° siècle (il va falloir revenir plus bas dans la page sur ce chantier par les cheminées). L'analyse des appuis de fenêtres apportera-t-elle d'autres informations ?
Ce qui est certain c'est que l'entrée au rez-de-chaussée (niveau 0) est le remaniement d'un autre ébrasement plus ancien. Non seulement ceci est visible par les différences d'appareillage mais également pas la reprise sous oeuvre de la voûte du passage dans le plein du mur de cette entrée, qui est très différent de l'appareillage du poste de tir qui subsiste.
L'appareillage extérieur de cette porte est lui aussi une orientation vers un aménagement qui ne semble pas contemporain de la construction de la tour d'escalier car il n'y a aucune moulure d'ébrasement ni chambranle. C'est un appareillage en grand appareil sculpté pour une mise en place de porte en plein cintre à arrêtes vives. Toutefois en analysant les ouvertures des portes des pièces supérieures sur la cage d'escalier cette première impression redevient très peu fiable car tous les ébrasements sont sans autre moulure qu'un amortissement d'une des deux arrêtes de chaque porte par un léger chanfrein droit du haut en bas de porte à couvrement plat. Ainsi, malgré l'absence des moulures canoniques de la fin de la période gothique et pour une conformité aux modèles du XV° siècle  je garderai cette porte comme contemporaine de l'installation de la tour d'escalier (ou plus tardive) puisque dans ce développement sur les maisons tours, le lecteur rencontrera le plus souvent un accès en rez-de-chaussée doublé d'un accès à l'étage. Un rez-de-chaussée voûté en cave hors sol accompagnera d'autres variantes contemporaines du XV° siècle, que le plan soit carré ou rond. Ici nous sommes sur un bâtiment transformé avec un rez-de-chaussée sans qu'aucun  des deux niveaux au-dessous de l'accès à l'étage, ne fut jamais voûté, sauf un très probable voûtement disparu pour une terrasse sommitale sur la première tour de guerre, que je donne dans une planche de reconstitution.
Avant de quitter l'intérieur de ce rez-de-chaussé il faut signaler la présence de deux cavités profondes de 70 cm et d'un pourtour carré équivalent à un bloc soit grosso-modo 28 x 28 cm. Ces deux cavités sont à la même hauteur au rez-de-chaussée sur les murs sud et est un peu décalé vers l'angle sud-est.
Apparemment on devait s'en servir pour fixer quelque chose par des pièces de bois enfoncées dans ces cavités, mais je n'ai aucune réponse à donner. Je signale simplement cette particularité comme la présence d'un petit socle maçonné et très bas, en petit appareil, en angle sud-ouest au rez-de-chaussée...?

L'analyse de la tour d'escalier en vis en encorbellement nous permet-telle d'avancer sur cette question d'ouvertures contemporaines ou de chantiers différents ?
Alors que tout le bâtiment est construit en grand appareil parfois régulier, parfois irrégulier dont les chaînes d'angles harpées sont fréquemment décalées en hauteur d'un angle à l'autre de la tour, avec des rangs doubles de petits appareils à tendance régulière pour compenser la valeur d'une grosse pierre d'angle généralement bien taillée, pouvant donner l'impression que la tour a été échafaudée de l'intérieur par un système tournant,  la tour d'escalier est construite en petit appareil plat mal défini mais à tendance régulière. On passe brutalement du mur de 1,80 m d'épaisseur moyenne à un mur de la tour d'escalier qui ne fait plus que 0,25 m. L'entrée par passerelle est dépourvue d'ornement. Il y a une simple feuillure de réception de la passerelle en bois. Au-dessus une gorge peu large (environ 10 à 15 cm) et aussi haute que la porte, soit 1, 75 m est sans répondant intérieur. Un petit oculus est aménagé en bordure supérieure est de cette gorge de réception d'un système de levage. On relevait donc cette passerelle en bois par. une corde qui passait dans cet oculus et qui rejoignait cette pièce de bois qui venait s'encastrer dans cette gorge pour avoir une fermeture la plus efficace possible. En revanche je n'ai aucune indication pour comprendre une manœuvre de passerelle mobile à partir d'une corde tirée dans l'étroite cage d'escalier en vis, pourtant c'est bien de là que la passerelle était relevée . Si je n'ai pas d'exemple absolument comparable à produire je peux toutefois faire appel aux systèmes de fermetures par passerelles utilisées autour de 1482/84 sur les tours construites pour la captivité du prince Zizim (présentées plus bas dans la page). Pour ces deux tours c'était effectivement une corde unique qui servait à relever la passerelle mais qui passait intérieurement dans un conduit maçonné dans le plein du mur : c'était une sorte de "pont-levis à pipe" pour lui donner un nom de même nature que le "pont-levis à flèches" qui apparaît à la fin du XIV° siècle. En bordure de ce dispositif on voit une petite archère canonnière tellement petite et peu pratique qu'on doute de sa réelle utilité.

 Depuis l'extérieure on la repère à-peine dans l'appareillage qui a perdu l'enduit dont la tour fut très probablement recouvert dans son ensemble et dont il reste des traces. Si cette archère canonnière est très symbolique elle n'en n'est pas moins un élément précieux de datation qui s'accorde avec l'agencement intérieur de l'escalier en vis.
D'autres petites ouvertures en carré ou occuli ronds sont visibles au fur et à mesure qu'on monte dans la tour d'escalier. 

Ce petit escalier est des plus intéressant et il est une des clés de la contribution à l'analyse des chantiers pour retrouver la configuration primitive de la tour. En effet, on se rend compte que non seulement l'escalier bascule dans le XVI° siècle, ou a tendance à faire basculer les datations dans le XVI° siècle, tout en gardant une réserve dans la fin du XV° siècle, mais également qu'il a été conçu pour s'adapter au mieux aux seuils des pièces déjà existantes bien que de nouveaux pas de portes aient été taillés dans l'arrondi de la tour qui fait légèrement sailli dans les pièces. Les archéologues seront peut-être surpris de voir un escalier à marches partiellement délardées d'une épaisseur de 20 cm en contre-marche. Cette auteur des marches est celle nécessaire pour faire correspondre l'enroulement aux niveaux des pièces de l'ancienne tour. Ce qui est plus surprenant c'est l'apparition d'une gorge entre la marche et le noyau.
Ce qui se passe à La Chaise est un peu compliqué et montre la science des bâtisseurs de cette époque et le soin apporté à ce petit bâtiment qui témoigne, bien que nous soyons ici dans le cadre d'une architecture civile transitoire ou "réfléchie", d'attentions particulièrement soignées malgré l'absence d'ornements sculptés et non pas dans une vulgaire tour de noblesse pauvre qui se réfugie dans ce qui lui reste de bâti après destruction du château par la guerre de Cent-Ans. Je vais donc proposer une analyse des constituants de cet escalier pour une mise en oeuvre conforme avec les étages et le réaménagement de l'accès à l'étage de la tour, et relations avec les agencements des cheminées sur le mur intérieur ouest, seul mur aveugle de la tour. Ce mur est aveugle dès l'origine de la construction puisqu'on ne repère aucune altération de l'appareillage ancien.

 Je vais procéder par étapes
 1 - l'exposé technique de la tour d'escalier et des pièces liées à cet escalier

2 - l'appel aux auteurs qui abordent ailleurs des questions qui peuvent être utilisées pour comprendre cette architecture de transition et d'adaptation, très soignée et réfléchie à La Chaise, en authentique projet architectural. C'est surtout la configuration des marches qui sera mise en valeur par ces présentations d'auteurs.

Entre deux je vais faire appel à d'autres bâtiments de la régions pour présenter un appareil scientifique utile à la compréhension de la tour de La Chaise et à ses mutations.

1  - l'exposé technique de la tour d'escalier et des pièces liées à cet escalier. Après la recherche sur d'autres bâtiments de la région il sera utile de revenir sur les aménagements des fenêtres et des cheminées des pièces supérieures.
On ne repère absolument aucune trace d'accès ancien à cette tour sur l'appareillage des murs extérieurs qui n'ont été perturbés que par la transformation des postes de-tirs en fenêtres, et que je proposerai en deux chantiers différents en conformité avec l'étude des appareillages encore en place des fenêtres.
J'ai hachuré une part de l'ébrasement pour montrer une modification d'un passage et non pas une création. En effet on voit sur la photo que seul l'ébrasement de la porte est appareillé en blocs bien taillés, qu'on passe ensuite à l'appareil dissolu de l'intérieur du mur primitif (certainement redressé pour s'ajuster aux blocs d'ébrasement de l'entrée dans la pièce et au gros bloc en échiffre du départ de l'escalier).  Ce mur en appareil dissolu qui fait le lien entre les deux appareillages en gros blocs semble désigner la récupération d'un passage plus ancien, ou d'un passage remanié.
Plus bas dans la page la photo  aux étages supérieurs montre clairement l'intégration de l'escalier en vis à la construction de la tour de guerre, une fois les pièces agrandies, donc dépourvues du passage de liaison nécessaire au niveau 2° étage (niveau 3) : voir aussi la planche des plans.

Je reviens sur une remarque  déjà faite et je la précise.
Comme déjà signalé on remarque une absence de décor d'ébrasement pour la porte en rez-de-chaussée. Donc une absence de moulures d'ébrasement, sauf un chanfrein qui va de bas en haut de l'ébrasement des baies à couvrements plats, sans sculpture, a été le choix des bâtisseurs de la tour d'escalier et l'accès en rez-de-chaussée qui  peut par conséquent, comme déjà dit, très bien être contemporain : hypothèse que je retiens pour mes dessins de reconstitution.

En revenant au niveau 2, niveau de la liaison de la base de la vis à l'intérieur de la tour:
on voit que la vis vient se coller contre le mur ancien mais que ce mur ancien n'a été utilisé que partiellement pour intégrer la cage d'escalier. Ce qui fait qu'il faut un couvrement à ce passage. Et ce sont des dalles de pierres plates découpées aux contours des marches qui passent en encorbellement sur l'espace de transition entre le déroulement de la vis et ce couvrement plat , et non pas un couvrement voûté qui aurait absorbé la totalité du dessous des marches. Ce qui semble bien montrer que le niveau supérieur de la pièce supérieure est un niveau ancien récupéré et réaménagé, peut-être un peu modifié mais pas dans une proportion qui remette en question un passage plus ancien pour une pièce plus basse à cet étage. Passage donc aménagé avec des contraintes particulières à ce réaménagement qui a nécessité des solutions originales pour récupérer un passage plus ancien totalement construit dans le plein du mur et donc partiellement détruit pour créer ce nouveau passage intra-muros depuis l'entrée dans la tour, le départ de l'escalier et l'arrivée dans la pièce au même niveau. Tout cela doit s'ajuster à un accès à l'étage supérieur pour lequel il ne peut être toléré que trois quart d'une rotation de vis avec des marches ajustées à 20 cm de haut. Comme on va le voir plus bas avec la planche analytique de la position de la cage d'escalier dans le gros oeuvre, cette entrée dans la tour est en grande partie une impression d'entrée en hors oeuvre. Il n'y a finalement que la feuillure de la porte qui soit hors oeuvre, le passage, sitôt le seuil franchi, repose sur le plein du mur ancien, ainsi que le noyau et la  totalité du déroulement de la vis.


Ce même type de couvrement du passage inra-muros par de grandes pierres plates blanches mises côté à côté  se retrouve en couvrement du passage d'entrée à l'étage dans la tour encore en élévation du vieux château de Pranzac à quelques kilomètres de La Chaise sur ce même département de la Charente.

Si je poursuis sur cette logique j'obtiens deux entrées à la tour à partir de la modification de la tour de guerre en maison-tour. Toutefois j'émets une réserve car la porte d'entrée au rez-de-chaussée, à angles vifs sans moulure pourrait être encore plus récente. C'est une piste de travail que je propose mais vers laquelle je ne conclue pas  comme exposé plus haut et comme je le restitue par le montage ci dessous
Donc, dans l'état de la recherche je me limite à une seconde porte au rez-de-chaussée à partir de la modification de l'entrée à l'étage et de l'apport de la tour d'escalier qui est aussi l'entrée dans les pièces résidentielles du bâtiment ayant muté de la tour de guerre à la maison-tour.
Pour étayer cet argument d'un accès à l'étage de la tour de guerre, avec en plus une liaison intérieure entre étages par trappes communiquant par des échelles, je propose l'article de Bernard Fournioux donnant un descriptif de la famille architecturale qu'il regroupe sous l'appellation "tours de guet" et qui est assez en accord avec ce que nous trouvons par cette tour de l'Est Charente , même si dans ce cas l'accès se faisait non pas au premier étage mais au second.
B.Fournioux, "Un dispositif de protection territoriale et de défense des populations rurales en Périgord au XIII° siècle". Dans, Archéologie médiévale - Tome XX - 1990 - Revue publiée avec le concours du C.N.R.S. p.335à 349

Pour confirmer ou infirmer la planche ci-dessus je passe maintenant à l'analyse intérieure de l'escalier.
(c'est un choix de méthode pour rendre l'analyse plus attractive et moins fastidieuse).

L'escalier démarre un peu à l'écart de l'ébrasement de la porte d'entrée à l'étage. Soit en bordure du passage. Nous avons là, reporté à un escalier en vis hors oeuvre sur encorbellement, le mode d'accès aux châteaux en rez-de-chaussée par les tours d'escaliers en vis hors oeuvre. En fait cette entrée qui peut surprendre est tout à fait conforme aux entrées des châteaux de la famille de l'évolution du petit donjon de guerre de la fin de la guerre de Cent-Ans à la seconde moitié du XV° siècle jusqu'au XVI° siècle et plus. C'est le deuxième élément, en  plus de l'archère canonnière, qui nous permet de situer la construction de cet escalier autour de 1500. 
Mais un autre élément nous permet un autre regard qui pourrait nous projeter plus dans le 16° siècle.
Le noyau de la vis se dégage de la marche et nous pourrions avoir ici un témoignage de l'apparition, ou plus exactement de la participation à l'esprit de l'apparition des disparitions des noyaux qui nous conduiraient vers les escaliers en vis à jour central, donc plus dans le XVI° siècle.

J'ouvre ici une parenthèse pour un essai suivi d'un petit développement à partir de ces marches particulières de Latour Est Charente qui se dégagent du noyau par une gorge assez profonde compte tenu des proportions de chaque marche.
C'est en empruntant à Jean-Marie Pérouse de Montclos, le théoricien de la stéréotomie à la française et du vocabulaire de l'architecture, que je me réfère pour faire "simple".
Je produits deux citations de cet auteur, extraites de  "La vis de Saint-Gilles et l'escalier suspendu dans l'architecture française du XVI° siècle" Dans, L'escalier dans l'architecture de la Renaissance - DE ARCHITETURA Collection dirigée par André Chastel et Jean Guillaume - Actes du colloque tenu à Tours du 22 au 26 mai 1979". Publié avec le concours de l'Université de Tours. 1985, p. 83 à 91, augmenté de deux figures, puis de deux autres, prises dans Vocabulaire de l'architecture. 1972, fig.118 et 121 que j'adapte en deux icônes successives à l'objectif de cette présentation, ci-dessous :
Ce que je veux montrer c'est bien sûr ce passage de l'escalier en vis à marches portant noyaux à l'escalier en vis à jour central.

Mais lisons Jean-Marie Pérouse de Montclos dans l'article sus cité, et nous comprendrons que ces recherches sur les mutations techniques des escaliers en vis, en prenant en compte leurs origines et leurs aboutissements, ne sont pas spécialement claires dans la littérature spécialisée et que
La  tour Est Charente
nous offre sans doute un exemple remarquable des chaînons manquants.
"Mis à part l'article du Dictionnaire de Viollet-le-Duc, il n'y a pratiquement pas d'étude sur l'escalier  médiéval. Il semble que l'on considère comme acquis que l'escalier du Moyen-Âge est une vis, forme simple dont il n'y a rien à dire. Aussi est-ce avec beaucoup de circonspection que nous proposons ici une esquisse typologique  diachronique (p.83)...Il n'est pas douteux que l'escalier suspendu n'est que la forme accomplie de l'escalier à jour. Le mot jour dit assez la fonction de ce vide central : celui-ci assure l'éclairage de l'escalier. Dans les escaliers à noyaux central, la lumière ne vient que des baies de la cage...L'invention du jour bouleverse complètement la structure de l'escalier , puisque le jour vient en place du noyau ou du mur noyau central : les supports verticaux sont renvoyés sur le périmètre du jour (p.85)..."
   A ceci j'ajoute bien volontiers que les études des escaliers sur les pages de ce blog consacrées à ces architectures de la fin du Moyen-Âge apportent une assez grande variété d'exemples de réflexions dessinées et explicatives sur l'évolution de l'escalier en vis et même sur l'éclairage de la cage d'escalier, voire du rôle qu'il a joué dans la transformation des plans jusqu'à l'arrivée des cages d'escaliers prêtes à recevoir l'escalier rampe sur rampe de la Renaissance italienne. Pour cet éclairage de la cage rien que la Tour d'Yviers (maison-tour qui vient juste après la présentation de La Chaise sur la page de ce blog) apporte une nouvelle étape dans la réflexion sur la position et la liaison de l'escalier en vis avec les étages et sur son éclairage intérieur. Toujours sur ce blog les mutations de la tour du Manoir du Lau (donjon-tour et vraisemblablement maison-tour en phase deux ou trois d'évolutions, puis donjon résidentiel de type à deux pièces par étage servis par une même tour d'escalier hors-oeuvre) apporte son lot d'observations dans les étapes d'évolution de cet escalier médiéval en vis et de sa relation avec le gros oeuvre en général du "château", qu'il soit en pierre ou en dur (nous verrons encore un autre cas de figure avec l'article suivant sur le château de Curac). Les exemples des châteaux de la Creuse (article de ce blog partiellement repris sur la synthèse présentée sur la page d'Yviers) d'escaliers en vis en lien avec les dynamiques des mutations des murs de refends, est encore une étape importante de la fonction jouée par cette évolution de l'escalier médiéval. En somme le XV° siècle est le théâtre le plus important de la réflexion architecturale française sur la position, la fonction et l'évolution de l'escalier en vis à la fois en adaptations et en générateurs des plans nouveaux qui apparaissent autour de l'empilement des marches qui constituent la base de l'escalier en vis.


A La Tour Est Charente, le calcul  des hauteurs de noyaux et des emplacements de départ des rotations nous entraîne vers des adaptations à des étages existants et non pas vers un chantier qui aurait été restructuré en fonction de la rotation de l'escalier. Déjà nous avons des marches de 20 cm de haut mais on remarque aussi que la liaison des marches et des seuils a posé quelques problèmes de régularité. 
C'est l'inverse des paliers qui servaient à adapter la vis aux étages tel que je l'ai montré en analyse sur ce blog avec le manoir du Lau à Allemans en Périgord, ou comme je le montre avec le donjon résidentiel à deux niveaux par étage du Théret aux façades dont les niveaux des appuis de fenêtres dépendent à chaque étage des niveaux des marches à chaque entrée

Mais la question va plus loin. L'ajustement de la pénétration de la cage d'escalier dans le mur très épais de l'ancienne tour de guerre a été dépendante d'un enroulement autonome de la vis. C'est-à-dire que c'est elle même qui supporte son propre poids, bien sûr un peu allégé par les pénétrations dans le bâti et le petit mur construit en clôture hors oeuvre sur l'encorbellement, jouant le rôle d'un limon. Là aussi ce qui a été analysé au manoir du Lau sert la réflexion à La Chaise.
Le noyau doit nécessairement prendre appui sur le mur épais mais ici nous n'avons pas de base au départ de la vis, ce qui est moins commun qu'une base systématique. Contrairement au manoir du Lau l'enroulement de la petite vis (vis en encorbellement en relais de la grande vis) ne prend pas appui sur deux murs en équerre rentrant (fig.1 ci dessous)
Pour une étude complète du manoir du Lau, sur ce blog allez à la page
Allemans en Périgord - Manoir du lau - Archéologie Médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2018/09/allemans-en-perigord-manoir-du-lau.html
L'aspect technique est le même si nous avons un escalier en vis hors oeuVre logé dans l'angle d'un bâtiment en L. On remarque par ailleurs la conservation du plan polygonal de la tour qui permet d'avoir un logement de l'escalier en encorbellement dans un angle qui restitue deux pans droits en équerre rentrant de reception de  la cage d'escalier en encorbellement

 mais en équerre sortant (repère C, figure 2 du schéma ci dessous).
 L'enroulement n'est pas lancé dans le vide, c'est simplement son extrémité qui associe à la vis le mur fin extérieur de la cage d'escalier qui n'est finalement qu'un mur en garde corps, de seulement 25 cm d'épaisseur construit sur un encorbellement. Ainsi cet escalier a été conçu comme un escalier en oeuvre avec simplement un débordement en encorbellement pour un mur de fermeture de la cage d'escalier à fonction de limon hors oeuvre. Les problèmes ainsi résolus permettent de concilier à la fois les repères A, B, D de la figure 1, de s'adapter aux contraintes de niveaux (repère 4 niveaux de même hauteur et un intermédiaire plus bas en 1) et de maintenir la solidité de l'élévation (repère D) par la gestion des espaces intérieurs sans toucher aux murs extérieurs.

La question de la contrainte des niveaux ne peut pas être éclaircie par ces seules remarques sur l'enroulement de la vis puisque les paliers des portes des étages supérieurs ont été refaits lorsqu'on a créé le mur bombé qui accompagne la vis dans l'angle nord-est des pièces; c'est en fait une réapparition du mur de clôture en encorbellement dans le gros oeuvre, le mur à fonction de limon qui reprend sa place. Comme si on avait voulu créer une véritable tour d'escalier autonome insérée ou "coincée" dans les murs plus anciens de la tour de guerre. 
 Un autre élément nous orienté vers la récupération d'anciens niveaux d'étages : ce sont les percements des fenêtres qui reprennent les ébrasements des anciens postes de tir alternés étage par étage sur les faces nord et sud strictement alors que celles du premier niveau au-dessus du rez-de-chaussé est percée sur le mur est [ Bien que "quinconce" ne signifie pas nécessairement alterné d'étages en étages sur deux façades je fais ici une insertion d'auteur sur les choix architecturaux des répartitions alternées des postes de tir au XIII° siècle "Par ailleurs, malgré l'étroitesse de l'ouverture , le périmètre battu par le défenseur pouvait atteindre une grande largeur grâce à un ébrasement intérieur très fort...Ce dispositif creusait cependant de larges vides dans les murailles qu'on voulait solides : on en eut conscience et, à Najac (Aveyron) par exemple les archères sont percées en quinconce sur deux étages... On préféra donc réduire la taille des archères" . Cf.J.Gardelles "De Saint-Louis à Philippe le Bel. Le XIII° siècle". Dans, Le château en France. J.P.B. Directeur; Paris, 1986, p.89]  . Aucun percement n'étant visible sur les murs est et ouest (totalement aveugle, sauf avec l'archère du 2° niveau du mur est) on doit prendre les positions actuelles des fenêtres comme les seules ouvertures étage par étage. Les niveaux des appuis de fenêtres étant extrêmement bas et variables suivant les hauteurs des pièces, il n'est guère possible de faire varier de beaucoup les planchers correspondants et par conséquent les seuils des portes de chaque pièce à partir de la tour d'escalier et du passage intra-muros.

En revanche ces postes de tirs ont été modifiés au moins apparemment une à deux fois, mais pour la rigueur de la démonstration je préfère questionner mon inventaire. 

Peut-on dégager dans le répertoire des châteaux de la région ou d'ailleurs des voies qui nous conduisent à ces transformations de postes en tirs en fenêtres ? Si l'exemple de transformations point par point n'apparaît pas spontanément dans mes répertoires, je peux proposer une filiation qui me semble pertinente même si les fenêtres de La Chaise ne sont pas suréquipée de postes de tirs, faute de place en allège tout simplement ou "tout simplement" parcequ'on perdait l'habitude de faire des fenêtres à la fois des modes d'éclairages des pièces et des postes de "couleuvrines".
Je vais donc insérer un encadré dans cette rédaction qui sera comme une documentation en tiroir utile à la compréhension ou au suivi archéologique de ces mutations.


Piégut
Département de la Dordogne
A 23 km de La Chaise

Je remercie Monsieur le Comte Hugues de Ferrières pour avoir attiré mon attention sur ce site que je ne connaissais pas.
Si on effectue une relecture des chemises défensives de la tour de Piégut on se rend compte que des murs voisinant les 1,70 m à 2 mètres d'épaisseur n'étaient pas les murailles périphériques d'un petit château du XV° siècle entourant une tour haut perchée, cette tour fut-elle beaucoup plus ancienne.  
Il y a quelque chose de profondément anachronique dans cette lecture archéologique qui n'est certes pas simple vu l'état de la ruine et qui ne concerne finalement que les bâtiments du chemisage et non pas la tour dans laquelle on ne peut pas entrer et donc pour laquelle je ne peux pas apporter les précisions qui eussent été utiles depuis l'intérieur du bâtiment. En plus, les bâtiments de chemisage ont été repris en élévation pour des aménagements résidentiels au XV° siècle : suivons l'analyse partielle que je propose pour cette recherche sur la maison-tour de La Chaise et non pas pour une analyse complète du site de Piégut qui va nous conduire vers la probable constitution d'un donjon-tour.

 Si je ne suis pas les analyses antérieures disponibles sur le site et sur le net c'est toutefois à partir d'elles que j'ai construit mon analyse, et pour lesquelles je tiens à dire mon réel respect.

Une tour nue avec un accès à l'étage simplement défendu par de la roche en place non traitée semble assez peu probable.
Une tour de cette importance avec accès à l'étage au-dessus d'un escarpement naturel de la roche en place, si elle est une position stratégique la plus optimale contre des attaques de sapes, ne constitue pas en soit une place forte à une époque où les attaques de sièges étaient fréquentes, à une époque où une réserve de garnison, même modeste , devait être nécessaire pour servir la tour qui en plus devait avoir une fonction résidentielle, mais l'eut-elle réellement ? Fonction résidentielle qui n'est certes pas évidente vu de l'extérieur avec les très rares fenêtres étroites qui percent ce mur qui ne présente aucun caractère archéologique caractéristique d'une construction romane ni aucun système de défense actif par des archères ou meurtrières. Nous n'avons même pas par les baies de véritables indications sur le service intérieure des pièces d'étage à étage. Peut-être l'analyse intérieure pourrait-elle préciser ces datations mais elle est inaccessible. Nous n'avons comme indication que la concordance des entrées au XV° siècle  par une porte adjacente à une cheminée en revers du mur dont une porte à lsa base est appareillée à l'identique de celle de l'entrée dans la tour : voire les descriptif ci dessous.
L'accès à la salle basse pourvue de postes de tirs, s'effectue par un escalier qui descend le long de la roche en place pour aboutir sur un sol plus ou moins chaotique : la salle de tirs du premier chemisage.[cette parenthèse, qui eut été en "note" dans une rédaction publiée, en cours de rédaction pour revenir sur ces questions entre mottes et tours perchées dans des shell-keep. D'une façon générale après m'être un peu intéressé à la question des mottes il m'est apparu totalement impossible de soutenir que le château de terre et de pierre est un "parent pauvre" du château de pierre, un château à l'économie des moyens. C'est une forme architecturale à part entière (avec ses variantes très bien exposées dans les publications "Archéologie médiévale" de l'université de Caen/CNRS) qui cohabite avec la naissance des châteaux de pierre, mais en plus associe une réflexion sur l'urbanisme de l'environnement du château par la structure basse de la motte liée à celle de la structure haute de bâtiment seigneurial. Quiconque a parcouru les mottes les mieux conservées à la vue des terrassements herculéens avec en plus parfois des réseaux aquatiques de canaux rayonnants qui façonnent des îlots vivriers pour les habitations,  qu'il fallait parfois faire pour en arriver à des configurations d'ensembles château et bayle , ne peut plus croire en ces théories romantiques qu'hélas de grands auteurs modernes reprennent, même devant les écrans. Pour ceux qui voudraient s'en convaincre je les invite à une prospection de la motte de La Forêt sur la commune de Chalais au sud de  la Charente. Cette motte étonnamment bien conservée montre parfaitement l'implantation de la motte du château ceint d'un fossé annulaires au sein d'une très grande et vaste plate forme entièrement artificielle, planifiant la déclivité du terrain, de proportions rectangulaires qui est elle-même la motte d'implantation de la motte du château en bordure d'une plaine marécageuse en carrefour d'un autre vaste vallon. Cette motte était ainsi sillonnée d'un système rayonnant de canaux qui définissaient des îlots habités avec peut-être une petite économie agricole de la périphérie immédiate, alimentés par un ruisseau qui venait au-dessus de la motte (aujourd'hui ce ruisseau est détourné à partir d'un moulin juste sous la route moderne, pour redescendre en talweg à la naissance de la plate-forme de la motte), et se déversaient dans des canaux rayonnants autour de l'épicentre du fossés du château.  Un autre canal, de proportion quasi égale à celui du fossé annulaire de la motte du château,  en coude, évacuait ces eaux dans le marécage. Je les invite également à se rendre dans les châteaux Cathares où là il n'y avait qu'à se baisser pour transformer la roche en place en murailles sans même prendre la peine de terrasser les cours... Pour une réflexion sur l'implantation des tours rondes résidentielles puis guerrières dans le sud ouest de la France à partir du XIII° siècle seulement je propose une réflexion par les trois articles qui ouvrent le colloque sur la publication  Le château en France sous la direction de Jean-Pierre Babelon, 1986 : M. de Bouard "Les châteaux de terre et de charpente", p.15 à 29, A.Châtelain, "Les châteaux forts de l'an mil à 1150", p. 31 à 46, P.Héliot, E.Zadora-Rio, "L'architecture militaire à l'époque d'Henri II Plantagenêt et de Philippe Auguste (1154-1223)" p. 47 à 60. Par ces articles on peut également comprendre, mais est-ce pertinent, des architectures de maisons-tours de plan carré héritées des grands donjons romans aux salles voûtées en rez-de-chaussée ? Plus bas les deux maisons tours de plans circulaires construites pour la captivité du prince Zizim ont également une cave hors sol et semi hors en rez-de-chaussée voûté]  
 Cette salle était voûtée sur nervures comme en attestent les vestiges des logements de colonnes d'angles. Les postes de tir étaient profonds et les ébrasements pas tout à fait comparables dans ce qu'il en reste à l'appareillage des fenêtres  la nef de l'église de Montbron qui me sert de référence pour cette zone géographique de La Chaise. Toutefois nous n'avons ni les couvrements de ces postes de tir ni les bases très perturbées par des arrachements. En revanche nous voyons une conception de maçonnerie différente puisque les ébrasements de ces postes de tirs ne sont pas appareillés dans la profondeur, seulement avec l'articulation du mur de la salle et des archères ou meurtrières sur le mur extérieur. En plus une assise régulière de pierres rectangulaires bien taillées sert, sinon de sommiers, au moins d'impostes en oeuvre.
 L'insertion tardive de la tour d'escalier en vis hors oeuvre qui servait les étages de l'élévation a compromis le plan de cette salle dont l'architecture régulière était déjà certainement perturbée par les contraintes du site.

Cette salle basse, étant au-dessous du niveau de la porte appareillée à l'identique de la porte d'entrée dans la tour à l'étage (voir 2° montage  et-ci dessus photo de gauche), doit être admise ou pourrait être admise comme partie intégrante du chantier de construction en de la grande tour, voûtement de la salle d'origine ou refait (?). Ce qui confirmerait une datation de la tour plus près de la réalisation de l'encorbellement sommital en consoles de mâchicoulis que de la période romane. Mais qui, d'après la la littérature, déloge la construction du XII° siècle pour la projeter au moins dans le XIII° siècle.
Evidemment si nous avions une épaisseur du mur circulaire de la tour en équivalence de l'épaisseur des murs du premier chemisage nous pourrions évaluer un espace intérieur de chacune des pièces de la tour ronde avec chacune un diamètre intérieur de 7 m - 2 x 1,80 (à peu près) = 3,40 m. Ce qui fait de très petites pièces pour cette importance de masse de la construction. C'est aussi ce que nous trouvons avec les relevés de la tour de La Chaise : des murs de 1,80 m d'épaisseur qui ramènent l'espace intérieur à des pièces d'un peu plus de 2 m x 2 m. D'une certaine façon en prenant en compte les différences d'appareillages et de proportions des bâtiments, ainsi que des plans, nous pourrions voir les tours de Piégut et de La Chaise (premier état) comme appartenant à des générations voisines, mais pas romanes. Soit à partir du XIII° siècle. Toutefois, à l'analyse des appareillages des postes de tirs si nous pouvons assez fermement donner La Chaise au XIII° siècle, voire par prudence au début du XIV° siècle (?), pour Piègut, en l'absence d'analyse archéologique intérieure de la tour, ce type de méthode de datation nous entraînant en dessous du XV°, voire du XIV° siècle, semble plus risqué.
Pour ce travail sur La Chaise, je ne vais pas continuer le débat archéologique des étapes de constructions ou de reconstructions de la tour de Piégut et de sa première chemise avec salle basse et postes de tirs, je vais simplement me limiter à une constatation de l'évolution des ouvertures et des ébrasements : plus larges à Piégut qu'à La Chaise et tout compte fait d'un esprit différent.
 Le débat qu'il était important d'ouvrir entre les postes de tirs de La Chaise et de Piégut, compte tenu des datations retenues par les auteurs de Piégut, est ici momentanément clos dans le cadre de cette étude.
Nous retenons une évolution des postes de tirs par disparition progressive des appareillages complets des ébrasements et introduction de nouvelles techniques et usages de bâtisseurs qui amènent également un esprit un peu différent des ouvertures des postes de tir, voire un élargissement des meurtrières ou archères sans nécessairement faire varier les hauteurs.

Par cette approche archéologique nous avons également vu que nous nous rapprochions d'une conception
C'est là un château qu'il faudrait encore plus détailler, analyser, sur lequel il faudrait revenir.... 
Toutefois mon propos étant ici la recherche des maisons-tours et des donjons-tours, leurs évolutions, voire leurs genèses jusqu'à leurs disparitions ou intégrations à d'autres formules architecturales jusqu'à la Renaissance, j'arrête ici volontairement la recherche pour avancer sur la mutation de ces postes de tirs en fenêtres dans ce passage du moyen âge guerrier au XVI° siècle de plaisance et d'ornements, que ce
XVI° siècle soit d'un gothique flamboyant ou imprégné des nouveautés des architectures à ordres de la Renaissance (première renaissance architecturale française 1495-1525, qui s'installe peu à peu tout le long du XVI° siècle en concurrence du gothique flamboyant. Fin théorique du Moyen-Âge avec le Concile de Trente 1545-1563 )

Nous allons maintenant faire un bond autour de 1500 et nous diriger plus bas, à environ 60 km dans le sud-ouest de ce Périgord Vert absolument splendide en continuité des fastueuses forêts limousines et des valons non moins émouvants de cette Charente tellement pittoresque, variée et romantique à souhaits.

LUSIGNAC
Département de la Dordogne
Par les notices le château est donné pour une construction au XIII° siècle avec une reconstruction au XV° s.
Je ne vais pas m'intéresser à ce château remanié après un incendie et de toute façon dans lequel je ne suis pas entré. C'est par deux tours du périmètre extérieur, et les courtines intermédiaires, que je crois utile de faire intervenir ce château dans cette recherche sur les mutations des postes de tirs de fenêtres depuis les XIII°/XIV° siècles aux XV°/XVI° siècle.

J'admets dans cette recherche qu'une présence d'archères-canonnières nous amène dans la seconde moitié du XV° siècle et jusque dans le premier tiers du XVI° siècle, alors qu'une seule présence de bouche à feu  nous situe au moins dans le XVI° siècle.
 (Pour Lusignac je vais revenir sur ces vocabulaires de canonnière ou couleuvrine : ce terme de "couleuvrine" se retrouvera dans les textes d'archives et dans le langage usuel militaire aux XVII° et XVIII° siècles pour désigner des petits bâtiments en guérites à flanc de fortifications et même en encorbellement en manières d'échauguettes, qui abritaient le maniement d'une arme à feu, généralement un dérivé perfectionné du mousquet apparu en 1521, voire de petits canons.
En exemple cette "couleuvrine" des fortification de Monaco au début du XVIII° siècle, dont j'ai pu faire un relevé sur le site)


Le château de Lusignac s'étend sur un mouvement de terrain qui se poursuit en crête à partir du site de l'église en voisin immédiat.


La partie du château qui va nous intéresser n'est pas le logis  mais la courtine en face sud du périmètre, avec ses deux tours carrées, qui longe le chemin ouvert sur un immense panorama.
Voici le but de cette approche
 en débutant par la tour ouest de cette courtine sud.
et en continuant par la tour est de la même courtine
les systèmes de feu ont été bouchés pour transformer la tour en une pièce sous une volière
(J'utilise le vocabulaire d'architecture par lequel le mot pigeonnier est réservé à une tour entière affectée à l'élevage des pigeons et le mot volière lorsqu'il  n'y a qu'une partie du bâtiment qui est affectée à ce même usage)
Il me semble que c'est un très bel exemple de ce glissement des fonction défensives aux fonctions potentiellement résidentielles sur des petits bâtiments, des petites tours, constituant le périmètre du château.
Et pour des contestations d'appellation en "maisons" des tours à une seule pièce je peux renvoyer le lecteur à la présentation du prochain château sur ce blog, le château de Curac, où on voit dans les dépendances une pièce chauffée avec une belle cheminée ( potentiellement du XVIII° s°)  sans autre ouverture que la porte strictement. Ces éléments de conditions de vies qui nous surprennent et nous échappent à notre époque font intégralement partie de cette recherche sur les maisons-tours.
Le lecteur qui sera plus intéressé sur ces conditions de vies jusqu'au XIX° siècle, et parfois plus, peut aussi voir sur ce blog ma présentation de la seigneurie de Menton dans le cadre de ma recherche en Principauté de Monaco où "Le pauvre Périno" vivait dans une pièce aveugle et en sous sol d'un bâtiment portuaire. D'autres vivaient dans les mêmes conditions dans les maisons percées dans la montagne qui s'étageaient sur les rues en terrasses et calades.
Ce travail est, comme annoncé en début de rédaction, une recherche des conditions de vie et des structures socio-psychologiques qui étaient celles de nos ancêtres en glissant des logis nobles, riches et pauvres aux conditions de vies des classes moins favorisées.

Nous pouvons maintenant nous orienter vers la fin de cet apport à la réflexion de la maison-tour de La Chaise, en la rejoignant par l'exemple du château de

Varaignes

qui avait déjà occupé une part de mes recherches de sources dans ma réflexion sur les reconstitutions des valeurs ornementales potentielles du manoir du Lau (en fin de rédaction de l'article sur le manoir du Lau) 


Allemans en Périgord - Manoir du lau - Archéologie Médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2018/09/allemans-en-perigord-manoir-du-lau.html

En bibliographie pour Varaignes je donne 

J.L.Delâge, J.M.Warembourg, Varaignes - Varanha - Varanea. Editions CPIE du Périgord Limousin.

REMERCIEMENTS
au Syndicat d'Initiative de Varaignes et plus particulièrement à
Madame Emmanuelle Brot 

La tour carrée, actuellement tour d'angle du périmètre fermé du château, était une construction indépendante.
En effet côté ouest l'indépendance de sa maçonnerie au reste du mur dans le prolongement ne fait aucun doute par la chaîne d'angle qui accompagne l'élévation. Côté sud nous avons la même rupture que confirme un ancien dessin de l'état  du château en cet endroit. 
Toutefois je voudrais ici faire une remarque sur l'exploitation de la documentation d'archives ou de conservations multiples.
J'ai déjà fait remarquer ci dessus avec un inventaire de 1761 pour la tour de La Chaise, les difficultés et les risques que le chercheur prenait à exploiter les textes d'archives sans vérification archéologique. Ici je fais une autre remarque sur le parti-pris du dessinateur  (A. De Roumejoux) qui a pris l'initiative de supprimer l'extension nord du château, au delà de la tour nord-ouest. Qui plus est le dessinateur a également supprimé la pente pour donner au château une impression de quadrilatère régulier nous laissant en plus dans l'illusion perspective d'une tour nord-ouest (qui est la tour d'un escalier en vis) de proportion équivalente à celle au sud-ouest, sauf qu'il n' a tout de même pas restitué les parapets qui devaient être déjà écroulés en 1890 mais donnant un état quasi archéologique de ceux de la tour sud-ouest. Ce mélange de précisions des états archéologiques et des visions "équilibrées" que le dessinateur veut donner du bâtiment qu'il dessine est à prendre en compte. Ceci a bien sûr une application directe dans l'origine du couvrement de la tour en encorbellement  de l'angle est de la tour sud-ouest qui est une tour d'escalier qui monte jusqu'à la pièce en surcroît de la tour sud-ouest.  
Cette tour était une première construction indépendante qui avait son entrée non pas à son emplacement actuel mais au nord. Elle est actuellement partiellement enfouie sous le sol de la cour pavée qui est le niveau des bâtiments contemporains de la construction de la tour d'escalier en vis.
En l'absence de relevés archéologiques et d'une visite des parties basses de la tour je reprends la présentation qui est faite dans l'ouvrage de Delâge et Warembourg qui me sert de base de travail, en plus des mes approches et photos hors relevés archéologiques.
Donc la tour démarre environ à deux mètres au-dessous du niveau actuel de la cour. Son accès était par cette porte étroite surmontée d'une fenêtre d'impostes pour éclairer l'intérieur voûté en berceau à l'éclairage renforcé par une fenêtre en soupirail.
Nous voici donc sur une base de tour carrée voûtée en berceau. Sa base est talutée en face sud. Nous ne sommes plus sur des bases des tours carrées planchéiées, aux murs droits depuis la base, que les tours soient de guerre ou des maisons-tour (de la base de la tour d'Est Charente à celle de Saint-Sulpice-le-Dunois). Est-ce déjà le rattachement à une famille architecturale qui se profile, puisque la maison-tour d'Yviers est également construite sur une cave hors sol voûtée en berceau, dont certains murs sont droits et d'autre en légères inclinaisons à la base, ou est-ce une caractéristique qui signe une époque de construction ?  Je n'ai malheureusement pas assez d'exemples pour avancer sur cette question. 
A l'époque de sa construction la tour carrée était donc un bâtiment autonome avec un seul accès en cave hors sol en face nord, puisque l'accès actuel en face ouest montre un percement de remaniement tout à fait évident vu l'appareillage très perturbé de l'ébrasement.
L'accès au second étage est indépendant et il se fait aussi par une porte à l'étage en face nord, décalée par l'ouest de la porte d'entrée à la cave hors sol. Le commentaire de Delâge et Warembourg donne une pièce basse : je cite (p.79) "On pénètre dans la salle du niveau 2 par la porte de la cour située à 4 mètres  au-dessus du niveau d'origine du sol. Basse de plafond, avec pour unique ouverture une canonnière pouvant être servie par un canon monté sur affût, elle défend la face ouest. Cette salle où repose le culot de la tour encorbellèe semble n'avoir eu qu'une fonction de défense".

Dans un dessin de restitution des chantiers de la tour, Delâge et Warembourg donnent le rez-de-chaussée au XIV° siècle édifié avec des pierres de récupération, signalent trois rangs de pierres d'une nature différente de celle des élévations inférieures du XIV° siècle et supérieures qu'il situe au XV° siècle à partir de cette bouche à feu. Est-ce qu'un relevé archéologique en coupe rendrait toute la tour édifiée à partir du XV° siècle. L'épaisseur des murs à la base ne pouvant pas signer une époque précise de départ de construction puisque cette épaisseur était nécessaire pour lancer une voûte en berceau, base et socle de la construction de la tour.
Une bouche à feu sur ce type de bâtiment signe plus le XVI° siècle que le XV° siècle, comme dit plus haut. Toujours est-il qu'au dessus, au troisième niveau auquel on accède également par une porte extérieure sur la même face nord que les entrées au-dessous, la fenêtre à traverse et meneau sur un mur beaucoup moins épais est ornée de baguettes qui se recoupent en angles des ébrasements. Ce type d'ornements entraîne dans le XVI° siècle même si les repères ne sont pas si rigides qu'on ne puisse trouver ce type d'ornement à l'extrême fin du XV° siècle.

C'est-à-dire que je déplace les mêmes remaniements signalés par Delâge et Waremboug dans le XVI° siècle et je conserve une élévation dans la seconde moitié du XV° siècle.

La question de l'élévation de la tour au-dessus du premier, voire du second niveau. 

Actuellement on accède à ce troisième niveau, 2° étage et 1° étage habitable par une porte de l'ange nord-ouest de la tour,  qui communique par passerelle avatar d'une galerie en bois ouverte et en vis-à-vis avec une porte sud de l'escalier en vis. Cette porte de l'escalier est appareillée à l'identique de la fenêtre adjacente, donc, comme on ne remarque aucune reprise de maçonnerie, ces deux ouvertures ont été construites ensemble lors de l'édification de l'escalier. Et le passage sur passerelle est directement en revers de mur de l'actuelle façade d'accès au château. 
On ne remarque aucune rupture de maçonnerie en façade entre la face ouest de cette tour d'escalier et le mur ouest qui prolonge le mur de la tour d'escalier jusqu'à la chaîne d'angle qui isole la construction de la maison-tour. Le mur ouest de la tour d'escalier ainsi que le mur de façade ouest ont été construits ensemble et la compensation des niveaux entre les marches de l'escalier en vis et le niveau du seuil de la passerelle en bois ou galerie ouverte en bois, montre bien que nous avons là un seul et même chantier qui associe construction en pierrer et construction en bois. 
Le fenêtre qui éclaire cette galerie en bois depuis l'extérieur du château est d'origine. C'est une grande fenêtre à traverse et meneau avec une bouche à feu en allège.
Ainsi, en fonction de l'appareil scientifique dégagé de l'évolution des baies et fenêtres qui quittent des sources de poste de tirs en archères et profonds ébrasements  pour en fait y revenir enrichis (même de façon symbolique) par de grandes fenêtres à travers (Lusignac) ou à travers et meneau (Varaignes) alors que la bouche à feu n'occupe plus qu'une partie très réduite la baie mais avec un emplacement particulier qui renvoie à la mise en place des "couleuvrines", nous pouvons confirmer à Varaignes un chantier contemporain de la suppression des archères pour une seule survivance de bouches à feu sur des fenêtres systématiquement enrichies de baguettes intersectées dans les angles, voire enrichies d programmes sculptés de l'ébrasement au plat du mur dans une veine flamboyante qui associe un portail d'entrée à la tour très richement décoré contemporain de la fenêtre à bouche à feu. Si cette fenêtre a perdu ses coussièges, que le mur a perdu de son épaisseur, en revanche, nous constations un maintient des profils d'allèges du XV° siècle avec son grand cavet qui devient propre à recevoir d'autres ornements du gothique flamboyant à Mareuil, château voisin de ce même département et de ce même Périgord Vert, qui a perdu ses bouches à feu en allège, tout comme les fenêtres de la maison-tour de Varaignes
Pour une approche plus développée des évolutions de ces voies ornementales voir sur ce blog, vers la fin de la l'article suivant
Allemans en Périgord - Manoir du lau - Archéologie Médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2018/09/allemans-en-perigord-manoir-du-lau.html

Puisque voici clarifiées les voies ornementales à Varaignes au XVI° siècle, avant les apports de la seconde Renaissance Française (dont j'en ai ébauché une analyse dans l'article sur le manoir du Lau, ci-dessus cité en référence, analyse qui est loin d'être épuisée et pour laquelle il faudrait un relevé archéologique de tout le bâtiment pour parvenir à l'approche des chantiers), nous pouvons maintenant redescendre plus fermement dans la seconde moitié du XV° siècle avec les repères intérieurs que nous livrent les pièces chauffées la maison-tour à partir de son 2° étage, 3° niveau dans lequel nous pénétrons maintenant par la passerelle ou galerie en bois ouverte sur cour.
Le château aujourd'hui un musée de l'art du tissage et de la fabrication des célèbres pantoufles charentaises. C'est une présentations d'ateliers les plus complets et les plus documentés sur les techniques d'élaboration des laines et tissus jusqu'à la confection d'artéfacts et ici de pantoufles.
Château à visiter absolument tant pour son musée que pour sa richesse architecturale pleine de
surprises
au  niveau des ces surprises les cheminées et tout d'abord celle de la première pièce chauffée. 
Nous avons là l'occasion assez rare de voir les mécanisme du passage hors oeuvre des cheminée en oeuvre à registres sculptés. En effet la cheminée est hors oeuvre à partir de son manteau mais en oeuvre tant qu'on reste au niveau du foyer. C'est aux deux chapiteaux des colonnes d'ébrasement et donc d'amortissement des angles, que reviennent cette fonction du passage du en oeuvre au hors oeuvre. Les colonnes à bases et chapiteaux sont dégagées des blocs qui assurent la transition entre le plat du mur de la pièce et la profondeur du foyer jusqu'au contrecoeur. Le débordement du chapiteau projette en avant la manteau sculpté appareillé en plate-bande. Au-dessus l'avaloir n'est pas extérieurement traduit en montage pyramidal mais il est masqué par un montage à murs droits appareillés qui fait ressaut sur le plat du mur. Un relevé archéologique nous montrerait-il un mur plus épais au sud qu'à l'ouest par l'ébrasement de la fenêtre sans coussiège mais bien appareillée jusqu'à son couvrement segmentaire.  La finesse de ces colonnes à fûts lisses ne signe pas un rapprochement vers le XVI° siècle puisque c'est le site même qui impose ses proportions qui s'articulent au chapiteau très épannelé et finalement plat sous un gros tailloir sans décor. Si les bases et chapiteaux sont bien isolés de la colonne et du tailloir par de gros astragales et tores il n'y a pas ici de référence aux ordres antiques, ne serait-ce que par les proportions et les répertoires car ces chapiteaux très épannelés se retrouvent tant avant l'arrivé de la première renaissance française que pendant et même peut-être après. En fait en y regardant de plus près ces corbeilles épannelées - qui se sont quelque peu aplaties - sont celles des chapiteaux à boules et crochets du XIII° siècle dans les églises.
Le manteau droit lui aussi se retrouve sur des cheminées de la période transitoire entre XV° et XVI° siècles sur des cheminées totalement construites hors oeuvre. Le foyer très profond annonce une autre cheminée à l'étage supérieur, ce qui est le cas. 
Et cette cheminée à l'étage est construite hors oeuvre et on voit que le manteau prolongé en mur droit de la cheminée, jusqu'au plafond de la pièce,  peut étayer la base de la dalle du foyer de la cheminée supérieure mais ne supporte pas en fait les piédroits qui sont eux solidaires de l'appareillage de la cheminée dans le mur.
 Lorsque la rédaction va revenir sur La tour Est Charente en quittant cette parenthèse d'élargissement des regards à partir des mutations des postes de tirs en fenêtres fortifiées et fenêtres, sur les approches de caractéristiques résidentielles qui s'épanouissent au XV° siècle - entre XIV° et XVI° - qui nous conduisent à isoler et finalement à identifier - en terme technique à  "inventer" - une nouvelle maison-tour, dans ce chapitre consacré aux maison-tours je vais faire une présentation technique des ces questions de construction des cheminées les unes sous les autres et je vais être amené à ouvrir une réflexion sur la construction du mur sud principalement qui contient à la fois les conduits de cheminées (dont on essaiera de comprendre l'agencement par une coupe schématique) et la cage de l'escalier en vis en encorbellement sur un angle en équerre sortant.
Avant ces explorations et  présentations revenons à Varaignes et à la chemine du 2° étage habitable.
Nous avons à cet étage une cheminée complètement ressortie hors oeuvre avec des grosses colonnes à bases à facettes sur socle et chapiteaux déprimés épannelés à facettes sous un gros tailloir également à facettes, identique au montage de la cheminée à l'étae en dessous, mais hors oeuvre. Le manteau plat est sculpté à la base et en corniche de tors dégagés par des cavets et gorges. Le corps de moulures supérieur vient en encorbellement sur celui en soffite. Ce manteau est articulé en deux faces qui reprend le mouvement en facettes du chapiteau/tailloir et de la base. L'avaloir est masqué par un mur droit qui monte jusqu'au plafond.
Nous sommes là sur un modèle de cheminée fréquent à partir du troisième tiers du XV° siècle.

 Mais la pièce supérieure en surcroît n'est pas chauffée. pour le moins il ne reste aucune trace de cheminée et le conduit (refait) arase le droit du mur : cependant cette question va être reprise plus bas car la question d'une pièce qui aurait perdu sa cheminée ou dont la cheminée n'aurait jamais été réalisés va se poser avec le schéma de montage des deux cheminées en dessous, lors de l'étude du motae des cheminées de La Chaise. Cette pièce à Varaignes n'est pas totalement en surcroît. Elle est construite de façon particulière que je vais essayer d'illustrer par ce montage en deux icônes successives.

Si l'ensemble de cette tour va servir la suite de l'analyse de la tour d'Est Charente, j'insiste une nouvelle fois sur ce modèle de construction de la dernière pièce derrières des mâchicoulis couverts car c'est exactement ce que j'ai retrouvé à la
Tour Est Charente
Sur mon schéma de présentation je n'ai pas restitué une charpente débordante dans le chemin de ronde car il m'a semblé que la toiture a été refaite. En effet le chemin de ronde est déjà très bas et une charpente débordante dans cet espace déjà réduit par un niveau de sol sur-élevé par rapport à celui de la pièce, rend cet espace quasi inaccessible et très dangereux pour la personne qui voudrait s'y risquer sans prendre la précaution de combler les vides entre les merlons par des planches. Je crois qu'on pouvait tout de même partiellement y circuler dans l'état, sauf bien évidemment au sud lorsque les conduits de cheminées occupaient toute l'épaisseur du mur d'élévation.
Mais une autre question se pose c'est celui de l'éclairage de ce chemin de ronde qui n'a pas, dans l'état actuel de la rénovation de la pièce en surcroît, de fenêtres correspondantes entre parapet en encorbellement et mur d'élévation de clôture de la pièce. Dans les donjons résidentiels de la période je n'ai jamais rencontré ce système de surélévation du niveau du chemin de ronde par rapport au sol de la pièce en surcroît : les niveaux des sols sont les mêmes et les fenêtres qui ajourent le parapet ont leur répondant sur le mur de clôture du niveau en surcroît qui peut-être divisé en pièces habitables parfois éclairées et parfois non, pour le logement du personnel comme on le voit encore très bien conservé au château de Val (Cantal). Pour la reconstitution de La tour Est Charente j'ai opté pour de petites fenêtres de parapets ayant leurs répondants intérieurs pour éclairer la pièce en surcroît mais un autre système a pu être utilisé comme celui qui est encore repérable à Varaignes par delà le mauvais état des parties supérieures des élévations des parapets sur consoles. Mais le montage de Varaignes a très bien pu être utilisé - donc je vais proposer une planche complémentaire avec les deux versions possibles, compte tenu des solutions identiques d'élévation en niveaux des sols différents entre pièce en surcroît et mâchicoulis  Le montage de Varaignes semble d'avantage avoir été une élévation du parapet en sorte de créneaux qui donnent des demies-ouvertures sous charpente. 
Suivant le schéma ci-dessous qui est aussi celui du château voisin de Mareuil au XVI° siècle.
 Ce système d'éclairage des parties hautes sous charpente ne signe pas une période, mais un choix, car depuis au moins le XIII° siècle on rencontre des sommets de tours ou de pièces d'apparats (Aula) ainsi terminés par des crénelages sous charpentes directement posées sur les merlons. Ci dessus l'exemple du Hameau de Challanges [déjà produit dans la rédaction du Manoir du Lau] mais l'inventaire des châteaux n'est pas avare de ce système qu'on attribue bien trop hâtivement à la présence de terrasse sans se poser la question de la possibilité d'une voûte porteuse de la terrasse.

Nous pouvons maintenant aborder la liaison entre les étages chauffés, donc habités et la pièce en surcroît.
C'est un petit escalier en vis en encorbellement sur l'angle sud-est, en équerre sortant comme déjà dit plus haut,  qui assure cette liaison.
On remarque tout de suite l'alignement l'une sous l'autre des petites fenêtres d'éclairage intérieur de l'escalier. 
L'escalier par la modénature est contemporain des cheminées, il a donc été construit en même temps que les étages des pièces chauffées. Suivant la remarque de Delâge et Warembourg la base de l'encorbellement est soutenue par le mur de la pièce basse (niveau 2 - 1° étage avec bouche à feu) au-dessous du premier niveau habitable puisque le départ de l'escalier se situe au niveau du sol de la pièce. Il n'y a aucune liaison intérieure avec les deux niveaux inférieurs.
A l'extérieur on ne remarque aucune reprise de maçonnerie propre à justifier une insertion postérieure à la construction de la base de cet escalier en vis. Tous les marqueurs orientent vers la construction d'une tour dont le gros oeuvre aurait adopté - avant certains remaniements lorsque le périmètre s'est développé et structuré en "château" - la communication entre les étages à partir du premier niveau habitable  et chauffé par une tour d'escalier en vis hors oeuvre en encorbellement : ce serait le projet architectural global de la maison-tour au gros oeuvre construit en un seul jet. Je précise bien "ce serait" car un relevé archéologique précis donnerait-il d'autres orientations pour un retour à une base plus ancienne que l'élévation à partir du 1° étage, des réemplois ne signant nullement un chantier en plusieurs périodes   ? Dans l'état actuel de la recherche rien ne va vers cette hypothèse de plusieurs chantiers du XIV° au XV° siècle, puisque des maisons tours du XV° siècle - carrées ou rondes - sont édifiées à partir de rez-de-chaussées voûtés sans lien avec les étages supérieurs, en caves hors sols. Reste la question de cette pièce plus basse au 1° étage, à entrée indépendante, au-dessus de  la cave hors sol à entrée également indépendante. Toutes ces entrées sont toutefois sur la face nord de la maison-tour . 

Pour ma part je ne peux pas aller plus loin sans exploration archéologique.

Même si les éléments recueillis ne sont pas encore tout à fait déterminants pour une maison-tour conçue d'un seul jet, ils le sont pour comprendre que nous avons là un superbe témoignage d'une implantation architecturale seigneuriale dont la première construction visible et magnifiquement conservée est une maison-tour de la seconde moitié du XV° siècle. La bouche à feu étant postérieure nous n'avons aucune indication d'un dispositif de défense active au XV° siècle. La maison est donc essentiellement et pour ainsi dire totalement résidentielle avec des mâchicoulis couverts purement ornementaux et symboliques. 

Cette maison tour peut donc nous servir pour continuer à avancer sur l'étude de la maison-tour d'
Est Charente

et servir d'outil archéologique pour d'autres études dont celle d'Yviers, plus bas dans la page.

Ainsi, nous voici parvenus au seuil d'une compréhension plus globale et technique des composantes de cette tour de guerre d'Est Charente transformée en maison-tour. Les analyses techniques vont cependant se poursuivre.

En préambule 
de cette dernière phase de l'étude archéologique de la maison-tour d'Est Charente je propose cette information
Le lecteur intéressé par ces histoires d'entrées dans les maisons-tours par un passage - que nous suivons en fait depuis Saint-Sulpice-le-Dunois - qui sert à la fois la pièce de même niveau et le départ de l'escalier en vis dans les étages, ou des échelles de différentes natures, en sorte de vestibule, je le renvoie à la prochaine étude sur la tour d'Yviers où là nous voyons un autre agencement sur une maison tour plus ancienne que le remaniement de cette tour d'Est Charenete, mais construite ou reconstruite d'un seul jet avec également un escalier en vis en angle de la tour mais totalement en oeuvre et saillant en encorbellement sur l'angle intérieur de la pièce au niveau de l'entrée. Nous verrons également un autre type de relation intérieure de la vis aux étages  et en plus depuis l'extérieure avec deux entrées indépendantes à la tour : une en cave voûtée hors-sol et une à l'étage pour entrer dans la partie résidentielle par un passage articulé de façon différente avec le départ de l'escalier en vis en oeuvre.
Ces questions se répercuteront également sur les maisons-tours de plan circulaire et notamment avec les tours résidentielles, donc maisons-tours, construites pour la captivité du prince Zizim présentées plus bas sur cette page
Fin du préambule

Poursuivons cette analyse de l'escalier et de sa relation avec les étages par aménagements de ces pièces à partir du niveau de l'entrée par la tour d'escalier.


Les ébrasements de fenêtres sont maçonnés en grands appareils réguliers, en cages rectangulaires à couvrements plats sans moulures ni ornements, ni intérieurs ni extérieurs. On ne trouve aucune trace de traverse ni de coussièges. Les proportions de ces baies, alignées aux seuils de la cage d'escalier, ne sont pas celles attendues dans un esprit gothique. Les allèges très basses ou basses confirment des réaménagements de percements plus anciens qui ramènent à un second aménagement élargi de fenêtres plus étroites ainsi qu'à la récupération encore plus ancienne de postes de tirs comme indiqué sur la reconstitution de la tour primitive. Ce qui semble tout à fait normal vu l'agrandissement des pièces à partir du 3° niveau, 2° étage. Les appuis de fenêtres sont moulurés dans la veine des profils du XV° siècle mais ils le sont toutefois dans un esprit différent et, en fait, si on retrouve le même esprit du rythme des moulures entre les soffites des appuis de fenêtre de Lusignac au XVI° siècle et le culot de l'encorbellement de la tour d'escalier également dans le XVI° s, on repère une différence assez grande avec les appuis de fenêtres de La Tour Est Charente.
Ce qui bien sûr isole cette sculpture des soffites des appuis de fenêtres de la tour Est Charente des rythmes retenus pour l'encorbellement de son escalier. Est-ce là un argument suffisant pour comprendre que deux chantiers des fenêtres a été effectif : un au XVI° siècle lors de la modification de la tour en maison-tour et un plus tardif, plus sec, dépourvu de décors d'ébrasements. D'où sur ma reconstitution une fenêtre à traverse avant l'aspect actuel que nous connaissons. Mais nous restons tout de même sur  cette incertitude, sur cette "corde raide" pour évaluer un percement de la porte au rez-de-chaussée dans un premier chantier de modification de la tour. Doit-on reporter cette transformation de l'ébrasement du rez-de-chaussée dans le même chantier de modification des fenêtres ou doit-on le laisser contemporain de l'installation de la tour d'escalier ?  La question reste ouverte...

                           La question de l''installation des cheminées est assez délicate par le simple fait qu'on ne peut pas les approcher ni voir les piédroits de la cheminée du premier étage chauffé, pas plus que le manteau détruit de la cheminée du second étage. Il nous reste toutefois de très précieux témoignages qu'il faut analyser et finalement mettre en rapport avec les solutions techniques auxquelles les construction de la fin de la période gothique ont eu recours pour superposer des cheminées. De tels systèmes ne sont pas généralisés d'un château à l'autre de la même région et finalement vont nous entraîner une nouvelle fois dans des appels à d'autres châteaux.

Pour démarrer l'étude je propose la planche ci-dessous en trois types de constructions des cheminées
 par leurs conduits en oeuvre ou hors oeuvre.
En principe ces relevés archéologiques repris en outils d'études sont suffisamment clairs pour se passer de commentaires superfétatoires. 

En se rapprochant de La tour Est Charente et en revenant à ce château de Varaignes dans lequel j'ai isolé plus haut la construction d'une maison-tour par la suite intégrée au périmètre castral, nous nous rapprochons de la solution qui a dû être celle de La tour Est Charente sauf que la hotte et le manteau se confondent, contrairement à Varaignes,  dans une même élévation verticale sans moulure comme à Curac. A Bourganeuf les cheminées superposées, aux conduits tous construits en oeuvre, n'adoptent aucune modification de la conventionnelle élévation manteau-hotte pyramidale en traduction extérieure de l'avaloir qui démarre au-dessus de la partie verticale interne du manteau.

A Curac les cheminées ne sont pas conçues dans un même jet architectural même si le projet architectural global reste cohérent : c'est donc une adaptation (voire l'étude de ce château sur la prochaine page ouverte sur ce blog à partir de la fin septembre 2019).
En poursuivant sur La Chaise nous retrouvons des caractères voisins mais abordés différemment. Ces variations vont nous conduire vers le modèle d'un autre château de la région auquel je fais appel pour la réflexion sur La Chaise : Mareuil déjà appelé en modèle pour des étais d'étude de cette maison-tour.
Il reste donc un problème important qui va nous conduire à reconsidérer un chantier unique pour l'aménagement des cheminées de 
La tour Est Charente
 je pose le problème en images

Pour élargir et enrichir le sujet nous retrouvons le château de
Mareuil 
auquel j'ai déjà fait appel dans cette étude de 
Cette tour Est Charente
 pour ses décors flamboyants du XVI° siècle.
Je vais maintenant m'intéresser à un bâtiment qui a toutes les chances d'être du XV° siècle, pour le moins de ce qui a été peut-être récupéré de l'ancien château détruit à la fin de la Guerre de Cent-Ans (nous disent les notices locales).
Pour écarter toute idée de "château de guerre" j'emprunte cette citation à  l'avant-propos de Nicolas Faucherre (Places fortes - bastion du pouvoir", 1986, p.9) :
"                La chute de Constantinople, la  fin de la Guerre de Cent-Ans sonnent le glas d'une société et de sa classe dirigeante. 
                  Jusqu'alors, les pouvoirs militaires étaient essentiellement aux mains des seigneurs qui pouvaient s'appuyer sur leurs châteaux et les cités fortifiées de leur domaine pour rivaliser avec le roi. La reprise de la Guyenne marque la fin de notre première guerre nationale. Désormais la légitimation de la puissance publique et la montee des pouvoirs des collectivités bourgeoises vont aller jusqu'à interdire l'édification et l'usage des fortifications privées, ce qui eut pour conséquenc leur déclin. Le château fort seigneurial est alors devenu manoir, et la fortification une affaire d'Etat".
                   Avec le château de Mareuil on voit passer l'outil militaire à l'outil de prestige mais il conserve en valeurs symboliques et ornementales des dispositifs anciens et une réelle ostentaction ornementale toute flamboyante, compensatoire des valeurs militaires perdues, que seuls les modèles royaux de la fin du XV° siècle permirent au XVI° siècle jusqu'au Concile de Trente. (Voir sur ce blog les recherches ornementales pour le manoir du Lau, avant la fin de l''étude de cet autre château du Périgord Vert - sur ce blog:  
                              Allemans en Périgord - Manoir du lau - Archéologie Médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2018/09/allemans-en-perigord-manoir-du-lau.html

 
Le bâtiment qui nous intéresse ici est celui du premier ouvrage d'entrée qui est cette tour carrée très remaniée et progressivement intégrée dans un dispositif de conciergerie plus complexe donnant accès à une rampe d'accès qui conduit en face du second ouvrage d'entrée,  séparée de la base du gros de la construction par un fossé large et profond, accessible et défendu en cul de sac par de grosses bouches à feu.
Voici cette tour carrée qui était au moins un étage plus haute, sinon encore réhaussée d'une pièce en surcroît et d'un toit an pavillon.
Fut-elle un temps la construction d'un pont levi à flèches ?
On peut au moins supposer et surtout avancer que le passage actuel est un argument architectural remanié et même profondément remanié de fond en comble sinon par des pans entiers de certaines façades et par une conclusion des parties hautes, certes harmonisée au reste du décor flamboyant, mais bien curieuse.
Les ventaux qui ferment l'accès sont encore plus récents car on voit à l'intérieur un rez-de-chaussée aménagé pour le maniement d'une porte à glissières fermant le passage d'entrée au niveau d'un pont qui comble le vide d'une dépression de la plaine entre la route et l'entrée. Dépression qui conduit à l'entrée sans protection du fossé entre la rampe et le gros oeuvre du château.
Au dessus de ce réaménagement du passage d'accès au château à travers la tour carrée on voit deux cheminées superposées sur le même mur à droite en entrant alors que l'accès à la première pièce unique de la tour (par étage - deux étages de pièces chauffées) se trouve sur la face opposée (à gauche en entrant) dans l'angle lui-même opposé à celui des murs extérieurs au dispositif (photo ci-dessous). Ces cheminées sont construites décallées de l'axe de l'entrée (photo ci-dessus)
Les cheminées sont au nombre de deux, l'une sous l'autre et identiques en répertoires sculptés et proportions. De la chéminée supérieure ilne reset que les parties basses des piedroits. Ces vestiges permettent d'évaluer la hauteur du second étaage habitable en plus des accès qu'on voit sur la figure ci-dessus
Si les piedroits des cheminées sont d'un type on ne peut plus commun à la fin du XV° siècle (quatrième quart pour être large) le manteau est pour sa part moins commun et nous renvoie à l'organisation de la cheminée de Curac (sans arc de dcharge) et du premier étage de La Chaise. Il s'agit d'un mur en grand appareil élevé sur plate-bande, sans moulure ni décor : donc un mur au-dessus des pedroits qui permet de supporter le foyer de la cheminée supérieure dont le conduit est nécessairement construit en avant de celui de la cheminée au-dessous, comme on le voit ci-dessous
Nous voici donc ici en face d'une tour carrée profondément réaménagée à différentes époques dont une vers la fin du XV° siècle avec deux pièces chauffées aux étages, l'une sous l'autre, sur un rez-de-chaussée qui fut ou qui est devenu un premier passage protégé vers la rampe d'accès au château.

Nous sommes là dans une configuration qui est un nouvel avatar de la maison-tour (ces informations semblent suffisemment importantes pour les cibler dès maintenant en début d'étude de ce sujet sur les maisons-tours) pour lequel les cheminées construites ensemble sont bien liées au mur remanié mais au couple hotte/manteau appareillée en plate-bande (pas de linteau) de celle inférieure conçu comme un étai qui supporte le foyer supérieur avec une faible pénétration du conduit hors oeuvre dans le mur le plus ancien qui a été taillé pour loger une cheminée, également hors oeuvre, sans prendre sur l'espace du passage. Donc un système gigogne de remaniement du mur plus ancien et rès épais qui a permis de construire un espace habitable par un accès hors oeuvre aux étages, avec des aménagements finalement en oeuvre si on considérère l'épaisseur du mur primitif plus ancien. Mur qui fut ensuite bûché, sur lequel on a pris de l'épaisseur pour agrandir la pièce er créer des aménagements hors oeuvre si on considère le résultat de l'agrandissement de la pièce.

Toutes ces solutions, de Curac, à Varaignes, à Mareuil, nous montrent des aménagements en conduits hors oeuvres de cheminées elles-même hors oeuvre dans des tours construites de neuf ou en volumes élargis et plus anciens de plan(s) carré(s) ou de murs droits; contraiement aux murs courbes des maisons-tours de plan circulaire (voire plus bas les maisons-tours de plan circulaire).

Avec cet élargissement des observations on peut revenir  à cette tour
d'
Est Charente
et aborder le sujet avec des outils qui nous permettent une approche plus singulière
des constructions des cheminées de cette maison-tour issue d'un remaniement d'une tour de guerre très anciennes aux murs très épais.

Par delà les difficultés de relevés rencontrées dans la claire perception de toutes les composantes de la maisons-tour, nous pouvons voir la partie supérieure de la cheminée inférieure. Cette cheminée a eu ses piedroits buchés ou retaillés en formes galbées, ou ventrues, et une petite tête en réserve, prolongée par des raies en partie inférieure ou sous son menton, a été sulptée juste au dessous de ce qui fut un chapiteau.
Le remaniement a t-il concerné le manteau de la cheminée ? C'est probable mais pas obligatoire si on en revient au modèle de Mareuil. En revanche si on regarde du côté de Varaignes on voit que le corps de moulure qui isole la hotte du manteau n'existe pas à cette tour d'Est Charente
Au dessus, deuxième niveau chauffé, la cheminée conserve ses piédroits mais perd son manteau. Ces piedroits on les voit et on voit aussi qu'ils sont galbés d'origine.
On voit qu'ils sont d'origine tout comme le chapiteau plat qui avance pour soutenir ou étayer l'encorbellement du manteau en plus projeté en avant de ce curieux chapiteau plat au retour sur le piédroit qui est aussi sculpté d'une petite tête. 
De ceci il résulte que nous sommes en face de plusieurs chantiers d'aménagements des chapiteaux des cheminées et que la mise en harmonie du premier niveau est ramené dans l'esprit de celui du second niveau plus moderne.
Le manteau inférieur s'arrête sur une ligne qui n'est pas celle du sol de la pièce supérieure. Y aurait-il eu ici confirmation d'un épais plancher en "terradis" qui, sécroulant dans la seconde moitié du XVIII° siècle aurait fait penser à une voûte lors de la visite de l'huissier auteur du rapport en texte d'archive cité plus haut ?

                      Les cheminées de la maison-tour n'ont pas été installées en une seule fois ou alors il y a eu des remaniements ce qui va encore dans l'hypothèse ou la quasi confirmation d'un aménagement en plusieurs chantiers, et donne de l'argument à un remaniement des ouvertures également en plusieurs chantiers :
                          -  un chantier au moins lors de l'agrandissement des pièces supérieures puisqu'on garde en reserve la partie murale infrieure pour assoir le foyer de la cheminée du premier niveau.
                                 - un chantier fin XVII° ou début XVIII° s avec la nouvelle tendance à galber les piedroits des cheminées par ce nouvel esprit des formes qui se construit à la fin du règne de Louis XIV sous l'impulsion de Robert de Cotte et qui va conduire au rocaille, (un chantier au XIX° siècle est-il possible ?).

                         En revanche les parties hautes mises en place lors de la construction de la tour d'escalier ne semblent pas avoir été concernées par ces changements et on remarque archéologiquement que le niveau du palier de la pièce en surcroît - donc son plancher -  est au dessous de la partie supérieure des merlons de l'encorbellement, une fois les trois consoles canoniques de ces dispositifs ressitués. On retrouve bien l'organisation de Varaignes.
Conclusion
L'étude de cette tour de guerre transformée en maison-tour, en début de recherche juste après la maison-tour beaucoup plus archaïque mais construite d'un seul jet à Saint-Sulpice-le-Dunois, est véritablement des plus riches par le nombre de questions et de recherches auxiliaires qu'elle à nécessité auprès des châteaux des environs. Cette seconde étude nous permet également d'enrichir et de consolider l'idée d'une nouvelle famille architecturale à part entière puisqu'elle nous a permis la recherche de voies similaires et tout à fait comparables à Varaignes. En plus avec des avatars comme à Mareuil la mise à jour de ce nouveau vocabulaire architectural permet de comprendre la source d'autres aménagements et réaménagements dans des tours carrées plus anciennes, ou par des tours carrées, ou rondes, auxquelles on a ou on aurait donné de nouvelles orientations après la Guerre de Cent-Ans, et peut-être pendant si la suite de la recherche nous conduit avant 1450, si elle nous permet aussi de redescendre en amont pour faire le lien avec Saint-Sulpice le Dunois, voire, à contrario à remonter en aval, vers d'autres maisons-tours tardivement construites ou aménagées dans le XVI°, voire XVII° siècle et plus... car en fait à La Chaise si nous arrivons à fixer des repères d'époques de construction du XIII° au XVI° siècles, la suite est beaucoup plus difficile à évaluer car les réaménagements nous conduisent bien au seuil des lumières... Et quand on voit la position que la maison-tour de Varaignes occupe au sein de son complexe castral ne sommes pas en droit de regarder vers l'apparition des pavillons de la  naissance de la période classique dont la genèse est encore à clarifier...

Quelles sont les grandes lignes à retenir, en caractères caractéristiques pour isoler le bâtiment dans la famille des maisons-tours, certainement modulables par l'inventaire à venir ?

1 - petits bâtiments de section carrée (ou ronde) à dimensions variables pouvant évoluer vers des bâtiments surdimensionnés qui ont les mêmes caractéristiques ou qui enrichissent le type architectural.
2 - une seule pièce par étage.
2 - un étage socle hors-sol pourvant évoluer vers un hors-sol partiellement enterré dans des cas de constructions sur talus - généralement une cave pouvant être voûtée - avec une entrée extérieure indépendante ou par liaison intérieure à partir du 2° niveau (1° étage), voire du second niveau (3° étage), et même une entrée entre les deux premiers niveaux servant le rez-de-chaussé voûté et le premier étage habitable (voir plus loin Bourganeuf).
3 - des étages supérieurs d'habitations. Généralement à partir du 1° ou du second étage (2° et 3° niveaux). Leur accès est indépendant des étages inférieurs par une porte à passerelle mobile au premier ou au second étage. Des variantes  et avatars peuvent apparaîtres.
4 - des édicules ou dispositifs extérieurs d'accès à la passrelle mobile,  éloignés de la tour peuvent encore être répérés soit en archives soit recherches archéologiques. 
5 - Les pièces d'habitation peuvent être chauffées ou non. 
6 - La liaison entre les pièces habitables peut se faire de plusieurs manières :
                                               - par un escalier en vis hors oeuvre ou en oeuvre suivant les cas.                                                        - Escalier en encorbellement dans un angle de la tour si l'escalier est en vis hors oeuvre.
7 - Escalier dans l'angle de la tour, à la cage d'escalier prise sur le volume intérieur des pièces servies, si l'esclier est en oeuvre.
- Echelles de meuniers intérieures.
- Escaliers en bois en vis ou à volées tournantes, en oeuvre.
- Dans le cas des tours rondes l'escalier en vis est soit  engagé en oeuvre formant un bourgeonnement sur le périmètre extérieur, soit construit dans une cage d'escalier spécifique servant tous les niveaux ou faisant le lien avec tous les niveaux ou seulement avec les étages habitables. Certaines tours rondes peuvent avoir un escalier bourgeonnant servant le bâtiment de fond en comble.
- Dans certains cas de maisons-tours sudimensionnées les bâtisseurs ont pu adopter des escaliers en vis hors oeuvre. Si ces tours sont de plan carré on peut avoir une impression extérieure de petits donjons résidentiels surdimensionnés à deux pièces par étage sans tours rondes de flanquement extérieur des angles du bâtîment. La tour d'escalier en vis hors oeuvre occupera généralement une position au 1/3-2/3 sur la façade comme sur les façades des donjons résidentiels à deux pièces par étage : cette ambiguité des mutations architecturales arborescentes au XV° siècle essentiellement.
7 - généralement un étage supérieur recevant un traitement différencié :
- pièce en surcroît sur encorbellement ou non,
- pièces ouvertes à balcons ou autres grades corps. 
8 - éléments militaires discrets, ajoutés ou symboliques. Défense passive ou éléments ornementaux de défense active.

Au stade de la recherche ces caractères ne sont pas exhaustifs.
 Néanmoins, ils permettent déjà d'avoir une idée claire de cette famille architecturale pour un retour scientifique et évident sur l'architecture de transition du XV° siècle entre fin de Guerre-de-Cent-Ans et période gothique chevauchant la Renaissance en France, jusqu'à l'intégration de ces tendances et modes et usages dans l'architecture classique française se dégageant à partir de la moitié du XVI° siècle avec le Louvre de Pierre Lescot en bâtiment inaugural significatif.
En revanche, une fois de plus, nous n'avons pas à ce stade de la recherche de créneau fixe entre l'apparition de ce type architectural et sa disparition des us et coutumes français (une règle peu connue de la grammaire française m'obligerait à écrire "us et coutumes françaises". Mais craignant que cette règle grammaticale soit très largement ingorée je laisse "français" au masculin)

lA RECHERCHE QUE J'ENTREPRENDS ICI FERMEMENT DE MANIERE INAUGURALE EST DONC
 PLEINEMENT OUVERTE EN TERME DE DEFINITION DE NOUVELLE FAMILLE ARCHITECTURALE ENTRE XIV° ET XVI°, VOIRE XVIII° SIECLES.

(CETTE RECHERCHE DONT LA REDACTION COMMENCE LE 21 JUIN 2019 EST DORS ET DEJA  PROTEGEE  PAR COPYRIGHT COMME TOUTES LES RECHERCHES PRESENTEES SUR CE BLOG)



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Yviers
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La présentation de cette maison-tour reprend et développe sa première présentation sur la page de ce blog
Yviers/Charente - Archéologie médiévale - Une synthèse sur l'évolution architecturale du XV° au XVI° et XVII° s. en France - Mutations des donjons et maisons-tours des petits châteaux de la fin de la Guerre de Cent-Ans vers les donjons résidentiels de la fin du XV° siècle au XVI° siècle et  des incidences dans le classicisme français.
https://coureur2.blogspot.fr/2018/04/yvierscharente-archeologie-medievale.html
La tour appartiendrait à des constructions du site, plus anciennes que le château. Elle aurait toutes les chances d'être un bâtiment de la première moité du XV° siècle   avec son rez-de-chaussée en cave voûtée aveugle et accès indépendant derrière une base de la tour irrégulièrement talutée et maçonnée en appareil irrégulier pour une élévation des étages en grands appareils quasi-réguliers. Deux natures de pierres et deux appareillages différents.
Le calcaire relais la pierre des grisons précise Bruno Sépulchre. Les relevés archéologiques font apparaître une tour construite d'un seul jet mais peut-être sur les substructions d'un bâtiment plus ancien, ou différemment commencé selon les traces archéologiques qui sont visibles dans la cave où un réemploi est tout à fait évident dans la voûte. 
L'accès à  cette maison-tour se faisait à l'étage par la cage de l'escalier en vis en-oeuvre qui servait tous les étages, comme pour l'accès aux donjons résidentiels de la fin de la Guerre de Cent-Ans. 
Le montage ci-dessous a pour objet de montrer que l'alignement vertical sur un même mur des petites fenêtres d'éclairage de la cage d'escalier n'est pas encore  passé dans les habitudes de construction des cages d'escalier en oeuvre ou hors oeuvre. En fait une seule de ces petites fenêtres éclaire la cage d'escalier, celle à l'ouest. Les deux autres sur la façade sud éclairent le passage entre la cage d'escalier et les entrées dans les pièces du second et troisième étage.
Ce qui pourrait aussi aller dans le sens de percements très postérieurs à la construction de la tour des fenêtres des pièces sans cheminées, alignées les unes sous les autres sur chaque façade réceptrice.



Le coyau est intégré à la charpente pour couvrir l'ensemble de la sablière qui fait ressaut sur l'extérieur du surcroît au lieu où est installée la corniche de lien entre le mur et le toit. Les jambes de forces sont en fait un déplacement des arbalétriers vers l'intérieur de la charpente, calés à l'intérieur du mur en surcroît, pour prolonger l'entrait vers le maintien d'un chevron assez éloigné de son arbalétrier.
Je viens de réutiliser cette étude technique pour compléter en proposition de reconstitution la maison-tour de La Chaise
Pour le lecteur qui se reporterait à la page "Yviers" de ce blog, il va retrouver des détails de cette évolution des couvrements pour comprendre à quel point les toits dits "à la Mansart" ainsi que les pièces mansardées sont purement une synthèse, le résultat d'une évolution entre les charpentes des maison-tours de la fin de la Guerre de Cent-Ans, à combles en surcroîts et les combles à deux étages des premiers donjons résidentiels rectangulaires également de la fin de la Guerre de Cent-Ans au quatrième quart du XV° siècle. Donc rendez-vous sur la page "Yviers" au chapitre de l'évolution des combles et charpentes, après celui de l'évolution des plans, circulations et élévations. 
Pour le lecteur qui aborderait l'étude du manoir du Lau sur ce blog, il retrouvera ces principes des combles combinés à des pans de bois d'étages supérieurs de châteaux ainsi conçus ou réparés (en proposition de reconstitution d'après des observations faites sur d'autres châteaux)

Sur des bâtiments de même type mais beaucoup plus développés comme l'énorme tour carrée du château de Polignac (Haute-Loire) on pouvait retrouver une couronne en encorbellement et deux étages de combles charpentés en retrait du parapet sur consoles. Ici nous avons les traces intérieures et extérieures de vestiges de couronnement au-dessous d'une corniche encore partiellement en place. Mais il ne s'agirait pas d'encorbellement ni de vestige de mur terminé par des merlons, simplement d'un appareillage particulier de la partie en surcroît du mur pour le renforcer puisque ce mur reçoit les poussées intérieures des jambes-de-force des arbalétriers de la charpente du toit de la tour (la charpente actuelle est neuve. Ces jambes de forces sont communes dans la région, mais s'agit-il de jambes de forces ? La réfection de la toiture date de 1999 mais le système actuel qu'on perçoit en jambes de forces bloquées par une élévation en surcroît du gros oeuvre témoigne qu'il y a eu là une charpente sensiblement identique avant réfection. Etat qui serait celui d'origine ?). Le mur du surcroît est plein sauf sur le site d'un espace qui semble correspondre à un aménagement prévu ou voulu à la quasi verticale de l'entrée à l'étage, légèrement décalé vers l'est toutefois. Donc, en principe s'il y a eu un dispositif à cet endroit ce ne pouvait être qu'un dispositif défensif  comme un bretèche en surplomb d'une entrée et non pas de levage puisqu'il n'y a aucun accès visible du comble par l'extérieur. L'hypothèse mérite d'être avancée pour une future vérification, car dans ce cas nous aurions là un précieux témoignage de la position du dispositif primitif qui permettait d'accéder à l'entrée à l'étage car bien évidemment ce n'est pas cet escalier moderne tourné vers la cour du château ou donjon résidentiel plus moderne qui est le dispositif original d'accès à l'entrée dans la partie résidentielle de la maison-tour. En revanche cet accès (rampe ou tour avec passerelle en bois - sans pont-levis) devait être inclus dans un périmètre qui se serait étendu aux murs anciens (XIV° ou XV°) qui apparaissent en relevés archéologiques du château de construction plus récente que la  Maison-Tour.

Si je maintiens cette approche des parties hautes de la tour d'Yviers,
je suis cependant obligé, 
en quelque sorte, d'ouvrir la réflexion sur un étage en surcroît modifié à Yviers, compte tenu de ce que nous avons découvert à La Chaise et à Varaignes. Ce qui toutefois ne change rien pour une évolution des parties hautes vers les toits à la Mansart, mais qui modifie l'approche originale de la tour d'Yviers, qui aurait été par la suite transformée. 
En effet, en principe, lorsqu'il y a eu des merlons en couronnement des bâtiments soit les murs porteurs des bâtiments ont disparu entraînant avec eux les encorbellements, soit il reste les vestiges d'un ou de deux rangs de consoles. A Yviers il ne subsiste rien mais ces merlons ont pu être bûchés dans le cadre d'un réaménagement qui a transformé les fenêtres, par exemple. L'hypothèse a valeur puisque ces jambes de raidissement, si jambes de raidissement il y a, sont systématiquement composées de trois pierres empilées derrière un mur en élévation partielle en comble. Or nous sommes là parfaitement dans l'agencement des parties hautes de La Chaise et de Varaignes si on restitue aux jambes de raidissements des merlons bûchés. 
D'où cette reconstitution en hypothèse de recherche que je peux maintenant produire pour Yviers grâce à l'approche archéologique des maisons-tours de La Chaise et de Varaignes qui apparaissent bien comme dépendantes d'une famille architecturale à part entière, avec des variantes, certes, comme toutes les familles architecturales du XV° siècle qui en présentent de nombreuses sans pour autant ne pas appartenir à la même branche architecturale de l'arborescence des évolutions, au sein même des mutations du bâti seigneurial du XV° au XVI° siècles.
Une source imprimée de 1966 nous donne ces détails :
"Yviers. On découvre en effet une intéressante tour carrée, couverte en tuiles, qui se terminait par une galerie défensive, ses ouvertures sont aujourd'hui aveugles". Dans Mémoires de la Société Archéologique et Historique de La Charente. 1966/67 p.150.

Saint-Amant-Montmoreau
Sud Charente
Bassin de la Tude - Vallon du Toulzot

Remerciements :
 Monsieur Jean-Michel Bolvin maire de la communauté des communes de Montmoreau - Saint-Amant de Montmoreau - Saint-Cybard - Aignes et Puypéroux - Saint-Eutrope et Saint-Laurent de Belzagot, Président de l'Association des Maires de Charente.
Madame la Secrétaire de Mairie de Saint-Amant de Montmoreau.


La maison-tour de Saint-Amant se trouve sur un site en belvédère sur la rive droite du vallon du Toulzot, affluent du cour supérieur de la Tude.
(voir sur ce blog l'étude complète du site                        )
Des trois implantations seigneuriales du vallon du Toulzot la maison tour de Saint-Amant est la seule dont l'habitat noble soit dans le périmète immédiat de l'église. De leur côté les trois églises du vallon sont d'origine romane alors que les châteaux ainsi que la maison tour sont beaucoup plus récents, à partir du XV° s. 
Dans un site  magnifique et classé la maison tour de Saint-Amant de Montmoreau a été très remaniée au cours des siècles. Ainsi, elle témoigne de son importance dans la vie du petit village.
D'un archaïsme certain cette maison tour s'émancipe cependant de ses sources de la première moitié du XV° siècle. On remonte alors les XIII° et XIV° siècles qu'on abandonne et on arrive à une très probable date de construction à partir du dernier quart du XV° siècle. Cette dernière datation pose à son tour un problème de conformité aux solutions architecturales contemporaines rencontrées, soit par les maisons tours présentées sur cette page, soit par la famille des mutations du donjon résidentieldu XV° aux XVI° siècles que j'ai isolée et commencé à inventorier en aspects techniques sur ma page de ce blog " Châteaux de la Creuse" puis repris en synthèse par ma page, toujours sur ce blog "Yviers" que le lecteur intéressé peut compléter par l'étude, toujours sur ce blog, du "Manoir du Lau  à Allemans en Périgord". 
La page de ce blog "La tour un mode architectural français pour la guerre et pour la paix"  peut encore enrichir cette réflexion tout autant que la page consacrée à l'étude du "château de Varaignes" par laquelle j'aborde prudemment mais résolument la question de la polychromie architecturale ornementale de ces structures.
Pour pousser plus loin dans cette nouvelle aventure archéologique je vous propose de renvoyer l'étude de cette maison tour à une page prochaine de ce blog, consacrée au site de Saint-Amant de Montmoreau avec l'étude adjointe de son église qui est aussi un morceau archéologique de choix et un point fort asssez singulier dans le panorama des églises de la Charente, séparée de la maison tour au cadastre de 1834 par un cimetière sur lequel les sépultures furent interdites en 1805.
Pour repères, les cimetières de la région, aménagés sur les faces Nord des églises, n'ont pas, par les dates inscrites, de sépultures antérieures à 1800 . Plus exacement je n'en  n'ai pas encore repérées. 
Pour Saint-Amant, compte tenu de l'interdit de 1805, les tombes qui figurent eu cadstre de 1834 seraient toutes antérieures à 1800. Ce sera là un point d'ancrage pour approcher l'étude des diffrences des niveaux des sols entre la maison tour en bordure Nord du cimétière et l'église en bordure Sud, sur un site brutalement en bélvédère d'un verrou qui domine le profond vallon du Toulzot à mi chemin entre sa source et son confluent avec la Tude.

 
Taradeau 
  Département du Var  - Comté de Provence - Lieu dit Chapelle Saint-Martin
 (Le comté de Provence est rattaché à la France en 1482 par donation du Roi René d'Anjou  à son décès en 1480 au comte Charles V du Maine, neveu fragile de Louis XI; Le Roi René était roi de Naples. Les rois de France héritent ainsi du titre de Roi de Naples qui va ouvrir les premiers conflits d'Italie avec le roi Charles VIII qui ramènera les premiers traits de la Renaissance architecturale Italienne dans le domaine royal par Amboise)
Le flanc de la colline est le site de l'ancien village de Taradeau qui aurait été détruit par un pillage au Moyen-Âge.
La chapelle Saint-Martin est romane et la grande tour est dite Taradel. Dans d'autres documents on parle de "tour sarrasine" : la sarrasine est un mode de fermement des entrées. On dit aussi "tour de guet". Aucune appartenance à un périmètre fortifié  ou à un autre bâtiment n'est signalé. On peut toutefois rattacher ces deux bâtiments, église et tour, à l'ancien village détruit puisque la chapelle Saint-Martin était église paroissiale.
Ainsi l'émergence de cette tour pourrait être replacée dans le bâti du village dont elle serait la seule construction encore en place en élévation. 
(L'approche de la tour était interdit lorsque j'ai fait ces photos - Ces photos ont donc été prises en dehors du périmètre protégé par des palissades métalliques ajourées)

Les façades ouest et nord, exposées au Mistral, sont quasiment aveugles
En façade est le percement de la porte est récent. Mais des détails sont originaux ou portent les traces de remaniements

Des séries de petits aménagement orientent vers une recherche de confort intérieur. Des petites ouvertures très étroites sont-elles autant de postes de tirs ?

Une impression de mélange d'éléments de conforts et de défenses (?) semblent caractériser cette tour à deux accès : un à l'étage et un en rez-de-chaussée dont je n'ai pu savoir s'il était voûté ou planchéié, mais dont l'épaisseur des murs évaluable par l'ouverture moderne de la façade est pourrait faire penser à des systèmes de voûtes intérieures : en rez-de-chaussée ou en couvrement pour une terrasse sommitale ?
Sommet de la tour qui a dû être renforcé par des tirants pour éviter l'apparition de fissures et donc d'éventrement. En façade sud les ouvertures sont originales et donnent directement sur le ravin. 
Les grosses destructions autour des ouvertures laissent supposer l'existence ancienne de fenêtres et donc la constitution d'une façade véritable avec des pièces éclairées par un accroissement de l'importance des baies au fur et à mesure qu'on s'élève dans les étages qui peuvent être estimés au nombre de cinq à partir du niveau d'accès à l'étage d'entrée; ce qui nous ramène vers Saint-Sulpice-le-Dunois.

La tour est très bien construite en appareils plats quasi réguliers alternés avec des rangs de gros appareils réguliers quelques rangs au-dessus des ouvertures.

En rez-de-chaussée on voit les vestiges d'un petit mur bahut d'élévation et des angles à bossages rustiques ou à bossages à chanfreins.
Aucune trace visible d'encorbellement ou de vestiges de merlons ou de tout autre système de défense sommital.
Une approche strictement extérieure n'est pas suffisante pour une évaluation globale du bâtiment mais des vestiges d'un mur en appareils réguliers, réfléchis entre rangs à pierres plates et insertions de gros appareils réguliers très nettement plus carrés, pourrait, avec la base en mur bahut, rapprocher cette tour des héritages des appareillages romans, bien qu'avec la tour d'Yviers nous voyons une maison-tour sans aucun système de défense être édifiée en grands appareils réguliers ou quasi réguliers au XV° siècle. La constitution d'une façade à deux entrées combinée à des fenêtres qui évoluent au fur et à mesure qu'on s'élève dans les étages, la présence de petits éléments de confort (pierres d'écoulements extérieur aux étages), la double entrée au rez-de-chaussée et à l'étage, ramènerait cette construction dans le XIV° siècle puisqu'on retrouve ce même principe d'accès dans le XV° siècle (Malval, Yviers).

L'absence de traces visibles de système de défense au sommet de la tour ne nous oriente pas sur la fonction exacte de cette tour prise dans un tissu urbain même modeste. On ne semble pas non plus être dans la configuration des tours patriciennes d'Italie du nord.
Nous sommes donc face à un bâtiment assez singulier, nécessairement de résidence noble ou de notable, ou d'une autre originalité mais très nettement différent des habitats populaires, voire purement militaires, qui interpellent mais que rien ne peut décisivement amener dans une datation inférieure ou supérieure au XIV° siècle et peu vraisemblablement contemporaine de l'église.
Evidemment la mutation du village, si elle était prouvée à partir d'un pillage, poserait de nouveaux axes de recherches, mais encore faudrait-il avoir la confirmation de ce pillage et la date car si cette tour était en place pourquoi aurait-elle résisté à ce pillage qui aurait détruit le reste du village qui en plus aurait été reconstruit dans la vallée, là où il était beaucoup plus vulnérable sans édification d'autre système militaire, ou pour le moins comparable à cette tour si tant est qu'elle ait eu une vocation militaire.

En conclusion temporaire d'étude, à une période de l'histoire où le comté de Provence n'était pas encore dans le domaine royale, bien que dominé par les seigneurs d'Anjou et rois de Naples, mais où l'unité architecturale avait été bien ramenée dans les influences occidentales par les ordres religieux ayant fait essaimer leurs architectures à partir du royaume de France et de la Bourgogne (sœurs provençales et implantations chalaisiennes, voire d'influences clunisiennes) je maintiens cette tour dans la famille des bâtiments qui pourraient rejoindre la catégorie des maisons-tours de l'habitat noble ou de notable, et entrer dans la constitution historique des maisons-tours du royaume de France.

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La Beaume -
Château d'Agoult - Département des Hautes-Alpes
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N'ayant trouvé aucun notice historique je ne suis pas en mesure de proposer une bibliographie sur ce bâtiment. Les informations consultées sur internet confirmeraient ce vide.
Je n'ai pas non plus pu entrer dans ce bâtiment qui était fermé et en vente lorsque je l'ai découvert au hasard d'une maraude de recherches dans les Alpes autour de 2015.
Donc, très modestement, je propose une approche extérieure qui pourra peut-être servir un chercheur qui voudra approfondir le sujet, la connaissance de ce bâtiment dont on comprendra l'intérêt pour cette recherche sur les maisons-tours et les mutations des bâtiments de guerre ou fortifiés en habitat noble ou de notable du XIV° au XVI° siècles.
Angle nord-est.  L'agrandissement à gauche (sud) est daté de 1617 
Face ouest
C'est donc le massif nord, de plan carré (environ 6 x 6 m) qui m'intéresse en première approche Dans un second temps on envisagera l'intérêt de l'agrandissement qui porte la date de 1617 sur sa porte d'entrée au rez-de-chaussée, devenue entrée du château.

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Lorgues
Département du Var - Province de la Provence 
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Crozant
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Aubusson
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Malval
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Malval est un site riche, rare et complexe qui nécessiterait une investigation  avec des équipes distinctes d'archéologues de fouilles et du bâti (historiens d'art/castellologues/ spécialistes de l'art religieux du moyen âge). Les historiens et littéraires pourraient également y apporter leur contribution. Malval pourrait-être le site du château des Mauprat du roman de George Sand, du même nom.
Je donne un aperçu très schématique de cette complexité sur la page de ce blog
La Tour : un mode architectural français pour la guerre et pour la paix, du XIII° au XVI° siècles. Un exemple à l'Est du département de la Charente.
https://coureur2.blogspot.com/2020/12/la-tour-un-mode-architectural-francais.html 

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La Ferté-Hauterive
Département de l'Allier - Province du Bourbonnais
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Saint-Etienne-de-Tinée
quartier Belloire
Remerciements à Monsieur Osiglia, propriétaire
(clichés autorisés)
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Département des Alpes-Maritimes - Provence Orientale dont la partie orientale du Var fut  progressivement intégrée aux états de Savoie depuis 1388 (capitale à Chambéry) par la construction artificielle du comté de Nice jusqu'à la constitution des Etats de Savoie en Royaume (couronne de Sicile de 1715 à 1720, puis couronne de Sardaigne jusqu'en 1860 au moment de l'unification de l'Italie en Royaume). En 1860 le royaume de Sardaigne (capitale Turin en Piémont sur les versants alpins du nord-ouest de l'Italie) disparaît de la carte des Etats souverains dans sa constitution moderne des XVIII° et XIX° siècles, et deux de ses provinces principales passent à la France : la Savoie et le comté de Nice en abandonnant en plus à la France ses droits de suzerain - reconnus depuis le traité d'Utrecht en 1715 - sur deux villes de la Principauté de Monaco qui passent à la France, Menton et Roquebrune. Cette région est une zone de pénétrations culturelles variées d'ouest en est et du nord au sud avec l'entité culturelle de l'arc alpin dont il faut tenir compte même s'il surprend les cadres classiques d'études.
Toutefois il s'agit bien ici d'une maison-tour héritée des modèles médiévaux qui ont remonté jusqu'au XIX° et même au XX° siècle : aussi surprenant cela puisse t-il paraître. De plan carré, avec un accès à l'étage, à l'intérieur une pièce est chauffée par une petite cheminée pas très ancienne.
La question d'une implantation castrale se pose également;
Cette maison-tour est construite sur quatre niveaux : un rez-de-chaussée voûté d'arêtes, avec accès direct, une pièce d'entrée à l'étage à laquelle on accède par un escalier extérieur construit sur un segment de voûte, une pièce au second étage , chauffée par une belle cheminée (XVIII°- XIX° S), à laquelle on monte intérieurement par une seule volée tournante délimitée par deux paliers, une pièce au troisième étage  (quatrième niveau) ouverte en loggia sur les façades sud et ouest, dont le mode d'accès est encore une volée tournante intérieure bien dissociée de celle de l'étage inférieur et tournant à contre-sens. Le bâtiment est couvert d'un toit à quatre pans, jadis recouvert de bardeaux de mélèze.

 Son architecture extérieure est complétée par un important programme peint assez sophistiqué,  sur toutes les faces, plutôt d'inspiration baroque dont la tradition alpine des ornements peints sur les façades a maintenu une source d'origine vernaculaire tout en bénéficiant du renouveau de la polychromie architecturale du XIX° siècle. Pour ces aspects particuliers voire l'analyse plus détaillées et documetnée sur la page  Varaignes - Le château de Varaignes, le village et son église. Un site rural d'écologie et de culture sur le département de la Dordogne en Périgord Vert. Archéologie Médiévale.
https://coureur2.blogspot.com/2020/03/varaignes-le-chateau-de-varaignes-son.html
 Les architectures des maisons-tours des autres régions de l'hexagone pouvaient également être complétées par des finitions et ornements peints, dont les enduits comme nous l'avons vu avec les exemples ici exposés. A Saint-Etienne-de-Tinée, au pied du Mercantour - massif alpin qui coiffe le nord du département des Alpes-Maritimes - ce décor peint ne se rattache pas encore tout à fait, mais s'incrit sur la période d'émergeance de la vague polychrome commune à l'Europe depuis le XIX° siècle, depuis les découvertes des temples peints par Jacques Ignace Hittorf dans le second quart du XIX° siècle et repris en interventions de Charles Garnier tant à l'Institut que sur ses propres architectures à partir de 1850, accompagnant le besoin de leurres des architectures non appareillées qui gagnaient tous les marchés avec les nouveaux matériaux, ciments coffrés et ciments armés, complémentaires aux décors séculaires de toutes les cultures, ou presque, de jardins, de fêtes et de célébrations. Cette vague polychrome régénérée par chaque mouvement ornemental de l'art depuis le XIX° siècle se tarira dans les années 1950 avec les déplacements des budgets sur les équipements sanitaires. L'esthétique du ciment brut des frères Perret, relayée par Corbusier, leur élève, qui réintroduira la polychromie en mouvement "puriste", triomphera un certain temps et surtout avec la reconstruction d'après 1945. Toutefois le mouvement muraliste français avait maintenu depuis la fin de la Première Guerre Mondiale ( Georges Bissière 1884-1966) une renouveau artistique de décors extérieurs polychromes avec des grands artistes internationaux comme Léger, Vasarely, Chagall, Miro (aux sources catalanes de puig y Cadalfach et surtout Gaudi), qui participa  aussi au renouveau de l'art décoratif dont Jean Lurçat à Aubusson, avec Grommaire et Chevreuil puis Picard le -Doux et Jullien et tous les autres y compris bien évidemment Arp, Kalder et les Delaunay jusqu'à Cocteau et Dorny... L'art de décorer les maisons de la période art nouveau, puis art déco, associée à celle des arts sociaux a créé un renouveau très important de la décoration extérieure des maisons par différents procédés : peintures, céramiques colorées, sculptures prêtes à l'emploi par des manufactures implantées en France et à Paris principalement, mais aussi sur la Côte d'Azur, et pouvant être peintes. L'Italie, qui se construisait ou se reconstruisait en royaume, proche de ces régions et partageant les traditions de l'Arc Alpin avec d'autres pays comme l'Allemagne, la Suisse, la France et l'Autriche [qui ont été des centres importants], a joué un rôle assez mineur dans ce renouveau artistique architectural malgré ses grands modèles des siècles antérieurs qui ont été toutefois des sources d'inspirations pour certains architectes modernes et notamment avec le néo-palladianisme et le néo-baroque. Dans les régions alpines, l'Italie (qui rayonnait pourtant par ses grands compositeurs Verdi, Puccini, Rossini...) a cependant fourni une importante main d'oeuvre qui a mis en oeuvre ces vecteurs polychromes venus des grands centres culturels autour de 1900, de Prague à Vienne à Paris. Si on suit l'enquête menée par la Principauté de Monaco au début des restaurations du Palais Princier, dans les années qui ont suivi le rattachement du comté de Nice à la France (juste après 1860), on ne trouve plus en Italie de peintres et ornemanistes capables de mener des chantiers décoratifs de façades peintes ou simplement polychromes. C'est en France et en Allemagne que les restaurateurs monégasques vont trouver ces artistes et artisans peintres façadiers. Ceci pourrait vouloir dire que la main d'oeuvre italienne s'est formée en France au moment où les idées parisiennes sur la polychromie architecturale déferlaient de Paris avec la construction massive de la Côte d'Azur, entraînée par l'émergence du tourisme d'hiver de grand luxe, sur les dotations financières colossales de Napoléon III. Mouvement sur lequel s'enchaîna quasi directement la mode des stations avec leurs architectures polychromes avant l'arrivée des orientalismes non moins colorés. L'histoire de la main d'oeuvre italienne sur ces réalisations dans le sud-ouest des Alpes c'est un peu la même que celle de la main d'oeuvre issue de l'immigration à partir des années 60 en France. On ne dira jamais que l'arche de la Défense est une architecture d'Europe de l'Est, d'Afrique du Nord ou de la péninsule ibérique. Pourtant ce sont bien ces ouvriers émigrés qui l' ont construite, tout comme l'Opéra Bastille, tout comme l'essentiel du bâti moderne en France. Tout comme on ne dira pas que Notre-Dame, le Louvre et l'Odéon sont des architectures creusoises bien que ce soient essentiellement les maçons Marchois (Haute Marche - département de la Creuse) qui les ont construits...
Bâtiment dans son état peint original.
Une ville comme Lyon dans les années 80 a restauré tous ses décors peints sans aucune étude préalable, en faisant valoir des sources et des vecteurs italiens : c'était un argument politique et commercial qui a duré jusque dans le XXI° siècle. C'était même assez dangereux de proposer des études sérieuses sur le sujet, études qui bien sûr ne donnaient rien "d'italien", ou très peu, à ces vecteurs polychromes internationaux de la seconde moitié du XIX° siècle en Europe et dans le monde, comme avec les peintures de rues des pays d'Amérique du Sud, cent ans plus tard, que des récupérations commerciales appelèrent très vite "street art" en clin d’œil au mouvement Hip Hop avec un nouveau mode de peintures transportables, les aérosols et l'emploi assoccié des pochoirs utilisés depuis fort longemps notemment par les peintres de frises des riches villas des années de la fin du XIX° siècle à la première moitié du XX° siècle; la technique étant encore supportée par les mises en places des codes couleurs des fabriques de papiets peints émergeants au XIX° siècle intégrant les études sur le cercle chromatique de Chevreul pour l'industrie textile : il fallait bien concéder quelque chose au USA et cela a créé des postes dans les écoles d'art et des galeries sur le pavé. Mais c'était un leurre culturel (dont on essaie de donner une légitimité de mouvement par des artistes comme Haring, balayant tout le reste car bien sûr ce fameux "street art" n'est pas une génération spontanée d'un point de vie technique et des sites - Delacroix était ce peintre qui aurait repeint tous les murs de Paris selon Baudelaire) comme du XX° au XXI° on s'est plu à en fabriquer en France et ailleurs sous l'égide de politiques et d'idéologies électoralistes et souvent dévoyées qui se cherchaient une légitimité dans les arts et la culture jusqu'à créer un système d'éditions sélectives, qui vont vite devenir des lobbies de récupérations idéologiques des budgets de la culture. Vivons nous toujours sur ces principes ? Qu'en pense le lecteur, ou plus exactement que peut-il en penser vu l'écran politico-médiatique de l'information culturelle en France ?
En fait avec ces histoires de fausses attributions on a fini par créer une situation culturelle totalement fausse, artificielle - avec des publications dont les valeurs du photographe sont les seuls mérites, produisant souvent en exemples de superbes photos de bâtiments colorés issus des restaurations qui ont bien sûr véhiculé ces fausses idées car ces restaurations sont le plus souvent des interprétations mises en oeuvre sans précautions, sans aucune maîtrise des vocabulaires historiques et donc des abus -  qui ont dénaturé les traditions et l'art vernaculaire et d'influences culturelles variées : il devient de plus en plus difficile de retrouver les vagues polychromes originales qui ont traversé ces régions, dont celle du rattachement du sud-ouest des Alpes à la France depuis 1860, tant tout a été transformé depuis les deux dernières décennies du XX° siècle, et surtout à partir des années 90 qui ont vu réapparaître une nouvelle vague d'architectures extérieures peintes et polychrome avec le succès des modèles de Fabio Rietti démarrés dix ans plus tôt, dont une ville comme Nice a conduit la disparition du superbe et très ingénieux exemple réalisé dans sa ville. A ce niveau on peut parler  de véritable création artistique, mais bon, encore fallait-il savoir l'identifier, et ce n'était pas avec un état culturel local dominé par l'état d'esprit de la villa Arson qu'on pouvait espérer trouver de telles compétences. Cet état ornemental historique fonctionne par créations et destructions et par main mise consensuelle de nominations à des postes dont on ne saura jamais les justifications, quand des profs de fac improvisés à l'histoire de l'art n'aggravent pas le sujet de leur prétendue notoriété. Etat économique culturel le plus souvent également géré par des compétences artisanales et administratives très improvisées, improbables, sans compétences ni artistiques ni historiques, imprégnées d'idées reçues, très virulentes et des artisans qui cherchaient des chantiers pour leurs ouvriers formés par les organismes de formations budgétisées, à la conquête des municipalités et de leurs subventions  - qui a donné des décors peints, en plus totalement ou partiellement inventés, à des bâtiments qui n'en n'ont jamais eu et qui en ont supprimé à ceux qui en avaient, et ce mouvement continue dans cette seconde décennie du XXI° siècle... Ceci dit il y a eu aussi une création contemporaine non imitative du passé très intéressante et parfois inventive  - je viens de citer l'inventeur Fabio Rieti, bien sûr Haring a apporté sa pierre tout comme d'autres moins médiatisés ou qu'on a fait croire de la rue comme Basquiat dont l'oeuvre tout de suite intégrée en marchés de galeries à la forte tonalité expressive n'est dans les thèmes et par les techniques presqu'uniquement des réemplois ou des synthèses de l'art européen du XX° siècle depuis l'émergeance de la synesthésie (Delaunay/Cendrars) et de la Lettre et ses variations en écritures scandées et ou colorées comme procédé artistique créatif par Rimbaud et Mallarmé en remontant aux cubistes et aux recherches de Raoul Hausmann jusqu'à Isidore Isou et son mouvement "Lettriste", Henri Chopin, et Pierre ete Isle Garnier avec leur mouvement "Spatialiste".. Des artistes locaux ont parfois créé de véritables œuvres dignes de respect et parfois d'admiration et je pense à Speedy Graphito à Paris et à d'autres sur les autres territoires de la France et d'ailleurs - mais hélas qui a souvent viré a la simple reproduction des mécanismes techniques répétitifs de l'art facile et épidermique du trompe l’œil bombé au kilomètre; les fabriquants d'aérosols ayant adaptés leurs bombes avec leurs embouts à cette nouvelle vague de peintures transportables ... Les CAUE ont une part importante de responsabilités dans cet état de gestion historique du patrimoine bâti. Mais bon on fait avec comme on peut faire avec la recherche qui essaie de contourner ces supercheries, ces leurres, ces abus qui font le bonheur commercial des éditeurs des diffusions TV et des lobbies ainsi que des marchands de concepts et d'Italie maintenant relayés par les marchands de States et les arts dits populaires d'Amérique Latine ! Il n'y a guère plus que les Pygmés et les Esquimaux qui n'entrent pas dans la danse / Arte Povera aurait pu aller jusqu'à proposer des cabanes de branchages et des igloos tagués, au grand bonheur de Support-Surface, mais ça n'a pas encore été fait...soyons patients...!. la première version est ici...
C'est important pour les générations futures de savoir ce qui s'est passé si les modes culturels opératoires changent un jour pour en revenir à des approches qui viseraient à l'authenticité historique. C'est peut-être un rêve mais ces bâtiments ne nous font-ils pas rêver ?


2 - Les maisons-tours de plans circulaires

La recherche des origines des maisons-tours de plans circulaires est-elle à dissocier de celles des maisons-tours sur plan carré ou assimilables à des plans carrés ?

Le donjon rond accolé à une struture rectangulaire ou carrée du château de 

PRANZAC
(Département de la Charente)
attire autant l'attention que la réflexion avec sa tour d'escalier ronde hors oeuvre construite à la jonction du plan circulaire du donjon avec celui carré ou rectangulaire d'un autre corps de bâtiment très largement détruit.
Malheureusement ce vestige d'un premier château fortifié ne figure pas sur le cadastre napoléonien de 1830, sauf par quelques grosses tours isolées de cette combinaison architecturale plus ancienne que  le corps de logis du XVI° siècle aux décors imprégnés de l'esprit flamboyant qui se répand dans cette région dès le début du XVI° siècle ou peut-être un peu avant en matière d'ornements de l'architecture civile. Ce second corps de logis, plus récent (milieu de la première moitié du XVI° siècle) que le dispositif entourant le donjon, entre dans la lignée de l'évolution du donjon du petit château de guerre de la fin de la Guerre de Cent-Ans avec sa tour d'escalier en façade servant l'étage d'un corps de logis à pignons hérissés d'acrotères flamboyantes.
Le bâtiment qui nous intéresse ici c'est donc la ruine de cette grosse tour ronde (donjon ?) servie par une tour d'escalier en vis hors oeuvre dont le flanc sud est construit en même temps qu'un bâtiment carré qui semble avoir été également desservi par cette tour d'escalier si on en juge par les vestiges visibles dans la grande éventration de la tour du côté de ce massif carré sud. Le donjon rond étant au nord avec la tour d'escalier en vis hors oeuvre

Cette tour ronde avec sa tour d'escalier en vis hors oeuvre servant deux bâtiments l'un carré et l'autre rond est des plus grands intérêts pour cette recherche car elle ramène le sujet dans des formes évolutives de l'architecture du XV° siècle en passage de la conception défensive de guerre à la conception résidentielle de paix d'un royaume réunifié par l'oeuvre de Jeanne d'Arc et la politique de Charles VII suivie du formidable essor donné au royaume par le règne de Louis XI.
Car les textes consultés donnent la construction de cette grosse tour ronde au XV° siècle.
Personnellement je dirais que la question est plus ambigu car la face nord ouest de la tour est équipée à tous les étages de très étroits postes de tirs pourvus d'ouvertures rondes plus larges vers leurs bases ce qu'André Châtelain fait entrer dans la famille des archères modifiés par l'apparition des petits canons de la seconde moitié du XV° siècle [A.Châtelain, Châteaux forts - Image de pierre des guerres médiévales. 1987, p 98]. A ce stade cette tour ronde est un donjon de guerre vu ses proportions et ses dispositifs de combats.
Mais le regard fait évoluer l'analyse de l'architecture....

 Ces postes de tirs très étroits sont tournés du côté du périmètre extérieur de la fortification (élément à préciser lors d'une étude plus serrée) alors que des fenêtres à postes de tirs en allèges  - qu'on pourrait qualifier de "couleuvrines" dans le sens étendu au XVI° siècle - sont tournées vers la cour intérieure à l'ouest. La tour d'escalier elle-même est percée d'archères en croix dont A.Châtelain [A.Châtelain, 1987, op.cit., p.98], sous l'appellation "cruciforme à croix pattée] situe l'apparition dans la seconde moitié du XIII° siècle. Ces archères tombent en désuétude dans la seconde moitié du XIV° siècle pour une disparition au milieu du XV° siècle. Des observations faites sur d'autres châteaux peuvent quelque peu modifier ce classement mais je le garde pour une première approche de ce bâtiment. Quoiqu'il en soit ces archères du XIII° siècle apparaissent sur la tour d'escalier (?)
Si on suit l'appareillage du périmètre de la tour nous ne voyons pas une véritable continuité ni unité du grand appareil mais des reprises possibles en réajustements de chantiers et d'appareils. Les fenêtres sont à traverses et à coussièges avec une simple gorge d'ébrasement sans aucun autre décor que des angles ronds en ébrasements supérieurs. Aménagements très sobres que pourraient justifier un réaménagement postérieur de postes de tirs renvoyant la mutation de cette tour de guerre en tour résidentielle au moins dans le dernier tiers du XV° siècle, sinon un peu plus tard.
Toutefois, l'entrée par pont levis sans flèche semble très archaïque. Le type de pont-levis à flèches se répand depuis le Louvre à la fin du XIV° siècle (suivant les auteurs à partir du milieu du XIV° siècle) et on le trouve quasi-généralisé dès le XV° siècle sur les petits châteaux et donjons-résidentiels dans le deuxième tiers du XV° siècle. Néanmoins l'étude systémique sur les petits bâtiments généralement peu ou pas du tout étudiés montrent de nombreuses contradictions avec les classifications établies à partir des gros châteaux et exemples sans cesse repris par les auteurs.


Si la tour d'escalier est construite de fond, l'escalier ne démarre pas à la base de la tour. La base de cette tour d'escalier est une pièce voûtée sans autre lien intra-muros qu'avec le passage qui établit la communication entre le volume carré et la base de la tour ronde qui est une grande pièce en rez-de-chaussée voûtée sur nervures reposant sur des culots.
Cette pièce semble avoir un prolongement actuellement enterré.
L'escalier en vis de service des étages démarre donc à l'étage près de l'entrée du pont-levis sans flèches de relevage de la passerelle mobile (Je précise que je n'ai pas pu accéder à ce passage et ma lecture reste donc extérieur). Ce passage d'entrée à la tour, qui semble tourné vers l'extérieur du périmètre fortifié [nous avons ce cas à Saint-Maixant  -département de la Creuse - sur une des bordures de la Haute-Marche et de la Vicomté d'Aubusson, mais sur un donjon résidentiel rectangulaire pourvu de fortes archères canonnières seulement à la base de ses tours de flanquement de la façade] est isolé de la tour d'escalier par un conduit de cheminée qui vient du rez-de-chaussée. 
La trilogie "entrée à l'étage/départ à l'étage de l'escalier en vis servant les étages résidentiels/cave en entresol à accès indépendant " est bien ici totalement en place. Il ne manquerait que la pièce basse intermédiaire entre la cave et le premier étage d'habitation, mais il n'est pas non plus totalement obligatoire pour avoir une définition en 'maison-tour", d'autant plus qu'il disparaît au fur et à mesure que la structure évolue, soit en aval soit en amont de la période de construction de ces pièces basses intermédiaires.
Autre particularité de ce donjon c'est l'aménagement des étages planchéiés avec des cheminées (d'après des informations recueillies sur place car là encore je n'ai pas pu accéder aux étages de la tour). Même le rez-de-chaussée voûté est équipé d'une cheminée en oeuvre.
Nous voici ramenés sur un mode d'élévation qui se met bien en place pendant la Guerre de Cent-Ans mais totalement structurel et évolutif des maisons-tours au XV° siècle jusque dans le XVI° siècle et peut être au-delà. 

J'abandonne Pranzac et un mode d'approche par impressions recueillies auprès d'un bâtiment jamais étudié de façon scientifique 
et je l'articule

 avec l'évocation de la maison tour de plan circulaire identifiée et présentée en simulation lors de l'étude sur ce blog du château de Varaignes.
Nous retournons donc à quelques kilomètres de Pranzac, à 
VARAIGNES
avec cette simulation de la maison tour de plan circulaire de Varaignes, c'est-à-dire d'une maison tour uniquement construite pour le logis avec une pièce par étage, une fenêtre étroite à un seul  coussiège (au moins au premier étage), une latrine et une cheminée à chaque étage. Tous les encorbellements au qui achèvent l'élévation n'ayant aucune efficacité défensive mais symbolique des couronnements ordinaires des tours de cette époque. Certaines tours peuvent n'avoir aucun couronnement mais ce sont des tours plus "ordinaires" si je puis m'exprimer ainsi..
La simulation a fait intervenir une probable reconstitution de cave voûtée en calotte (hors sol) avec possibilité de lien avec le premier étage par un oculus zénithal. Les cheminées en grande partie détruites ont également été restituées.
La simulation a encore conduit l'étude vers une forte probabilité de service de la tour ronde par un escalier en vis hors oeuvre de plan carré.
Pour une étude complète de cette maison tour de plan circulaire, voir sur ce blog :


Varaignes - Le château de Varaignes, le village et son église. Un site rural d'écologie et de culture sur le département de la Dordogne en Périgord Vert. Archéologie Médiévale.
https://coureur2.blogspot.com/2020/03/varaignes-le-chateau-de-varaignes-son.html

_____________________________________ Bois-Lamy : par un retour sur Bridiers
Un temps de réflexion sur les proportions des bâtiments et leurs familles architecturales au regard de leurs plans, structures et fonctions. Pouvons-nous réfléchir autrement que par le romantisme des rêves féodaux de conquêtes et de sièges ?
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En 1988, le propriétaire de la tour de Bois-Lamy était un notaire d'une commune voisine du site de la tour de Bois-Lamy qui est un lieu un peu secret dissimulé derrière un plateau au pied duquel la tour et son environnement castral ont été construits. Ce propriétaire me fit promettre de ne publier ni le lieux ni son nom. Que ce notaire ou sa famille soient assurés de ma vive reconnaissance pour m'avoir ainsi accordé leur confiance jusqu'à m'autoriser à faire ces relevés que j'ai déjà produit dans mon étude sur les mutations des petits donjons de guerre de la fin de la Guerre de Cent-Ans vers les donjons résidentiels ou petits châteaux de la seconde moitié du XV° siècle au XVI° siècle.
Le lecteur y retrouvera toutes les références bibliographiques ainsi que les sources d'archives que je répète ici en fin de ce chapitre pour plus de clarté.

Je reprends cette étude publiée sur la page de ce blog "Les châteaux de la Creuse".
Châteaux de la Creuse - de la fin du moyen âge - XV et XVI° siècle
http://coureur2.blogspot.fr/2011/09/une-histoire-de-lescalier-en-vis.html


Je crois aujourd'hui qu'il est utile de reclasser ce type architectural résidentiel des tours créées pour la résidence d'un prince en captivité, dans la famille des maisons tours de plan circulaire, et même de l'enrichir d'autres grosses tours résidentielles de plan circulaire traditionnellement appelées "donjons" sans système de défense réel ou purement symbolique, voire en traditions architecturales ce que Jean-Jacques Gloton pourrait appeler "Le caractère" . C'est-à-dire construire des bâtiments avec l'idée mentale qu'on a de leur appartenance ou de leur fonction symbolique ou réelle. Ainsi un château devra ressembler à un château, un hôpital à un hôpital, une église à une église, un hôtel à un hôtel, les toilettes au fond du jardin aux toilettes au fond du jardin avec leurs portes en bois percées d'un cœur, sans dérogation possible sauf évolution des conceptions d'identités mentales des bâtiments.   Je le crois car en étudiant par des pratiques de relevés archéologiques précis de ces bâtiments, nous rencontrons les mêmes structures architecturales utilisées sur d'autres régions aux mêmes périodes pour des créations neuves de bâtiments ou pour des remaniements de bâtiments plus anciens de tours de guerre ou résidentielles en maisons-tours carrées, voire de donjons résidentiels de plan rectangulaire à deux pièces par étage. Et c'est très étonnant. Tellement étonnant qu'avec la mise à jour de cette nouvelle famille architecturale sur le royaume de France - dégagée des italianismes - nous entrons en fait dans l'exploration d'un groupe architecturale beaucoup plus vaste, aux ramifications d'un tronc commun  totalement bourgeonnant et fleurissant du XIV° siècle au XV° siècle, et surtout du XV° au XVI° siècle, que le plan soit rond ou carré. Cette redéfinition  nous entraîne alors à appréhender des bâtiment surdimensionnés, contemporains, non pas en fonction de leurs proportions ni de celles des sites, qui sont remarquables, assurément,  mais en fonctions de leurs plans, élévations et structures fonctionnelles : et là les parentés sont éclatantes de vérités mais ne répondent toutefois pas à toutes les questions car d'autres familles peuvent apparaître, comme les constructions à galeries et galeries ouvertes, ou galeries superposées, bâtiment en "L" ouvert ou plus fermé (plus haut j'ai déjà fait appel au château d'Ainay-le-Viel), ou plus curieux encore des châteaux
avec des corps de logis à grandes salles d'apparat successives et voûtées en bois, comme c'était le cas au château de Curac que je vais prochainement présenter sur ce blog. La richesse architecturale de ce passage du XIV° au XVI° siècle apparaît d'une incroyable richesse et plus on creuse plus on rencontre des questions totalement déroutantes et neuves.


 La seule façon d'aborder cette richesse c'est bien sûr le relevé archéologique précis et systématique lorsque cela est possible, sinon, au moins, de cibler les bâtiments, de lancer les premières questions dans l'attente d'une exploration archéologique.
C'est toute une aventure architecturale et historique qui s'ouvre devant nous.
Avant l'étude archéologique, ou plus exactement la reprise de l'étude archéologique complémentaire à celle déjà présentée sur la page de ce blog consacrée aux petits châteaux de la Creuse, la trame historique qui nous permet d'appréhender ou de cerner une première période historique de construction de cette tour résidentielle que j'appellerai désormais "maison-tour" que tout un chacun pourra compléter avec une précisions du plan " de plan circulaire", n'est pas seulement liée à Pierre d'Aubusson ou à Zizim lui-même, mais au neveu de Pierre d'Aubusson Guy de Blanchefort propriétaire de la terre de Bois-Lamy. De cette terre de Bois-Lamy il n'en n'existe aucune trace avant le XV° siècle. Le premier seigneur connu par les textes mis à jour par A. Tardieu (1894.op.cit) est Guy de Blanchefort, troisième du nom, seigneur de Saint-Clément, de Bois-Lamy et de Nouzerolles. Il appartient à la bande des Ecorcheurs active à la fin de la Guerre de Cent-Ans - autour de 1440 - qui associe les plus importants seigneurs de la région.  Guy III de Blanchefort était issu d'une puissante famille corrézienne qui n'avait aucun fief en Haute-Marche. D'autres investigations et recherches  personnelles faites entre 2002 et 2004 m'entraînèrent sur les traces de cette famille en possession d'un château dans le Bas Berry à Saint-Jeanvrin (département du Cher), dont voici une carte postale de 1906 des importantes ruines de ce château que des auteurs de notices locales donnent au XV° siècle. Le lieu est encore très pittoresque et très émouvant dans un cadre très romantique qui s'inscrit dans la continuité des bocages de la Vallée-Noire de George Sand. Non loin du château une chapelle seigneuriale de cette famille est intégrée à l'architecture de la petite église plus ancienne. 
Les quelques historiens qui se sont intéressés au sujet attribuent la création de Bois-Lamy à ce seigneur Guy III de Blanchefort qui épousa Souveraine d'Aubusson, sœur de Pierre d'Aubusson Grand Maître des Chevaliers de Rhodes (Aubusson est une vicomté de la mouvance de la Haute-Marche sur le diocèse de Limoges, avant les Combrailles et l'Auvergne)
C'est à leur fils Guy IV de Blanchefort que Pierre d'Aubusson confie en 1482, le soin de ramener le Prince Zizim dans son fief de Haute-Marche pour une captivité de courte durée en attendant la construction d'un lieu de captivité beaucoup plus élaboré à Bourganeuf également au nord-est de la Haute Marche capitale de la langue d'Auvergne. La dotation de Bajazet pour le maintien de son frère Zizim en captivité est de 40 000 ducats d'or annuels. Le petit "repère de brigands" de son père, niché dans des marécages au pied d'un ravin est réaménagé en petit château avec une tour résidentielle, soit ne maison tour de plan circulaire pour la captivité du prince. Un terrier de 1571 publié par A.Tardieu décrit l'endroit : "Un chastel, place forte et manoir, qui consiste en un grand corps de logis et un petit logis en carré, d'une grosse tour et d'autres trois tours, et en dedans il y a des galeries pour aller de la salle haute du dit corps de logis y a une basse cour et à l'entour du dit chastel y a des fausses brayes qui sont environnées de fossés et étang, le tout plein d'eau, pour la sortie duquel chastel y a pont-levis et autre pont de bois fait à piliers. Plus haut du dit chastel, y a une grande basse cour de laquelle y a une chapelle, d'un côté d'icelle deux écuries, le tout couvert à tuiles, et auprès des portes de la dite basse cour y a une chambre basse faite en pavillon aussi couverte de tuiles et derrière la dite chapelle...".
                   Un autre texte également rapporté par A.Tardieu, décrit le château en 1693 : "Un corps de logis et une grosse tour, le tout bâti sur pilotis au milieu d'un étang qui servait de fossé".
                   Du château de la captivité du prince il ne reste à l'aube du XVIII° siècle que le corps de logis et une grosse tour, le tout auprès d'un étang. 
                    Le corps de logis carré pourrait être une maison-tour de plan carré dont il nous reste une porte et quelques pans de murs écroulés dans le marécage. (Les actuels propriétaires signalent des travaux de réfections).
                     

La tour de la captivité est une grosse tour de 11, 50 de diamètre à la base (talutée) élevée sous toiture à 16,80 m. Un défaut de terrain donne une différence entre la base extérieure de la tour et son entrée en cave d'environ 1,80 m. 
La cave hors-sol possède sa propre entrée. Un couloir de 3,20 m de long conduit en pente douce vers une pièce circulaire d'un diamètre de 4,80 m : la cave hors sol. A partir de 2 m une voûte en coupole monte à 4,70 m. Un oculus zénithal assure une fonction de service entre cette cave et le premier étage résidentiel de la tour, voûté sur nervures et chauffé, éclairé par une fenêtre sans traverse ni meneau.
Des entrées en caves en vis-à-vis avec des modes d'appareillages très différents dont le moins soigné est sur la maison-tour ronde qui doit accueillir la captivité d'un prince pose un certain nombre de questions.
          - La maison-tour carrée (logis) précède t-elle la construction de la maison-tour ronde ?
          - Un premier dispositif d'accès à une entrée à l'étage de la maison-tour carré existait t-il dans l'espace d'environ 40 m qui séparé les deux façades des bâtiments ?
          - Le dispositif d'accès à l'entrée à l'étage de la maison-tour carrée - indépendamment du dispositif de liaison des deux bâtiments par un passage sur courtine (voir plan) - fut-il imité pour construire un second dispositif d'accès à l'étage de la maison-tour ronde ou ce dispositif initial de la maison-tour carré fut-il simplement réaménagé pour servir les deux entrées ?

En effet :

          S'il n'est plus possible d'observer le dispositif d'entrée dans la maison-tour carrée, en revanche l'entrée dans la tour-ronde (tour Zizim) reprend un schéma plus ancien d'entrée dans les gros donjons ronds de la région, comme le donjon rond de Bridiers qui pourrait-être intégré à la famille des maisons-tours surdimensionnées de plan circulaire (dont je présenterai quelques exemples en dernier chapitre d rédaction de cette page consacrée aux maisons-tours) et qui par conséquent ouvrirait une lecture différente de l'architecture médiévale du petit château du premier tiers du XV° siècle. Bien que ce très gros donjon soit essentiellement organisé pour l'habitat et qu'il n'y ait aucun système défensif visible sur son périmètre, sauf un encorbellement de comble sur mâchicoulis couverts. Il y eut  sur ce château des droits seigneuriaux de gardes qui furent en vigueur jusqu'à la fin de la Guerre de Cent-Ans (voir sa présentation sur ma page des petits châteaux de la Creuse). Mais ces postes de gardes ne sont pas précisés sauf que nous pouvons admettre qu'ils se répartissaient entre les courtines sur plan polygonal dont une des tours d'articulation du périmètre fortifié était ce gros donjon.. Pour ce qui est de son accès, j'ai déjà, ailleurs, établi une filiation entre l'accès au donjon de Bridiers et celui du donjon résidentiel sur plan rectangulaire de Chamborand.
Avec Bridiers, dont l'historique permet de comprendre une construction vers 1420, nous avons une tour construite sur une cave hors sol côté extérieur du château et à moitié enterrée côté cour. Cette cave n'est pas voûtée : elle appartient à deux salles sous une première voûte d'arêtes, séparées par un plancher. La deuxième salle est celle de l'entrée dans la tour par pont-levis à flèches (apparaît au Louvre à la fin du XIV° siècle). C'est une entrée à l'étage sans doublement d'une entrée à la cave en rez-de-chaussée. Pour accéder à cette entrée il faut emprunter une rampe sur laquelle se rabat la passerelle du pont-levis (repère A). Une fois le seuil franchit on arrive dans un passage qui conduit à la grande salle voûtée d'arêtes et chauffée d'un vaste cheminée en oeuvre. Le pourtour intra muros de cette salle est aménagé d'un vaste puits de latrines et d'un cabinet. Deux grandes fenêtres à coussièges, traverses et meneaux, éclairent cette salle à partir de l'extérieur du périmètre fortifié contre le départ des deux courtines du plan polygonal du château. Fenêtres qui étaient taillées d'encoches dans les ébrasements pour les colmater en cas de besoin. Revenons au passage d'entrée qui est en fait un vestibule qui donne accès à gauche, après un court passage, à l'escalier en vis en oeuvre, et à droite à une volée intra-muros qui suit la courbe de la tour pour donner accès à la cave dans laquelle on trouve le puits. Le système d'entrée est donc celui de la tour Zizim de Bois-Lamy à deux différences près que c'est la volée qui épouse la courbe de la tour qui ne descend pas vers la cave mais monte ressortir à l'extérieur par une porte qui donne accès sur un mur de passage vers la maison-tour carré (logis). 
Ce passage sur le mur est appelé "galerie" dans le texte de 1571. Y avait-il une passerelle mobile pour protéger cet accès ? Un dispositif complète ce premier passage dans le mur, grossièrement couvert par la réunion des deux parements qui forment comme sorte de voûte informelle. Il s'agit d'une marche qui fait retour vers le mur  lorsqu'on arrive sur le palier de sortie de la tour vers la "galerie".
De cette marche on pouvait actionner la barre de bois qui bloquait la passerelle d'entrée dans la tour une fois relevée. 2° étage. La fin de la vis était en bois pour gagner le seuil du comble sur poteaux d'où ressortaient quatre bretèches sur consoles en vestiges de mâchicoulis couverts..
L'entrée principale à la tour, à l'étage ne se faisait pas cependant par un pont levis à flèches mais par un pont levis "à pipe".

Puis on entrait dans le passage vestibule de la tour.
A droite, toujours par un petit passage intermédiaire, on accédait à la base de l'escalier en vis en oeuvre construit en pierre jusqu'au 2° étage et relayé ensuite jusqu'au comble par un escalier en vis en bois. Cet escalier en vis en oeuvre, comme on le voit sur les plans (fig.2.et 3), a un peu boursouflé la régularité du plan circulaire. Les fenêtres ne sont pas non plus alignées les unes sous les autres à époque ou la régularité des façades par les travées se mettait en place.

 Evidemment Bois-Lamy est un peu particulier à cause de sa fonction de "captivité" d'un très précieux invité, mais on retrouve dans son ensemble toute la distribution de Bridiers y compris l'entrée dans la salle voûtée sur nervures dont la clé de voûte est une main à Bois-Lamy. En revanche on peut être surpris dans cette tour de la rusticité de certaines solutions ou solution indigentes (entrée à la cave ou escalier en vis en bois, fenêtres non alignées les unes sous les autres...) pour des raffinements tout à fait peu ordinaires pour un si petit bâtiment de la décennie 1480/90 (Voûte sur nervures, portes, cheminées).
 Pour comprendre plus avant que nous ne sommes pas dans la génération de Bridiers tout en voyant à l'évidence que les principes architecturaux de Bois-Lamy dépendent de Bridiers, il faut en venir aux répertoires sculptés qui sont comparativement aux autres cheminées relevées sur ce groupe de 21 châteaux de la Creuse, de la second moitié du XV° siècle. Déjà les cheminées sont ressorties
hors-oeuvre. Les piedroits da la salle du 1° étage sont des demi-colonnes massives avec de hautes bases en facettes de masselottes, accompagnées d''une colonnette  aux mêmes base et chapiteaux à grandes corbeilles dégagées de la colonne d'un gros astragale. Le tailloir termine la corbeille en une succession de baquettes superposées dégagées par des gorges. Le manteau est appareillé en plate bande et l’avaloir est ressorti en épousant la courbe du formeret de la voûte mais contrairement à Bridiers où le formeret absorbe un réseau continu de corps de moulures d'un type rayonnant en soffite du manteau en voûte segmentaire, à Bois-Lamy le manteau est projeté en avant accompagné par le ressortie de l'avaloir. Deux culots encadrent le manteau.
Au second étage le manteau a disparu : restent les piédroits avec des colonnes multipliées et plus fines reposant sur de hautes bases en masselottes sans facettes et à chapiteaux très débordants sur le faisceau de colonnettes. La base en gros tore de ce chapiteaux débordant est introduite depuis le faisceau de colonnettes par un élargissement de chaque colonnette, non séparé par un astragale des colonnettes, et montant sous le débordement en léger évasement. Au dessus une moulure amorce l'idée d'une corbeille sitôt couverte par un empilement de baquettes dégagées de fines gorges. Un tailloir simple en bandeau plat dégagé de l'empilement de baquette par une gorge plus importantes que celles d'en dessous termine la séquence sculptée.
Avec ces cheminées nous sommes tout à fait dans les répertoires  sculptés ds cheminées qui terminent le XV° siècle et qui annoncent le XVI° siècle par des substitution d'empilement de baguettes en guise de corbeilles de chapiteaux. Les faisceaux  de colonnettes qui se substituent progressivement aux colonnes plus massives, accompagne également cette transformation des organes de supports des manteaux de cheminées qui sont passés hors oeuvre.
Si nous regardons du côté des ouvertures nous avons de belles portes sculptées, qui ont été peintes en accompagnement d'un décor peint intérieur ,qui sont aussi dans l'esprit ornemental de la seconde moitié du XV° siècle avec peut-être un petit plus "orientalisant" avec la porte d'accès à l'appartement très privé du prince au second étage. Dans les deux cas les moulures et filets qui font le tour de la porte annoncent déjà des amortissements d'angles ou des recoupements de baquettes plus caractéristiques du XVI° siècle. La pratique d'écusson lisses pour des armoiries peintes est également caractéristique de certains décors du dernier quart du XV° siècle jusque dans le XVI° siècle.
Dernier détail de raffinement de cette tour en plus des deux sculptures présentées en début d'article, les consoles des bretêche : le corbeau central est enrichi d'une grosse boule très dégagé du cavet du profil du corbeau intermédiaire alors que les appuis de fenêtres ne sont pas sculptés.

Nous sommes là en face d'une véritable maison-tour, dont les principes de constructions sont ceux traditionnellement attachés à des donjons qui deviennent de plus en plus résidentiels au sein de dispositifs militaires ou d'inspiration militaire (Bridiers). Bridiers est un bâtiment féodal important dans cette marche de la rencontre ds dispositifs de distribution des pièces et des organisations intérieurs des bâtiment mais d'autres détails font hésiter à le classer spontanément dans les maison-tours surdimensionnées de plan circulaire. En revanche les maisons-tours de plan circulaire, ainsi que les premiers donjons résidentiels de plan rectangulaire sont dépendant des solutions architecturales que nous rencontrons à Bridiers. 

              Pour en revenir à Bois-Lamy il faut également remarquer, bien que les fonctions des pièces imposent presque ce schéma d'organisation, que nous y retrouvons la progression des effets "ornementaux" extérieurs qu'à Saint-Sulpice-le-Dunois nous avions ciblés par les accroissements des baies au fur et à mesure qu'on s'élevait dans le bâtiment. Mais à Saint-Sulpice-le-Dunois il y avait déjà de façon extrêmement précoce et surprenante l'idée de l'organisation d'une façade principale et unique, ce qui n'est pas le cas à Bois-Lamy.
             A Bois-Lamy nous avons abordé un ensemble où apparaissent deux conceptions de maisons tours : une sur plan carré et l'autre sur plan circulaire. Dans les deux cas nous avons deux entrées indépendantes : une en rez-de-chaussée et l'autre à l'étage, comme avec certaines des maisons-tours déjà présentées plus haut dans cette page. Mais une troisième entrée existe à bois-Lamy à cause d'une fonction de complexe castral bâti ou plus probablement réorganisé pour la captivité d'un important personnage autour duquel sont liés d'énormes intérêts stratégiques de paix entre l'Orient et l'Occident, ainsi que de non moins énormes intérêts financiers.

                              Pendant que le prince est temporairement retenu dans le modeste château de Bois Lamy, on construit de façon ambitieuse et luxueuse à Bourganeuf....une maison-tour surdimensionnée pour la captivité du même prince, avec tout le complexe administratif castral qui s'attache à la gestion de cette captivité... Mais cette maison-tour sur plan circulaire change brutalement l'organisation de cette famille architecturale tout en conservant les liens essentiels de confort - en les enrichissant - et d'accès par un vestibule qui associe le départ de la grande vis en oeuvre et le service de la cave hors oeuvre à partir d'une volée droite liée au noyau de la vis....Passons alors à Bourganeuf....

Bois-Lamy

Sources iconographiques :
                                     Cadastre de 1810,
                                      Trois vignettes de A.Tardieu, 1894,op.cit.
                                      Mes relevé archéologiques autorisés (1988/89 - C.Peynaud)
                                   
 Sources manuscrites :
                                    - A.D. Creuse, E.6, E.7, E.8, E.9.
Sources imprimées :
                                    - A.Tardieu, "Grand dictionnaire, historique, généalogique et biographique de la Haute-Marche (département de la Creuse)". Herment, 1894, col. 49-50
                                     - A.Leclerc, "Dictionnaire topographique, archéologique et biographique de la Creuse". Limoges, 1902, p. 473;
              
Bibliographie
                                   G.Janicaud, "Château de Bois-Lamy". Dans, "M.S.S.N.A.C.". T.30, 1947-1949; op.cit., p. 227 à 232.
                                     V. Moutaftchieva, "Sloutchaiat Djem". Sofia, 1966.
                                      B.Barrière, P.Couanon, "Fortifications du bas moyen-âge en Haute-Marche et Combrailles". Dans, "La maison forte au moyen âge". (Table ronde Nancy-Pont-à-Mousson 31 mai-3 juin 1984) éditiion du C.N.R.S., Paris, 1986, p.296.
                                       F.Boucher, "Histoire du costume en occident de l'antiquité à nos jours." Paris, 1965, p.210 à 215.
                                      J.Mesqui, "Châteaux des princes de la guerre de Cent-Ans 1350-14503".Dans Le château en France - 1350-1450". J.P.Babelon Directeur, 1986, p. 103 à 120.
                                       C.Peynaud, "Les petits châteaux de la Creuse (Haute-Marche". Université de Poitiers, C.E.S.C.M. 1988.89. J.Guillaume Directeur.
                                    - C.Peynaud Châteaux de la Creuse - de la fin du moyen âge - XV et XVI° siècle   http://coureur2.blogspot.fr/2011/09/une-histoire-de-lescalier-en-vis.html


___________________________________Bourganeuf
Nous continuons sur la grand épopée du prince Zizim et de Pierre d'Aubusson
surnommé  "Le bouclier de la Chrétienté"
ayant réussi à contenir l'hégémonie Turque aux portes de l'Europe par cette
négociation de la captivité du co-héritier de l'empire de Constantinople.
______________________________________

Bourganeuf 
a une position particulière vis-à-vis du comté de la Marche, entre Haute Marche au sud et Basse Marche au nord.
Cette ville fut détachée du comté de la Marche en 1260 par les hasards des héritages, les mouvances de fiefs. Elle tombe sous la juridiction poitevine par hommage rendu au comte du Poitou.
Autre position ambiguë : elle était "capitale de la langue d'Auvergne" sous dominance des Hospitaliers de Saint-Jean, les chevaliers de Rhodes.


Le manuel d'épigraphie de l'abbé Texier, entre autres ouvrages, nous transmet une dédicace qui se trouvait dans l'église de Bourganeuf. Cette dédicace a disparu mais nous en avons le texte :

                                             - "En l'an mil CCCCLXXXIIII fut fête la grosse
                                                  tour de Bourgneneuf et tout le bâtiment, les 
                                                 verrines de cette église, ...par révérend religieux
                                                 frère Guy de Blanchefort grand prieur d'Auvergne,
                                                 commandeur de Chypre, de Bourganeuf..."

     La tradition veut que le tour fut terminée en deux ans et que Zizim y fut transféré en 1486. Le bâtiment, château ou logis avec en façade une tour en vis hors oeuvre (qui existe encore), fut construit en même temps; ce bâtiment est appelé "Tour carrée" par Desmarty (1742) . L'église était construite sur la face sud du site et une tour "Tour Jean Lastic" aurait été déjà construite sur le site en angle nord dans la première moitié du XV° siècle (sans plus de précision). Cette tour nord de l'enceinte ne semble toutefois pas être antérieure à la construction de l'ensemble castrale si on s'en tient aux techniques de constructions de la dite tour Lastic en tous points comparables à celles utilisées pour la tour Zizim, ainsi qu'aux archères canonnières à la bas de la tour. D'autant plus que le passage sur le mur qui établissait en hauteur à partir de la cage d'escalier entre les 3° et 4° étages, à partir d'une porte à passerelle, était en lien avec cette tour Lastic. Desmarty nous donne ce descriptif  "En descendant l'escalier, sur la droite, on entre dans la courtine par une porte en fer et une grille ".  Nous voyons ici répété avec le même vocabulaire le système de liaison par passage en galerie sur courtine de la tour Zizim de Bois-Lamy au logis carré en vis-à vis. Bien que cette tour Lastic établissait le lien entre le château et la tour Zizim, il ne semble pas qu'elle ait été directement en lien avec le logis à escalier en vis hors oeuvre appelée "tour carrée" par Desmarty.
   Nous sommes donc sur un ensemble très bien daté, très rapidement construit ou construit pour être utilisé en seulement deux ans.




    
Notes, sources et bibliographie

                                   Sources iconographiques : 

                                                   - Un relevé de Desmarty, daté de 1742 conservé par la Société des Sciences Naturelles et Archéologiques" de la Creuse.
                                                         - un plan de 1770 conservé u même endroit.
                                                         - Cadastre de 1811,
                                                         - Deux vues de Bourganeuf au XIX° siècle,
                                                         - Une vignette de A.Tardieu, 1894, (voir bibliographie)
                                                         - Mes relevés archéologiques 1988/89.(voir bibliographie)

                                    Sources manuscrites

                                                         - A.D.Creuse, E.6, E.7, E.8, E.9..

                                   Sources imprimées

                                                         - A.Tardieu, 1894, col 49-50 (voir bibliographie)
                                                         - H.Hemmer, Répertoire nummérique de la sous-série 4 E. Guéret, 1962, p.11 et 12;
                                                         

                                   Bibliographie,
  
                                                         - A.Leclerc, "Dictionnaire de la Creuse, 1902, p.74 à 80.

                                                         -  R.Boudard, Regards sur le passé d'une petite ville limousine. Bourganeuf au fil des âges...", Guéret, 1980.

                                                         - J.Buteaud, Bourganeuf, ville médiévale. Bourganeuf, 1950.

                                                         - V.Moutaftchieva, Saloutchaiat Djem. Sofia, 1966.

                                                         - C.Peynaud, Les petits châteaux de la Haute-Marche du XV° au XVI° siècles. Direction Jean Guillaume. Poitiers 1988/89
                                                            - C.Peynaud Châteaux de la Creuse - de la fin du moyen âge - XV et XVI° siècle
http://coureur2.blogspot.fr/2011/09/une-histoire-de-lescalier-en-vis.html

                                                         - A.Tardieu, Grand dictionnaire, historique, généalogique et biographique de la Haute-Marche (département de la Creuse). Herment, 1894.


_________________________________Langeron
Château de fief, comté de Langeron
(Département de la Nièvre (58) - Province du Nivernais)
____________________________________





- 3   Les donjons-tours
___________________________________ Alleuze
Département du Cantal - Province Auvergne
_____________________________________

 à une seule pièce par étage, cantonné de tours, dont la liaison entre les niveaux intérieurs se faisaient pas échelles de meuniers à partir d'une entrée dans le bâtiment en rez-de-chaussée qui se trouvait en fait naturellement projetée en hauteur par la simple exploitation du site rocheux en promontoire naturel escarpé dominant l'étroite vallée sinueuse d'une petite rivière. Ce dispositif d'accès à différents niveaux d'un site bâti par l'exploitation des dénivellements de terrain se répercute au cours des siècles dans l'habitat rural montagnard construit en pierre, comme dans les Alpes avec ces exemples qui sont peut-être moins une digression qu'un accès à la réflexion de variations de types architecturaux entre pays de plaines et pays de montagnes
Maison Massiéra - Hameau de Saint-Pierre, commune La Tour-sur-Tinée (moyenne vallée de La Tinée - construite en 1878.)
et
Maison Issautier - Saint-Dalmas-le -Selvage - (Haute Nallée de La Tinée - Etat 1781)




En retournant dans les pénéplaines des contreforts du Massif-Central avant d'arriver en Limousin,
on rencontre le château de 

________________________________ Jouillat
Département de la Creuse - Province de la Haute-Marche
Diocèse de Limoges
_____________________________________

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Des cas d'architectures de ces types et autres, surdimensionnées
______________________ Polignac
_________________________
___________________ Anjony
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_______________________ Saint-Laurent-en-Gâtines
Département de L'Indre et Loire - Un fief de l'abbaye de Marmoutier dont des abbés devinrent les titulaires des droits seigneuriaux.
_________________________
Dans ce dernier volé consacré au maisons-tours et aux donjons-tours surdimensionnés, la Grand'Maison n'est pas de ce type architectural mais du type de l'évolution des donjons résidentiels de la seconde moitié du XV° siècle à deux pièces par étage.
En revanche nous sommes sur un bâtiment de la seconde moitié du XV° siècle au XVI° siècle où on devrait observer une perte des étages au fur et à mesure qu'on s'approche et qu'on entre dans le XVI° siècle, le plan de base évoluant vers une tendance à avoir des pièces d'égales proportions de part et d'autre de la tour d'escalier en vis hors oeuvre.
La Grand'maison, surdimensionnée, construite en brique et pierre en est un contre-exemple
La Grand'Maison est le contre-pied contemporain de cette évolution du donjon de guerre en donjon résidentiel du petit château gothique et nous montre une fois de plus toute la singularité de l'évolution architecturale du XV° au XVI° siècles, période architecturale capricieuse s'il en est où il faut toujours garder en réserve le chapitre du contre-exemple dans une tentative scientifique d'approche des dynamiques qui ont constitué le panorama architectural du passage de la fin de la Guerre de Cent-Ans sur la première moitié du XV° siècle à la Première Renaissance Française des premières décennies du XVI° siècle qui est aussi la période d'explosion des voies ornementales gothiques du château gothique,  avec des corps de logis qui deviennent à eux seuls "le château" entre donjons résidentiels et maisons tours/donjons tours. 


- 5 l'héritage des maisons-tours - Une ou des architectures transitoires habitées jusqu'au XX° siècle. De l'architecture seigneuriale au petit habitat rural.

La référence bibliographique existe dans la littérature du XIX° siècle par Antoine Chrysostome Quatremère de Quincy à la page 84 du troisième volume de son Encyclopédie méthodique, Paris, 1825. 

"PAVILLON, s, m. Ce mot vient de l'italien padiglione, où il signifie, comme aussi en français, une tente ou un des ces logements que, dans les camps, on étalit légèrement et ordinairement avec un comble incliné pour les eaux. Nous ne voyons pas qu'en Italie le mot padiglione et l'objet qu'il exprime au propre, soit fort usités dans le langage, comme dans les formes d'architecture.
 L'application très usuelle et fort ancienne qu'on a faite en France du mot pavillon à certains corps de bâtiments, nous paraît provenir des usages des châteaux à toitures gothiques. Les tours et les tourelles si multipliées dans la disposition des châteaux, les corps de bâtiments isolés que nous voyons encore dans ce qui nou en reste, les combles fort élevés qui les couronnaient, tout cela ne laissa pas d'offrir, au moins, quelque ressemblance avec les tentes et leurs paillons. Pourquoi ne chercherait-on pas là, l'éthymologie de cette dénomination dans l'architecture française ? 
Il y a ainsi certaines traditions qui se perpétuent dans les édifices, même après que l'architecture y a changé de forme et de style. Ainsi, le château des Tuileries a conservé dans sa façade renouvelée sous Louis XIV, l'usage des corps de bâtiments carrés et isolés, réunis autrfois par des murs dans les enceintes des ch^^ateaux, et l'on y appelle encore ces trois principaux corps du nom de pavaillon. On dit le pavillon de Flore, le pavillon de l'horloge; même chose au Louvre, où les restaurations et les reconstruction successives ont supprimé quelques-uns de ces pavillons, et ont toutefois conservé celui qu'on appelle le pavaillon des caryatides. 
Le nom de pavillon se donne toutefois aujourdhui à tout petit bâtiment isolé et couvert d'un seul  comble.
 Tels sont, dans les jardins, les petits édifices quon y construit, pour servir de retraite et de lieu de repos."
Ce texte a également été repris, entre autres auteurs, par Claire Ollagnier aux pages 216 et 217 de son étude publiée en 2016 : Petites maisons, du refuge libertin au pavillon d'habitation en Île de France au siècle des lumières.

Notons que le vocabulaire de l'architecture de Jean-Marie Pérouse de Monclos donne le nom de "toit en pavillon" aux couvrements pointus à quatre pans - généralement des bâtiments carrés. Ci dessous l'illustration qu'en donne Jean-Marie Pérouse de Montclos avec un bâtiment de veine gothique, confirmant les sources données par Quatremère de Quincy elles-mêmes confirmées par toutes les approches du développement ci-dessus; comme quoi le plan carré n'est pas un apport palladien mais bel bien une remontée des traditions architecturales françaises médiévales.


 Nous avons eu également  l'occasio de vérifier que la conquête de la symétrie des pièces divisées par un axe central traversant le bâtiment de part en part est également en France un effet de l'évolution de l'architecture gothique du donjon résidentiel ou corps de logis rectangulaire (évoluant vers des proportions plus carrées au fur et à mesure qu'on avance vers le XVI° siècle) du petit château gothique  par son mur de refend au sein duquel se créé progressivement un couloir, un espace interne ayant préparé la réception de l'escalier italien rampe sur rampe sans modification de plan mais apportant à l'art français la transparence de la cage d'escalier  ( pour cette question voir les pages de ce blog :
Châteaux de la Creuse - de la fin du moyen âge - XV et XVI° siècle - Archéolgie Médiévale
http://coureur2.blogspot.fr/2011/09/une-histoire-de-lescalier-en-vis.html
et
Yviers/Charente - Archéologie médiévale - Une synthèse sur l'évolution architecturale du XV° au XVI° et XVII° s. en France - Mutations des donjons et maisons-tours des petits châteaux de la fin de la Guerre de Cent-Ans vers les donjons résidentiels de la fin du XV° siècle au XVI° siècle et des incidences dans le classicisme français.
https://coureur2.blogspot.fr/2018/04/yvierscharente-archeologie-medievale.html )

Quel devenir pour l'architecture française  des maisons tours dans nos campagnes
(le plan carré)

Le Coustal
Commune de Lusignac
Dordogne -Périgord Vert

Remerciements : Lynne et Paul Lyalls propriétaires du domaine

Cette maison tour ne figurant pas au cadastre de 1825, elle n'est donc pas antérieure au XIX° siècle. Il faut cependant voir là un héritage direct des maisons tours médiévales;
 la volière ayant pris, dans le projet architectural moderne, la place de l'étage en surcroît. La cave (voûtée ? ) pourrait avoir été conservée bien que la première pièce chauffée soit actuellement en rez-de chaussée (le sondage reste à faire en arrière d'une petite fenêtre qui semble être en soupirail). La tour n'est pas autonome, ell est plaquée contre un autre bâtiment plus ancien, reproduisant en quelque sorte l'esprit de la liaison finale de la maison tour de plan carré de Varaignes, et d'un système de distribution des pièces par le bâtiment récepteur de la maison tour 

L'étude complète du domaine, avec un comlément d'étude de cette maison tour, sera proposée sur une prochaine page de ce blog.



Varaignes
Dordogne - Périgord Vert

Pour la troisième fois nous voici revenus à Varaignes en Dordogne, dans ce village si riche en histoire architecturale depuis le Moyen-Âge  et qui nous ramène maintenant vers la période moderne XIX/XX° s. avec un autre bâtiment, tout petit mais qui conserve toutes les traces de ses origines dans les maisons-tours de plan carré



En portant nos regards sur les communes charentaises
on s'arrête un temps sur les villages autour de
Les  Essards
Le Bost - Le But - Chez-Thomas




- 6 Les maisons-tours des frères Perret. Y a t-il un rapport entre les maisons-tours d'origine médiévale et les projets des frères Perret; comme le clocher-porche du Raincy a ses sources dans l'architecture médiévale en Limousin ? 
____

Pour un retour en lien
avec quelques articles sur les 145 de ce blog, qui présentent des œuvres, des approches d’œuvres et des artistes
For a return to links
with some 145 articles on this blog, which exhibit works of art and the artists approaches
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c'est simple et vous pouvez le faire avec autant d'articles que vous le souhaitez. 
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Bonnes lectures et bon voyage dans les merveilles de l'art, le plus souvent totalement inédites et toujours parfaitement originales à l'auteur de ce blog.
C'est aussi un blog d'informations, de culture et de voyages



Sommaire/Editorial
(le blog est sous copyright) 

Les Mots d'Azur au château de Mouans-Sartoux - Saison 2017-2018
https://coureur2.blogspot.fr/2017/10/les-mots-dazur-au-chateau-de-mouans.html

  Les mots d'azur au printemps des muses - suite 2016/2017 des soirées au Château de Mouans-Sartoux
    http://coureur2.blogspot.fr/2017/05/les-mots-dazur-au-printemps-des-muses.html

Des poèmes sur la Riviera aux couleurs des Mots d'Azur : suite des rencontres maralpines de poésie
saison 2016-2017
http://coureur2.blogspot.fr/2016/09/des-poemes-sur-la-riviera-aux-couleurs.html

Festival du Livre à Mouans-Sartoux avec les Mots d'Azur
 - 6-7-8 octobre 2017
https://coureur2.blogspot.fr/2017/10/festival-du-livre-de-mouans-sartoux.html

Festival du Livre à Mouans-Sartoux - 7-8-9 octobre 2016 - avec Les Mots d'Azur
http://coureur2.blogspot.fr/2016/10/festival-du-livre-de-mouans-sartoux-7-8.html

Rencontres maralpines de Poésie - Mots d'Azur 2015-2016
http://coureur2.blogspot.fr/2015/09/rencontres-maralpines-de-poesie-et.html

Marie Gay - Pierre-Jean Blazy - Auteurs et Editions - Fondateurs des Mots d'Azur - Marie Gay -
http://coureur2.blogspot.fr/2016/03/marie-gay-pierre-jean-blazy-auteurs-et.html

Psychiatrie - Une histoire et des concepts - l'humain et l'art en enjeux
http://coureur2.blogspot.fr/2016/11/psychiatrie-une-histoire-et-des.html

Des poèmes sur la Riviera aux couleurs des Mots d'Azur : suite des rencontres maralpines de poésie
saison 2016-2017
http://coureur2.blogspot.fr/2016/09/des-poemes-sur-la-riviera-aux-couleurs.html

Jean-Marie Bouet - Fresselines/Larzac - de la poésie aux planches au festival de Fresselines, au Larzac
https://coureur2.blogspot.fr/2012/06/jean-marie-bouet-des-chansonniers-aux.html

Renata- Sculpture contemporaine
http://coureur2.blogspot.fr/2014/06/sculpture-contemporaine-renata-et-le.html

Renata - Pierre Cardin - Lacoste - Moulin de Sade - Lubéron 2015
http://coureur2.blogspot.fr/2015/07/renata-pierre-cardin-lacoste-moulin-de.html

Renata - Akira Murata - Espace Auguste Renoir à Essoyes
http://coureur2.blogspot.fr/2015/08/renata-akira-murata-essoyes-ville.html

Renata chez Pierre Cardin - Le regard de Lydia Harambourg Historienne et critiques d'art, correspndans de 'Institut des Beaux Arts de l'Académie de France
http://coureur2.blogspot.fr/2016/07/renata-chez-pierre-cardin-le-regard-de.html

Mag-Bert ou la peinture mnémonique de gestualité figurative
http://coureur2.blogspot.fr/2014/10/mag-bert-ou-la-peinture-mnemonique-de.html

Claude Peynaud - Clichés et antithèses...
http://coureur2.blogspot.fr/2015/05/cliches-et-antitheses.html

Claude Peynaud - Jogging - Méthode d'élaboration d'un Jogging
http://coureur2.blogspot.fr/2014/05/methode-delaboration-dun-jogging-method.html

Claude Peynaud - Le cercle des oiseaux
http://coureur2.blogspot.fr/2011/09/le-cercle-des-oiseaux-allegorie-de-la.html

Claude Peynaud - Le don de l'aïeule
http://coureur2.blogspot.fr/2011/07/une-theorie-de-construction.html

Claude Peynaud - Une théorie de Construction
http://coureur2.blogspot.fr/2011/07/une-theorie-de-construction.html

Alliot - Vincent Alliot - Visite d'atelier
http://coureur2.blogspot.fr/2014/02/alio-visite-datelier-une-gestualite.html

Rémy Pénard - Art et souvenirs autour de Pierre Courtaud
http://coureur2.blogspot.fr/2013/12/remy-penard-art-et-souvenirs-autour-de.html

Henry Chopin et la bibliothèque de Valérie Peynaud
http://coureur2.blogspot.fr/2013/12/henri-chopin-et-la-bibliotheque-de.html

Sally Ducrow - Land Art et sculpteur ...
http://coureur2.blogspot.fr/2013/01/sally-ducrow-land-art-et-sculpteur.html

Sally Ducrow l'année 2017 - Nationale et internationale - Sculptures - Land-Art - InstallatIons - Performances...
https://coureur2.blogspot.fr/2017/08/sally-ducrow-lannee-2017-nationale-et.html

Sally Ducrow l'année 2018 - en suivant le chemin de l'aventure internationale de Sally Ducrow
https://coureur2.blogspot.com/2018/07/sally-ducrow-lannee-2018-de-1017-2018.html

CREPS - Boulouris-Saint-Raphaël - Land Art - Sally Ducrow invitée d'honneur
https://coureur2.blogspot.fr/2017/10/creps-paca-boulouris-saint-raphael-land.html

Sally Ducrow : poésie plastique contemporaine
https://coureur2.blogspot.com/2019/06/sally-ducrow-poesie-plastique.html
Valbonne - Echiquier et Mots d'Azur - Fest'in Val - Festival international de Valbonne
http://coureur2.blogspot.fr/2015/08/renata-akira-murata-essoyes-ville.html

Pierre Marchetti magazine...
http://coureur2.blogspot.fr/2011/12/magazine-pierre-marchetti-un-peintre-un.html

La pochade - Pierre Marchetti et l'art de la pochade.
 http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/la-pochade-lart-de-la-pochade-et-pierre.html

L'impressionnisme tardif par les souvenirs de Pierre Teillet - Du plainarisme romantique au
 https://coureur2.blogspot.fr/2012/11/limpressionnisme-inedit-par-les.html

Alliance Française - Tiffani Taylor - Savannah Art Walk - ...
http://coureur2.blogspot.fr/2016/01/tiffani-taylor-gallery-une-artiste.html

H.Wood  - un peintre Anglais à Paris au milieu du XIX° siècle
http://coureur2.blogspot.fr/2016/05/hwood-un-artiste-peintre-de-lecole.html

Sophie Marty Huguenin, sculpteur et le marché de Noël à Biot - Les crèches de Cannes - Le partage du pain du père Guy Gilbert
http://coureur2.blogspot.fr/2016/12/sophie-marty-huguenin-sculpteur-et-le.html

Evolution de la gravure à Venise et en Europe du XV° au XVI° siècles - Histoire et techniques
http://coureur2.blogspot.fr/2017/02/la-gravure-venise-et-en-europe-du-xv-au.html

Aux aurores de la peinture moderne et contemporaine occidentale - Giorgione - Les Trois Philisophes
http://coureur2.blogspot.fr/2017/03/aux-aurores-de-la-peinture-moderne-et.html

La décoration intérieure ou la démocratie de l'art
https://coureur2.blogspot.fr/2012/11/wall-painting-fast-track-collection-une.html

Magda Igyarto - Vibrations et expériences de la matière : du visible à l'indicible et de l'indécible au dicible - Peintre, poète et sculpteur
https://coureur2.blogspot.fr/2018/01/magda-igyarto-vibrations-et-experiences.html

Pour ceux qui aiment jouer aux experts 

Vrai ou faux - Houdon ou Houdon
https://coureur2.blogspot.fr/2014/01/houdon-ou-pas-houdon-jouez-lexpert-en.html

Vrai ou faux - Un tableau inconnu de la Renaissance
https://coureur2.blogspot.fr/2013/01/un-tableau-inconnu-de-la-renaissance.html

Vrai ou faux - Traduction originale du manuscrit de Qumram sur la mer morte ( en cours)
https://coureur2.blogspot.fr/2015/01/vrai-ou-faux-traduction-originale-du.html

Pour ceux qui aiment la recherche en académies de nus - modèles vivants
Nus 2015
https://coureur2.blogspot.fr/2015/03/nus-2015-nackt-2015-nude-2015-2015-2015.html
Nus 2014-2015
https://coureur2.blogspot.fr/2014/09/nus-2014-2015-abac-modeles-vivants-nus.html
Nus 2013-2014
https://coureur2.blogspot.fr/2013/09/nus-2012-2013-abac-nus-2012-2013-2012.html 
Nus 2012-2013
https://coureur2.blogspot.fr/2012/10/nus-abac-20122013-associations-des.html

Et pour ceux et celles qui aiment l'archéologie et l'architecture
voici encore un échantillon de mes recherches sur ce blog
And for those who love archeology and architecture
Here again a sample of my research on this blog

L'ancienne église Saint-Nicolas de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/monaco-ancienne-eglise-saint-Nicolas-le.html

Techniques et vocabulaires de l'art de la façade peinte
http://coureur2.blogspot.fr/2012/08/un-tour-dans-le-massif-central.html

Les Vecteurs Impériaux de la polychromie occidentale
http://coureur2.blogspot.fr/2012/06/philippines-les-Vecteurs-imperiaux-de.html

Le clocher des Frères Perret à Saint-Vaury
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/perret-freres-le-clocher-des-freres_10.html

Histoire de la Principauté de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/07/histoire-de-la-principaute-de-monaco.html

Le Palais Princier de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/palais-princier-de-Monaco-palais-of.html

Versailles - Monaco - Carnolès - Menton: présence de l'art français en Principauté de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/versaillesmonaco-larchitecture.html

Primitifs Niçois - Les chapelles peintes des Alpes Maritimes
http://coureur2.blogspot.fr/2012/03/primitis-nicois-les-Chapelles-facades.html

Eglises du sud-ouest de la France A travers l'art de la polychromie architecturale
http://coureur2.blogspot.fr/2013/02/eglises-du-Sud-Ouest-des-alpes-alpes.html

Des cérémonies et des fêtes Autour de Saint-Nicolas de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2013/09/des-cérémonies-et-des-fêtes-Autour-de.html

Langages de l'art contemporain - répétition, bifurcation, ...
http://coureur2.blogspot.fr/2013/09/repetition-ordinaire-bifurcation-art-du.html

La polychromie architecturale et l'art de la façade peinte (1° partie) - des édifices civils dans les Alpes-Maritimes
http://coureur2.blogspot.fr/2014/07/la-polychromie-architecturale-et-lart.html

Façades peintes - édifices civils du sud-ouest des Alpes - 2° partie - XX° siècle
http://coureur2.blogspot.fr/2015/01/facades-peintes-edifices-civils-du-sud.html

Aspects de l'évolution des seigneuries historiques de la Principauté de Monaco à travers quelques 
exemples d'architectures polychromes ponctuelles.
http://coureur2.blogspot.fr/2016/01/aspects-de-levolution-des-seigneuries.html

                                                                  
Châteaux de la Creuse - de la fin du moyen âge - XV et XVI° siècle
http://coureur2.blogspot.fr/2011/09/une-histoire-de-lescalier-en-vis.html


1° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)
http://coureur2.blogspot.fr/2013/10/archeologie-medievale-aspects-et.html

2° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)
http://coureur2.blogspot.fr/2014/11/2-partie-archeologie-medievale-aspects.html


3° partie - suite des parties 2 et 3 d'Archéologie Médiévale consacrées aux aspects et singularités du château en France autour des XV° au XVI° siècles
http://coureur2.blogspot.fr/2016/04/3-partie-suite-des-parties-parties-1-et.html

Yviers/Charente - Archéologie médiévale - Une synthèse sur l'évolution architecturale du XV° au XVI° et XVII° s. en France - Mutations des donjons et maisons-tours des petits châteaux de la fin de la Guerre de Cent-Ans vers les donjons résidentiels de la fin du XV° siècle au XVI° siècle et  des incidences dans le classicisme français.
https://coureur2.blogspot.fr/2018/04/yvierscharente-archeologie-medievale.html

Allemans en Périgord - Manoir du lau - Archéologie Médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2018/09/allemans-en-perigord-manoir-du-lau.html

Maisons-tours et donjons-tours - architectures médiévales françaises du XIII°/XIV° au XVI° - Archéologie médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2019/06/maisons-tours-et-donjons-tours.html

Curac - Les énigmes de son château - Département de la Charente - Archéologie Médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2019/10/curac-les-enigmes-de-son-chateau.html

La Tour : un mode architectural français pour la guerre et pour la paix, du XIII° au XVI° siècles. Un exemple à l'Est du département de la Charente.
https://coureur2.blogspot.com/2020/12/la-tour-un-mode-architectural-francais.html

Iconologie - Un couvercle de sarcophage mérovingien - une corniche de l'église de Saint-Amant-de-Montmoreau (Charente) - Archéologie médiévale.
https://coureur2.blogspot.com/2021/04/iconologie-un-couvercle-de-sarcophage.html

Saint-Amant-de-Montmoreau, Sud-Charente - Des vestiges du Haut-Moyen Âge à la naissance du gothique sur les marches Périgord/Angoumois/Saintonge-  une maison tour -  Première Renaissance Française. 
https://coureur2.blogspot.com/2021/07/saint-amant-de-montmoreau-sud-charente.html

Rioux-Martin - L'église romane - L'implantation de l'abbaye de Fontevraud à la Haute-Lande - Les interventions d'Edouard Warin et de Paul Abadie au XIX° s. - Une approche des escaliers romans dans le bassin de la Tude.
https://coureur2.blogspot.com/2022/06/rioux-martin-leglise-romane.html

Fonctions religieuses apotropaïques et traditions funéraires en France -
http://coureur2.blogspot.fr/2015/08/fonctions-religieuses-apotropaiques-et.html 

Maisons alpines d'économie rurale (Alpes-Maritimes)
https://coureur2.blogspot.com/2011/11/maisons-alpines-deconomie-rurale.html

Pour ceux qui aiment l'iconologie, et l'iconographie
For those who like iconology, and inconography


         Autour du rocaille. Dessin préparatoire d'étude - Le jugement de Pâris
             https://coureur2.blogspot.com/2011/07/dessin-preparatoire-pour-une.html  

La Véronique - Image ou non de la représentation
http://coureur2.blogspot.fr/2012/12/la-veronique-de-la-legende-lart.html 

Langages de l'art contemporain - Répétition ordinaire - Bifurcations - Translation...
https://coureur2.blogspot.fr/2013/09/repetition-ordinaire-bifurcation-art-du.html

Fête de la musique à Nice - Place Garibaldi à Nice - Exposition d'artistes Polonais
https://coureur2.blogspot.fr/2013/07/la-fete-de-la-musique-expositions.html

La Mourachonne à Pégomas (exercice de recherche iconographique)
https://coureur2.blogspot.fr/2012/05/la-mourachone-pegomas-nouvelles.html

Cannes en 4 perspectives albertiennes recomposées - dessin panoramique à la mine de plomb
       https://coureur2.blogspot.fr/2018/02/cannes-en-4-perspectives-albertiennes.html 

Iconologie - Un couvercle de sarcophage mérovingien - une corniche de l'église de Saint-Amant-de-Montmoreau (Charente) - Archéologie médiévale.
https://coureur2.blogspot.com/2021/04/iconologie-un-couvercle-de-sarcophage.html

Pour ceux qui aiment la poésie et qui en plus, comme moi, la reconnaisse comme la mère de tous les arts y compris de l'art contemporain
For those who love poetry and more, as I recognize it as the mother of all arts including contemporary art

Rencontres maralpines de Poésie - Mots d'Azur 2015-2016
http://coureur2.blogspot.fr/2015/09/rencontres-maralpines-de-poesie-et.html

Des poèmes sur la Riviera aux couleurs des Mots d'Azur : suite des rencontres maralpines de poésie 2016-2017
http://coureur2.blogspot.fr/2016/09/des-poemes-sur-la-riviera-aux-couleurs.html

Pierre Courtaud - Magazine - Un écrivain, un éditeur un poète, un chercheur en écritures - Un spécialiste de nombreux auteurs.
http://coureur2.blogspot.fr/2012/03/pierre-courtaud-magazine-un-ecrivain-un.html

Henry Chopin et la bibliothèque de Valérie Peynaud
http://coureur2.blogspot.fr/2013/12/henri-chopin-et-la-bibliotheque-de.html

Cannes -1° nuit de la poésie et de la musique au Suquet - 21 juin 2014
http://coureur2.blogspot.fr/2014/06/cannes-1-nuit-de-la-poesiefete-de-la.html

 2° nuit de la musique et de la poésie - Cannes 21 juin 2015
http://coureur2.blogspot.fr/2015/05/2-nuit-de-la-poesie-et-de-la-musique-au.html

3° nuit de la poésie et de la musique  au Suquet- Cannes Moulin Forville le 21 juin 2016
http://coureur2.blogspot.fr/2016/06/3-nuit-de-la-poesie-et-de-la-musique-du.html

Golf-Juan - Performance poétique - Brigitte Broc - Cyril Cianciolo
http://coureur2.blogspot.fr/2015/03/golf-juan-performance-poetique-brigitte.html

Marie Gay - Pierre-Jean Blazy - Auteurs et Edition(s) - Fondateurs des Mots d'Azur
http://coureur2.blogspot.fr/2016/03/marie-gay-pierre-jean-blazy-auteurs-et.html

De Vallauris à Cannes - Le Printemps des Poètes sur la Côte d'Azur avec Les Mots d'Azur
http://coureur2.blogspot.fr/2016/03/de-vallauris-cannes-la-cote-dazur-en.html

 Christophe Forgeot : Poète  - Poésie - Poème
http://coureur2.blogspot.fr/2014/09/christophe-forgeot-un-poete.html

Zorica Sentic - Poète-romancière Franco-Serbe
https://coureur2.blogspot.fr/2012/09/zorica-sentic-poete-romancier.html

La Corse des poètes
https://coureur2.blogspot.fr/2015/08/la-corse-des-poetes-porticcio-village.html

Magda Igyarto - Vibrations et expériences de la matière : du visible à l'indicible et de l'indécible au dicible - Peintre, poète et sculpteur
https://coureur2.blogspot.fr/2018/01/magda-igyarto-vibrations-et-experiences.html

Pour ceux qui aiment les légendes
For those who love legends

The Woodcutter and the Revenant - Sedimentary Memory - Essay - Creuse
Http://coureur2.blogspot.fr/2013/07/la-creuse-memoire-sedimentaire.html

La Creuse - Le Bûcheron et le Revenant - Mémoire sédimentaire - Essai - Creuse
http://coureur2.blogspot.fr/2013/07/la-creuse-memoire-sedimentaire.html

Les routards de la baie d'Halong dans la tourmente https://coureur2.blogspot.fr/2013/10/les-routards-de-la-baie-dhalong-dans-la.html

Vietnam - La légende du Dieu des montagnes et du Dieu de la mer
https://coureur2.blogspot.fr/2014/05/vietnam-la-legende-du-dieu-des.html

Pour ceux qui aiment les voitures de collection
Vis-à-vis de Dion-Bouton type E 452 - La voiture emmurée aux enchères à Lyon
https://coureur2.blogspot.fr/2015/09/1900-vis-vis-de-dion-bouton-type-e-452.html

Pour ceux qui aiment l'art lyrique et la musique
Johanna Coutaud (prochainement)
Chanteuse lyrique - Soprano

Elzbieta Dedek - Pianiste virtuose internationale
http://coureur2.blogspot.fr/2016/09/pianiste-virtuose-internationale.html

Pour ceux qui aiment le cinéma
68° festival du cinéma - Alexandra Robin - Léopold Bellanger  - Cédric Bouet
http://coureur2.blogspot.fr/2015/05/68-festival-cinema-cannes-2015.html

Pour ceux qui aiment la danse
 48° Congrès Mondial de la Recherche en Danse - Avignon du 9 au 13 novembre 2016 - Fabienne Courmont présidente -  UNESCO-CID partenaires 
http://coureur2.blogspot.fr/2016/11/48-congres-mondial-de-recherche-en.html  

Festival d'Avignon à Mouans-Sartoux - Danser Baudelaire - Bruno Niver - Marina Sosnina - Répétition générale
https://coureur2.blogspot.fr/2015/02/du-festival-davignon-mouans-sartoux.html


Pour ceux qui aiment s'habiller et sortir
Eliane Horville - soirées - ville - élégance - conseils - coach
https://coureur2.blogspot.fr/2016/01/soirees-ville-elegance-every-wear.html

Sortir - Manifestations -Performances - Expositions...2012/2017
https://coureur2.blogspot.fr/2013/02/evenements-expositions-manifestations.html


Pour des participations citoyennes


Ordre national infirmier - Recommandations sanitaires
http://coureur2.blogspot.fr/2017/06/ordre-national-infirmier-recommandations.html

Pour ceux qui aiment les multiples beautés de la France 

Les oliviers fantastiques de Lucette
https://coureur2.blogspot.fr/2012/10/les-oliviers-fantastiques-de-lucette.html

Carnet de voyage - Ombres et Lumières - L'eau et les Sables, architectures de villégiatures
https://coureur2.blogspot.fr/2014/01/ombres-et-lumieres-leau-et-les-sables.html

2 - La France en vrac
https://coureur2.blogspot.fr/2014/10/visiteurs-des-pages-pour-voir-le-site.html

1 - CP La France en vrac 1
https://coureur2.blogspot.fr/2014/01/la-france-en-vrac-france-in-bulk-franca.html




                                                              







Posted by CLAUDIO at 20:46 Aucun commentaire:
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Labels: Archéologie, Architecture, Bas Moyen Âge, Châteaux, Donjons, donjons tours, maison tours, règne de Louis XI, relevés archéologiques, Renaissance, Renaissance - Documents Historiques - XV° s.
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